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semblable

semblable [ sɑ̃blabl ] adj. et n.
• fin XIIe sens 2; de sembler
1(1267) SEMBLABLE À : qui ressemble à, qui a de la ressemblance avec. ⇒ analogue, comparable, identique, pareil, similaire. « Une demeure d'un type londonien banal, rigoureusement semblable à ses voisines » (Romains). « Une sagesse souriante; assez semblable, somme toute, à celle de Montaigne » (A. Gide).
Qui ressemble à la chose en question. même. « Des souvenirs de scènes semblables l'accablèrent » (Huysmans). En semblable occasion. Je n'ai jamais rien vu de semblable.
2Au plur. Qui se ressemblent entre eux. « aussi semblables que deux amandes philippines » (Colette). Objets semblables entre eux. Ils sont semblables en tout. Math. Qui se correspondent dans une similitude. Triangles semblables, dont les angles sont égaux deux à deux et dont les côtés homologues sont proportionnels.
3(Emploi dém. à valeur affective) De cette nature. tel . « Qui a donc pu forger de semblables sornettes ? » (Balzac).
4 N. (v. 1370) Être, personne semblable. Vous et vos semblables.
Être humain considéré comme semblable aux autres. prochain. Il constata « qu'il était sensible aux maux d'autrui [...] , qu'il aimait ses semblables » (France).
⊗ CONTR. Autre, différent, dissemblable, opposé.

semblable adjectif (de sembler) Qui ressemble à quelqu'un, à quelque chose d'autre : Deux jumeaux tout à fait semblables. De cette nature (souvent péjoratif) : Qui vous a raconté de semblables stupidités ? Se dit de deux figures géométriques images l'une de l'autre dans une similitude. ● semblable (citations) adjectif (de sembler) Maurice Blanchot Quain, Saône-et-Loire, 1907 Le rêve est le semblable qui renvoie éternellement au semblable. L'Espace littéraire Gallimardsemblable (difficultés) adjectif (de sembler) Sens et emploi Ne pas employer l'un pour l'autre ces deux adjectifs de sens voisin. 1. Semblable (du verbe sembler) se dit de choses qui se ressemblent : elles ont des caractères très semblables ; tes lunettes sont semblables aux miennes. 2. Similaire (dérivé savant du latin similis, semblable) se dit de choses qui peuvent être assimilées l'une à l'autre ; le mot s'emploie plutôt dans le domaine commercial ou dans le domaine technique : je cherche de la cire ou un autre produit similaire pour faire briller le marbre ; il n'a pas utilisé le même procédé que vous, mais un procédé similaire. Construction 1. Semblable, impliquant une comparaison avec un autre élément, s'emploie au pluriel, ou au singulier avec la préposition à :leurs maisons sont semblables ; sa maison est semblable à celle de son voisin. 2. Similaire s'emploie sans complément : il est parvenu à un résultat similaire (et non il est parvenu à un résultat similaire au vôtre). → analoguesemblable (expressions) adjectif (de sembler) Matrices semblables, matrices carrées A et B d'ordre n telles qu'il existe une matrice carrée P d'ordre n vérifiant B = P−1AP. (Deux matrices semblables sont deux matrices associées au même endomorphisme dans deux bases différentes.) ● semblable (synonymes) adjectif (de sembler) Qui ressemble à quelqu'un, à quelque chose d'autre
Synonymes :
- analogue
- comparable
- identique
- ressemblant
- similaire
Contraires :
- autre
- contraire
- différent
- dissemblable
- distinct
- opposé
De cette nature (souvent péjoratif)
Synonymes :
- pareil
- tel
