Akademik

contre

contre [ kɔ̃tr ] prép., adv. et n. m.
• 842 contra, latinisme « en opposition à »; lat. contra « en face de »
I Prép. et adv. AMarque la proximité, le contact. auprès (de), près (de), 1. sur (cf. En face de). Prép. Pousser le lit contre le mur. Il est étendu la face contre terre. Se cogner la tête contre les murs. Se serrer contre qqn, l'un contre l'autre. « en posant le verre, il le fit tinter contre la carafe » (Martin du Gard). Danser joue contre joue. Adv. Appuyez-vous contre. « elle évitait de fermer la porte, la laissait contre » (Simenon). Vieilli Tout contre : très près. Là-contre. ici. Ci-contre : en regard. Consulter le tableau ci-contre. BMarque l'opposition.
1À l'opposé de, dans le sens contraire à. Nager contre le courant ( contre-courant) . Faire qqch. contre son gré. Contre toute attente : contrairement à ce qu'on attendait. C'est contre votre intérêt. Avoir des goûts contre nature. Aller contre (qqch.). contrarier, infirmer . Adv. « On ne peut aller là-contre » (Molière) :on ne peut rien dire contre cela.
Loc. adv. PAR CONTRE : au contraire, en revanche. ⇒ mais. Le magasin est assez exigu, par contre il est bien situé (cf. En compensation).
2En dépit de. malgré, nonobstant. Contre toute apparence, c'est lui qui a raison. Contre vents et marées. Envers et contre tout. Envers et contre tous. Faire contre mauvaise fortune bon cœur.
3En opposition à, dans la lutte avec (notamment après les verbes combattre, lutter, etc.). avec. Se battre, être en colère contre qqn. Se battre contre des moulins à vent. Le pot de terre contre le pot de fer. Lutter contre la mort. Comploter contre l'État. Être contre, se dresser contre qqch. ou qqn. combattre, condamner, désapprouver, s'opposer. Être contre la peine de mort. « Celui qui n'est pas avec moi est contre moi » ( BIBLE ). Plainte contre X. Seul contre tous. Course contre la montre. Adv. Vous êtes pour ou contre ? Ils ont voté contre.
Avoir quelque chose contre (qqch., qqn) : ne pas approuver entièrement, ne pas aimer. Avez-vous quelque chose contre cette doctrine, contre le régime actuel ? objection. Je n'ai rien contre : je ne m'oppose pas, je suis d'accord. Je n'ai rien contre lui. La chance est contre moi. contraire. Fam. Il a tout le monde contre lui (cf. À dos).
4Pour se défendre, se protéger de. 2. para-. S'abriter contre la pluie. Elle est équipée contre le mauvais temps. S'assurer contre l'incendie. Vaccin contre la rage. Sirop contre la toux. Produit contre le gel ( 1. ant-)[i] .
5En échange de. moyennant. Je te donne mon briquet contre ton couteau de poche. Envoi contre remboursement. (Indique la proportion, la comparaison) Parier à cent contre un. La résolution a été votée à quinze voix contre neuf.
II N. m. Ce qui est opposé à, défavorable à.
1(Employé avec le pour ) LE POUR ET LE CONTRE. Peser le pour et le contre avant de prendre une décision, les avantages et les inconvénients. Il y a du pour et du contre.
2Billard Faire un contre, se dit lorsque la boule touchée est repoussée par la bande sur la boule qui vient de la toucher. — (1696) Escr. Parade à un dégagement. Cartes Action de contrer.
⊗ CONTR. Loin. Conformément, selon, 2. suivant. Avec, pour.

