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marchandise

marchandise [ marʃɑ̃diz ] n. f.
• v. 1160; de marchand
1Chose mobilière pouvant faire l'objet d'un commerce, d'un marché. article, denrée, produit. Dr. comm. Objet mobilier destiné à la vente, à l'exclusion des produits alimentaires. Les denrées et les marchandises. Débiter, écouler, vendre des marchandises. Valeur, prix d'une marchandise. Opération, spéculation sur des marchandises (cf. Bourse de commerce). Cours d'une marchandise. Marchandises en gros, au détail, d'occasion. De la bonne marchandise. Marchandise avariée. Marchandise de mauvaise qualité. fam. camelote, saloperie. Cachet, tampon, contremarque, étiquette, label d'une marchandise. Stock de marchandises. Train, wagon, gare de marchandises (opposé à de voyageurs). Transport de marchandises. cargaison, fret. Loc. Le pavillon couvre la marchandise. Droits sur les marchandises. douane.
2Loc. Faire valoir sa marchandise, la marchandise; fig. présenter les choses sous un jour favorable. Tromper sur la marchandise : vendre une marchandise falsifiée; fig. donner autre chose que ce qu'on avait promis. — Farder la marchandise. Étaler sa marchandise. Vanter sa marchandise.

marchandise nom féminin (de marchand) Ce qui se vend et s'achète : Livrer la marchandise commandée. Ce que quelqu'un cherche à placer, à faire accepter en le présentant sous son jour le plus favorable : Faire valoir sa marchandise. Objets, matières ou fournitures acquis par l'entreprise et destinés à être revendus sans avoir subi aucune transformation préalable. Objets mobiliers faisant partie d'un fonds de commerce. ● marchandise (citations) nom féminin (de marchand) Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière Paris 1622-Paris 1673 Vous êtes orfèvre, Monsieur Josse, et votre conseil sent son homme qui a envie de se défaire de sa marchandise. L'Amour médecin, I, 1, Sganarelle marchandise (expressions) nom féminin (de marchand) Tromper quelqu'un sur la marchandise, lui faire payer trop cher un produit ou lui donner autre chose que ce qu'on lui avait promis. Train de marchandises, train acheminant des wagons de marchandises, à la vitesse maximale de 100 km°h. Wagon, gare de marchandises, wagon, gare spécialement réservés au transport des marchandises. ● marchandise (synonymes) nom féminin (de marchand) Ce qui se vend et s'achète
Synonymes :
- article
- denrée
- fourniture
- produit
Ce que quelqu'un cherche à placer, à faire accepter en...
Synonymes :
- camelote (familier)

marchandise
n. f. Objet, produit qui se vend ou s'achète.
CH de F Train, wagon de marchandises (par oppos. à de voyageurs).

⇒MARCHANDISE, subst. fém.
A. —Gén. au plur.
1. Tout produit (denrées, matières premières, objets manufacturés) susceptible d'être acheté ou vendu, en gros ou au détail. Rétablissez le troc et l'échange, donnant-donnant, café contre marchandises, des armes, des machines, des bateaux, des avions, du drap, de la verrerie, des souliers (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 366):
1. ... ils portent [les ânes] sur les flancs de vastes poches de chanvre, (...) bourrées de marchandises: raisins, légumes, poteries, sacs de farine, moutards, charbon de bois, ou de grandes jarres d'eau alignées par trois.
T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1933, p. 22.
SYNT. Marchandises avariées, étrangères, exportées, précieuses, prohibées, solides; belles, bonnes marchandises; marchandises de contrebande, d'exportation, d'occasion, de pacotille; acheter, débarquer, décharger, échanger, étaler, livrer, transporter, vendre des marchandises; chargement, circulation, stock, tarif, transport de(s) marchandises.
En appos. [Lang. techn. des transp., de la manutention] Le transport marchandises (PINEAU, S.N.C.F. et transp., 1950, p. 82). Le trafic marchandises (LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., 1966, p. 571).
♦[Opposé à voyageurs] Gare de marchandises. Entre les trains réglementaires, on lançait souvent des trains de marchandises imprévus, surtout aux époques des grands arrivages (ZOLA, Bête hum., 1890, p. 219).
