splendide [ splɑ̃did ] adj.
• 1491; lat. splendidus
1 ♦ Plein d'éclat. ⇒ clair, rayonnant. Il fait un temps splendide.
♢ Riche et beau. ⇒ magnifique, somptueux. « Au cours d'une fête splendide que Talleyrand [...] offrit à la noblesse polonaise » (Madelin).
♢ Le « splendide isolement » de l'Angleterre.
2 ♦ D'une beauté éclatante. ⇒ 1. beau, merveilleux, 2. superbe. « Le splendide panorama de la baie » (Barrès). C'est une fille splendide.
⊗ CONTR. 1. Terne; laid.
● splendide adjectif (latin splendidus, de splendere, briller) Se dit d'un grand éclat lumineux, magnifique : Journée splendide. Qui provoque l'admiration par sa beauté éclatante : Un paysage splendide. Une fille splendide. ● splendide (synonymes) adjectif (latin splendidus, de splendere, briller) Se dit d'un grand éclat lumineux, magnifique
Synonymes :
- fabuleux
- superbe
Qui provoque l'admiration par sa beauté éclatante
Synonymes :
- éblouissant
- sublime
- superbe
Contraires :
- affreux
- hideux
- laid
splendide
adj.
d1./d Très beau, d'une beauté éclatante. Syn. superbe. Un soleil splendide. Un splendide athlète.
d2./d Somptueux, luxueux. Une réception splendide.
⇒SPLENDIDE, adj.
Qui se caractérise par de la splendeur.
A. — [En parlant d'un astre, d'une chose brillant par elle-même ou sous l'effet d'une source lumineuse] Qui brille d'un grand éclat ou qui est fortement illuminé. Synon. flamboyant, luisant, reluisant, resplendissant ; anton. foncé, ombragé, sombre. Soleil splendide. Une lune splendide éclairait de ses gerbes froides, mais éblouissantes, (...) les flancs de la vallée (LAMART., Confid., 1849, p. 132). La lumière splendide reparaissait plus étonnante après ces ténèbres, et le grand soleil équatorial buvait très vite toute cette eau tombée (LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 71).
— [En parlant d'un espace de temps, de l'état du ciel] Qui est (quasiment) sans nuages, sans intempéries. Synon. beau, limpide, magnifique, superbe ; anton. pluvieux, voilé (part. passé de voiler1). Journée, matinée, nuit, temps splendide. Octobre fut d'abord splendide, un automne ardent, une chaude passion d'été dans une maturité large, sans un nuage au ciel (ZOLA, Dr Pascal, 1893, p. 127). Une suite de jours splendides; un ciel pur, radieux; dès son lever, le soleil étale sur les champs une félicité opulente (GIDE, Journal, 1938, p. 1318).
B. — 1. [En parlant d'une chose colorée] Qui se distingue par des coloris extrêmement vifs, chatoyants. Synon. éclatant; anton. blafard, pâle. Le premier (...) était un seigneur superbement vêtu (...) d'un justaucorps écarlate rayé d'argent (...). Ce splendide costume, où se jouait la lumière, semblait glacé de flamme à tous ses plis (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 486). La cuirasse des orfèvreries dont chaque maille est une pierre (...) croise des serpenteaux de feu (...) ainsi que des insectes splendides aux élytres éblouissants, marbrés de carmin, ponctués de jaune aurore, diaprés de bleu d'acier (HUYSMANS, A rebours, 1884, p. 72). V. agatisation ex.
— [P. méton.;] [en parlant d'un peintre] Qui utilise des couleurs éclatantes, fortement séduisantes. Cette série d'œuvres [des environs de 1866, de Manet] est admirable. C'est là qu'éclate la révélation d'un splendide coloriste, (...) magistral peintre (MAUCLAIR, Maîtres impressionn., 1923, p. 47).
2. [En parlant d'une chose concr. ou plus rarement sonore] Qui se distingue par une beauté pleine de puissance et de majesté. Synon. fabuleux, féerique, somptueux; anton. affreux, horrible, laid. Nature splendide. La grande poésie de ce merveilleux pays [l'Égypte] adoucit ma tristesse (...). Je marchais sans cesse par les paysages splendides dont la beauté sereine et pacifique envahissait mon être et le ranimait (DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 148). Un joueur d'orgue étonna. (...) un bruit splendide et joyeux qui vibrait aux oreilles, au cœur, au ventre, qui s'élançait vers le ciel de juin (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 2).
3. [En parlant d'un lieu, d'une pers. évoquée dans son train de vie] Qui se distingue par une grande richesse, des raffinements luxueux. Synon. fastueux, opulent, pompeux, prospère, riche; anton. frugal, indigent, médiocre, misérable, modeste, pauvre, simple. Fête, table splendide. Son déjeuner fut splendide. La massive argenterie de la maison (...), les cristaux, le linge damassé, rien n'y manquait. Malvina trouvait tout cela très cossu, très bon genre (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 148). Le boulevard (...) fructifia tardivement; (...) le commerce ne vint étaler là qu'en 1840 ses splendides devantures, l'or des changeurs, les féeries de la mode et le luxe effréné de ses boutiques (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 329).
