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incomparable

incomparable [ ɛ̃kɔ̃parabl ] adj.
• attesté v. 1450; probablt déjà XIIe (cf. incomparablement); lat. incomparabilis
1Rare ou didact. Qui ne peut être comparé à autre chose; qui n'a pas son semblable. Deux choses absolument incomparables, incomparables entre elles, complètement différentes. Ces deux musiciens sont incomparables.
2(fin XVIe) Cour. À qui ou à quoi rien ne semble pouvoir être comparé (en bien); sans pareil. inégalable, supérieur, unique. Elle était d'une incomparable beauté. accompli, admirable, parfait. Œuvre incomparable. L'égalité « des esprits qui rend la société française incomparable » (Chateaubriand). Une femme incomparable. remarquable. « l'incomparable cardinal de Richelieu » (Gambetta).
⊗ CONTR. Comparable, inférieur, médiocre.

incomparable adjectif (latin incomparabilis) Qui n'est pas comparable à quelqu'un ou quelque chose d'autre, qui est très différent : Il s'agit de situations incomparables. Qui l'emporte par ses qualités ; inégalable, remarquable : Un incomparable interprète de Chopin.incomparable (synonymes) adjectif (latin incomparabilis) Qui n'est pas comparable à quelqu'un ou quelque chose d'autre, qui...
Contraires :
- comparable
Qui l'emporte par ses qualités ; inégalable, remarquable
Synonymes :
- éminent
- hors de pair
- inégalable
- remarquable
- supérieur
- transcendant
Contraires :
- médiocre
- quelconque

incomparable
adj.
d1./d Tellement supérieur que rien ne peut lui être comparé. Beauté incomparable.
d2./d (Afr. subsah.) Incomparable à: qu'on ne peut comparer à. La vie en brousse est incomparable à celle des villes.

⇒INCOMPARABLE, adj.
A. — Qui n'est pas comparable à (une autre chose, une autre personne). Au plur. Qui ne sont pas comparables, qui sont de nature différente. Incomparable à, avec qqc., avec qqn; choses incomparables entre elles. Comme il est impossible de soustraire l'une de l'autre ces deux quantités hétérogènes et incomparables [les avantages économiques et les inconvénients moraux], on ne saurait dire laquelle des deux l'emporte sur l'autre (DURKHEIM, Divis. trav., 1893, p. 16). Pour un moment les Guermantes m'avaient semblé de nouveau entièrement différents des gens du monde, incomparables avec eux, avec tout être vivant, fût-il souverain (PROUST, Temps retr., 1922, p. 856) :
1. La douleur est incomparable au plaisir (...). D'abord la douleur est première par rapport à une activité de défense qui a pour fonction de repousser ce qui est étranger et hostile à la vie; il n'y a rien avant elle qui puisse être comparé au besoin qui précède le plaisir. L'affectivité précède ici l'activité. Deuxièmement elle n'est aucunement comparable à un manque, à un vide...
RICŒUR, Philos. volonté, 1949, p. 101.
Emploi subst. Voici une autre conséquence de cet état des choses littéraires, qui les soumet à la concurrence et à l'absurdité de la comparaison des incomparables (ce qui exige l'expression en termes simples, et comme homogènes, des produits et des producteurs) (VALÉRY, Variété V, 1944, p. 110).
B. — Qui ne peut être comparé à rien ou à personne d'autre, qui est unique en son genre. Une incomparable violence; une faute incomparable; douleur, tristesse incomparable. La conversation incomparable en sottise des épiciers déguisés en officiers (VIGNY, Mém. inéd., 1863, p. 81). Cet Aristide est incomparable pour dénicher des places! (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 142) :
2. Cette chambre, je ne la trouvais pas belle; je ne pensai pas un moment qu'elle dût l'être; je ne la trouvais pas laide; je la trouvais unique, incomparable. Elle me séparait de l'univers, et j'y retrouvais l'univers.
FRANCE, Pt Pierre, 1918, p. 281.
Emploi subst. à valeur de neutre. L'incomparable nous gêne. Tout notre système du plaisir s'étaye sur la comparaison. Si notre travail nous satisfait, il y a des chances pour qu'il ressemble à des œuvres qui nous préoccupent (COCTEAU, Poés. crit. 1, 1959, p. 85).
En partic. Qui est unique en son genre par sa qualité, sa valeur, sa supériorité. Synon. inégalable, sans égal, sans pareil, hors de pair, hors ligne. [Le] prince éternel des véritables penseurs, l'incomparable Aristote (COMTE, Catéch. positiv., 1852, p. 6). Cette personne d'une grâce incomparable, d'une ravissante élégance, d'un esprit délicat et subtil, d'un charme qui opérait quand il le voulait (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 517). Tu déroules, au milieu d'un sombre mystère, sur toute la surface sublime, tes vagues incomparables, avec le sentiment calme de ta puissance éternelle (LAUTRÉAM., Chants Maldoror, 1869, p. 140) :
3. ... jamais je n'ai senti plus pleines et plus vives mon amitié et mon admiration pour cette personnalité incomparable [Valéry].
GIDE, Journal, 1942, p. 116.
SYNT. Pays, site incomparable; liqueur incomparable; couleur, odeur, parfum, saveur incomparable; incomparable avantage, privilège; incomparable mérite; incomparable merveille; beauté, charme incomparable; grandeur, noblesse, puissance incomparable; œuvre, science, style incomparable; homme, femme incomparable; acteur, artiste incomparable.
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1794. Étymol. et Hist. [Cf. le dér. incomparablement ca 1200] 1. Av. 1453 « à quoi rien ne peut être comparé » en mauvaise part faire dommage incomparable (MONSTRELET, II, 149 ds LITTRÉ); 1463 en bonne part (Proj. de crois. contre les Turcs ap. Leroux de Lincy, Chants hist., p. 51 ds GDF. Compl.); av. 1475 gloire incomparable (G. CHASTELLAIN, Expos. sur la Vérité mal prise ds Œuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 6, p. 253); 2. 1484 (Doc. A. de Dinant ds GDF. Compl. : incomparables a toutes aultres). Empr. au lat. incomparabilis « incomparable ». Fréq. abs. littér. : 991. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 667, b) 1 516; XXe s. : a) 1 837, b) 1 727. Bbg. GALL. 1955, p. 46, 455, 488.

