pendre [ pɑ̃dr ] v. <conjug. : 41> I ♦ V. intr. (Choses)
1 ♦ Être fixé, suspendu par le haut, la partie inférieure restant libre. Morceau de viande qui pend à un crochet. « De pâles boucles à l'anglaise pendaient le long de ses joues » (France). ⇒ retomber, 1. tomber. — Laisser pendre ses bras, ses jambes.
2 ♦ Descendre plus bas qu'il ne faudrait (⇒fam. pendouiller), s'affaisser. Jupe qui pend par-derrière. Son manteau pend jusqu'à terre. ⇒ traîner. — Être flasque, mou, et retomber mollement. Avoir les joues qui pendent.
3 ♦ Vx Surplomber (avec une idée d'instabilité, de menace). « D'immenses rochers pendaient en ruines au-dessus de ma tête » (Rousseau).
♢ Fam. Ça lui pend au nez (comme un sifflet de deux sous), se dit d'un désagrément, d'un malheur dont qqn est menacé.
II ♦ V. tr.
1 ♦ (980) Fixer (qqch.) par le haut de manière que la partie inférieure reste libre. ⇒ suspendre. Pendre sa veste au portemanteau. ⇒ accrocher. Pendre un jambon au plafond, du linge aux fenêtres. « un gros chaudron pendu à la crémaillère » (Giono). Pendre la crémaillère.
2 ♦ (XIIe) Mettre à mort (qqn) par strangulation, en suspendant au moyen d'une corde passée autour du cou (⇒ pendaison). Pendre un condamné à un gibet, à une potence. Pendre qqn haut et court, avec une corde courte, difficile à détacher. Pendre qqn en effigie. — Loc. Il ne vaut pas la corde pour le pendre : rien ne pourra l'améliorer, le racheter. — Dire pis que pendre de qqn, plus qu'il n'en faudrait pour le faire pendre. ⇒ médire. Fam. Qu'il aille se faire pendre ailleurs, se dit de qqn dont on a à se plaindre et qu'on ne veut plus voir. Je veux (bien) être pendu si... : je suis absolument sûr que cela n'arrivera pas. — « Que voulez-vous dire, mon oncle, je veux être pendu si je comprends un seul mot » (Balzac).
III ♦ SE PENDRE v. pron. (1690 fig.; se pendre à « pencher, être favorable » 1260)
1 ♦ Se tenir en laissant pendre (I) ses jambes. Se pendre par les mains à une barre fixe, à la branche d'un arbre. ⇒ se suspendre.
♢ Fam. et par exagér. Se pendre au cou de qqn.
♢ Au p. p. ÊTRE PENDU À : ne pas quitter, ne pas laisser. « pendu au bras droit de son grand frère » (Diderot). Être pendu aux basques de qqn. Il est tout le temps pendu au téléphone. — Être pendu aux lèvres de qqn, suspendu.
2 ♦ Absolt Se suicider par pendaison. Il s'est pendu par désespoir. Le détenu s'est pendu dans sa cellule. « Je veux faire pendre tout le monde; et si je ne retrouve mon argent, je me pendrai moi-même après » (Molière).
● pendre verbe intransitif (latin pendere) Être suspendu, accroché par un point à quelque chose de relativement élevé et retomber librement vers le sol : Des rangées de jambons pendaient du plafond. Retomber mollement, librement : Laisser pendre ses cheveux dans le dos. Être flasque, mou, et retomber mollement, en parlant des chairs : Joues qui pendent. Descendre trop bas, retomber de manière inégale, par défaut, en parlant d'un tissu : Ta jupe pend sur le côté. ● pendre (expressions) verbe intransitif (latin pendere) Familier. Ça lui pend au nez, cet ennui, ce malheur va lui arriver. ● pendre (homonymes) verbe intransitif (latin pendere) ● pendre (synonymes) verbe intransitif (latin pendere) Retomber mollement, librement
Synonymes :
- baller
- flotter
Être flasque, mou, et retomber mollement, en parlant des chairs
Synonymes :
- retomber
Descendre trop bas, retomber de manière inégale, par défaut, en...
Synonymes :
- pendiller (familier)
- pendouiller (familier)
● pendre
verbe transitif
Attacher quelque chose (à quelque chose), l'accrocher par une de ses parties en le laissant se diriger vers le sol sous l'effet de la pesanteur : J'ai pendu ce tableau au mur.
Mettre quelqu'un à mort en le suspendant par le cou au moyen d'une corde : Pendre un assassin à une potence.
● pendre (citations)
verbe transitif
Savinien de Cyrano de Bergerac
Paris 1619-Paris 1655
On peut être pendu sans corde.
Poésies, Le Ministre d'État flambé
Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière
Paris 1622-Paris 1673
Ils commencent ici par faire pendre un homme, et puis ils lui font son procès.
Monsieur de Pourceaugnac, III, 2, Sbrigani
● pendre (difficultés)
verbe transitif
Conjugaison
● pendre (expressions)
verbe transitif
Familier. Va te faire pendre ailleurs, se dit à quelqu'un dont on veut se débarrasser, mais qu'on ne punit pas soi-même.
