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hausser

hausser [ 'ose ] v. tr. <conjug. : 1>
halcer XIIe; lat. pop. °altiare, de altus « haut »
1Donner à (qqch.) de plus grandes dimensions dans le sens de la hauteur. Hausser une maison d'un étage. exhausser, surélever.
2Mettre à un niveau plus élevé. 1. lever. Hausser la barre, la corde. relever. Manivelle pour hausser l'affût d'une mitrailleuse. monter. Hausser les épaules.
Pronom. Se hausser sur la pointe des pieds. se dresser, se hisser. Se hausser du col.
3Donner plus d'ampleur, d'intensité à. Hausser la voix, le ton. enfler. Spécialt Pour exprimer son autorité, son mécontentement. « il s'était permis de répliquer, et peut-être de hausser le ton » ( Romains).
4Fig. élever. Cela ne le hausse pas dans mon estime. grandir. Hausser le niveau d'un diplôme, d'un enseignement. Pronom. « il ne se hausse pas jusqu'au génie » (Baudelaire). parvenir.
⊗ CONTR. Abaisser, avilir, baisser, descendre.

hausser
v.
rI./r v. tr.
d1./d élever, augmenter la hauteur de. Hausser un mur.
d2./d Mettre en position plus élevée, soulever. Hausser une charge. Hausser les épaules.
|| v. Pron. Se hausser sur la pointe des pieds.
d3./d Augmenter l'intensité de. Hausser la voix.
|| Fig. Hausser le ton: parler plus fort, pour manifester sa colère, son impatience.
d4./d Augmenter.
d5./d Fig. élever, rendre plus grand (qqn). Un acte qui l'a haussé dans l'opinion de ses concitoyens.
|| v. Pron. Parvenir, arriver à. Se hausser jusqu'aux plus hautes dignités.
rII./r v. intr. Aller en augmentant (de hauteur, d'intensité). Hausser d'un ton.

⇒HAUSSER, verbe
I. — Donner une plus grande hauteur à quelque chose. Synon. exhausser, rehausser, surélever; anton. surbaisser. Hausser une muraille (Ac.). Je l'ai haussée d'un étage (Ac. 1835-1935). Les patins de nacre qui haussent ta taille (FLAUB., Hérodias, 1877, p. 175). Elle haussa la mèche de la lampe, elle passa dans la salle à manger (ZOLA, Bête hum., 1890, p. 193).
P. ext., MAR., vx, rare. Se rapprocher de quelque chose (ce qui lui donne une plus grande hauteur). Hausser un bâtiment, un navire; hausser une côte (LITTRÉ, Lar. 19e-20e).
Au fig. [Le compl. désigne une partie du référent du suj.] Laisser voir en hauteur. Synon. dresser, élever, exhausser. La cathédrale hausse sa façade. Un volcan qui, dressé dans la splendeur du soir, Hausse, porte-étendard de l'hivernal cortège, Sa bannière de feu sur un peuple de neige (HEREDIA, Trophées, 1893, p. 201). Et plus loin, sur l'écran mauve d'une forêt, le pignon d'une autre maison haussait une tache triangulaire (GENEVOIX, Rroû, 1931, p. 186) :
1. La grille (...) posait sur un mur (...). Elle était aveuglée à mi-hauteur par une plaque de tôle dentelée, et ne haussait pas à plus de trois mètres du sol ses pointes rouillées.
A. FRANCE, Hist. comique, 1903, p. 96.
MAR., vx, rare. Devenir plus proche (en laissant voir plus sa hauteur). La côte hausse; le navire hausse (Lar. 19e, LITTRÉ, DG).
Emploi pronom. réfl. S'élever, se dresser. Un minaret se hausse, une coupole de mosquée ou de medersah s'arrondit (FARRÈRE, Homme qui assass., 1907, p. 147). Les bouleaux étaient très serrés : ils se haussaient d'un jet vertical, jaillissaient comme des fusées grêles vers la lumière d'un ciel blafard (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 164).
