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bistrot

bistrot ou bistro [ bistro ] n. m.
• 1892, -1882 bistrô; cette date écarte l'hypothèse d'une adapt. du russe byistro « vite », qui n'aurait pu se faire qu'en 1814-1815; p.-ê. rapport avec bistouille
Fam.
1Vieilli Marchand de vin tenant café. « les prolétaires qui s'empoisonnent chez le bistrot » (Bernanos).
N. f. (1914) BISTROTE. Femme qui tient un café.
2Cour. Café (3o); restaurant modeste. troquet. « Petits bistrots de chez nous, où trois bougres rigolent en sifflant du piccolo » (Duhamel). Aller au bistrot. Pilier de bistrot. Appos. Style (décoratif) bistrot. Chaises bistrot. — On dit parfois bistroquet [ bistrɔkɛ ].

bistrot ou bistro nom masculin (peut-être poitevin bistraud, petit domestique) Familier Café, débit de boissons ; restaurant modeste. Marchand de vin, tenancier de café. Nom donné à un genre de restaurant dont l'aménagement rappelle celui des bistrots du début du XXe s. ● bistrot ou bistro (difficultés) nom masculin (peut-être poitevin bistraud, petit domestique) Familier Orthographe Les deux graphies bistro et bistrot sont admises ; la première est plus répandue. Registre Le féminin bistrote (= tenancière de café) est populaire. ● bistrot ou bistro (expressions) nom masculin (peut-être poitevin bistraud, petit domestique) Familier Style bistrot, se dit d'un style de vaisselle et de pièces de mobilier propre aux bistrots du début du XXe s. et relancé pour les particuliers dans les années 1960. ● bistrot ou bistro (synonymes) nom masculin (peut-être poitevin bistraud, petit domestique) Familier Café, débit de boissons ; restaurant modeste.
Synonymes :
- bar
- buvette
- cabaret
- estaminet
- troquet
Marchand de vin, tenancier de café.
Synonymes :
- cabaretier
- mastroquet

bistro(t)
n. m. Fam. Café, petit bar.
|| Style bistro(t): se dit de mobilier, de vaisselle rappelant ceux des bistrots du début du XXe siècle.

⇒BISTRO(T), OTE, (BISTRO, BISTROT)subst.
A.— Fam. Petit café, petit restaurant sympathique et modeste. Courir les bistrots :
1. Il allait se faire de bons copains — des gars qui seraient allés au front comme lui — il dénicherait un petit bistro convenable pour manger à midi, il trouverait une chambre pas trop loin, pour pouvoir se lever tard.
DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 312.
2. Après le meeting on est allé dans un bistro manger de la choucroute et boire de la bière, ...
S. DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, p. 553.
B.— P. méton. Le patron de cet établissement. Tulacque était bistro à la barrière du Trône (BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 22) :
3. Ils ont un compte au cabaret, et se décident à travailler deux ou trois jours de temps en temps, lorsque le bistrot menace de se fâcher.
ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, La Douceur de la vie, 1939, p. 199.
Au fém. Bistrote. Femme qui tient un café :
4. Avec un long épi, il [Vieublé] était occupé à chatouiller de loin le creux de la main de la bistrote, qui faisait la belle avec ses compagnes.
DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 178.
PRONONC. ET ORTH. :[]. Lar. 20e écrit bistro, DUB. et Lar. encyclop. Suppl. 1968 écrivent bistrot. ROB., Lar. encyclop., QUILLET 1965 et ROB. Suppl. 1970 admettent bistro ou bistrot; ce dernier ajoute la forme bistrote ,,n.f. Femme qui tient un café.``
ÉTYMOL. ET HIST. — 1884 arg. pop. bistro « cabaretier » (G. MOREAU, Souvenirs de la Petite et de la Grande Roquette, t. 2, p. 3); 1892 bistrot (TIMM.); d'où le fém. bistrote [1914 d'apr. ESN. sans attest.]; 1919, supra ex. 4.
Orig. obsc.; à rattacher au poit. bistraud « petit domestique » d'orig. inc. (cf. FEW t. 22, 2, p. 61a; v. aussi ESN., s.v. bistaud) si l'on suppose que le mot a tout d'abord désigné l'aide du marchand de vin, plutôt qu'à relier à bistingo « cabaret » 1845 (RAISSON, Une Sombre histoire, I, 40 dans Fr. mod., t. 19, 1951, p. 203), bustingue (avec coquille?) « hôtel où couchent les bohémiens » 1848 (A. PIERRE, Arg. et jargon, ibid.) et bistringue, bastringue, tous d'orig. obsc.; l'hyp. qui voit dans le mot, l'adaptation du russe bistro « vite » remontant aux cosaques assoiffés occupant Paris en 1814 n'est pas suffisamment fondée. Le -t final qui permet le fém. bistrote (cf. supra prononc. et orth.) est dû aux nombreux mots fr. en -ot à valeur affective (cf. NYROP t. 3, § 287-291).
STAT. — Fréq. abs. littér. :217. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) néant, b) néant; XXe s. : a) 35, b) 901.
BBG. — BERNELLE (A.). La Langue leur a fourché... Vie Lang. 1960, p. 485. — ESNAULT (G.). Bistro. Fr. mod. 1951, t. 19, p. 203. — ESNAULT (G.). Généalogie de bistro. Vie Lang. 1954, pp. 175-177. — GALL. 1955, p. 230. — LE BRETON GRANDMAISON. Le Monde de la limonade. Vie Lang. 1971, pp. 548-551. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 111, 268. — SAIN. Sources t. 3 1972 [1930], p. 71.