● pendre (homonymes)
verbe transitif
● pendre (synonymes)
verbe transitif
Attacher quelque chose (à quelque chose), l'accrocher par une de ses parties...
Synonymes :
Contraires :
- décrocher
- dépendre
pendre
v.
rI./r v. tr.
d1./d Attacher (une personne, une chose) de façon qu'elle ne touche pas le sol. Pendre qqn par les pieds. Pendre une outre au plafond.
|| Spécial. Mettre à mort en suspendant par le cou. Pendre qqn haut et court.
d2./d Loc. fig. Dire pis que pendre de qqn, en dire tout le mal possible.
— Qu'il aille se faire pendre ailleurs, se dit d'une personne qui vous a fait du tort et que l'on préfère ignorer.
rII./r v. intr.
d1./d être suspendu, fixé par une extrémité (l'autre restant libre). Lampions qui pendent.
d2./d Descendre trop bas. Robe qui pend d'un côté.
d3./d Loc. fig. Cela lui pend au nez: cela risque fort de lui arriver (en parlant d'un désagrément, d'un malheur).
rIII/r v. Pron.
d1./d S'accrocher à qqch par une partie du corps, sans autre appui. Acrobate qui se pend à un trapèze.
d2./d Absol. Se suicider par pendaison.
⇒PENDRE, verbe
I. —Empl. trans. et pronom.
A. —Qqn pend qqc., qqn (à, sur qqc.)
1. [Le compl. d'obj. dir. (premier) désigne un inanimé concr., un animal (mort), plus rarement une pers.] Accrocher, fixer par le haut ou par un point seulement, à distance du sol ou d'un support, la partie inférieure restant libre. Synon. accrocher, suspendre. Ma capote! Tenez... pendez ma robe de chambre derrière la porte (ERCKM.-CHATR., Ami Fritz, 1864, p.101). Cette nuit, je regardais, de mon lit, mon pauvre caleçon de laine blanche pendu à la clef de mon armoire à glace (GUITRY, Veilleur, 1911, II, p.14). V. croc ex. 1:
• 1. Ses yeux [d'un paralysé] se sont fixés, une fois pour toutes, sur le mur, en face du lit, à l'endroit où l'on a pendu le calendrier des postes.
GIONO, Colline, 1929, p.39.
— [Sans compl. second] Je l'ai surpris, un jour, grimpé sur une échelle, en train de pendre un cadre (DUHAMEL, Terre promise, 1934, p.178).
— Pendre la crémaillère.
— Pendre au croc.
SYNT. Pendre un vêtement à un clou, au porte-manteau, à une patère; pendre un cadre au mur, un jambon au plafond, du linge aux fenêtres, sur une corde, sur un fil; pendre qqn, un animal les pieds en bas; être pendu la tête en bas.
2. En partic. [L'obj. désigne une pers.] Mettre à mort en suspendant par le cou au moyen d'une corde. Pendre un condamné à un gibet, à une potence; pendre des voleurs. Il les faisait pendre par son bourreau ou les pendait lui-même à un grand arbre (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t.4, 1821-24, p.346). Sa sentence, rédigée selon les vieilles formes anglaises, (...) déclare qu'il sera pendu par le cou jusqu'à ce que mort s'ensuive (MUSSET ds R. des Deux Mondes, 1832, p.776):
• 2. On a pendu ce monsieur pour je ne sais quel crime, mais comme il était de bonne maison, au lieu de le pendre avec une vulgaire corde de chanvre, on s'est servi d'une corde de soie.
GREEN, Journal, 1944, p.146.
— Avec valeur factitive. Faire pendre, condamner à la pendaison. Il approuve hautement le comité de vigilance de la Nouvelle-Orléans qui en 1890 pendit, «à la grande satisfaction de tous les honnêtes gens», des maffiosi acquittés par le jury (SOREL, Réflex. violence, 1908, p.272).
♦Absol. Infliger le supplice de la pendaison. Pendre et étrangler; être condamné à être pendu. V. gibet ex. de HUGO, Chans. rues et bois, 1865, p.248.
— Être pendu haut et court. V. haut1 II A 1 a.
— Être pendu en effigie.
— Loc. verb. et expr. fam., p.hyperb.
♦Il ne vaut pas la corde pour le pendre.
♦Dire pis que pendre de qqn. V. pis1.
♦Aller se faire pendre ailleurs. [Surtout à l'impér. ou au subj., en parlant de qqn dont on a à se plaindre mais qu'on ne tient pas à punir soi-même] Je veillerai à votre départ, bandit, et je vous compterai à ce moment-là vingt mille francs. Allez vous faire pendre ailleurs! (HUGO, Misér., t.2, 1862, p.723). Tu vas tout m'avouer: je te donnerai mille roubles et tu iras te faire pendre ailleurs (G. LEROUX, Roul. tsar, 1912, p.77).
♦Allez vous faire pendre! Allez-vous en immédiatement, vous m'agacez! Vézinet [sourd]:Savez-vous où l'on met le tire-bottes? Nonancourt, furieux: Dans la cave... Allez vous faire pendre! (LABICHE, Chapeau paille Ital., 1851, IV, 6, p.94).
