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repos

repos [ r(ə)po ] n. m.
• 1080; de reposer
1Le fait de se reposer (III, 1o), l'état d'une personne qui se repose; le temps pendant lequel on se repose. Prendre du repos : se reposer. Accorder, donner un peu de repos à qqn. délassement, pause, récréation. Jour de repos. Être de repos : être en congé légal, ne pas travailler. Repos dominical, hebdomadaire, annuel. congé, vacance; loisir. Repos pris après le déjeuner. sieste. Un repos bien mérité. Lit de repos. Cure de repos. Maison de repos : clinique où des gens malades, surmenés se reposent. Loc. Sans repos ni cesse; sans repos ni trêve. arrêt, relâche, répit.
Ce qui repose. « Je ne prends jamais ce qu'il est convenu d'appeler des “vacances”. Mon vrai repos consiste à changer de travail » (Duhamel). Quel calme ! quel repos. Loc. Le repos du guerrier : femme, épouse disponible et compréhensive.
L'une des positions militaires réglementaires, moins rigide que le garde-à-vous (la jambe gauche légèrement en avant, la main gauche appuyée sur la boucle du ceinturon). Commandement ordonnant cette position. Garde à vous !... Repos !
(En parlant de la terre) Laisser périodiquement la terre en repos. friche, jachère.
2Littér. ou didact. Immobilité, inaction. « L'entendement une fois exercé à la réflexion ne peut plus rester en repos » (Rousseau). inactif; inertie. Muscles à l'état de repos. Électron. Point de repos : valeur du courant et de la tension de sortie de l'élément actif d'un amplificateur qui n'est soumis à aucune stimulation.
♢ AU REPOS : immobile. Animal au repos. Organe au repos. quiescent. Machine au repos. Phys. État d'un corps qui est immobile par rapport à un système de référence. Masse au repos : masse d'un corps au repos.
3État d'une personne que rien ne vient troubler, déranger. paix, tranquillité. Il ne peut trouver le repos ( inquiet) . Troubler le repos de qqn. Laisser qqn en repos. Avoir la conscience en repos, tranquille. — Loc. adj. DE TOUT REPOS : qui ne donne aucune inquiétude. ⇒ sûr. « Le louis d'or, le “trois-pour-cent”, les valeurs dites de tout repos » (Duhamel). C'est une situation, une affaire de tout repos. sinécure.
Moment de calme (dans les événements, la santé, la nature, etc.). accalmie, détente, répit. « Ce repos des eaux et de la maison, cette singulière tranquillité des arbres » (Bosco).
4Littér. Le repos de la mort, de la tombe. Troubler le repos des morts, violer leur tombe; insulter leur mémoire. — Relig. Le repos éternel : l'état de béatitude des âmes qui sont au ciel.
5Mus. Endroit d'une mélodie où se termine une phrase musicale. Pause rythmique ou syntaxique, dans un texte. 2. coupe. Repos dans un vers. césure.
6Petit palier entre deux marches d'un escalier.
⊗ CONTR. 1. Travail, effort, mouvement. Agitation, 2. trouble.

repos nom masculin (de reposer 2) Absence de mouvement, immobilité : Muscle au repos. Fait pour quelqu'un de se reposer, de cesser son activité ; temps correspondant : Prendre un peu de repos. Littéraire. État de quelqu'un qui se repose ou dort : Être respectueux du repos des autres. Période, jour, pendant lesquels quelqu'un cesse son travail : Une heure de repos l'après-midi. Littéraire. État de quelqu'un qui est sans inquiétude ni préoccupation, dont rien ne trouble la tranquillité ; quiétude : Ce grave problème lui ôte tout repos. Pause que l'on observe dans la lecture ou la diction d'un texte. Bâtiment Petit palier qui interrompt la suite des marches d'un escalier. Partie d'architecture qui reste unie. Géologie Phase d'inactivité d'un volcan. Littérature Césure, coupe, dans un vers. Militaire Position réglementaire debout, le pied gauche légèrement en avant, la main gauche sur la boucle du ceinturon. Physique État d'un corps immobile par rapport à un référentiel particulier. Serrurerie Épaulement réservé sur une pièce de serrurerie, et sur lequel vient s'appuyer une autre pièce. Sports Synonyme de pause. ● repos (citations) nom masculin (de reposer 2) René Descartes La Haye, aujourd'hui Descartes, Indre-et-Loire, 1596-Stockholm 1650 Je ne désire que la tranquillité et le repos, qui sont des biens que les plus puissants Rois de la terre ne peuvent donner à ceux qui ne les savent prendre d'eux-mêmes. Correspondance, à Brégy, 15 janvier 1650 Jean Giraudoux Bellac 1882-Paris 1944 La grandeur de l'homme est qu'il peut trouver à peiner là où une fourmi se reposerait. Supplément au voyage de Cook, scène 4, Mr. Banks Grasset Étienne Jodelle Paris 1532-Paris 1573 Jamais homme n'aima sans haïr son repos. Didon se sacrifiant Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 Le repos ? le repos, trésor si précieux Qu'on en faisait jadis le partage des dieux ! Fables, L'Homme qui court après la fortune et l'Homme qui l'attend dans son lit François, duc de La Rochefoucauld Paris 1613-Paris 1680 Quand on ne trouve pas son repos en soi-même, il est inutile de le chercher ailleurs. Maximes Cicéron, en latin Marcus Tullius Cicero Arpinum 106-Formies 43 avant J.