ANGÉLIQUE
ANGÉLIQUE
Héroïne de Boiardo, puis du Roland furieux de l’Arioste. Angélique était princesse du royaume de Cathay, aux Indes, quand Roland l’amène en France dans l’espoir de se faire aimer d’elle. Au camp de Charlemagne, Renaud de Montauban s’éprend aussitôt d’elle, et la dispute à son cousin. Charlemagne, sur le point de livrer bataille aux Sarrasins, confie Angélique au vieux duc de Bavière et la promet à celui des deux paladins qui s’illustrera le plus brillament au combat, mais la jeune fille, qui n’aime aucun de ses deux valeureux prétendants, profite d’une défaite des chrétiens pour s’enfuir. Poursuivie par ses deux amoureux à qui se sont ajoutés Ferragus et Sacripant, elle est capturée par des pirates qui l’abandonnent sur une île pour l’offrir en pâture à l’Orque marine. Roger, monté sur l’Hippogriffe, vole au secours de cette nouvelle Andromède, cependant qu’Angélique s’échappe une nouvelle fois. Au moment même où elle allait céder aux séductions de son sauveur, elle reconnaît à sa main l’anneau rendant invisible, que Roger lui-même lui a rendu sans le savoir. La jeune fille décide de regagner son royaume, lorsqu’elle rencontre, aux environs de Paris, un jeune prince sarrasin blessé, dont elle s’éprend enfin. Angélique soigne Médor, le guérit, l’épouse en ce lieu même, et tous deux repartent pour les Indes où elle veut le couronner. Cependant Roland, qui s’est lancé à la recherche d’Angélique, arrive dans la forêt où s’étaient réfugiés les amants: à la vue de leurs noms enlacés sur les arbres et les rochers, Roland se livre au désespoir et, brusquement saisi de folie furieuse, il s’enfuit complètement nu, ravageant toute la campagne. Ingres, entre bien d’autres artistes, a peint Angélique sur le point d’être délivrée par Roger.
1. angélique [ ɑ̃ʒelik ] adj.
• XIIIe; lat. ecclés. angelicus
1 ♦ Qui appartient à l'ange, est propre aux anges. Hiérarchie, chœur angélique. Salutation angélique, adressée par l'ange Gabriel à la Vierge. ⇒ ave Maria.
2 ♦ Digne d'un ange, qui évoque la perfection, l'innocence de l'ange. ⇒ céleste, parfait, séraphique. Une douceur, une patience angélique. « un charme de pudeur angélique » (Maupassant). Un sourire angélique.
⊗ CONTR. Démoniaque, diabolique.
angélique 2. angélique [ ɑ̃ʒelik ] n. f.
• 1538; de 1. angélique
1 ♦ Plante bisannuelle aromatique (ombellifères) dont la tige et les pétioles sont utilisés en confiserie.
2 ♦ Tige confite de cette plante. Gâteau décoré d'angélique.
● angélique adjectif (latin ecclésiastique angelicus, du grec aggelikos) Relatif aux anges : Les chœurs angéliques. Qui a les qualités qu'on attribue aux anges : Elle a une patience angélique. ● angélique (expressions) adjectif (latin ecclésiastique angelicus, du grec aggelikos) Le Docteur angélique, saint Thomas d'Aquin. École angélique, l'école thomiste. Salutation angélique, paroles que l'ange Gabriel adressa à la Sainte Vierge, quand il vint lui annoncer qu'elle serait la mère du Sauveur ; prière qui commence par ces paroles : Ave Maria… ● angélique (synonymes) adjectif (latin ecclésiastique angelicus, du grec aggelikos) Relatif aux anges
Synonymes :
- céleste
- séraphique
Qui a les qualités qu'on attribue aux anges
Synonymes :
- idéal
- parfait
- pur
Contraires :
- démoniaque
● angélique
nom féminin
(de angélique, à cause de ses vertus médicinales)
Grande ombellifère aromatique (jusqu'à 3 m de haut) dont on utilise la tige et le pétiole en pâtisserie et confiserie, les graines en liquorerie, le rhizome dans la fabrication de la chartreuse et en pharmacie.
Liqueur obtenue par macération, dans de l'eau-de-vie, de tiges d'angélique et d'amandes amères.