♦Que je sois pendu si, je veux être pendu si, (je veux) qu'on me pende si + ind. [Dans la lang. parlée, pour nier énergiquement une éventualité] Synon. au/du diable si...! (v. diable1). Je veux être pendu si j'y comprends qqc. Je ne sais ce que j'ai dit; mais je veux être pendue si j'ai pu vouloir dire autre chose (SAND, Corresp., 1852, p.326). Que je sois pendu si je reviens jamais dans votre maison (FLAUB., Bouvard, t.1, 1880, p.74).
♦Autant, mieux vaudrait être pendu (que de + inf.); j'aimerais mieux être pendu. Tout plutôt que cela, tout plutôt que de. Autant et mieux, ma foi, vaudrait être pendu Que rester enfoui dans ce pays perdu (GAUTIER, Prem. poés., 1830-45, p.148). Le Vice-roi: Tu verras comme c'est intéressant de l'apprendre. Almagro: J'aime mieux être pendu (CLAUDEL, Soulier, 1929, 3e journée, 3, p.789).
B. —1. Empl. pronom.
a) Qqn se pend. Se suicider par pendaison. Se pendre par désespoir; aller se pendre; se pendre dans sa cellule. Un homme seul comme un fou Voudrait se pendre dans sa cave (JOUVE, Trag., 1922, p.15). Ils sont là (...) ceux qui sont morts dans la misère et ceux qui se sont pendus parce que tu les ruinais (SARTRE, Mouches, 1943, II, tabl. 1, 2, p.47):
• 3. BIBIANE: Dis-lui qu'elle ne l'épouse pas, ou je me tuerai! Je me pendrai dans le grenier où on étend le linge; je me couperai la langue avec les ciseaux, comme on fait aux pigeons.
CLAUDEL, Violaine, 1892, I, p.503.
— P. hyperb., expr. fam.
♦Il y a de quoi se pendre. C'est désespérant, exaspérant. Nous venons (...) d'avoir une discussion de trois heures à propos de cinq pages. J'ai fini par me rendre à ses raisons. Mais quelle galère! J'en perds la tête, il y a de quoi se pendre (FLAUB., Corresp., 1853, p.279).
♦Il aurait mieux fait d'aller se pendre. Il a commis une faute grave, une erreur importante. Il dut attendre près de deux heures. Ça lui rappela le samedi où il était venu décider le partage: (...) ce samedi-là, il aurait mieux fait d'aller se pendre (ZOLA, Terre, 1887, p.333).
♦Mieux vaudrait se pendre que de + inf.; je me serais pendu plutôt que de + inf. Tout plutôt que. Quand notre bonheur ne dépend plus de nous, mais du caprice d'une femme, alors tout est perdu; mieux vaudrait se pendre, que d'entrer dans une pareille galère! (ERCKM.-CHATR., Ami Fritz, 1864, p.108). Je me serais pendu plutôt que d'écrire un vaudeville, non par mépris de la vie, mais à cause que je ne saurais rien inventer de divertissant (A. FRANCE, Bonnard, 1881, p.496).
b) Qqn se pend à qqc., (fam.) après qqc.
) Se tenir, s'accrocher à quelque chose, en laissant ses jambes suspendues en l'air sans toucher terre. Synon. se suspendre. Se pendre à une branche, à des anneaux, à une barre fixe, à un trapèze; se pendre par les mains, par les pieds. Depuis quelques jours, il avait imaginé (...) de se pendre après la cloche qui était le signal du déjeuner, du dîner et du souper des élèves (CHAMPFL., Souffr. profess. Delteil, 1853, p.46). Nous aurons comme les babouins une queue pour nous pendre aux arbres (A. FRANCE, Pt Pierre, 1918, p.247):
• 4. ... la première fois qu'il s'accrocha machinalement à la corde des tours, et qu'il s'y pendit, et qu'il mit la cloche en branle, cela fit à Claude, son père adoptif, l'effet d'un enfant dont la langue se délie et qui commence à parler.
HUGO, N.-D. Paris, 1832, p.177.
) P. hyperb., fam.
— Se pendre à, (fam.) après + subst. désignant une pers. ou une partie du corps ou un vêtement.
♦S'aggriper à. Sylvinet revint se pendre aux jupons de sa mère comme un petit enfant (SAND, Pte Fad., 1849, p.38). Puis elle revenait et se pendait à mon épaule, lasse, caressante (ZOLA, Nouv. contes Ninon, 1874, p.36).
Se pendre au cou de qqn.
♦Suivre de près et constamment. Synon. ne pas quitter d'une semelle, être toujours sur les talons de. Quelques-uns s'étaient improvisés ses officiers et se pendaient après lui en faisant des contorsions (BARRÈS, Cahiers, t.10, 1913, p.21).
Se pendre aux basques de qqn. V. basque1.
— Se pendre à la sonnette, au téléphone (de qqn). Sonner avec insistance, de manière répétée, chez quelqu'un; lui téléphoner sans cesse. Depuis quinze jours, les directeurs se pendent à la sonnette de la prestigieuse Martha (VOGUÉ, Morts, 1899, p.177).