-C. Le repos dans l'honneur. Otium cum dignitate. Des orateurs, I, 1, 1 Commentaire L'idéal, pour le Romain retiré des charges publiques. Lucrèce, en latin Titus Lucretius Carus Rome ? vers 98-55 avant J.-C. Pourquoi ne te retires-tu pas de la vie comme un convive rassasié et ne te résignes-tu pas, sot que tu es, à prendre un repos exempt de soucis ? Cur non ut plenus vitae conviva recedis, Aequo animoque capis securam, stulte, quietem ? De natura rerum , III, 936 Paul Klee Münchenbuchsee, près de Berne, 1879-Muralto-Locarno 1940 Ingres aurait, dit-on, introduit l'ordre dans le repos ; moi, je voudrais, au-delà du pathos, introduire l'ordre dans le mouvement. Ingres soll die Ruhe geordnet haben ; ich möchte über das Pathos hinaus die Bewegung ordnen. Journal, septembre 1914 repos (expressions) nom masculin (de reposer 2) De tout repos, qui ne présente aucun risque, offre des garanties. Terre au repos, terre laissée sans culture. Repos compensateur, repos concernant la récupération d'heures supplémentaires accomplies, selon les cas, dans le cadre ou au-delà du contingent fixé par la loi et qui doit être payé comme temps de travail. Repos hebdomadaire, repos légal minimum de 24 heures consécutives (en principe le dimanche) que tout employeur est tenu d'accorder à tout salarié. Échappement à repos, échappement dans lequel le rouage est immobile pendant presque toute l'oscillation du balancier. Repos !, commandement indiquant l'abandon de la position du garde-à-vous pour celle du repos. ● repos (synonymes) nom masculin (de reposer 2) Absence de mouvement, immobilité
Synonymes :
- arrêt
- halte
- immobilité
Contraires :
- mouvement
Fait pour quelqu'un de se reposer, de cesser son activité ;...
Synonymes :
- cesse
- détente
- pause
- relâche
- répit
- trêve
Contraires :
- activité
- besogne
- exercice
- labeur
- occupation
- peine
- tâche
- travail
Période, jour, pendant lesquels quelqu'un cesse son travail
Synonymes :
- accalmie
- calme
Contraires :
- agitation
Littéraire. État de quelqu'un qui est sans inquiétude ni préoccupation, dont...
Synonymes :
- paix
- quiétude
- sérénité
Contraires :
- angoisse
- anxiété
- inquiétude
- préoccupation
- souci
- tourment
- transes
Synonymes :
- Sports. pause

repos
n. m.
d1./d Immobilité. Ne pas demeurer en repos un instant.
d2./d Fait de se reposer, de se délasser. Prendre du repos.
|| Par euph. Mort. Le champ du repos: le cimetière. Le repos éternel: la béatitude des bienheureux.
d3./d Congé; interruption du travail. C'est mon jour de repos.
d4./d MILIT Position du soldat qui abandonne le garde-à-vous. Garde à vous!... Repos!
d5./d VERSIF Césure dans un vers.

⇒REPOS, subst. masc.
A. — Gén. au sing. [P. oppos. à mouvement] Cessation du mouvement, état d'immobilité.
1. a) [À propos d'êtres animés, de corps matériels, de mécanismes] Petit à petit, Joseph Pasquier s'adoucit et finit par laisser tomber à leur position de repos ses épaules de boxeur (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 201). [La défécation] réclame pour réussir une température assez basse et un repos absolu du moût (BRUNERIE, Industr. alim., 1949, p. 78).
b) Locutions
Au repos. En état d'immobilité, en position immobile. Anton. en mouvement. Subst. + au repos. Liquide au repos. Dans son abandon matinal, ce violon au repos ne te rappelle-t-il pas un vers fameux de Mallarmé? Insolite vaisseau d'inanité sonore (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 111). Les règles qui commandent la forme de la chaussure s'inspirent de la connaissance du pied au repos et en mouvement (MACAIGNE, Précis hyg., 1911, p. 178). Verbe + au repos. En position immobile. La sonnerie A fonctionne jusqu'à ce qu'on laisse la clef revenir au repos (A. LECLERC, Télégr. et téléph., 1924, p. 154). Le cheval et la danseuse de pur sang ne gagnent pas à se montrer au repos (COLETTE, Pays. et portr., 1954, p. 157).
