faible [ fɛbl ] adj. et n. m.
• v. 1160 feble; 1080 fieble; lat. flebilis « pitoyable, digne d'être pleuré », de flere « pleurer »
I ♦ Adj.
1 ♦ Qui manque de force, de vigueur physique. Un homme, une femme faible; organisme faible. ⇒ anémique, chétif, débile, délicat, fluet, fragile; fam. crevard, faiblard. Homme petit et faible. ⇒fam. avorton, freluquet, gringalet, mauviette. Vieillard faible et infirme. ⇒ caduc, impotent. Le convalescent est encore très faible. Se sentir faible. ⇒ affaibli, fatigué, 1. las. « La fièvre, et même assez forte, me rend si faible qu'il faut dans peu qu'elle s'en aille, ou que je m'en aille » (Rousseau). Faible sur ses jambes. ⇒ chancelant. — FAIBLE DE... Faible de constitution. Virgile « était faible de corps, rustique d'apparence » (Chateaubriand). — Avoir le cœur faible. Avoir, se sentir les jambes faibles (cf. fam. Les jambes en coton). — Avoir la vue faible.
2 ♦ (Choses) Qui a peu de résistance, de solidité. ⇒ fragile. Poutre, voûte faible, trop faible pour supporter un poids.
3 ♦ Qui n'est pas en état de résister, de lutter. État, pays faible. Armée, troupe faible. La royauté « restait solitaire et faible à la pointe de cette pyramide » (Michelet). — Monnaie faible, dont le cours est bas par rapport à une monnaie de référence.
♢ (Personnes) Sans défense. ⇒ désarmé, impuissant. Se sentir faible devant l'adversité, devant l'épreuve. « me montrer à vous si nu, si déshabillé, si faible » (Flaubert).
♢ Plaisant Le sexe faible : les femmes. — (Avant le nom) Une faible femme : une femme sans défense (par rapport aux hommes).
♢ Être économiquement faible. — N. Les économiquement faibles.
4 ♦ Vieilli Qui manque de capacité (en parlant des facultés intellectuelles). La faible raison, les faibles facultés de l'homme. ⇒ impuissant. Esprit, jugement faible.
♢ Mod. Élève, étudiant faible, qui fait peu de progrès, qui suit difficilement sa classe. ⇒ mauvais, médiocre. Cet enfant est trop faible pour passer en sixième. Être faible en français, en physique. Il est faible dans cette matière. « Bonnes notes en philo, en physique et en chimie [...] un peu faible pour les math et le dessin » (Aragon).
5 ♦ Sans force, sans valeur. Argument, raisonnement faible (⇒ réfutable) . Cet acte, ce chapitre est le plus faible de la pièce, du livre. Style faible, sans vigueur. ⇒ fade, languissant. Devoir faible. ⇒ insuffisant, médiocre .
6 ♦ (Personnes) Qui manque de force morale, d'énergie, de fermeté. ⇒ apathique, indécis, inerte, lâche, 1. mou, pusillanime, velléitaire, veule (cf. Sans caractère, sans volonté). C'est un homme faible et craintif. Être faible devant la tentation : céder, succomber. Il a toujours été trop faible avec ses enfants, ses subordonnés. ⇒ bonasse, complaisant, débonnaire, indulgent. « Convenez que vous êtes un homme bien faible. — Oui, madame. — Une franche dupe. — J'en conviens » (Lesage).
7 ♦ (Choses) Qui a peu d'intensité, qui est suivi de peu d'effet. ⇒ insuffisant. Un jour faible. Une faible lumière. ⇒ blême, pâle. Un faible bruit. ⇒ étouffé, imperceptible, léger. « Il pâlit, et d'une voix navrante et faible, oh ! si faible » (A. Daudet).
♢ Météor. Vent faible à modéré; houle faible.
8 ♦ (1680) Peu considérable. ⇒ petit. Faible quantité, faible taille. À faible hauteur. ⇒ 1. bas. À une faible profondeur. Rendement très faible. Il a de faibles revenus. — (Abstrait) Faible indice. Faible espoir. Ne retirer qu'un faible avantage de qqch. ⇒ mince.
9 ♦ Le côté, le point, la partie faible (d'une personne, d'une chose),ce qu'il y a de faible, de vulnérable, et par ext. de défectueux en elle. ⇒ défaut, faiblesse, insuffisance (cf. Le défaut de la cuirasse, le talon d'Achille). Le point faible d'une armée. Les maths sont le point faible de cet élève. « Poésie d'opéra [...] Perrault ne conçoit rien de plus beau : c'est le côté faible de son goût » (Sainte-Beuve).
II ♦ N. m.
1 ♦ Plur. ou collect. Personne faible, sans défense. Défendre le faible et l'opprimé. « J'aime, autant que le fort, le faible courageux » (Vigny). Don Quichotte « voulait être chevalier, défendre les faibles et pourfendre les méchants » (Maurois).
♢ FAIBLE D'ESPRIT : personne dont les facultés intellectuelles sont peu développées (⇒ débile, demeuré, imbécile, simple) , ou affaiblies.
♢ Personne sans force morale, sans fermeté. ⇒ aboulique, apathique, indécis, 1. mou, velléitaire. C'est un faible, on le mène facilement.
2 ♦ (v. 1650) Vieilli LE FAIBLE DE... : ce qu'il y a de moins fort, et par ext. de défectueux dans une chose. Le faible d'une œuvre. « Toutes les grandeurs ont leur faible » (Bossuet).
3 ♦ Vx ou littér. Défaut d'une personne. ⇒ défaut, faiblesse. « Louis XV, avec toutes sortes de faibles, n'avait qu'une seule force, celle d'être inexorable » (Musset). Prendre qqn par son faible.
♢ (1762) Mod. ⇒ goût, penchant. Il a un faible pour les jolies femmes. Il a toujours eu un faible pour cet enfant. ⇒ complaisance, prédilection. Le champagne, c'est mon faible.
⊗ CONTR. 1. Fort. Robuste, vigoureux . Solide. Courageux, énergique, 1. ferme, vaillant, volontaire. Considérable, grand. — 1. Fort. Qualité, vertu. Dégoût, répulsion.
