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contenir

contenir [ kɔ̃t(ə)nir ] v. tr. <conjug. : 22>
XIIe; lat. continere; cf. tenir
I
1Avoir, comprendre en soi, dans sa capacité, son étendue, sa substance. renfermer. Cette terre contient du sable. Boisson qui contient de l'alcool. Une grande enveloppe contenant le courrier. Une armoire contenant du linge. Le jardin « contenait un rond de gazon sous un cèdre, une petite charmille » (Chardonne).
2(1530) Avoir une capacité de. mesurer, tenir. La barrique bordelaise contient 225 litres. Salle qui contient, peut contenir deux mille spectateurs. accueillir, recevoir. Vieilli Avoir une étendue de. s'étendre (sur).
3Avoir (un certain nombre d'éléments). compter. Ce dictionnaire contient plus de quarante mille articles. Les articles contenus dans ce dictionnaire.
4(Abstrait) renfermer. Que contient cette lettre ? ( 1. teneur) . Ce mémoire contient tous les détails. embrasser, inclure. Ce volume contient toute l'œuvre de Platon. Ce livre contient bien des erreurs. comporter, receler. L'idée d'effet contient celle de cause. impliquer. Les idées contenues dans ce texte.
5Empêcher d'avancer, de s'étendre; faire tenir dans certaines limites. endiguer, enfermer, enserrer, limiter, maîtriser, maintenir, retenir, tenir. Contenir la foule, les manifestants. Contenir l'ennemi, le tenir en échec.
Contenir ses larmes, ses sanglots. refouler, réprimer. Contenir son émotion, sa surprise, sa colère. dominer, refréner. « La joie va m'inonder le cœur et j'en contiens la violence » (Saint-Exupéry).
IISE CONTENIRv. pron.(1530) Ne pas exprimer un sentiment fort. se contrôler, se dominer, se maîtriser , se modérer, se retenir. J'ai eu du mal à me contenir devant la drôlerie de la situation. « Hélas ! il faut se modérer, se contenir, trouver des phrases atténuées » (Romains). ⊗ CONTR. Exclure. Céder. — Exprimer (s'); 1. aller (se laisser aller), éclater.

contenir verbe transitif (latin continere, de cum, avec, et tenere, tenir) Avoir telle capacité, en parlant d'un récipient, d'un objet creux, d'un local, etc. ; recevoir : Bouteille qui contient un litre. Vieux. Avoir telle étendue, en parlant d'un espace : Ce parc contient dix hectares. Renfermer quelque chose, l'avoir en soi ; renfermer : Que contient cette boîte ? Avoir comme élément constitutif un produit, une substance : Boisson qui contient de l'alcool. Avoir comme éléments ; compter : Dictionnaire qui contient 50 000 mots. Empêcher quelque chose, un groupe de s'étendre ou d'avancer au-delà de certaines limites, les renfermer dans certaines limites ; endiguer, retenir : Contenir la foule derrière une barrière. Réprimer un sentiment, empêcher sa manifestation extérieure, maintenir quelqu'un dans un état de calme, l'empêcher de manifester des sentiments violents : Contenir sa colère, ses larmes.contenir (synonymes) verbe transitif (latin continere, de cum, avec, et tenere, tenir) Avoir telle capacité, en parlant d'un récipient, d'un objet creux...
Synonymes :
- mesurer
- tenir
Renfermer quelque chose, l'avoir en soi ; renfermer
Synonymes :
- comporter
- comprendre
- enfermer
- inclure
Avoir comme élément constitutif un produit, une substance
Synonymes :
- avoir
- posséder
- présenter
- receler
Avoir comme éléments ; compter
Synonymes :
- compter
- englober
- renfermer
Empêcher quelque chose, un groupe de s'étendre ou d'avancer au-delà de...
Synonymes :
- endiguer
- enrayer
- limiter
- maintenir
- stopper
Contraires :
- libérer
Réprimer un sentiment, empêcher sa manifestation extérieure, maintenir quelqu'un dans...
Synonymes :
- contrôler
- dominer
- maîtriser
- refouler
- refréner
Contraires :
- exprimer
- extérioriser
- manifester
- montrer

contenir
v. tr.
d1./d Avoir une capacité de, comprendre en soi (dans sa substance, dans son étendue). Cette cuve contient cent hectolitres.
d2./d Renfermer. Cette cuve contient du vin.
Fig. Ce livre contient toutes ses théories.
d3./d Maintenir, retenir. Les gardes contiennent la foule.
d4./d Fig. Réprimer, se rendre maître de (qqch). Contenir ses passions.
|| v. Pron. Se maîtriser.

