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revanche

revanche [ r(ə)vɑ̃ʃ ] n. f.
• 1525; revenche « vengeance » 1270; de se revancher
1Le fait de reprendre l'avantage (sur qqn) après avoir eu le dessous. vengeance, vindicte. Prendre sa revanche, une éclatante revanche sur qqn. vx se revancher.
Spécialt (1539) Partie jouée pour donner au perdant une chance de revanche. Refuser de donner sa revanche à l'adversaire (cf. Faire charlemagne). La première manche, la revanche et la belle.
Loc. (1797) À CHARGE DE REVANCHE : à condition qu'on rendra la pareille ( réciproque; réciprocité) . J'accepte, mais à charge de revanche. « Il y en avait même qui l'admiraient d'avance, à charge de revanche » (R. Rolland).
2Fig. La revanche de qqch., son retour en force (dans la mode, les goûts, etc.). ⇒ triomphe. Ce qui constitue une compensation. « Le rêve est souvent la revanche des choses qu'on méprise » (France).
3Loc. adv. (1619) EN REVANCHE : en retour, et par ext. au contraire, inversement (cf. Par contre, en contrepartie). « Presque jamais d'arbres, au Maroc; mais en revanche, toujours ces grandes lignes tranquilles » (Loti).

revanche nom féminin (ancien français revengier, venger) Action de rendre la pareille pour un mal que l'on a reçu : Prendre une revanche sur un vainqueur. Action par laquelle on reprend un avantage qu'on avait perdu : Ce succès inattendu est pour lui une revanche éclatante. Seconde partie que l'on joue pour donner au perdant la possibilité de gagner à son tour. ● revanche (difficultés) nom féminin (ancien français revengier, venger)contrerevanche (expressions) nom féminin (ancien français revengier, venger) En revanche, en retour, en compensation, en contrepartie.

revanche
n. f.
d1./d Fait de rendre le mal qu'on a reçu, de reprendre un avantage perdu. Prendre sa revanche.
d2./d Nouvelle partie, nouveau match, etc., permettant au perdant de tenter de nouveau sa chance.
|| Loc. à charge de revanche: sous condition de rendre la pareille.
d3./d Loc. adv. En revanche: en compensation; par ext., à l'inverse.

