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humble

humble [ œ̃bl ] adj.
• déb. XVIe; huemble v. 1170; humele 1080; lat. humilis « bas, près de la terre »; cf. humus
I(Personnes)
1Qui s'abaisse volontairement, par humilité. effacé, modeste. « N'est pas humble celui qui se hait » (Cioran). Qui donne à autrui les témoignages d'une très grande déférence, d'un grand empressement à lui être agréable. soumis. « Il était humble, modeste, contenu [...] s'effaçant volontiers » (Sainte-Beuve). Je suis votre humble serviteur, votre humble servante (anciennes formules).
2(1564) Qui est d'une condition sociale modeste. obscur, pauvre, simple. « Dans un village, parmi les plus humbles habitants » (Chardonne).
N. pl. Vieilli Les humbles (cf. Les petites gens).
II(Choses)
1Qui marque de l'humilité, de la déférence. Air, contenance, ton humble. embarrassé, timide. « La foi, sœur de l'humble espérance » (Hugo). « l'humble regard de ce tendre épagneul » (Lamartine). (Par modestie réelle ou affectée) À mon humble avis... Présenter ses humbles excuses.
2Littér. Qui est sans éclat, sans prétention, qui n'est pas valorisé. modeste. Un humble présent. L'humble violette. Une humble demeure. pauvre.
3(1564) Dont la médiocrité est caractéristique d'une condition sociale modeste. obscur. « La vie humble, aux travaux ennuyeux et faciles » (Verlaine). Végéter dans d'humbles fonctions.
⊗ CONTR. Ambitieux, arrogant, fier, grandiose, imposant, impressionnant, orgueilleux.

humble adjectif (latin humilis, bas, de humus, terre) Qui a conscience de ses limites, de ses faiblesses, et qui le manifeste par une attitude volontairement modeste et effacée : Rester humble malgré les honneurs. Qui montre un grand respect à l'égard d'autrui, ou (péjoratif) qui s'efface de façon exagérée, qui est servile devant les autres : Être humble avec ses supérieurs. Qui dénote une humilité réelle ou affectée : Un ton humble. Qui est de condition modeste, occupe une situation sociale peu élevée : Un humble serviteur de l'État. Qui dénote une situation modeste ou médiocre : Se contenter d'une humble fonction. Qui est d'un caractère simple, modeste, sans prétention ou sans importance : L'humble réalité de tous les jours.humble (citations) adjectif (latin humilis, bas, de humus, terre) Paul Verlaine Metz 1844-Paris 1896 La vie humble aux travaux ennuyeux et faciles Est une œuvre de choix qui veut beaucoup d'amour. Sagesse, I, 8 Messeinhumble (expressions) adjectif (latin humilis, bas, de humus, terre) À mon humble avis, formule introduisant l'expression de son opinion. ● humble (synonymes) adjectif (latin humilis, bas, de humus, terre) Qui a conscience de ses limites, de ses faiblesses, et...
Synonymes :
- effacé
- modeste
- timide
- timoré
Contraires :
- altier
- dédaigneux
- fat
- fier
- glorieux
- orgueilleux
- prétentieux
- vaniteux
Qui dénote une humilité réelle ou affectée
Synonymes :
- déférent
- respectueux
Contraires :
- arrogant
- dominateur
- effronté
- hardi
- hautain
- impertinent
- impudent
- insolent
Qui est de condition modeste, occupe une situation sociale peu...
Synonymes :
- besogneux
- pauvre
- petit
Contraires :
- grand
- gros
- puissant
- riche
Qui dénote une situation modeste ou médiocre
Synonymes :
- bas
- inférieur
- obscur
- petit
- subalterne

humble
adj. (et n. m.)
d1./d Qui fait preuve d'humilité par modestie, respect ou soumission. Syn. effacé, modeste, soumis.
d2./d Qui marque le respect, la déférence. Des humbles excuses.
d3./d De condition sociale modeste.
|| n. m. (Le plus souvent Plur.) Les humbles.
d4./d Litt. (Avant le nom.) Médiocre, modeste. Une humble paillote. D'humbles emplois.

⇒HUMBLE, adj.