⇒CONTENIR, verbe trans.
Tenir dans certaines limites.
I.— [Les limites (de fait ou simplement possibles) sont d'ordre spatial ou naturel]
A.— [Avec une idée de limite; le suj. désigne un inanimé ou un animé]Enfermer dans son espace et sa capacité.
a) [Sans idée de mesure quantitative]
[Le compl. désigne des inanimés concr.] C'est une volière géante, contenant en réduction toute la nature champêtre : herbes, arbres, fleurs, pierres, arbustes (MORAND, Londres, 1933, p. 130). L'eau est un songe et le ciel et tout ce qu'il contient matin et soir d'astres, de vents, d'oiseaux et de fumées est un leurre qui trompe sur la fuite du temps (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 28).
P. anal. ou p. métaph. [Le compl. désigne des animés] Dieu ne se voit pas. Il est l'infini : donc il n'est contenu en aucun lieu. Il est l'éternel : donc il n'est contenu en aucun temps (P. LEROUX, De l'Humanité, t. 1, 1840, p. 232). Des hommes français, des choses françaises sont contenus dans un contenant dont les contours sont les frontières (PERROUX, L'Écon. du XXe s., 1964, p. 136) :
1. La race des puissants et des victorieux.
Vous n'avez plus connu ces fontaines profondes.
Vous n'avez plus connu que des défectueux,
Et des gagne-petit et des délictueux, Vous n'avez plus connu ces largesses fécondes.
Et ces flancs plus ombreux que le flanc d'un beau vase
Contenant une race éternelle et profonde.
PÉGUY, Ève, 1913, p. 721.
P. ext. [Le compl. désigne un inanimé abstr., produit de l'affectivité ou de l'esprit] Leur cœur inculte les oppresse. Il n'est pas assez grand pour contenir à la fois leur amour, et l'obscure admiration née de ce spectacle (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 69) :
2. ... tout poète véritable, indépendamment des pensées qui lui viennent de son organisation propre et des pensées qui lui viennent de la vérité éternelle, doit contenir la somme des idées de son temps.
HUGO, Les Rayons et les ombres, préf., 1840, p. 1021.
SYNT. Contenir des affirmations, un article, un billet, des dispositions, des éléments, un enseignement, l'essentiel, la matière, des mots, des objets, la pensée, la preuve, les principes, la raison, le récit, le secret.
b) [Avec une idée d'éventualité et de précision quantitative] (Être capable de) renfermer une quantité précise dans son espace ou dans son volume. Contenir une quantité de.
[Le compl. désigne des inanimés concr.] C'était une polissonne de bouteille grande comme un broc, et qui contenait bien dix à quinze litres (FLAUBERT, Correspondance, 1850, p. 223). Le réservoir, un énorme cube de tôle qui contenait soixante mille litres d'eau (ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, p. 717). Un récipient d'émail qui devait contenir dans les deux litres (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 172) :
3. La mesure grecque appelée médimne, est, suivant les antiquaires, égale à 52 litres; et l'on voit, dans un plaidoyer de Démosthènes, que j'ai déjà cité, que le prix ordinaire du blé était de 5 drachmes par médimne. Or 5 drachmes, suivant les médailles athéniennes que l'on possède encore, contenaient 157 1 sur 2 grains d'argent pur. Par conséquent 52 de nos litres coûtaient 157 1 sur 2 grains d'argent, et notre hectolitre qui contient cent litres, en coûtait 303.
SAY, Traité d'écon. pol., 1832, p. 334.
P. ext. [Le compl. désigne des animés] Les tables pouvaient contenir cinq ou six cents personnes (LOTI, Le Mariage de Loti, 1882, p. 168). La table était mise dans la grande cuisine, qui pouvait contenir cent personnes (MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, Farce normande, 1882, p. 64).
B.— [Le suj. désigne un inanimé abstr. ou concr.] Avoir, tenir telle chose dans sa nature, être composé de.
1. [Avec une idée de réalisation effective] :
4. ... le gouvernement vient à dire que la quantité d'argent qu'on appelait trois livres, s'appellera six livres, ou, ce qui est la même chose, s'il fait des écus de six livres qui ne contiennent pas plus d'argent que n'en contenaient les écus de trois, moi, qui paie avec ces nouveaux écus, je ne rends réellement que la moitié de l'argent que j'ai reçu. Tranchons le mot, c'est voler...
DESTUTT DE TRACY, Commentaire sur l'Esprit des lois de Montesquieu, 1807, p. 367.
5. Ayez dans votre merveilleux passé tout ce que le passé peut contenir, la fable et l'histoire, ces deux arbres plus semblables qu'on ne pense, dont les racines et les rameaux sont parfois si inextricablement mêlés dans la mémoire des hommes.