C. — 1. [En parlant d'une pers., d'une partie du corps] Qui se caractérise par une beauté physique rayonnante et/ou une beauté morale qui transparaît dans le physique. Femme splendide; dents, yeux splendides. Vous êtes les vieux, (...) vous pétrifiez d'une haleine sordide Le jeune homme naïf, étincelant, splendide (HUGO, Contempl., t. 1, 1856, p. 94). Cypris passe, étrangement belle, Et, cambrant les rondeurs splendides de ses reins, Étale fièrement l'or de ses larges seins (RIMBAUD, Poés., 1871, p. 45).
2. [En parlant d'une qualité personnelle] Dont l'éclat s'irradie dans l'apparence extérieure. A voir l'ampleur de sa personne [la Pécheresse de Rubens], ses cheveux cendrés, ses formes grasses, on songe à ce que devait être un jour le charme splendide (...) de cette belle Hélène Fourment (FROMENTIN, Maîtres autrefois, 1876, p. 77). Lui la regardait, en une froide ivresse immobile (...): de pures lignes admirables, une longue grâce passionnée, ce profond éclat de pâleur splendide qui appelle la comparaison des fleurs (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 183).
3. Domaine relig., peu fréq. [En parlant de dieu(x)] Qui éclate d'une lumière surnaturelle, d'une beauté surhumaine. Il y avait une fois des dieux splendides et majestueux, qui vivaient près des hommes. Ils s'appelaient Osiris, Dyonisos, Zeus, Jéhovah (AYMÉ, Brûlebois, 1926, p. 51). L'apparition splendide du Messie, vainqueur de la Mort (BÉGUIN, Âme romant., 1939, p. 364). P. ext. Maître de la bonté infinie, qui, sur le Calvaire, (...) ouvrait (...) le splendide chemin du Paradis et de la vie éternelle (COPPÉE, Bonne souffr., 1898, p. 189).
D. — Au fig.
1. [En parlant d'une chose abstr.] Qui est remarquable par son intensité ou son extraordinaire réussite ou par sa très haute valeur. Synon. prodigieux. Elle s'arrangeait en rêve, après la félicité obscure, une vie de bonheur splendide et rayonnant (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 250). Quel admirable livre que la Mer ! (...) C'est une œuvre splendide d'un bout à l'autre, qui a l'air simple et qui est sublime (FLAUB., Corresp., 1861, p. 417).
— Empl. interj. [Pour marquer une vive approbation] Rabagas: (...) nous proclamons l'indépendance monégasque, et le tour est joué! Camerlin: Splendide! Vuillard: Bon! bon! (SARDOU, Rabagas, 1872, IV, 9, p. 192). Étonnant, splendide, formidable, pensa-t-elle aussitôt. On voit si bien ça (AYMÉ, Travelingue, 1941, p. 86).
— [En assoc. avec des termes péj. et avec une nuance plutôt laud.] Qui garde un caractère admirable malgré certains aspects négatifs. Je crains pourtant que tous deux [Chateaubriand et Benjamin Constant] n'aient méprisé les hommes; mais ce mépris chez l'un se trahissait par une bile amère et splendide qui ressemblait à de la haine (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 1, 1862, p. 435). Leur théâtre [des contemporains de Shakespeare] a les mêmes caractères que le sien; vous y trouverez (...) le même style désordonné, bizarre, excessif et splendide (TAINE, Philos. art, t. 1, 1865, p. 3). V. isolement ex. 2 et 5.
♦ Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre, rare. C'est une immense bataille par petits épisodes [en 1870]; (...) drame embrouillé, terrible, à la fois splendide et misérable, et dont nous ne sortirons que par le splendide (SAND, Corresp., t. 6, 1870, p. 58).
— P. iron. [En assoc. avec des termes péj.] Qui se fait remarquer par ses défauts. Le frère Siméon serait assez humble et assez naïf pour renouveler d'aussi splendides gaffes (HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 163). Une pauvre société médiocre, dont les clairvoyants devinent la médiocrité, mais qui semblera parfaite aux imbéciles, sous son splendide manteau d'hypocrisie (LE DANTEC, Savoir! 1920, p. 92). [P. méton.;] [en parlant d'une pers. considérée dans ses défauts] Les splendides idiots des boulevards extérieurs (PRÉVERT, Paroles, 1946, p. 14).
2. [En parlant d'une pers.] Qui se distingue par son prestige, sa gloire. Synon. glorieux, prestigieux, superbe. Un autre regard, qui de la prunelle de la souveraine splendide daignerait descendre jusqu'à l'humble pasteur (MEILHAC, HALÉVY, Belle Hélène, 1865, I, 10, p. 194). Un défenseur valeureux (...) un splendide guerrier, d'une audace magnifique, (...) véritable héros d'épopée (GROUSSET, Croisades, 1939, p. 177). P. ext. Où sont ces temps, ces beaux temps mêlés d'orage, mais splendides, où tout était vie, où tout était liberté, où tout était gloire! (HUGO, Nap. le Pt, 1852, p. 218).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) 1491 (Orose, vol. I, prol. ds GDF. Compl.: splendides lucernes); b) ca 1590 « (d'une personne) qui fait une grande dépense » (MONTAIGNE, Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 902). Empr. au lat. splendidus « éclatant, brillant » (au propre et au fig.). Fréq. abs. littér.: 1 423. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 1 275, b) 4 080; XXe s.: a) 1 767, b) 1 714.
