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solennel

solennel, elle [ sɔlanɛl ] adj.
• 1380; sollempnal 1250; solene 1190; lat. relig. solennis, class. sollemnis
1Qui est célébré avec pompe, par des cérémonies publiques. Fêtes solennelles. solennité. Obsèques solennelles. « Des honneurs solennels seraient rendus aux restes de Pie VI » (Madelin). Communion solennelle (opposé à communion privée) . Qui se fait avec apparat. Séance solennelle de l'Académie. Par ext. Poét. « L'ombre était nuptiale, auguste et solennelle » (Hugo).
2Accompagné de formalités, d'actes publics qui donnent une importance particulière. authentique, officiel, public. Acte, contrat, serment solennel. Déclaration solennelle.
3Fig. Qui a une gravité propre ou convenable aux grandes occasions. Paroles solennelles. « le pays des orateurs, celui de la pompeuse et solennelle éloquence » (Michelet). (Souvent péj.) Air, ton solennel. affecté, cérémonieux, grave, emphatique, pompeux, pontifiant, sentencieux. Personne solennelle, grave et un peu guindée.
⊗ CONTR. Intime, privé. Familier.

solennel, solennelle adjectif (latin sollennis) Qui est célébré avec éclat, revêt un caractère majestueux, public : Des obsèques solennelles. Qui présente une gravité, une importance particulières par sa nature ou du fait des circonstances : Faire une déclaration solennelle. Qui est empreint d'une gravité souvent affectée, qui prend des airs d'importance : S'exprimer d'un ton solennel.solennel, solennelle (difficultés) adjectif (latin sollennis) Prononciation [&ph103;ɔ&ph96;&ph85;&ph98;ɛ&ph96;], le e de la deuxième syllabe se prononce [&ph85;] ; de même pour les dérivés solennellement[&ph96;&ph85;], solenniser[&ph96;&ph85;], solennité[&ph96;&ph85;]. ● solennel, solennelle (synonymes) adjectif (latin sollennis) Qui est célébré avec éclat, revêt un caractère majestueux, public
Synonymes :
- auguste
- grandiose
- imposant
- majestueux
- pompeux
Qui présente une gravité, une importance particulières par sa nature...
Synonymes :
- digne
- grave
- guindé
- prudhommesque
Qui est empreint d'une gravité souvent affectée, qui prend des...
Synonymes :
- cérémonieux
- compassé
- pontifiant

solennel, elle
adj.
d1./d Célébré par des cérémonies publiques. Fête solennelle.
Par ext. Qui se fait avec beaucoup d'apparat, de cérémonie. Faire une entrée solennelle.
d2./d Accompagné de formalités ou de cérémonies publiques qui lui confèrent une grande importance. Contrat solennel.
d3./d Empreint de gravité. Paroles solennelles.
Péjor. D'une gravité outrée.