semblable nom Être humain, personne semblable : Toi et tes semblables, vous êtes trop durs. Homme, animal, considéré par rapport aux autres hommes, aux autres animaux de la même espèce : Partager le sort de ses semblables.semblable (citations) nom Charles Baudelaire Paris 1821-Paris 1867 Un homme qui ne boit que de l'eau a un secret à cacher à ses semblables. Du vin et du haschisch Isidore Ducasse, dit le comte de Lautréamont Montevideo 1846-Paris 1870 Les hommes qui ont pris la résolution de détester leurs semblables ignorent qu'il faut commencer par se détester soi-même. Poésies, II Blaise Pascal Clermont, aujourd'hui Clermont-Ferrand, 1623-Paris 1662 Nous sommes plaisants de nous reposer dans la société de nos semblables : misérables comme nous, impuissants comme nous, ils ne nous aideront pas ; on mourra seul. Pensées, 211 Commentaire Chaque citation des Pensées porte en référence un numéro. Celui-ci est le numéro que porte dans l'édition Brunschvicg — laquelle demeure aujourd'hui la plus généralement répandue — le fragment d'où la citation est tirée. Pierre Joseph Proudhon Besançon 1809-Paris 1865 L'homme peut aimer son semblable jusqu'à mourir ; il ne l'aime pas jusqu'à travailler pour lui. Système des contradictions économiques George Bernard Shaw Dublin 1856-Ayot Saint Lawrence, Hertfordshire, 1950 Le pire péché envers nos semblables, ce n'est pas de les haïr, mais de les traiter avec indifférence ; c'est là l'essence de l'inhumanité. The worst sin towards our fellow creatures is not to hate them, but to be indifferent to them ; that's the essence of inhumanity. Le Disciple du diable, II semblable (synonymes) nom Être humain, personne semblable
Synonymes :
- congénère
- pareil

semblable
adj. et n.
rI./r adj.
d1./d De même apparence, de même nature. Cas semblables. être semblable à son frère.
d2./d (Avant le nom.) Tel, pareil. Pourquoi tenir de semblables propos?
d3./d GEOM Figures semblables, dont l'une peut être obtenue à partir de l'autre par une similitude.
rII./r n. Personne, chose comparable. Il n'a pas son semblable.
|| être humain, considéré par rapport aux autres. Secourir ses semblables.

⇒SEMBLABLE, adj. et subst.
I. — Adjectif
A. — Épith. gén. postposée ou attribut
1. [Détermine un subst. sing. ou plur.] Qui a en commun avec une autre/d'autres entité(s) des caractéristiques essentielles, d'aspect ou de nature, au point de pouvoir être considéré comme appartenant au même type.
a) [Avec compl. subst. introd. par à] Cette soirée fut semblable en apparence à mille soirées de leur existence monotone (BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 118). L'organisme adulte composé de milliards de cellules semblables, quant à leurs chromosomes, à cette cellule germinale (RUYER, Cybern., 1954, p. 170).
Semblable à soi-même. Inchangé. Le véritable amour est éternel, infini, toujours semblable à lui-même; il est égal et pur, sans démonstrations violentes (BALZAC, Lys, 1836, p. 167). Quand ils lui parlaient d'amour elle restait semblable à elle-même, patiente, calme, muette tant qu'elle ne voyait rien qu'il leur fallût dire (HÉMON, M. Chapdelaine, 1916, p. 192).
[Le compl. subst. désigne une entité de nature très différente: semblable à introduit le 2e élément d'une compar.] Une invisible main semblait enlever à ce paysage le dernier des voiles dont elle l'aurait enveloppé, nuées fines, semblables à ce linceul de gaze diaphane qui couvre les bijoux précieux (BALZAC, Chouans, 1829, p. 12). Il arrive que Dieu, semblable au moissonneur, fauche des fleurs mêlées à l'orge mûre (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 531).
b) [Avec effacement du compl. introd. par à, l'entité servant de réf. étant exprimée dans le cont.] Le fondateur du criticisme arrivait à une théorie de la matière fort peu différente de celle que nous avons esquissée, ainsi qu'à une façon toute semblable d'entendre la constitution des sciences (RENOUVIER, Essais crit. gén., 3e essai, 1864, p. 149):
1. ... car Margot se ressouvenant des dangers anciens, oublie la douleur de son cou meurtri dans le choc formidable de frayeur qui l'emplit toute à sa vue. Ah ! le corps étiré de l'oreillard, la chute inerte des sœurs sous le plomb cinglant: c'est un danger semblable qui la menace, et, sans comprendre la mort, elle la sent venir dans ce pas lourd qui s'avance vers elle.