En repos. En état d'immobilité. Anton. en mouvement. Demeurer, rester en repos. Nous diviserons donc l'étude de la théorie de Hertz en deux parties: l'électrodynamique des corps en repos et l'électrodynamique des corps en mouvement (H. POINCARÉ, Électr. et opt., 1901, p. 344). Un homme vivant ne saura pas se tenir en repos à la manière d'une statue, et surtout s'il est regardé (ALAIN, Beaux-arts, 1920, p. 215).
2. Spécialement
a) ARMUR., vieilli. État d'une arme à feu quand le chien n'est ni abattu, ni bandé. Mettre le chien d'un fusil, d'un pistolet au repos; mettre un fusil au repos. (Dict. XIXe et XXe s.). Cran de repos. Organe d'une arme à feu qui la maintient dans cet état. Les fusils n'étaient plus au cran de repos, mais armés (VERNE, Île myst., 1874, p. 478).
b) MÉCAN. Échappement à repos. Échappement dans lequel le rouage est immobile pendant la plus grande partie de l'oscillation du balancier. Selon l'action qu'ils [les échappements] exercent sur le mouvement, on les divise en trois grands groupes (...). Ce sont: 1. les échappements à recul, 2. les échappements à repos, 3. les échappements libres (BASSERMANN-JORDAN, Montres, horl. et pend., 1964, p. 177).
c) PHYSIQUE
Repos absolu. État d'un corps, d'un observateur qui reste totalement immobile. Anton. repos relatif. L'observation des mouvements à l'intérieur du système solaire ne permettra pas de reconnaître si le centre des masses de ce système (...) est en repos absolu ou est animé d'un mouvement rectiligne uniforme (DANJON, Cosmogr., 1948, p. 35).
Repos relatif. État d'un corps, d'un observateur qui reste immobile par rapport à un système de référence susceptible d'être entraîné dans un mouvement d'ensemble. Quand les deux corps sont en repos absolu, X1, Y1, Z1 doivent avoir la valeur déduite de la loi de Newton, et quand ils sont en repos relatif, la valeur déduite des équations 4 (H. POINCARÉ, Mécan. nouv., 1905, p. 71).
Masse au repos. Masse d'un corps au repos qui, d'après la théorie de la relativité, est inférieure à la masse de ce corps en mouvement. C'est bien cette relation entre énergie et impulsion qu'exige la théorie de la relativité pour un corpuscule de vitesse C, c'est-à-dire de masse au repos nulle (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 386).
d) PHYSIOL. État d'activité minimale des organes et des muscles. Muscle, organe au repos. Les muscles conservent à l'état de repos une certaine tonicité (Cl. BERNARD, Princ. méd. exp., 1878, p. 196). Si l'hormone thyroïdienne est sécrétée en abondance, l'hypophyse se met au repos (QUILLET Méd. 1965, p. 488).
B. — Au sing. [P. oppos à travail, activité]
1. Fait de cesser une activité fatigante (travail, exercice physique, occupation) en adoptant une position, en prenant une autre activité propres à délasser; état agréable qui suit; temps employé à cet effet. Les uns ne peuvent trouver d'activité que dans le repos, et les autres de repos que dans le mouvement (JOUBERT, Pensées, t. 1, 1824, p. 164):
1. ... il le rend plus léger [son travail] en le variant avec discernement, et rafraîchit son attitude par de courts intervalles de repos, qui le soulagent sans interrompre la continuité, qui est quelquefois un devoir.
BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 216.
♦ [L'accent est mis sur l'acte de se reposer] Synon. délassement, détente, relâche; anton. fatigue, travail. C'est de la fatigue qu'il vous faut; ne voyez-vous pas que le repos de votre corps nourrit l'activité de votre ame; unique source de tous vos maux? (JOUY, Hermite, t. 4, 1813, p. 178). [L'accent est mis sur le résultat] Synon. bien-être, détente. J'éprouvais cet étrange sentiment de repos parfait et de bienveillance du corps qui accompagne tous les mouvements du réveil quand on ouvre les yeux à la tombée de la nuit (BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 238). [L'accent est mis sur le temps] Synon. loisir, pause. Prendre du repos. M. Littré accepte enfin (...), prend sur ses heures de repos et trouve le temps de composer une biographie d'Auguste Comte (PASTEUR ds Travaux, 1882, p. 426).
Expr. et loc.
Repos absolu. Repos au lit, à la chambre. S'il [l'empereur] se trouvait au contraire surpris au milieu de très grandes fatigues, il se condamnait à vingt-quatre heures de repos absolu (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 226).
Repos forcé. Repos imposé par les circonstances. Après les vacances ou une période de repos forcé, le travail [du danseur] devra être repris progressivement (BOURGAT, Techn. danse, 1959, p. 20).
Aire de repos. Lieu aménagé au bord d'une autoroute pour permettre aux automobilistes de se reposer, de se restaurer. Sur certaines aires de repos seront également présentées des reconstitutions de scènes (...). Ce programme d'animation gigantesque, mais à la mesure de l'espace autoroutier, comblera les cinéphiles (Le Monde loisirs, 10 mai 1986, p. XIII, col. 1).
