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nouveauté

nouveauté [ nuvote ] n. f.
• 1280; novelté v. 1160; de nouveau
1Caractère de ce qui est nouveau. Mode qui plaît par sa nouveauté. Spécialt Originalité. « Le point de perfection est atteint lorsque la nouveauté de la forme répond exactement à la nouveauté intérieure » (A. Gide).
2Absolt Ce qui est nouveau. Aimer la nouveauté. Le charme, l'attrait de la nouveauté.
3Une, des nouveautés : chose nouvelle. « Chaque nouveauté doit nous trouver toujours tout entiers disponibles » (A. Gide). Tiens, vous ne fumez plus ? C'est une nouveauté ! Ce n'est pas une nouveauté ! on le savait déjà.
Spécialt Doctrine, institution, pratique nouvelle (religieuse, morale, politique) en contradiction avec la tradition, les idées reçues. innovation. Esprit conservateur hostile aux nouveautés. « La peur des changements, l'horreur des nouveautés qui font du bruit » (Fromentin).
(1666) Ouvrage nouveau qui vient de sortir, d'être représenté. Nouveautés annoncées sous la rubrique : « Vient de paraître ».
Vieilli Production nouvelle de l'industrie de la mode. Nouveautés de printemps, d'hiver. Magasin de nouveautés, d'articles de mode. (Collect.) La nouveauté : l'industrie et le commerce des nouveautés.
⊗ CONTR. Ancienneté, antiquité, archaïsme; banalité, cliché; coutume; vieillerie.

nouveauté nom féminin Caractère de ce qui est nouveau, récent : La nouveauté d'une politique des revenus. Caractère de ce qui est inédit : La nouveauté d'une invention. Chose nouvelle, innovation : Acheter des nouveautés. Chose inhabituelle, étrange, inattendue : Il sourit, c'est une nouveauté. Pratique, doctrine politique, sociale, religieuse qui marque un changement important, radical avec la tradition, le passé : Être hostile à toutes les nouveautés. Livre nouvellement publié, qui vient de paraître : Lire les nouveautés du mois. Production nouvelle de l'industrie, de la mode : Les nouveautés de la haute couture. Magasin de nouveautés.nouveauté (citations) nom féminin Jean-François Casimir Delavigne Le Havre 1793-Lyon 1843 Académie française, 1825 Aimons les nouveautés en novateurs prudents. Les Comédiens Raymond Radiguet Saint-Maur-des-Fossés 1903-Paris 1923 Ce n'est pas dans la nouveauté, c'est dans l'habitude que nous trouvons les plus grands plaisirs. Le Diable au corps Grasset Pierre de Ronsard château de la Possonnière, Couture-sur-Loir, 1524-prieuré de Saint-Cosme-en-l'Isle, près de Tours, 1585 De tant de nouveautés je ne suis curieux, Il me plaît d'imiter le train de mes aïeux. Discours des misères de ce tempsnouveauté (synonymes) nom féminin Caractère de ce qui est nouveau, récent
Contraires :
- ancienneté
- archaïsme
- vétusté
Caractère de ce qui est inédit
Synonymes :
- hardiesse
- modernisme
- originalité
Chose inhabituelle, étrange, inattendue
Synonymes :
- innovation
- modification
- réforme
- révolution
- transformation
Contraires :
- habitude
- pli
- rite
- routine

nouveauté
n. f.
d1./d Caractère de ce qui est nouveau. La nouveauté d'une théorie scientifique.
d2./d Chose nouvelle. Aimer les nouveautés. Le rayon des nouveautés dans une librairie. Magasin de nouveautés, spécialisé dans les articles de mode.

⇒NOUVEAUTÉ, subst. fém.