contre préposition (latin contra) Indique : la proximité, le contact : Échelle dressée contre le mur. l'opposition à quelque chose ou à quelqu'un : Lutter contre un dictateur. Nager contre le courant. la défense, la protection : Sirop contre la toux. la proportion, la comparaison : La moyenne est de dix réussites contre un échec. l'échange : Je donnerais bien toute ma collection contre ce seul tableau. Parier à dix, à cent contre un, avoir la certitude quasi absolue que les choses se passeront comme on le dit. ● contre adverbe Indique l'opposition à une proposition, à une idée, à un candidat : Voter contre. Là contre, en opposition à cela : On ne peut rien dire là contre. Par contre, marque une idée d'opposition ; mais, au contraire, en revanche. Tout contre, indique la proximité immédiate ; tout auprès. ● contre nom masculin Au billard, choc des billes empêchant ou favorisant le carambolage. Au bridge, à la manille, au tarot, déclaration d'une équipe prétendant que l'équipe adverse ne fera pas son contrat. Synonyme de contre-attaque. Au volley-ball, action de repousser le ballon au-dessus du filet au départ de l'attaque adverse. ● contre (citations) préposition (latin contra) Bible Celui qui n'est pas avec moi est contre moi. Évangile selon saint Matthieu, XII, 30 contre (difficultés) préposition (latin contra) Orthographe Le e final ne s'élide jamais : contre eux, contre elles. Emploi 1. Contre en emploi adverbial : la borne dépasse du mur, son pied a tapé contre ; tout le monde est pour ce projet, mais moi, je suis contre. Emploi fréquent et correct. 2. Là contre, ci-contre loc. adv. : je n'ai rien à objecter là contre ; se reporter au tableau ci-contre. Emplois fréquents et corrects (noter que là contre s'écrit sans trait d'union, mais que ci-contre en prend un). 3. Laisser, pousser la porte contre = contre le chambranle. Ne ferme pas la porte, laisse-la contre. Emploi correct, fréquent en Belgique et dans les régions françaises limitrophes, plus rare dans le reste de la France. Registre Par contre loc. adv. = au contraire. Naguère critiqué, par contre est désormais admis dans le registre courant. Recommandation Dans l'expression soignée, en particulier à l'écrit, préférer en revanche, au contraire, du moins, en fonction du contexte. ● contre (citations) adverbe Simone de Beauvoir Paris 1908-Paris 1986 Si seulement on pouvait être tout à fait pour, ou tout à fait contre ! Les Mandarins Gallimardcontre (difficultés) adverbe Orthographe Le e final ne s'élide jamais : contre eux, contre elles. Emploi 1. Contre en emploi adverbial : la borne dépasse du mur, son pied a tapé contre ; tout le monde est pour ce projet, mais moi, je suis contre. Emploi fréquent et correct. 2. Là contre, ci-contre loc. adv. : je n'ai rien à objecter là contre ; se reporter au tableau ci-contre. Emplois fréquents et corrects (noter que là contre s'écrit sans trait d'union, mais que ci-contre en prend un). 3. Laisser, pousser la porte contre = contre le chambranle. Ne ferme pas la porte, laisse-la contre. Emploi correct, fréquent en Belgique et dans les régions françaises limitrophes, plus rare dans le reste de la France. Registre Par contre loc. adv. = au contraire. Naguère critiqué, par contre est désormais admis dans le registre courant. Recommandation Dans l'expression soignée, en particulier à l'écrit, préférer en revanche, au contraire, du moins, en fonction du contexte. ● contre (expressions) nom masculin Prendre le contre, en parlant de chiens de meute, empaumer la voie à l'envers, ou bien, en parlant d'un animal, revenir sur sa voie. ● contre (synonymes) nom masculin Au volley-ball, action de repousser le ballon au-dessus du filet...
Synonymes :
Synonymes :

contre
Prép. et adv.
rI./r Prép. Marque:
d1./d L'opposition, la lutte, l'hostilité. Nager contre le courant. être contre le gouvernement. Se battre contre une idée, un ennemi.
|| Envers et contre tous: malgré toutes les difficultés.
d2./d La proximité, le contact. Prendre un enfant contre son coeur. S'appuyer contre un pilier.
|| (Suisse) Vers. Se diriger contre la montagne.
d3./d L'échange. Colis contre remboursement, en échange du...
d4./d La proportion. être élu par cent voix contre dix. Parier à dix contre un.
d5./d L'idée de défense. S'assurer contre le vol.
Un remède contre la toux, pour la combattre.
rII./r adv. Marque:
d1./d L'opposition. Il a voté contre.
d2./d La proximité, le contact. Approche-toi du mur et mets-toi contre, tout près.
rIII/r Loc. adv. Par contre: en revanche, en compensation (expression critiquée par certains puristes).
|| Tout contre: en contact étroit.
rIV./r Loc. (Belgique) être contre, laisser contre (en parlant d'une porte, d'une fenêtre): être laissé entrouverte. La porte est contre, ferme-la. Laisse la fenêtre contre, la poignée ne tourne pas facilement.
————————
contre
n. m.
d1./d Ce qui est défavorable à, en opposition avec qqch. Peser le pour et le contre: évaluer les avantages et les inconvénients.
d2./d SPORT Contre-attaque.
d3./d JEU Faire un contre ou contrer: V. contrer (sens 1).

I.
⇒CONTRE1, prép.
Exprime un mouvement vers, par opposition à un mouvement de sens inverse ou à une résistance.
I.— [Sens local]
A.— Exprime le contact étroit ou le choc au terme d'un déplacement. Il met une échelle contre le mur; il serre son ami contre son cœur; les vagues se brisent contre les rochers :
1. On voyait la croix descendre, à mesure qu'on montait; on l'a vue venir contre les rochers, le long desquels elle glissait de haut en bas; elle est venue, ensuite, se mettre devant les forêts, noires comme elle, et elle n'a plus été vue.
RAMUZ, La Grande peur dans la montagne, 1926, p. 45.
[Sans art. dans des tours figés, à valeur adverbiale] Contre terre, et, avec des substantifs désignant des parties du corps, tours du type : ils dansent joue contre joue :
2. À un bout de la commune, les derniers moutons, assemblés en rond, se serraient nez contre nez, épaule contre épaule, solidaires et silencieux, et forts.
G. GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, p. 71.
Tout contre + subst. Tout renforce la valeur cinétique de contre. Il me hurla tout contre l'oreille (MILOSZ, L'amoureuse initiation, 1910, p. 43).