Cure de repos. Ensemble de soins médicaux, séjour en clinique ou dans un endroit calme où une personne surmenée se repose. Cure de repos en montagne. La voie maritime restera celle du confort, des plaisirs du bord, de la cure de repos, de la trêve dans la vie fiévreuse (M. BENOIST, PETTIER, Transp. mar., 1961, p. 36).
Lit de repos, maison de repos, salle de repos.
Au repos. Dans une position permettant la détente musculaire, avec une activité réduite propre au délassement. La fatigue s'en allait, avec des picotements, de leurs jambes et de leurs bras au repos (R. BAZIN, Blé, 1907, p. 102).
Sans repos. Sans relâche, sans répit. Ils chassaient tous deux d'un bout à l'autre de l'année, sans repos, sans arrêt, sans lassitude (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Loup, 1882, p. 1242). Sans repos ni trêve, sans repos ni cesse, (n'avoir) ni repos ni trêve, ni repos ni cesse. Il s'attacha désormais à mes pas, résolu à ne me laisser ni repos, ni trêve (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 218).
SYNT. Long, court repos; repos (bien) mérité; repos au lit; repos de nuit; heure, jour, moment, mois, période, semaine de repos; ne pas avoir un instant, une minute de repos; goûter un repos bien mérité; se donner du repos; prendre du repos, un peu de repos; avoir besoin de repos; ne s'accorder, ne se laisser aucun repos; prescrire (à un malade) des jours de repos.
2. En partic. Fait d'interrompre un travail professionnel pour se reposer; temps accordé réglementairement ou légalement au cours du temps de travail. Repos annuel, férié; repos du dimanche; avoir repos tel jour; accorder, prendre un repos. Déjà les quarts étaient établis, le roulement de veille et de repos des matelots était amorcé (PEISSON, Parti Liverpool, 1932, p. 37):
2. Et attendu que le dimanche, qui a passé jusqu'ici pour un jour de repos, n'est en réalité qu'un jour de fatigue, puisqu'il est consacré au plaisir... le lundi, consacré à se reposer du dimanche, sera néanmoins payé comme jour de travail...
SARDOU, Rabagas, 1872, II, 5, p. 64.
Repos hebdomadaire. ,,Journée de repos qui doit, obligatoirement, être accordée aux employés ou ouvriers chaque semaine`` (CIDA 1973). En principe, le repos hebdomadaire doit être accordé le dimanche (CIDA 1973).
♦ [P. allus. au récit biblique de la Création (Gen. II, 2) où Dieu se repose après le travail accompli] Le repos du septième jour. Ils se croisent les bras et ils s'installent dans la paix du dimanche. Plus de travail sur la planche. Ils méditent dans le repos du septième jour (NIZAN, Chiens garde, 1932, p. 84).
Le jour du repos. Le dimanche. Il mourut en lisant son journal, un dimanche... — Le jour du repos, comme un bon ouvrier (PESQUIDOUX, Livre raison, 1932, p. 111).
L'âge du repos. La retraite. Les fonctionnaires sont sûrs (...) d'arriver paisiblement, de grade en grade, à l'âge du repos, et de trouver dans leur vieillesse, la pension viagère de la retraite (BARADAT, Organ. préfect., 1907, p. 174).
Fam. [Le suj. désigne un ouvrier, un employé] Être de repos. Être en congé hebdomadaire. Un jour par semaine, M. Laversin était de repos. Il restait alors dans sa chambre et fumait la pipe (DUHAMEL, Notaire Havre, 1933, p. 177).
3. P. méton., au sing. et au plur.
a) Lieu où l'on se repose. La blanche arène, formée de petits cailloux choisis, qui sert de repos aux nymphes (NODIER, Fée Miettes, 1831, p. 149).
En partic. [En montagne] Synon. de replat. Puis, par une marche horizontale d'environ vingt mètres, toujours en taillant, suivre la base d'une paroi rocheuse verticale du Grand Dru pour gagner un petit repos rocheux (R. alpine, nov. 1902, p. 371 ds QUEM. DDL t. 27).
b) Chose, spectacle qui repose. L'eau [d'un canal paisible], chargée d'images familières, sous un rideau de peupliers, guidait les regards jusqu'au repos d'un horizon de moulins et de prés (MAETERL., Vie abeilles, 1901, p. 14). Au fig. Et les jolies scènes d'amour [dans Molière]! Courteline dirait qu'elles encombrent le théâtre de Molière: elles sont d'exquis repos (RENARD, Journal, 1901, p. 637).
c) Pause au cours d'une activité suivie. Je ne pouvais lire le Petit éclaireur que ligne par ligne, et avec des repos, car la lecture était un supplice pour mes yeux (GIRAUDOUX, Suzanne, 1921, p. 161).
d) Personne qui repose. Le repos du guerrier. La femme. Toi tu es le repos du guerrier, du guerrier lâche, de l'embusqué; Notre-Dame des Déserteurs, aie pitié de moi. Je veux dormir-mourir, et pour ça une femme c'est le meilleur système (Chr. ROCHEFORT, Le Repos du guerrier, Paris, 1981 [1958], p. 234).