Marchandises sèches
♦[P. oppos. à liquide] Tout produit vendu en magasin en dehors des liquides (vins, huiles, etc.). Le transport par voie maritime, tant à l'importation qu'à l'exportation des marchandises sèches (...) a évolué depuis la guerre (M. BENOIST, PETTIER, Transp. mar., 1961, p. 66).
Région. (France et Canada). [P. oppos. à toute l'alimentation] Articles de bazar, mercerie, nouveautés. Plusieurs sont sous l'impression que «marchandises sèches» est la traduction de l'anglais «dry goods» (...). On veut lui substituer «nouveautés» (...). À mon avis «mercerie» vaudrait mieux (DIONNE 1969).
MAR. Denrées et objets composant la cargaison d'un navire et faisant l'objet de certaines réglementations. Marchandises dangereuses, flottantes, pondéreuses:
2. ... il y a lieu de considérer principalement les marchandises de base, celles qui sont transportées par voie maritime en quantités toujours importantes, dont le poids est élevé par rapport au volume, et qu'on appelle pour cela des «pondéreux». Il s'agit essentiellement du charbon, des minerais, des céréales.
M. BENOIST, PETTIER, Transp. mar., 1961 p. 43.
2. DROIT
a) CIVIL. Tout objet mobilier soumis à un commerce, à l'exception des denrées alimentaires. Le gouvernement du roi Charles conquit vraiment la Normandie (...) en faisant avec elle le commerce des marchandises et l'échange des denrées (A. FRANCE, J. d'Arc, t. 2, 1908, p. 441).
b) COMM. Objets mobiliers faisant partie d'un fonds de commerce et donnant lieu à un inventaire annuel. La masse des créanciers (...) s'empara des instruments de travail qui nous restaient, magasin, marchandises, mobilier, valeurs de toute nature (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 450).
3. Au sing., avec une valeur de collectif. Ensemble des produits proposés à l'achat ou à la vente. Une marchande d'œillets, qui, au lieu de vendre ses bouquets, les jetait dans la Seine (...). Cette manière de débiter sa marchandise m'étonne (DUMAS père, Chev. Maison-Rouge, 1847, II, 9, p. 73):
3. Aujourd'hui, le négociant n'a plus qu'un but, exploiter l'ouvrier, fabriquer de la camelote, tromper sur la qualité de la marchandise, frauder sur le poids des denrées qu'il vend.
HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 190.
Fétichisme de la marchandise (v. fétichisme B 2).
Locutions
a) Crier sa marchandise. [S'applique surtout aux marchands forains] Vanter ses produits d'une voix forte. Un vieux nègre qui tirait une charrette pleine de melons d'eau et criait sa marchandise d'une voix mélancolique (GREEN, Moïra, 1950, p.7).
b) Étaler sa marchandise. Exposer ses produits pour les vendre. Au fig. Greuze n'étale pas toujours sans honte sa marchandise sentimentale (FAURE, Espr. formes, 1927, p. 132).
c) Faire valoir, (savoir vendre, vanter) sa marchandise. Vanter les qualités de la marchandise pour mieux la vendre. Au fig. Mettre ses propres mérites en avant, tourner une situation à son avantage. [Il] ne commençait plus une histoire sans sourire de la drôlerie de celle-ci, de peur qu'un air sérieux ne fît pas suffisamment valoir sa marchandise (PROUST, Sodome, 1922, p.872).
B. P. anal. Personne ou objet considéré comme un produit de commerce que l'on peut acheter, vendre ou échanger.
1. Péj. [Appliqué à une pers. ou à un collectif] — Vous avez des passagers? — Pas de passagers. Jamais de passagers. Marchandise encombrante et raisonnante (VERNE, Tour monde, 1873, p. 191).
En partic. Prostituée, faisant commerce de son corps. Les hommes qui achètent l'amour examinent la marchandise avant de la prendre (DUMAS fils, Dame Camélias, 1848, p.279):
4. Ce sont les éternelles, inconscientes et sereines prostituées qui livrent leur corps sans dégoût, parce qu'il est marchandise d'amour, qu'elles le vendent ou qu'elles le donnent, au vieillard qui hante les trottoirs avec de l'or dans sa poche...
MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Soir, 1889, p. 1143.
2. [Appliqué à un inanimé abstr.] Faut-il que je vous dise Que c'est de la vertu faire une marchandise Qu'étaler au grand jour le bien qu'on dut cacher (LAYA, Ami loix, 1793, II, 1, p.25).
