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pompeux

pompeux, euse [ pɔ̃pø, øz ] adj.
• 1350; lat. pomposus, de pompa 1. pompe
1Vx Magnifique, somptueux. imposant, majestueux. « Calchas, dit-on, prépare un pompeux sacrifice » (Racine).
2(XVIe) Vieilli Qui est exprimé avec solennité. « Tout cela méritait un éloge pompeux » (La Fontaine).
3Cour. Qui affecte une solennité plus ou moins ridicule. « Ce ton pompeux faisait mal à Thérèse » (F. Mauriac). déclamatoire, sentencieux. Un style pompeux. ampoulé, emphatique. Un titre pompeux. ronflant.
⊗ CONTR. Simple.

pompeux, pompeuse adjectif (bas latin pomposus) Littéraire. Qui a de la magnificence, de l'éclat : Les fêtes pompeuses du mariage princier. Qui est d'une solennité excessive marquant une certaine vanité : Réserver un accueil pompeux à des visiteurs étrangers. Qui se caractérise par l'emploi de termes emphatiques et exagérés : Discours pompeux.pompeux, pompeuse (synonymes) adjectif (bas latin pomposus) Littéraire. Qui a de la magnificence, de l'éclat
Synonymes :
- fastueux
- luxueux
- magnifique
- majestueux
- riche
- solennel
- splendide
Contraires :
- humble
- misérable
- pauvre
Qui est d'une solennité excessive marquant une certaine vanité
Synonymes :
- affecté
- apprêté
- solennel
- théâtral
Contraires :
- détendu
- naturel
Qui se caractérise par l'emploi de termes emphatiques et exagérés
Synonymes :
- ampoulé
- déclamatoire
- emphatique
- enflé
- grandiloquent
- ronflant
Contraires :
- familier
- simple
- spontané

pompeux, euse
adj. Emphatique, d'une solennité quelque peu ridicule.

⇒POMPEUX, -EUSE, adj.
A.Littér. [Corresp. à pompe1 A]
1. [En parlant d'un cortège, d'une cérémonie] Fastueux, grandiose. Suite pompeuse. En vain l'homme étale sa grandeur factice et tâche de cacher son néant sous un pompeux appareil (M. DE GUÉRIN, Corresp., 1829, p.26). Tu seras un seigneur dans mon pompeux cortège, Et tu présideras des cours d'amour (HUGO, Légende, t.2, 1877, p.395). V. appareil ex. 5.
2. Somptueux, majestueux. Entrée, cour pompeuse. Cette nef royale de haut-bord et à trois ponts, galbée, stylisée, pleine de voussures et de dorures, pompeuse de la pomme du grand mât à la quille, et qui livra sous Louis XVI un si galant combat aux Anglais (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p.57):
1. Je le répète, même en ses parties les moins pompeuses, Paris offrait alors au promeneur, au passant, des voies et des carrefours que les masses en mouvement n'arrivaient pas souvent à rendre inaccessibles.
DUHAMEL, Jard. bêtes sauv., 1934, p.12.
3. Glorieux. Accoudés au balcon, sous le pompeux écu des Barcenas, nous écoutions leurs voix monter jusqu'à nous avec le parfum enivrant des jasmins (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p.325).
B. —[Corresp. à pompe1 B]
1. Vx. Style pompeux. Style noble (d'apr. Ac. 1835).
2. Péj. Exprimé avec pompe et affectation. Raquel Meller, vedette imposée, fit de Carmen une oeuvre pompeuse et froide, mais la sensibilité de Visages d'enfants demeure bouleversante (SADOUL, Cin., 1949, p.197). Les expressions toutes faites ou pompeuses ou pédantes, les platitudes, les vulgarités, les maniérismes (SARRAUTE, Ère soupçon, 1956, p.123):
2. ... la lecture de ces phrases pompeuses sur «la perversion des moeurs contemporaines et le mépris des saintes lois de l'honneur et de la morale» a le don de le mettre de mauvaise humeur pour le reste de la journée.
THEURIET, Mais. deux barbeaux, 1879, p.149.
3. Affecté, emphatique. Style, discours pompeux. Les «historiens» cultivaient le genre littéraire, pompeux et vide, que l'on appelait alors «l'Histoire» (LANGLOIS, SEIGNOBOS, Introd. ét. hist., 1898, p.92). [Le programme] ne doit pas être promulgué et ne saurait avoir rien de commun avec ce que le langage pompeux des parlements appelle les grands programmes de travaux publics (CHARDON, Trav. publ., 1904, p.106).
4. [En parlant d'une pers.] Qui affecte une solennité, une dignité excessive et plus ou moins ridicule. Orateur pompeux. La réduction du prix du sel (...) aurait une influence bien autrement efficace sur les richesses agricoles du pays, que toutes ces pompeuses commissions, dont l'impuissance et l'inutilité sont aujourd'hui généralement reconnues (Monopole et impôt sel, 1833, p.39).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. a) Ca 1350 «(personne) qui affecte une solennité plus ou moins ridicule» (GILLES LI MUISIS, Poésies, II, 206 ds T.-L.); b) 1474 «(personne) qui a de la pompe, de l'éclat» (JEAN DE ROYE, Chronique scandaleuse, éd. B. de Mandrot, t.1, p.311); 2. 1409 «(cortège, cérémonie) magnifique, somptueux» (Traité de P. Salem., ms. Genève 165, f° 76 v° ds GDF. Compl.); 3. 1572 «qui est exprimé sur un ton élevé» (AMYOT, OEuvres morales, ibid.: parole pompeuse); 1674 péj. (BOILEAU, Art poét., I, 158, éd. Ch.-H. Boudhors, p.86: pompeux barbarisme). Dér. de pompe1, d'apr. le b. lat. pomposus (Ves. ds GAFF.). Fréq. abs. littér.:382. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 901, b) 468; XXes.: a) 431, b) 344.
DÉR. Pompeusement, adv. a) Avec pompe. On vanta pompeusement le génie de Mack, chef d'état-major de Cobourg, qui mena la campagne (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p.315). b) Avec emphase. Pour leur donner l'éclat des vraies perles, on y insufflait avec une pipette effilée une pâte pompeusement dénommée «essence d'Orient» (Cl. DUVAL, Verre, 1966, p.93). []. Att. ds Ac. dep. 1694. 1res attest. a) Ca 1370 «avec pompe, faste» (JEAN LE FÈVRE, Lamentations Matheolus, IV, 309 ds T.-L.), b) 1686 «avec emphase» (FONTENELLE, Entretiens sur la pluralité des mondes, 1er soir ds LITTRÉ); de pompeux, -euse, suff. -ment2. Fréq. abs. littér.: 90.
BBG. —DUCH. Beauté 1960, p.119-120.