A. —Caractère de ce qui est nouveau.
1. Caractère de ce qui est récent, neuf. La maison était bâtie (...) en pierre de Volvic, une pierre grisâtre dans sa nouveauté, puis noirâtre (BOURGET, Disciple, 1889, p.66). Si l'on songe à la jeunesse du peuple russe, à la nouveauté de son effort: son épatement est celui d'un enfant (GIDE, Journal, 1936, p.1251):
1. Des champs et des verts pourpris
La fleurante nouveauté,
Las, demain aura été.
MORÉAS, Pèlerin pass., 1894, p.97.
2. Caractère de ce qui n'avait jamais été vu ou n'était pas encore connu. Nouveauté d'aspect de qqc., d'une situation, d'un sentiment; fait d'une nouveauté absolue. La nouveauté seule d'une jouissance nous touche: se tourne-t-elle en habitude, nous cessons de la ressentir (GAULTIER, Bovarysme, 1902, p.188). Sentir qu'un acte entraînerait des répercussions parmi des milliers d'hommes, sentir surtout qu'un faux geste, une parole mal interprétée vous jetteraient sur l'échafaud: voilà qui donnerait à la vie du prix et de la nouveauté (ARLAND, Ordre, 1929, p.380):
2. Tout m'y charmait d'abord [à Brazzaville]: la nouveauté du climat, de la lumière, des feuillages, des parfums, du chant des oiseaux, et de moi-même aussi parmi cela, de sorte que par excès d'étonnement, je ne trouvais plus rien à dire.
GIDE, Voy. Congo, 1927, p.694.
Dans le domaine des faits intellectuels, littér., artist.], [gén. avec une connotation méliorative] Synon. de originalité. Nouveauté des idées, de la pensée; nouveauté d'esprit; nouveauté du sujet, des images, du style; nouveauté psychologique d'un personnage. 22 juin. Bien travaillé. Mon ouvrage gagnera une admirable nouveauté dès les commencements, tandis qu'auparavant, les commencements étaient communs (CONSTANT, Journaux, 1813, p.388). J'ai écrit un livre de fables. N'y cherchez pas la nouveauté des intrigues ourdies ni des étrangetés d'attitudes et de peintures (MAURRAS, Chemin Paradis, 1894, p.XI):
3. Pour que le sujet d'un roman se montre à nous dans sa nouveauté, encore faut-il que la langue en soit assez neutre pour ne point attirer sur elle l'attention.
PAULHAN, Fleurs Tarbes, 1941, p.161.
♦[P. méton.] Nouveauté de qqn. Caractère nouveau qui se manifeste dans ses oeuvres. J'ai été obligé d'aller lire une conférence sur Péguy (...). Mon auditoire m'a écouté dans un profond silence; on m'a dit ensuite qu'il avait été très frappé par la nouveauté de Péguy (GREEN, Journal, 1944, p.105).
B. —[À valeur de neutre] Ce qui est nouveau. Synon. changement, innovation. Amour de la nouveauté; besoin de nouveauté; avoir soif de nouveauté; attrait, charme, piment de la nouveauté. Aucune complication de l'ordre mathématique avec lui-même, si savante qu'on la suppose, n'introduira un atome de nouveauté dans le monde (BERGSON, Évol. créatr., 1907, p.218). Il y avait des familles plus curieuses, qui se laissaient prendre au charme de la nouveauté et de la diversité (AYMÉ, Jument, 1933, p.145):
4. Si on sort les Anglais du cercle de leurs préjugés, ils sont très rétifs à la nouveauté, et tout imbus de superstitions philosophiques.
FOURIER, Nouv. monde industr., 1830, p.80.
C.P. méton.
1. Chose nouvelle, récente, inédite ou que l'on vient de découvrir. Être avide de nouveautés. «Je crains bien, mesdames,» dit le jeune homme... cette dérogation inattendue à cette règle sociale qui exige qu'on dise toujours messieurs, quand on parle en public, parut une nouveauté piquante dont ces dames surent bon gré au narrateur (JANIN, Âne mort, 1829, p.120). Le Waldorf, doté bientôt de nouveautés aussi étonnantes que la lumière électrique et le téléphone dans les chambres (MORAND, New-York, 1930, p.139):
5. Je ne veux point les dernières découvertes; cela ne cultive point; cela n'est pas mûr pour la méditation humaine. La culture générale refuse les primeurs et les nouveautés.