A. — 1. Qui s'abaisse volontairement (à faire quelque chose) en réprimant tout mouvement d'orgueil par sentiment de sa propre faiblesse. Anton. orgueilleux. Devenir, se sentir humble. Ceux qui sont véritablement humbles ne s'offensent point du mépris d'autrui (Ac.). Il est resté une demi-heure, à la fois humble et arrogant (GONCOURT, Journal, 1895, p. 754). Ma question était si ironique que tout autre eût rompu. Mais, lui, humble : — Je ne te demande pas de m'aimer autant que je t'aime (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 286). La mère est humble vis-à-vis de l'enfant et le jardinier devant la rose. Moi, le roi, je m'irai soumettre sans gêne à l'enseignement du laboureur. Car il en sait plus long qu'un roi sur le labour (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 864) :
1. C'est une jeune fille assez jolie, avec un air trop hardi, des yeux malins. Elle est humble avec Marceline, trop familière avec Clotaire et insolente avec Jef.
ACHARD, J. de la Lune, 1929, II, 4, p. 18.
Humble à + subst. Humble à la besogne et toujours prête à se soumettre, elle ne voulait manger que le pain qu'elle avait gagné (GUÉHENNO, Journal homme 40 ans, 1934, p. 72).
Emploi subst. Personne qui fait preuve d'humilité. Dieu résiste aux superbes et donne grâce aux humbles (Ac.). J'ai vu celui par qui Dieu règle l'univers Qui hausse l'humble au ciel et dompte le pervers (LECONTE DE LISLE, Poèmes trag., 1886, p. 97).
2. Qui témoigne de l'humilité (de quelqu'un) (supra A 1). Voix, regard, geste humble; humble sourire. Et donnez-moi la foi très humble (VERLAINE, Œuvres compl., t. 2, Amour, 1888, p. 8). Elle ne pouvait détacher son regard de cette main (...) qui semblait tendue vers elle dans un geste humble d'appel (CHARDONNE, Épithal., 1921, p. 411) :
2. — Pardonnez-moi, monsieur l'abbé, dit confusément Fleurissoire, je n'ai reçu d'instruction de personne : je suis une pauvre âme pleine d'angoisse et qui cherche de son côté.
Ces humbles paroles semblèrent désarmer le curé...
GIDE, Caves, 1914, p. 792.
B. — Qui donne des témoignages de grande déférence (envers quelqu'un). Un humble serviteur. Elle se fit, dans son for intérieur, la servante humble, dévouée et aveugle de son créateur (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 23). Et puis, regardez aussi l'humble amoureux que je suis, si vraiment humble et maladroit peut-être (ESTAUNIÉ, Ascension M. Baslèvre, 1919, p. 178).
En partic. [Dans des formules de politesse] Pour vous, Monsieur, vous connaissez les vifs sentiments et l'entier dévouement avec lequel j'ai l'honneur d'être votre très humble serviteur, Victor-M. Hugo (HUGO, Corresp., 1821, p. 326). Permettez-moi de vous baiser les mains et de vous dire que je suis votre très humble et affectionné (FLAUB., Corresp., 1879, p. 240).
[En parlant d'actes de conduite socialisés] Qui témoigne de la grande déférence (de quelqu'un). Le Parlement fit de très humbles remontrances au roi (Ac. 1878-1935). Faire de très humbles remerciements (Ac. 1835-1935). Lorsqu'il se tut, les applaudissements éclatèrent. Je crus devoir joindre mes humbles félicitations à celles de ses amis (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 281). Je veux présenter mes humbles excuses à chère Madame Verdurin et savoir d'elle la vérité (PROUST, Sodome, 1922, p. 962).
À mon humble avis, selon mon humble opinion (Ac. 1935). [S'emploie par modestie réelle ou affectée pour introd. son opinion] Claretta : Et alors, cher monsieur, il y a deux possibilités, à mon humble avis (CAMUS, Cas intéress., 1955, 2e temps, 7e tabl., p. 681).
C. — 1. Qui est d'une condition sociale modeste. Synon. modeste. Un humble personnage. Pour n'être pas victimes du nombre, un jour, donnez-lui l'exemple du droit respecté chez tous les hommes, du plus haut au plus humble (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p. 405). C'est une famille assez humble de métallurgistes (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1909, p. 98). Les ouvriers et les plus humbles employés ont des demeures mieux agencées qu'autrefois celles des riches (CARREL, L'Homme, 1935, p. 13).
Emploi subst. Personne qui est d'une condition sociale modeste. Il s'est toujours occupé du sort des humbles (Ac. 1935). Cher Justin, alors que tu décidais, de ton côté, d'aller vivre parmi les humbles, je me suis promis de respirer le souffle des héros (DUHAMEL, Maîtres, 1937, p. 27).
