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poste

1. poste [ pɔst ] n. f.
XIIe; subst. verb. de pondre « poser, établir », en a. franç. ; lat. ponere
1Mar. Position, place, dans l'expr.À POSTE : en place. Mettre l'ancre à poste, à sa place.
Astronaut. Mise à poste d'un satellite géostationnaire : envoi d'un satellite vers la position qui lui a été assignée.
2(1414; vx depuis le XVIIIe) Fig. À la poste de qqn, à sa convenance, à sa disposition. « trouver sitôt un médecin à ma poste » (Molière).
poste 2. poste [ pɔst ] n. f.
• 1480 « courrier du roi » et « relais de chevaux »; it. posta, de porre « poser »; lat. ponere
1Anciennt Relais de chevaux, placé sur les routes de distance en distance, afin d'assurer le transport des voyageurs et du courrier. Chevaux de poste. Postillons d'une chaise de poste. « le maître de poste vint lui dire qu'il n'y avait pas de chevaux » (Stendhal).
Par ext. Distance d'un relais à l'autre. étape. « Je dois faire aujourd'hui vingt postes sans manquer » (La Fontaine). Loc. Vx ou littér. Courir la poste : aller très rapidement. Inutile de courir la poste !
2(XVIIe poste aux lettres) Service d'acheminement et de distribution du courrier. « J'ai appris que la poste de Senlis avait mis dix-sept heures pour vous transmettre une lettre » (Nerval).
(depuis la IIIe République) Administration publique (Postes et Télécommunications : P. et T.) placée sous l'autorité d'un ministre, ayant le monopole du transport des lettres (quel que soit leur poids), des papiers d'affaires (n'excédant pas 1 kg), et des télécommunications, acheminant des colis postaux, des imprimés et se chargeant d'opérations financières et bancaires. Levée, tri, expédition, distribution du courrier par la poste. Bureau de poste. Receveur des postes. Agent, employé des postes. 1. facteur, postier, préposé. Poste aérienne. Poste aux armées ( vaguemestre) . Envoyer, expédier un colis par la poste. Calendrier des postes, distribué chaque année par l'administration des Postes. Le cachet de la poste fait foi (de la date).Paquet-poste. Timbre-poste. Mandat-poste.
3(1655) Bureau de poste. Les guichets de la poste. La grande poste : le bureau central. Mettre une lettre à la poste, dans la boîte du bureau, ou dans une boîte à lettres publique. — Passer comme une lettre à la poste. Poste restante.
poste 3. poste [ pɔst ] n. m.
• 1500; it. posto, de posta 2. poste
I
1Lieu où un soldat, un corps de troupes se trouve placé par ordre supérieur, en vue d'une opération militaire. Occuper, garder, défendre, quitter, abandonner, déserter son poste. Être à son poste. Poste avancé, dangereux. avant-poste; antenne. Poste de combat. Poste de commandement, où se tient un chef pendant le combat. ⇒ 1. P. C. Poste d'observation. observatoire (2o). Poste de surveillance.
Loc. Fig. Être, rester à son poste, là où le devoir l'exige, par ext. là où l'on est. « le chat restait immobile à son poste, comme une sentinelle » (Gautier). Fam. Être fidèle, solide au poste.
2Par ext. Groupe de soldats, corps de troupes placé en ce lieu. « La légion rentrait après avoir installé quelques petits postes le long de l'oued » (Mac Orlan). Doubler, relever un poste. Chef de poste.
Spécialt Poste de police, de garde : corps de garde à l'entrée d'une caserne, d'un camp. — Par anal. Tout corps de garde; local où il est installé. Poste de gardiens de la paix, de douaniers (ou de douane), de pompiers ( caserne) .
3 ♦ POSTE DE POLICE ou POSTE : corps de garde ou antenne d'un commissariat de police; local où il est installé. Conduire un manifestant au poste. Passer la nuit au poste. « nous réussissions à ne pas coucher au poste » (Loti).
II
1(1664) Emploi auquel on est nommé dans une hiérarchie; lieu où l'on exerce. charge, fonction, place. « Chaque fois qu'un des postes importants du ministère venait à être confié à un jurisconsulte de talent » (Giraudoux). Poste vacant. Occuper un poste clé, à responsabilités. Être nommé à un poste, au poste de directeur commercial. Rejoindre, quitter son poste. Être titulaire de son poste. Diplomate, journaliste en poste à Washington.
2(1812) Techn. Durée de travail pendant laquelle une équipe est en fonction; cette équipe. 2. quart. « Trois ouvriers y travaillent [à une presse] à raison de trois postes de huit heures par jour » (Vailland)(cf. Travail posté).
III
1Emplacement affecté à un usage particulier. Poste de secours. Poste de contrôle (douane).
N. m. POSTE-FRONTIÈRE : point de passage obligatoire, à la frontière de deux pays, où s'exerce le contrôle douanier. Des postes-frontières. Mar. Poste de pêche.
2Emplacement aménagé pour recevoir des appareils, des dispositifs, etc., destinés à un usage particulier. Poste d'aiguillage, de pilotage, de ravitaillement. Mar. Poste d'équipage, de tir, de commandement. Astronaut. Poste de lancement : local protégé d'où sont dirigées les opérations relatives au lancement d'un véhicule spatial. — « Une route sillonnée d'autos, bordée de postes d'essence » (Sarraute). Poste à essence. distributeur, 2. pompe, station-service. Poste d'incendie. Poste d'eau.
Ensemble de ces appareils. Réparer un poste d'incendie.
3 ♦ POSTE DE TRAVAIL : emplacement où s'effectue une phase d'un travail; équipement (appareils, instruments...) situé sur cet emplacement, nécessaire à l'accomplissement de ce travail. Poste de travail informatique. station.
4Spécialt Poste émetteur (radio).
Cour. Appareil récepteur (de radio, de télévision). 2. radio, télévision. Poste de radio à modulation de fréquence. Poste de télévision à grand écran. Absolt Ouvrir, fermer, allumer, éteindre le poste. Poste portatif.
IV(1812)
1Comptab. Chacune des opérations inscrites dans un livre de comptabilité.