2. À la forme passive, p.hyperb., fam.
a) Qqn est pendu à, après qqn/qqc.
— Être agrippé à. Synon. être suspendu à. Sa petite fille était pendue à son cou, assise sur son bras, comme on représente la sainte Vierge portant l'enfant Jésus (LAMART., Tailleur pierre, 1851, p.546). J'ai du roulis dans les jambes, —disait Giroust, pendu à Charles et tirant sur son bras à chaque enjambée (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p.64). Je trouve le petit en train de pleurer, pendu au cou de ma mère qui essayait de le consoler (AYMÉ, Jument, 1933, p.58).
♦Être pendu aux lèvres de qqn (au fig.). Synon. de être suspendu aux lèvres de qqn. Dominique se remit à rire, tellement il avait conscience de les étonner (...) tous les parents inconnus qu'il trouvait là, qu'il voyait pendus à ses lèvres (ZOLA, Fécondité, 1899, p.738).
— P. anal. Suivre de près et constamment. Il y avait deux petits enfants de quatre à six ans qui allaient et venaient à travers la maison, pendus à son tablier (LAMART., op.cit., p.529). Ils étaient pendus après mes jupes, et aujourd'hui les voilà qui claquent, qui mendient, qui posent tous pour le désespoir (ZOLA, Nana, 1880, p.1469).
b) Être pendu à la sonnette de qqn, être pendu au téléphone. Sonner avec insistance et au fig. faire des visites fréquentes; téléphoner longtemps ou très fréquemment. Mais le surlendemain, elle était pendue à la sonnette du poète (GONCOURT, Journal, 1896, p.979). Regarde le petit Scali là-haut, il est pendu à son téléphone (MALRAUX, Espoir, 1937, p.477). Lui, il s'occupe de futilités graves, paresse opiniâtrement, toujours pendu au téléphone (ARNOUX, Paris, 1939, p.47).
II. —Empl. intrans. Qqc. pend (à, après, sur qqc.). [Le suj. désigne une chose concr., une partie du corps, plus rarement un corps d'animal ou de pers.]
A. —[Corresp.à supra I A 1]
1. Être accroché par le haut ou par un point seulement, la partie inférieure restant libre, à distance du sol ou d'un support. Synon. être suspendu. Une caisse après laquelle pendaient les clefs et qui était ouverte (PONSON DU TERR., Rocambole, t.1, 1859, p.690). La cuvette posait sur un linge propre, et plusieurs serviettes immaculées pendaient à l'essuie-main (MARTIN DU G., Thib., Pénitenc., 1922, p.692).
—[Sans compl. second] Au-dessus de la porte d'entrée pend une croix de bois rond (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p.158).
SYNT. Jambon qui pend, lustres qui pendent au plafond; morceau de viande qui pend à un croc, à un crochet; linge qui pend aux fenêtres, sur un fil; feuille, fruit qui pend à une branche; auberge où pend une enseigne; chaîne où pend une médaille; ceinture où pend une arme, une bourse, des clefs; sac, vêtement qui pend à un clou, à une patère, au porte-manteau; bijoux qui pendent aux oreilles de qqn; qqc. pend au bout de, le long de qqc., aux arbres, aux branches, aux fenêtres, aux murs, aux poutres.
2. En partic.
a) [Le suj. désigne une chose longue et souple] Retomber librement, mollement. Synon. baller, flotter, tomber, être pendant. Volant qui pend à, (fam.) après un rideau. Une femme pâle (...) avec (...) de grandes boucles noires qui pendaient le long de ses joues, comme deux oreilles de chien (FLAUB., Éduc. sent., t.1, 1869, p.92):
• 5. Sur la chaise (...), Edmond et Léonard ont posé leurs cartables, deux sacs (...) qui laissent voir le carton aux coutures; les courroies lâches pendent le long des pieds de la chaise...
GENEVOIX, Raboliot, 1925, p.233.
b) [Le suj. désigne un membre du corps] Retomber souplement ou rigidement. Laisser pendre ses bras (...) le long du corps, ses mains hors du lit, sa tête en arrière; bras, mains, jambes qui pendent. Il avait pris le poignet de Thérèse, qui pendait le long de sa jupe, et le couvrait de baisers (MARTIN DU G., Thib., Cah. gr., 1922, p.663).
c) [Le suj. désigne une pers., une viande] Être suspendu. Puis elle supplia frère Isambart d'aller (...) chercher une croix (...) et de la tenir dressée devant elle, afin que la croix où Dieu pendit fût (...) offerte à sa vue (A. FRANCE, J. d'Arc, t.2, 1908, p.395). Du bois mort géométriquement équarri où pend un cadavre (S. WEIL, Pesanteur, 1943, p.93). V. gibet ex. de Sardou et de HUGO, Fin Satan, 1885, p.884.