● faible adjectif (latin populaire febilis, du latin classique flebilis, digne d'être pleuré) Qui manque de vigueur, de force physique ; se dit d'une aptitude physique qui manque de puissance ou de résistance : Un convalescent encore trop faible pour marcher. Avoir la vue faible. Qui manque de capacité, de force intellectuelle ; se dit d'une aptitude peu développée : Il a une intelligence un peu faible. Qui est sans défense, désarmé, impuissant : Une faible femme. Se sentir faible devant l'ennemi. Qui présente peu de résistance, de solidité : Cette planche est trop faible pour supporter un tel poids. Qui a peu d'intensité, de puissance, de force, ou qui est d'une grandeur, d'une importance, d'une valeur restreintes : Parler d'une voix faible. Une faible somme d'argent. Dont les connaissances ou les aptitudes intellectuelles sont insuffisantes dans un domaine précis : Élève très faible en mathématiques. Dont la qualité, la valeur sont insuffisantes ; médiocre : Devoir un peu faible. Qui manque d'énergie, d'autorité, qui cède facilement : Un père faible avec ses enfants. Bourse Se dit d'un marché financier dont la tendance générale est à la baisse. Chimie Se dit d'un électrolyte suffisamment peu dissocié pour que s'applique la loi d'action de masse. Linguistique En grammaire allemande, se dit des verbes qui forment le radical du prétérit en ajoutant le suffixe-te au radical du présent. Musique Se dit d'un temps ou d'une partie de temps non marqués par la métrique. Phonétique Se dit des consonnes douces, par opposition aux consonnes fortes. ● faible (citations) adjectif (latin populaire febilis, du latin classique flebilis, digne d'être pleuré) François René, vicomte de Chateaubriand Saint-Malo 1768-Paris 1848 La menace du plus fort me fait toujours passer du côté du plus faible. Mémoires d'outre-tombe Joseph Joubert Montignac, Corrèze, 1754-Villeneuve-sur-Yonne 1824 La justice est le droit du plus faible. Pensées ● faible (expressions) adjectif (latin populaire febilis, du latin classique flebilis, digne d'être pleuré) La chair est faible, la tentation vient vite, et on succombe facilement aux désirs charnels. Point faible, point vulnérable, aspect qui résiste mal à la critique, à l'attaque : Son point faible, c'est sa susceptibilité. Formations faibles, dans les langues flexionnelles, formations (cas, déclinaisons) qui présentent le degré réduit du thème, par opposition aux formations fortes, qui présentent le degré plein. Monnaie faible, monnaie qui n'a pas le poids, le titre légal ou qui a peu de valeur par rapport aux autres monnaies. En position faible, se dit d'une unité phonique quand sa place dans la chaîne parlée l'expose à subir des altérations (amuïssement, assimilation). Interaction faible, interaction fondamentale responsable de la radioactivité bêta, et plus généralement de la désintégration de nombreuses particules. ● faible (synonymes) adjectif (latin populaire febilis, du latin classique flebilis, digne d'être pleuré) Qui manque de vigueur, de force physique ; se dit d'une...
Synonymes :
- asthénique
- chétif
- débile
- déficient
- délicat
- frêle
- malingre
Contraires :
- fort
- résistant
- robuste
Qui manque de capacité, de force intellectuelle ; se dit d'une...
Synonymes :
- borné
- bouché (familier)
- étroit
- lourd
- obtus
Contraires :
- génial
- incisif
- pénétrant
- subtil
- vif
Qui est sans défense, désarmé, impuissant
Synonymes :
- désarmé
- vulnérable
Qui présente peu de résistance, de solidité
Synonymes :
- fragile
- frêle
- mince
Contraires :
- solide
Qui a peu d'intensité, de puissance, de force, ou qui...
Synonymes :
- dérisoire
- étouffé
- léger
- malheureux (familier)
- minable
- minime
- modeste
- modique
- négligeable
- ouaté
- petit
Contraires :
- colossal
- considérable
- criard
- cru
- élevé
- énorme
- fabuleux
- grand
- immense
- intense
- puissant
- violent
Dont les connaissances ou les aptitudes intellectuelles sont insuffisantes dans...
Synonymes :
- mauvais
- nul
Contraires :
- doué
- érudit
- fort
- instruit
- savant
Dont la qualité, la valeur sont insuffisantes ; médiocre
Synonymes :
- médiocre
Qui manque d'énergie, d'autorité, qui cède facilement
Synonymes :
- bonasse
- coulant (familier)
- débonnaire
- facile
- malléable
- mou
- veule
Contraires :
- énergique
- ferme
- impérieux
● faible
nom
Personne qui manque d'énergie, d'autorité, de force morale : C'est un faible, il s'est laissé influencer.
Personne dépourvue de ressources, de moyens de défense ; déshérité : Défendre les faibles et les opprimés.
● faible
nom masculin
Littéraire. Côté faible ou vulnérable de quelque chose, de quelqu'un : Le faible, chez moi, c'est la mémoire.
Goût particulier pour quelque chose, qui fait qu'on n'y résiste pas, penchant ; chose qui en est l'objet : La mousse au chocolat, c'est son faible.
Penchant complaisant pour quelqu'un ; préférence : Avoir un faible pour un élève.
● faible (citations)
nom
Alphonse Daudet
Nîmes 1840-Paris 1897
La haine, c'est la colère des faibles !
Lettres de mon moulin
Fasquelle
Donatien Alphonse François, comte de Sade, dit le marquis de Sade
Paris 1740-Charenton 1814
La tolérance est la vertu du faible.
La Nouvelle Justine
Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues
Aix-en-Provence 1715-Paris 1747
La haine des faibles n'est pas si dangereuse que leur amitié.
Réflexions et Maximes
Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues
Aix-en-Provence 1715-Paris 1747
La modération des faibles est médiocrité.
Réflexions et Maximes
Ésope
VIIe-VIe s. avant J.-C.
Dans les changements de fortune les gens les plus puissants ont besoin des faibles.
Fables, 206, le Lion et le Rat reconnaissant (traduction E. Chambry)
● faible (expressions)
nom
Faible d'esprit, débile, simple d'esprit ; personne dont les facultés intellectuelles sont peu développées ou amoindries.
● faible (synonymes)
nom
Personne qui manque d'énergie, d'autorité, de force morale
Synonymes :
- indécis
- mou
- poltron
- timoré
- velléitaire
Contraires :
- fort
Personne dépourvue de ressources, de moyens de défense ; déshérité
Synonymes :
- déshérité
- opprimé
Contraires :
- despote
- puissant
- tyran
● faible (synonymes)
nom masculin
GoÛt particulier pour quelque chose, qui fait qu'on n'y résiste pas...
Synonymes :
- vice
Penchant complaisant pour quelqu'un ; préférence
Synonymes :
- penchant
- pente
- prédilection
faible
adj. et n.
d1./d Qui manque de force, de vigueur physique. Le malade est encore faible. Avoir le coeur faible. Syn. fragile.
d2./d Qui manque de résistance, de solidité. Cette poutre est trop faible.
d3./d Qui n'a pas la puissance, les moyens nécessaires pour se défendre. Nous étions trop faibles pour résister à l'ennemi. Syn. impuissant, désarmé.
|| n. m. Défendre le faible contre le fort.
d4./d Insuffisant en valeur, en intensité. Une voix faible. Une faible consolation. Une monnaie faible.
d5./d Peu important. Une faible quantité suffira.
d6./d Dont la valeur, les capacités intellectuelles sont insuffisantes. Un élève faible. Un raisonnement faible.
|| Subst. (Surtout au masc.) Un faible d'esprit.
d7./d Qui manque de fermeté, d'énergie. être trop faible avec ses enfants. Syn. indulgent, veule.
|| n. m. On ne peut se fier aux faibles.
d8./d Le point faible ou, n. m., le faible: ce qu'il y a de moins solide, de moins résistant. Le faible d'une place.
— Principal défaut de qqn; passion dominante. Prendre qqn par son faible.
|| Avoir un faible pour, une préférence marquée pour.
d9./d CHIM Qualifie un acide ou une base partiellement dissociés.
d10./d PHYS NUCL Interaction faible.
⇒FAIBLE, adj. et subst.
I.— A. [En parlant d'une pers.]