II. A. — Faire passer quelque chose d'un niveau à un autre, placé plus haut dans l'espace.
1. [Avec un compl. locatif désignant qqc. qui sert de repère]
a) [Le suj. désigne l'agent] Synon. élever, exhausser (littér.), lever; anton. abaisser, baisser. Une porte s'ouvrit sur une vieille dame en coiffe de nuit et camisole; elle haussait une lampe à pétrole au-dessus de ses lunettes (GIONO, Bonh. fou, 1957, p. 102).
Au part. passé. Les armes de Jésus (...) c'est le lourd ostensoir Haussé dessus les fronts comme un soleil couchant (PÉGUY, Tapisserie Ste-Geneviève et J. d'Arc, 1913, p. 82).
Au fig. Synon. élever; anton. abaisser, rabaisser. Son opération imbécile qui aurait dû le faire enfermer autrefois, le haussait maintenant au rang des vastes cerveaux financiers (ZOLA, Argent, 1891, p. 8).
Au part. passé. Il éprouvait une sorte de honte en se voyant haussé au rang social d'étudiant (FLAUB., Éduc. sent., t. 1, 1869, p. 40) :
2. ... les compétitions des partis furent ainsi haussées au niveau d'une Iliade, les politiciens devinrent des géants...
SOREL, Réflex. violence, 1908, p. 136.
b) [Le compl. désigne une partie du référent du suj.] Synon. lever; anton. abaisser, baisser. Ils haussaient vers les carreaux des mufles barbus de chiens timides (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 138). La France pourra-t-elle hausser son rôle jusqu'à servir de modératrice dans les conflits d'intérêts (JAURÈS, Paix menacée, 1914, p. 234).
c) Emploi pronom. réfl. Passer d'un niveau à un autre situé plus haut dans l'espace. Synon. s'élever; anton. s'abaisser, se baisser. Je me haussai avec les poignets jusqu'à la hauteur du soupirail (FLAUB., Tentation, 1874, p. 62).
Au fig. Synon. s'élever, s'exhausser; anton. s'abaisser. Il semble que ce défi atteigne là une sorte de zénith, où ne se haussent d'ailleurs que peu d'élus (BENDA, Fr. byz., 1945, p. 29) :
3. ... ce lui si tacitement, si infailliblement appliqué, semblait tout à coup se hausser à une désignation presque fabuleuse...
GRACQ, Beau tén., 1945, p. 102.
d) [Le suj. désigne le moyen] Synon. élever; anton. abaisser. Le grossissement animé des premiers plans cinématographiques hausse la minuscule abeille ouvrière à la taille d'un chien de chasse (COLETTE, Pays. et portr., 1954, p. 105).
2. [Sans compl. locatif]
a) [Le suj. désigne l'agent] Synon. lever, soulever; anton. baisser. Hausser une torche. Le mouvement de tâtonnement qu'on fait en haussant et baissant une lentille pour trouver le vrai point du foyer (J. DE MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t. 2, 1821, p. 245). Les fantômes, quand minuit sonne, Viennent armés de pied en cap; Biorn, qui malgré lui frissonne; Salue en haussant son hanap (GAUTIER, Émaux, 1858, p. 80). Je m'asseyais sur un siège grinçant, ma mère glissait une couverture pliée sous mes fesses pour me hausser (SARTRE, Mots, 1964, p. 98) :
4. ... Nous voyons donc plus de choses que les anciens, et de plus lointaines, mais ce n'est ni par l'acuité de notre vue, ni par la hauteur de notre taille, c'est seulement qu'ils nous portent et nous haussent de leur hauteur gigantesque.
GILSON, Esprit philos. médiév., 1932, p. 226.