2Subdivision d'un titre, d'un chapitre dans un document comptable ou financier. Poste budgétaire. Poste de la balance des paiements.
3Les postes de l'indice des prix. 2. item.

Poste locaux d'un commissariat de police ou antenne d'un commissariat.

poste
n. f.
d1./d La Poste: administration chargée d'acheminer le courrier.
|| Fig., Fam. Passer comme une lettre à la poste, très facilement.
d2./d Bureau de l'administration postale ouvert au public. Aller à la poste. Syn. (Québec) malle.
|| Poste restante: service permettant le retrait du courrier à un bureau de poste au lieu de le recevoir à domicile. écrire poste restante.
d3./d (Suisse) Car postal, transportant également des voyageurs. Prendre la dernière poste.
————————
poste
n. m.
rI./r Fonction à laquelle on est nommé; lieu où on l'exerce. Obtenir, occuper un poste dans l'Administration.
rII./r
d1./d Lieu où un soldat, une unité reçoit l'ordre de se trouver en vue d'une opération militaire. Abandon de poste. être à son poste.
Poste de commandement (abrév.: P.C.), où se trouve un chef, un état-major, pendant le combat.
Fig., Fam. Fidèle au poste: qui ne manque pas à ses obligations.
|| Ensemble des soldats qui occupent un poste.
|| Poste de police: corps de garde à l'entrée d'une caserne, d'un camp militaire.
d2./d Poste de police ou, absol., poste: corps de garde où des agents de police assurent une permanence.
rIII/r Emplacement réservé à un usage déterminé.
d1./d Endroit où sont rassemblés différents appareils concourant à remplir une même fonction. Poste d'aiguillage. Poste de pilotage d'un avion.
d2./d TECH Poste de travail: emplacement où est effectuée une tâche entrant dans une séquence d'opérations.
Durée du travail à un tel emplacement. Ouvriers qui se relaient par postes de huit heures.
d3./d MAR Poste à quai d'un navire: emplacement le long d'un quai où ce navire peut s'amarrer.
|| Poste d'équipage: partie d'un navire où loge l'équipage.
d4./d COMPTA Chapitre d'un budget. Affecter de nouveaux crédits à un poste.
rIV./r
d1./d Appareil de radio, de télévision. Poste émetteur. Allumer le poste.
d2./d Chacun des appareils, chacune des lignes que compte une installation téléphonique intérieure.

I.
⇒POSTE1, subst. fém.
A. —1. HIST. DES TRANSP. Chacun des relais de chevaux placés le long d'une grande route, afin d'assurer le transport des voyageurs ainsi que l'acheminement du courrier et permettant aux voyageurs de faire étape. Poste (aux chevaux); maître, maîtresse de poste (v. maître1 II A 1 b); chaise de poste (v. chaise B 8); chevaux de poste; courrier de poste (v. courrier II A 1). Afin de n'être pas poursuivi, il fit couper de poste en poste les jarrets des chevaux dont il s'étoit servi (CHATEAUBR., Ét. ou Disc. hist., t.1, 1831, p.214). Tapin: Il est sur la route de Flandre. Dubois: Bravo! celle où les postes sont le mieux servies (DUMAS père, Fille du régent, 1846, IV, 2, p.235):
1. Une voiture de poste, qui avait conduit aux eaux les demoiselles Manescau, nous prend à huit heures et demie du soir, bien séchés, et nous met à onze heures et demie à Pau.
MICHELET, Journal, 1835, p.192.
En compos. Malle-poste.
P. méton.
a) Distance entre deux relais; unité de distance équivalant à deux lieues. Courir trois postes sur le même cheval. Il y a six postes, poste et demie, double poste, tant de postes d'une telle ville à telle autre (Ac.). Rien de bien remarquable jusqu'à Auxerre. Une poste après cette dernière ville, commence le vilain pays dont m'a parlé Mme de B. (CHATEAUBR., Corresp., t.1, 1803, p.91). [Quoique vieux] il voulut courir quelques postes à franc étrier (PICARD, Avent. E. de Senneville, 1813, p.130).
b) Moyen de locomotion (voiture équipée de chevaux) assurant l'acheminement du courrier et le transport des voyageurs. Aller en poste. Il voulait prendre la poste dès le soir même pour Paris (SAND, Mauprat, 1837, p.340). Il y a longtemps qu'on ne t'a vu, Parisien! (...) tu arrives à cette heure-ci? —Par la poste. —Et pas trop vite! (NERVAL, Filles feu, Sylvie, 1854, p.610). J'aime cette fille. Sachez, l'abbé, que je l'emmène en poste avec nous (A. FRANCE, Rôtisserie, 1893, p.255).
Loc. adv., p.anal., vx. (Aller) (d')un train de poste. Très vite. Tous des braves gens, qui eux aussi pensent à réveillonner, ne sont pas fâchés que la messe aille ce train de poste (A. DAUDET, Lettres moulin, 1869, p.174). Elle prend le volume et lit en écolière, en pensionnaire, sans nuance et d'un train de poste (LABICHE, Cigale chez fourmis, 1876, VIII, p.229).
c) Courrier qui porte les lettres. La poste va partir. Lisez ma lettre à M. de Ch... Je ne puis lui écrire parce que la poste part (Mme DE CHATEAUBR., Mém. et lettres, 1847, p.222). L'aubergiste (...) perd la tête comme si, tous les jours à la même heure, la poste ne passait pas (A. DAUDET, Tartarin Alpes, 1885, p.117).
2. Vx ou littér. Courir la poste. V. courir II A 2 a.
B.En partic.
1. a) HIST. DES POSTES. Poste (aux lettres). Service d'acheminement du courrier avant la IIIe République. Le sultan Nour-Eddin créa, en 1167, un service de poste par pigeons-voyageurs, reliant Bagdad à toutes les villes principales de l'empire de Syrie (LEDIEU, CADIAT, Nouv. matér. nav., 1899, p.444). La poste aux lettres, perfectionnée par Richelieu, devient rapidement une source de revenu appréciable pour le roi qui en confie l'exploitation à un fermier général en 1672 (Admin. P. et T., 1964, p.4).
b) Au plur. Administration publique dont le service principal est l'acheminement et la distribution du courrier, des télégrammes et mandats, de la tenue de comptes d'épargne. Administration des Postes, Télégraphes, Téléphones (vieilli), des Postes, Télégraphes et Télécommunications (vieilli), des Postes et Télécommunications (vieilli), des Postes, Télécommunications et Télédiffusion (abrév. P.T.T.).
