grandir [ grɑ̃dir ] v. <conjug. : 2>
• v. 1260; de grand
I ♦ V. intr.
1 ♦ Devenir plus grand. Il a grandi de cinq centimètres. Comme elle a grandi ! P. p. adj. Je l'ai trouvée grandie. — Plante qui grandit. ⇒ croître, se développer, pousser. « Comme au couchant Grandit l'ombre des arbres » (Hugo).
♢ Fig. (Personnes) Grandir en sagesse, en vertu : devenir plus sage, plus vertueux.
2 ♦ Devenir plus intense. L'obscurité grandit. Le vacarme ne cessait de grandir. ⇒ augmenter.
♢ Fig. Son influence grandit, va grandissant. ⇒ s'accroître, s'étendre. Le mécontentement grandissait, ne cessait de grandir. ⇒ s'aggraver. — « Son orgueil a grandi dans l'humiliation » (Suarès).
3 ♦ Par ext. Gagner en autorité, en noblesse. ⇒ s'élever. « Le nom grandit quand l'homme tombe » (Hugo).
II ♦ V. tr. (rare av. XIXe)
1 ♦ Rendre plus grand. ⇒ hausser. De hauts talons qui la grandissent.
2 ♦ (1824) Faire paraître plus grand. Microscope qui grandit les objets. ⇒ agrandir, grossir.
3 ♦ Imaginer plus grand. Les enfants grandissent ce qui les entoure. L'imagination grandit les dangers. ⇒ exagérer.
4 ♦ Fig. Donner plus de grandeur, de noblesse à. ⇒ ennoblir. Les vertus qui grandissent un homme. ⇒ élever, exalter. Cela le grandissait à mes yeux. « Le pouvoir ne grandit que les grands » (Balzac).
5 ♦ Donner plus d'intensité, de force à. ⇒ amplifier, développer, fortifier.
6 ♦ SE GRANDIR v. pron. Se rendre plus grand. Se grandir en se haussant sur la pointe des pieds.
♢ Fig. ⇒ s'élever. L'Angleterre « louera Napoléon pour se mieux grandir elle-même » (Duhamel).
⊗ CONTR. Décroître, diminuer, rapetisser. Atténuer, réduire, restreindre.
● grandir verbe intransitif Devenir plus grand, augmenter en taille : Cet arbre a grandi. Voir ses dimensions augmenter : L'ombre grandissait. S'accroître en nombre, étendue, importance : La foule grandit sur la place. Son influence a grandi. Devenir plus fort, plus intense : L'inquiétude grandit. Gagner de la maturité, devenir plus mûr, plus adulte. ● grandir (citations) verbe intransitif Ludovic Halévy Paris 1834-Paris 1908 Académie française, 1884 et Henri Meilhac Paris 1831-Paris 1897 Il grandira car il est Espagnol ! La Périchole, opéra bouffe, musique d'Offenbach Jacques Perret Trappes 1901-Paris 1992 L'enfant met un siècle à grandir et à douze ans, il ne lui reste plus qu'à bâcler sa maturité en quelques heures et expédier la vieillesse en deux minutes. La Bête Mahousse, Enfantillages Gallimard ● grandir (expressions) verbe intransitif Grandir en sagesse, en force, etc., devenir plus sage, plus fort, etc. ● grandir (synonymes) verbe intransitif Devenir plus grand, augmenter en taille
Synonymes :
- croître
- pousser
- se développer
Contraires :
- décroître
Voir ses dimensions augmenter
Synonymes :
- monter
- s'étendre
S'accroître en nombre, étendue, importance
Synonymes :
Devenir plus fort, plus intense
Synonymes :
- enfler
- grossir
- s'accroître
Contraires :
- baisser
- décroître
- diminuer
● grandir
verbe transitif
Faire devenir ou paraître plus grand quelqu'un, quelque chose : Ses talons la grandissent de cinq centimètres.
Donner à quelqu'un plus de prestige, de grandeur morale : Les épreuves l'ont grandi.
Donner à quelque chose plus d'importance qu'il n'en a réellement : Vous grandissez les dangers que nous courons.