En emploi abs. [Le compl. est évident, et figure souvent dans le cont. antérieur] :
3. Son corps nerveux était si tendu, qu'il n'était plus assis sur le banc mais appuyé contre, comme une pièce de bois.
R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, Le Cahier gris, 1922, p. 633.
SYNT. Les verbes les plus fréquents qui précèdent contre marquent sa valeur dynamique : (s')écraser, s'adosser, (s')appuyer, attirer, (se) blottir, (se) briser, buter, (se) cogner, (se) coller, (se) dresser, (se) frotter, (se) heurter, (se) jeter, lancer, peser, plaquer, pousser, presser, raidir, (se) retourner, (se) serrer.
Rem. Contre a pu marquer simplement la proximité. Ce sens subsiste a) dans qq. attestations du XIXe s. : J'étois debout contre sa banquette (NODIER, J. Sbogar, 1818, p. 86). Nos saïs (...) allumaient le feu contre une arche (LAMART., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 378); b) dans les canadianismes ) de contre : Monsieur Langlet est venu de contre moi avec un beau bill de deux piasses ben neuves (A. GIROUX, Au-delà des visages, Montréal, éd. Variétés, 1948, p. 172); v. aussi pour plusieurs dialectes, FEW t. 2,2, s.v. contra, p. 1111 b, 1112 a; ) contre à contre : J'ai vu un homme se carrioler dans votre ancien canot de chasse, celui que vous vous êtes fait voler l'automne passé. (...) — En es-tu bien sûr? insista Didace. — Nom d'un nom! j'ai passé contre à contre, à la sortie du Chenal de l'île aux Raisins (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 188).
B.— 1. Exprime qu'un mouvement est en sens inverse d'un premier mouvement. Il nage contre le courant.
2. Exprime la position face à (l'idée de mouvement n'est que virtuelle) :
4. Mais le 9, les vignerons tirèrent contre le ciel des bombes inutiles et de vaines fusées, tandis que la cloche de Saint-Maixant qui, dit-on, chasse la grêle, sonnait à toute volée...
MAURIAC, Journal 1, 1934, p. 24.
Rem. On rencontre en Suisse romande plusieurs loc. verb. dans lesquelles contre signifie « dans la direction de » (avec ou sans idée de mouvement). Aller contre la maison, contre la ville. Le Diégo regardait contre l'est, contre le matin le plus brillant (C.-F. LANDRY, Diégo, Lausanne, 1938, p. 58).
II.— Exprime l'opposition.
A.— Exprime une relation d'hostilité, de lutte.
1. Contre + subst., nom propre ou pron. Le plus souvent contre exprime l'idée d'hostilité ou de menace conjointement avec le verbe, le syntagme verbal ou le subst. qui précèdent. Il s'emporte contre qqn; il proteste contre le projet.
♦ L'idée d'hostilité ou de menace est parfois exprimée par le groupe prépositionnel, alors que le verbe ou le subst. qui précède, exprime l'idée de résistance :
5. ... je fis souvent, la nuit, ce rêve anxieux : J'étais au Luxembourg, près du bassin, face au Sénat; il fallait protéger contre un danger inconnu une petite fille blonde qui ressemblait à Vévé, morte un an plus tôt.
SARTRE, Les Mots, 1964, p. 139.
[Dans un syntagme nom. autonome] Le vaccin contre la rage; son combat contre Untel :
6. Mais, Messieurs, supposez le crime commis dans l'intervalle de dix heures et demie du soir à six heures du matin, rien ne l'empêche : ici l'accusation contre nous croule tout entière.
BALZAC, Annette et le criminel, 1824, p. 61.
7. ... D'abord lui monte à cheval... et puis vous savez bien : il est membre de quatre compagnies industrielles; il dirige avec son beau-frère une autre compagnie d'assurances contre la grêle...
GIDE, Paludes, 1895, p. 92.
Contre vents et marées, loc. adv. de sens figuré. En dépit des obstacles, des oppositions.
Loc. prép. Envers et contre + subst. En dépit de, malgré l'opposition de :
8. Croirait-on que ce fut M. de Chateaubriand, qui, envers et contre tout le Conseil, et surtout Villèle qui n'en voulait pas, fit nommer M. de Damas...
Mme DE CHATEAUBRIAND, Mémoires et lettres, 1847, p. 113.
♦ Suivi simplement de tout, tous :
9. Ils déclarèrent qu'ils la reconnaissaient toujours pour leur dame et maîtresse, et qu'ils la défendraient envers et contre tous.
MONTALEMBERT, Hist. de Ste Elisabeth de Hongrie, 1836, p. 186.
2. Contre en emploi abs. [Le compl. est exprimé ou suggéré dans le cont. antérieur] :
10. NADA. — Ordre est donné à tous les commandants de district de faire voter leurs administrés en faveur du nouveau gouvernement.
LE PREMIER ALCADE. — Ce n'est pas facile. Quelques-uns risquent de voter contre!
CAMUS, L'État de siège, 1948, p. 257.
[Dans un syntagme nom. autonome] :
11. Ce matin, au réveil, il me semble que toutes les raisons « contre » sont descendues, comme un liquide qui dépose : Je ne trouve en moi que des raisons « pour ». Décidé à l'épouser.