ALAIN, Propos, 1921, p.221.
Nouveauté + déterminant exprimant une relation
[+ adj.] C'est la noblesse qui a rendu la révolution possible par sa complicité, par son goût des nouveautés philosophiques (ZOLA, Germinal, 1885, p.1314).
[+ compl. de nom.] Voilà du style pittoresque, de la grande nouveauté de style (CHÊNEDOLLÉ, Journal, 1823, p.125). Les traductions surannées et gauloises étaient imparfaites (...) à cause du grand changement survenu dans la langue, et de cette nouveauté d'élégance à laquelle l'époque de Louis XIV s'était aussitôt accoutumée (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t.2, 1842, p.355).
C'est une nouveauté que + inf. ou subst. C'était une grande nouveauté qu'une jument verte et qui n'avait point de précédent connu (AYMÉ, Jument, 1933, p.8).
Faire nouveauté (rare). Constituer une chose nouvelle. Il y avait, à ce qu'il paraît (...) de grandes discussions qui faisaient nouveauté étrange. On y causait avec chaleur de certaine philosophie subtile, engageante et hardie (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t.2, 1842, p.312). Veuillez bien remarquer que, pour que cette polonaise fasse nouveauté, elle doit se fermer par derrière et non sur le devant, où il faut absolument une couture (MALLARMÉ, Dern. mode, 1874, p.775).
[Avec une connotation péj.] dans le domaine relig., pol. Doctrine nouvelle, en contradiction avec les idées, le régime, la tradition établis. Nouveautés philosophiques. Autrefois, les papes n'étaient entourés que de moines et de saintes personnes; maintenant, on va voir leur cour formée de nécromanciens, d'alchimistes, de gens suspects de toutes les nouveautés (RENAN, Drames philos., Eau jouvence, 1881, p.474). Rappelez-vous le moment terrible qu'elle [l'Église] a passé, au temps du concile de Trente. La Réforme venait de l'ébranler d'une façon profonde (...) partout, c'était un flot montant de nouveautés, d'idées soufflées par l'esprit du mal, de projets malsains qu'enfantait l'orgueil de l'homme, lâché en pleine licence (ZOLA, Rome, 1895, p.456).
2. En partic.
a) OEuvre qui vient de paraître, d'être représentée. Les nouveautés littéraires, musicales. [Le grand Théâtre de Bordeaux] était plein, et cependant on jouait la Dame Blanche qui est loin d'être une nouveauté (GAUTIER, Tra los montes, 1843, p.13). À la vitrine du libraire Dupaty, on voit les nouveautés de chez Plon (SARTRE, Nausée, 1938, p.63):
6. Il me conseillait les «nouveautés» à aller voir (...) ne les considérant du reste qu'au point de vue de la bonne soirée qu'elles font passer, et ignorant du point de vue esthétique jusqu'à ne pas se douter qu'elles pouvaient en effet constituer parfois une «nouveauté» dans l'histoire de l'art.
PROUST, Sodome, 1922, p.1086.
b) Gén. au plur. Dernières productions de l'industrie de la mode. Nouveautés de printemps, d'hiver; le commerce des nouveautés; commis de nouveautés; catalogue de nouveautés. Cours jusqu'au premier marchand de nouveautés et rapporte-nous un manteau, un cache-poussière, n'importe quoi! (FEYDEAU, Dame Maxim's, 1914, I, 9, p.15):
7. ... dis-moi s'il est raisonnable qu'un simple magasin de nouveautés se mette à vendre de n'importe quoi. Autrefois, quand le commerce était honnête, les nouveautés comprenaient les tissus, pas davantage.