C. P. méton., vieilli. Faire marchandise de. Faire commerce, trafic de. Je ne dois rien à qui que ce soit, je n'ai jamais fait marchandise de rien (HUGO, Corresp., 1845, p. 625).
Faire métier et marchandise (de). V. métier I C 4.
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1160-74 marcheandise «ce qui est meuble et objet de commerce» (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, III, 11140); b) ca 1165 marceandise «négoce, commerce, trafic» ([CHRÉTIEN DE TROYES], G. d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 2005); 1538 train de marchandise (EST., s.v. negotiari); c) 1835 le pavillon couvre la marchandise «les navires belligérants doivent respecter les navires marchands qui portent le pavillon d'une puissance neutre» (Ac.); 1893 «telle chose, telle action a pour garantie le nom de celui qui l'a produite, de l'endroit d'où elle vient» (souvent ironique ou en mauvaise part) (DG); 2. 1538 faire estat et marchandise à «faire quelque chose, avoir l'habitude de» (EST., s.v. quaestus); 1563 faire mestier et marchandise (de dévotion) «en faire trafic (terme de mépris)» (CALVIN, Serm. sur la prem. à Timothee, 48 [LIII, 570]); 1566 Faire mestier et marchandise de qqc. «s'occuper habituellement de faire son ordinaire de» (H. ESTIENNE, Conformité, II, 2, p. 165 ds HUG.); 3. 1594 estaler sa marchandise (Satyre Ménippée, éd. Ch. Read, p. 136); 1640 faire valoir sa marchandise «en faire remarquer les qualités» (OUDIN Curiositez); 1873 vanter sa marchandise (Lar. 19e). Dér. de marchand; suff. -ise (cf. a. fr. marcheandie «ce qui est meuble et objet de commerce», ca 1160, Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 454). Fréq. abs. littér.: 1 300. Fréq. rel. littér.: XIXE S.: A) 3164, B) 1 254; XXe s.: a) 1 653, b) 1 161. Bbg. BRESLIN (M. S.). The Old Fr. abstract suffix -ise. Rom. Philol. 1969, t. 22, p. 419. — FLUTRE (L. F.). De Qq. termes de la langue commerciale... des 17e et 18e s. R.Ling. rom. 1961, t.25, p.282.

marchandise [maʀʃɑ̃diz] n. f.
ÉTYM. V. 1160; marcheandise, v. 1130; de marchand, et -ise.
1 Chose mobilière pouvant faire l'objet d'un commerce, d'un marché ( Article; denrée, vx; produit), et, spécialt (dr. comm), Objet mobilier destiné à la vente, à l'exclusion des produits alimentaires (dits denrées). || Une marchandise. || La marchandise d'un commerçant. || Commerce, échange (cit. 4) des marchandises. Commerce; débit, débouché, écoulement, marché, vente (→ Augmentation, cit. 2; 1. échanger, cit. 3; escompte, cit. 2). || Débiter, écouler, vendre des marchandises. || Valeur, prix d'une marchandise (→ Argent, cit. 2 et 13; concurrence, cit. 8). || Opérations, spéculations sur les marchandises. Bourse. || Bourse de marchandises et bourse de valeurs. || Marché à terme, cours d'une marchandise. || Avance sur marchandises (warrant). || Liste, relevé de marchandises. Bordereau. || Facturer une marchandise.Celui qui vend des marchandises. Commerçant, marchand, vendeur. || Fournir des marchandises à un client. Fournisseur, fourniture. || Proposer, offrir sa marchandise (→ Endormir, cit. 34; herbe, cit. 4). || Exposition ( Déballage, étalage [cit. 1]), vente des marchandises. Bazar, boutique, magasin, marché. || Fonds de marchandises d'un commerçant. Assortiment (cit. 6), choix. || Catalogue de marchandises. || Transporter sa marchandise avec soi. Colporter; colporteur (cit. 2). || Voyageur de commerce qui place des marchandises. Placement. || Échantillon d'une marchandise. || La plus petite marchandise du lot. Nonpareille (vx). || Groupement de marchandises en lots. Allotissement (2.). || Commander des marchandises. Commande (I., 1.). || Achat de marchandises d'usage courant. Emplette. || Accaparement (cit.1), stockage de marchandises.Marchandises en gros, au détail (cit. 1); d'origine, neuves, d'occasion. || Brocanter des marchandises. || Marchandise de bon aloi (cit. 1), de choix, de première, de seconde qualité. || Marchandise contrôlée, garantie, vérifiée. || Cachet, tampon, contremarque, étiquette, label d'une marchandise. || Marchandise falsifiée. || Marchandise de mauvaise qualité, de peu de valeur, qui se vend mal. 2. Came, camelote, garde-boutique (vx), pacotille, rossignol. || Marchandises laissées pour compte. || Marchandises hétéroclites, dépareillées. Bric-à-brac. || Vendre des marchandises au rabais, à perte. Liquider, solder. || Perdre sur une marchandise.Compte, comptabilité « marchandises », « marchandises générales ».