2. Qui est sans prétention, sans éclat, peu élaboré ou de peu d'envergure. Synon. modeste; anton. grandiose, imposant.
a) Emploi attribut. Plus la maison sera humble, plus vous y serez en sûreté, mon seigneur (DUMAS père, Lorenzino, 1842, I, 9, p. 206). J'admire ce chiffre. Savez-vous pourquoi? Parce que je le trouve humble. 7 500 000! Pourquoi 7 500 000? C'est peu. Personne ne refusait à M. Bonaparte la bonne mesure (HUGO, Nap. le Pt, 1852, p. 161) :
3. Mais quelle épreuve inattendue de se sentir, par qui l'on méprise, devinée? Car elle s'était crue aussitôt devinée, par une naïve ignorance de sa propre vie intérieure, qu'elle jugeait trop humble et trop facile...
BERNANOS, Joie, 1929, p. 567.
b) Emploi épithète. Une humble échoppe, un humble métier. L'humble violette. Un humble asile (Ac. 1835-1935). Voilà en apparence une besogne bien humble, et à laquelle suffirait le dernier élève de l'école des Chartes (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 217). J'aime l'odeur humble et fade qui rôde (...) dans cet intestin de ma maison (DUHAMEL, Confess. min., 1920, p. 35) :
4. ... depuis Leibniz (...) le mécanisme serait considéré volontiers comme une philosophie humble et embryonnaire.
RUYER, Esq. philos. struct., 1930, p. 2.
REM. Humblesse, subst. fém. rare. Humilité. Jean : (...) On aurait tiré son chapeau à toutes les meules de foin, heureux de notre humblesse tranquille, sous la lampe que tu avais allumée entre tes deux doigts (GIONO, Bout route, 1937, I, 8, p. 43).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) Ca 1100 [d'une pers.] ici valeur adv. (Roland, éd. J. Bédier, 1163 : Vers Sarrazins reguardet [Rollant] fierement E vers Franceis humeles e dulcement); 1re moitié XIIe s. humle (Ps. de Cambridge, éd. F. Michel, CXXXVII, 6); b) id. [d'une chose] humele (ibid., CXII, 6). Empr. au lat. humilis (de humus) « près du sol, bas » fig. « humble, obscur, faible; modeste, conscient de sa faiblesse », ce dernier sens étant surtout attesté en lat. chrétien. Fréq. abs. littér. : 3 696. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 5 172, b) 5 525; XXe s. : a) 6 325, b) 4 539.

humble [œ̃bl] adj.
ÉTYM. Déb. XVIe; huemble, v. 1170; humele, adj. et adv., 1080; du lat. humilis « bas, près de la terre ». → Humus.
———
I (Personnes).
1 Qui s'abaisse volontairement, par humilité. Effacé, modeste; → Généreux, cit. 5.
1 Cette épithète (…) s'applique à celui qui a un sentiment modéré de soi-même, sans orgueil et plein de déférence et de soumission pour ses supérieurs. La comparaison que nous faisons du peu de bonnes qualités que nous avons, avec le grand nombre de défauts qui les étouffent, nous rend humbles à nos propres yeux. La connoissance et l'aveu de la supériorité que les autres ont sur nous, nous rend humbles devant eux.
Dict. de Trévoux, art. Humble.
Une personne humble (→ Cabinet, cit. 4). || Être doux et humble de cœur, d'esprit.Spécialt. Qui pratique l'humilité chrétienne (→ Approcher, cit. 37; bon-chrétien, cit.). || Être humble devant Dieu.N. (Rare au fém., au sing.). || Les humbles. Simple; → Glorifier, cit. 10; hausser, cit. 10.
2 Le Seigneur est près de ceux dont le cœur est affligé, et il sauvera les humbles d'esprit.
Bible (Sacy), Psaumes de David, XXXIII, 18.
3 Dieu a aboli la mémoire des superbes, et il a établi celle des humbles de cœur.
Bible (Sacy), Ecclésiastique, X, 21.
4 (…) il (Jésus-Christ) a été humble, patient, saint, saint, saint à Dieu, terrible aux démons, sans aucun péché.
Pascal, Pensées, XII, 793.
5 Achab était roi et un roi très absolu. Il ne voulait être contredit de personne (…) Cependant, dès qu'il a écouté la voix de sa conscience, qui lui reproche la violence de son procédé contre un de ses sujets, le voilà triste, abattu, confus, couché par terre, sans lever les yeux ni regarder le ciel. Jamais il ne parut plus humble, ni plus petit devant Dieu.
Bourdaloue, Dominic., 9e dimanche après Pentecôte.
6 Cette humble Princesse se sentait dans son état naturel quand elle était comme pécheresse aux pieds d'un prêtre, y attendant la miséricorde et la sentence de Jésus-Christ.
Bossuet, Oraison funèbre de Marie-Thérèse d'Autriche.