● grandir (synonymes)
verbe transitif
Faire devenir ou paraître plus grand quelqu'un, quelque chose
Synonymes :
- hausser
Contraires :
Donner à quelque chose plus d'importance qu'il n'en a réellement
Synonymes :
- grossir
- surfaire
Contraires :
grandir
v.
rI./r v. intr.
d1./d Devenir plus grand, croître en hauteur. Cet enfant a bien grandi. Arbre qui grandit vite.
d2./d Augmenter, s'intensifier. La foule grandit à vue d'oeil. La rumeur grandit.
d3./d Fig. Croître. Grandir en sagesse: devenir plus sage.
rII./r v. tr.
d1./d Rendre plus grand. Elle porte des chaussures qui la grandissent.
d2./d Faire paraître plus grand. Cette coiffure la grandit.
d3./d Fig. élever moralement, ennoblir. Les épreuves l'ont grandi.
rIII/r v. Pron. Se hausser. Se grandir en portant des talons hauts.
— Fig. Abaisser autrui pour se grandir.
⇒GRANDIR, verbe
A. — Emploi intrans.
1. Qqn ou qqc. grandit
a) Devenir plus grand. Synon. croître, se développer.
— [Le suj. désigne un animé] Cet enfant a bien grandi en peu de temps (Ac.). Il se mit à grandir si vite que les gens disaient : « On le voit pousser » (RAMUZ, Pache, 1911, p. 47). On raconte à la campagne des histoires de bonnes femmes sur les enfants noués qui ne peuvent grandir droit (NIZAN, Conspir., 1938, p. 226). L'insecte ne peut pas grandir au-delà de quelques centimètres sans devenir dangereusement fragile (TEILHARD DE CH., Phénom. hum., 1955, p. 168).
Grandir de (+ compl. de mesure). Je l'ai mesuré l'autre jour contre ma porte : il avait grandi d'un centimètre en deux mois (MONTHERL., Demain, 1949, III, p. 741).
— Devenir adulte. Un être ne grandit que dans la mesure où il augmente sa conscience, et sa conscience augmente à mesure qu'il grandit (MAETERL., Sag. et dest., 1898, p. 22) :
• 1. Les hommes de ma génération ont grandi dans une Europe frémissante et divisée parce qu'un officier juif expiait au bagne le crime d'un autre.
MAURIAC, Bâillon dén., 1945, p. 425.
Grandir en âge. Avancer en âge. Je grandissais en âge, mais j'étais si bien enfermé dans mes habitudes de rêvasseries que je restais toujours en jachères et improductif (DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 47).
— [Le suj. désigne un végétal] Une vigne de murailles Monte et grandit sur l'espalier (QUINET, Napoléon, 1836, p. 240). Les orges, les seigles et les avoines grandissaient à vue d'œil (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 47).
b) [Le suj. désigne une chose concr.] Paraître plus grand :
• 2. Et l'on se trouve là [à Djémila], concentré, mis en face des pierres et du silence, à mesure que le jour avance et que les montagnes grandissent en devenant violettes.
CAMUS, Noces, 1938, p. 30.
2. Qqc. grandit. Augmenter en valeur, en intensité, en importance.
a) Domaine physique. La rumeur de la foule accrue grandissait sous la voûte (MAUPASS., Bel-Ami, 1885, p. 389). Le jour grandissait vite (HAMP, Champagne, 1909, p. 86).
— Prendre de l'extension. Et à côté du couvent est la ville qui a grandi sur lui comme un mal, avec des auberges, (...) des bouges (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p. 300). Nous voyons des agglomérations qui n'ont pas attendu pour grandir les facilités qu'offrent les transports modernes (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 70).
b) Domaine moral. Son courage grandissait au milieu des revers; son pouvoir grandissait de jour en jour (Ac.). Le besoin de jouir grandit avec l'oisiveté (FAURE, Espr. formes, 1927, p. 26). Son indignation avait encore beaucoup grandi (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 27) :
• 3. Pouvoir me remettre au piano..., je goûterais des instants de parfait bonheur. Qui m'en empêche? Les conditions matérielles où je me trouve; mais surtout l'obsédante crainte de gêner des voisins, crainte qui chez moi grandit avec l'âge et devient comme maladive.
GIDE, Journal, 1941, p. 97.