1 Vous êtes orfèvre, Monsieur Josse, et votre conseil sent son homme qui a envie de se défaire de sa marchandise.
Molière, l'Amour médecin, I, 1.
2 Le marchand fait des montres (expositions) pour donner de sa marchandise ce qu'il y a de pire (…)
La Bruyère, les Caractères, VI, 43.
3 Les Noirs de la côte d'Afrique ont un signe des valeurs sans monnaie (…) Le prix se forme par la comparaison qu'ils font de toutes les marchandises entre elles : pour lors, il n'y a point de monnaie particulière, mais chaque portion de marchandise est monnaie de l'autre.
Montesquieu, l'Esprit des lois, XXII, VIII.
Absolt. || La marchandise. || Tromper sur la marchandise → Exploiter, cit. 10 (au fig., → ci-dessous). || Farder (2. Farder, cit. 5) la marchandise.
Loc. Déployer, étaler sa marchandise. || Débiter sa marchandise.
Conservation des marchandises. Entreposer; entrepôt, magasin, magasinage, stock, stockage (→ Halle, cit. 2). || Marchandises consignées ( Consignation), mises en dépôt chez un commissionnaire.Transport, manutention des marchandises. || Transport de marchandises par chemin de fer.Train, wagon, gare (→ 1. Gare, cit. 2) de marchandises (par oppos. à de voyageurs).Marchandises transportées par bateau ( Cargo), avion… Cargaison, fret. || Marchandises transportées par route, par camion. || Charger des marchandises. Chargeur. || Marchandises en cale. || Embarquer, arrimer, désarrimer, débarquer des marchandises.Envoyer, expédier (cit. 14) [ Expéditeur, expédition], recevoir des marchandises. || Délivrer, livrer des marchandises. Livraison. || Marchandises en disponible, à livrer, en cargaison flottante… || Reçu, liste de marchandises ( Connaissement, manifeste). || Arrivée de marchandises. Arrivage. || Faire assurer (cit. 16) des marchandises.Marchandises transportées en vrac. || Estivage des marchandises. || Emballage (cit. 1) des marchandises. Emballer; 2. balle, ballot, caisse, colis…; emballage. || Avaries (cit. 1), pertes de marchandises. || Perte de poids d'une marchandise. Discale, freinte. || Marchandises de cubage, dépassant un mètre cube à la tonne.
Marchandises exportées, importées (→ 1. Importer, cit. 1). Exportation, importation (→ Importateur, cit.). || Droits sur les marchandises. Douane. || Marchandises importées en fraude. Contrebande. || Marchandises confisquées, saisies (→ Capture, cit. 2). || Frapper une marchandise de droits. || S'engager à payer les droits sur une marchandise par un acquit-à-caution. || Marchandises de provenance étrangère, exotique (cit. 1).
Loc. (propre et fig.). Le pavillon couvre la marchandise. Pavillon.
2 Loc. Faire valoir sa marchandise, la marchandise, au fig., présenter les choses sous un jour favorable. — ☑ Tromper sur la marchandise : vendre une marchandise falsifiée; et, fig., donner autre chose que ce qu'on avait promis. — ☑ Débiter sa marchandise : faire valoir ce qu'on dit par la manière de le dire.
3 Par ext., vx. Action de faire du commerce.Faire métier et marchandise d'une chose (fig.) : la faire habituellement, et, aussi, en faire trafic.
DÉR. Marchandisage, marchandiseur.

Encyclopédie Universelle. 2012.