P. ell.
Les Postes ou fam. la poste. Administration de ce service. Bureau de poste; aller à la poste; agent, employé, dame, demoiselle des Postes, de la poste; facteur, receveur, almanach, calendrier des Postes. Il a retenu la receveuse des postes à l'extrême bord de l'adultère (MAURIAC, Baiser Lépreux, 1922, p.164). L'Administration des P.T.T. délivre des chèques postaux de voyage de sommes fixes, payables à vue dans les bureaux de poste (Le Figaro, 19-20 janv. 1952, p.4, col. 8).
La Poste. Le service postal. Cachet, date de la poste; envoyer, expédier par la poste un colis, un mandat. Les frais de poste me sont payés (PROD'HOMME, Symph. Beethoven, 1921, p.285).
Mettre (une lettre) à la poste. Faire partir (du courrier) par ce service, envoyer, expédier, soit à un bureau de poste, soit dans une boîte aux lettres de la Poste. Synon. poster1. Retard du manuscrit. J'ai mis le gros paquet à la poste chargé le 29. Il est parti le 30 au matin. Il a dû arriver, sauf retard de mer, le 1er février (HUGO, Corresp., 1862, p.372). J'ai écrit une petite carte pour ma soeur... Tu seras gentil de la mettre à la poste (SIMENON, Vac. Maigret, 1948, p.12).
Au fig. Passer comme une lettre à la poste. V. lettre III A 1 loc.
Poste aérienne. Service de l'Administration des Postes créé en 1918, chargé de la transmission du courrier par avion (d'apr. GDEL).
Absol., p.méton., rare. En 1926 (...) comme jeune pilote de ligne à la société Latécoère qui assura, avant l'aéropostale, puis Air France, la liaison Toulouse-Dakar. (...) je subissais le noviciat que les jeunes y subissaient avant d'avoir l'honneur de piloter la poste (SAINT-EXUP., Terre hommes, 1939, p.141).
Poste aux armées, Service de la poste aux armées. ,,Service chargé, en liaison avec les administrations postales civiles françaises et étrangères, et, le cas échéant, les organismes postaux militaires étrangers et internationaux, du dépôt, de l'acheminement et de la distribution du courrier à destination ou en provenance des armées, des opérations postales télégraphiques, financières et d'épargne autorisées en faveur des armées, des opérations de trésorerie dans les territoires ou garnisons dépourvus de payeurs aux armées, de la desserte postale des militaires à l'étranger, dans le cadre des accords internationaux`` (GDEL).
Poste navale (hist.). ,,Service qui était chargé de l'exécution du service postal de la marine et de toutes autres opérations postales courantes`` (GDEL).
2. P. méton.
a) La poste aux lettres (vx), bureau de poste et p.ell. la poste. Bureau de l'administration des Postes d'une commune ou d'un quartier, ouvert au public pour les différents services qu'il offre. Aller à la poste; jours et heures d'ouverture de la poste. La poste aux lettres n'est qu'à dix minutes (A. DAUDET, Tartarin Alpes, 1885, p.148). La lettre écrite, je m'habillai en hâte et courus d'un trait à la poste (VERLAINE, OEuvres compl., t.5, Confess., 1895, p.124). V. infra ex. 2.
La grande poste (fam.). Le bureau central d'une agglomération ou d'une commune. C'est pourquoi le matin, avant même d'aller au siège central de chez Scabelli, vous êtes passé à la grande poste envoyer un télégramme (BUTOR, Modif., 1957, p.100).
b) Poste restante. Service d'un bureau de poste permettant à un particulier de retirer son courrier à un guichet en dehors de son domicile; p.méton., guichet où a lieu ce service; suscription sur le courrier. Écrire à qqn dans telle ville poste restante; se faire adresser, retirer du courrier dans telle ville poste restante; passer, se présenter à la poste restante (pour qqn); employé de la poste restante. Je retournai le papier après l'avoir lu, et je vis sur l'adresse: «À M. Henri Smith, à N., poste restante (MUSSET, Confess. enf. s., 1836, p.372). Voulez-vous prendre mon passeport et aller demander à la poste restante s'il y a des lettres pour moi? Mon père et ma soeur ont dû m'écrire à Paris (DUMAS fils, Dame Cam., 1848, p.52):
2. Il lui arrivait de porter des lettres à divers bureaux de poste éloignés, ou de s'en faire adresser, sous initiales, poste restante, pour déjouer un contrôle possible.
ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p.83.
c) En compos. Mandat-poste. V. mandat.
C.ARCHIT., surtout au plur. Ornements, moulures en volutes rappelant des vagues déferlantes. (Dict. XIXe et XXes.).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. [1298 poste de chevaus expr. trad. de l'ital., cf. FEW t.9, p.168a, note 44 (Marco Polo, éd. L. F. Benedetto, chap.99, p.95, 9)] 1480 «ensemble des coursiers à cheval chargés du transport des lettres» (LOUIS XI, lettre 29 oct., éd. J. Vaesen et E. Charavay, t.8, p.291; cf. E. VAILLÉ, Hist. gén. des postes fr., t.2, 1949, pp.24-25); id. «chacun des relais de chevaux et de coursiers à cheval établis sur le parcours de ceux qui transportaient les lettres» (doc. 29 oct. ds E. VAILLÉ, op. cit., pp.25-26); 1495-96 chevaulx de poste (A. N. KK., f° 52 v° ds GDF. Compl.); 1497-98 au fig. en poste «très vite» [c'est-à-dire à l'allure des chevaucheurs de la poste] (COMMYNES, Mém., éd. J. Calmette, t.3, p.36); 1522 id. courir la poste «aller très vite» (BRIÇONNET, lettre à Marguerite d'Angoulême, 6 mars, éd. Chr. Martineau et M. Veissière, t.1, p.191); av. 1559 prendre la poste(M. DU BELLAY, Mém., éd. 1572, l. VIII, f° 272 v° ds GDF. Compl.); 2. 1655 «local, bureau où se font les opérations postales» (MOLIÈRE, L'Estourdy, III, 2, éd. R. Bray, p.97); 1793 poste restante (Mme DE STAËL, Corresp. gén., t.2, p.524 ds QUEM. DDL t.12); 1869 «administration publique pour le transport des lettres» (LITTRÉ]; 3. 1676 archit. au plur. (FÉLIBIEN, p.38). Empr. à l'ital. posta «place destinée à chaque cheval dans l'écurie» (dep. le XVes.), puis «relais de chevaux pour voitures et courriers» (XVIes. d'apr. DEI; le mot devait cependant être beaucoup plus anc. en ital., cf. Marco Polo supra et citat. lat. du Milanais F. M. Visconti ds FEW t.9, p.168, note 44), part. fém. subst. de porre «placer, poser», du lat. ponere «id.». Bbg. QUEM. DDL t.10.
