gargote [ gargɔt ] n. f. ♦ Péj. Restaurant à bon marché, où la cuisine et le service manquent de soin. Cuisine de gargote.
● gargote nom féminin (ancien verbe gargoter, de l'ancien français gargueter, faire du bruit avec la gorge) Restaurant où l'on mange à bas prix une mauvaise nourriture. ● gargote (difficultés) nom féminin (ancien verbe gargoter, de l'ancien français gargueter, faire du bruit avec la gorge) Orthographe Avec un seul t, comme son dérivé gargotier.
gargote
n. f. Fam., péjor. (Cour., non péjor. en Afr. subsah. et au Maghreb) Restaurant médiocre où l'on mange à bas prix.
⇒GARGOTE, subst. fém.
A. — Petit restaurant bon marché où l'on sert des plats peu délicats et/ou de mauvaise qualité. Dîner, ordinaire de gargote; tenir gargote. Un mauvais dîner dans une gargote (MICHELET, Journal, 1833, p. 744). La forte et nauséabonde odeur de vin et de mangeaille qui vous saisit à Paris, en passant devant les gargotes de faubourgs (BALZAC, Paysans, 1844, p. 45) :
• Les trois promeneurs revinrent au bord de l'eau et cherchèrent un restaurant. Ils s'attablèrent sur une sorte de terrasse en planches, dans une gargote puant la graisse et le vin.
ZOLA, T. Raquin, 1867, p. 66.
B. — P. méton. et fam. Mauvaise cuisine. Cette cuisinière nous fait une vraie gargote (Ac. 1932). Les traiteurs du quartier cuisinaient de la gargote (BOURGET, Disciple, 1889, p. 16).
REM. 1. Gargot, subst. masc. Synon. de gargote. Elle tombait aux arlequins, dans les gargots borgnes, où, pour un sou, elle avait des tas d'arêtes de poisson mêlées à des rognures de rôti gâté (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 752). 2. Gargotaille, subst. fém. Mets de mauvaise qualité. Au diable ces ratas sans nom, ces gargotailles inconnues dont nous nous sommes si maigrement gavés depuis près d'un mois. (HUYSMANS, Soir. Médan, Sac au dos, 1880, p. 125). 3. Gargoter, verbe intrans. a) ,,Hanter les méchants petits cabarets. Il ne fait que gargoter`` (Ac. 1835, 1878). b) ,,Boire et manger malproprement. Ils sont là à gargoter`` (Ac. 1835, 1878). c) Vx et rare. Faire du bruit en déglutissant. C'est d'puis midi qu'i gargotte comme ça (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Vieux, 1884, p. 132). 4. Gargoté, adj., rare. De mauvaise qualité. P. métaph. Ce ne fut pas une de ces messes gargotées comme l'on en cuisine tant à Paris, mais une messe lente et méditée (HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 55).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1694; ds Ac. 1694 et 1718 gargotte; ds Ac. 1740-1932 gargote; var. gargotte ds la docum. (cf. PERGAUD, De Goupil, 1910, p. 249 et MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 704). Étymol. et Hist. 1680 (RICH.). Déverbal de gargoter « manger, boire de manière malpropre » (1675, WIDERHOLD, Nouv. dict. fr.-all. ds FEW t. 4, p. 55a); dès 1584 « bouillonner (d'un liquide) » (Du Bartas, gargotter ds HUG.), dér. du m. fr. gargotte « gorge, gosier » (1549, A. Du Moulin, ibid.), var. par substitution du suff. -otte de garguette « id. » ([ca 1300 lat. médiév. d'Angleterre gargeta ds LATHAM] 1419 ds GDF., s.v. gargate; cf. gargeter « ronfler, râler » dès 1240, St François, 4615 ds T.-L.), issu par substitution du suff. -ette de l'a.fr. gargate « gorge » (1155, WACE, Brut, éd. I. Arnold, 2173), lui-même dér. de la racine onomat. garg- (gargouille) par suff. -atta (-attus, v. -at), cf. BL.-W.5 et FEW t. 4, p. 61a. Fréq. abs. littér. : 95. Bbg. QUEM. DDL t. 5 (s.v. gargot).
gargote [gaʀgɔt] n. f.
ÉTYM. 1680, Richelet; probablt usité dès le début du XVIIe, le dér. gargotier étant attesté en 1642; de gargoter « manger malproprement »; cf. moy. franç. gargotte « gosier ».
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♦ Péj. Restaurant à bon marché, où la cuisine et le service manquent de soin. ⇒ Auberge, cabaret, gargot (2., vx), taverne. || Cuisine de gargote. ⇒ fam. Ratatouille, tambouille. || Tenancier de gargote. ⇒ Gargotier (cit. 1.1).
1 En attendant mon départ de Paris dont je n'avais pas encore fixé le jour, je me mis dans une de ces petites auberges à qui le mépris de la pauvreté a fait donner le nom de gargotes.
Marivaux, le Paysan parvenu, I, p. 42.
2 Dans la plus vilaine gargote, on est servi plus proprement, plus décemment, en linge moins sale, et l'on a mieux à manger.
Rousseau, les Confessions, VII.
3 (…) la forte et nauséabonde odeur de vin et de mangeaille qui vous saisit à Paris, en passant devant les gargotes de faubourgs.
Balzac, les Paysans, Pl., t. VIII, p. 45.
3.1 Il occupait dans une gargote près de l'église une chambre qu'on ne pouvait atteindre qu'en traversant une partie de la cuisine.
Francis Carco, Ombres vivantes, p. 250.
♦ Par anal. Établissement où l'on mange mal.
4 Soupons-nous à l'Anglais ? — Non, c'est une gargote.
Th. de Banville, Odes funambulesques, Acad. royale de mus.
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DÉR. Gargotier.
Encyclopédie Universelle. 2012.