⇒REVANCHE, subst. fém.
A. — Fait de rendre la pareille pour un mal que l'on a reçu (un préjudice, une injure), de racheter une défaite par une victoire. Synon. vengeance. Prendre sa revanche. Alors, il ne parla plus, ayant une revanche à prendre, se disant tout bas, crûment: « Toi, tu vas y passer! » comme elle refusait de le suivre dans la chambre, il la renversa brutalement au bord de la table (ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p. 76):
1. L'idée qu'un homme à tête froide, comme Poincaré, pût souhaiter une guerre de revanche, était stupide; et, non moins stupide, l'idée que, sans la souhaiter, simplement parce qu'il la croyait possible, ou fatale, il pût agir de manière à la rendre inévitable.
MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 141.
P. ext. Avantage, compensation que l'on tire d'une situation défavorable pour l'autre. Les jours où les nouvelles étaient bonnes, il prenait sa revanche en assurant à Françoise que la guerre durerait trente-cinq ans, et, en prévision d'une paix possible, assurait que celle-ci ne durerait pas plus de quelques mois et serait suivie de batailles auprès desquelles celles-ci ne seraient qu'un jeu d'enfant, et après lesquelles il ne resterait rien de la France (PROUST, Temps retr., 1922, p. 843). La soumission, l'obéissance, cette immense tendresse que je voyais, que je sentais en lui, c'était ma revanche, à moi, la fille lâchée, la fille dédaignée (LA VARENDE, Souv. seigneur, 1953, p. 247).
B. — JEUX, SPORTS. Nouvelle partie offrant la possibilité à un adversaire vaincu d'être à nouveau gagnant. Jouer la revanche et la belle. Messieurs, qui de vous fait ma partie d'échecs, en attendant le retour du roi? Saint-Mégrin, ta revanche? (DUMAS père, Henri III, 1829, II, 1, p. 142). N'oubliez pas, demain à huit heures et demie, notre partie de billard chez moi (...) j'ai ma revanche à prendre (ARNOUX, Crimes innoc., 1952, p. 8). V. beau IV B 2 b ex. de LARCH. 1861.
C. — Loc. adv.
1. À charge de revanche. À condition de rendre la pareille, parfois pour exprimer que l'on est obligé. J'accepte, mais à charge de revanche:
2. Georgette ménage Isabelle, sans doute à charge de revanche, pour que le jour où Edmond se demandera s'il ne va pas faire une bêtise en épousant Georgette, Isabelle lui dise: « Mais non! c'est bien la femme qu'il te faut. Elle te rendra heureux. Tu sais, entre elles, les femmes sentent ça. »
ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p. 250.
2. En revanche. En retour, en compensation, en contrepartie. Synon. par contre. Ce qui lui manque [à Couture], je crois qu'il ne l'acquerra jamais. En revanche, il est bien maître de ce qu'il sait (DELACROIX, Journal, 1847, p. 225). Le cas est douteux; mais, en revanche, il fut aussi clair que le jour, pour quelle cause, un beau matin, le comte d'Oels vint prévenir son altesse, qu'il épousait Mademoiselle Renz (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 261).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1270 revenche « vengeance » (Marques de Rome, 55 d 2 ds T.-L.); b) ca 1525 « action de rendre la pareille pour un mal qu'on a reçu, de reprendre sur quelqu'un l'avantage qu'il avait pris sur nous » (CRÉTIN, Œuvres, éd. K. Chesney, p. 296, 130); c) 1539 « seconde partie que joue le perdant dans l'espoir de regagner ce qu'il a perdu » (EST.); d) 1588 « action de rendre la pareille pour un bien qu'on a reçu » (MONTAIGNE, Essais, II, 17, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, t. 1, p. 633); 2. loc. adv. 1619 en revanche (A. D'AUBIGNÉ, Faeneste, III, 21, éd. E. Réaume et de Caussade, t. 2, p. 545); 1797 à charge de revanche (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, p. 1773). Déverbal de revancher. Fréq. abs. littér.:1 845. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 235, b) 2 262; XXe s.: a) 2 784, b) 3 905.
DÉR. Revanchard, -arde, adj. et subst., péj. a) Adj. Qui est animé d'un esprit de revanche. Et je me dis que le juge des enfants doit être un type sacrément équilibré car il est peut-être l'homme en France qui touche au plus près la misère de la société. Passera encore dans la matinée, sur la chaise de skaï noir, un père divorcé et « revanchard » qui veut reprendre son fils à son ex-épouse (Le Nouvel Observateur, 10 mai 1976, p. 62, col. 2). b) Subst. Personne habitée par un désir de revanche (surtout militaire). Est-ce pour tranquilliser le monde sur ses intentions pacifiques, que la France a mis à l'Élysée ce Lorrain patriote, dont tous les trublions nationalistes ont fait aussitôt un symbole cocardier? Dont l'élection a réveillé aussitôt chez nous la marotte des revanchards? (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 133). [], fém. [-]. 1re attest. 1894 subst. (SACHS-VILLATTE, Französisch-deutsches Supplement-Lexikon ds QUEM. DDL t. 5); de revanche, suff. -ard, cf. anciennement 1558 revencheur « celui qui revanche quelqu'un » (G. MOREL ds DG).
BBG. — DANJOU-FLAUX (N.). Au contraire, par contre, en revanche. B. Centre Anal. Discours. 1980, n ° 4, pp. 123-148. — DUB. Pol. 1962, p. 406. — PAULI 1921, p. 78 (s.v. revanchard). — QUEM. DDL t. 9 (s.v. revanchard).