4. P. anal. État d'inactivité de la nature qui ne produit pas. Culture intensive, par la suppression du repos naturel du sol (jachère), par l'emploi des engrais (R. LALANNE, Alim. hum., 1942, p. 26). V. annuel ex. 4.
5. Vieilli, littér. Sommeil. Le dieu du repos; avoir perdu le repos; troubler le repos de qqn. Ils dorment... et le repos me fuit. Le sommeil n'ose approcher de mes paupières (LA MARTELIÈRE, Robert, 1793, II, 1, p. 13). Ses paupières s'alourdirent, un demi sommeil ferma ses yeux encore humides. C'était plutôt de l'engourdissement qu'un vrai repos (THEURIET, Mariage Gérard, 1875, p. 169).
6. Spécialement
a) ARCHITECTURE
Plate-forme, large marche qui sépare les séries de marches entre deux paliers. Ce grand Hermès bouclé qui ornait une niche, au repos du grand escalier (GREEN, Malfaiteur, 1955, p. 117).
Partie d'un édifice orné qui présente une surface unie reposante pour la vue. Le défaut principal de la décoration architectonique de l'Empire est de ne savoir ménager les repos (VIOLLET-LE-DUC, Archit., 1872, p. 190).
b) ART MILIT. [Commandement militaire impliquant l'abandon de la position rigide du garde-à-vous par un relâchement des bras et un léger écartement des pieds] — Fixe!... repos!... fixe! Les hommes s'exécutaient, scandalisés. D'une voix très sûre, il continua: — Arme sur l'épaule... droite! (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 60). P. méton. Cette position elle-même. Je quittai le garde à vous, je me mis au repos pour répondre (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p. 223).
c) BEAUX-ARTS. Surface plus unie dans une œuvre d'art, un tableau afin que l'œil ne s'y arrête pas. On y vit déborder [sur l'ordre corinthien], au IIIe siècle, cette ornementation sans mesure et sans repos qui caractérise toutes les décadences (Ch. BLANC, Gramm. arts dessin, 1876, p. 192).
d) DICTION, MUS., POÉSIE
Pause dans un discours, une lecture. Je n'ai pas besoin d'ajouter que je conserverais les repos dans le discours, et les signes de ponctuation dans l'écriture (DESTUTT DE TR., Idéol. 2, 1803, p. 415).
,,Cadence suspensive dans le discours musical, généralement sur une harmonie de dominante dans la musique classique`` (Mus. 1976). [Dans un concerto de clarinette] l'orchestre exécute le tutti, qui se terminait par un repos sur l'accord de la dominante (BERLIOZ, Grotesques mus., 1859, p. 42).
Césure située à place fixe dans un vers. (Tout en observant le repos de l'hémistiche), moins souvent qu'André Chénier, mais avant lui, il [Roucher] use des rejets avec une certaine hardiesse (LEMAITRE, Contemp., 1885, p. 85).
C. — Au sing. [P. oppos. à inquiétude, trouble]
1. a) État de quiétude où l'on ne ressent ni trouble, ni agitation. Synon. calme, paix, quiétude, sérénité; anton. inquiétude, trouble. Repos profond, tranquille; repos de l'âme, du cœur; ôter tout repos; ne laisser aucun repos; troubler le repos (de qqn). Cet homme était peu considérable (...): son opposition n'ébranlait pas mon autorité, mais elle troublait mon repos (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 185):
3. ÉLISABETH, sourdement: Toucher, tenir, posséder ce qu'on aime... Quelle paix ce doit être! Quelle évidence! Quel repos! MARIANNE, avec douleur: Eh bien! non, Élisabeth, non! Ce n'est pas vrai: il n'existe pas de certitude, ni d'évidence, ni de repos.
MAURIAC, Mal Aimés, 1945, III, 2, p. 229.
P. méton. Ce qui repose. Obéir! Voilà: obéir. Et c'est un repos pour un homme (SALACROU, Terre ronde, 1938, II, 1, p. 186).
b) Locutions
En repos. Esprit en repos. Oh! mon ami, j'étais en repos; je me résignais; la résignation m'était douce (BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p. 122). Le succès est peu de chose, auprès d'une conscience en repos (VERCORS, Sil. mer, 1942, p. 53).
Laisser qqn en repos. Ne pas tourmenter quelqu'un. Après, tu me laisseras en repos? Tu ne seras plus méchant?... Tu le promets? (BERNSTEIN, Secret, 1913, II, 11, p. 28).
De tout repos
FIN. Qui ne comporte aucun risque ou aléa. Affaire, opération, placement, valeur de tout repos. On ne raconte pas qu'on a sa fortune en valeurs argentines de tout repos pour se trouver ruinée un beau matin par un oncle indélicat! (BOURDET, Sexe faible, 1931, III, p. 464).
Cour. Qui ne donne pas de souci.