1. Qui manque ou qui n'a pas assez de force, de vigueur physique. Se sentir faible après une maladie. Il est trop faible pour porter une charge si pesante (Ac.). Ses membres contournés et troués d'ulcères étaient devenus si faibles qu'ils pouvaient à peine le porter (DU CAMP, Nil, 1854, p. 190) :
• 1. Il (...) se sentit faible et attendri comme un convalescent et il se demandait à quoi il pourrait bien penser pour se faire un petit plaisir.
SARTRE, Âge de raison, 1945, p. 226.
Spéc. Le sexe faible. Le sexe féminin.
♦ Emploi subst. Il riait haut, montrait volontiers ses bras vigoureux et protégeait les faibles avec une bonhomie de prince (ZOLA, M. Férat, 1868, p. 55). Les faibles ont le culte de l'énergie (ARNOUX, Double chance, 1958, p. 90) :
• 2. ... son ami l'a pris dans ses bras comme il eût fait d'un enfant; ... le fort portant le faible ...le faible consolant le fort...
DUMAS père, Reine Margot, 1847, IV, 2, p. 170.
— En partic. Frêle, délicat. Et j'ai vu, douce troupe, défiler les brebis touffues aux jambes faibles (JAMMES, De l'angélus, 1898, p. 64). Elle méprisait la faible santé du maître (BERNANOS, Joie, 1929, p. 621) :
• 3. Après tout, Marie n'avait-elle pas été une simple mortelle, une faible femme qui avait connu toutes les misères de la vie...
MONTALEMBERT, Sté Élisabeth, 1836, p. CIII.
♦ Faible de. Un enfant faible de la poitrine. Ce cheval est faible des reins (Ac.).
— Loc. verb. Tomber faible (fam.). S'évanouir. Synon. tomber en faiblesse. Quand j'étais toute gosse, quinze, seize ans, je tombais faible le matin, à la leçon de danse, parce que je ne mangeais pas assez (COLETTE, Music-hall, 1937, p. 25).
2. Dont l'aspect donne une impression de fragilité. Entre ses bras un faible enfant repose (BAOUR-LORMIAN, Ossian, 1827, p. 234) :
• 4. Genestas s'avança dans une petite cour assez proprement tenue et vit un garçon de quinze ans, faible comme une femme, blond, mais ayant peu de cheveux, et coloré comme s'il eût mis du rouge.
BALZAC, Méd. camp., 1833, p. 131.
B.— P. anal.
1. a) [En parlant d'une chose] Qui manque de solidité, de résistance. Le grand et foible bec des toucans (CUVIER, Anat. comp., t. 3, 1805, p. 197). Un navigateur dans une faible nacelle au sein d'une mer orageuse (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 249) :
• 5. ... malgré la légèreté et la souplesse de ses pattes, le chevreuil avait troué le toit trop faible de l'appentis...
CHAMPFL., Bourgeois Molinch., 1855, p. 12.
♦ Spéc. Monnaie faible.
— Le point, le côté, l'endroit faible (d'une chose). Ce qu'il y a de moins solide dans une chose. Le côté faible de la place (Ac.). On vient d'arrêter le maréchal Vaillant, qui indiquait à un Prussien les endroits faibles des fortifications (GONCOURT, Journal, 1870, p. 605) :
• 6. Les boulons traversants créent dans les plaques [de cuirasse des navires] des points faibles qui sont autant d'amorces pour les lignes de rupture...
CRONEAU, Constr. nav. guerre, t. 2, 1892, p. 124.
♦ Au fig. [En parlant d'une pers. ou d'une chose abstr.] Le point faible d'un raisonnement. Il faut que les endroits faibles d'un livre soient mieux écrits que les autres (FLAUB., Corresp., 1858, p. 259). Elle avait (...) l'aisance souveraine d'une femme qui ne sent pas un seul point faible dans sa beauté (FEUILLET, J. de Trécœur, 1872, p. 106). On commence déjà à sérier les questions, à diviser les difficultés, à chercher les points faibles de la pensée heuristique (DAVID, Cybern., 1965, p. 105) :
• 7. Je songeai que mes trois points faibles en ce moment : défaut de décision, de précision, d'autorité (...) tenaient à ce que j'ai été trop exclusivement préoccupé du détail intellectuel dans les derniers temps, ne faisant point appel au cœur.
MICHELET, Journal, 1850, p. 96.
b) Emploi subst.
) Ce qu'il y a d'imparfait, de défectueux.
— [En parlant d'une pers. ou d'un ensemble de pers.] Nous savons chacun nos fautes et nos faibles (SAINTE-BEUVE, Corresp., t. 1, 1818-69, p. 353). Le fort d'un homme est aussi son faible, et d'autant plus son faible qu'il est plus son fort (VALÉRY, Mauv. pens., 1942, p. 218).
• 8. Vieille société de province, je t'aime malgré tes faibles, je t'aime pour le fond chrétien de tes femmes, pour ces pudeurs qu'elles savent garder et qui les gardent.
JAMMES, Mém., 1922, p. 204.
— Prendre qqn par son faible.
— [En parlant d'une chose abstr.] Le faible d'un argument. C'est après avoir attentivement étudié le fort et le faible de la pièce... que j'ai entrepris de la mettre sur ses pieds (AUGIER, Aventur., 1848, I, p. 156) :
• 9. Le cardinal d'Estouteville, issu d'une famille normande, put plus facilement qu'un autre découvrir le fort et le faible du procès de Jeanne.
FRANCE, J. d'Arc, t. 2, 1908, p. 443.
) [En parlant d'une pers.] Penchant, goût particulier, attirance (pour quelqu'un ou pour quelque chose). Avoir un faible pour. Il [Beyle] prétendait que Napoléon lui-même avait eu un faible pour un de ses aides-de-camp (MÉRIMÉE, Portr. hist. et littér., 1870, p. 157). Il se sentait un faible pour les affectations et les sous-entendus de ces poésies (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 48) :
• 10. À M. le Comte de Frout.
Votre Excellence a pu voir quelquefois que je n'ai pas le moindre faible pour les Autrichiens, et nous sommes payés elle et moi, pour penser ainsi.
J. DE MAISTRE, Corresp., 1806-07, p. 197.
2. Au fig.
a) Qui manque de volonté ou de fermeté; qui n'est pas en mesure, qui n'est pas capable de soutenir l'adversité, de résister aux passions. Un caractère faible, des tempéraments faibles. Les gens faibles sont les troupes légères de l'armée des méchants (CHAMFORT, Max. et pens., 1794, p. 30). L'inconnu! voilà ce qui épouvante surtout les âmes faibles (L. BLANC, Organ. trav., 1845, p. XVII) :
• 11. Aimait-elle mon père? était-il possible qu'elle l'aimât? rien en lui ne correspondait à ses goûts. Il était faible, léger, veule parfois.
SAGAN, Bonjour tristesse, 1954, p. 28.
Expr. proverbiales. [P. réf. à la Bible, Mat. 26, 41] L'esprit est prompt, la chair est faible. ,,L'homme compte quelquefois trop sur ses forces, il cède à la tentation`` (Ac.) :
• 12. Parle clair! car cette heure est dure et je t'écoute à la sueur de mon front. Parle vite! car la chair est faible et l'esprit est prompt.