II.
⇒POSTE2, subst. masc.
I. A. —Place, position assignée à une ou plusieurs personnes.
1. a) DÉF. Position assignée à un militaire en vue d'une mission précise, par ordre supérieur. Occuper, garder, quitter, abandonner, défendre, déserter son poste; poste avancé, dangereux, périlleux; poste de combat, de commandement, d'écoute, de garde, d'honneur, d'observation, de surveillance. Un de ces hommes droits (...) bons à mourir l'arme au bras dans le poste qui leur serait assigné (BALZAC, Lys, 1836, p.50).
b) Lieu aménagé pour qu'un militaire ou une unité y soit placé(e). Poste de commandement (abrév. P.C.), de commande, d'écoute, d'observation; poste central (mar. milit.); à vos postes (mar. milit.); poste avancé. Les colonies romaines ne sont que des postes militaires (TAINE, Philos. art, t.2, 1865, p.113). La sèche Marsal, jadis poste romain et hier poste français, peut être dite une guérite militaire (BARRÈS, Serv. All., 1905, p.10).
Loc. verb.
Être, rester à son poste (au fig.). Se trouver où le devoir l'exige; p.ext., se trouver là où l'on a été placé:
1. Les domestiques étaient à leurs postes; le père Jacques à la grille d'entrée, Mattoni à la poterne du jardinier et les Bernier dans la tour carrée, devant la porte de l'appartement de M. et de Mme Darzac.
G. LEROUX, Parfum, 1908, p.74.
Fam. Être fidèle, solide au poste. V. fidèle I A 2 b .
Pop. Être solide au poste. Être vigoureux, robuste. P. métaph. Allons, je sais que vous avez L'égoïsme solide au poste (LAFORGUE, Poés., 1887, p.38).
Déserter son poste. V. déserter A 2.
P. anal.
♦Endroit où le(s) chasseur(s) se place(nt) pour guetter le gibier. Depuis l'aube, les chiens donnaient sur un solitaire; lui-même, voilà une heure qu'il était à son troisième poste, sous les hêtres (TOULET, J. fille verte, 1918, p.195).
Poste d'observation. Lieu qui permet à quelqu'un d'observer sans être vu. Il vit (...) dans le cadre de la fenêtre voisine (...) qu'un grand remue-ménage se faisait dans l'appartement (...) Remi (...) ne quitta pas son poste d'observation et surveilla (A. FRANCE, Chat maigre, 1879, p.267).
2. P. méton. Ensemble des militaires, corps de troupes placé en ce lieu. Installer des postes; doubler, relever un poste; chef de poste. Les postes étaient doublés dans tout le château fort (HUGO, Han d'Isl., 1823, p.524). Tous les postes de la garde nationale ont été relevés, ceux des Tuileries par des Suisses, ceux de l'intérieur de la ville par de la gendarmerie (DELÉCLUZE, Journal, 1827, p.449).
3. Poste (de police, de garde). Corps de garde placé à l'entrée d'une caserne, d'un camp. La première chose qui me frappa fut la contenance calme de nos vieux grenadiers de la garde, placés au poste d'entrée (VIGNY, Serv. et grand. milit., 1835, p.115). Si tous les citoyens valides devaient à la fonction de police seulement le quart du temps qu'ils sacrifient à la défense nationale, il y aurait partout des postes de vigilance, aussitôt triplés à la première alerte par les hommes de réserve (ALAIN, Propos, 1921, p.272).
P. anal. Corps de garde quelconque. Poste de gardiens de la paix, de douaniers; poste d'un ministère, d'une mairie. [Il laisse tomber son portefeuille dans la fosse commune] Il courut au poste des pompiers, et revint avec un sapeur qui plongea, et, dans l'abîme, alla repêcher la serviette (VALLÈS, Réfract., 1865, p.75). Après quoi, il [l'officier] s'en retourna déjeuner sur sa frégate, laissant un poste en armes pour garder le Gouverneur (A. DAUDET, Port-Tarascon, 1890, p.221).
B.Poste (de police). Corps de garde d'un commissariat de police dans une ville; p.méton., local, bâtiment où il est installé et où il assure une permanence. Poste central, postes d'une circonscription; conduire qqn au poste; passer la nuit au poste. Le mari ne veut pas que sa femme aille là-bas (...) si on ne la laisse pas entrer, elle va crier, tempêter, qui sait? peut-être se faire mettre au poste (A. DAUDET, Jack, t.2, 1876, p.355). Le compositeur Palestrier blafard, le nez mauve, joue le poivrot qu'on a oublié la nuit au poste (COLETTE, Music-hall, 1913, p.22).