7 Un sage Religieux, qu'il appelle exprès, règle les affaires de sa conscience : il obéit, humble chrétien, à sa décision (…)
Bossuet, Oraison funèbre de Louis de Bourbon.
8 Il renverse l'audacieux
Il prend l'humble sous sa défense.
Racine, Esther, I, 5.
9 (…) le premier pas pour sortir de notre misère est de la connaître. Soyons humbles pour être sages; voyons notre faiblesse, et nous serons forts.
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, Lettre VI.
10 Il serait mieux d'être plus humble, plus prosterné, plus chrétien. Malheureusement je suis sujet à faillir; je n'ai point la perfection évangélique : si un homme me donnait un soufflet, je ne tendrais pas l'autre joue.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. IV, p. 261.
11 Humble, et du saint des saints respectant les mystères,
J'héritai l'innocence et le Dieu de mes pères;
En inclinant mon front, j'élève à lui mes bras (…)
Lamartine, Premières méditations, Philosophie.
12 (…) et cette dénomination revient sans cesse, le petit Gueneau; non qu'il fût petit de taille, mais il était humble, modeste, contenu, se retirant, s'effaçant volontiers et ne craignant point de se faire petit.
Sainte-Beuve, Chateaubriand, t. II, p. 264.
Qui donne à autrui les témoignages d'une très grande déférence, d'un grand empressement à lui être agréable. Soumis. || On est humble devant ceux qu'on aime (→ Fierté, cit. 2).
13 Une amante moins belle aime mieux, et du moins,
Humble et timide, à plaire elle est pleine de soins (…)
André Chénier, Élégies, XXI.
14 (…) avec cet air de supériorité masculine qui n'abandonne point nos humbles adorateurs (…)
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, Lettre XLVI.
15 Tu seras humble, entends-tu, et soumise à son désir (…)
Flaubert, Salammbô, X.
Vx. (Formule de politesse). || J'ai l'honneur d'être, Monsieur, votre très humble serviteur (→ Considération, cit. 11).
16 (…) je serai toute ma vie la plus reconnaissante comme la plus ancienne de vos très humbles servantes.
Mme de Sévigné, 37, 23 juin 1656.
17 Je suis très humble serviteur de Son Altesse Turque.
Molière, le Bourgeois gentilhomme, IV, 4.
Péj. Plat, servile, souple. || Des gratte-papier (cit. 1) humbles et intrigants. || Se faire humble devant les riches, les puissants. Aplatir (s'), humilier (s'), ramper; → Faire des courbettes, courber l'échine, avoir les reins souples.
2 (1564). Qui est d'une condition sociale inférieure. Obscur, pauvre, simple. || Une humble bergère (cit. 5). || Un humble valet de chambre (→ État, cit. 89).
18 Dieu a renversé les trônes des princes superbes, et il y a fait asseoir en leur place ceux qui étaient humbles.
Bible (Sacy), Ecclésiastique, X, 17.
19 Et le Salut ayant béni l'humble troupeau
Des fidèles, on rejoint meilleurs le hameau.
Verlaine, Liturgies intimes, XIX.
20 Dans un village, parmi les plus humbles habitants, on voit les coteries, les fiertés, les préjugés des gens du monde.
J. Chardonne, l'Amour du prochain, VII, p. 167.
N. (Souvent au plur.). || Les humbles. Petit (les petits, les petites gens); → Classe, cit. 4; comprendre, cit. 41; cynique, cit. 6.
———
II (Choses).
1 (Souvent avant le n., en épithète). Qui marque de l'humilité, de la déférence. || D'humbles et ferventes (cit.) supplications. || Aveu, confession humble. || Manières humbles. || Air, contenance, ton humble. Embarrassé, timide; → Aise, cit. 6. || Implorer d'une voix humble. Humblement. || Une humble douceur (→ Armer, cit. 16). || Une humble bonne grâce (→ Hacher, cit. 12.1). || « La foi (cit. 36), sœur de l'humble espérance » (Hugo).
21 Par de profonds respects, par d'humbles sacrifices (…)
Corneille, Sertorius, II, 4.
22 Qui d'une sainte vie embrasse l'innocence
Ne doit point tant prôner son nom et sa naissance,
Et l'humble procédé de la dévotion
Souffre mal les éclats de cette ambition.
Molière, Tartuffe, II, 2.
23 Ainsi parle un esprit languissant de mollesse,
Qui, sous l'humble dehors d'un respect affecté,
Cache le noir venin de sa malignité.
Boileau, Satires, IX.
24 Un auteur à genoux, dans une humble préface,
Au lecteur qu'il ennuie a beau demander grâce (…)
Boileau, Satires, IX.