MONTHERLANT, Le Démon du bien, 1937, p. 1256.
En emploi subst. Le pour et le contre. L'ensemble des raisons, des arguments favorables ou défavorables :
12. ... je suis décidé à m'expliquer franchement. Je puis paraître avoir eu des torts irréparables vis-à-vis de votre mère et de vous. Je ne nie pas que j'aie certains reproches à me faire, mais il y a du pour et du contre...
R. MARTIN DU GARD, Jean Barois, 1913, p. 477.
Au plur. :
13. Bonnes ou mauvaises, ces réponses? En vérité, il importe peu. Pour Condren, il ne s'agissait pas de faire un choix, de peser les pour et les contre.
BREMOND, Hist. littér. du sentiment relig. en France, t. 3, 1921, p. 323.
Loc. adv., région. (Canada). De contre. D'une manière hostile, en disant du mal :
14. — Mais d'où qu'elle sort pour qu'on l'appelle l'Acayenne?
— Ah! elle vient de par en bas de Québec, de quelque part dans le golfe.
— Ça empêche pas qu'elle donne à chambrer à des navigateurs et qu'on parle de contre, comme d'une méchante.
G. GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, p. 239.
SYNT. a) Le plus souvent les verbes ou les subst. qui précèdent contre, expriment l'attaque, l'hostilité, l'argumentation. ) Verbe + contre : s'acharner, aller, (s')armer, se battre, combattre, conspirer, (se) diriger, s'emporter, s'exaspérer, se fâcher, s'indigner, s'insurger, s'irriter, se révolter, réagir, (se) soulever, s'élever, déclamer, plaider, etc. ) Subst. + contre : attaque, attentat, campagne, colère, combat, force, fureur, guerre, haine, indignation, lutte, (prendre) parti, protestation, réaction, révolte, rancune, argument, débat, preuve. b) Dans une proportion moindre, ils expriment l'idée de défense, de résistance. ) Verbe + contre : se défendre, se prémunir, se protéger, etc. ) Subst. + contre : assurance, (être, mettre) en garde, plainte, précaution, protection, refuge, etc.
B.— [Suivi d'un subst. abstr. exprimant une contrainte morale] Fonctionne comme synon. de contrairement à :
15. Dîné chez le ministre de l'Intérieur avec mon fils. Soirée triste. Contre mon habitude, je suis rentré chez moi à dix heures.
MAINE DE BIRAN, Journal, 1817, p. 31.
16. Environ une Olympiade après toutes ces choses, la dona Maria, qui, contre la coutume, n'avait point paru à table depuis quelques jours, fit appeler Vésalius, son mari.
P. BOREL, Champavert, Don Andréa Vésalius, l'anatomiste, 1833, p. 73.
Rem. Le tour, vivant au XIXe s., est beaucoup plus rare au XXe s. où il ne subsiste que dans des loc. figées. Contre toute attente, contre toute raison, contre toute évidence, etc.
III.— Marque l'échange, le rapport de deux grandeurs. Échanger un sac de billes contre un couteau; parier à dix contre un :
17. Aujourd'hui je vous propose de vous donner une belle fortune contre un signe de tête qui ne vous compromet en rien, et vous hésitez. Le siècle est mou.
BALZAC, Le Père Goriot, 1835, p. 180.
18. Nous opposons à l'ennemi un homme contre trois. Un avion contre dix ou vingt et, depuis Dunkerque, un tank contre cent.
SAINT-EXUPÉRY, Pilote de guerre, 1942, p. 307.
[Dans le vocab. comm., sans déterm.] Envoi contre remboursement :
19. Je trouve donc oiseux de « soumettre » un manuscrit à un éditeur quel qu'il soit. Je crois avoir passé l'âge de ces folies. Je vends à l'édition, et je livre un manuscrit contre argent et traité; voilà tout.
VILLIERS DE L'ISLE-ADAM, Correspondance, 1886, p. 122.
IV.— Loc. adv.
A.— Ci-contre, là-contre (v. ci et ).
B.— Par contre. Loc. adv. marquant l'opposition à un énoncé antérieur. Si le jardin se trouvait à l'ombre, la maison, par contre, était en plein soleil (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Dimanches bourg. Paris, 1880, p. 297) :
20. Les objets des dédains philosophiques de nos naïves imaginations de seize à vingt ans deviennent par contre des objets très sérieux de notre culte.
E. DELACROIX, Journal, 1824, p. 55.
21. C'étaient deux êtres doués de sens merveilleux, mais exclusivement terrestres. Les sensations se prolongeaient en eux avec une intensité inquiétante. Ils s'y oubliaient eux-mêmes à force de les éprouver. Par contre, certaines idées, celles de l'âme, par exemple, de l'infini, de Dieu même, étaient comme voilées à leur entendement.
VILLIERS DE L'ISLE ADAM, Contes cruels, Véra, 1883, p. 24.