PERGAUD, De Goupil, 1910, p. 199.
Quelque chose de semblable. Ce prince, jadis détesté, fut reçu par des acclamations telles qu'il n'en aurait pas autrefois reçu de semblables des moines, habitants de cet ancien couvent (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 106). Le moujik fonça de l'avant, comme une force de la nature, et (...) cinq cent mille communistes, portés par ce torrent de cent millions d'hommes, établirent leur dictature; (...) il ne pouvait être question de rien de semblable avec des Anglais, des Français, des Belges (J.-R. BLOCH, Dest. du S., 1931, p. 294).
MUS. Mouvement semblable. ,,Celui dans lequel deux ou plusieurs parties harmoniques montent et descendent à la fois`` (ROUGNON 1935, p. 40). Synon. usuel mouvement parallèle. On évitera (...) de doubler une note évoluant chromatiquement au changement d'accord (...). Cependant étant donné la puissance d'expression et d'action harmonique de la basse, et lorsque le mouvement semblable peut être accepté (mais en montant seulement) (...) (CAUSSADE, Techn. harm., 1931, p. 89).
Littér. ou vieilli. [Épith. antéposée] Lentement étouffée, et d'un semblable mal, La splendeur de Paris s'est éteinte avec Elle (CROS, Coffret santal, 1873, p. 70). Même cour carrée, plantée de quelques arbres, dont faisait le tour une haute galerie couverte, élargie à un endroit pour former préau: même disposition des classes tout du long de cette galerie; et sur les murs, entre les fenêtres, semblables moulages de bas-reliefs antiques (LACRETELLE, Silbermann, 1922, p. 7).
2. [Détermine un subst. au plur.] Qui ont en commun des caractéristiques essentielles, d'aspect ou de nature, au point de pouvoir être considérés comme appartenant au même type.
a) [Sans compl. introd. par entre] Les deux frères (...) regardaient fixement devant eux, en des attitudes semblables, pleines d'expressions différentes (MAUPASS., Pierre et Jean, 1888, p. 305). Ils marchèrent, leurs deux ombres semblables devant eux: même taille, même effet du col de chandail (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p. 287).
MATHÉMATIQUES
GÉOM. [En parlant de figures] ,,Ayant leurs angles homologues égaux et leurs côtés homologues proportionnels`` (Sc. 1962). Synon. homothétique. Deux divisions sont semblables [quand] (...) trois couples de points homologues divisent les droites qui les portent en segments proportionnels (HADAMARD, Géom. ds espace, 1921 [1901], p. 364). Deux trièdres semblables sont nécessairement égaux, ce qui n'est pas le cas de deux triangles semblables. C'est que l'existence de figures semblables est particulière à la géométrie euclidienne (Gds cour. pensée math., 1948, p. 49).
ALG. [En parlant de quantités, de termes] Qui comportent les mêmes lettres affectées des mêmes exposants. De même qu'en algèbre on supprime les quantités semblables, vous bifferez les raisons qui se balancent (FRANCE, Vie littér., 1888, p. 14).
[Avec compl. prép. évoquant le domaine ou l'élément de ressemblance] La France, l'Allemagne, l'Angleterre (...), si différentes de destinées, si semblables de misère (QUINET, All. et Ital., 1836, p. 64). Ces deux existences déracinées, différentes par l'âge, semblables par le deuil (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 525). Deux objets semblables en toutes leurs propriétés font le même usage (JOLLEY, Trait. inform., 1968, p. 22).
b) [Avec pron. plur. introd. par entre et renvoyant au subst. déterminé] Les avenues étaient tout à fait désertes, et si semblables entre elles qu'ils s'y perdirent (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 311). La nature et la méthode des sciences de chaque groupe de deux sont infiniment plus semblables entre elles deux qu'elles ne le sont avec les deux sciences du groupe précédent ou avec celles du groupe suivant (MARIN, Ét. ethn., 1954, p. 44).