Tige d'angélique confite dans le sucre.
● angélique
nom masculin
(de angélique, en raison des qualités de ce bois)
Bois de Guyane, utilisé pour de grosses pièces (ponts, navires, cuverie) et dans l'habitation (charpente, escaliers, parquets).
angélique
n. f. Plante ombellifère odoriférante dont les racines ont des propriétés stimulantes et dont on emploie la tige en confiserie.
|| Tige confite de cette plante.
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angélique
adj.
d1./d Qui est propre à l'ange.
|| RELIG CATHOL Salutation angélique: l'Ave Maria.
d2./d Fig. Digne d'un ange, aussi parfait qu'un ange. Douceur angélique.
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angélique
(Mère). V. Arnauld.
I.
⇒ANGÉLIQUE1, adj. et subst.
I.— Adjectif
A.— Qui est de la nature des anges, qui est propre ou relatif aux anges :
• 1. ... certaines femmes partagent ici-bas les privilèges des esprits angéliques, et répandent comme eux cette lumière que Saint-Martin, le philosophe inconnu, disait être intelligente, mélodieuse et parfumée.
BALZAC, Le Lys dans la vallée, 1836, p. 214.
— P. iron. :
• 2. Ainsi qu'il est naturel, les anges craignent la souffrance... S'il en était autrement, la race angélique ne connaîtrait ni la beauté de la lutte ni la gloire du sacrifice.
A. FRANCE, La Révolte des anges, 1914, p. 194.
— RELIG. CATH.
1. Salutation angélique. Salutation que l'ange Gabriel adressa à la Vierge Marie pour lui annoncer qu'elle serait la mère du Christ; la prière qui commence par les paroles de la salutation angélique, plus généralement appelée Ave Maria :
• 3. ... son grand acte restait toujours la Salutation angélique, l'Ave Maria, la prière parfaite de son cœur. « Je vous salue, Marie », et il la voyait s'avancer vers lui, pleine de grâce, bénie entre toutes les femmes; il jetait son cœur à ses pieds, pour qu'elle marchât dessus, dans la douceur.
ZOLA, La Faute de l'Abbé Mouret, 1875, p. 1290.
2. Littér., rare. Pain angélique. Pain des anges, Eucharistie :
• 4. Elle [Alouette] voulait qu'assez pur il devînt
Ce nid lavé par les pleurs du matin
Pour recevoir cet angélique pain
Le corps du Christ ce pain dont l'âme a faim
Par qui l'on vit et la mort n'y peut rien.
JAMMES, De tout temps à jamais, Alouette, 1893-1938, p. 241.
3. HISTOIRE
♦ Docteur angélique. Surnom donné à saint Thomas d'Aquin, par ailleurs appelé l'Ange de l'École :
• 5. Duns Scotus dispute à saint Thomas l'empire des écoles; et ce grand génie trouve un rival et un ami dans saint Bonaventure, le docteur séraphique, qui, lorsque son illustre rival, le docteur angélique, lui demandait de quelle bibliothèque il tirait son étonnante science, montrait silencieusement son crucifix, et qui lavait la vaisselle de son couvent lorsqu'on lui apporta le chapeau de cardinal.
MONTALEMBERT, Hist. de ste Élisabeth de Hongrie, 1836, p. LIII.
B.— P. ext.
1. [P. allus. à la spiritualité, à la pureté des anges, p. oppos. à ce qui est matériel, physique, impur] :
• 6. Il [Disraëli] croyait que l'homme est plus qu'une machine et qu'au-delà de la matière soumise aux réactions physiques et chimiques, il existe une essence différente qu'on peut appeler l'âme, le divin, le génie, essence toute angélique. Quant à la vérité littérale de telle ou telle religion, il est probable qu'il n'y pensait guère. Mais il avait cependant sur ce sujet des idées auxquelles il tenait.
MAUROIS, La Vie de Disraëli, 1927, p. 241.
2. [P. allus. à la perfection attribuée aux anges] Parfait, digne d'un ange :
• 7. Je vous regarde comme un être angélique, comme le caractère le plus pur et le plus noble qui ait paru sur la terre : ce n'est pas seulement votre charme qui me captive, c'est l'idée que jamais tant de vertus n'ont été réunies dans un même objet; ...