CLAUDEL, Corona Benignitatis, 1915, p. 428.
♦ Emploi subst. Le dernier retranchement du faible, c'est la méfiance. Là, il s'étrangle (CHARDONNE, Épithal., 1921, p. 216).
— En partic. [En parlant d'une femme] Qui se laisse facilement séduire. Un menton de femme faible et sensuelle (COLETTE, Pays. et portr., 1954, p. 42).
b) Qui manque d'autorité, de pouvoir ou de puissance. Un gouvernement faible est tenté par l'expédient trop facile des assignats (BAINVILLE, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 281). [Guccio au Cal Duèze]... Vous savez bien que vos chances seront plus fortes à mesure qu'on vous croira plus faible (DRUON, Loi des mâles, 1957, p. 165) :
• 13. Les maréchaux sont un luxe que devraient s'interdire les États faibles. Il reste à la jeune génération de faire cet acte de foi : une France renaîtra où les maréchaux attendront d'être consultés pour donner leur avis, respectueusement.
MAURIAC, Bloc-notes, 1958, p. 184.
♦ En partic. Qui est trop indulgent. Être faible pour, avec qqn. Cette mère est trop faible pour ses enfants (Ac.).
— Emploi subst. Personne sans défense. Prendre la défense du faible et de l'opprimé. Ses lois [de la société] viennent s'ajouter à la justice naturelle pour garantir les droits du faible et de l'opprimé (MAINE DE BIRAN, Journal, 1820, p. 262).
c) Qui manque de pénétration, de profondeur; qui n'a pas les aptitudes nécessaires. Un esprit, un élève faible. Ce qu'elle me disait là était le fruit d'une grande expérience philosophique et d'une raison éclairée. Mais ma faible tête ne sut pas en profiter (SAND, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 227). L'homme du peuple, l'homme à l'esprit faible que la misère et l'ignorance retiennent dans la superstition (FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p. 271) :
• 14. La vie n'est jamais aussi compliquée que se plaisent à l'imaginer les têtes faibles.
AYMÉ, Mouche, 1957, p. 121.
♦ Faible de. Le représentant départemental de la République raidissait déjà son esprit, tendait son âme pour ne pas paraître faible d'intelligence (FRANCE, Orme, 1897, p. 112).
— Spécialement
) [En parlant d'une production de l'esprit] Qui a peu de valeur; insuffisant, médiocre. Un style, un devoir faible. Les raisons apportées par le Duc ont paru faibles à l'auditeur (DELÉCLUZE, Journal, 1825, p. 168). Le livre [La Lettre écarlate] me paraît faible. Le véritable héros est la conscience de Hawthorne : elle donnait sa couleur à tout son petit univers (GREEN, Journal, 1955-58, p. 14) :
• 15. Je relis en même temps le Baudelaire de Sartre. Que c'est fort et que c'est faible! Quelle virtuosité dialectique! Mais elle ne dépasse pas les épiphénomènes.
MAURIAC, Bloc-notes, 1958, p. 308.
♦ [En parlant d'une pers.] Faible en. Mauvais en. Élève faible en calcul, en orthographe.
) [En parlant d'une pers.] Avoir l'esprit, la tête faible. Être atteint de débilité mentale :
• 16. Elle [la mère de Mme de Lambert] était beaucoup plus occupée... de tout ce que la Cour avait de jeunes seigneurs aimables, que de son honnête homme de mari, lequel avait la tête faible et finit même par être tenu enfermé dans une chambre comme hébété.
SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 4, 1851-62, p. 218.
Être faible d'esprit. Même sens. La femme qui a plusieurs enfants, et s'occupe de leur éducation au lieu de sa propre carrière, acquiert la réputation d'être faible d'esprit (CARREL, L'Homme, 1935, p. 180).
♦ Emploi subst. Un faible d'esprit. Personne débile mentale. Dans les familles qui ont produit des névrosés, des individus étranges, trop sensibles, on voit apparaître des fous et des faibles d'esprit (CARREL, L'Homme, 1935 p. 186) :
• 17. Un faible d'esprit est épris de sa sœur, non absolument sensuellement, mais plutôt plastiquement et un peu à la façon d'un fou qui serait amoureux d'un rayon de soleil; il était gênant pour l'établissement de la jeune fille. Alors, la famille l'irrite, l'exaspère, le pousse de parti pris à la folie. On l'enferme non dans une maison de fous, mais dans une maison de santé.
GONCOURT, Journal, 1882, p. 147.
II.— P. ext. et au fig.
A.— Qui est peu considérable, peu important.
1. [En parlant de la superficie, du volume ou des dimensions de qqc.] Une faible distance. Qu'on examine... la faible excentricité de l'orbite (COMTE, Philos. posit., t. 4, 1839-42, p. 399). Une faible éminence sépare Puyloubiers du quartier où j'habite (BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 39). L'Europe est divisée en un certain nombre de pays de faible étendue (Univers écon. et soc., 1960, p. 08-13).
— En partic. [En parlant d'une quantité] Pourrait-on empêcher les eaux de croupir en y ajoutant du sucre en très faible proportion? (C. BERNARD, Notes, 1860, p. 31). Radiothérapie à faibles doses (QUILLET Méd. 1965, p. 302). Une faible partie de mes économies (KARR, Sous tilleuls, 1832, p. 65) :
• 18. Voici ma bibliothèque, dit-il; elle contient une faible partie des systèmes que les philosophes ont construits pour expliquer le monde.
FRANCE, Thaïs, 1890, p. 55.
2. [En parlant d'une chose par rapport à son degré d'intensité] Un faible bruit, une faible détonation; une vue faible; une très faible densité de population; un émetteur de faible puissance; pousser un faible cri. La lubrification se fait par arrosage sous faible pression de grand débit (CHARTROU, Pétroles nat. et artif., 1931, p. 147).
• 19. La pesanteur à la surface de ce monde [la lune] est six fois plus faible qu'à la surface du nôtre...
FLAMMARION, Astron. pop., 1880, p. 193.
Faible en. Le maillechort employé pour les balles bulgares du dernier modèle est trop faible en nickel (DUHAMEL, Cécile, 1938, p. 33).
♦ En partic. Qui manque d'éclat. Une faible lumière. La faible clarté qui tombe des étoiles (BAOUR-LORMIAN, Ossian, 1827, p. 202) :
• 20. Le feu [d'un réverbère], si faible qu'il fût, nous aveugla d'abord, puis il grandit à mesure que la nuit s'avançait et que, gisant du fond d'un noir repos, il devenait pour nous comme une vivante présence.
CARCO, Rien qu'une femme, 1922, p. 192.
— Spécialement
) [En parlant d'un instrument, d'un appareil, etc.] Qui manque de force, de puissance :
• 21. ... on aperçoit, au couchant, la mer qui semble à deux pas, quoique à trois ou quatre lieues; on distingue les moindres bateaux; avec la plus faible lunette, on compte les hommes qui passent à Naples sur le bateau à vapeur.
STENDHAL, Abesse Castro, 1839, p. 146.