B. — Épith. antéposée. De cette nature, de ce genre. Synon. tel.
1. Vieilli. [Avec art. indéf.] Toutes mes gloires m'avaient conduit là, au milieu de cette population souffrante et déshéritée. Était-ce la peine de monter si haut pour aboutir à une semblable décadence? (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 431):
2. Je suppose que des êtres soient sensibles à l'influence de ce fluide [fluide supposé et qui pénètre entre les molécules de notre matière] et insensibles à celle de notre matière (...). Ou bien encore, si ces êtres rejetaient notre logique et n'admettaient pas, par exemple, le principe de contradiction. Mais vraiment je crois qu'il est sans intérêt d'examiner de semblables hypothèses.
H. POINCARÉ, Valeur sc., 1905, p. 246.
2. [Sans art.] Lui, du moins, Antricon-Balastor, chargeait à fond, et, contre semblable polichinelle, on avait un assaut à soutenir, après tout (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 279). Je n'ai jamais vu en semblable effervescence cette population de bandits qui, d'ordinaire, se fichent de tout, même de la politique (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 272).
II. — Substantif
A. — masc. sing. à valeur de neutre. Ce qui est semblable. Ce devrait être assez d'un peu de logique et du pouvoir d'ouvrir les yeux, pour discerner le semblable du différent (RENOUVIER, Essais crit. gén., 3e essai, 1864, p. 94). La critique du témoignage s'appuie sur une instinctive métaphysique du semblable et du dissemblable, de l'un et du multiple (M. BLOCH, Apol. pour hist., 1944, p. 55).
B. — sing. ou plur., gén. masc.
1. Personne ou chose semblable à une autre. La guérison par les semblables, c'est de l'homéopathie, en somme (LORRAIN, Phocas, 1901, p. 87):
3. C'est un des charmes de la Compagnie qu'elle ne soit pas une pure collection de gens de lettres (...). Les semblables ne sont pas améliorés par les semblables; mais plutôt empirés. Les hommes de même métier s'endurcissent chacun dans sa manière de faire et de différer de ses pairs...
VALÉRY, Regards sur monde act., 1931, p. 294.
♦ [Avec adj. poss.] Il faut que M. Marcel et ses semblables entendent que ces vertus personnelles, que ces intentions généreuses n'entrent précisément pas en ligne de compte (NIZAN, Chiens garde, 1932, p. 131).
♦ Plus rare. [Avec de + subst. désignant la/les pers. ou chose(s), élément(s) de réf.] Il suffit qu'il sache et comprenne bien une seule chose pour qu'il se sente en cela le frère et le semblable de tous ceux qui savent et comprennent (ALAIN, Propos, 1921, p. 201). Il y a des œuvres qui sont les semblables d'autres œuvres; il en est qui n'en sont que les inverses (VALÉRY, Variété II, 1929, p. 197).
2. [Gén. précédé d'un adj. poss.] Être humain par rapport aux autres êtres humains. À l'heure où ses semblables courent l'héritière ou revendent des autos, le marquis s'était exilé (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 387):
4. Ayant éprouvé que certaines pratiques envers ses semblables avaient l'effet de modifier à son gré leurs affections et de diriger leur conduite, il employa ces pratiques avec les êtres puissans de l'Univers; il se dit: « Quand mon semblable, plus fort que moi, veut me faire du mal, je m'abaisse devant lui, et ma prière a l'art de le calmer (...) »
VOLNEY, Ruines, 1791, p. 218.