— Faire grandir. Il reprit une à une les paroles de son frère; chacune d'elles fit grandir son indignation (ARLAND, Ordre, 1929, p. 257).
3. Qqn grandit
a) Avancer en valeur morale; atteindre un haut degré d'élévation (d'esprit, de sentiments). Il me semblait que, plus vous me persécuteriez, plus je grandirais à vos yeux le jour où vous sauriez la vérité (DUMAS fils, Dame Cam., 1848, p. 277) :
• 4. Je vous ai connu adolescent, et, sans pouvoir grandir par l'esprit, le sommet de l'intelligence étant en vous, vous grandissez sans cesse par les œuvres.
HUGO, Corresp., 1867, p. 63.
b) Grandir en (+ subst. désignant une qualité). Acquérir plus de. Grandir en vertu, en sagesse. Certainement, Sophie avait encore grandi en santé et en beauté (ZOLA, Dr Pascal, 1893, p. 190) :
• 5. Dieu sait si, lorsque je continue à écrire 10, 12, 14 heures par jour, cela m'est possible. Pauvres amis, ne savez-vous pas que je suis obligé de me soutenir par ma plume, et de grandir en renommée.
BALZAC, Corresp., 1832, p. 110.
B. — Emploi trans.
1. Rendre plus grand, faire paraître plus grand.
a) Grandir qqn. Le cothurne grandissait les acteurs de la tragédie antique (Ac.) :
• 6. ... ses talons hauts la grandissaient un peu, et, quand elle marchait devant lui, les semelles de bois, se relevant vite, claquaient avec un bruit sec contre le cuir de la bottine.
FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 18.
— Emploi pronom réfl. Déjà d'une taille peu ordinaire, il aime à se grandir encore par cette coiffure colossale (FROMENTIN, Été Sahara, 1857, p. 96). Monsieur de Meillan, debout pour se grandir sur un tabouret de bar, hurlait en agitant une bouteille (MIOMANDRE, Écrit sur eau, 1908, p. 89).
b) Grandir qqc. Je regarde l'ombre des tilleuls que le soir grandit s'allonger lentement jusqu'à moi, comme des fantômes qui viennent me lécher les pieds pour me bénir (LAMART., Confid., 1849, p. 14).
— B.-A. ,,Amplifier, reproduire en plus grand les contours d'un dessin, d'un croquis, d'un carton. Grandir un tableau, le reproduire sur une toile de dimension plus grande à l'aide de la mise au carreau. Grandir une figure, en augmenter la proportion`` (ADELINE, Lex. termes art, 1884).
2. Grandir qqc. Rendre plus important, exagérer. Il grandit les moindres événements (LITTRÉ). L'imagination grandit les dangers (ROB.). Elle [la musique] grandit, amplifie, propage les songes, mais elle en défie l'expression verbale (MAUCLAIR, Relig. mus., 1928, p. 43).
3. Rendre moralement plus grand.
a) Grandir qqn. Quand on a vu plusieurs fois un homme remarquable, on le trouve semblable à tous les autres! Ses ouvrages nous l'avaient grandi et lui prêtaient de l'idéal (DELACROIX, Journal, 1850, p. 410). Un ménage uni ne va jamais sans de petits sacrifices réciproques, qui grandissent et embellissent celui qui les fait (GIDE, Geneviève, 1936, p. 1936).
— Emploi pronom. réfl. Avoir pour fonction la poursuite des choses éternelles et croire qu'on se grandit en s'occupant de la cité, tel est pourtant le jugement du clerc moderne (BENDA, Trahis. clercs, 1927, p. 58). Les hommes sont faibles, ou lâches; il faut les organiser. Ils aiment le plaisir et le bonheur immédiat; il faut leur apprendre à refuser, pour se grandir, le miel des jours (CAMUS, Homme rév., 1951, p. 301).
b) Grandir qqc. :
• 7. ... ceux dont la pensée, loin d'être obsurcie, dominée et bâillonnée par leurs passions, grandit et divinise toutes les émotions de la vie et dégage l'idéal contenu dans toutes les sensations qu'ils éprouvent.
VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 322.
— Emploi pronom. réfl. La médiocrité croit se grandir en rabaissant le mérite (Ac.).
