rite [ rit ] n. m.
• 1535; rit « usage, coutume » v. 1395; lat. ritus REM. La graphie rit est encore utilisée en liturgie.
1 ♦ Ensemble des cérémonies du culte en usage dans une communauté religieuse; organisation traditionnelle de ces cérémonies. ⇒ culte, liturgie. Les rites catholiques, occidentaux, orientaux. Rites protestants.
♢ Liturg. cathol. Degré de solennité d'une fête. Rit simple, double.
2 ♦ Cérémonie réglée ou geste particulier prescrit par la liturgie d'une religion. ⇒ cérémonie, 1. pratique, rituel. « Il n'y a pas de religion sans rites et cérémonies » (Bergson). — Rites publics (exotériques), secrets (ésotériques). Rites d'initiation. Rites funèbres. Rites magiques. ⇒ magie. — Par anal. Les rites d'une société secrète, les rites maçonniques. — Sociol. Pratiques réglées de caractère sacré ou symbolique. Rites de passage, initiatiques.
3 ♦ Fig. Pratique réglée, invariable; manière de faire habituelle. ⇒ coutume, habitude. Les rites de la politesse. « aller passer, le soir [...] une heure ou deux dans son jardin avant de s'endormir. Il semblait que ce fût une sorte de rite pour lui » (Hugo). C'est devenu un rite. Un rite immuable.
rite
n. m.
d1./d Ensemble des cérémonies en usage dans une religion. Rites islamiques.
|| Ensemble des règles qui régissent la pratique d'un culte particulier. Rites des églises chrÉtiennes d'Orient unies à Rome.
d2./d Détail des prescriptions en vigueur pour le déroulement d'un acte cultuel; l'acte cultuel lui-même. Le rite du baptême.
|| Pratique à caractère sacré (symbolique ou magique). Rites initiatiques, de passage. Rites de fécondité.
|| ISLAM V. école.
d3./d SOCIOL Pratique sociale habituelle, coutume. Le rite des voeux du Nouvel An.
|| Usage auquel la force de l'habitude a fait prendre la valeur d'un rite (sens 2). Le rite du thé à la menthe.
⇒RITE, subst. masc.
A. — 1. RELIG. Ensemble de prescriptions qui règlent la célébration du culte en usage dans une communauté religieuse. Synon. cérémonial. Rite ancien, antique, sacré, traditionnel; rite ambrosien, dominicain, latin, mozarabe, romain; rite alexandrin, arménien, byzantin, grec, maronite, syrien. La fonction culturelle est le fait d'une Église qui, par la médiation du rite, rend le mystère du salut concrètement efficace (Philos., Relig., p. 38-8).
— LITURG. CATH., vieilli. Degré de solennité d'une fête religieuse. [Les saints] sont presque tous classés, à mesure qu'on les introduit dans la chapelle du calendrier, sous le degré du double, ils refoulent les saints antérieurs dont quelques-uns furent pourtant d'une autre taille qu'eux et qui n'ont été inscrits, dans les époques reculées, que sous le rite demi-double ou simple (HUYSMANS, Oblat, t. 2, 1903, p. 179).
2. P. anal. [À propos d'une société secrète] Rite écossais, maçonnique. Chez lui [Alexandre de Cagliostro], de réelles connaissances ésotériques — n'a-t-il pas fondé un rite maçonnique particulier, le rite égyptien? (CARON, HUTIN, Alchimistes, 1959, p. 50). V. loge ex. 6.
3. P. méton., surtout au plur. Geste, célébration prescrit(e) par la liturgie d'une religion. Synon. rituel. Rite(s) du cérémonial, du culte, de la sépulture. Les Juifs lisaient pour ainsi dire à chaque page de leurs livres sacrés et dans chacun de leurs rits la prophétie claire et certaine de cette même rénovation de l'univers (P. LEROUX, Humanité, 1840, p. 740). Pour qu'il ne le fût pas [prêtre], il aurait fallu que l'évêque eût omis un des rites essentiels de l'ordination (BILLY, Introïbo, 1939, p. 237). V. cérémonial ex. 3, funèbre ex. 1.
— P. ext. Les vieilles sociétés avaient leurs livres sacrés, leurs épopées, leurs rits nationaux, leurs traditions, qui étaient comme le dépôt de l'éducation et de la culture nationale (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 335).
B. — ETHNOL., SOCIOL., surtout au plur. Pratiques réglées de caractère sacré ou symbolique. Rites d'initiation ; rites nuptiaux. Tous les rites qui obéissent à un cycle (cosmique ou biologique) s'enchaînent ou se répondent en référence à un ordre naturel (Religions 1984).
♦ Rite de passage.
C. — P. anal. Pratique réglée; manière habituelle de faire. Synon. coutume. Par le rite mystérieux qu'il avait l'air d'accomplir en venant voir Odette, M. de Bréauté lui-même semblait un homme nouveau (PROUST, Sodome, 1922, p. 749). Disposer avec symétrie le couvert, aligner des coquilles de beurre dans le ravier, s'affairer, avec ce sérieux que les femmes d'ordre mettent à accomplir les rites domestiques les plus inutiles (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 572).