B. —Parfois péj.
1. [Le suj. désigne un (ou une partie de) vêtement] Descendre trop bas, tomber de manière peu esthétique. Synon. (fam.) pendiller, pendouiller; traîner. Jupe, fil, ourlet qui pend; manteau qui pend jusqu'à terre. Ses chaussettes lui pendaient toujours sur les chevilles (FLAUB., Bouvard, t.2, 1880, p.160). Elle traîne des savates poisseuses et des jupons qui pendent par derrière, miséreux (COLETTE, Music-hall, 1913, p.200):
• 6. Devant la porte de l'autre cassine, en face, était assis un enfant de trois ans, tout nu, sauf un lambeau de chemise qui lui pendait des épaules sur les cuisses...
ERCKM.-CHATR., Ami Fritz, 1864, p.115.
2. [Le suj. désigne une partie du corps normalement ferme] Être flasque et tombant. Synon. s'affaisser, balloter, retomber. Seins, mamelles qui pendent. Sa face dont les chairs pendaient molles et grimaçantes (ZOLA, Th. Raquin, 1867, p.178). La chair dévalait de chaque côté du nez et pendait en bajoues (ARLAND, Ordre, 1929, p.356):
• 7. Les joues, que retient mal la saillie des pommettes, pendent vers le cou, font au niveau des mâchoires deux poches qui élargissent le bas de la figure...
BERNANOS, M. Ouine, 1943, p.1540.
3. [Le suj. désigne la langue ou un liquide] Sortir en descendant. Avoir la langue qui pend, la goutte qui pend au nez. Il a la tête trouée. Un long fil de bave et de sang pend de sa bouche (GIONO, Gd troupeau, 1931, p.246). Ma mère, la langue lui pendait tellement qu'elle avait du mal à tirer sa quille (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.150).
— Au fig., fam. Ça me/te/lui etc. pend au nez, au bout du nez.
C. —1. Vx ou littér. Qqc. pend sur qqc./qqn. Être suspendu au-dessus de; surplomber de façon instable ou menaçante. Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages Qui pendent sur tes eaux (LAMART., Médit., 1820, p.140).
2. Au fig. Complices de la foudre qu'elles alimentent, la ruine et la mort y pendent sur toutes les têtes (DUSAULX, Voy. Barège, t.2, 1796, p.130). Deux grands problèmes pendent sur le monde: la guerre doit disparaître et la conquête doit continuer (HUGO, Nap. le Pt, 1852, p.145).
3. a) Vx. Être en instance, en jugement. Trois procès, dont un déjà gagné par Rigou, pendaient au tribunal de La Ville-aux-Fayes, entre le général et l'ex-moine (BALZAC, Paysans, 1844, p.152).
b) Au fig., littér., rare. Rester en suspens, inachevé. La chose est d'ailleurs commencée, elle pend interrompue, attendant qui la fasse achever (VERLAINE, Corresp., t.3, 1887, p.189). L'Ode aux Muses, (...) commencée en 1900, pendit longtemps interrompue. Il [Claudel] ne savait «comment la finir» (GIDE, Journal, 1905, p.190).
4. Littér., rare. Pendre à. Dépendre de. Vertueuse à ce point? Mais pour ton héritage Nous laisses-tu toujours pendre à son arbitrage? Clinias: Ce qu'elle ordonnera sera bien ordonné (AUGIER, Ciguë, 1844, p.50).
REM. Penderet, subst. masc. et adj., vx. (Arbre) penderet. (Arbre) servant de potence, de gibet. À l'écart (...), un vieux poirier se dresse, âgé peut-être de trois cents ans, et que j'ai lieu de prendre pour un «arbre penderet». Ils commencent à se faire très rares, ces arbres, choisis pour servir de gibet parmi les poiriers sauvages les plus robustes (BARRÈS, Colline insp., 1913, p.281).
Prononc. et Orth.:[], (il) pend []. Homon. (il) pend, pan, paon. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.A. 1. Fin Xes. intrans. «être fixé par le haut» (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 327: cortine pend); 2. 1121-34 expr. pendre devant le nez «pendre au nez» (cf. nez); 3. 1172-90 «retomber; descendre trop bas» (CHR. DE TROYES, Perceval, éd. F. Lecoy, 6917: larges oroilles et pandanz); 4. ca 1265 «être en instance» (BRUNET LATIN, Trésor, éd. F. J. Carmody, II, 58, 3: tien ta sentence pendant). B. 1. a) fin Xes. trans. «crucifier» (Passion, éd. citée, 283); b) ca 1050 «fixer par le haut» (Alexis, éd. Chr. Storey, 144); 2. ca 1100 «mettre à mort en suspendant par le cou» (Roland, éd. J. Bédier, 3953); 3. 1565 fig. (être) pendu aux oreilles de qqn «lui parler sans cesse, avec insistance» (RONSARD, Les nues, 233 ds OEuvres complètes, éd. P. Laumonier, t.13, p.277); 1686 être pendu à «être très attentif à» (Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp., éd. R. Duchêne, t.3, p.247: on est pendu à la force et à la justesse de ses discours); 1690 être pendu au cou de qqn (FUR.). C. 1. Début XIIes. pronom. «se suicider par pendaison» (St Brandan, éd. E. G. R. Waters, 1274); 2. ca 1210 «se suspendre, s'accrocher» (Dolopathos, éd. Ch. Brunet et A. de Montaiglon, 290 ds T.-L., 627, 29); 3. 1553 fig. se pendre au cou de qqn (O. DE MAGNY, Amours, 151: A ton coul [...] Je me pandray); 1800 fig. se pendre à la sonnette de qqn (Mme DE GENLIS, Les mères rivales, t.1, p.50 ds POUGENS cité par LITTRÉ: la maréchale se pendit aux sonnettes). Du lat. pop. , lat. class. «être suspendu, être pendant, flasque; être suspendu (au fig.), attentif; dépendre de; être en suspens, indécis, incertain». Fréq. abs. littér.:2775. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 3423, b) 5691; XXes.: a) 4410, b) 3177.