Au fig. Synon. élever; anton. abaisser. La marque d'un orateur selon mon gré, c'est de hausser le débat (BARRÈS, Mes Cahiers, t. 5, 1906, p. 74).
b) [Le compl. désigne une partie du référent du suj.] Synon. élever; anton. abaisser. La rivière hausse son lit. Pendant plus d'un siècle, les maisons se pressent, s'accumulent et haussent leur niveau dans ce bassin comme l'eau dans un réservoir (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 136). Le vil gredin, ayant enfin terminé sa toilette, haussa la hure et gloussa : — Qu'il vienne! (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 268) :
5. Du milieu de ça, un œil découvert regardait sans bouger la paupière, ou bien un bras haussait sa main comme une grappe écrasée...
GIONO, Gd troupeau, 1931, p. 139.
Au part. passé. Le bon d'Andonville, tout ébahi, les sourcils haussés d'étonnement, ne savait où il en était (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 123).
En partic.
Hausser les épaules. Manifester son indifférence, sa résignation ou son agacement par un léger soulèvement d'épaules. Hausser les épaules d'indignation. Il ne s'agit pas de se moquer et de hausser les épaules (LEMERCIER, Pinto, 1800, V, 5, p. 150). Jacques haussa imperceptiblement les épaules : — « Ça gênerait, sans doute, certains industriels du Nord (...) » (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 525).
Hausser le coude (vx). V. coude I B 1 b .
c) Emploi pronom. réfl. Se lever, se soulever. Anton. se baisser. Se hausser pour mieux voir. Je me haussai tout palpitant pour voir le corsage et fus complètement fasciné par une gorge chastement couverte d'une gaze (BALZAC, Lys, 1836, p. 25) :
6. — Vos derniers mots ressemblent à une plainte. Vous n'êtes donc pas heureuse? Les petites épaules se haussèrent.
VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 184.
Au part. passé. Les arrivants se bousculent, haussés sur les marches (POURRAT, Gaspard, 1925, p. 277).
d) [Le suj. désigne le moyen] Élever. Synon. exhausser; anton. abaisser. C'étaient de petites marches de marbre très aises qui haussaient nos trois gros corps par à-coups, de marche en marche (GIONO, Roi sans divert., 1947, p. 189).
Au fig. Élever. Pour mes petites saloperies sentimentales et corporelles, mes velléités, mes ratages, je préfère encore écouter les confidences des autres, qui me haussent par comparaison (ARNOUX, Renc. Wagner, 1927, p. 165).
B. — 1. [Le suj. désigne l'agent] Faire passer quelque chose à un niveau plus haut que celui qu'il avait auparavant (dans des proportions telles ou telles). Synon. augmenter; anton. diminuer. Hausser les loyers de cinquante francs.
a) [Avec un compl. introduit par de indiquant la mesure de la hausse] :
7. ... tous les carreaux des bourgeois cassés (...) et les vitriers de Rouen ont de suite profité de l'occasion (on se les arrache, les vitriers) pour hausser leur marchandise de 30 pour cent.
FLAUB., Corresp.,1853, p. 274.
[En constr. avec faire] J'ai déjà fait hausser de plus du double le prix des manuscrits (BALZAC, Illus. perdues, 1839, p. 305).
Emploi au part. passé. Son menton était haussé d'un centimètre, ses prunelles élevées dans son œil (GIRAUDOUX, Bella, 1926, p. 150). Le 11 novembre 1918, elles se retrouvaient dans une maison intacte, le revenu sauf, et même haussées d'un cran puisque passées définitivement au rang de personnes très bien que la société peut voir (ESTAUNIÉ, Mme Clapain, 1932, p. 6).
b) [Sans compl. introduit par de] Des savants prétendent que la chaleur animale se développe par les contractions musculaires, et qu'il est possible en agitant le thorax et les membres pelviens de hausser la température d'un bain tiède (FLAUB., Bouvard, t. 1, 1880, p. 66).
[En constr. avec faire] Celles-ci font hausser le prix des denrées (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 49). En quoi l'honneur ou le déshonneur de M. de Morcerf m'importe-t-il? Cela ne faisait ni hausser, ni baisser la rente (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 410) :
8. ... le malfaiteur qui, par je ne sais quel infâme négoce, a fait hausser le prix des froments et des seigles...