[En parlant d'un inanimé] Sans risque. Geste, métier de tout repos. Le quartier n'est pas de tout repos non plus (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p. 250). Le journalisme d'action n'est pas une carrière de tout repos (L. DAUDET, Brév. journ., 1936, p. 160).
[En parlant d'une pers.] Tranquille. Je me retrouvai dans le camp parmi les prisonniers de tout repos (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 353).
2. État de paix dans une collectivité, un pays; absence de troubles politiques, de guerres. Comme désormais il faut bien qu'il m'abandonne entièrement la conduite de la politique étrangère, nous ne pouvons plus avoir de rivalité et notre union est indispensable au repos de la France (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 224). Tout l'univers est en repos, César a fermé le temple de Janus (CLAUDEL, Corona Benignitatis, 1915, p. 396).
Le repos public. Perturber, troubler le repos public. Quelque légitime que soit ma prétention [reprendre un bien volé], je suis un perturbateur du repos public, si je prétends la satisfaire moi-même (A. DE BROGLIE, Diplom. et dr. nouv., 1868, p. 224).
3. RELIG. CATH. État de plénitude, de sérénité de l'âme qui est en union avec Dieu. Cette retraite sera très paisible. Repasser tous mes souvenirs, toute ma vie devant Dieu (...) Goûter le repos avec Dieu (DUPANLOUP, Journal, 1851, p. 135).
En partic. Béatitude éternelle. Prier pour le repos de l'âme de qqn. C'est comme déchue que moi je dois aimer Dieu. Ainsi, j'aurai ou je n'aurai pas le repos éternel, le repos dans son amour (JOUVE, Paulina, 1925, p. 186). La mort d'un chrétien, c'est une perspective radieuse! C'est la paix, la paix du repos, la paix du repos éternel. Que dis-je? C'est bien plus encore! C'est l'épanouissement de la vie (MARTIN DU G., Thib., Mort père, 1929, p. 1264).
4. Vieilli, littér. [À propos de la mort, des défunts] Repos de la mort. Je n'ai plus d'autre desir que celui de m'endormir dans la paix et le repos du tombeau (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 2, 1801, p. 371). En m'éloignant encore une fois de ce lieu d'éternel repos (...), je fis la triste observation, que, dans l'espace d'un an, la mort y avait rassemblé le plus grand géomètre, le plus grand poète (...), dont s'honorât la France (JOUY, Hermite, t. 4, 1813, p. 242).
Champ du repos. Cimetière. V. champ ex. 5.
Troubler le repos d'un mort. Porter atteinte à sa sépulture, à sa mémoire. Des ossements de bœuf semés çà et là témoignaient qu'une victime avait été immolée pour assumer les mauvaises chances qui eussent pu troubler le repos du mort (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 177).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 remanoir en repos « (en parlant d'un pays) être dans une période calme, exempte de troubles » (Roland, éd. J. Bédier, 600); b) ca 1120 (BENEDEIT, St Brendan, éd. I. Short et B. Merrilees, 350: L'espirit en vait en paraïs En grant repos u Deus l'at mis); 1561 repos éternel (J. GRÉVIN, Pastorale ds Théâtre, éd. R. Pinvert, p. 225); c) ca 1160 « action de se reposer (d'une personne) » (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 1435); 2. 1564 « période pendant laquelle une terre n'est pas cultivée » (Indice et rec. universel de tous les mots principaux des livres de la Bible, f ° 291 r °); 3. 1647 phys. « absence de mouvement » (DESCARTES, Principes, 2e part., 25, éd. Adam et Tannery, Œuvres, t. 9, p. 76); 4. a) 1668 « césure, pause indiquée par le sens » (BOILEAU, Art poétique, I, éd. Ch. H. Boudhors, p. 84); b) 1688 mus. « effet produit par une cadence parfaite qui termine une phrase musicale » (MIEGE); 5. 1812 repos! « dans l'armée, commandement indiquant la fin d'un exercice » (MOZIN-BIBER). Déverbal de reposer2. Fréq. abs. littér.:6 361. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 12 343, b) 8 764; XXe s.: a) 7 124, b) 7 538. Bbg. QUEM. DDL t. 21, 27.

repos [ʀ(ə)po] n. m.
ÉTYM. 1080, Chanson de Roland; déverbal de reposer.
