cabaret [ kabarɛ ] n. m.
1 ♦ Vieilli Établissement où l'on sert des boissons. ⇒ bistrot, café, 1. débit (de boissons), estaminet. « on irait boire une pinte de vin au cabaret » (Sand).
2 ♦ Établissement où l'on présente un spectacle et où les clients peuvent consommer des boissons, souper, danser. ⇒ café-concert, boîte (de nuit). Passer la soirée dans un cabaret. Cabaret chic, élégant. Souper au cabaret. Chanteur qui fait ses débuts au cabaret. « Les cabarets de nuit s'éveillent tard » (Duhamel).
3 ♦ (1694) Petit meuble ou coffret contenant un service à liqueurs. « Des liqueurs contenues dans un de ces magnifiques cabarets en bois précieux » (Balzac). ⇒ 1. cave (à liqueurs).
● cabaret nom masculin (moyen néerlandais cabaret, auberge, de l'ancien picard camberete, petite chambre) Vieux. Débit de boissons, estaminet. Établissement de spectacles dont les programmes comportent des tours de chant, des numéros et des revues. Petite table à plateau creux ou coffret contenant un service à liqueurs. ● cabaret (expressions) nom masculin (moyen néerlandais cabaret, auberge, de l'ancien picard camberete, petite chambre) Cabaret des oiseaux, autre nom de la cardère sauvage, dont la base des feuilles, en cornet, retient les eaux de pluie. Familier. Pilier de cabaret, ivrogne. ● cabaret (synonymes) nom masculin (moyen néerlandais cabaret, auberge, de l'ancien picard camberete, petite chambre) Débit de boissons, estaminet.
Synonymes :
- bar
- bistrot
- boui-boui (familier)
- caboulot (populaire)
- café
- gargote
- mastroquet (populaire)
Établissement de spectacles dont les programmes comportent des tours de...
Synonymes :
- boîte de nuit
- café-concert
cabaret
n. m.
d1./d établissement qui présente un spectacle (chansons, attractions diverses) et où le public peut boire ou se restaurer.
d2./d Vx Modeste débit de boisson.
|| (Afr. subsah.) établissement où l'on sert surtout des boissons de fabrication artisanale.
d3./d Vx Petit meuble aménagé pour servir des liqueurs.
|| (Antilles fr., Québec) Plateau sur lequel on sert à boire et à manger.
d4./d (Madag.) Soirée musicale.
I.
⇒CABARET1, subst. masc.
I.— [Le mot désigne un lieu]
A.— Vieilli. Débit de boissons modeste, où l'on peut parfois prendre des repas. Un cabaret borgne; un pilier de cabaret; aller boire au cabaret :
• 1. Je me mis en quête d'un cabaret. Comme il était minuit passé, presque tous se trouvaient fermés; cela me mettait en fureur. — Eh quoi! pensais-je, cette consolation même me sera refusée? Je courais de tous côtés, frappant aux boutiques et criant : du vin! Du vin! Enfin je trouvai un cabaret ouvert; je demandai une bouteille, et, sans regarder si elle était bonne ou mauvaise, je l'avalai coup sur coup; ...
MUSSET, La Confession d'un enfant du siècle, 1836, p. 79.
• 2. Nous soupâmes souvent au cabaret du coin; on riait, on buvait, on chantait après boire.
PONSARD, L'Honneur et l'argent, 1853, III, 1, p. 58.
♦ Dîner de cabaret. ,,... se dit quelquefois, par plaisanterie, d'un dîner fait chez le traiteur ou le restaurateur`` (Ac. 1835-78).
— Péj. [Déterminant de subst. abstr.] :
• 3. ... elle le reçoit pieds nus dans ses pantoufles. — Ce sont là des façons de cabaret, la finesse manque.
TAINE, Notes sur Paris, Vie et opinions de M. F.-T. Graindorge, 1867, p. 243.
— [Le mot désigne parfois des établissements d'un rang plus élevé] Il mangeait dans les cabarets à la mode, fréquentait les théâtres et tâchait de se distraire (FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, 1869, p. 21) :
• 4. Aimez-vous? ... Moi non plus, tout cet atroce bruit,
Cet excès de lumière,
Qui sévissent dans les cabarets d'aujourd'hui,
Qui sont dits « de première »
Tous ces points lumineux harcèlent vos regards
Comme un essaim d'abeilles,
Cependant que les airs des Strauss et des Lehars
Vous vrillent les oreilles.
PONCHON, La Muse au cabaret, Cabarets d'hier et d'aujourd'hui, 1920, p. 35.