pompeux, euse [pɔ̃pø, øz] adj.
ÉTYM. 1350; lat. pomposus, de pompa. → 1. Pompe.
Qui a de la pompe (1. Pompe).
1 Vx. Magnifique, somptueux. Imposant, magnifique, majestueux. || Cérémonie, fête pompeuse (→ Convenir, cit. 17). || Pompeux cortège, pompeux équipage (→ Exiger, cit. 10); pompeuse cavalcade. || « Calchas, dit-on, prépare un pompeux sacrifice » (→ Auparavant, cit. 4). Solennel.Édifice, trône pompeux (→ Baldaquin, cit. 1; grandiose, cit. 1).
1 Les peuples latins ont un goût très vif pour le dehors et le décor des choses, pour la pompeuse représentation qui flatte les sens et la vanité (…)
Taine, Philosophie de l'art, t. I, p. 240.
2 Dans ses premiers rêves mystiques de petite fille, — inspirés surtout par les rites pompeux du culte, par la voix des orgues, les bouquets blancs, les mille flammes des cierges (…)
Loti, Ramuntcho, I, XIX.
Iron. (avec infl. du sens 3.) :
2.1 Si ce dieu Mars descend de ses pompeux nuages et daigne remettre une déclaration à mes frères journalistes (…)
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 389.
Vx. Plein de hauteur, de fierté, de gloire… || « Cette Majesté si pompeuse et si fière… » (→ Hautain, cit. 4, Malherbe).Glorieux, triomphant. || « Une pompeuse gloire » (Corneille, Horace). || Titre pompeux.Iron. || « Et de Monsieur de l'Isle en prit le nom pompeux » (→ Fossé, cit. 1).
3 Sous le pompeux éclat d'une austère grimace (…)
Molière, Tartuffe, V, 1.
2 (XVIe, Amyot). Vieilli. Qui est exprimé avec pompe, solennité. Magnifique, sublime. || Style pompeux : style noble, soutenu. || Vers pompeux (→ Dramatique, cit. 6.2). || Les phrases sévères d'un récitatif pompeux (→ Fioriture, cit. 2). || Pompeux éloge.Par ext. || « Soyez riche et pompeux dans vos descriptions » (cit. 5, Boileau).
4 L'espoir… Ce ne sont point de ces grands vers pompeux,
Mais de petits vers doux, tendres et langoureux.
Molière, le Misanthrope, I, 2.
5 Tout cela méritait un éloge pompeux (…)
La Fontaine, Fables, XII, 23.
Mod. (Péj.). Emphatique, exagéré. Affecté, ampoulé, emphatique, grandiloquent, guindé. REM. Le sens péjoratif de pompeux n'apparaît dans les dictionnaires qu'au XIXe siècle, mais dès le XVIIe le mot a souvent une valeur ironique (chez Molière, La Bruyère) ou est associé à des substantifs dépréciatifs : pompeux galimatias (cit. 2); pompeux barbarisme (cit. 1). — Discours, style pompeux. Phraséologie. || Déclaration vaine et pompeuse. Fastueux (vx), sentencieux. || Haranguer (cit. 3) en termes pompeux. || Traduction prétentieuse et pompeuse.
3 Cour. Qui affecte une solennité plus ou moins ridicule. || Un homme gras, pompeux, patelin (1. Patelin, cit. 4).Employer un ton pompeux. Déclamatoire, sentencieux, solennel.
6 Ce ton pompeux faisait mal à Thérèse. Elle aurait voulu le supplier de s'exprimer plus simplement.
F. Mauriac, Thérèse Desqueyroux, IX.
CONTR. Simple.
DÉR. Pompeusement.

Encyclopédie Universelle. 2012.