COPPÉE, Bonne souffr., 1898, p. 47.
En partic.
) [Le compl. désigne une production sonore] Augmenter l'intensité (d'un son). Synon. élever; anton. baisser. Le petit bruit continuait toujours et Isabelle, ne ménageant plus rien, haussait la voix pour le couvrir (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 403). Leurs cris farouches couvraient la voix du chanteur qui vainement haussait sur l'assemblée la clameur harmonieuse de sa bouche et de sa lyre (A. FRANCE, Clio, 1900, p. 34).
Emploi pronom. réfl. Les voix se haussaient encore, on ne voyait que la gesticulation des bras (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 670).
Hausser le ton. Parler fort, sur un ton de menace, de commandement. Ils parlaient presque de la même voix, lui avec une manière parisienne de hausser le ton, elle d'un soprano posé et ralenti (COLETTE, Ingénue libert., 1909, p. 141).
Au fig. S'il fallait sur la scène aimer comme l'on aime (...) regarder comme on contemple, notre langage resterait chiffré. Les silences ici doivent se faire entendre. L'amour hausse le ton et l'immobilité même devient spectaculaire. Le corps est roi (CAMUS, Sisyphe, 1942, p. 111).
) Dans le domaine musical. Faire devenir plus aigu (un son). Hausser le diapason. Cette guitare est montée trop bas,il faut la hausser (Ac. 1935). Chaque pédale [de la harpe] est pourvue d'un double mécanisme fonctionnant de manière à hausser le son bémolisé, soit d'un demi-ton, soit d'un ton, selon que la pédale s'abaisse d'un ou de deux crans (GEVAERT, Instrum., 1885, p. 76). En haussant ou en baissant les notes de la gamme diatonique on obtient la gamme chromatique (R. LENORMAND, Harm. mod., 1913, p. 92).
Au part. passé. Le son haussé soudain d'un essaim guerroyant (COLETTE, Naiss. jour, 1928, p. 24).
2. [Le suj. désigne ce qui hausse]
a) Vx. Devenir plus haut. La rivière a bien haussé cette nuit (Ac. 1798-1878). Avoir une épaule qui hausse (Ac. 1878-1935). Comme je m'y étais attendu, le fond haussa de trois brasses par lieue (Voy. La Pérouse, t. 3, 1797, p. 53).
Emploi pronom. réfl. Devenir plus haut. Le niveau de l'eau se haussait sans palpitation (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 451).
b) Vieilli. Augmenter (de valeur, de prix). Synon. monter, être en hausse; anton. diminuer, baisser, être en baisse. Le cours du change, des actions, des ventes a haussé depuis quelques jours (Ac. 1835-1935). Quatre florins, les pommes de terre ont un peu haussé de prix, à cause des semences (KARR, Sous tilleuls, 1832, p. 92). Si les fonds continuent à hausser, peut-être vendrai-je ma rente pour la replacer en lieu plus sûr (HUGO, Corresp., 1851, p. 31) :
9. Dès que la main-d'œuvre haussera en Irlande, ils coloniseront de leurs manufactures la France et d'autres pays continentaux.
MICHELET, Journal, 1834, p. 141.
Au fig. Les actions (de qqn) haussent. (Quelqu'un) devient apprécié, prisé. Cependant mes actions vont hausser après le départ de M. de Montmorency. J'aperçois déjà les symptômes d'une faveur à venir (CHATEAUBR., Congrès Vérone, t. 1, 1838, p. 151).