♦ Cabaret littéraire. Cabaret où se réunissent des gens de lettres, des artistes :
• 5. Le soir il y eut un grand souper chez Joassant, qui représenta le dernier cabaret de la littérature. C'était un endroit rue de Grenelle—Saint-Honoré, en face du passage Véro-Dodat, où passaient la nuit ceux qui revenaient tard des théâtres et des journaux.
CHAMPFLEURY, Les Aventures de Mlle Mariette, 1853, p. 88.
B.— P. ext., cour. Petit établissement de spectacle où l'on peut parfois prendre des repas, consommer des boissons, danser. Un cabaret de chansonniers. Synon. boîte de nuit :
• 6. Presque toujours, les dîners de moins de huit ou dix personnes se terminent au spectacle; la plupart des cabarets de nuit offrent de véritables revues. Depuis un an ou deux, on s'est mis à donner un peu partout, et avec le plus grand succès, à partir de minuit, une seconde représentation qui dure jusqu'à trois heures du matin.
MORAND, New-York, 1930, p. 172.
• 7. Imaginez ce qui se passerait dans l'âme d'un habitant de la Plata ou de la Tasmanie s'il voyait, à Paris, sur la scène d'un cabaret, les petites femmes habillées en tailleur, car dans le Montmartre nocturne, le costume traditionnel est de ne pas en avoir du tout.
T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1963, p. 239.
II.— [Le mot désigne des objets]
A.— Vieilli. Plateau ou table utilisé pour servir le café, le thé, des liqueurs :
• 8. Jeanne entra, les reins pliés en arrière, pour faire équilibre à un grand cabaret chargé de tasses, qui s'entrechoquaient.
REIDER, Mlle Vallantin, 1862, p. 64.
— P. ext. Service à café, à thé, à liqueurs :
• 9. ... elle [Julie de Chaverny] demeura debout à la même place, mais tellement émue, que sa main, appuyée sur la table à thé, faisait distinctement trembler le cabaret de porcelaine.
MÉRIMÉE, La Double méprise, 1833, p. 42.
— Cave à liqueurs :
• 10. Calyste refusa de prendre (...) des liqueurs contenues dans un de ces magnifiques cabarets en bois précieux qui sont comme des tabernacles.
BALZAC, Béatrix, 1839-1845, p. 120.
B.— JEUX ,,Se dit, au jeu de la trinquette, de Trois cartes qui se suivent immédiatement, depuis le valet jusqu'à l'as`` (Ac. Compl. 1842; LITTRÉ).
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1275, Tournai tenir kabaret (Livre des bans et ord. de Tournay, ms. 215, f° 9 r°, Bibl. Tournai dans GDF. Compl.); 1694 ameubl. cabaret de Chine (Nouvelles archives de l'art fr. t. XV, 1899, p. 87 dans IGLF).
Terme attesté presque exclusivement en pic. et en wallon aux XIIIe et XIVe s. (Baudouin de Sebourc, Gilles Li Muisis, Froissard, v. GDF. Compl. et T.-L.), empr. au m. néerl. cabaret (caberet, cabret) « auberge, cabaret, restaurant à bon marché », VERDAM, forme dénasalisée de cambret (aussi cameret, camerret) « id. », ibid., lui-même empr. à l'a. pic. camberete « petite chambre » (ca 1190, HERMAN, Bible dans GDF. Compl.) corresp. à chambrette.
STAT. — Fréq. abs. littér. :1 108. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 196, b) 2 953; XXe s. : a) 1 731, b) 1 067.
BBG. — DUCH. 1967, § 19.3. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 10. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 334; t. 3 1972 [1930], p. 265.
II.
⇒CABARET2, subst. masc.
BOT. Cabaret des oiseaux. Plante, appartenant à la famille des dipsacées, dont les deux feuilles opposées de chacun des nœuds de la tige se soudent par leurs bords en formant de petits bassins où l'eau de pluie s'accumule [d'apr. Bot., 1960, (encyclop. de la Pléiade) p. 1163]. Elle [cette plante] entre dans la Thériaque (Ac. 1798).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1538 (EST. s.v. Combretum). Métathèse d'apr. cabaret1 de bacaret, de même sens, attesté en 1541 (Jean Brohon dans ROLL. Flore t. 9, p. 258) lui-même dér. avec suff. -et du rad. du lat. impérial baccar, -aris ou baccaris, -is « espèce d'immortelle orientale » empr. au gr. ; v. aussi ANDRÉ Bot.
BBG. — DAUZAT (A.). Mots fr. d'orig. orientale. Fr. mod. 1943, t. 11, pp. 241-251. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 334.
1. cabaret [kabaʀɛ] n. m.