revanche [ʀ(ə)vɑ̃ʃ] n. f.
ÉTYM. 1525; reverche, XIIIe; de revancher.
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I
1 a Le fait de reprendre l'avantage sur qqn, de dominer, de vaincre après avoir eu le dessous, de compenser une injure, un préjudice… Vengeance, vindicte; talion. || Un amer besoin de revanche (→ Camouflet, cit.). || Prendre sa revanche, une éclatante revanche (→ Coaliser, cit.). || Préparer une revanche militaire ( Revanchard). || Une fumée (cit. 22) de revanche.
1 Comme de fiers vaincus, qui, sûrs de leur effort,
N'ont qu'un but : la revanche, ou qu'un recours : la mort.
Paul Déroulède, les Chants du soldat, « La Marseillaise », 1re strophe.
2 Byron, parce qu'il avait entendu la première jeune fille qu'il eût aimée dire : « Et comment pourrais-je m'intéresser à ce garçon boiteux ? » chercha toute sa vie des revanches.
A. Maurois, Un art de vivre, II, 5.
Fait de rendre un bien pour un autre. || « Vous m'avez rendu de bons offices, je tâcherai d'avoir ma revanche » (Académie). Racquitter (se), revaloir. || Prendre sa revanche dans le bien (→ Exemple, cit. 10).
Loc. À charge de revanche : à condition qu'on rendra la pareille (se dit aussi pour signifier à qqn de qui l'on est l'obligé que l'on ne manquera pas de lui rendre service en retour). Réciprocité, réciproque (→ Occuper, cit. 7; passer, cit. 107).
3 Il y en avait même qui l'admiraient d'avance, à charge de revanche. Ils considéraient celui qu'ils louaient comme un débiteur, auquel ils pouvaient, le moment venu, réclamer le remboursement de leur créance.
R. Rolland, Jean-Christophe, Foire sur la place, II, p. 772.
3.1 Par des temps pareils, on devait s'entr'aider, et si Frédéric avait besoin de quelque chose, lui, ou ses amis (…)
— Oh ! mille grâces, cher monsieur !
— À charge de revanche, bien entendu !
Le banquier était un brave homme, décidément.
Flaubert, l'Éducation sentimentale, III, I.
b (1539). Partie jouée pour donner au perdant une chance de reprendre le dessus. || Refuser de donner sa revanche à l'adversaire (→ Faire charlemagne). || La première manche, la revanche et la belle. 1. Manche. || Perdre la partie et gagner la revanche (→ Apporteur, cit.).La revanche de qqn, sa revanche.
Situation qui constitue une compensation. || « Votre bonheur était ma revanche, à moi qui ne suis pas heureuse » (→ Porte-parole, cit. 2).
4 Ces petites libertés sont la revanche que je prends de ma fidélité à observer la règle commune.
Renan, Souvenirs d'enfance…, Œ. compl., t. II, III, I, p. 797.
5 (…) il fut battu par quatre-zéro (au tennis).
Le triomphe la rendit généreuse :
— Ça ne compte pas, vous n'êtes pas entraîné. Vous prendrez votre revanche un de ces jours.
Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 213.
c Fig. || La revanche de qqch., son retour en force (dans la mode, les goûts, etc.). Triomphe. || La revanche de la ligne droite substituée aux flexions de la courbe (→ Perpendiculaire, cit. 2).
Ce qui constitue une compensation.
6 Le rêve est souvent la revanche des choses qu'on méprise ou le reproche des êtres abandonnés.
France, le Lys rouge, XI.
2 Loc. adv. (Fin XVIe). En revanche : en retour, et, par ext., au contraire, inversement. Contre (par contre), contrepartie (en), côté (à), mais… → Après, cit. 5; frivole, cit. 8; grand, cit. 13; mignard, cit. 3; pinson, cit. — Mais, en revanche…
7 — Vous ne savez pas combien vous êtes bon.
— Mais, en revanche, je sais combien vous l'êtes peu.
Diderot, Lui et Moi, Pl., p. 744.
8 (…) ce rapprochement des cœurs, s'il n'est plus comme dans la première jeunesse le but vers lequel tend nécessairement l'amour, lui reste uni en revanche par une association d'idées si forte qu'il peut en devenir la cause, s'il se présente avant lui.
Proust, Du côté de chez Swann, Pl., t. I, p. 196.
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II Techn. Hauteur d'un barrage comprise entre son sommet et le niveau normal de l'eau.
DÉR. Revanchard, revanchisme, revanchiste. — V. aussi Revancher.

Encyclopédie Universelle. 2012.