rapetisser [ rap(ə)tise ] v. <conjug. : 1> I ♦ V. tr.
1 ♦ Rendre plus petit. ⇒ diminuer, réduire. Rapetisser le manteau d'un aîné pour le faire porter au cadet. ⇒ écourter, raccourcir.
2 ♦ Faire paraître plus petit, par un effet d'optique. La distance rapetisse les objets. Cet immeuble rapetisse, par sa masse, les maisons qui l'entourent. ⇒ écraser.
3 ♦ Fig. Diminuer la grandeur de (une chose), le mérite de (une personne). ⇒ amoindrir, rabaisser. « On trouvera assez d'explications de mes actions après moi pour m'agrandir si je réussis et me rapetisser si je tombe » (Vigny). — Pronom. J'essayais de me rapetisser à ses yeux.
II ♦ V. intr. (rapeticier 1459) Devenir plus petit, plus court (dans l'espace ou dans le temps). ⇒ raccourcir. « On a l'impression d'avoir soudain rapetissé, d'être devenu lilliputien » (Tharaud). Vêtement qui rapetisse au lavage. ⇒ rétrécir.
⊗ CONTR. Agrandir, allonger, amplifier, étendre, grandir.
● rapetisser verbe transitif (ancien français apetisser, de petit) Rendre ou faire paraître quelque chose plus petit : La distance rapetisse les objets. Présenter quelque chose, quelqu'un d'une façon qui réduit leur importance : Vous rapetissez son rôle dans cette affaire. ● rapetisser (synonymes) verbe transitif (ancien français apetisser, de petit) Rendre ou faire paraître quelque chose plus petit
Synonymes :
- diminuer
- écourter
- réduire
Contraires :
- agrandir
- allonger
- élargir
- grossir
Présenter quelque chose, quelqu'un d'une façon qui réduit leur importance
Synonymes :
- abaisser
- avilir
- dégrader
- déprécier
- ravaler
Contraires :
- élever
- ennoblir
● rapetisser
verbe intransitif
se rapetisser
verbe pronominal
Devenir plus petit (de tant) : Les jours rapetissent de quelques minutes.
● rapetisser (synonymes)
verbe intransitif
se rapetisser
verbe pronominal
Devenir plus petit (de tant)
Synonymes :
- diminuer
- se réduire
Contraires :
rapetisser
v.
rI./r v. tr.
d1./d Rendre plus petit; faire paraître plus petit.
|| v. Pron. Devenir plus petit. Se rapetisser par usure.
d2./d Fig. Diminuer la valeur, le mérite de (qqn, qqch). Cette mesquinerie le rapetisse.
rII./r v. intr. Devenir plus petit, plus court. Dès le mois de juillet, les jours rapetissent.
⇒RAPETISSER, verbe
A. — Empl. trans.
1. a) Rendre plus petit. Son grand corps qu'il rapetisse devant l'enfant, sa grosse voix qui se fait sourde pour s'adoucir, sont autant de disgrâces et de ridicules (A. DAUDET, Fromont jeune, 1874, p. 85). Lui, rapetissé par la mort autant que par l'âge, guère plus grand qu'un petit pâtre, reposait mains jointes sur son lit (PESQUIDOUX, Livre raison, 1932, p. 238).
b) P. anal. Faire paraître plus petit. Les ormes du quai d'Orsay, rapetissés par l'éloignement alignaient des floraisons de fins cristaux (ZOLA, Page amour, 1878, p. 1091). Le passant, rapetissé par le reflet du gaz, semble ramper plus qu'il ne marche (A. DAUDET, Rois en exil, 1879, p. 72):
• 1. ... une longue-vue de poche rapetissera à mes yeux les grandes images translucides que je verrai à peu près telles qu'elles se présenteront dans l'église romane de Feucherolles, moins le cadre que leur feront les vieilles pierres.
GREEN, Journal, 1946, p. 78.
c) Au fig. Diminuer la valeur, l'importance d'une chose ou d'une personne. Aujourd'hui, sous un régime qui rapetisse toutes choses vous aimez les petits plats, les petits appartements, les petits tableaux (BALZAC, Autre ét. femme, 1842, p. 396). Je n'eus qu'un regret, ce fut de parodier peut-être en les rapetissant ce que de grands esprits avaient éprouvé avant moi (FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 74). [Le peuple pauvre] aspire aveuglément à l'idéal (...). Inspirez-lui ces chétifs instincts de lucre, vous le rapetissez (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 84).
2. Empl. pronom.
a) Se faire plus petit (dans le temps ou dans l'espace); devenir plus court (en durée), moins grand (en taille, en dimension), moins fort (en intensité):
• 2. Et le régiment n'a pas fait un kilomètre sur la route que ce souvenir lui-même se rapetisse encore, s'efface, et tombe dans ce gouffre d'oubli que nous creusons depuis trois ans derrière nous.
THARAUD, Relève, 1919, p. 13.
b) Perdre de son importance, de sa valeur, de ses qualités. Au lieu de s'endurcir les bras et d'aguerrir leur esprit, comme leurs pères, dans les périls, dans les révoltes et les conspirations quand la guerre manquait, ils [les grands seigneurs] se rapetissaient et s'amolissaient en des intrigues mesquines (BALZAC, Œuvres div., t. 3, 1837, p. 165). Les fatalités de sa nature [de Chateaubriand] le jetaient à cet équilibre, à ce juste milieu du doute, où les natures les mieux douées se rapetissent (ZOLA, Doc. littér., Chateaubr., 1881, p. 24).