HUGO, Le Rhin, 1842, p. 284.
En partic., domaine littér. Cet épisode contient plus de trois cent vingt vers dans le neuvième livre de l'Énéide (BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 311). Cette troisième partie, la plus grosse des trois qui composent l'ouvrage, contient elle-même dix livres (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 150).
2. [Avec une idée de développement virtuel] Chaque système contient un antagonisme qui fait sa vie et prépare sa maturité, sa mort, son fruit. (...) La féodalité contenait en soi la guerre épurée, civilisée, dont la chevalerie avait été le rêve : guerre régularisée, abrégée par la tactique (MICHELET, Journal, 1841, p. 360) :
6. ... un savant a voulu faire un clavecin pour les yeux qui pût imiter par l'harmonie des couleurs le plaisir que cause la musique. Sans cesse nous comparons la peinture à la musique, et la musique à la peinture, parce que les émotions que nous éprouvons nous révèlent des analogies où l'observation froide ne verroit que des différences. Chaque plante, chaque fleur contient le système entier de l'univers; un instant de vie recèle en son sein l'éternité, le plus foible atome est un monde, et le monde peut-être n'est qu'un atome.
Mme DE STAËL, De l'Allemagne, t. 4, 1810, p. 248.
En partic., domaine littér. Le livre doit être un tout qui contienne sa propre réfutation — dont il ne reste rien, après la lecture (ALAIN-FOURNIER, Correspondance [avec J. Rivière], 1906, p. 366).
SYNT. Contenir en germe, en soi; contenir virtuellement.
II.— [Les limites (voulues, imposées) sont d'ordre soc., mor. ou affectif] Renfermer dans certaines limites pour empêcher de s'étendre, faire face à quelqu'un ou à quelque chose pour s'en rendre maître.
A.— [Le compl. désigne une pers., un groupe de pers.] La garde nationale rectifiait promptement ses lignes au long des bornes; la digue humaine s'immobilisa, sous les baïonnettes au soleil, pour contenir les flots de peuple (ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, p. 167). Le proviseur (...) affolé, contenant avec peine vingt horribles marmots hurlant devant la porte d'une salle de classe vide (BENOIT, L'Atlantide, 1919, p. 145) :
7. ... comme rien ne contient les forces en présence et ne leur assigne de bornes qu'elles soient tenues de respecter, elles tendent à se développer sans termes, et viennent se heurter les unes contre les autres pour se refouler et se réduire mutuellement.
DURKHEIM, De la Division du travail soc., 1893, p. III.
Spéc., ART MILIT. Contenir l'ennemi. L'ennemi contenu subira notre loi et notre manœuvre (BORDEAUX, Les Derniers jours du fort de Vaux, 1916, p. 302). Une armée composée de divisions de réserve susceptible de contenir l'ennemi (JOFFRE, Mémoires, t. 1, 1931, p. 147).
B.— P. ext., domaine affectif, moral.
1. Réprimer ses sentiments et leurs manifestations extérieures. Synon. maîtriser, refréner. Vous pouviez contenir vos fureurs. Vous avez vos impulsions; vous ne les guérissez pas, vous ne guérirez pas celles des assassins (BARRÈS, Mes cahiers, t. 6, 1908, p. 335). La tâche de la volonté n'est pas de suspendre ou d'achever une impulsion, mais au plus de se superposer de son mieux à un réflexe étranger à son empire; elle peut parfois le freiner et le contenir (RICŒUR, Philos. de la volonté, 1949, p. 102) :
8. ... je suis le lit d'un fleuve : je sens rouler un courant tumultueux; je le contiens, c'est tout. Et encore, voyez les mots! Je ne le contiens pas toujours, ce courant : il y a l'inondation.
G. DUHAMEL, Confession de minuit, 1920, p. 106.
SYNT. Contenir sa colère, son émotion, sa haine, ses larmes, sa passion, ses sanglots, ses sentiments, ses transports. Contenir dans les bornes de :
9. Vous devinez aisément que le plus grand nombre de ces auteurs se trouve dans une nation, qui, toute excellente qu'elle est par son génie inventif et par son infatigable patience dans les recherches de tout genre, n'a pas toujours su contenir dans des bornes convenables son penchant à montrer de l'érudition, penchant qui ne vient peut-être que de trop de modestie et d'une déférence mal entendue pour les autres.
CUVIER, Leçons d'anat. comp., t. 1, 1805, p. XVII.