Mme DE STAËL, Corinne, t. 3, 1807, p. 109.
• 8. Elle essaya de parler encore. Ses lèvres tremblaient comme celles d'un enfant qui sanglote; elle ne pleurait pas toutefois; l'extraordinaire éclat de son regard inondait son visage d'une surhumaine, d'une angélique beauté.
GIDE, La Porte étroite, 1909, p. 577.
SYNT. Âme, bonté, douceur, nature, patience angélique; beauté, expression, figure, forme, regard, voix, sourire -; créature-.
3. MUS. Voix angélique. ,,Registre d'orgue à forme cylindrique et à anche, sonnant l'octave du jeu de voix humaine. On en attribue l'invention au facteur Stumme, de Sulzbach. Il n'est plus en usage.`` (BACH.-DEZ. 1882).
Rem. 1. LITTRÉ et GUÉRIN 1892 écrivent voix angéliques. 2. Nouv. Lar. ill. donne voix humaine comme synonyme.
II.— Substantif
A.— Emploi subst. masc. L'angélique. Ce qui est angélique (cf. supra angélique I B 1) :
• 9. Cette conversation nous amène à reconnaître la singulière et originale beauté du visage de toute femme qui jouit, — même chez la dernière gadoue, — de ce je ne sais quoi qui vient à ses yeux, de cet affiné que prennent les lignes de sa figure, de l'angélique qui y monte, du caractère presque sacré que revêt le visage des mourants qui s'y voit soudain. Et Daudet me confie que dans ses accès de pure bestialité d'autrefois, il était tout à coup irrité, oui, irrité contre cette spiritualité, cette divinité, pour ainsi dire, transfigurant le visage d'une sale bougresse et qui lui donnait la tentation de l'aimer autrement qu'avec sa verge.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1886, p. 597.
B.— Emploi subst. fém.
— MUS. Ancien instrument de la famille des luths en usage en Angleterre au XVIIe siècle (cf. DUF. t. 2 1965) :
• 10. Enfin, au fond de la toile, entre ces deux haies de maisons, monte une grande allée au bout de laquelle, dans un ciel pommelé, Dieu le père assis, avec le Christ à sa droite, et, tout autour d'eux, des chœurs de Séraphins jouant de l'angélique et de la viole; ...
HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 88.
C.— Subst. des 2 genres (subst. de l'animé).
1. RELIG. Angéliques. Nom d'hérétiques des premiers siècles de l'ère chrétienne.
Rem. Selon Ac. Compl. 1842 et GUÉRIN 1892, ce nom a été donné à ,,ceux qui croyaient que le monde avait été créé par les anges, ou qui leur rendaient un culte superstitieux``. Selon Lar. 19e et Nouv. Lar. ill. des hérétiques ont pris ce nom ,,parce que, suivant Épiphane, ils croyaient qu'on ne peut arriver à Dieu que par l'entremise des anges; ou, suivant saint Augustin, parce qu'ils prétendaient vivre aussi purement que les anges`` :
• 11. Toutes les aberrations des ordres mendiants du moyen âge existèrent en ces temps reculés. Il y eut, dès les premiers siècles (...) des angéliques, des cathares ou purs...
RENAN, Hist. des orig. du Christianisme, Marc-Aurèle et la fin du monde, 1881, p. 169.
2. Néol. Un(e) angélique. Personne imprégnée d'angélisme :
• 12. Désintéressement, égoïsme, tendre pitié, cruauté, souffrance des contacts, pureté dans la débauche, mélange d'un goût violent pour les plaisirs de la terre et de mépris pour eux, amoralité naïve, ne vous y trompez pas : voilà les signes de ce que nous nommons l'angélisme et que possède tout vrai poète, qu'il écrive, peigne, sculpte ou chante. Peu de personnes l'admettent, car peu de personnes ressentent la poésie. Jusqu'à nouvel ordre, Arthur Rimbaud reste le type de l'ange sur terre. (...) Je ne dresserai pas ici une liste des angéliques. Mais seuls ils comptent pour moi; seuls ils me touchent, et si je reconnais la valeur chez d'autres, ceux-là seuls sont pour moi dignes du nom de poètes.