REM. 1. Grandissant, -ante, part. prés. adj. Qui grandit. Plus je te voyais grandissante et belle, plus je tremblais d'avance aux nouvelles douleurs qu'amènerait notre séparation (DUMAS père, Teresa, 1832, 11, 5, p. 166). Une vibration pesante et grandissante de métro entrant en gare (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 232). 2. Grandi, -ie, part. passé adj. Devenu plus grand; rendu plus grand. Il semblait que ce parfum ne fût autre que l'odeur d'amour ancien (...) une odeur grandie, centuplée (ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1515). Mon autorité, que certaines intrigues auraient voulu diminuer, sortait grandie de cette crise politique (JOFFRE, Mém., t. 2, 1931, p. 158). Il s'abrita à l'ombre déjà grandie des aubépines et se mit en chemin (GRACQ, Argol, 1938, p. 15).
Prononc. et Orth. : [], (il) grandit []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1280 verbe intrans. « devenir plus grand » Adés aloit en grandissant la feste en joie (ADENET LE ROI, Cléomades, éd. A. Henry, 17948); 2. fin XVe s. verbe trans. « rendre grand » noble et glorieuse maison ... que monseigneur vostre père a tant grandie (G. CHASTELLAIN, Œuvres, éd. K. de Lettenhove, IV, 318, 23). Dér. de grand; dés. -ir. Fréq. abs. littér. : 2 399. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 873, b) 4 405; XXe s. : a) 4 827, b) 3 339. Bbg. DARM. 1877, p. 67 (s.v. grandissant).
grandir [gʀɑ̃diʀ] v.
ÉTYM. V. 1260; de grand.
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I V. intr.
1 Devenir plus grand. a Par un processus naturel (→ Croître). || Cet enfant a beaucoup grandi cette année (→ Cotillon, cit. 2). || Je l'ai trouvé grandi. || Enfant grandi trop vite (→ Dégingandé, cit. 2; délicat, cit. 7). || Arbre qui grandit rapidement (→ Germer, cit. 1). ⇒ Croître, développer (se), pousser. || Grandir à vue d'œil (→ au fig. Calomnie, cit. 5). || Les ombres grandissent vers le soir. ⇒ Allonger (s').
1 Votre honte, ô maudits, grandit comme un couchant Grandit l'ombre des arbres !
Hugo, les Châtiments, V, X, 4.
2 Quand on est jeune, le temps donne l'impression d'être sans limites; à mesure que l'on grandit, c'est lui qui se rapetisse, il devient mesquin et court, il se réduit à notre misérable proportion.
Edmond Jaloux, Le reste est silence, p. 146.
♦ Grandir de (et quantité). || L'arbre a grandi de plus d'un mètre. — Grandir en âge. ⇒ Avancer.
c Paraître, devenir plus grand (par un effet d'optique). || Objet qui grandit ou diminue selon l'éloignement (→ Errer, cit. 18).
3 (…) les objets grandissent dans les imaginations des hommes comme les rochers dans les brouillards à mesure qu'ils s'éloignent.
Hugo, Littérature et philosophie mêlées, Fragm. de crit., V.
2 (Av. 1848). (Choses). Devenir plus intense. || L'obscurité grandit. || Le vacarme ne cessait de grandir.
4 La clarté d'aurore qu'il y avait dans la prunelle grandissait.
Hugo, Quatre-vingt-treize, III, VII, V.
3 (Choses abstraites). || Pouvoir qui grandit, va grandissant (→ Abaisser, cit. 6; favori, cit. 14). ⇒ Accroître (s'), augmenter, étendre (s'). || Désirs, tendances qui ne font que grandir, qu'on laisse grandir. ⇒ Fleurir, mûrir (→ Bourgeonner, cit. 2; circonscrire, cit. 6; faire, cit. 98). || Le malaise (→ Envahir, cit. 14), le mécontentement (→ Envisager, cit. 15), l'angoisse (→ Épouvante, cit. 6) grandissaient, ne cessaient de grandir. ⇒ Aggraver (s'). || Courage qui grandit au milieu des épreuves. || Son prestige grandit.
5 Cet effroi bête et inexplicable grandissait toujours et devenait de la terreur.
Maupassant, Contes, Sur l'eau, p. 140.