ZOLA, Bonh. dames, 1883, p.410.
[À valeur de coll.] La Nouveauté. L'industrie, le commerce de la mode. Je pouvais pas aller relancer les patrons en costard limé, rapiécé (...) c'était pas possible! surtout dans la nouveauté et dans les comptoirs au détail, où ils sont tous plutôt gandins (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.340). Si je n'avais pas commencé mes études (...) où seriez-vous aujourd'hui, vous autres? Toi, Laurent, tu serais peut-être employé de commerce et ta soeur Cécile serait dans la nouveauté, dans la mode, ou dans quelque chose du genre (DUHAMEL, Cécile, 1938, p.21).
REM. Nouvelleté, subst. fém., vx, synon. a) Caractère de ce qui est nouveau. Je me gronde moi-même depuis deux mois, depuis que j'ai digéré la nouvelleté de ma position, pour entreprendre un travail quelconque (STENDHAL, Souv. égotisme, 1832, p.5). Je ne veux pas me souvenir, répondit-il. (...) C'est du parfait oubli d'hier que je crée la nouvelleté de chaque heure (GIDE, Immor., 1902, p.436). b) P. méton. Chose nouvelle. Il [Charles de Valois] allait, pour peu qu'on lui en donnât les moyens, faire supprimer toutes les «nouvelletés» introduites par Marigny (DRUON, Reine étranglée, 1955, p.126).
Prononc. et Orth.:[nuvote]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1160 novelté «nouvelle situation» (Eneas, 8205, ds T.-L.); 2. 1280 nouveauté «caractère de ce qui est récent, nouveau» (Clef d'amours, 2138, ibid.); 3. id. «innovation, changement» (ibid., 367, ibid.); 4. fin XIVe-début XVe s. «chose nouvelle» (Quinze joies de mariage, éd. J. Rychner, p.34, 48: pour ce que elle [la dame] vieult souvent avoir nouveautez selon le temps, tant en robes, saintures que aultres choses); 5. 1639 abs. «le nouveau, l'inédit» (CORNEILLE, L'Illusion comique, Epître ds OEuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t.2, pp.430-431: la grâce de la nouveauté); 6. 1668 «oeuvre littéraire d'un genre inédit» (MOLIÈRE, Le Grand divertissement royal de Versailles ds OEuvres, éd. E. Despois et P. Mesnard, t.6, p.601). Dér. de no(u)vel, nouveau; suff. -té. Fréq. abs. littér.:1264. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1485, b) 1270; XXe s.: a) 2007, b) 2220. Bbg. GALL. 1955, pp.115-116. — GOHIN 1903, p.298.

nouveauté [nuvote] n. f.
ÉTYM. 1320; novelté, nouvelleté, XIIIe, encore au XVIe → ci-dessous, cit. 9; de nouveau.
1 Caractère de ce qui est nouveau. || La nouveauté de qqch. || « En sa plus verte nouveauté » (→ Cueillir, cit. 5, Ronsard). Fraîcheur. || Lire un roman dans la fleur (cit. 23) de sa nouveauté. Primeur. || Des vestiges de la nouveauté du monde (→ Ancien, cit. 10.2, Bossuet). || Mode qui plaît par sa nouveauté (→ Effronté, cit. 1). || Voyageur frappé (cit. 42) par la nouveauté des objets, des perspectives (→ 2. Lever, cit. 4). || La nouveauté de certains termes, de certains usages (→ Impropriété, cit. 1; indécence, cit. 4; injure, cit. 8).
1 (…) livres froids et ennuyeux (…) écrits avec précipitation, et lus de même, seulement par leur nouveauté (…)
La Bruyère les Caractères, Préface.
2 (…) elle écrivit à l'absent une lettre pleine de ces paroles semblables aux fleurs dans leur perpétuelle nouveauté (…)
France, le Lys rouge, XXV.