A
1 Le fait de se reposer (1. Reposer, II., 2.); interruption de l'activité, du travail.
a Prendre du repos : se reposer. || Accorder, donner un peu de repos à qqn ( Campos).Temps de repos, passé à se reposer. || Se donner un moment de repos (→ Reprendre haleine; et aussi courber, cit. 30). || Une heure, un moment de repos. Délassement, entracte, récréation (→ Harceler, cit. 6). || Un jour de repos. || Repos au cours d'une marche. Halte, pause (supra cit. 1). || Repos du milieu du jour ( Sieste), chez les Turcs. 1. Kief.Spécialt (par rapport à l'activité réglée, au travail dans la société). || Repos dominical, hebdomadaire (1907, in D. D. L.). || Le repos du dimanche, du sabbat. || Repos du samedi soir. Semaine (anglaise). || Repos annuel. Congé, vacance(s). || Utilisation du repos. Loisir. || Prendre un repos bien gagné après une vie de labeur. Retraite.Fam. || Être de repos : ne pas travailler. || Je suis de repos, aujourd'hui. || Jour férié, chômé où l'on est de repos.(Par rapport aux activités individuelles). || Sa convalescence exigeait un repos complet (→ Propice, cit. 3).… de repos. || Cure de repos (→ Cadet, cit. 3). || Maison de repos : lieu (clinique, etc.) où des malades, des personnes surmenées se reposent. || Jour de repos. || Prendre un temps de repos à la campagne (→ Se mettre au vert).Lit de repos. Lit (cit. 23); et aussi canapé, divan, sofa.Spécialt. || Le repos du sommeil. Sommeil; et ci-dessous 5.
1 Il choisit une nuit libérale en pavots :
Chacun était plongé dans un profond repos;
Le maître du logis, les valets, le chien même,
Poules, poulets, chapons, tout dormait.
La Fontaine, Fables, XI, 3.
2 Je ne prends jamais ce qu'il est convenu d'appeler des « vacances ». Mon vrai repos consiste à changer de travail. Quand je pense qu'un homme bien portant, s'il parvient à vivre jusqu'à sa quatre-vingt-dixième année, aura passé trente années pour le moins dans son lit, je ne pense pas au congé, mais à mes tâches infinies.
G. Duhamel, Travail, ô mon seul repos, XXIV.
2.1 Une minute de repos, impatiemment supportée, puis les deux hommes se rejoignent, et l'adversaire cherche Pierre avidement.
Jean Prévost, Plaisir des sports, p. 73.
N'avoir ni repos ni cesse, ni trêve ni repos. || Sans repos ni trêve. Arrêt, relâche, répit (→ Parallèle, cit. 7).
b Durée, temps où l'on se repose. || Un long, un bref repos.
c (1690). Congé, arrêt des activités, du travail; durée de cet arrêt. || Le repos hebdomadaire. || Repos des femmes en couches, des femmes allaitant leur enfant. || La législation sur le repos des femmes, des enfants, des travailleurs des industries insalubres, etc. || Repos compensateur.
d Milit. Séjour d'une unité à l'arrière des lignes, après une période de combat.Surtout dans : au repos. || Ramener, mettre un régiment au repos.
3 C'est dans un nouveau cantonnement que le grand troupeau régulier va, cette fois, au repos. Quel sera ce pays où l'on doit vivre huit jours ?
H. Barbusse, le Feu, I, V.
4 Après une pause d'une heure pour la soupe, ils s'en allèrent par la route (…) et arrivèrent au village où notre régiment était au repos, tout près des lignes.
R. Dorgelès, les Croix de bois, I.
e L'une des positions réglementaires, moins rigide que le garde-à-vous (la jambe gauche légèrement en avant, la main gauche appuyée sur la boucle du ceinturon). || Faire mettre sa section au repos.Interj. (1812). Commandement militaire ordonnant cette position. || À mon commandement… Garde à vous !… Repos !
5 Et je reste debout, face au grand bureau Empire, ne sachant trop s'il vaut mieux garder les talons réunis, le corps bien droit, ou me hancher dans la position du soldat au repos.
G. Duhamel, Salavin, I, I.
2 (V. 1175). a Arrêt du mouvement, de l'activité extérieure (d'un organisme vivant; spécialt, d'un être humain; d'un organe…). Immuabilité, inaction. || Période de repos d'une plante (→ Herbe, cit. 9). || Le repos des muscles, du corps.« La vertu de mon bras se perd dans le repos » (→ Haleine, cit. 24, Molière).
6 Les Indiens croient que le repos et le néant sont le fondement de toutes choses, et la fin où elles aboutissent. Ils regardent donc l'entière inaction comme l'état le plus parfait et l'objet de leurs désirs. Ils donnent au souverain Être le surnom d'immobile. Les Siamois croient que la félicité suprême consiste à n'être point obligé d'animer une machine et de faire agir un corps.
Dans ces pays où la chaleur excessive énerve et accable, le repos est si délicieux et le mouvement si pénible, que ce système de métaphysique paraît naturel (…)
Montesquieu, l'Esprit des lois, XIV, V.
REM. Montesquieu évoque dans ce passage le Nirvâna.
À l'état de repos. || Muscles, corps à l'état de repos (→ Expiration, cit. 1; métabolisme, cit. 1).
Au repos. || Animal au repos (→ Puissance, cit. 13), opposé à en action.
En repos. || Tenir un enfant (cit. 3) en repos ( Immobile, tranquille). || Demeurer (cit. 2) en repos dans une chambre.Fig. || L'entendement une fois exercé à la réflexion ne peut plus rester en repos ( Inactif); → 1. Penser, cit. 1.
b Arrêt du fonctionnement (d'une machine, d'un système).Surtout dans : au repos.