II. A. —1. Fonction précise, emploi professionnel qu'occupe une personne dans une administration, une entreprise. Synon. charge, emploi, fonction, place. Poste administratif, ministériel; poste de responsabilité, de terrain; poste clef; poste élevé, évolutif, subalterne; poste budgétaire, fixe, vacant, à mi-temps, à plein temps; poste d'instituteur, de professeur; être installé, nommé sur le poste de...; obtenir, occuper un poste; rejoindre, quitter, abandonner, changer de poste; être titulaire d'un poste; vacance de poste; compression de postes. Un colonel de la Garde impériale, poste qui comportait le grade de général de brigade, était certes un des plus beaux partis de l'armée (BALZAC, Paix mén., 1830, p.338):
2. Afin d'augmenter nos revenus, j'interromps mes chers travaux scientifiques et je pose ma candidature à un poste de magistrat, soit à Angers, soit à Laval, soit à Segré...
H. BAZIN, Vipère, 1948, p.270.
Poste de confiance. V. confiance A 1.
Poste (de travail). ,,Centre d'activités ou ensemble de tâches et de responsabilités qui, lorsqu'y sont adjoints les moyens adéquats, constitue le travail régulier d'un emploi. Poste fonctionnel (...) Poste opérationnel`` (TÉZENAS 1972); p.méton., espace aménagé à cet effet; en partic., chacun de ces ,,espaces aménagés rationnellement à la suite d'expérimentations, en vue d'éliminer les gestes inutiles ou fatigants dans un travail répété`` (CIDA 1973).
2. P. méton. Lieu (ville, établissement) où s'exerce cette fonction. Changer de poste. La date de mon mariage était fixée au 15 mai et il ne devait rejoindre son poste que dans les premiers jours de juin (A. FRANCE, Balth., Fille Lil., 1889, p.86). Le diplomate était mobilisé à Paris, à son poste du quai d'Orsay (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p.769).
B. —Division de la journée du travail dans une usine, dans une mine. Poste du matin, du soir, de nuit; postes de huit heures. [Les mineurs] sont dans l'eau (...) par moments jusqu'à la ceinture. Ces passeurs de niveau font des postes de quatre heures (HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Exploitation mines, 1905, p.809).
Travail par poste. ,,Synonyme de travail par équipe. Dans un travail en trois équipes (3 x 8), la durée de chaque poste est de 8 heures`` (GING.-LAURET 1982). Synon. travail posté (v. poster2 C).
III. A. —Emplacement affecté à un usage professionnel particulier. Poste de (contrôle à la) douane; poste de garde (dans un établissement); poste de secours. Le train (...) s'arrêtait à toutes les haltes, parfois même aux postes des gardes-barrières (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p.80). Même les bâtiments de la gare, le poste d'aiguillage, les citernes empruntaient à l'aurore de la nouveauté, de l'audace (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p.66).
MAR., AÉRON.
♦Partie d'un bâtiment affecté à un usage particulier. Poste de tir, de commande, d'appareillage, d'équipage, de manoeuvre, de mouillage, d'observation, des seconds-maîtres, des malades; poste central. Les boeufs destinés à la boucherie, groupés sur le pont, entre les cuisines et le poste d'équipage, dressaient leur tête obtuse (MILLE, Barnavaux, 1908, p.270).
Poste (à quai). Emplacement aménagé le long d'un quai pour l'amarrage d'un bâtiment. Navire amarré au poste no 3 de tel quai (d'apr. LE CLÈRE 1960). Déjà les amarres de poste avaient été larguées (MAUPASS., Sur l'eau, 1888, p.242). V. aussi poste (à) pour étymologie.
B. —1. Emplacement, local aménagé pour recevoir des installations complexes destinées à un usage particulier. Poste d'aiguillage, de pilotage; poste de conduite (d'un engin); poste de contrôle (d'un poste d'essence). [On établit des locomotives] dissymétriques avec le poste de wattman à un bout, avec ou sans cabine (HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Exploitation mines, 1905 p.778). On avait garé le train pour deux heures devant un dépôt de machines, et les hommes (...) bâillaient, les yeux fixés sur les lumières des disques et d'un poste d'aiguilleur (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p.84).
2. Dispositif, station de ravitaillement de certaines substances. Poste à/d'essence; poste d'eau. Pacages où l'on s'attend à voir des troupeaux. Arrêt devant un poste à bois (GIDE, Voy. congo, 1927, p. 698).
3. P. méton. Ensemble de ces appareillages. Poste d'incendie; poste de projection, de prise de vue(s) (cin.). En bas [étaient] le magasin des accessoires [du théâtre] et le poste des pompiers (ZOLA, Nana, 1880, p.1262). Il avait eu à déménager en vitesse son poste de secours, sous un violent bombardement (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p.832).
4. En partic. Appareil, dispositif.
a) RADIO, TÉLÉCOMM. Poste de T.S.F., radiophonique, de radio, de téléphone, de télévision; poste récepteur. Dans chaque circonscription radiophonique doit fonctionner, sur la longueur d'onde résultant des accords internationaux, un poste émetteur régional du réseau d'intérêt national (Annuaire radio, 1933, p.24).
Poste récepteur, vieilli et p.ell., poste, dans la lang. usuelle. Appareil récepteur accessible dans le commerce. Poste à galène, à transistors, à modulation de fréquence, de télévision; poste autoradio; poste brouillé; ouvrir, fermer, éteindre le poste; tourner le bouton du poste. Il (...) faisait fonctionner le «poste» afin que les locataires eussent leur concert (DABIT, Hôtel Nord, 1929, p.212). Le poste récepteur de T.S.F. si modeste soit-il est devenu le compagnon coutumier d'un très grand nombre de foyers (Vocab. radioph., 1933-52).
Poste émetteur, vieilli et p.ell., absol. ,,Station de radiodiffusion`` (Presse 1981).
b) TÉLÉPH., TÉLÉCOMM. Appareil, prise d'écoute intérieure d'une ligne, d'une installation intérieure (à l'exception des cabines téléphoniques publiques). Poste libre, occupé, parallèle; poste téléphonique; poste numéro x. Un coup de téléphone (le poste de l'hôpital fonctionne encore) avertit les Ragu que Mme Sparrow ne pourra venir (GIDE, Journal, 1943, p.161).
Poste de télégraphie sans fil.
c) INFORMAT. Poste terminal; poste d'interrogation.
