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débouché

débouché [ debuʃe ] n. m.
• 1718; de 2. déboucher
1Issue qui permet de passer d'un lieu resserré dans un lieu plus ouvert. Débouché d'une vallée, d'un défilé. L'autobus « fit une longue station au débouché de la rue de Clichy » (Aymé).
2(1723) Voie, port qui assure l'écoulement d'un produit. « le port de Dantzig, destiné à être le débouché économique de la Pologne » (A. Malet et J. Isaac).
3Par méton. Lieu où on écoule, on vend, on exporte un produit ( marché). Ce pays constitue un débouché considérable pour l'industrie automobile.
Possibilité de vendre un produit. Sa production ne trouve pas de débouchés.
4(XVIIIe) Fig. Accès à une profession, une situation, perspective d'emploi. Débouchés d'un diplôme; études sans débouché.
⊗ CONTR. Barrière, impasse.

débouché nom masculin (de déboucher 2) Endroit où l'on passe d'un lieu resserré dans un lieu plus ouvert : Lyon est au débouché des principales routes des Alpes. Marché économique considéré comme objectif de vente pour des produits. Carrière ouverte à quelqu'un, perspective d'avenir professionnel : Un diplôme d'ingénieur qui offre des débouchés variés. Contour transversal réel de l'espace intérieur d'un pont, d'un tunnel. ● débouché (expressions) nom masculin (de déboucher 2) Loi des débouchés, loi économique formulée par J.-B. Say et selon laquelle les produits s'échangent contre des produits et les services contre des services. ● débouché (synonymes) nom masculin (de déboucher 2) Carrière ouverte à quelqu'un, perspective d'avenir professionnel
Synonymes :
- ouverture
- perspective
- possibilité

débouché
n. m.
d1./d Issue, endroit où un passage resserré débouche sur un espace plus vaste. Débouché d'une vallée, d'un col.
d2./d Moyen de placer un produit, une marchandise, d'en assurer l'écoulement; marché. Trouver à l'étranger de nouveaux débouchés.
d3./d Par ext. (Surtout au Plur.) Carrières, professions auxquelles telle formation professionnelle, telles études donnent accès. Spécialité à laquelle peu de débouchés sont offerts.

⇒DÉBOUCHÉ, subst. masc.
A.— 1. Passage d'un lieu resserré dans un lieu plus ouvert. Débouché d'une montagne, d'un canal, d'une rivière, d'un passage, d'une rue. Arrêtée au débouché de la rue de Bourgogne par la queue du cortège, la voiture attendait que le passage fût libre (VOGÜE, Morts, 1899, p. 443).
Spéc., P. et CH. Débouché d'un pont. Intervalle entre les culées d'un pont, permettant le passage des eaux (cf. DEGRAND, RESAL, Ponts en maçonn., t. 2, 1888, p. 338).
P. ext. Issue permettant le passage d'un lieu dans un autre. Synon. ouverture, sortie. Des patrouilles gardaient les principaux débouchés de la ville (QUINET, Allem. et Ital., 1836, p. 159) :
1. ... plusieurs obus, tombés à la même place, ont fini par crever l'épais toit de terre du poste de secours. Ici, quelques reflets blancs plaquent le bleu des capotes, aux épaules et le long des plis. On voit se presser vers ce débouché, pour goûter un peu d'air pâle, se détacher de la nécropole, comme des morts à demi réveillés, un troupeau d'hommes paralysés par les ténèbres en même temps que par la faiblesse.
BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 315.
Spéc., ART MILIT. ,,Action en force à partir d'une base de départ. (Débouché de chars)`` [Aide-mémoire de l'officier d'artillerie sol-sol (document approuvé le 25 mars 1974 sous le n° 4504/DTAI/ART/T.)]. Nos troupes se maintiennent, notre artillerie arrêtant le débouché de l'infanterie ennemie (FOCH, Mém., t. 1, 1929, p. 54). Mais j'ai dit aussi que notre système fortifié était insuffisant pour assurer le débouché de nos armées (JOFFRE, Mém., t. 1, 1931, p. 202).
2. P. anal., ÉCON. Synon. de marché. Ouvrir, procurer un débouché; un manque de débouchés. Les producteurs de beurres extrafins cherchent (...) un débouché à leurs produits (POURIAU, Laiterie, 1895, p. 474) :
2. Dès qu'une de nos industries ne trouve pas à écouler ses produits, il faut qu'une guerre lui ouvre de nouveaux débouchés.
A. FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, p. 193.
B.— Au fig. Perspective d'avenir qu'offrent des études ou une carrière. La licence classique offrait, selon papa, plus de débouchés (BEAUVOIR, Mém. fille, 1958, p. 160).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1762-1932; Ac. 1798 admet également déboucher. Étymol. et Hist. Cf. déboucher. Fréq. abs. littér. :351. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 498, b) 325; XXe s. : a) 395, b) 655.