22. Croquebol enfonçait dans l'herbe détrempée. La Guillaumette, par contre, tombé dans un filon glaiseux, amassait sous ses pieds d'énormes mottes d'argile et n'avançait plus qu'à coups de reins, stupéfait de se voir grandir aux côtés de son camarade.
COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 2e part., 3, p. 121.
Rem. 1. GREV. 1969, § 980, observe que à la différence de en compensation ou en revanche qui ,,ajoutent à l'idée d'opposition une idée particulière d'équilibre heureusement rétablie``, par contre exprime ,,d'une façon toute générale l'idée d'opposition et a le sens nu de mais d'autre part, mais d'un autre côté``. 2. Sur l'offensive des puristes à propos de la loc. par contre, on verra A. DOPPAGNE, Trois aspects du fr. contemp., Paris, Larousse, 1966, pp. 193-197 : ,,le succès qu'ont réservé à par contre la plupart des écrivains du XXe siècle, le fait qu'il ne soit pas toujours remplaçable par les locutions par lesquelles on propose de le remplacer, légitiment tout à fait l'utilisation de cette locution``. 3. On rencontre en Suisse romande contre indiquant le moment où se déroule une action : Contre le soir, son compagnon s'était laissé surprendre (W.-A. PRESTRE, Cordée sans corde, Boudry, 1959, p. 216) et dans certaines expressions à valeur temporelle : Aller contre (une saison). Avancer dans la saison. Alors ça nous mène déjà un rude bout de chemin contre le printemps (W. DUBOIS, En poussant nos clédars, Le Locle, 1959, p. 178).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. I. Idée d'opposition. A. 1. Marque l'hostilité a) prép. 842 latinisme contra (Serments de Strasbourg ds BARTSCH Chrestomathie, p. 3 : contra Lodhuwig); ca 1100 cuntre paiens (Roland, éd. J. Bédier, 2244); b) adv. ca 1170 (CHRÉTIEN DE TROYES, Erec, éd. W. Foerster, 384 : li vavasors contre li cort; éd. M. Roques : contre lui; v. aussi FOULET, pp. 364-374); XIIIe s. (Ysopet de Lyon, éd. J. Bastin, XVIII, 47); av. 1271 faire contre (RUTEBEUF, Vie de Ste Elysabel, éd. E. Faral et J. Bastin, 448); 1665 là contre (MOLIÈRE, Dom Juan, I, 2); 2. pour se défendre de 1160-74 prép. (WACE, Rou, III, 4260 ds KELLER, p. 282b); 3. dans une direction opposée à quelque chose ca 1174 cuntre le vent (G. DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, 1367 ds T.-L.); 1606 Contre vent et maree au propre (MONTCHRESTIEN, Cartaginoise, éd. L. Petit de Julleville, p. 141); 1re moitié XVIe s. contre nature (R. de Collerye, éd. Ch. d'Héricault, p. 93 ds IGLF); 1560 contre toute espérance (J. GRÉVIN, L'Olimpe, éd. L. Pinvert, p. 276, ibid.); 4. « en dépit de » ca 1450 aller contre sa parolle (Mistère du Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 32418); 1561 contre fortune bon cueur (GRÉVIN, Les Esbahis, p. 120 ds IGLF); av. 1615 envers et contre tous (PASQUIER, Recherches, p. 868, ibid.). B. 1. Marque la proportion, la comparaison ca 1100 (Roland, 1930 : Cuntre un des noz en truverat morz quinze); 2. « au lieu de, à la place de » ca 1174 (G. DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, 4329 ds T.-L.); 1323 « en échange de » (Texte cité ds RUNK., p. 94). II. Idée de proximité, de contact ca 1100 prép. cuntre tere (Roland, 2494). Du lat. contra adv. et prép. « en face de, vis-à-vis », « au contraire de », « en sens contraire de », « par opposition à ». Fréq. abs. littér. :45 380. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 61 419, b) 57 173; XXe s. : a) 66 934, b) 69 698. Bbg. COHEN 1946, p. 57. — GUIRAUD (P.). Mél. d'étymol. arg. Cah. Lexicol. 1970, t. 16, n° 1, p. 65. — LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 403. — REYELT (R.). Uber den Gebrauch und die begriffliche Entwicklung der franz. Präpositionen vers, envers... Göttingen, 1912, 97 p. — ROG. 1965, p. 163. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 89; Lang. par. 1920, p. 233, 251.
II.
⇒CONTRE2, subst. masc.
A.— JEUX DE CARTES (bridge). Annonce que l'équipe ou le joueur qui a pris le jeu ne réalisera pas son contrat (d'apr. Lar. Lang. fr.). ,,Par contre d'appel il faut entendre un contre que l'adversaire de gauche a couvert immédiatement (...) Nous appelons (...) contre indicatif celui fait après une enchère conventionnelle pour indiquer au partenaire que le contreur est fort et long dans la couleur contrée`` (Jeux et sp., 1967, pp. 1002-1003 [encyclop. de la Pléiade]).
B.— SPORTS
1. ESCR. Parade où l'on décrit un cercle autour de la lame de l'adversaire pour se trouver en opposition. Il éblouissait [ses élèves] avec ses contres de quarte (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 41).