Spécialt. État d'une arme à feu dont le chien n'est pas abattu ni bandé mais maintenu. || Cran de repos : cran qui maintient le chien dans cet état.Mettre un fusil au repos.
Phys. || État de repos; repos : état d'un corps immobile par rapport à un système de référence (→ Indifférent, cit. 2; mouvement, cit. 28).
Masse au repos : masse d'un corps au repos. || Selon la théorie de la relativité, une masse additionnelle, qui dépend de la vitesse du corps, s'ajoute à la masse au repos. || En raison de l'équivalence entre la masse et l'énergie, l'annihilation d'une particule fournit une quantité d'énergie qui dépend de la masse au repos (son produit par le carré de la vitesse de la lumière).
c Période pendant laquelle la terre ne produit pas. Friche, jachère (cit. 2). || Repos hivernal.Dans : || Au repos. || Terres au repos.En repos. || Mettre périodiquement la terre en repos. 1. Reposer (se; 2.); → Extensif, cit. 1
3 (V. 1155). a État (d'une personne) caractérisé par l'absence d'inquiétude, de trouble. Assurance (vieilli), paix (III.), quiétude, tranquillité. || Chercher, trouver le repos. || C'est un inquiet, il ne peut trouver le repos. || Assurer (cit. 10), troubler le repos de qqn.En repos. Vx. || Être en repos. || Être en repos de…, sur… (qqn ou qqch.) : n'avoir aucune inquiétude à son sujet (→ Maman, cit. 1). || « Connaissant votre fidélité, je dormirai en repos de ce côté-là » (→ Courir, cit. 37, Mme de Sévigné).Avoir la conscience en repos (→ aussi Associer, cit. 21).Laisser, ne pas laisser (qqn, qqch.) en repos, laisser en paix, laisser tranquille.
6.1 Laissez donc votre portefeuille en repos.
E. Labiche, le Baron de Fourchevif, 7.
b (1080). État, mouvement de calme.(Dans la maladie, la douleur). || Avoir un moment de repos après une crise aiguë. 1. Calme, répit; rémission.
(Dans les événements). || Période de repos qui succède à une série de crises politiques ou sociales. Accalmie, détente (5.). → Garantie, cit. 4.
c (Dans la nature). || Repos de la nature, des éléments. || Repos de la mer. Bonasse.
7 L'irradiation des étoiles illuminait la surface limpide du bassin. Il dormait dans son lit de pierre (…) Ce repos des eaux et de la maison, cette singulière tranquillité des arbres, me donnaient l'impression que rien à Loselée n'était troublé par ma présence.
H. Bosco, Un rameau de la nuit, p. 222.
4 (1867). De tout repos. (Banque). || Valeur à couverture de tout repos : valeur intégralement garantie. Sûr. || Ce ne sont pas des titres de tout repos ( Aléatoire).Cour. || C'est une situation, une affaire de tout repos, sûre, qui ne donne aucun souci ( Tranquille; sinécure).
8 Que je me reporte en esprit vers mes jeunes années, voilà que je souris d'étonnement en songeant à ce que représentaient, alors, le louis d'or, le « trois-pour-cent », les valeurs dites de tout repos.
G. Duhamel, Manuel du protestataire, III.
5 (1530). Vx. Sommeil.Fig., littér. || Le repos de la mort, de la tombe. Sommeil (fig.).Troubler le repos des morts, violer leur tombe; insulter à leur mémoire.Vx, poét. || Le champ du repos. Cimetière.(Relig.). || Le repos éternel : l'état de béatitude des âmes qui sont au ciel. || « Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel » ( Requiem). || Prier pour le repos de l'âme des défunts.Allus. littér. || « Par les ombres myrteux, je prendrai mon repos » (→ Fantôme, cit. 1, Ronsard).
B Par métonymie.
1 (XIIe). Vx. Lieu de repos.
2 (1534). Petit palier entre deux marches d'escalier.Par analogie :
9 Heureusement qu'il y a des paliers, il y a des repos par moment dans ces pentes; et un de ces paliers était venu dont Munier profita pour laisser souffler sa bête et pour souffler soi-même un peu.
C.-F. Ramuz, la Grande Peur…, VI.
3 Mus. Endroit d'une mélodie où se termine une phrase musicale (→ Ponctuer, cit. 3).
(1690). Pause rythmique ou syntaxique dans un texte. 2. Coupe (C).Vx. || Repos dans un vers. Césure (→ Hémistiche, cit. 1 et 2).
4 (1677). Peint. Chacune des parties d'un tableau où les détails sont moins marqués, où les lumières sont moins vives et qui mettent en valeur par contraste le sujet principal. || Les accents et les repos.(1765). Archit. Surface sans ornement entre des parties ornées.
CONTR. Travail. — Ouvrage. — Concentration, contention, effort. — Fatigue, lassitude. — Activité, exercice, mouvement. — Agitation, alarme, animation, inquiétude, trouble.

Encyclopédie Universelle. 2012.