3 Don Juan (Byron) fiancé. La nouveauté de l'aventure l'enchantait, et vraiment il en espérait le bonheur. N'avait-il pas toujours désiré le mariage depuis le temps de Mary Chaworth ?
A. Maurois, Vie de Byron, II, XXI.
Spécialt. (Avec une valeur laudative). Hardiesse, originalité. || Livre remarquable par la nouveauté du style, des images. || Il a de l'énergie et de la nouveauté dans ses saillies (→ Cynique, cit. 5). || La nouveauté est la vérité d'accent d'un texte, d'une œuvre. || Nouveauté d'un sujet (→ Montrer, cit. 36).Vieilli. Caractère extraordinaire, singulier (avec une nuance souvent péjorative dans la langue classique).
4 (…) puis-je prendre quelque assurance sur la nouveauté surprenante d'une telle conversion ?
Molière, Dom Juan, V, 1.
5 Tout ce qui ne vaut que par la nouveauté du tour et par un certain goût d'art vieillit vite.
France, le Jardin d'Épicure, p. 80.
6 Le point de perfection est atteint seulement lorsque la nouveauté de la forme répond exactement à la nouveauté intérieure.
Gide, Attendu que…, p. 63.
2 Absolt. Ce qui est nouveau. || Aimer la nouveauté (→ Fureur, cit. 14; impatient, cit. 9). || Le plaisir, la saveur, le charme, l'attrait de la nouveauté (→ Aurore, cit. 20; exigeant, cit. 1; forme, cit. 66; habitude, cit. 37). || Surprise devant la nouveauté, sentiment de nouveauté, expérience de la nouveauté (→ Illusion, cit. 14; imaginaire, cit. 10; lieu, cit. 56). || Une profession faite d'imprévu (cit. 8) et de nouveauté. || Un besoin (cit. 18) de nouveauté. Curiosité.
7 Deux choses toutes contraires nous préviennent également, l'habitude et la nouveauté.
La Bruyère les Caractères, XII, 4.
8 Emma ressemblait à toutes les maîtresses; et le charme de la nouveauté peu à peu tombant comme un vêtement, laissait voir à nu l'éternelle monotonie de la passion (…)
Flaubert, Mme Bovary, II, XII.
(Vieilli). Ce qui est nouveau et prétend remplacer ce qui était auparavant. Changement. || Les ennemis de la nouveauté (→ Innovation, cit. 2).
9 Je suis dégoûté de la nouvelleté (nouveauté) quelque visage qu'elle porte, et ai raison, car j'en ai vu des effets très dommageables.
Montaigne, Essais, I, XXIII.
3 (Une, des nouveautés). Chose nouvelle. || C'est toujours une nouveauté de voir la personne aimée (→ Absence, cit. 7). || « Chaque nouveauté doit nous trouver toujours tout entiers disponibles » (cit. 3, Gide). || Une nouveauté assez bizarre (cit. 2). || Une des nouveautés du « Mariage de Figaro » (→ Immoralité, cit. 7). || Tiens, vous ne fumez plus ? C'est une nouveauté !Vx. Chose extraordinaire. || « Quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos… » (cit. 4, Pascal; → Homme, cit. 54, Lautréamont, retournant le texte de Pascal).
10 Mais qu'on ait sans amour tous les soins d'un jaloux,
C'est une nouveauté qui n'appartient qu'à vous.
Molière, Don Garcie, II, 1.
11 (…) pour être si opposées dans nos lectures, nous n'en sommes pas moins bien ensemble (…) nous sommes une nouveauté l'une pour l'autre (…)
Mme de Sévigné, 817, 9 juin 1680.
12 Le tour de phrase de La Fontaine est une nouveauté et presque une révolution dans l'art d'écrire en vers au XVIIe siècle.
Émile Faguet, Études littéraires, XVIIe s., p. 255.