6 (…) ma passion grandira de toute ta douleur, de toute notre mélancolie (…)
Villiers de l'Isle-Adam, Contes cruels, « L'inconnue », p. 229.
7 Ibsen a éprouvé le dégoût de n'être pas à son rang; son orgueil a grandi dans l'humiliation.
André Suarès, Trois hommes, « Ibsen », II.
8 Je retournai chez moi stupéfait. Ce petit vieillard sec avait grandi. Il s'était changé à mes yeux en une image fantastique où se personnifiait le pouvoir de l'or.
Balzac, Gobseck, Pl., t. II, p. 637.
9 Le nom grandit quand l'homme tombe (…)
Hugo, les Châtiments, V, XIII, 4.
b ☑ Loc. Grandir en sagesse, en vertu : devenir plus sage, plus vertueux, en grandissant (1.).
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II V. tr. (Fin XVe; rare av. XIXe).
1 Rendre plus grand (qqn, qqch.). || De hauts talons qui le, qui la grandissent. ⇒ Hausser. || Le cothurne (cit. 1) grandissait l'acteur antique. Techn. (horlog.). || Grandir un trou. — Faire paraître plus grand. || La coupe de ses vêtements le grandit. || Microscope qui grandit les objets. ⇒ Agrandir, grossir.
10 Il dépassait les plus grands d'une demi-tête. Une calvitie précoce lui dégageait le front et le grandissait encore (…) cet ancien tuberculeux était un colosse.
Martin du Gard, les Thibault, t. VIII, p. 195.
2 Imaginer (qqch.) plus grand. ⇒ Exagérer. || Les enfants grandissent ce qui les entoure (→ Attrister, cit. 11).
3 Fig. Donner plus de grandeur, de noblesse à… ⇒ Ennoblir. || Les vertus qui grandissent un homme (⇒ Élever, cit. 27; exalter, cit. 15). || Ce succès l'a grandi aux yeux de sa femme. || Il y a dans l'admiration (cit. 4) quelque chose qui grandit l'intelligence. || Les attaques de ses ennemis n'ont fait que le grandir.
11 Le sceptre est un jouet pour un enfant, une hache pour Richelieu, et pour Napoléon un levier à faire pencher le monde. Le pouvoir nous laisse tels que nous sommes et ne grandit que les grands.
Balzac, la Peau de chagrin, Pl., t. IX, p. 231.
12 La réserve et la dignité de caractère servent donc à grandir un homme, et, quand un peu de talent le met en lumière, lui donnent une assez haute position.
A. de Vigny, Journal d'un poète, p. 149.
13 Si la vérité de chacun est ce qui le grandit, nous pouvons, nous et moi, qui ne sommes pas de même obédience, nous sentir rapprochés par notre goût commun de la grandeur, par notre amour commun de l'amour.
A. Maurois, Études littéraires, Saint-Exupéry, III.
4 Donner plus d'intensité, de force à (qqch.). ⇒ Amplifier, développer, fortifier.
14 Et puisqu'il en est du chagrin comme du désir des femmes, qu'on grandit en y pensant, avoir beaucoup à faire rendrait plus facile, aussi bien que la chasteté, l'oubli.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. XIII, p. 218.
♦ (1834). ⇒ Exagérer. || L'imagination grandit les dangers.
——————
se grandir v. pron.
1 Se rendre plus grand. || Se grandir en se haussant sur la pointe des pieds.
15 De taille ordinaire, Séraphîtüs se grandissait en présentant son front, comme s'il eût voulu s'élancer.
Balzac, Séraphîta, Pl., t. X, p. 470.
16 Les héros homériques ont toujours assez de finesse et de présence d'esprit pour célébrer leurs adversaires. L'Angleterre les imitera, qui louera Napoléon pour se mieux grandir elle-même.
G. Duhamel, Refuges de la lecture, p. 37.
3 Exagérer (qqch.). || Se grandir un problème.
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grandi, ie p. p. adj.
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CONTR. (Du sens I.) Décroître, diminuer, rapetisser. — (Du sens II.) Atténuer, réduire, restreindre.
DÉR. Grandissage, grandissant, grandissement.
COMP. Agrandir.
Encyclopédie Universelle. 2012.