DÉR. 1. Pendeur, subst. masc. a) Rare. Homme qui condamne à la pendaison un grand nombre de personnes; bourreau. Il entonna: Si l'on pendoit tous les voleurs Qui volent sur la terre, Il resteroit moins de pendeurs Que de vin dans mon verre (BALZAC, Annette, t.1, 1824, p.168). C'était ce sauvage maréchal de Candale, ce pendeur, ce brûleur, ce bourreau, qui avait commandé la charge de Cérisoles (BOURGET, Pastels, 1889, p.148). Un tsar que les socialistes français n'appellent plus autrement que (...) pendeur et déportateur (LÉNINE, Que faire? [trad.], 1933, p.416). b) Mar. ,,Synonyme peu usité de pantoire`` (GRUSS 1978). [La] vergue [de hunier fixe] (...) est soutenue par une jambe de force appelée pendeur, reposant à sa partie inférieure dans une crapaudine (GALOPIN, Lang. mar., 1925, p.62). c) Pêche mar. Ouvrier qui suspend les harengs à fumer. (Ds BAUDR. Pêches 1827). — []. Att. ds Ac. 1878. — 1res attest. a) fin XIIIes. pendeur «bourreau, celui qui pend» (Hystoire Job, éd. J. Gildea, 1807), b) 1573 mar. penteur «sorte de cordage» (DUPUYS), 1677 pendeur (F. DASSIÉ, Archit. navale, p.86 ds Fr. mod. t.26, p.55); de pendre, suff. -eur2; au sens b cf. pantoire. 2. Pendoir, subst. masc., bouch., charcut. Corde ou crochet servant à suspendre la viande. Synon. croc, esse. (Dict.XIXe et XXes.); p.méton. ,,Lieu où l'on accroche (où l'on pend) les carcasses des porcs en vue de la vente`` (CHAUD. 1970). — []. — 1res attest.a) 1272 pentoir «lieu où l'on pend les draps pour les faire sécher» (Livre rouge, t.I, f° 10 v°, Arch. de la ville d'Eu ds GDF., s.v. pendoir), b) 1294 pendoir «objet servant à porter des clefs» (DESHAISNES, Doc. hist. art Flandres, t.1, p.83: pendoir de clef), c) ) 1419 pendouer «ce qui sert à suspendre un animal qu'on veut dépouiller» ([Arch. nat.] JJ 172, p[ièce] 9 ds LA CURNE: un pendouer à pendre bestes), ) 1680 pendoir (RICH.: Pendoir [...] C'est un morceau de corde pour pendre le lard); de pendre, suff. -oir; cf. le lat. médiév. penditorium «perche à laquelle on pend les draps pour les faire sécher» (1182 Charte de commune accordée par Philippe-Auguste à la ville de Beauvais ds Ordonnances des Rois de France, t.7, p.624, § 14).
BBG. —QUEM. DDL t.13. —THOMAS (A.) Nouv. Essais, p.29.
pendre [pɑ̃dʀ] v. intr. et tr. [CONJUG. rendre.]
ÉTYM. 980; lat. pop. pendere (e bref), class. pendere (e long), « être suspendu à » (au propre et au figuré).
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I V. intr. (Choses).
1 Être accroché, attaché, fixé par le haut d'une manière telle que la partie inférieure reste libre, ne repose sur aucun support. ⇒ Suspendre (être suspendu). || Morceau de viande qui pend à un croc, un crochet, un pendoir. || Volant qui pend à un rideau, (pop.) après (cit. 89) un rideau. || Un sabre pendait à son épaule gauche (→ Kabyle, cit. 1). || Une chaîne d'or, d'où pend une médaille (→ Huissier, cit. 6). — (En parlant d'une chose longue et souple). Être attaché par une de ses extrémités et flotter, onduler ou retomber librement (→ Escarpement, cit. 1). || Tout ce méli-mélo (cit.) de lambeaux pend, claque, flotte. || Ses cheveux négligemment (cit. 1) peignés pendaient par mèches noires. ⇒ Retomber, tomber.
1 Des toiles d'araignée pendaient aux poutres, comme des haillons qui séchaient là-haut, alourdies par des années de saleté amassée.
Zola, l'Assommoir, VI, t. I, p. 209.
♦ (En parlant d'une partie du corps). || Son bras (→ Attitude, cit. 12), sa jambe (→ Pantoufle, cit. 3) pendait. ⇒ 1. Pendant. || Il laissait baller (cit. 3) sa tête et pendre ses bras. — Cheveux, boucles qui pendent.