COCTEAU, Poésie critique, t. 1, 1959, pp. 39-40.
— P. iron., fam. Personne qui se donne des airs d'ange :
• 13. Les infirmières, ces garces, ne le partageaient pas, elles, notre destin, elles ne pensaient par contraste, qu'à vivre longtemps, et plus longtemps encore et à aimer c'était clair, à se promener et à mille et dix mille fois faire et refaire l'amour. Chacune de ces angéliques tenait à son petit plan dans le périnée, comme les forçats, pour plus tard, le petit plan d'amour, quand nous serions, nous, crevés dans une boue quelconque et Dieu sait comment!
CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 110.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1262-1268 « (d'un homme) qui est comparable aux anges » (BRUNET LATIN, Tresor, éd. Chabaille, 304 ds T.-L. : Aucun home semblent estre de nature divine par la tres grant vertu qui en eus habonde; ... et itel home sont apelé angéliques).
Empr. au lat. chrét. angelicus au sens de « des anges », TERTULLIEN, An., 34 ds BLAISE 1954; plus spéc. au sens « qui est de la nature des anges », ID., ibid., 56, ibid.; p. ext. « (d'une pers.) doux, amène », GREG. DE TOURS, Mart., 2. 58, ibid.
BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — DUCH. Beauté 1960, p. 109. — DUF. t. 1 1965. — Foi t. 1 1968. — GAY t. 1 1967 [1887]. — MARCEL 1938. — PISSOT 1803.
II.
⇒ANGÉLIQUE2, subst. fém. et adj.
A.— Subst. fém., BOT. Plante vivace aromatique de la famille des Ombellifères cultivée pour ses tiges et ses pétioles, employés en confiserie, ainsi que pour ses racines aux vertus digestives :
• 1. ... cette plante d'une telle douceur me fit songer aux fruits de la contrée où coulent des ruisseaux de sirop de groseilles à travers des rochers de caramel, (...) je me plaisais, comme Virgile, à des fictions enchanteresses, et mon esprit s'émerveillait, ignorant le traitement que les confiseurs font subir à un pied d'angélique pour le rendre plaisant au palais. Car ce bâton d'émeraude tant délectable n'était autre chose qu'un morceau d'angélique offert à ma chère maman par Madame Caumont qui en avait reçu de Niort toute une caisse.
A. FRANCE, Le Petit Pierre, 1918, pp. 32-33.
SYNT. Racine, tige d'angélique; parfum de l'angélique; angélique des prés; confiture, conserve, pâte d'angélique; gâteau semé d'angélique; ratafia, liqueur d'-.
♦ Essence d'angélique. Essence extraite des diverses parties de la plante, notamment des racines.
B.— Adj., CHIM. Acide angélique (ou angélicique). Acide que l'on trouve dans la racine de l'angélique. Synon. acide sumbulique :
• 2. Elles [les racines de l'angélique] renferment une huile volatile, de l'angélicine, de l'acide angélique, du tanin, de l'acide malique, de l'acide pectique, des malates, etc.
MONT. 1967.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1555 bot. (JUNIUS, Nomencl., p. 98 ds GDF. Compl. : laser gallicum : angelique); 1600 (OLIVIER DE SERRES, Théâtre d'agriculture, 606, ibid. : Angelique, tel nom a esté donné a ceste plante, a cause des vertus qu'elle a contre les venins).
Issu de angélique1 p. ext. de sens (dont le cheminement reste obscur), voir OLIVIER DE SERRES, supra.
BBG. — Ac. Gastr. 1962. — ALEX. 1768. — BÉL. 1957. — BOUILLET 1859. — BRARD 1838. — Comm. t. 1 1837. — DUMAS 1965 [1873]. — DUVAL 1959. — GRAND. 1962. — Lar. comm. 1930. — Lar. méd. 1970. — Lar. mén. 1926. — LASNET 1970. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — Méd. Biol. t. 1 1970. — MONT. 1967. — NYSTEN 1824. — PRIVAT-FOC. 1870. — ROLLAND (E.). Flore pop. Paris, 1967, t. 6, p. 130; t. 10, p. 76. — TONDR.-VILL. 1968.
III.
⇒ANGÉLIQUE3, subst. masc.