IV. A.COMPTAB. Chapitre d'un compte; chacune des opérations inscrite dans un livre de comptabilité. (Dict. XXes.).
B.DR. FINANCIER. Poste budgétaire. Article du budget consacré à une catégorie spécifique de dépenses (Dict. XXes.).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1636 «endroit où est placé un militaire ou une petite unité pour y exercer une mission de surveillance, de renseignement ou de combat» (MONET); id. p.ext. «ensemble des soldats qui occupent ce lieu et remplissent cette mission» (ibid.:Trois Postes, chacun de cinquante hommes, logés sur le passage, ont arreté vint mille hommes de l'ennemi); 2. 1778 p.anal. «endroit où l'on se place pour attendre le gibier» (LE VERRIER DE LA COUTERIE, Venerie Normande, p.483); 1879 poste d'observation (FRANCE, Chat maigre, p.267). B. 1. a) Ca 1663 «emploi professionnel assigné à quelqu'un dans un lieu donné» (SCARRON, Le Roman comique, 3e part. [rédigée apr. la mort de Scarron], éd. E. Magne, p.306); b) 1889 «lieu où s'exerce une activité professionnelle» (FRANCE, Balth., Fille Lil., p.86); 2. 1812 «division des vingt-quatre heures d'une journée en périodes de travail» (MOZIN-BIBER). C. 1. 1812 comptab. «chapitre d'un compte» (ibid.); 2. 1962 dr. financier «grande division du budget» (ROB.). D. 1. «lieu, local où se rassemblent des personnes chargées d'une mission de protection ou de surveillance» a) 1863 poste de douane (RENAN, Vie Jésus, p.371); b) 1865 poste de pompiers (VALLÈS, Réfract., p.75); c) id. poste désigne le poste de police (ID., ibid., p.48); 2. 1903 mar. poste d'amarrage (Nouv. Lar. ill.); 3. 1923 «lieu où se trouve l'installation nécessaire à l'exécution d'une technique particulière» (SAILLARD, Betterave, t.2, p.307). E. 1. 1890 «dispositif, installation distributrice» (SER, Phys. industr., p.509); 2. 1902 poste de télégraphie sans fil (TURPAIN, Applic. prat. ondes électr., p.147). Empr. à l'ital. posto, att. au sens A 1 dep. la 2e moitié du XVIes. (B. DAVANZATI), également «lieu, endroit en général» (fin XVIes., C. BARTOLI ds TOMM.-BELL.), part. passé subst. de porre «placer» (cf. poste (à)). Bbg. QUEM. DDL t.8, 9.

1. poste [pɔst] n. f.
ÉTYM. XIIe, « position »; subst. verb. de pondre « poser, établir », en anc. franç.; du lat. ponere.
1 Mar. Position, place, dans l'expr. à poste : en place. || « Un objet est à poste lorsqu'il ne doit pas bouger de l'endroit où on l'a placé » (Gruss). || Mettre l'ancre à poste, en la caponnant, en la traversant et en la saisissant fortement pour la mer.
2 (1414; vx depuis le XVIIIe). Fig. À la poste de quelqu'un, à sa convenance, à sa disposition. || À poste : à souhait, à dessein.
0 (…) le moyen de trouver sitôt un médecin à ma poste (…)
Molière, le Médecin volant, 1.
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2. poste [pɔst] n. f.
ÉTYM. 1480, « courrier, messager du roi », et « relais de chevaux »; ital. posta, p. p. subst. au fém. de porre « poser »; du lat. ponere.
1 Anciennt. Relais de chevaux, placé sur les routes de distance en distance, afin d'assurer le transport des voyageurs (à cheval ou en voiture) et du courrier. || S'arrêter à chaque poste. — ☑ Loc. De poste. || Chevaux de poste (→ Accomplir, cit. 3). || Chaise de poste. || Postillons d'une chaise de poste (→ Arriver, cit. 16). || Maître de poste.Par ext. Distance d'un relais à l'autre. Étape (cit. 2). || « Je dois faire aujourd'hui vingt postes sans manquer » (cit. 47, La Fontaine).(Dans les loc.). Manière de voyager, en utilisant les chaises de poste. || Aller, voyager, partir en poste (→ Honnêteté, cit. 15).Vx ou littér. Courir la poste (→ Grassement, cit. 2) : aller très rapidement. Fig. Courir. || En poste : très rapidement (→ Panier, cit. 9).« Se dit de la diligence qui fait le courrier, du courrier même et des paquets qui viennent par cette voie » (Furetière). || Lettres arrivées par la poste. || Jours de poste, où passe la poste (→ Languir, cit. 19, Mme de Sévigné).
1 L'un va en tortue, et l'autre court la poste.
Molière, l'Amour médecin, II, 5.
2 Quand le duc de Choiseul était content d'un maître de poste par lequel il avait été bien mené, ou dont les enfants étaient jolis, il lui disait : « Combien paye-ton ? est-ce poste ou poste et demie, de votre demeure à tel endroit ? — Poste, monseigneur. — Eh bien, il y aura désormais poste et demie ». La fortune du maître de poste était faite.
Chamfort, Caractères et anecdotes, M. de Choiseul et les maîtres de poste.
3 Dans un village à quelques lieues au delà de Metz, le maître de poste vint lui dire qu'il n'y avait pas de chevaux. Il était dix heures du soir; Julien, fort contrarié, demanda à souper. Il se promena devant la porte et insensiblement, sans qu'il y parût, passa dans la cour des écuries. Il n'y vit pas de chevaux.
Stendhal, le Rouge et le Noir, II, XXIII.
2 (XVIIe, désignant la poste aux lettres, organisée par Richelieu). Service d'acheminement et de distribution du courrier. || « La poste est haïssable » (cit. 7, Mme de Sévigné). || Le bureau de la poste (→ Envoyer, cit. 9; intervalle, cit. 11). || Service des postes assuré par des malles (cit. 5 et 6), puis par chemin de fer. || Facteur (cit. 9, 10 et 11), employé de la poste (→ Hasard, cit. 9). || Confier une lettre à la poste, mettre, jeter (cit. 20) une lettre à la poste.Passer comme une lettre (cit. 29) à la poste.