2 De pâles boucles à l'anglaise pendaient le long de ses joues, comme au bord des eaux les branches mélancoliques des saules.
France, le Livre de mon ami, Livre de Pierre, II, V.
2 Descendre plus bas qu'il ne faudrait, tomber d'une manière irrégulière ou ridicule (⇒ Pendouiller, fam.) ou s'affaisser (⇒ Avachir [s']). || Jupe qui pend par derrière (→ Modéliste, cit.), sur le côté. || Son manteau pend jusqu'à terre. ⇒ Traîner. — Joues qui pendent. || Mamelles (cit. 3), seins qui pendent comme des sacs vides.
3 Vx. Être au-dessus de; surplomber (avec, souvent, une idée d'instabilité, de menace). || « D'immenses rochers pendaient en ruines au-dessus de ma tête » (Rousseau, Julie ou La Nouvelle Héloïse, I, XXIII). — ☑ Loc. Cela lui pend sur la tête : cela risque de lui arriver d'un instant à l'autre (cf. C'est une menace suspendue sur sa tête, une épée de Damoclès). — ☑ Mod., fam. Cela lui pend au nez (comme un sifflet de deux sous), se dit en parlant d'un malheur, d'un désagrément dont quelqu'un est menacé (le plus souvent par sa faute).
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II V. tr.
1 (980). Accrocher, attacher, fixer (qqch.) par le haut de manière que la partie inférieure reste libre, ne repose sur aucun support. ⇒ Attacher, fixer, suspendre. || Pendre son manteau à une patère. || Pendre un jambon au plafond, un quartier de viande à un crochet, du linge aux fenêtres. — ☑ Loc. Pendre la crémaillère.
3 Le boucher pendait aux crochets de sa devanture des torses de chevreaux ouverts comme des pastèques.
J. Giono, le Chant du monde, I, IX.
♦ Techn. || Pendre une porte, la garnir de ferrures et la placer dans son bâti.
2 (XIIe). Spécialt. Mettre à mort (qqn, un animal), en suspendant par le cou au moyen d'une corde, d'une lanière, etc. ⇒ Pendaison (cf. Mettre la corde au cou à qqn; mettre à la lanterne). || « Ah ! ça ira, ça ira, ça ira, les Aristocrates on les pendra ! » (Refrain révolutionnaire). — Pendre un condamné à un gibet, à une potence. || Pendre un malfaiteur à une branche d'arbre. ⇒ 2. Béquiller (argot), brancher (vx). ☑ Pendre un criminel haut et court. || Sous peine d'être pendu (→ Gibet, cit. 1). || Pendre qqn en effigie (cit. 7).
4 Oui, je vous l'ai déjà dit, ils commencent ici par faire pendre un homme, et puis ils lui font son procès.
Molière, Monsieur de Pourceaugnac, III, 2.
5 Quelle joie ce fut pour la cour, au siècle dernier, de pouvoir pendre un pair, lord Ferrers ! Du reste, on le pendit avec une corde de soie. Politesse. On n'eût pas pendu un pair de France. Remarque altière que fit le duc de Richelieu. D'accord. On l'eût décapité. Politesse plus grande.
Hugo, l'Homme qui rit, II, VIII, II.
♦ Absolt. Infliger le supplice de la pendaison (→ Cas, cit. 29; incommunicable, cit. 8).
♦ ☑ Loc. Il ne vaut pas la corde pour le pendre. — ☑ Dire pis que pendre de qqn (⇒ Médire). — ☑ Faire pis que pendre : commettre toutes sortes de crimes ou de méfaits. — ☑ Qu'il aille se faire pendre ailleurs, se dit en parlant de qqn dont on a à se plaindre, mais dont on ne veut pas se venger ou qu'on ne veut pas punir soi-même. — ☑ Je veux être pendu, je veux qu'on me pende si…, se dit familièrement pour appuyer énergiquement sur une déclaration, une affirmation.
6 Que voulez-vous dire, mon oncle, je veux être pendu si je comprends un seul mot.
Balzac, Eugénie Grandet, Pl., t. III, p. 544.
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se pendre v. pron.
ÉTYM. (XIIe; se pendre à « pencher, être favorable », 1260).
1 Se tenir en laissant pendre (I.) ses jambes. || Se pendre par les mains à une barre fixe, à la branche d'un arbre. ⇒ Suspendre (se). — Se pendre à l'épaule de qqn, s'y accrocher, s'y cramponner fortement. — ☑ Fam. et par exagér. Se pendre au cou de qqn. || Se pendre aux jupes de sa mère.
7 (…) Rose, terrifiée, craignant une bataille entre le père et le fils, se pendit à une épaule de ce dernier, en bégayant : — Malheureux, tu veux donc nous tuer ?
Zola, la Terre, III, II.
2 Se suicider par pendaison. || Il s'est pendu par désespoir.
8 Je veux faire pendre tout le monde; et si je ne retrouve mon argent, je me pendrai moi-même après.
Molière, l'Avare, IV, 7.
9 Il monta ensuite sur une chaise, attacha une extrémité de sa corde à un anneau scellé dans le plafond et se passa l'autre bout, terminé en nœud coulant, autour du cou (…) Alors il donna un grand coup de pied dans la chaise et se pendit.