Prononc. et Orth. : [ose] init. asp., (il) hausse [o:s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Début XIIe s. trans. « lever, porter à un niveau supérieur » (St Brendan, 1151 ds T.-L. : Halcet la [la lamme] sus vers la nue [alte erectom]); 1re moitié XIIIe s. [ms.] pronom. (CHR. DE TROYES, Perceval, éd. A. Hilka, 5012, var. du ms. R); 2. ca 1155 « rehausser, relever » (WACE, Brut, 4210 ds T.-L.); 3. ca 1195 « augmenter l'intensité, la hauteur d'un son » voiz hauciee (AMBROISE, Guerre sainte, 3253, ibid.); 4. ca 1208 « augmenter la valeur, l'importance, le prix de quelque chose » (G. DE VILLEHARDOUIN, Conquête Constantinople, éd. E. Faral, 229 : mais fust la crestienté alcie). D'un lat. altiare, dér. du lat. class. altus, v. haut1 représenté par l'ital. alzare, le cat. alsar, esp. alzar, port. alçar (v. FEW t. 24, p. 365b), avec un -h- de même orig. que celui de haut. Fréq. abs. littér. : 3 249. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 200, b) 4 460; XXe s. : a) 6 660; b) 6 388.

hausser ['ose] v.
ÉTYM. XVe; haucier, XIIe; halcier, v. 1130 au sens I, 3; du lat. pop. altiare, dér. du lat. class. altus « haut ».
———
I V. tr. Rendre plus haut. Élever.
1 (V. 1283). Donner à (qqch.) de plus grandes dimensions dans le sens de la hauteur. || Hausser un mur de cinquante centimètres. || Hausser une maison de la hauteur d'un étage. Exhausser, surélever, surhausser.Hausser une fenêtre, une porte.
1 On mangea à deux tables dans le même lieu (…) La bonne chère est excessive; on remporte les plats de rôti comme si on n'y avait pas touché; mais pour les pyramides du fruit, il faut faire hausser les portes.
Mme de Sévigné, 191, 5 août 1671.
2 (V. 1195; voix haucise). Donner plus d'ampleur, d'intensité. || Hausser la voix (→ fig. Comédie, cit. 12; haro, cit. 3). || Hausser le ton dans une dispute, une réprimande. Élever, enfler (la voix).
2 Rühl et Davernhoult haussent le ton, et c'est l'amour-propre de la Nation qu'ils s'appliquent à aiguillonner.
Jaurès, Hist. socialiste, t. III, p. 126.
3 Ce jour-là, il s'était permis de répliquer, et peut-être de hausser le ton. Berthe Sammécaud partit, là-dessus, dans une de ces colères, où l'éducation disparaît soudain comme un maquillage dans la sueur.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XX, p. 150.
Mus. || Hausser le ton d'une mélodie, d'un cri (→ Gazouillement, cit. 2), en augmenter la hauteur. || Le dièse hausse d'un demi-ton la note qu'il affecte.Pron. || La voix de ce soprano se hausse jusqu'au ré 5. Monter.
3 (V. 1130). Mettre à un niveau plus élevé. Lever. || Hausser un meuble en le plaçant sur des cales, des hausses. || Hausser qqn jusqu'à soi en le tirant. Hisser.Plus cour. Rendre plus élevé grâce à un mécanisme. || Hausser d'un cran la tablette d'un chevalet de peintre. || Manivelle pour hausser le plateau d'une table à la Tronchin, un lit d'hôpital, l'affût d'une mitrailleuse. Monter. || Hausser un tabouret de piano.Hausser la barre avant un saut.Fantassin (cit. 1) qui hausse son sac d'un mouvement d'épaule. Remonter. || Hausser la tête pour mieux voir. Dresser, redresser. || Hausser la tête d'un malade avec des oreillers, des coussins. — ☑ Loc. Vx. Hausser le dos. — ☑ Mod. Hausser les épaules (cit. 23, 24, 25) avec dédain, mépris, en signe d'indifférence. Haussement. — ☑ (Fam.). Hausser les sourcils. — ☑ (1690, Furetière). Vx. Hausser le coude, pour boire ( Lever).(V. 1265). Pron. || Se hausser sur la pointe des pieds. || Grimper sur les épaules de qqn pour se hausser et mieux voir. Dresser (se).Glace qui se hausse et s'abaisse à volonté (→ Articuler, cit. 4).
4 (Le maître à danser). Haussez la tête. Tournez la pointe du pied en dehors. La, la, la. Dressez votre corps.