⇒SOLENNEL, -ELLE, adj.
A. — 1. [En parlant d'une circonstance, d'un événement] Qui est célébré en public avec éclat, qui est accompagné d'un cérémonial imposant. Fête, messe, nuit solennelle; jour solennel; honneurs solennels; sacrifice solennel; cérémonie, circonstance, heure solennelle. Il insistait surtout auprès du pontife pour obtenir une reconnaissance solennelle de la sainteté de sa belle-sœur (MONTALEMBERT, Ste Élisabeth, 1836, p. 294):
... les évêques, chanoines, curés, vicaires, abbés et prieurs de Pingouinie résolurent de célébrer un service solennel dans la cathédrale d'Alca, pour obtenir de la miséricorde divine qu'elle daignât mettre un terme aux troubles qui déchiraient une des plus nobles contrées de la Chrétienté...
FRANCE, Île ping., 1908, p. 305.
RELIG. CATH.
Communion solennelle. V. communion B 2 a. Synon. profession de foi. La première communion solennelle de Frédie avec, en mains, le livre qu'avait porté notre père (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 27). Renouvellement solennel (vieilli). 7 juin. — Renouvellement solennel de la première communion de Véronique. Elle a remis sa robe blanche de l'année dernière (BLOY, Journal, 1903, p. 176).
2. P. ext. Qui se fait avec faste, avec apparat et dans la majesté qui convient à la circonstance. Entrée, visite solennelle; solennelle(s) assemblée(s); distribution solennelle des prix. Le tribunal révolutionnaire (...) siégeait (...) dans la grande salle des audiences solennelles de la Cour de Cassation (BALZAC, Splend. et mis., 1847, p. 632). Bientôt ce sera chez nous un acte méritoire d'assister à une séance solennelle de l'Académie des Inscriptions (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 117).
B. — 1. Spécialement
a) DR. CIVIL. Qui est accompli dans les formes légales, authentiques, suivant les formalités requises. [Les écritures] allaient du graphisme de la tradition, réservé pour les actes solennels et officiels, au graphisme courant, d'usage privé (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p. 33).
Contrat solennel. V. contrat A synt. a.
b) RELIG. CATH. (dr. canon.). Vœux solennels. V. vœu.
2. Qui est accompli de façon officielle, au cours de cérémonies publiques ou suivant des formalités conférant un caractère particulièrement important à la circonstance. Synon. formel, officiel. Affirmation, consécration, déclaration, promesse solennelle; engagement solennel; lettre, formule solennelle; formes solennelles. J'ai reçu une convocation solennelle de mon oncle (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p. 280).
C. — Littéraire
1. [En parlant d'une chose concr., d'un élém. de la nature] Qui est imposant par son caractère grave, majestueux. Je revoyais les grandes armoires solennelles de la maison (SAINT-EXUP., Terre hommes, 1939, p. 178). Le puits (...) que M. Bruyère creuse au milieu d'un cirque solennel de montagnes (COCTEAU, Maalesh, 1949, p. 109).
2. a) [En parlant d'une pers. et, p. méton., d'un aspect de sa physionomie ou de son comportement] Qui a un caractère empreint de gravité, de majesté. Air, silence, ton solennel; main, voix, démarche, marche, expression, gravité, lenteur solennelle; solennel adieu; solennelle prière; solennelle(s) parole(s). La jeune femme était calme, froide, solennelle comme un juge qui prononce une sentence (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 3, 1859, p. 466). Un officier, grand, beau, majestueux, déboucha à pas lents et solennels d'un escalier (PROUST, Guermantes 2, 1921, p. 73).
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ton, genre grave. Tout cela, débité avec un fort accent du Midi tourné au solennel, très peu de gestes, mais des jeux de physionomie mécanique (A. DAUDET, N. Roumestan, 1881, p. 42). Généralement, les qualités brillantes de l'esprit leur manquent. Ils glissent facilement du sérieux au solennel qui est leur genre d'outrance comme l'éclat est l'outrance du primaire (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 297).
b) Péj. ou p. iron. [En parlant d'une pers. et, p. méton., d'un aspect de sa physionomie ou de son comportement] Qui manifeste une gravité affectée, peu naturelle ou outrée. L'aïeule avec ses cheveux gris (...) l'engoncement solennel dans le satin noir de sa robe montante (GONCOURT, Journal, 1867, p. 361). Voyons, marraine, pensez-donc; et puis un notaire, c'est bien solennel pour moi, vous ne trouvez pas? (PAILLERON, Étincelle, 1879, II, p. 14). Il est assez amusant, avec sa manière de parler un peu vieux jeu, un peu solennelle (PROUST, Guermantes 2, 1921, p. 243).
Prononc. et Orth.:[]. LITTRÉ: ,,Quelques personnes prononcent [] (...) prononciation des gens du midi (...) aujourd'hui vicieuse``. Solennel et ses dérivés avec [a] contrairement à d'autres mots du type hennir, indemniser où [a] > [] sous l'infl. de l'orth. (v. G. STRAKA ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n ° 1 1981, p. 226). Si MART. Comment prononce 1913, p. 74, 75, note une certaine infl. de l'orth. dans solennité, la prononc. avec [] ne s'est pas imposée. Voir MARTINET-WALTER 1973: 13/17 [a], 4/17 [], [e]. Ac. 1694: solemnel ou solennel, solemnellement ou solennellement, solemnité ou solennité, solemniser ou solenniser, solemnisation ou solennisation; 1718: -mn- ,,quelques-uns escrivent solennel, et c'est ainsi que l'on prononce``; 1740: -nn- ,,quelques-uns écrivent solemnel, mais on prononce toujours solannel: ce qui s'observe de même dans les dérivez``; 1762, 1798: -nn- sans mention à -mn-; 1835, 1878: -nn- avec la même rem. que ds 1740; 1935: -nn-. Étymol. et Hist. 1. Fin XIIe s. sollempnal « qui est accompli avec pompe, selon un certain cérémonial » per sollempnal memore (Sermons St Bernard, éd. W. Foerster, p. 11, ligne 29); 1216 feste ... sollempnels (GUILLAUME LE CLERC, Fergus, 188, 31 ds T.-L.); 2. mil. XIIIe s. [ms.] sollempnel « célébré par des cérémonies » jorz ... sainz et sollempnels (Bible, B.N. 899, f ° 36d ds GDF. Compl.); 1380 solennel (ROQUES t. 2, n ° 11475); 3. a) 1266 dr. « qui doit être accompli selon certaines formes sous peine de nullité » sollempnel stipulation (Cart. de Nesles, ms. Chantilly 1295, f ° 76 r ° ds GDF. Compl., s.v. stipulation); 1337 solennel estipulacion (ibid.); b) 1372 « accompagné d'actes publics ou de formalités imposantes qui donnent une importance considérable » Par solennel cry de vendaige (EUSTACHE DESCHAMPS, Chartre des bons enfants de vertu en Champaigne, 64 ds Œuvres compl., éd. G. Raynaud, t. 7, p. 325); 4. 1364 « qui en impose par son caractère de majesté, de grandeur ou de gravité » Hostel Solennel (Litterae Caroli V. Regis Franc. tom. 4, Ordinat. pag. 473 ds DU CANGE, s.v. solemnis); 5. 1404 « énorme, considérable » arbre solempnel (CHRISTINE DE PISAN, Livre des fais et bonnes meurs du sage roy Charles V, II, XI, éd. S. Solente, t. I, p. 134); 6. a) 1409 « empreint de majesté (en parlant d'une personne) » sollempnelz hommes (Le Livre des fais ... [de] Bouciquaut, éd. D. Lalande, p. 415, ligne 35); en partic. 1832 péj. (HUGO, N.-D. Paris, p. 442); b) 1803 « empreint d'une majesté ou d'une gravité ridicule ou inopportune » un ton solennel (KRÜDENER, Valérie, p. 185). Empr. au lat. class. sollemnis « qui revient tous les ans; solennel, consacré », écrit à basse époque solemnis, sollempnis, sollennis (v. BLAISE Lat. chrét.), d'où les formes en a. fr.; la forme régulière solemne, solempne (XIVe-XVIe s. ds GDF.) a été remplacée par celle en -el sans doute sous l'infl. d'autres adj. de la lang. d'église comme annuel, éternel, spirituel (FEW t. 12, p. 68b). Fréq. abs. littér.:2 290. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 3 453, b) 3 072; XXe s.: a) 3 378, b) 3 114.