2. BOXE. Coup ,,délivré au moment où l'adversaire attaque, ce qui en double l'efficacité`` (Jeux et sp., 1967, p. 1273 [encyclop. de la Pléiade]).
Au fig. Riposte. L'ancien ministre connaît l'art du « contre ». Il reçoit un verre d'eau en pleine figure : il réplique immédiatement avec le reste de la carafe (Paris-Match, 7 févr. 1970 ds GILB. 1971).
3. VOLLEY-BALL, FOOTBALL, TENNIS, etc. Opposition faite à un tir de balle. L'attaquant qui se trouve devant un contre efficace (...) pourra diriger la balle par un smash amorti (Jeux et sp., 1967, p. 1360 [encyclop. de la Pléiade]).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1. XVe s. « voix d'alto, voix qui fait harmonie contre une autre » (CHARLES D'ORLÉANS, Poésies, éd. P. Champion, Rondeau XXXIV, 11, p. 309) — 1611, COTGR.; répertorié dans la lexicogr. dep. Lar. 19e; v. aussi basse-contre et haute-contre; 2. 1675 « thèse contraire » (J. H. WIDERHOLD, Nouv. Dict. fr.-all. et all.-fr., Bâle); 3. 1754 escrime parer au contre (Encyclop. t. 4); 1838 parer un contre (Ac. Compl. 1842). Substantivation de contre1.

contre [kɔ̃tʀ] prép., adv. et n. m.
ÉTYM. 1080; contra, latinisme, « en opposition à », 842; lat. contra « en face de ».
———
I Prép. et adv.
A (1080).
1 (Marque la proximité, le contact). Auprès (de), face (en face de), près (de), sur.
Prép. || Sa maison est contre la mienne. || Pousser le lit contre le mur. || Il est étendu la face contre terre. || Presser qqn contre sa poitrine. || Se serrer contre qqn.Front contre front. || Joue contre joue. (Pour introduire le compl. d'un verbe). || Frapper contre une enclume. || Donner, buter contre un objet. Heurter. || Lancer une pierre contre une vitre.
1 La pensée de coucher contre un homme vraiment nu (…)
Molière, les Précieuses ridicules, 4.
2 (…) mettons mon luth contre la porte.
Molière, le Malade imaginaire, 1er Intermède.
3 (…) en posant le verre, il le fit tinter contre la carafe.
Martin du Gard, les Thibault, t. IV, p. 100.
4 Ce corps contre son corps, aussi léger qu'il fût, l'empêchait de respirer (…)
Mauriac, Thérèse Desqueyroux, XI, p. 194.
Adv. || Prenez la rampe, appuyez-vous contre.Loc. adv. Contre à contre : tout près, et sans se toucher. Côté (à côté).
Tout contre : très près. || Vous cherchez bien loin et il est là tout contre.Là contre. Ici. — ☑ Ci-contre : en regard. || Consulter le tableau ci-contre.
5 Le logis de mon père est tout contre.
Racine, Remarques sur l'Odyssée, VII.
6 (…) l'on tourne la clef, l'on pousse contre, ou l'on tire à soi (…)
La Bruyère, les Caractères, XIV, 64.
7 Un homme lié à un arbre ou à un mât est appliqué contre (…)
Lafaye, Dict. des synonymes, p. 733.
Régional (Belgique). || Mettre la porte contre, l'appuyer contre le chambranle sans la fermer. || La porte est contre.
7.1 La porte de l'appartement était contre, de façon à laisser entrer les visiteurs.
G. Simenon, la Cage de verre, V.
7.2 Il s'était précipité chez lui en courant, Jeantet l'avait suivi plus lentement et, trouvant la porte contre, avait cru bon de frapper.
G. Simenon, le Veuf, V.
2 Prép. Régional (Suisse). a Dans la direction de. Vers. || Aller contre la ville. || « Le Diégo regardait contre l'est » (C. F. Landry, Diégo).
b (Avec une valeur temporelle). Vers, approximativement. || Contre les dix heures, contre le soir, contre l'été. Vers.
7.3 Si tôt qu'on se levât, contre les six heures, les sept heures on les trouvait à l'œuvre.
Ph. Monnier, Mon village, p. 36.
B (Marque l'opposition).
1 (V. 1174, cuntre). À l'opposé de, dans le sens contraire à. || Nager contre le courant. || Agir contre son habitude, contre l'ordinaire, contre son gré (→ Atavique, cit. 1). || Parler contre sa pensée. || Contre toute attente : contrairement à ce qu'on attendait (→ Attente, cit. 32). || C'est contre vos intérêts. || Avoir des goûts contre nature.Aller contre (qqch.). Contrarier, desservir, infirmer; → aussi ci-dessous, là contre. || Un tel langage va contre ses convictions. || Nous ne voulons pas aller contre vos désirs. Encontre (à l').
Mar. || Voile bordée à contre, dont le point d'écoute est au vent. || Border une voile à contre. Contrer, 2., c.REM. On écrit aussi à-contre.