) CHIM. Acide faible. Acide qui libère peu d'ions d'hydrogène H+ lorsqu'il est en solution aqueuse. Qualitativement, un acide est d'autant plus fort que cette réaction se déplace vers les ions, et inversement, d'autant plus faible que l'ionisation est petite (Encyclop. internat. des sc. et des techn., Paris, Presses de la Cité, t. 1, 1969, p. 85).
3. [En parlant d'une chose abstr.] Un faible talent; des marchandises de faible valeur. Je suis un sot de me laisser aller à toutes ces femmes qui ne m'inspirent qu'un si faible intérêt (CONSTANT, Journaux, 1805, p. 214).
— En partic. Léger, petit. Faible tendance à la hausse à la Bourse de Paris; un faible espoir. Si j'ai la plus faible idée de ce qu'est l'amour, je n'aime personne en ce moment (MAUROIS, Ariel, 1923, p. 64). Même si nous n'avons qu'une faible chance d'aboutir, il faut la courir (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 375) :
• 22. N'as-tu jamais appris la richesse divine, héroïque, des traditions de l'Ionie; des souvenirs de la Grèce? Tout ce qui se fait aujourd'hui n'est qu'une faible image des délicieux jours de nos aïeux.
NERVAL, Sec. Faust, 1840, p. 257.
♦ Expr. Le mot est trop faible. Il est insuffisant; ce qu'il exprime est en dessous de la réalité. L'amour était un mot trop faible pour le torrent de feu qui le brûlait (ROLLAND, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1379) :
• 23. Ô mon Adèle, bonheur est un mot trop faible pour exprimer ce qu'éprouvera ton mari dans ce bienheureux jour, ce qu'il éprouve quand tu daignes lui permettre une caresse ou un baiser.
HUGO, Lettres fiancée, 1822, p. 210.
— MUS. Temps faible. LING. Consonne faible. Synon. de consonne douce. [Dans l'opposition consonantique douce vs forte] Le terme de douce ou faible est aujourd'hui employé comme synonyme de lâche (Ling. 1972, s.v. doux). Formations (cas, déclinaisons) faibles. ,,Celles qui (...) présentent le degré réduit du thème, par opposition à celles qui comportent le degré fort`` (Ling. 1972, s.v. faible).
B.— Qui est peu abondant. De faibles ressources. Une très courte et faible averse; à peine de quoi rafraîchir le sol et abattre un peu la poussière (GIDE, Retour Tchad, 1928, p. 990). L'air comprimé est de faible rendement mécanique (E. SCHNEIDER, Charbon, 1945, p. 244) :
• 24. Marthe, qui prépare tous mes repas, sait que je suis très sobre. Aussi m'était-il difficile de prélever de quoi nourrir mon hôte sur ma faible pitance...
BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 244.
Faible en. Une boisson faible en alcool. Cette armée est faible en infanterie (Ac.).
♦ En partic. [En parlant d'un ensemble de pers., d'une troupe, etc.] Peu nombreux. Une nouvelle loi (...) ordonnait d'organiser en légions ces faibles levées d'hommes (BALZAC, Chouans, 1829, p. 8). Avec la faible escorte qui l'accompagnait, Djezar ne pouvait vaincre (LAMART., Voy. en Orient, t. 1, 1835, p. 263) :
• 25. En juillet 1192 le roi venait de remonter vers Beyrouth en ne laissant à Jaffa qu'une faible garnison. Profitant de son éloignement, Saladin se jeta à l'improviste sur cette dernière ville...
GROUSSET, Croisades, 1939, p. 277.
— Spéc. [En parlant d'une pers.] Économiquement faible. Qui dispose de peu de ressources. Les ouvriers et employés, les citoyens économiquement faibles ne composent plus une masse passive (Univers écon. et soc., 1960, p. 04-05) :
• 26. ... l'une des difficultés principales rencontrées par une politique économique de l'espèce réside en un décalage entre nations économiquement fortes et peuples économiquement faibles dans leur effort commun d'honorer présentement les échéances de l'homme.
PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 357.
♦ Emploi subst. Union nationale des associations de défense des économiquement faibles (MEYNAUD, Groupes pression Fr., 1958, p. 63).
Rem. On notera les dérivés suivants : a) Faiblet, ette, adj., vieilli, fam. Qui est un peu faible. De petits vers hésitants, faiblets (SAINTE-BEUVE, Portr. contemp., t. 2, 1846-69, p. 241). b) Faiblichon, onne, adj. fam. Même sens. Daniel se prenait parfois à rire en pensant à l'idée faiblichonne que les gens pouvaient se faire de la Toute-Puissance de Dieu (QUENEAU, Enf. du limon, 1938, p. 293). c) Faiblot, otte, adj., vieilli, fam. Même sens. Il reposait maintenant [au lit] comme un honnête petit gars malade, faiblot, innocent (RICHEPIN, Glu, 1881, p. 341). Mauvaise impression produite dans la salle, sans que je m'en doute trop, par la faiblotte scène de Mme Bourjot, que joue très médiocrement Antonia Laurent (GONCOURT, Journal, 1886, p. 611).
Prononc. et Orth. :[]. Durée longue de la voyelle ds PASSY 1914; ,,long, mais un peu moins que la durée la plus longue`` (GRAMMONT Prononc. 1958, p. 38). Ds Ac. dep. 1835. La var. foible, dont l'anc. prononc. est, dans la transcr. de LITTRÉ, fouèble, se maintient jusque ds Ac. 1878. Étymol. et Hist. En parlant d'une personne, ca 1100 fieble « qui manque de vigueur physique » (Roland, éd. J. Bédier, 2228); ca 1180 « qui manque de force de caractère, de capacité » (G. DE BERNEVILLE, Gilles, 2224 ds T.-L. : Febles hom sui et mut dutant Si feite ren de guverner); 1658 « qui manque de vigueur intellectuelle ou morale » subst. (PASCAL, Pensées, éd. Ph. Sellier, n° 78. [L'imagination] : sans s'arrêter à ces vaines circonstances qui ne blessent que l'imagination des faibles); en parlant des choses, ca 1170 « de peu de puissance » foibles cos (CHR. DE TROYES, Erec et Enide, éd. M. Roques, 898); ca 1170 « de peu d'importance, de peu de valeur » (Rois, éd. Curtius, XVIII, 24 : Povres huem sui é de fieble afaire); ca 1188 « peu intense » flebe quelor (AIMON DE VARENNES, Florimont, 7940 ds T.-L.); 1226 monoye ... fleve (Cart. S. Vinc., Richel., 1. 10023, f° 25 ds GDF.). D'un lat. pop. forme dissimilée du lat. class. « digne d'être pleuré; affligeant ». Fréq. abs. littér. :8 336. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 15 478, b) 10 534; XXe s. : a) 10 029, b) 10 567. Bbg. QUEM. DDL t. 1, 4 (s.v. faiblot). — RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 421. — THIELE (J.). Zu Problemen und Methoden der romanistischen Wortbildungsforschung. Beitr. rom. Philol. 1975, t. 14, p. 159.
faible [fɛbl] adj. et n. m.
ÉTYM. 1080, fieble; feble, v. 1160; du lat. pop. febilis, lat. class. flebilis « pitoyable, digne d'être pleuré », de flere « pleurer ».
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I Adj.