solennel, elle [sɔlanɛl] adj.
ÉTYM. 1380; sollempnel, 1250; solene, 1190; lat. relig. solennis, class. sollennis, proprt « qui revient tous les ans », les fêtes annuelles étant assez peu fréquentes pour être célébrées avec faste.
1 Vx ou littér. Qui est célébré avec pompe, par des cérémonies publiques. || Fêtes solennelles (→ Pied, cit. 19; 1. fou, cit. 13). || Messes, noces solennelles (→ Invocation, cit. 4; 2. pale, cit.). || Communion solennelle (par oppos. à communion privée). || Sacrifice auguste et solennel (→ Autel, cit. 6).Mod. Qui se fait avec apparat. || Séance solennelle de l'Académie (→ Pointe, cit. 25). || Entrée solennelle.Poét. || « L'ombre était nuptiale (cit. 3), auguste et solennelle » (Hugo).
1 Je viens, selon l'usage antique et solennel,
Célébrer avec vous la fameuse journée
Où sur le mont Sina la loi nous fut donnée.
Racine, Athalie, I, 1.
2 (…) ils décidaient que des honneurs solennels seraient rendus aux restes de Pie VI, mort exilé en France (…)
Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, De Brumaire à Marengo, VIII.
2 (Mil. XIIIe, dr.). Accompagné de formalités, d'actes publics qui lui donnent une importance particulière. Authentique, formel, manifeste, officiel, public. || Arrêts (cit. 9) rendus en forme solennelle. || Acte (→ Hommage, cit. 3), contrat, serment solennel; déclaration (→ 3. Droit, cit. 7; fortifier, cit. 6), promesse (→ Pacte, cit. 2), abjuration solennelle (→ Métropolitain, cit. 1).
3 (XIVe). Qui a une gravité propre ou convenable aux grandes occasions. || Air solennel (→ Résultat, cit. 7). || Ton solennel (→ Aigu, cit. 6; héroï-comique, cit.; mener, cit. 5). Affecté, grave, cérémonieux, critique, emphatique, magistral, pédant, pompeux, pontifiant, sentencieux. || Gestes solennels et hiératiques (cit. 4). Majestueux. || Site solennel. Imposant (cit. 8).(XIXe). || Personne solennelle, grave et un peu guindée, légèrement ridicule. (→ Long, cit. 41; redingote, cit. 2).
3 Elle n'était devenue cependant ni sérieuse ni sévère, et la douce gravité de ses discours n'ôtait rien à leur aimable aménité, mais elle affectait de donner à nos entretiens un tour plus solennel et une direction plus élevée (…)
Charles Nodier, Contes, « La fée aux miettes », XXI.
4 Cette place, toujours solennelle et en temps ordinaire un peu triste, s'emplit aujourd'hui dimanche d'une foule vive et gaie.
Loti, Ramuntcho, I, IV.
CONTR. Intime, privé. — Familier.
DÉR. (V. Solennité). — Solennellement, solenniser.

Encyclopédie Universelle. 2012.