B. — Empl. intrans. Devenir ou paraître plus petit (dans l'espace) ou moins long (en durée). L'île (...) m'a paru d'abord assez considérable; mais elle rapetissait beaucoup à mesure que nous approchions (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 151). Dans la vieille ville étrusque de Céré, les caractères qui servaient aux réponses de l'oracle, avaient tout à coup paru rapetissés (MICHELET, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 19).
REM. Rapetissant, -ante, part. prés. en empl. adj. Qui rend plus petit, qui diminue (au propre et au fig.). Zola, après avoir établi combien le théâtre est rapetissant et combien L'Argent d'autrui est enfantin (GONCOURT, Journal, 1893, p. 363). Portraits de Bismarck, de Moltke, de Roon, que Luddendorff entretenait autour de lui comme des miroirs (...) rapetissants ou grossissants (GIRAUDOUX, Siegfried et Lim., 1922, p. 192). Étudié étroitement en lui-même par les anthropologistes et les juristes, l'homme est une chose minime, et même rapetissante (TEILHARD DE CH., Phénom. hum., 1955, p. 30).
Prononc. et Orth.:[], (il) rapetisse [-tis]. Ac. 1694, 1718: -pp-; dep. 1740: -p-. Étymol. et Hist. 1. Verbe trans. a) 1349 rapetichier « rendre plus petit » (Actes normands de la Chambre des Comptes, 408, Delisle ds DELB. Notes mss); 1372 rapetisser (Le Livre du Chevalier de la Tour, 112, Bibl. Elz., ibid.); b) 1753 « diminuer la grandeur de quelque chose » (J.-J. ROUSSEAU, Narc., préface ds LITTRÉ); c) 1765 « faire paraître plus petit un objet vu de loin » (DIDEROT, Salon de 1765, Œuvres, t. 12, p. 158, ibid.); 2. verbe intrans. 1459, 12 juin « devenir plus petit, diminuer » (Reg. des Consaux, A. Tournai ds GDF. Compl.); 3. verbe pronom. 1694 (Ac., s.v. petit). Dér. de apetisser; préf. r(e). Fréq. abs. littér.:325. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 446, b) 404; XXe s.: a) 705, b) 356. Bbg. QUEM. DDL t. 30, s.v. rapetissant.
rapetisser [ʀaptise] v.
ÉTYM. 1349, rapetichier; de re-, et apetisser.
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I V. tr.
1 Rendre plus petit. ⇒ Amenuiser, apetisser, diminuer, réduire, restreindre. || Rapetisser le manteau d'un aîné pour le faire servir au cadet. ⇒ aussi Accourcir, écourter, raccourcir.
2 (1749). Faire paraître plus petit par un effet d'optique (→ Angle, cit. 2). || « La distance rapetisse les objets » (Académie). || Cet immeuble rapetisse, par sa masse, les maisons qui l'entourent. ⇒ Écraser (supra cit. 13).
3 (1752). Fig. Diminuer la grandeur de (qqch.), le mérite de (qqn), représenter comme plus petit qu'en réalité. ⇒ Amoindrir (cit. 3).
1 On trouvera assez d'explications de mes actions après moi pour m'agrandir si je réussis et me rapetisser si je tombe.
A. de Vigny, Servitude et Grandeur militaires, III, V.
2 (…) vous appartenez à cette masse décrépite que l'intérêt rend hideuse, qui tremble, qui se recroqueville et qui, parce qu'elle se rapetisse, veut rapetisser la France.
Balzac, Z. Marcas, Pl., t. VII, p. 758.
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II V. intr. (1459, rapeticier). Devenir plus petit, plus court (dans l'espace ou dans le temps). || Les jours rapetissent vite en automne. ⇒ Raccourcir.
3 Dès qu'on entre parmi ces arbres, qui dépassent en magnificence tous les arbres de nos bois, on a l'impression d'avoir soudain rapetissé, d'être devenu lilliputien (…)
Jérôme et Jean Tharaud, Marrakech, II.
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se rapetisser v. pron.
ÉTYM. (1694).
♦ Devenir plus petit, plus court (dans l'espace ou dans le temps). ⇒ fam. Ratatiner (se). → Courber, cit. 20; grandir, cit. 2; 1. ombre, cit. 31. Par métaphore (→ cit. 6).
4 Nous nous rapetissons dans les petits enfants.
Hugo, l'Art d'être grand-père, V.
5 Le père, jadis très robuste, âgé de soixante-dix ans aujourd'hui, s'était desséché et rapetissé dans un travail si dur, dans une passion de la terre si âpre, que son corps se courbait, comme pour retourner à cette terre, violemment désirée et possédée.
Zola, la Terre, I, II.
6 Voici que je me fais très bien à ce Japon mignard maintenant, je me rapetisse et je me manière; je sens mes pensées se rétrécir et mes goûts incliner vers les choses mignonnes, qui font sourire seulement; je m'habitue aux petits meubles ingénieux, aux pupitres de poupées pour écrire, aux bols en miniature pour faire la dînette (…)
Loti, Mme Chrysanthème, XLIX.
♦ (Av. 1711). Devenir d'un moindre mérite, intérêt, d'une moindre valeur.
7 Tout se resserre et se rapetisse; les pratiques perdent leur sens et se matérialisent; la prière devient un mécanisme, le culte une cérémonie (…)
Renan, l'Avenir de la science, XV, Œ. compl., t. III, p. 959.
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CONTR. Agrandir, allonger, amplifier, développer, élargir, étendre, grandir, grossir. — Magnifier.
DÉR. Rapetissement, rapetissure.
Encyclopédie Universelle. 2012.