1 Qui manque de force, de vigueur physique (s'oppose à 1. fort, I., 1.; l'épithète est parfois avant, plus souvent après le nom). || Un homme, une femme faible, très faible; organisme faible. ⇒ Anémié, anémique, chétif, débile, déficient, délicat, fluet, fragile, frêle, malingre; fam. crevard, faiblard. || Corps (cit. 17 et 20) faible. || Homme petit et faible. ⇒ (fam.) Avorton, criquet (vx), gringalet, freluquet, mauviette. || L'opération, l'accident, l'hémorragie l'ont rendu très faible. ⇒ Affaiblir. || Le blessé est trop faible pour supporter le transport. ⇒ Affaibli, épuisé. || Il est si faible qu'il ne marche pas sans aide. ⇒ Chancelant (→ Affaisser, cit. 2). || Le malade est très faible, il n'a plus qu'un souffle de vie. ⇒ Bas (→ Convulsé, cit. 2). || Vieillard faible et infirme. ⇒ Cacochyme, caduc, impotent, invalide, languissant. || Se sentir faible. ⇒ Anéanti, fatigué, las. || Faible enfant. — Par ext. || Complexion, constitution faible (→ Ardeur, cit. 45; complexion, cit. 4). || Faible santé. — ☑ L'âge faible : l'enfance.
1 Quelquefois on a beau vouloir marcher (…) tout le corps se trouvera si faible par l'épuisement des esprits, que cette volonté sera inutile.
Bossuet, Traité de la connaissance de Dieu, III, 12.
2 La fièvre, et même assez forte, me rend si faible qu'il faut dans peu qu'elle s'en aille, ou que je m'en aille; je ne puis pas vous dire encore lequel des deux.
Rousseau, Lettre à Du Peyrou, 12 janv. 1769.
♦ ☑ (Vx ou plais.). Le sexe faible : les femmes. ⇒ Sexe, cit. 4.2 et 4.3. — (Av. le nom). ☑ Une faible femme, sans défense (par rapport aux hommes). — ☑ Relig. Les faibles mortels : les hommes (par opposition à la puissance de Dieu).
♦ Faible de… || Faible de corps, de constitution. || Faible des bras, des jambes.
3 (Virgile) était faible de corps, rustique d'apparence.
Chateaubriand, le Génie du christianisme, II, II, X.
♦ (En parlant d'une partie du corps). || Organe faible. ⇒ Déficient; aussi l'élément ambly-. || Avoir le cœur faible (→ Chancelant, cit. 3). || Se sentir la tête faible : être étourdi. || Avoir, se sentir les jambes faibles. → (fam.) Les jambes pâles, en coton. Fig. || Tenir qqch. dans ses faibles mains (→ Balance, cit. 5). — Avoir les yeux faibles, la vue faible (→ Évanouir, cit. 26). — ☑ Avoir les reins faibles : ne pas pouvoir porter de lourdes charges, et, fig., ne pas disposer de réserves financières.
4 (…) je suis honteux de ne me présenter devant mes amis qu'avec un estomac faible et un esprit chagrin. Je ne veux vous donner que mes beaux jours, et ne souffrir qu'incognito.
Voltaire, Lettre à Mme de Bernières, 59, août 1724.
5 (…) il avait la poitrine faible (…)
Camus, la Peste, p. 36.
♦ Animal faible. || Plante faible (→ Entrelacer, cit. 1). || Bois faible (→ Croître, cit. 2). || Croiser deux espèces faibles pour obtenir un hybride plus résistant. — Fig., littér. || Un faible arbrisseau; faible roseau (→ Écraser, cit. 1, Pascal).
2 (1674). Choses. Qui a peu de résistance, de solidité. ⇒ Fragile (correspond et s'oppose à 1. fort, II., 1.). || Poutre, pilier, voûte faible, trop faible pour supporter un poids, une poussée. || Branche faible, qui plie sous le poids des fruits. || Opposer une faible digue, un faible barrage aux eaux.
6 Cependant Athalie, un poignard à la main,
Rit des faibles remparts de nos portes d'airain.
Racine, Athalie, V, 1.
3 (XIIe). Par ext. Qui n'est pas en état de résister, de lutter (s'oppose à 1. fort, III., B., 3.). || État (cit. 114), pays faible. || Gouvernement faible. || Association désavantageuse (cit. 2) au parti faible. || Armée, troupe faible. || Peuple faible (→ Alternative, cit. 5). || Se battre contre un ennemi faible. — Place de guerre faible, indéfendable. || Endroit (cit. 4), ville faible.
7 (…) elle (la royauté) restait solitaire et faible à la pointe de cette pyramide, tandis que les grands vassaux, placés au milieu, en tenaient sous eux la base puissante.
Michelet, Hist. de France, t. II, p. 266.
♦ Monnaie faible, dont le cours est bas par rapport à une monnaie de référence (→ aussi ci-dessous, I., 7., infra cit. 27).
♦ (Personnes). ⇒ Désarmé (cit. 16), défense (sans), impuissant. || Se sentir faible devant l'adversité, devant l'épreuve. || Naître faible et sans défense (→ Besoin, cit. 46). || Être abandonné faible et nu aux forces de la nature (→ Culturel, cit. 1). || Faible et seul (→ Attraction, cit. 8).
8 Faibles agneaux livrés à des loups furieux,
Nos soupirs sont nos seules armes.
Racine, Esther, I, 5.
9 L'homme est si faible alors, la femme si puissante !
A. de Musset, Poésies nouvelles, « Namouna », LIII.
9.1 (…) la société n'est composée que d'êtres faibles et d'êtres forts; or, si le pacte dut déplaire aux forts et aux faibles, il s'en fallait donc de beaucoup qu'il ne convînt à la société, et l'état de guerre qui existait avant, devait se trouver infiniment préférable, puisqu'il laissait à chacun le libre exercice de ses forces et de son industrie (…)
Sade, Justine…, t. I, p. 53.
4 (XVIIe). Qui manque de capacité (en parlant des facultés intellectuelles [correspond à 1. fort, I., 3.]). || Intelligence faible. ⇒ Médiocre, vacillant (→ Absorber, cit. 2). || La faible raison, les faibles facultés de l'homme. ⇒ Impuissant. || Esprit, jugement faible. ⇒ Incertain, indécis; chancelant (cit. 2). || Esprit (cit. 83) faible et pusillanime, faible et léger. || Faible génie (→ Esprit, cit. 119).
10 Plus l'esprit est faible, plus il imagine de chimères.
♦ (Personnes). ☑ C'est un esprit faible, une médiocre intelligence, un esprit influençable (ne s'oppose pas à esprit fort). || Il est un peu faible d'esprit. ⇒ Débile (→ ci-dessous, II. : un faible d'esprit).
♦ Spécialt. || Élève, étudiant faible, qui suit difficilement sa classe. ⇒ Insuffisant, mauvais, médiocre. || Cet enfant est trop faible pour passer en sixième. — Être faible en français, en mathématiques, dans une science. || Être faible en droit (cit. 70) public.
11 Il avait toujours été un excellent élève. Bonnes notes en philo, en physique et chimie, en sciences naturelles, un peu faible pour les math et le dessin, c'est vrai.
Aragon, les Beaux Quartiers, p. 297.
♦ Qui est dépourvu de talent. || Écrivain, poète faible.