4 J'ai appris que la poste de Senlis avait mis dix-sept heures pour vous transmettre une lettre qui, en trois heures, pouvait être rendue à Paris.
Nerval, les Filles du feu, « Angélique », Ve lettre.
5 Depuis son retour, il s'était interdit d'écrire à Gisèle — ou plutôt de mettre à la poste les lettres qu'il lui adressait.
F. Mauriac, le Fleuve de feu, V, p. 196.
Mod. (depuis la IIIe République). Administration publique, appelée Postes, Télégraphes et Téléphones (P. T. T.), puis Postes et Télécommunications (P. et T.), puis à nouveau Postes, Télécommunications et Télédiffusion (P. T. T.), puis La Poste (1991; établissement autonome de droit public), placée sous l'autorité d'un ministre, et ayant à l'origine le monopole du service de la correspondance officielle et privée (transport des lettres, cartes, papiers, imprimés, paquets, etc., transmission des correspondances télégraphiques et radio, mise en communication téléphonique des correspondants). || À titre accessoire, le service des Postes est également une entreprise de transport (valeurs déclarées, colis postaux; voyageurs et messageries dans le cas de la Poste automobile rurale) et se charge d'opérations bancaires (mouvements de fonds, chèques postaux, recouvrements en cas d'envois contre-remboursement, etc.), d'opérations pour le compte du Trésor (paiement des dépenses publiques, de certaines pensions et traitements, de coupons; souscription aux emprunts nationaux, etc.), d'opérations pour le compte d'Administrations financières (mandats-contributions, sommations avec frais, etc.) et pour le compte de la Caisse des dépôts et consignations (notamment la section de la Caisse nationale d'épargne). Chargement, colis, correspondance, courrier, dépêche, facteur (cit. 13), imprimé, lettre (cit. 28), mandat, message, messagerie, pneumatique, port, préposé, routage, télégramme, téléphone, timbre, timbrer… || Levée (4.), tri, expédition, distribution des lettres par la poste. || Bureau (I., 4.) de poste (→ Espérer, cit. 28). || Receveur des postes. || Agent, employé des postes. Postier. || Grève des postes, de la poste.Poste aérienne (→ Avion, cit. 3). || Poste aux armées. Secteur (postal), vaguemestre. || Cachet de la poste (→ Enveloppe, cit. 2; oblitérer, cit. 5). || Envoyer, expédier par la poste ( Expéditeur). || Calendrier des postes, distribué chaque année par l'administration des postes. || Faire une réclamation à la poste.
3 Poste ou bureau de poste : maison, local où fonctionne ce service; bureau de poste. || Aller à la poste. || La poste ouvre, ferme à telle heure. || Boîte aux lettres d'une poste. || Mettre une lettre (cit. 26) à la poste. || La grande poste : le bureau central.(1793). || Poste restante : suscription indiquant que la correspondance est adressée à la poste même où le destinataire (cit. 2) doit venir la chercher; le guichet où il doit se présenter (→ Identité, cit. 15; lettre, cit. 27; numéro, cit. 3).
5.1 Je vous écris mardi de Lausanne, et, le même jour, vous m'écrirez à Lausanne, poste restante.
Mme de Staël, Correspondance générale, II, p. 524.
6 Demain, j'irai à ma poste restante habituelle chercher ta missive probable et y répondrai.
Rimbaud, Correspondance, XVIII, 2 avr. 1872.
DÉR. Postal, poster (2.), postier.
COMP. Malle-poste. Paquebot-poste. Timbre-poste. Train-poste. Wagon-poste.
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3. poste [pɔst] n. m.
ÉTYM. V. 1500; ital. posto, masc. correspondant au fém. posta. → 2. Poste.
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I Position, place assignée (à une ou plusieurs personnes).
1 Lieu, fortifié ou non, où un soldat, un corps de troupe se trouve placé par ordre supérieur en vue d'une opération militaire. || Un poste, le poste de qqn, son poste. || Occuper, garder (cit. 11), défendre, quitter, abandonner… son poste (→ Arme, cit. 13). || Déserter (cit. 4) son poste (par métaphore). || Être à son poste (→ Avancée, cit. 1). || Poste avancé, dangereux. Avant-poste; antenne (4.). || Poste fortifié. Préside. || Poste de commandement (P. C.), où se tient un chef pendant le combat. || Poste d'écoute (→ Patrouille, cit. 5). || Poste d'observation. Observatoire. — ☑ Loc. À son (…) poste. || Être, rester à son poste, là où le devoir l'exige, et, par ext., là où l'on est (→ Essuyer, cit. 15; pavillon, cit. 2). || Maître d'hôtel (cit. 15) qui regarde si les domestiques sont bien à leur poste. — ☑ Fam. Être solide au poste.
1 La marmite bouillait toujours, et le chat restait immobile à son poste, comme une sentinelle qu'on a oublié de relever.
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, I.
2 Le poste d'écoute T. S. F. ressemble à un laboratoire : nickels, cuivres et manomètres, réseaux de conducteurs. Les opérateurs de veille, en blouse blanche, silencieux, semblent courbés sur une simple expérience.
Saint-Exupéry, Vol de nuit, XX.
2 (1824, Ségur). Groupe de soldats, corps de troupes placé en ce lieu. || Bataillon s'échelonnant (cit. 2) par petits postes le long de la frontière. || Installer (→ 1. Feu, cit. 52), distribuer des postes (→ Disposition, cit. 5). || Doubler, relever un poste. || Éléments (cit. 9) opérant sous la protection d'un poste. || Donner étourdiment (cit. 1) dans les postes ennemis. || Éviter un poste (→ Franc-tireur, cit. 1). || Chef de poste.Spécialt. || Poste de police; poste de garde : corps de garde à l'entrée d'une caserne, d'un camp (→ Colonel, cit. 1).Par anal. Se dit de tout corps de garde. || Poste de gardiens de la paix, de douaniers, de pompiers… || Le poste d'un ministère, d'une mairie (→ Forcer, cit. 3).
Poste de police (→ Faufiler, cit. 7), ou, simplement poste : corps de garde d'un commissariat de police; local où il est installé. || Conduire un manifestant au poste. || Coucher (1. Coucher, cit. 9) au poste.