Loc. adv. Par contre. Compensation (en), contraire (au), mais, revanche (en). || Le magasin est bien situé, par contre il est assez exigu.
REM. Par contre a été condamné par certains pédagogues puristes; cependant il n'est pas toujours remplaçable. Il introduit un avantage ou un inconvénient, alors que en compensation et en revanche n'introduisent qu'un avantage. Si on peut les employer dans la phrase « S'il n'a pas de cœur, par contre il est intelligent », il est impossible de les substituer à par contre dans celle-ci : « S'il est intelligent, par contre il n'a pas de cœur ». Mais n'insiste pas assez sur l'opposition. Au contraire marque une opposition trop précise.
8 Je sais bien que Voltaire et Littré proscrivent cette locution; mais « en revanche » et « en compensation », formules de remplacement que Littré propose, ne me paraissent pas toujours convenables (…) Trouveriez-vous décent qu'une femme vous dise : « Oui, mon frère et mon mari sont revenus saufs de la guerre; en revanche j'y ai perdu mes deux fils » ? ou « la moisson n'a pas été mauvaise, mais en compensation toutes les pommes de terre ont pourri » ? (…) « Par contre » m'est nécessaire et, me pardonne Littré, je m'y tiens.
Gide, Attendu que…, IX, p. 89.
(V. 1450). Par ext. En dépit de. Malgré, nonobstant. || Contre toute apparence (cit. 19), c'est lui qui a raison. || Il a agi contre mes conseils. || C'est contre notre volonté, nous y sommes obligés. — ☑ Naviguer contre vents et marées; fig. en dépit des obstacles. — ☑ Loc. Aller là contre : aller contre qqch., s'opposer. || On ne peut aller là contre.
9 Le cas parut étrange et contre l'ordinaire (…)
La Fontaine, Fables, XI, 4.
10 (…) si, contre mes vœux,
Vous lui dites encor le moindre mot fâcheux (…)
Molière, Mélicerte, II, 4.
11 (…) on ne peut pas aller là contre.
Molière, Dom Juan, I, 2.
12 (…) ces gens (…) esclaves des grands, dont ils ont épousé le libertinage (…) contre leurs propres lumières et contre leur conscience.
La Bruyère, les Caractères, XVI, 9.
13 J'espérais être contredit; mais, contre mon attente, je trouvai dans les officiers anglais plus d'admiration encore pour l'Empereur que je ne pouvais en montrer pour leur implacable ennemi.
A. de Vigny, Servitude et Grandeur militaires, III, VI, p. 233.
Prov. Faire contre mauvaise fortune bon cœur.
14 (…) riant comme une personne qui fait contre mauvaise fortune bon cœur (…)
G. Sand, François le Champi, VII, p. 5.
Loc. Envers et contre tout [ɑ̃vɛʀekɔ̃tʀətu]  : en dépit de tout.
15 André se laissait charmer par cette gaîté de race et de jeunesse, qui leur était restée envers et contre tout, et qu'elles montraient mieux, à présent qu'il ne les intimidait plus.
Loti, les Désenchantées, XIV, p. 14.
2 (1080, cuntre). En opposition à, dans la lutte avec (notamment après les verbes combattre, lutter, etc.). Avec. || Se battre, être en colère contre qqn. || Lutter contre la mort. || Lutter contre le pouvoir, comploter contre l'État. || Agir, travailler contre les intérêts de qqn. — ☑ Fig. Se battre contre la montre (→ 2. Montre, cit. 4.1).Être contre, s'élever, se dresser contre qqch., qqn. Combattre, condamner, contester, désapprouver, opposer (s'); et les préfixes anti- et contre- (→ Être hostile à, être ennemi de). || « Qui n'est pas avec moi est contre moi » (→ ci-dessous, cit. 16). || Seul contre tous. || Rousseau est contre le luxe et les défenseurs du luxe. || Imprécations contre le ciel. — ☑ Loc. Course contre la montre.Avoir quelque chose contre (qqch.) : ne pas approuver entièrement, ne pas aimer. || Avez-vous quelque chose contre cette doctrine, contre le régime actuel ? ( Objection). || Je n'ai rien contre lui; mais il a une dent contre moi (fam.).Avoir qqch., qqn contre soi ( Adversaire, ennemi, obstacle). || La chance est contre moi. Fam. || Il a tout le monde contre lui. Dos (à dos, sur le dos). || Il a contre lui le rapport d'un témoin. Charge.
16 Qui n'est pas avec moi est contre moi, et qui n'amasse pas avec moi disperse.
Bible (Crampon), Évangile selon saint Matthieu, XII, 30.
17 Le voilà qui déteste et jure de son mieux,
Pestant, en sa fureur extrême,
Tantôt contre les trous, puis contre ses chevaux,
Contre son char, contre lui-même.
La Fontaine, Fables, VI, 18.
18 Le soir, Sa Majesté fit jouer une comédie nommée Tartuffe, que le sieur de Molière avait faite contre les hypocrites.
Molière, les Plaisirs de l'île enchantée, Dernières journées.
19 (…) nous serons pour vous contre elle.
Molière, George Dandin, II, 7.