Rare, au fém. Être humain de sexe féminin. Je vague depuis le matin En proie à des loisirs coupables, Épiant quelque grand destin Dans l'œil de mes douces semblables (LAFORGUE, Poés., 1887, p. 229).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1165 sanlables « qui se ressemblent » (Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 1919); b) 1267 [date du ms.] adj. « qui ressemble à » (WACE, Vie de Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, 368, ms. A); c) ca 1265 « sert à introduire le deuxième terme d'une comparaison » (BRUNET LATIN, Trésor, éd. F. J. Carmody, p. 370); d) 1671 être semblable à soi-même (POMEY); 2. a) 1484 math. nombre semblable (N. CHUQUET, Le Triparty en la science des nombres, table des matières ds QUEM. DDL t. 1); b) 1639 géom. (MERSENNE, Les Nouv. pensées de Galilée, éd. Costabel et Lerner, p. 69); 3. a) 1587 « s'emploie avec une valeur démonstrative pour renvoyer à une chose, une personne dont on vient ou dont on va parler » (F. DE LA NOUE, Discours politiques et militaires, 347 ds LITTRÉ); b) 1669 épith. à valeur dém. et toujours antéposé « de cette nature » (MOLIÈRE, Tartuffe, II, 4); 4. a) 1370-72 subst. « personne ou chose qui ressemble à une autre » (ORESME, Ethiques, éd. A. D. Menut, 425); b) 1406-09 empl. avec un adj. poss. « désigne un être animé considéré par rapport à ceux de son espèce » (BOUCIQUAUT, Livre des fais, éd. D. Lalande, p. 43); 1538 il n'a pas son semblable (EST.). Dér. de sembler; suff. -able. Fréq. abs. littér.:7 928. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 17 735, b) 9 105; XXe s.: a) 6 976, b) 9 508. Bbg. QUEM. DDL t. 1.

semblable [sɑ̃blabl] adj.
ÉTYM. V. 1200; de sembler.
1 Semblable à : qui ressemble à…, qui a de la ressemblance avec… Analogue, comparable, pareil, similaire. || Une demeure (cit. 11) rigoureusement semblable à ses voisines. || Tout semblable à… (→ Haridelle, cit. 2), parfaitement semblable à…, tout à fait semblable à… (→ Épilepsie, cit. 2; jumeau, cit. 1). || Assez semblable à… (→ Affleurement, cit. 2; approcher, cit. 5). || « En cela peu semblable au reste des mortelles » (→ Flatteur, cit. 8, La Fontaine). || Rendre qqch. semblable à… Assimiler.Rester semblable à soi-même : rester tel qu'on a toujours été. || Des hommes semblables à nous, à moi… (→ Ilotisme, cit. 2; inconnaissable, cit. 3).
1 Le Seigneur Dieu dit aussi : Il n'est pas bon que l'homme soit seul; faisons-lui un aide semblable à lui.
Bible (Sacy), Genèse, II, 18.
2 (L'orgueil) Qui nous rend triomphants et semblables aux Dieux !
Baudelaire, les Fleurs du mal, « Le vin », CVII.
(Dans un sens affaibli, pour introduire une comparaison.) Comme, goût (dans le), manière (à la). || « Le poète est semblable au prince des nuées » (→ aussi Amandier, cit.; pensée, cit. 18). || Cette estimable feuille qui, semblable aux Académies de province, ne faisait jamais parler (cit. 33) d'elle.
3 Je n'oublierai jamais les jardins de la France
Semblables aux missels des siècles disparus
Aragon, le Crève-cœur, p. 46.