25 Il est velouté comme nous,
Marqueté, longue queue, une humble contenance;
Un modeste regard (…)
La Fontaine, Fables, VI, 5.
26 (…) jamais pécheur ne demanda un pardon plus humble, ni ne s'en crut plus indigne.
Bossuet, Oraison funèbre de Michel Le Tellier.
27 (…) l'humble regard de ce tendre épagneul
Qui conduisait l'aveugle et meurt sur son cercueil ! ! !
Lamartine, Jocelyn, IX, 12 oct. 1800.
28 (…) s'ils se faisaient une idée plus humble et plus vraie de la nature humaine, ils seraient plus doux à autrui et plus doux à eux-mêmes.
France, les Opinions de Jérôme Coignard, Œuvres, t. VIII, p. 319.
29 Son regard n'avait plus sa dureté de tout à l'heure; quelque chose de presque implorant s'y glissait à présent, un air plus humble, comme si elle suppliait qu'on lui répondît, qu'on lui dît toute la vérité.
J. Green, Adrienne Mesurat, III, I.
Vx. (Formule de politesse). || Nous vous assurons (cit. 40) de nos très humbles services.
30 Je rends mille humbles grâces à V. A. S. de toutes ses bontés (…)
Bossuet, Lettre à Condé, CXXXVII, 24 sept. 1686.
31 L'Académie Française (…) me charge, sire, de mettre à vos pieds sa très-humble reconnaissance et son profond respect.
d'Alembert, Lettre au roi de Prusse, 12 août 1770.
Mod. (Par modestie réelle ou affectée). À mon humble avis, à mon avis. Humblement.
2 (1576). Littér. (Avant le n., en épithète). Qui est sans éclat, sans prétention. Modeste. || D'humbles vertus (Académie). || Un humble présent (→ Cœur, cit. 74). || L'humble marguerite (→ Épanouir, cit. 2). || Une humble demeure. Pauvre. || L'humble chaume, l'humble toit.Qui a peu d'élévation, de valeur. Médiocre. || L'humble esprit des hommes (→ Approfondir, cit. 10).Qui a peu d'importance. Simple. || Une humble aventure (→ Généralisation, cit. 1).
32 Ils virent à l'écart une étroite cabane,
Demeure hospitalière, humble et chaste maison.
La Fontaine, Philémon et Baucis.
33 On n'a point élevé de marbres sur leurs humbles tertres, ni gravé d'inscriptions à leurs vertus (…)
Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie, p. 149.
34 Ne connaissant personne, inconnu, seul, tranquille,
Ma voix humble à l'écart essayait des concerts (…)
André Chénier, Élégies, XVII.
35 Pourquoi suis-je au Capitole ? pourquoi mon humble front va-t-il recevoir la couronne que Pétrarque a portée (…)
Mme de Staël, Corinne, II, III.
36 Et l'humble giroflée, aux lambris suspendue,
Attachant ses pieds d'or dans la pierre fendue (…)
Lamartine, Nouvelles méditations, La liberté.
37 Notre vie est semblable au fleuve de cristal
Qui sort, humble et sans nom, de son rocher natal (…)
Lamartine, Harmonies…, II, XXIII.
38 C'était une humble église au cintre surbaissé (…)
Hugo, les Chants du crépuscule, XXXIII.
39 La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse,
Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse,
Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs.
Baudelaire, Tableaux parisiens, C.
40 Il faut que tout homme trouve pour lui-même une possibilité particulière de vie supérieure dans l'humble et inévitable réalité quotidienne.
Maeterlinck, le Trésor des humbles, XII.
41 Debout derrière cet humble catafalque un nain à lunettes et à cheveux blancs, se tenait, les bras croisés (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. VIII, p. 212.
3 (1564). Généralt avant le n., en épithète. Dont la médiocrité est caractéristique d'une condition sociale inférieure. Obscur. || L'humble labeur de gâcheur (cit. 1) de plâtre. || Une humble existence de paysan (→ Gîter, cit. 4). || Être satisfait de son humble fortune (→ Heureux, cit. 46). || « La vie humble, aux travaux ennuyeux et faciles » (cit. 3, Verlaine). || Végéter dans d'humbles fonctions.
42 Des affronts attachés à mon humble fortune
C'est le seul dont je garde une idée importune.
Voltaire, l'Orphelin de la Chine, II, 6.
CONTR. Ambitieux, arrogant, audacieux, dominateur, fier, glorieux, orgueilleux, prétentieux, superbe, vaniteux.
DÉR. Humblement.

Encyclopédie Universelle. 2012.