12 Ne vous étonnez pas, chrétiens, si je ne fais plus, faible orateur, que de répéter les paroles de la princesse Palatine; c'est que j'y ressens la manne cachée et le goût des Écritures divines (…)
Bossuet, Oraison funèbre d'Anne de Gonzague.
5 (1742). Sans force, sans valeur (s'oppose à 1. fort, III., B., 5.; l'épithète est après le nom). || Idée, pensée faible (→ Bégayer, cit. 4). || Raisonnement faible (⇒ Réfutable; → fam. À la noix, à la mie de pain). || Il nous a donné de bien faibles raisons. || Exposé faible; œuvre faible. || Cet acte, ce chapitre est le plus faible de la pièce, du livre. || Style faible, sans vigueur. ⇒ Fade, languissant.
13 (…) discours à la vérité un peu faible, mais beaucoup plus faiblement réfuté par saint Cyrille.
Voltaire, Lettre à Bordes, 2553, 6 oct. 1764.
♦ Spécialt. || Devoir faible. ⇒ Médiocre. || Cette dissertation est très faible. ⇒ Nul.
14 Le maître, en marge avait mis : Faible, et inscrit un quatre sur dix.
H. Bosco, Un rameau de la nuit, p. 20.
♦ Par ext. || Expression faible; mot faible, trop faible pour exprimer une idée. ⇒ Insuffisant.
15 La joie de Psyché fut grande, si l'on doit appeler joie ce qui est proprement extase : encore ce mot est-il faible, et n'exprime pas la moindre partie du plaisir que reçut la belle.
La Fontaine, Psyché, I.
6 (Personnes). Qui manque de force morale, d'énergie, de fermeté (l'épithète est après le nom). ⇒ Aboulique, apathique, (vx) blèche, indécis, inerte, lâche, mou, pusillanime, velléitaire, veule; caractère (sans), volonté (sans); → Bannière, cit. 4. || C'est un homme faible et craintif. || Être faible devant la tentation. ⇒ Céder, succomber. || Homme faible, qui se laisse aller (cit. 90). || Faible et inconstant, et influençable (⇒ Girouette). — Il a toujours été trop faible avec ses enfants, ses subordonnés. ⇒ Bénin, bonasse, complaisant, débonnaire, doux, facile; → C'est une bonne poire. || C'est un homme faible qui cède toujours. → On le fait marcher par le bout du nez, il va comme on le pousse, on le fait tourner comme une toupie. ⇒ aussi Mannequin, pantin.
16 Nous nous faisons honneur des défauts opposés à ceux que nous avons; quand nous sommes faibles, nous nous vantons d'être opiniâtres.
La Rochefoucauld, Maximes, 424.
17 Les personnes faibles ne peuvent être sincères.
La Rochefoucauld, Maximes, 316.
18 — Convenez que vous êtes un homme bien faible. — Oui, madame. — Une franche dupe. — J'en conviens.
A. R. Lesage, Turcaret, II, 3.
19 Les gens faibles sont les troupes légères de l'armée des méchants. Il font plus de mal que l'armée même : ils infestent et ils ravagent.
Chamfort, Maximes, Sur l'homme et la société, XXI.
20 — Que leur ai-je fait ? se demandait-il. Cette demande est le mot des niais, le mot des gens faibles qui ne sachant rien voir, ne peuvent rien prévoir.
Balzac, Autre étude de femme, Pl., t. III, p. 206.
21 (…) je serais tout à fait triste si je vous découvrais au-dessous de l'idée que je me suis faite de vous, si je pensais que vous êtes faible devant un de vos vœux profonds, faible et incertain.
G. Duhamel, Cri des profondeurs, VIII.
22 Je croyais (que) je pouvais attendre (…) à ne pas être jugée par vous plus sévèrement que par le public, dont l'opinion sépare encore, par un immense intervalle, la femme faible de la femme dépravée.
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre CXXVI.
♦ ☑ Allus. bibl. L'esprit est prompt, mais la chair (cit. 44) est faible.
♦ Un cœur faible. ⇒ Tendre (→ Adieu, cit. 12).
23 Le pire des malheurs est, pour les cœurs faibles et tendres, d'avoir une fois connu le plus grand des bonheurs.
R. Rolland, Jean-Christophe, VI, p. 247.
7 (XIIIe). Choses. Qui a peu d'intensité, qui est suivi de peu d'effet. ⇒ Insuffisant (s'oppose à 1. fort, III., A., 1.; épithète souvent avant le nom). || Un jour faible (→ Aurore, cit. 3). || Une faible lumière (→ Éclipse, cit. 2). ⇒ Blême, pâle. || Faible bruit, faible voix, faible écho (cit. 4). ⇒ Étouffé, imperceptible, léger. → Brûler, cit. 60. || Faible brise, faible orage. Météor. || Vent faible à modéré; houle faible.
24 (…) les chiens jappent souvent en dormant, et quoique cet aboiement soit sourd et faible on y reconnaît cependant la voix de la chasse, les accents de la colère, les sons du désir ou du murmure, etc. (…)
Buffon, Hist. nat. des animaux, Œ., t. III, p. 341.
25 (…) il pâlit, et d'une voix navrante, et faible, oh ! si faible (…)
Alphonse Daudet, le Petit Chose, Les babarottes.
26 (…) des yeux habitués aux faibles éclairages de la petite ville.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 23.
♦ Par métonymie. || Un faible briquet (cit. 2), qui éclaire faiblement. — Qui a peu de puissance. || Un moteur faible.
♦ En parlant d'un mélange dilué étendu d'eau (opposé à 1. fort, III., A., 2.). || Café faible. ⇒ Léger. || Vin, cidre faible, peu alcoolisé. || Couleur faible. ⇒ Pâle.
27 Le ventre et l'estomac ont du blanc plus ou moins lavé de jaune faible.
Buffon, Hist. nat. des oiseaux, t. X, p. 35.
♦ Monnaie faible, qui n'a pas le titre légal (monnaie métallique); → aussi ci-dessus, I., 3., infra cit. 7. || Alliage faible.
8 (1642). Peu considérable. ⇒ Petit. (Épithète souvent avant le nom). || Faible quantité, faible taille. || Une faible quantité d'énergie (cit. 1). || Une faible distance. || À faible hauteur. ⇒ Bas. || À une faible profondeur. — Il a de faibles revenus. || Faible somme (→ Allouer, cit.). || Être économiquement faible : avoir de très petits revenus. — N. || Les économiquement faibles. — (Bourse). || Marché faible, dont les valeurs sont en baisse. || Le prix en est faible. ⇒ Modéré, modique. || Faible rendement d'un terrain (→ Coupe, cit. 2). — N'avoir qu'une faible idée de qqch. (→ Aveuglement, cit. 2). || Faible indice (→ Croire, cit. 45). || Faible espoir, espérance (→ Avance, cit. 4). || Ne retirer qu'un faible avantage (cit. 5), qu'un avantage faible, assez, très faible de qqch.
28 De si faibles sujets troublent cette grande âme !
Corneille, Polyeucte, I, 1.
29 Mes sensations émoussées arrondissaient tous les objets et ne me présentaient que des images faibles et mal terminées (…)
Buffon, Hist. nat. de l'homme, Des sens, Œ., t. II, p. 137.