incomparable [ɛ̃kɔ̃paʀabl] adj. et n. m.
ÉTYM. Attesté v. 1450; probablt déjà XIIe (→ Incomparablement); lat. incomparabilis, de in- (→ 1. In-), et comparabilis. → Comparable.
Qui n'est pas comparable.
1 Rare ou didact. Qui ne peut être comparé à autre chose; qui n'a pas son semblable. Comparer (1.). || Ce sont deux choses absolument incomparables (entre elles); incomparables l'une à l'autre, complètement différentes. || Voilà des personnages incomparables que rapprochent leurs différences mêmes (→ Commerce, cit. 17; fleuve, cit. 10, Valéry). || Chose, personne incomparable à, avec une autre.
1 Pour peu qu'on ait réfléchi sur l'origine de nos connaissances, il est aisé de s'apercevoir que nous ne pouvons en acquérir que par la voie de la comparaison; ce qui est absolument incomparable est entièrement incompréhensible; Dieu est le seul exemple que nous puissions donner ici, il ne peut être compris parce qu'il ne peut être comparé (…)
Buffon, Hist. nat. de l'homme, Nature de l'homme.
1.1 Pour un moment les Guermantes m'avaient semblé de nouveau entièrement différents des gens du monde, incomparables avec eux, avec tout être vivant, fût-il souverain.
Proust, le Temps retrouvé, Pl., t. III, p. 856.
N. m. || Des incomparables.
2 (Fin XVe). Cour. (Style soutenu; parfois antéposé, en épithète). À qui ou à quoi rien ne semble pouvoir être comparé. Comparer (p. p. adj.); inégalable, supérieur, unique; pareil (sans). || Beauté (cit. 6) incomparable, une incomparable beauté. Accompli, admirable, parfait. || Importance, puissance incomparable (→ Énergie, cit. 8; fantasmagorique, cit. 3). || Capacités, facultés incomparables (→ Humaniste, cit. 8).Incomparable anthologie; œuvre incomparable. || Spectacle, exhibition incomparable (→ Fourrure, cit. 2).Parfum incomparable (→ 1. Fumer, cit. 23). || Variété, franchise (cit. 16) incomparable des couleurs (→ Gaine, cit. 11). || Un bleu incomparable (→ Enlacer, cit. 1).|| « L'égalité des esprits qui rend la société française incomparable » (→ 1. Goûter, cit. 12, Chateaubriand).
2 La nature de l'homme se considère en deux manières : l'une selon sa fin, et alors il est grand et incomparable; l'autre selon la multitude comme on juge de la nature du cheval et du chien (…)
Pascal, Pensées, VI, 415.
3 La pensée est donc une chose admirable et incomparable par sa nature.
Pascal, Pensées, VI, 365.
4 Le Paris de la fashion, celui du turf et des lorettes admirait les gilets ineffables de ce seigneur étranger, ses bottes d'un vernis irréprochable, ses sticks incomparables (…)
Balzac, la Cousine Bette, Pl., t. VI, p. 478.
5 Une des manches du peignoir, relevée jusqu'à l'épaule, laissait voir un bras de neige d'une incomparable pureté (…)
Daudet, le Petit Chose, II, X.
6 (…) il suffit qu'elle (la sœur de Pascal) en ait eu le modèle sous les yeux, et qu'elle en retînt des traits, pour donner l'idée de cette grandeur incomparable : un homme (Pascal) que la nature a créé pour son triomphe, et qui ne vit que pour triompher de la nature.
André Suarès, Trois hommes, « Pascal », III.
N. m. || L'incomparable.
(Personnes). || Un maître incomparable (→ Former, cit. 23). || Mme de Sévigné, incomparable épistolière (cit. 2). || Un incomparable illusionniste (→ Escompter, cit. 8). || Artiste incomparable.|| « L'incomparable Arthénice » (Mme de Rambouillet).
7 (…) les airs et les symphonies de l'incomparable Monsieur Lully (…)
Molière, l'Amour médecin, Au lecteur.
8 (…) il s'appelle Scapin; c'est un homme incomparable, et il mérite toutes les louanges qu'on peut donner.
Molière, les Fourberies de Scapin, III, 3.
9 (Mirabeau) le plus glorieux génie politique qu'ait eu ce pays depuis l'incomparable cardinal de Richelieu.
Gambetta, in Barthou, Mirabeau, p. 287.
CONTR. Comparable. — Commensurable. — Exécrable, inférieur, médiocre.
DÉR. Incomparablement.

Encyclopédie Universelle. 2012.