ÉTYM. 1275, tenir kabaret; moy. néerl. cabret, anc. picard camberete « petite chambre ». → Chambre.
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1 Vieilli. Établissement où l'on sert des boissons, éventuellement des repas. ⇒ Bistrot, bouchon, boui-boui, café, débit (de boisson), estaminet. || Aller boire, manger au cabaret. || Petit cabaret. — Vx. || Tenir cabaret. — Tenancier de cabaret. ⇒ Cabaretier. || Hanter, fréquenter le cabaret. || Vivre dans les cabarets. || Un pilier de cabaret, un habitué assidu; par ext., un ivrogne. || Cabaret borgne, mal famé. ⇒ (vx ou vieilli) Assommoir, bibine (1.), bousin, caboulot, popine, tapis-franc; (mod.) troquet. || Cabaret où l'on mange. ⇒ Gargote. || Cabaret mal tenu. ⇒ Cambuse. — Cabaret où l'on danse. ⇒ Guinguette. || Chansons de cabaret (cf. Chansons à boire). || La Muse au cabaret, poèmes de Raoul Ponchon (1920). — Cabaret littéraire, où se réunissaient des écrivains, des artistes.
REM. Dans ce sens, le mot a vieilli, sauf dans des emplois métaphoriques (pilier de cabaret); encore très usuel au XIXe s., cabaret désignait parfois des débits de boisson servant aussi à manger, mais d'un rang social plus élevé. Dans cet emploi, café (précédé par cabaret de café, vx), puis brasserie, etc. l'ont remplacé. Mais cabaret reste vivant dans la langue contemporaine pour évoquer le passé.
1 (…) tous deux étaient des hommes très sages, n'allant jamais dans les cabarets et ne faisant point noce de tous les jours fériés (…)
G. Sand, la Petite Fadette, XXVI, p. 176.
1.1 Le tableau, dans son cadre de bois verni, représente une scène de cabaret. C'est une gravure en noir et blanc datant de l'autre siècle, ou une bonne reproduction. Un grand nombre de personnages emplit toute la scène : une foule de consommateurs, assis ou debout, et, tout à fait sur la gauche, le patron, légèrement surélevé derrière son comptoir.
A. Robbe-Grillet, Dans le labyrinthe, p. 24.
2 Établissement où l'on présente un spectacle satirique, musical, etc., et où les clients peuvent consommer des boissons, souper, danser. ⇒ Café-concert; boîte (de nuit). || Passer la soirée au cabaret. || Un cabaret parisien. || Une revue de chansonniers, dans un cabaret. || Cabaret chic, élégant. || Souper au cabaret.
2 Les cabarets de nuit s'éveillent tard, avec leurs lumières voilées et les odeurs d'eau-de-vie, dans l'estuaire même de la mort.
G. Duhamel, le Voyage de Patrice Périot, I, p. 8.
2.1 Presque toujours, les dîners de moins de huit ou dix personnes se terminent au spectacle; la plupart des cabarets de nuit offrent de véritables revues (…) les cabarets s'ouvrent à minuit. Le divertissement n'y est pas comme à Paris fourni par les clients ou par un couple de professionnels; c'est tout un spectacle qui est offert, d'un genre plus léger que le théâtre.
Paul Morand, New York, p. 172 et 189.
3 (1694). Vieilli. Plateau sur lequel on place un assortiment de flacons, de verres à liqueurs, de tasses…; cet assortiment. ⇒ Cave (à liqueurs). || Un cabaret de cristal, petit meuble ou coffret contenant un service à liqueurs. || Un cabaret en laque.
3 (…) des liqueurs contenues dans un de ces magnifiques cabarets en bois précieux qui sont comme des tabernacles.
Balzac, Béatrix, Pl., t. II, p. 413.
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DÉR. Cabaretier.
HOM. 2. Cabaret, 3. cabaret.
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2. cabaret [kabaʀɛ] n. m.
ÉTYM. 1538; métathèse d'après 1. cabaret; de baccaret, du lat. impér. baccar, grec bakkaris « espèce d'immortelle orientale »; ou, d'après Guiraud, de ca-, préf. désignant le creux d'un abri (→ Caboulot), et anc. franç. barrer « fermer ».
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♦ Plante dont les feuilles opposées se soudent, formant un réceptacle pour l'eau de pluie. ⇒ Asaret. — Cabaret des oiseaux (même sens).
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HOM. 1. Cabaret, 3. cabaret.
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3. cabaret [kabaʀɛ] n. m.
ÉTYM. 1751; orig. obscure.
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♦ Vx. ⇒ Chardonneret.
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HOM. 1. Cabaret, 2. cabaret.
Encyclopédie Universelle. 2012.