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basse-contre

1. basse [ bas ] n. f.
• 1660; it. basso « bas »
1Celle des parties qui fait entendre les sons les plus graves des accords dont se compose l'harmonie. Jouer la basse d'un quatuor. Basse fondamentale : basse non écrite qui formait le fondement rationnel de l'harmonie dans la théorie de Rameau. Basse chiffrée, se dit d'un procédé de notation consistant en chiffres et signes qui symbolisent des intervalles et que l'on place au-dessus des notes de la partie de basse pour indiquer les accords. Basse continue, qui ne s'interrompt pas pendant la durée du morceau. ⇒ continuo.
2Voix de basse ou une basse : voix d'homme la plus grave. « Une belle voix de basse, étoffée et mordante » (Rousseau). Basse profonde, au registre le plus grave (anciennt basse-contre ). Basse chantante, au registre plus élevé (anciennt basse-taille). Basse bouffe, convenant à un genre plus léger. — Loc. fam. Doucement les basses ! n'exagérez pas, modérez-vous !
Chanteur qui a cette voix. Le pupitre des basses. Une basse de l'Opéra.
3Se dit d'instruments dont l'échelle sonore correspond à la voix de basse. Basse de viole (cf. Viole de gambe). En jazz, Contrebasse. Guitare basse. Jouer de la basse. bassiste. La basse électrique.
4Plur. Grosses cordes de certains instruments; sons qu'elles rendent. Ce piano a de belles basses.
⊗ CONTR. Ténor. 2. Dessus.

⇒BASSE-CONTRE, subst. fém.
MUS. Voix d'homme plus grave que la voix de basse-taille :
La basse profonde, appelée aussi basse-contre est généralement volumineuse, ronde et cependant mordante.
J. ARGER, Initiation à l'art du chant, 1924, p. 81.
P. méton.
♦ Chanteur qui a cette voix. Monsieur, répliqua la basse-contre efflanquée, on a toujours besoin d'un général (A. ARNOUX, Roi d'un jour, 1956, p. 152).
♦ ,,Il se dit aussi de la Partie de chant que la basse-contre exécute. Chanter la basse-contre`` (Ac. 1932-35).
Prononc. et Orth. :[]. Durée mi-longue sur [] dans BARBEAU-RODHE 1930. Plur. des basses-contre. Étymol. et Hist. 1. 1512 (G. CRÉTIN, Plainte sur le trespas de feu maistre Jehan Braconnier [...] Chambre dans Œuvres poétiques, éd. Chesney, 212 d'apr. QUEM. : Et ne crioy point que bassecontre en voye. Telle qu'estoit); 2. 1558 empl. méton. (B. DES PERIERS, Nouv. Recr., p. 12 dans GDF. Compl. : En l'eglise Saint Hilaire de Poitiers y eut jadis un chantre qui servoit de bassecontre). Étant donné que basse, terme de mus., n'est que de 1660, bassecontre serait plutôt un calque de l'ital. contra-basso « voix la plus basse de l'échelle musicale » XVIe s. Vasari dans BATT. (invers. des 2 termes du composé sans doute pour éviter la confusion avec contrebasse; cf. haute-contre attesté dep. 1511 d'apr. Pt. ROB.) qu'un composé de basse, terme de mus., et de contre.

basse-contre [bɑskɔ̃tʀ] n. f.
ÉTYM. 1512; de 1. basse, et contre, pour traduire l'ital. contra-basso « voix la plus basse ».
Mus. (Vx). Voix de basse la plus grave (mod. basse profonde). || Des basses-contre (plur. grammaticalement normal, mais aberrant dans le système du français).Par métonymie. Chanteur doté de cette voix.
CONTR. Contre-ténor, haute-contre.

Encyclopédie Universelle. 2012.