Bois de Guyane, appelé aussi teck de Guyane :
• L'angélique est recherché pour les constructions navales, au prix de 200 à 220 fr. [le stère], selon la longueur et la largeur des pièces... [il] se prête admirablement à la confection des boiseries et des parquets; il ne joue jamais et a une grande richesse de ton.
Journ. offic., 3 avr. 1876, p. 2384, 3e col. (LITTRÉ).
Rem. Attesté ds LITTRÉ, Lar. encyclop. et QUILLET 1965 qui donne au mot le genre féminin.
PRONONC. :[]. PASSY 1914 attribue à la voyelle nasale une demi-longueur. Enq. ://.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1876, supra.
Prob. issu de angélique1 en raison des qualités de ce bois.
STAT. — Fréq. abs. littér. :571. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 151, b) 992; XXe s. : a) 728, b) 476.
BBG. — BARB.-CAD. 1963.
1. angélique [ɑ̃ʒelik] adj. et n.
ÉTYM. V. 1262; du lat. ecclés. angelicus, de angelus. → Ange.
❖
1 Qui appartient à l'ange, est propre aux anges. ⇒ Ange. || Nature, esprit angélique. || Hiérarchie, ordre, chœur angélique. — Relig. cathol. || Salutation angélique, adressée à la sainte Vierge par l'ange Gabriel. ⇒ Salutation. — (1690). || Le Docteur angélique : saint Thomas d'Aquin. — Pain angélique. ⇒ Eucharistie.
2 Qui est digne d'un ange, qui évoque l'innocence d'un ange. || Caractère angélique. ⇒ Angélité (rare). || Une beauté angélique. ⇒ Parfait, séraphique. || Une voix angélique. ⇒ Céleste, doux, pur. || Un sourire angélique. ⇒ Innocent. || Une patience angélique. ⇒ Archangélique, 2., saint.
1 Et sur cette nature immaculée
Qui du verbe éternel avait gardé l'accent,
Sur ce monde céleste, angélique, innocent (…)
Hugo, la Légende des siècles, I, 1.
2 Sa beauté modeste avait un charme de pudeur angélique.
Maupassant, les Bijoux, Pl., t. I, p. 764.
3 Elle donnait, de la mort, une image angélique, touchante, belle, rédimée.
G. Duhamel, le Temps de la recherche, VIII, p. 116.
♦ N. m. || L'angélique : ce qui est angélique. — N. (Un, une angélique). Celui, celle à qui l'on prête ou qui se donne les caractères de l'ange.
❖
CONTR. Diabolique, infernal.
DÉR. 2., 3. et 4. Angélique, angéliquement.
COMP. V. Archangélique.
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2. angélique [ɑ̃ʒelik] n. f. et adj.
ÉTYM. 1538; de 1. angélique.
❖
1 Plante dicotylédone (Ombellifères), vivace, cultivée pour ses tiges cannelées et ses pétioles utilisés en confiserie, ainsi que pour ses graines qui entrent dans la composition de liqueurs stomachiques. || Angélique à baies. || Angélique épineuse ou en arbre. ⇒ Aralia. || Ratafia d'angélique. || Essence d'angélique.
1 Angélique (…) nom donné à cette plante, à cause des vertus qu'elle a contre les venins.
➪ tableau Noms de plantes médicinales.
2 (1737). Tige confite de cette plante. || Gâteau décoré d'angélique.
2 (…) puis se tenait au second étage un donjon en gâteau de Savoie, entouré de menues fortifications en angélique, amandes, raisins secs, quartiers d'oranges (…)
Flaubert, Mme Bovary, I, IV.
3 Adj. || Acide angélique, extrait de la racine de l'angélique.
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3. angélique [ɑ̃ʒelik] n. m.
ÉTYM. 1768; de 1. angélique.
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♦ Bot. Arbre de Guyane (Papilionacées), aussi appelé teck de Guyane, fournissant un bois imputrescible, utilisé en construction navale. — (1876). Ce bois.
➪ tableau Noms d'arbres, arbustes et arbrisseaux.
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4. angélique [ɑ̃ʒelik] n. f.
ÉTYM. 1664; angelic, 1541; de 1. angélique.
❖
♦ Mus. anc. Instrument apparenté au luth.
Encyclopédie Universelle. 2012.