vergue [ vɛrg ] n. f. ♦ Mar. Espar disposé en croix sur l'avant des mâts, et servant à porter la voile qui y est fixée. ⇒ antenne. Cordage de vergue. ⇒ balancine. Attacher une voile à une vergue. ⇒ enverguer; envergure. Grand-vergue, portant la grand-voile. Vergue de misaine, de hune.
● vergue nom féminin (variante normande de verge) Espar cylindrique, effilé à ses extrémités, placé en travers d'un mât pour soutenir et orienter une voile. (Les vergues sont désignées par le nom des voiles qu'elles portent.)
vergue
n. f. MAR Chacun des longs espars disposés perpendiculairement aux mâts et auxquels sont fixées les voiles.
⇒VERGUE, subst. fém.
A. — MAR. Espar, généralement cylindrique, effilé aux extrémités, disposé à diverses hauteurs sur les mâts et destiné à porter, à tendre la voile qui y est fixée et à faciliter son orientation par rapport au vent. Grand-vergue (portant la grand-voile); vergue de misaine (portant la misaine); vergues de hune (portant les huniers); orienter une vergue; matelots à cheval sur les vergues. Il allait de roche en roche ramassant ce que la mer y avait jeté, les haillons de voilure, les bouts de corde (...), les vergues cassées (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 269). Sur les navires portant des voiles carrées, elles [les vergues] sont en travers des mâts; sur les navires à voiles brigantines, les vergues forment un angle plus ou moins aigu avec le mât (LE CLÈRE 1960). V. enverguer ex. de Verne.
♦ En partic. Vergue barrée/sèche. Vergue qui ne porte pas de voile (d'apr. GRUSS 1978).
— Locutions
♦ [En parlant de deux navires] Être vergue à vergue. Être assez proches pour que les extrémités des vergues se touchent (d'apr. LITTRÉ).
♦ Avoir (le) vent sous vergue, être vent sous vergue. Être vent arrière ou faire route avec un vent qui frappe le navire et les voiles dans la direction de la poupe (d'apr. BONN.-PARIS 1859).
— Loc. fig., arg. [En parlant d'une pers.] Être entre la vergue et le raban. ,,Être dans une situation ambiguë`` (ESN. 1966). ,,Ivre à demi`` (ESN. 1966).
B. — VITIC. ,,Sarment taillé assez long, avec 5 ou 6 bourgeons, et destiné à donner des raisins`` (FÉN. 1970).
REM. Vergué, -ée, adj., mar., rare. Muni de vergues. On rase la ville [Anvers] dont on ne voit guère avec la haute tour et le dôme moscovite de la « cathédrale » (...) que des mâts se balançant, vergués ou voilés sur l'Escaut caché par les maisons (VERLAINE, Œuvres compl. t. 5, Quinze jours en Holl., 1893, p. 211).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 verge mar. (MARIE DE FRANCE, Lais, éd. J. Rychner, Eliduc, 819); 2. 1369 vergue (Inv., B.N. 26009, pièce 818 ds GDF. Compl.); 1680 La grande vergue (RICH.); 1858 Grand-Vergue (BONN.-PARIS). Même mot que verge dont vergue est une forme empr. au norm. ou au picard. Fréq. abs. littér.:152.
vergue [vɛʀg] n. f.
ÉTYM. 1240; verge, v. 1155; forme normande ou picarde de verge.
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♦ Mar. (cour.). Espar (cit. 2) généralement cylindrique, effilé à l'extrémité, disposé en croix sur l'avant des mâts (cit. 5), et servant à porter la voile qui y est enverguée. ⇒ Agrès, antenne, envergure; et aussi balancine, bout-dehors, estrope, étrier, marchepied (→ Dessiner, cit. 6; haler, cit. 1; larguer, cit. 1; ployer, cit. 2). — (1680, grande vergue). || Grand-vergue, portant la grand'voile. — Vergue de misaine, portant la misaine. || Fortune gréée sur la vergue de misaine. — Vergue de hune, portant les huniers. — Vergues des voiles auriques. ⇒ Corne, gui (2.). || Vergue sèche ou barrée, qui ne porte pas de voile. || Orienter une vergue. ⇒ Brasser. || Bras de vergue. || Apiquer, appuyer, capeler les vergues. || Mettre les vergues en pantenne. || Mauges servant à garnir une vergue.
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COMP. Enverguer.
Encyclopédie Universelle. 2012.