Spécialt. Doctrine, institution, pratique nouvelle (religieuse, morale, politique…) en contradiction avec la tradition, le régime établi, les idées reçues. Innovation. || L'amour des nouveautés (→ 1. Enceinte, cit. 3). || Approuver une nouveauté (→ Étrangler, cit. 3). || Se défier des nouveautés (→ Bizarrerie, cit. 6). || Il ne faut introduire qu'avec prudence des nouveautés dans un État (Académie). || Esprit conservateur hostile aux nouveautés.
13 De tant de nouveautés je ne suis curieux,
Il me plaît d'imiter le train de mes aïeux (…)
Ronsard, Disc. des misères de ce temps, Remontrance au peuple de France.
14 Platon, en ses Lois, n'estime perte du monde plus dommageable à sa cité, que de laisser prendre liberté à la jeunesse (…) courant après les nouvelletés (nouveautés), honorant leurs inventeurs; par où les mœurs se corrompent, et toutes anciennes institutions viennent à dédain et à mépris.
Montaigne, Essais, I, XLIII.
15 Voilà tout mon jansénisme. J'ai parlé comme ces docteurs de Sorbonne, comme ces religieux, et enfin comme mon archevêque. Du reste, je puis vous protester devant Dieu que je ne connais ni ne fréquente aucun homme qui soit suspect de la moindre nouveauté. Je passe ma vie le plus retiré que je puis dans ma famille (…)
Racine, Correspondance, 169, 4 mars 1698.
16 Ma tante avait le génie de sa province, l'amour des choses surannées, la peur des changements, l'horreur des nouveautés qui font du bruit.
E. Fromentin, Dominique, IV.
(1666). Ouvrage nouveau qui vient de sortir, d'être représenté. Livre. || Nouveautés annoncées sous la rubrique « Vient de paraître ». || Courtier en librairie (cit. 3) proposant quelques nouveautés. || Vitrine d'un libraire (cit. 6) qui expose les nouveautés de chez X. || Passionné de théâtre, de cinéma qui court à toutes les nouveautés.
17 À faire aux nouveautés, dont je suis idolâtre,
Figure de savant sur les bancs de théâtre (…)
Molière, le Misanthrope, III, 1.
18 Là se vendaient les nouveautés au public, qui s'obstinait à ne les acheter que là. Là, se sont vendus dans une seule soirée plusieurs milliers de tel ou tel pamphlet de Paul-Louis Courier, ou des Aventures de la fille d'un roi, le premier coup de feu tiré par la maison d'Orléans sur la Charte de Louis XVIII.
Balzac, Illusions perdues, Pl., t. IV, p. 692.
(V. 1268, É. Boileau). Spécialt. Production de l'industrie de la mode, dans la mesure où celle-ci se renouvelle sans cesse. || Marchands, magasins de nouveautés, d'articles de mode (→ Magasin, cit. 8; montrer, cit. 2; indécis, cit. 12). || Nouveautés de printemps, d'hiver (→ Catalogue, cit. 2). || Haute nouveauté, article qui est à la dernière mode.(Collectif). || La nouveauté : l'industrie et le commerce des nouveautés. || Être dans la nouveauté.
19 On dit d'un Marchand qui est toujours fourni des étoffes les plus nouvelles, et les plus à la mode, qu'On trouve toujours nouveauté chez lui.
Académie (1694), Nouveauté.
20 Tissus, nuances de ces tissus, etc., tout ce que déjà nous annonçâmes avec quelque mystère, nouveautés à l'état presque encore d'échantillon chez d'illustres faiseuses, s'est maintenant connu et su de toutes les femmes, propagé dans la France et à l'étranger par la dernière page des grands journaux.
Mallarmé, Proses diverses, « La dernière mode », 1er nov. 1874.
CONTR. Ancienneté, antiquité, archaïsme. — Banalité, cliché. — Coutume; vieillerie.

Encyclopédie Universelle. 2012.