DÉR. Splendidement, adv. D'une manière splendide, avec splendeur. a) [Corresp. à splendeur A; à propos d'un astre, d'une chose brillante ou éclairée] Avec une lumière abondante et pure, de vives lueurs. Synon. lumineusement; anton. obscurément. S'allumer splendidement. Un restaurant, splendidement éclairé par le gaz (MUSSET, Lettres Dupuis Cotonet, 1836, p. 606). Retour par une nuit splendidement étoilée. (...) les constellations étincelaient sur le limpide azur (AMIEL, Journal, 1866, p. 42). b) ) [Corresp. à splendeur B 1; à propos d'une chose colorée] Avec un déploiement de couleurs vives, chatoyantes. Synon. vivement ; anton. pâlement. Le roi s'assit (...) dans une chambre splendidement décorée. Au plafond bleu scintillaient des étoiles d'or (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 308). [P. méton.;] [à propos d'un peintre] Être émacié comme Giotto et splendidement chimérique comme Gustave Moreau (MAUCLAIR, De Watteau à Whistler, 1905, p. 77). ) [Corresp. à splendeur B 2; à propos de choses concr. ou sonores] Avec une beauté pleine de puissance et de majesté. Synon. fabuleusement, magnifiquement, merveilleusement, somptueusement; anton. affreusement, horriblement, laidement. Le grand Meschascébé (...) Charrie augustement ses îlots mordorés, Et soudain, beau d'éclairs, de fracas et de fastes, Splendidement s'écroule en Niagaras vastes (VERLAINE, Poèmes saturn., 1866, p. 84). Un office splendidement composé avec ses merveilleuses antiennes et son hymne brûlante (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 36). ) [Corresp. à splendeur B 3; à propos d'une personne évoquée dans son costume, son train de vie] Avec une grande abondance de richesses, de raffinements luxueux. Synon. fastueusement, luxueusement, pompeusement, richement; anton. frugalement, humblement, médiocrement, modestement, pauvrement, simplement. Une femme si splendidement vêtue qu'elle envoie des rayons tout autour d'elle (FLAUB., Tentation, 1849, p. 387). Vous avez splendidement traité la presse parisienne, qui (...) a mieux bu votre vin et mangé vos suprêmes de faisans qu'elle n'a chanté vos louanges (LA HÊTRAIE, Chasse, vén., fauconn., 1945, p. 176). c) [Corresp. à splendeur C 1; à propos d'une pers., d'une partie du corps] Avec une rayonnante beauté physique et/ou morale. Sa grande bouche était splendidement éclairée d'un rire blanc (GIONO, Triomphe vie, 1941, p. 188). d) [Corresp. à splendeur D 1; à propos d'une chose abstr.] Avec une extrême intensité, beaucoup de valeur. A force de mépriser tout ce qui est, je conçus le mépris de moi-même, (...) qui ne savais jouir de rien à force de vouloir jouir splendidement de toutes choses (SAND, Lélia, 1833, p. 167). V. enflammer ex. 4, extra-curieux ex. s.v. extra- I B 2. P. iron. [En assoc. avec un terme péj.] D'une manière remarquable, propre à souligner tel défaut. C'était l'idéal d'un fort de la Halle habillé en fille. Elle jurait splendidement (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 456). — []. Att. ds Ac. dep. 1694. — 1res attest. déb. XVIe s. (Therence en franç., f° 101a, Verard ds GDF. Compl.), mil. XVIE s. vivre splendidement (E. MEDICIS, Chronique, éd. A. Chassaing, t. 1, p. 414); de splendide, suff. -ment2. — Fréq. abs. littér.: 81.
BBG. — KLEIN Vie paris. 1976, pp. 148-149.
splendide [splɑ̃did] adj.
ÉTYM. 1491; lat. splendidus, de splendere « briller ».
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♦ Qui a de la splendeur (3.).
1 Qui a de l'éclat, de la magnificence. ⇒ Brillant, éblouissant, étincelant, glorieux, somptueux. || Fête splendide (→ Brillant, cit. 10), équipages splendides (→ Nourrir, cit. 34).
♦ (Angl. splendid isolation). || Le « splendide isolement » de l'Angleterre. — Fig. (→ Isolement, cit. 4).
2 (1834). Qui est d'une grande beauté. ⇒ Beau, magnifique, merveilleux, superbe. || Un splendide panorama (→ Distraire, cit. 11). || Des yeux splendides (→ Éclairer, cit. 25). || Des amours splendides (→ Rêver, cit. 34). || Splendide liberté d'esprit (→ Grégaire, cit. 1). || C'est une fille splendide. — Par antiphr. || Une splendide faute d'orthographe.
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CONTR. Modeste. — Affreux.
DÉR. Splendidement.
Encyclopédie Universelle. 2012.