20 (…) la guerre contre l'Autriche pour affranchir la nationalité italienne tournait court et tournait mal.
J. Bainville, Hist. de France, XX, p. 494.
21 On dit qu'il lève des troupes contre moi.
Supervielle, Shéhérazade, II, 6.
Prov. C'est le pot de terre contre le pot de fer.
Adv. || Vous êtes pour, ou contre ? || Ils ont voté contre. || Les raisons pour et les raisons contre.Je n'ai rien contre : je ne m'oppose pas, je suis d'accord.
21.1 L'esclavage, ah, mais non, nous sommes contre !
Camus, la Chute, p. 54.
Loc. régionale (Suisse). Venir contre, sauter contre (en emploi trans. indir. : il lui saute contre) : attaquer, se jeter sur.
21.2 Derborence, c'est d'abord un peu d'hiver qui vous vient contre en plein été, parce que l'ombre y habite presque toute la journée.
C.-F. Ramuz, Derborence, Œ. compl., t. XIV, p. 220.
3 (V. 1160). Pour se défendre de (→ le préfixe Para-). || Se protéger, se prémunir, s'abriter contre la pluie. || Elle est équipée contre le mauvais temps. || S'assurer contre l'incendie. || Se débattre contre la maladie. || Sirop, remède contre la toux. Pour. || Tenir contre qqn, qqch. Résister. || La ville tiendra encore quelques jours contre les assauts ennemis. || Protection contre le gel ( Anti-).
22 Angélique (…) nom donné à cette plante, à cause des vertus qu'elle a contre les venins.
O. de Serres, 606.
23 Que vouliez-vous qu'il fît contre trois ? (…)
Corneille, Horace, III, 6.
24 (…) il servait de refuge
Contre le chaud, la pluie et la fureur des vents (…)
La Fontaine, Fables, X, 1.
25 (…) pour vous demander votre appui contre son injustice.
Molière, le Sicilien, 14.
26 Ruses des hommes, désirs des dieux, ne tiennent pas contre la volonté et l'amour d'une femme fidèle (…)
Giraudoux, Amphitryon 38, II, 7.
4 (V. 1174). En échange de (avec quelques verbes). || Changer (cit. 1, 2, 3) un objet contre un autre. || Je te donne mon briquet contre ton couteau de poche. || J'accepte contre une assurance expresse de votre part. || Troquer qqch. contre… || Envoi contre remboursement.
(1080, cuntre). Proportion, comparaison. || Parier cent contre un (→ Cent, cit. 7). || Il n'y en a pas un contre mille qui vous donnera raison. || La résolution a été votée à quinze voix contre neuf.
27 Vous vendez dix rabats contre moi deux galands.
Corneille, la Galerie du Palais, IV, 12.
28 (…) en une seconde Crapuce échangeait le masque de l'extrême tyrannie contre celui de la servilité.
Giraudoux, Bella, IV, p. 91.
29 Le complément d'échange exprime l'être, l'objet, l'idée, l'état que l'action a pour effet de substituer à un autre (…) Le complément d'échange se construit avec (…) contre : parier cent francs contre un sou; — envoyer contre remboursement; — « Il lui semble qu'il échange des loques pesantes de boue et de pluie contre un vêtement neuf et léger (Renard, Poil de Carotte, Les poules). »
F. Brunot, la Pensée et la Langue, X, XI, p. 402.
29.1 Ça ira dans les vingt contre un s'il gagne.
R. Queneau, Loin de Rueil, p. 5.
———
II N. m.
A Chasse. Prendre le contre : prendre la voie à l'envers. || Les chiens ont pris le contre.
B
1 (Employé avec le pour). Ce qui est opposé à, défavorable à.Le pour et le contre. || On lui donne tort, mais il faut savoir le pour et le contre pour en juger. || Peser le pour et le contre avant de prendre une décision, les avantages et les inconvénients. || Il y a du pour et du contre. || Discuter, soutenir le pour et le contre : soutenir alternativement des opinions, des points de vue contraires. Délibérer.
30 Le pour et le contre se trouvent en chaque nation.
Bayle, Pensées sur la comète, p. 142.
31 Même sans aucune mauvaise foi, ils découvriraient probablement que l'autre affaire ne pressait pas, qu'il convenait de peser à loisir le pour et le contre, de chercher ailleurs.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XVIII, p. 127.
2 (1906, in Petiot). Au billard. || Faire un contre, se dit lorsque la boule touchée est repoussée par la bande sur la boule qui vient de la toucher.Sports. (XVIIe). Escr. Parade à un dégagement. || Contre de quarte, de sixte.(1925, in Petiot). Riposte dont l'impact devance et stoppe l'attaque adverse.
3 (Déverbal de contrer, 1.). Cartes. Action de contrer (bridge, tarot…). || Faire un contre.
CONTR. Loin. — Après (d'), conformément, selon, suivant. — Avec, pour. — Pour (le).
DÉR. Contrer. V. aussi Contraire, contrarier, contrée.
COMP. V. Encontre, et aussi rencontrer, rencontre, malencontreux.

Encyclopédie Universelle. 2012.