Molière, le Bourgeois gentilhomme, II, 1.
5 — Dans les marchés qui hausse le coude, fait hausser le prix, dit Corentin.
Balzac, Une ténébreuse affaire, Pl., t. VII, p. 539.
6 Thénardier reprit en haussant jusqu'à sa pomme d'Adam la loque qui lui servait de cravate, geste qui complète l'air capable d'un homme sérieux (…)
Hugo, les Misérables, V, III, VIII.
7 Il haussa les épaules, moins par dédain que par lassitude.
J. Lemaitre, les Rois, p. 173.
8 Il marchait sans bruit, pieds nus sur les dalles. Il haussait sa bougie au-dessus de sa tête pour voir loin devant lui.
J. Giono, le Chant du monde, II, VI.
8.1 (…) un général français en civil, délivré par nous, m'a dit dédaigneusement : « Bien entendu, on ne nous avait pas mis avec les rayés… » Beaucoup de gifles se perdent, et un seul homme ne peut hausser que deux épaules.
Malraux, Antimémoires, p. 618.
(V. 1207). Rare. || Hausser les impôts, les prix, les cours. Augmenter, majorer, relever (→ Bestiaux, cit. 2).
Absolt. Régional (Belgique). Faire monter les enchères. Surenchérir. || Hausser sur une maison en vente publique.
4 (XIIIe; abstrait). Élever. Exalter, guinder (vx). → Exaltation, (cit. 1). || Hausser qqn jusqu'à soi, par son amour, en l'éduquant. || Hausser la situation de qqn (→ Étayer, cit. 10). || Essayer vainement de hausser sa bassesse naturelle (→ Bal, cit. 11). || Cela ne le hausse pas, cela le hausse beaucoup dans mon estime (cit. 14). || Hausser le niveau moyen de la masse (→ Culturel, cit. 1), la condition humaine (→ Égaliser, cit. 4).
Pron. (V. 1265). || Se hausser jusqu'au sacrifice, jusqu'au sublime. Parvenir. || Intelligence, cœur qui se hausse. Agrandir (cit. 9).
9 Quand la capacité de son esprit se hausse (…)
Molière (→ Capacité, cit. 6).
10 J'ai vu celui par qui Dieu règle l'Univers,
Qui hausse l'humble au Ciel et dompte le pervers (…)
Leconte de Lisle, Poèmes tragiques, « Hiéronymus ».
11 Il (Fénelon) a voulu se hausser à la grande éloquence, et il a déclamé.
Gustave Lanson, l'Art de la prose, p. 112.
Au p. p. et au passif :
12 (…) ces étrangers, haussés par le parlementarisme du plus profond néant à la plus effrénée grandeur (…)
M. Barrès, Leurs figures, p. 74.
REM. La plupart des emplois au sens 4 sont vieillis ou archaïsants; le verbe se rencontre encore fréquemment dans la langue moderne, mais il est marqué comme littéraire ou soutenu.
13 Tout ce rêve le haussait dans une zone d'extase.
Cocteau, les Enfants terribles, p. 23.
———
II V. intr. (Mil. XVIe). Vieilli. Augmenter, monter. || La rivière a haussé de deux mètres. || Le baromètre hausse. || La température a haussé.La rente, les prix ont haussé. || Le prix du blé a beaucoup haussé (Académie, qui ajoute « on dit plutôt aujourd'hui monter »). || Tout hausse (→ Acheter, cit. 5).
14 On se plaignait que tous les acheteurs allaient à eux, et qu'ils faisaient hausser le prix du grain.
G.-T. Raynal, Hist. philosophique, III, 1.
tableau Verbes exprimant une idée de mouvement.
CONTR. Abaisser, avilir, baisser, descendre.
DÉR. Hausse, haussement, haussier.
COMP. Exhausser, rehausser, surhausser. — 2. Hausse-col, hausse-pied. — V. 1. Hausse-col, hausse-queue.

Encyclopédie Universelle. 2012.