3 Quoi de plus simple en effet ? Crier au premier poste devant lequel on passe : — Voilà un repris de justice en rupture de ban ! appeler les gendarmes et leur dire : — Cet homme est pour vous ! ensuite s'en aller, laisser là ce damné, ignorer le reste, et ne plus se mêler de rien.
Hugo, les Misérables, V, IV.
3 Mar. Emplacement réservé, logement affecté à tel ou tel usage. || Poste d'équipage : partie d'un bâtiment où est logé l'équipage. || Le poste des seconds-maîtres, des malades, des midships… || Poste de combat, de manœuvre, d'observation ( Vigie), d'appareillage…
4 Puis il s'habilla et ouvrit l'écoutille pour aller là-haut prendre son poste de pêche (…)
Loti, Pêcheur d'Islande, III, VIII.
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II
1 (1664, Corneille). Emploi professionnel, correspondant à un degré d'une hiérarchie, auquel on est nommé par décision d'une autorité supérieure; lieu où l'on exerce cet emploi. Charge, fonctionREM. Le mot s'applique notamment aux fonctionnaires. || Grand poste, poste élevé, important, éminent… (→ Anoblir, cit. 5; arriver, cit. 29; gouvernant, cit. 10; ligne, cit. 32). || Un poste de choix (→ Partie, cit. 22). || Poste-clé. || Occuper un poste-clé. || Être nommé à un poste (→ Heureux, cit. 48; paroisse, cit. 1). || Diplomate qui change de poste. || Rejoindre, quitter son poste (→ Fonctionnaire, cit. 4). || Avoir droit à un poste (→ Injustice, cit. 9). || Titulaire d'un poste (→ Initiative, cit. 9). || Poste vacant.
5 (…) les postes éminents rendent les grands hommes encore plus grands, et les petits beaucoup plus petits.
La Bruyère, les Caractères, XI, 95.
6 Le ministre (…) me fit nommer sur-le-champ garçon apothicaire (…) Le poste n'était pas mauvais parce qu'ayant le district des pansements et des drogues, je vendais souvent aux hommes de bonnes médecines de cheval.
Beaumarchais, le Barbier de Séville, I, 2.
7 Chaque fois qu'un des postes importants du ministère venait à être confié à un jurisconsulte de talent ou simplement à un sage, comme il ne fallait auprès de cette lumière qu'un comparse, Basquettot s'imposait.
Giraudoux, Bella, IV.
8 Quelques années plus tard, il trouverait tout chauds, dans le pays de sa famille, un poste de directeur de journal et un siège de député.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, III, p. 49.
8.1 Il ferait mieux de se dépêcher de finir sa thèse et de demander un poste quelque part.
N. Sarraute, le Planétarium, p. 273.
2 (1812, Mozin, « durée du service actif du mineur »). Techn. Période de travail pendant laquelle une équipe est en fonction; cette équipe. || Poste de huit heures. || Le poste de nuit vient d'arriver.
8.2 L'horaire d'usine distribuait la journée en trois postes. Le mouvement de personnel le plus important était à huit heures du matin et six heures du soir, car à l'équipe alternante des tiercés s'ajoutait celle normale qui ne travaillait que de jour : ateliers de dessins et d'études, employés de bureau, ingénieurs et chefs de service dont un seul restait de garde la nuit.
Pierre Hamp, la Peine des hommes (Moteurs), p. 29.
8.3 Une presse à injecter (dans l'industrie de la matière plastique) fonctionne vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Trois ouvriers y travaillent à tour de rôle, à raison de trois postes de huit heures par jour.
Roger Vailland, 325 000 francs, p. 78.
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III (XIXe). || Poste de…
1 Emplacement affecté à un usage particulier. || Poste de secours. Ambulance. || Poste de contrôle (douane, transports urbains). Mar. || Poste de pêche.|| Poste-frontière : point de passage obligatoire à la frontière de deux pays, où s'exerce le contrôle douanier. || Des postes-frontières.
2 Emplacement aménagé pour recevoir un ensemble d'appareils, de dispositifs divers destinés à un usage particulier. || Poste d'aiguillage, de pilotage ( Habitacle)… (→ Hisser, cit. 9). Mar. || Poste de tir, de commande (→ fig. Exception, cit. 8).Poste d'essence. Distributeur, pompe.Poste à essence (cit. 24).
Poste de charge, où l'on fait le plein de carburant, dans un dépôt d'autobus.Poste d'eau.Poste d'incendie, où sont aménagés prises, conduites, tuyaux, etc., en vue d'une action immédiate contre l'incendie.
9 Les postes blancs d'essence au bord des routes remplaçant les Christs.
Aragon, le Roman inachevé, p. 23.
3 Ensemble d'appareils prêts à fonctionner; par ext., appareil. || Poste de téléphone (poste téléphonique, 1891, Année sc. et industr. 1892, p. 97). || Poste de T. S. F., de radio, émetteur (cit. 1 et 2), récepteur (→ Chuchoter, cit. 4; dépêche, cit. 5; détraquer, cit. 2; émission, cit. 4; équipage, cit. 4; étudier, cit. 26; noter, cit. 3).Appareil récepteur (de radio, de télévision). Radio, télévision; appareil (II., 2.). || Poste portatif, à transistors; à modulation de fréquence… || Poste autoradio. || Poste de télévision à grand écran, en couleur (ou poste couleur), en noir et blanc. || Ouvrir, fermer le poste. || S'acheter un nouveau poste.
10 À notre dialogue se mêlaient les voix d'Agadir, de Casablanca, de Dakar. Les postes radio de chacune des villes avaient alerté les aérodromes.
Saint-Exupéry, Terre des hommes, I.
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IV (XXe).
1 (Comptab.). Chacune des opérations inscrites dans un livre de comptabilité.
2 (Admin., fin.). Grande division du budget. || Attribuer une dépense à un poste.
DÉR. et COMP. 1. Poster. Avant-poste.
HOM. 1. et 2. Poste, postes; formes des v. 1. et 2. poster.

Encyclopédie Universelle. 2012.