bistro ou bistrot [bistʀo] n. m.
ÉTYM. 1884; orig. incert.; p.-ê. du poitevin bistraud « petit domestique », qui aurait désigné l'aide du marchand de vin; ou encore des formes bistingo (1845), bistringue, bastringue, d'orig. obscures; quant à une adaptation du russe byistro « vite », venue des cosaques demandant à boire à Paris en 1814, c'est une pure fantaisie en l'absence de toute attestation du mot à l'époque ou peu après; mais l'hypothèse la plus vraisemblable rattache le mot à bistouille (par la var. attestée bistrouille et un verbe bistrouiller). → Bistouille; et aussi ci-dessous, cit. 4.
1 Vieilli, fam. Marchand de vin tenant café. Cabaretier, mastroquet; bistrote, bistrotier. || Il était bistro (bistrot) à Montmartre. || Aller chez le bistro.
1 (…) les prolétaires qui s'empoisonnent chez le bistrot (…)
Bernanos, les Grands Cimetières sous la lune, I, 4, p. 120.
2 (…) la mère ôte son corset et le fils son gilet. Des natures de bistrots en vacances.
Colette, Chéri, p. 26.
2.1 Et plus Dorothée refusait, plus je m'entêtais dans mon idée, car je suis Breton, moi, et le métier de bistrot n'était pas pour me déplaire.
B. Cendrars, Moravagine, in Œ. compl., t. IV, p. 203.
2 Cour. Café (généralement petit et modeste). 2. Café; bistroquet, troquet. || Aller au bistro. || Un patron de bistrot. Bistroquet (et → ci-dessus, 1.). || C'est un pilier de bistrot. || Une terrasse de bistrot (→ Pinard, cit. 2).
3 Disparaîtrez-vous un jour, petits bistros de chez nous, petites salles basses, chaudes, enfumées, où trois bougres, épaule contre épaule, autour d'un infime guéridon de fer bâfrent le bœuf bourguignon, se racontent des histoires, et rigolent, tonnerre ! rigolent en sifflant du piccolo ?
G. Duhamel, Scènes de la vie future, XIV, p. 210.
4 Le terme (bistrot) n'apparaît qu'en 1884 d'après notre meilleur spécialiste de l'argot, M. Gaston Esnault, à qui l'on peut se fier pour la documentation historique en la matière. A-t-il été créé d'après la bistouille ou est-ce un dérivé de bistre ? La question reste en suspens, en attendant qu'on connaisse la région (Paris ou le Nord) où s'est formé le mot après 1870. En tout cas, c'est une création bien française.
A. Dauzat, in le Monde, 17 janv. 1951.
5 Hier soir, dîner au bistrot avec X (…)
F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 28.
6 (…) à l'affût du profit, les hôteliers remplacent la qualité par la forme; alors les amateurs éclairés s'enfuient vers un « petit bistrot », vers un restaurant simple et modeste où officie quelque Chef désireux de se tailler une réputation.
H. Lefebvre, la Vie quotidienne dans le monde moderne, p. 197.
REM. Le mot, comme hôtellerie, auberge, tend à être employé dans un contexte mélioratif, pour désigner un restaurant traditionnel français (notamment parisien), d'allure simple, mais pouvant être coûteux et à la mode.
Les grands bistros.Style bistro, se dit du mobilier typique des bistros du début du siècle (tables rondes à dessus de marbre, chaises cannées, portemanteaux « perroquets », etc.).
DÉR. Bistrote, bistrotier. V. Bistroquet.

Encyclopédie Universelle. 2012.