30 Il y avait d'abord le terrain. Huit hectares d'un rendement très faible.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, IX, p. 75.
30.1 D'ailleurs, si à ce moment précis se produisait une hausse sur la de Beers ou des « offres » sur l'Extérieure, si le marché de la première était « ferme » et « actif », celui de la seconde « hésitant », « faible », et qu'on s'y tînt « sur la réserve », la source de premier ordre n'en restait pas moins une source de premier ordre.
Proust, le Temps retrouvé, p. 741.
B (Dans plusieurs sens de A. : 1., 2., 4.). ☑ Le côté faible, la partie faible, le point (1. Point, cit. 4) faible (d'une personne, d'une chose) : ce qu'il y a de faible, et, par ext., de défectueux en elle. ⇒ Défaut, faiblesse, insuffisance. || Le point faible d'une armée. → Le défaut de la cuirasse. || Le côté faible d'un système. || Le latin est le point faible de cet élève. || Prendre qqn par son côté faible (→ ci-dessous, II., 3.). || L'endroit (cit. 13) faible de qqn (→ Ascendant, cit. 6). ⇒ Attaquable, critiquable.
31 (Un censeur) dont le crayon sûr aille d'abord chercher
L'endroit que l'on sent faible, et qu'on se veut cacher.
Boileau, l'Art poétique, IV.
32 Poésie d'opéra, peinture de décors, Perrault ne conçoit rien de plus beau : c'est le côté faible de son goût.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, Ch. Perrault, t. V, p. 259.
———
II N. m.
1 (Personnes). a Personne faible. — REM. Faible n. m. est peu usité en parlant d'une personne faible physiquement (→ Affaiblir, cit. 6); le fém. ne semble pas employé, et le mot, au sing., ne peut désigner qu'un homme. C'est un faible sera d'ailleurs plutôt compris au sens c, ci-dessous. En parlant des personnes sans défense, il s'emploie surtout au pluriel et collectivement. || Défendre les faibles, le faible et l'opprimé. || Le droit des faibles. || Écraser (cit. 11), opprimer les faibles. || Le faible et (cit. 20) le fort. || Le faible et le coupable (→ Abîme, cit. 25).
33 A-t-il craint d'irriter les puissants, quand il a pu secourir les faibles ?
Fléchier, Oraison funèbre du Duc de Montausier.
34 Élisabeth n'avait d'autre juridiction sur elle (Marie Stuart) que celle du puissant sur le faible et sur le malheureux.
Voltaire, Essai sur les mœurs, CLXIX.
35 (…) la menace du plus fort me fait toujours passer du côté du plus faible : l'orgueil de la victoire m'est insupportable.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 2.
36 J'aime, autant que le fort, le faible courageux.
A. de Vigny, Poèmes philosophiques, La flûte, III.
37 Il sait que Don Quichotte, sincèrement et ardemment, voulait être un chevalier, défendre les faibles et pourfendre les méchants.
A. Maurois, Études littéraires, Duhamel, t. II, III, p. 93.
b ☑ Faible d'esprit : personne dont les facultés intellectuelles sont peu développées (⇒ Débile, imbécile, simple), ou affaiblies. || On nomme un conseil judiciaire aux faibles d'esprit, tandis que l'on interdit les fous (Code civil, art. 499).
c Personne sans force morale, sans fermeté. ⇒ Aboulique (cit.), apathique, mou. || C'est un faible, on le mène facilement. || Le blâme (cit. 4) retenait les plus faibles dans le devoir.
38 Hercide est faible; ami, le faible est bientôt traître.
Voltaire, Mahomet, IV, 1.
2 ☑ (V. 1650). Vieilli. Le faible de… : ce qu'il y a de moins fort, de moins solide, et, par ext., de défectueux dans (une chose). || « Le faible d'une place de guerre » (Littré). (1719, Richelet). || Le faible d'une épée, la partie voisine de la pointe, la moins épaisse. — Le faible d'un discours, d'un livre, d'une œuvre, la partie la plus faible. — Fig. || Le faible d'une institution.
39 Toutes les grandeurs ont leur faible.
Bossuet, I, Visitation, 1.
40 Ils (les auditeurs) en savent (des discours) remarquer au juste le fort et le faible.
Bossuet, 2e sermon, Parole de Dieu, 2.
♦ ☑ Loc. Le fort (3. Fort, I.) et le faible. || Connaître le fort et le faible d'une affaire, ce qu'il y a de bon, de mauvais dans une affaire. — Le fort et le faible de qqn.
41 Les hommes d'ailleurs, qui tous savent le fort et le faible les uns des autres, agissent aussi réciproquement comme ils croient le devoir faire (…)
La Bruyère, les Caractères, XI, 131.
3 Vx ou littér. || Un, des faibles : défaut d'une personne. ⇒ Défaut, faiblesse, vice (→ Attacher, cit. 109). || C'est là un de ses faibles. || Se défendre (cit. 34) de deux faibles. — ☑ C'est son faible, son défaut dominant. || Le faible d'un âge (cit. 40). ⇒ Infériorité. || Connaître le faible de qqn (→ Changeant, cit. 3). || Prendre qqn par son faible. — Par ext. Goût dominant, passion dominante. || Il s'habille avec beaucoup de recherche : c'est là son faible. → Péché mignon.
42 Nous nous aimons un peu; c'est notre faible à tous (…)
Corneille, Excuse à Ariste.
43 (…) chacun s'efforce de prendre les hommes par leur faible (…)
Molière, l'Amour médecin, III, 1.
44 (…) les vices, les faibles et le ridicule (…)
La Bruyère, Discours sur Théophraste.
45 (…) il me répondit qu'en intéressant sa conscience je le prenais par son faible. Ce n'était pas effectivement par son fort (…)
A. R. Lesage, Gil Blas, I, II.
46 Le comte d'Olivarès (…) avait un faible que je ne découvris pas infructueusement; c'était de vouloir être aimé.
A. R. Lesage, Gil Blas, XI, VIII.
47 (…) Louis XV, avec toutes sortes de faibles, n'avait qu'une seule force, celle d'être inexorable.
A. de Musset, Contes, « La mouche », I.
♦ (1762). Mod. ⇒ Goût, penchant. || Il a un faible, du faible pour les jolies femmes. || Il a toujours eu un faible pour cet enfant. || Avoir un faible pour un livre. ⇒ Complaisance, prédilection.
48 Je confesse mon faible, elle a l'art de me plaire (…)
Molière, le Misanthrope, I, 1.
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CONTR. Fort. — Résistant, robuste, vigoureux. — Solide. — Puissant. — Intelligent, génial, talentueux. — Aguerri, autoritaire, courageux, énergique, ferme, opiniâtre, volontaire; égal, tranquille… — Agissant, ardent, criard (voix, bruit), dévorant, intense; concentré. — Considérable, grand, gros. — (Du n.) Fort. — Despote, tyran. — Héros, homme; dur (pop.). — Qualité, vertu. — Dégoût, haine, répulsion.
DÉR. Faiblard, faiblement, faiblesse, faiblet, faiblir, faiblot.
COMP. Affaiblir, électrofaible.
Encyclopédie Universelle. 2012.