Prononc. et Orth.: []. Graph. anc. rit ds LEROUX et RENAN, loc. cit., que L. DE THORET (v. bbg infra) donne encore comme actuelle au sens A 1. GATTEL 1841 expressément, ,,rit se prononce rite``. Valeur de la graph. identique dans coït, introït, obit, etc. (d'apr. MART. Comment prononce 1913, p. 327). Une seule forme du plur., rites (FÉR. CRIT. t. 3 1788, LITTRÉ). Ac. 1694-1878: rit, rite; 1935: rite. Étymol. et Hist. 1479 Rit « usage, coutume » (BOUTEILLIER, Somme Rural, f ° 2 v °, 2e col.), surtout empl. dans la lang. jur.; 1535 relig. rite (GREFFIN AFFAGANT, Rel. de Terre Sainte, 85 ds Fonds BARBIER); 1694 rite (Ac.). Empr. au lat. ritus, -us « rite, cérémonie religieuse » et « usage, coutume ». Cf. l'angl. rite terme de relig. dep. ca 1315: rytes ds NED, « rite, coutume générale des peuples » 1432-50: rite, ibid., « coutume formaliste » 1581, ibid. Cf. l'adj. m. fr. rite « conforme au rite, régulier » (EUSTACHE DESCHAMPS, Œuvres, éd. G. Raynaud, t. 9, p. 166, 5054). Fréq. abs. littér.: 835 (rit: 9). Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 438, b) 1 317; XXe s.: a) 1 505, b) 1 565. Bbg. THORET (L. de). De l'Excellence du rit romain: rit et rite. Foi Lang. 1980, t. 4, n ° 16, pp. 280-286.
rite [ʀit] n. m.
ÉTYM. 1676; rit « usage, coutume », v. 1395; lat. ritus. REM. La graphie rit, sortie de l'usage courant, est encore utilisée en liturgie.
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1 Relig. Ensemble des cérémonies du culte en usage dans une communauté religieuse, organisation traditionnelle de ces cérémonies. ⇒ Cérémonial, cérémonie, culte, liturgie. || Prier dans quelque rite que ce soit (→ Fraternité, cit. 11). — Spécialt. || Rite catholique. || Rites occidentaux (rit latin, romain, mozarabe, milanais ou ambrosien, lyonnais, cartusien, dominicain, etc.); rites orientaux (rit byzantin ou grec, syrien, alexandrin, maronite, arménien…). || Mélodie du rite grec (→ Pope, cit. 1). — Rites protestants.
1 (…) j'entendis de mon lit chanter cette hymne avant le jour sur le perron de la cathédrale, selon un rite de cette église-là.
Rousseau, les Confessions, III.
2 (Fin XVIIe). Cérémonie réglée ou geste particulier prescrit par la liturgie d'une religion (cit. 8 et 21). ⇒ Cérémonie, pratique, rituel. || Les rites pompeux du culte (cit. 3). || Dans les rites des liturgies chrétiennes, on peut distinguer des rites d'honneur (baisers, prosternations…), de prière (postures), de bénédiction, de consécration (imposition des mains, onction), de purification, de pénitence, etc. (cf. I.-H. Dalmais, in Initiation théologique, t. I, p. 110-111). || Rites correspondant à chaque sacrement. ⇒ aussi Sacramentel. — Congrégation des Rites (de la Curie romaine). — Rites juifs. || Le rite du bouc (cit. 2) émissaire. — Rites publics (exotériques), secrets (ésotériques). || Rites d'initiation. || Rites funèbres. || Rites magiques. ⇒ Magie.
2 (…) il n'y a pas de religion sans rites et cérémonies. À ces actes religieux, la représentation religieuse sert surtout d'occasion. Ils émanent sans doute de la croyance, mais ils réagissent aussitôt sur elle et la consolident (…)
H. Bergson, les Deux Sources de la morale et de la religion, p. 212.
♦ Par anal. || Les rites d'une société secrète, des francs-maçons (rites maçonniques).
♦ (XXe). Sociol. Pratiques réglées de caractère sacré ou symbolique. ⇒ Rituel; ritualiser. — (1909, Van Gennep). || Rite de passage : ensemble de pratiques préparant ou accompagnant le passage d'une personne d'un statut à un autre, d'un état à un autre.
3 Il n'y aura pas de raisin. Ils vous invitent à venir faire la vendange. Ils parlent très sérieusement. C'est là que l'on voit ce que c'est qu'un rite, chers sociologues. Ils vous invitent rituellement, c'est une cérémonie, comme ils vous ont invité tant de fois toutes les autres années précédentes (…)
Ch. Péguy, Victor-Marie, comte Hugo, p. 43.
3.1 Leurs rapports mutuels doivent donc être sévèrement réglés. Telle est précisément la fonction des rites. Les uns, de caractère positif, servent à transmuer la nature du profane ou du sacré, selon les besoins de la société; les seconds, de caractère négatif, ont au contraire, pour but de maintenir l'un et l'autre dans leur être respectif, de peur qu'ils ne viennent provoquer réciproquement leur perte en entrant inopportunément en contact.
Roger Caillois, l'Homme et le Sacré, p. 23.
3 (1875). Fig. Pratique réglée, invariable; manière de faire habituelle. ⇒ Coutume, habitude (II.); → Loi, cit. 46. || Les rites du monde (→ Artifice, cit. 12). || Rites et conventions fossilisés (cit. 2). || Rites de la politesse (cit. 5), du protocole (cit. 3)… || C'est devenu un rite.
4 (…) aller passer, le soir (…) une heure ou deux dans son jardin avant de s'endormir. Il semblait que ce fût une sorte de rite pour lui de se préparer au sommeil par la méditation en présence des grands spectacles du ciel nocturne.
Hugo, les Misérables, I, I, XIII.
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HOM. Ritte.
Encyclopédie Universelle. 2012.