(Sans compl. en à). Qui ressemble à la chose en question. Même. || Il prit le diamant, et en fit faire un faux tout semblable (→ Gage, cit. 2; et aussi intempérie, cit. 4; métamorphose, cit. 2; rappeler, cit. 18). || Et autres choses semblables (→ Indéfini, cit. 1; marque, cit. 10). || Dans des circonstances semblables (→ Oblation, cit. 2). || Rien de semblable. Commun (→ Lumière, cit. 19). || Un trou ou quelque chose de semblable (→ Blottir, cit. 1).(Placé devant le nom. — rem. Cet emploi ne doit pas être confondu avec l'emploi ci-dessous, 3.). || « Hélas (cit. 3) quand reviendront de semblables moments ? » (La Fontaine). || Rancé courut de semblables dangers (→ 1. Parler, cit. 29; et aussi fanatisme, cit. 2). || En semblable occasion (→ Fiasco, cit. 2).
4 C'est par de telles ou semblables interruptions qu'il ne donne pas le loisir à celui qui lui parle de respirer (…)
La Bruyère, les Caractères de Théophraste, « Du grand parleur ».
2 (Déb. XIIIe). Au plur. (en parlant de deux ou plusieurs choses comparées entre elles dans leur apparence, leur forme…). Qui se ressemblent entre eux. Même (de même forme…); et préf. homéo-, homo-. || Semblables ou identiques (cit. 3). || Aussi semblables que deux amandes philippines (cit.). || Êtres absolument semblables entre eux (→ Patron, cit. 4). Jumeau. || Trois êtres semblables, mais non égaux, constituent la famille (cit. 15). || Deux âmes aussi semblables en tout que les nôtres. Parent (→ Admirer, cit. 1). || Processus semblables. Parallèle.
5 Pour que l'union soit bonne, il faut que les êtres qu'elle rapproche soient semblables, et différents.
É. de Senancour, De l'amour, p. 9.
(1484). Math. Qui se correspondent dans une similitude. || Triangles semblables, qui ont leurs angles égaux chacun à chacun et leurs côtés homologues proportionnels. Similitude. || Figures semblables.Termes semblables d'un polynôme, ceux qui ne diffèrent que par le coefficient.
5.1 — Tu te rappelles bien quelles sont les propriétés de deux triangles semblables.
— Oui, répondit Harbert. Leurs côtés homologues sont proportionnels.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 179.
3 (XVIIe). Antéposé; emploi démonstratif à valeur affective. De cette nature. Tel. || « Pourquoi donc me donner un semblable conseil ? » (→ Demander, cit. 48, Molière; et aussi gascon, cit. 4, La Fontaine). || De semblables sornettes (→ Forger, cit. 12). || Impossible, en semblable pays, de philosopher (cit. 5).
4 N. || Un, une semblable; le, la semblable de… (vx) : chose semblable (cf. Descartes, in Littré). Équivalent, pendant.Être semblable. || Ne pas avoir de semblables (→ Blasement, cit.). || Vous et vos semblables les diseurs de phébus (cit. 2, La Bruyère). Congénère, pareil.Spécialt. (Souvent précédé d'un possessif). Être humain, considéré comme semblable aux autres. Prochain (→ Intolérant, cit. 5; moi, cit. 22; planète, cit. 4). || Aimer (cit. 4) ses semblables; humilier son semblable (→ Aumône, cit. 14). || « Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère… » (cit. 19, Baudelaire).
6 Du haut d'un quatrième, c'est étonnant comme des hommes, une masse d'hommes ne semblent plus des individus, des êtres humains, des semblables, du prochain, mais une espèce de troupeau (…)
Ed. et J. de Goncourt, Journal, 14 févr. 1866, t. III, p. 20.
7 (…) entre tout ce qui vit existe un lien secret, une similitude, qui engendre aussi bien la haine que l'amour. Le semblable caresse ou dévore un semblable.
Valéry, Eupalinos, « Dialogue de l'arbre », p. 201.
8 L'homme, qui n'aime rien laisser perdre, fait exception pour les corps de ses semblables. Il lui paraît encore plus sacrilège de s'en servir que de les abandonner.
Roger Caillois, le Rocher de Sisyphe, p. 100.
DÉR. Semblablement.

Encyclopédie Universelle. 2012.