débouché [debuʃe] n. m.
ÉTYM. 1723, Savary; p. p. de 2. déboucher.
1 (Déb. XVIIIe). Issue qui permet de passer d'un lieu resserré dans un lieu plus ouvert. || Le débouché d'une vallée, d'un défilé. || Tendre une embuscade à l'ennemi au débouché d'une gorge. || Débouché d'un canal, d'une pièce d'eau, où les eaux peuvent s'écouler. Déversoir.
1 On tend les trappes pour les loups à l'entrée des passes, au débouché d'un fourré (…)
Chateaubriand, Voyage en Amérique, in Littré.
2 Des torrents d'eau s'écoulaient en tourbillonnant comme au débouché d'une écluse (…)
Chateaubriand, les Natchez, in Littré.
3 Menez-moi (…) au point où les eaux se répandent sur les communaux.
Il est d'autant plus utile que madame y aille (…) que, par le conseil de monsieur le curé, feu monsieur Graslin est devenu propriétaire, au débouché de cette gorge, de trois cents arpents sur lesquels les eaux laissent un limon qui a fini par produire de la bonne terre sur une certaine étendue.
Balzac, le Curé de village, IV, t. VIII, p. 675.
4 La partie la plus large de la rue du Tourniquet était à son débouché dans la rue de la Tixanderie, où elle n'avait que cinq pieds de largeur.
Balzac, Une double famille, Pl., t. I, p. 925.
4.1 L'autobus Jardin des Plantes-Batignolles, coincé à l'arrêt dans une file de voitures, fit une longue station au débouché de la rue de Clichy.
M. Aymé, Maison basse, p. 258.
Spécialt. || Débouché d'un pont : intervalle entre les culées, par lequel débouchent les eaux.
2 (1723). Voie, port, qui assure l'écoulement d'un produit.
5 Le Transsaharien serait le débouché des pays du Niger et du Soudan.
Albert Demangeon, Géographie économique et humaine de la France, p. 58.
6 (…) le port de Dantzig, destiné à être le débouché économique de la Pologne, était constitué en ville libre (…)
Malet et Isaac, Hist. contemporaine, la Grande Guerre, Les traités de paix, p. 741.
Écon. et cour. Moyen d'écouler un produit, d'assurer son exportation, sa vente. || Marchandises qui se vendent bien, grâce à leurs nombreux débouchés, qui se vendent mal faute de débouchés. Écoulement, exportation. || Cette invention lui ouvre un nouveau débouché. || Sa production ne trouve pas de débouchés. || La « théorie des débouchés », de Jean-Baptiste Say.
7 Il faut qu'ils (les producteurs) trouvent ce qu'en terme de commerce on appelle des débouchés, des moyens d'effectuer l'échange des produits qu'ils ont créés contre ceux dont ils ont besoin.
Jean-Baptiste Say, Cours d'économie politique pratique, 1840, in Littré.
8 Il est bon de remarquer qu'un produit créé offre, dès cet instant, un débouché à d'autres produits pour tout le montant de sa valeur; car tout produit n'est créé que pour être consommé (…) Du moment qu'il existe, il cherche donc un autre produit avec lequel il puisse s'échanger (…) On voit que le seul fait de la formation d'un produit, ouvre, dès l'instant même, un débouché à d'autres produits.
Jean-Baptiste Say, in P. Gemahling, les Grands Économistes, La théorie des débouchés, p. 168.
9 Bien plus ! les économistes estiment que, étant donné l'engorgement dans une branche quelconque de la production, le remède le plus efficace qu'on puisse apporter à ce mal c'est précisément de pousser à un accroissement proportionnel dans les autres branches de la production. La crise résultant de l'abondance ne peut se guérir que par l'abondance elle-même (…) : similia similibus. Ainsi tous les producteurs se trouvent intéressés à ce que la production soit aussi abondante et aussi variée que possible. Cette théorie est connue sous le nom de loi des débouchés. C'est J.-B. Say qui l'a formulée le premier et il s'en montrait très fier, disant « qu'elle changerait la politique du monde ». On peut l'exprimer de la façon suivante : chaque produit trouve d'autant plus de débouchés qu'il y a une plus grande variété et abondance d'autres produits.
Ch. Gide, Cours d'économie politique, II, I, IV, La surproduction et la loi des débouchés, t. I, p. 217.
10 Say a surtout attaché son nom à la fameuse « loi des débouchés », qu'il expose dans le chapitre XV du premier livre de son Traité. L'analyse, dit-il, des faits les plus connus et les plus constants montre ceci : l'entrepreneur, qui crée des valeurs, ne peut espérer les faire payer, que si d'autres hommes ont des moyens d'acquisition. Or ceux-ci, « en quoi consistent-ils ? En d'autres valeurs, d'autres produits, fruits de leur industrie, de leurs capitaux, de leurs terres; d'où il résulte, quoique au premier aperçu cela semble un paradoxe, que c'est la production qui ouvre des débouchés aux produits ». Ce qu'on énonce souvent d'une manière plus brève : les produits s'échangent contre les produits.
R. Gonnard, Hist. des doctrines économiques, IV, L'école libérale…, p. 364.
3 Par métonymie. Lieu où une industrie, un pays trouve des débouchés pour ses produits ( Marché). || Créer, ouvrir des débouchés. || Ce pays constitue un débouché considérable pour l'industrie automobile.
11 Les Açores, Madère, les Canaries, l'Espagne, le Portugal offrent un débouché avantageux aux grains et aux bois de la Pennsylvanie, qu'ils achètent avec des vins et des piastres (…)
G.-J. Raynal, Hist. philosophique…, XVIII, V, in Littré.
12 Regrettant les désastres coloniaux de la France et son déclin économique, Chaptal pouvait écrire en 1818 : « La perte de nos plus belles colonies nous a privés à la fois de débouchés considérables et de moyens d'échange pour notre commerce avec l'étranger. »
Albert Demangeon, Géographie économique et humaine de la France, t. I, III, Le commerce extérieur et l'empire colonial, p. 60.
4 (XVIIIe). Fig. || Débouchés offerts par une carrière, perspectives qu'elle ouvre, situations qu'elle peut donner. || Débouchés offerts par les études supérieures. || Les débouchés sont assez minces. || Crise des débouchés.
13 De là, il (M. Peletier) devint conseiller d'État, qui est le débouché ordinaire des prévôts des marchands.
Saint-Simon, Mémoires, t. I, XXX.
CONTR. Barrière, cul-de-sac, impasse.

Encyclopédie Universelle. 2012.