P. Mac Orlan, Quai des brumes, IX.
♦ ☑ Fam. Il n'y a pas de quoi se pendre : l'affaire n'est pas si grave… — ☑ Il aurait mieux fait (cit. 70) d'aller se pendre : il a commis une faute lourde de conséquences, une grave erreur (→ fam. Il aurait mieux fait de se casser une jambe).
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pendu, ue p. p., adj. et n.
ÉTYM. (XIIIe, personnes).
1 (Choses). Accroché. ⇒ Suspendu. || Des cages (cit. 3) pendues aux branches. || Un coquemar (cit. 1) de fonte pendu à la crémaillère. || Jambon pendu au plafond. — ☑ Loc. fam. Avoir la langue (cit. 9) bien pendue : être très bavard.
10 Il commença à remplir un très gros chaudron pendu à la crémaillère de la salle commune.
J. Giono, le Chant du monde, II, III.
2 (Personnes). Qui se suspend, qui s'accroche (à qqn, qqch.). || Pendu à la corde d'une cloche pour sonner le carillon (cit. 3). — Pendu au bras droit de son frère (→ Efforcer, cit. 9). || Pendus aux crins de nos chevaux (→ Avancer, cit. 30).
♦ Fig., fam. a (Avec l'idée d'insistance). ☑ Être pendu à qqn, aux basques, à la ceinture de qqn. || Être pendu à la sonnette de qqn, au téléphone.
10.1 Debout au petit matin ce jour-là, j'étais jeune alors, dans un état, et dehors, ma mère pendue à la fenêtre en chemise de nuit pleurant et gesticulant.
S. Beckett, Têtes-mortes, p. 9.
b (Avec l'idée d'attention). ☑ Être pendu aux lèvres de quelqu'un. ⇒ Suspendu.
11 Combien ces légistes devaient être chers aux princes, on le conçoit par leurs doctrines, on l'apprend par l'histoire, qui partout désormais nous les montrera près d'eux et comme pendus à leur oreille, leur dictant tout bas ce qu'ils doivent répéter.
Michelet, Hist. de France, IV, V.
12 (…) elle parut avoir quelque chose à dire. Nous étions pendus à ses lèvres.
Émile Henriot, le Diable à l'hôtel, XXVIII.
3 (Personnes). Mort par pendaison. || On l'a trouvé pendu. || « Partout on voit l'alcade et le corrégidor (cit.), Pendus, leurs noms au dos, à la potence vile » (Hugo). — ☑ Fam., fig. Sitôt pris, sitôt pendu, se dit en parlant d'une décision immédiate.
13 Quels ne furent pas mon horreur et mon étonnement quand, rentrant à la maison, le premier objet qui frappa mon regard fut mon petit bonhomme, l'espiègle compagnon de ma vie, pendu au panneau de cette armoire ! Ses pieds touchaient presque le plancher; une chaise qu'il avait sans doute repoussée du pied, était renversée à côté de lui; sa tête était penchée convulsivement sur une épaule; son visage, boursouflé, et ses yeux, tout grands ouverts avec une fixité effrayante, me causèrent d'abord l'illusion de la vie.
Baudelaire, le Spleen de Paris, XXX.
♦ N. (XIIIe). || Un pendu, une pendue : personne qui est morte par pendaison (condamnation à mort ou suicide). || « Un gibet (cit. 3) plein de pendus rabougris ».
♦ ☑ Loc. Tirer la langue comme un pendu. — ☑ Être sec comme un pendu, comme un pendu d'été : être très sec, très maigre. — Avoir de la corde de pendu dans la poche. ☑ Il ne faut pas parler de corde dans la maison d'un pendu. ⇒ Corde. — ☑ Avoir une veine de pendu. — Littér. || La Ballade des pendus, titre sous lequel on désigne communément un poème de Villon, dont le véritable titre serait L'Épitaphe Villon. — Personne qui est en train de périr par pendaison; personne qui a subi un début d'asphyxie après s'être pendue. || Contorsion finale d'un pendu (→ Œuvre, cit. 12). || Décrocher un pendu à demi étranglé. ⇒ Dépendre. || Ranimer un pendu.
14 Quelqu'un des courtisans lui dit qu'à la potence
Il voulait l'aller voir, et que, pour un pendu,
Il aurait bonne grâce et beaucoup de prestance (…)
La Fontaine, Fables, VI, 19.
15 Et de vols carnassiers faisant un grand bruit d'ailes
Autour de hauts gibets où flottaient, morfondus,
Sous la pluie et le vent des amas de pendus.
Leconte de Lisle, Poèmes barbares, « Paraboles de Dom Guy », IV.
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CONTR. Décrocher, 2. dépendre.
DÉR. Pendable, pendage, pendaison, 1. pendant, 2. pendant, pendard, penderie, pendeur, pendiller, pendis, pendoir, pendouiller.
COMP. Haut-pendu, rependre. — (Du même rad. lat.) V. Appendice, appendre, appentis, 1. dépendre, pencher, pendeloque, pendentif, pendule, pente, suspendre.
Encyclopédie Universelle. 2012.