2. Calmer l'indignation de quelqu'un, maintenir dans le devoir et l'obéissance. Renoncer à contenir le peuple avec les vieilles idées (RENAN, L'Avenir de la sc., 1890, p. 332). L'individu reprend conscience de son état de dépendance vis-à-vis de la société; c'est d'elle que viennent les forces qui le retiennent et le contiennent (DURKHEIM, De la Division du travail soc., 1893, p. 396) :
10. J'ai mis très longtemps à comprendre à quel point m'astreignait mon hérédité. Autrement et plus simplement dit : j'étais beaucoup moins libre que je ne pensais l'être, extraordinairement tenu, retenu, contenu par le sentiment du devoir. À combien de sollicitations je regrette aujourd'hui de n'avoir pas cédé!
GIDE, Ainsi soit-il, 1951, p. 1170.
C.— Emploi pronom.
1. Emploi pronom. réfl. Dominer ses instincts ou ses passions. Le livre sur les Romains est celui où l'auteur [Montesquieu] se contient le plus; il est maître de lui d'un bout à l'autre; il a le ton ferme, élevé, simple (SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. 7, 1851-62, p. 48). Le voyant là debout [Talleyrand], devant lui, avec sa mine solennelle, insolemment impassible et froide, il [Napoléon] ne pouvait se contenir, il débordait (SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, t. 12, 1863-69, p. 63).
P. ext. Avoir un maintien réservé, garder une certaine retenue dans son attitude. Dans le monde, j'eus peu de succès. (...) On me jugea raide, maladroite, prétentieuse. J'étais raide parce que je passais ma vie à me contenir (MAUROIS, Climats, 1928, p. 158).
SYNT. Se contenir à, dans. Se cantonner dans, se borner à. Le roi [Louis XV], même dans le temps où il se contenait dans le devoir, ne lui marquait [à la reine] que peu de tendresse (SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, t. 8, 1863-69, p. 283).
2. Emploi pronom. réciproque. Se maintenir l'un l'autre :
11. ... la santé consiste dans une activité moyenne. Elle implique en effet un développement harmonique de toutes les fonctions, et les fonctions ne peuvent se développer harmoniquement qu'à condition de se modérer les unes les autres, c'est-à-dire de se contenir mutuellement en deçà de certaines limites, au delà desquelles la maladie commence et le plaisir cesse.
DURKHEIM, De la Division du travail soc., 1893, p. 216.
Rem. On rencontre ds la docum. l'adj. contenable. Qui peut être contenu. Un fluide invisible, très-subtil, contenable (LAMARCK, Philos. zool., t. 2, 1809, p. 241).
Prononc. et Orth. :[], (je) contiens []. Noter que le t devant i se prononce [t] dans le verbe. À comparer avec des mots comme dalmatien dans lesquels t se prononce [s]. Admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1050 pronom. « se comporter, avoir une attitude » (Alexis, éd. Ch. Storey, 140), seulement au Moy. Âge; 2. a) 1473 fig. « empêcher » (Arch. Nord, B. 1695, fol. 11 v° ds IGLF : toujours contenant que le dit Odinet ne frappast les dis Puvions); b) 1548 avoir du mal à se contenir (N. DU FAIL, Baliverneries, éd. Assézat, t. 1, p. 195). B. 1. a) XIIIe s. « renfermer quelque chose » (Clef d'Amour, éd. A. Doutrepont, 753); 1343 subst. contenut [d'un acte juridique] (ROISIN, Franchises, lois et coutumes de Lille, p. 52); XVIe s. subst. contenant (AMYOT, Marcel., 27 ds LITTRÉ); b) 1530 (PALSGR., p. 496 : ce pot contient huict choppines); 2. 1538 (EST. : contenir [les citoyens] en leur debvoir). Empr. au lat. class. continere (de cum et tenere « tenir ») « maintenir uni; embrasser, renfermer en soi » et « réprimer, refréner ». Fréq. abs. littér. :5 567. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 10 549, b) 8 152; XXe s. : a) 6 679, b) 6 287.

contenir [kɔ̃tniʀ] v. tr. [CONJUG. tenir.]
ÉTYM. XIIe; lat. continere, de con- (cum), et tenere. → Tenir.
———
I
1 Avoir, comprendre en soi, dans sa capacité, dans son étendue, dans sa substance. Renfermer. || L'eau contient de l'oxygène et de l'hydrogène. || Cette terre contient du sable, elle est arénifère. suff. -fère. || Ce minerai contient une forte proportion de métal ( Teneur). || Le parc contient une pièce d'eau. Comporter, posséder. || Une grande enveloppe contenant le courrier. || Une armoire contenant du linge. Enfermer. || Ce récipient, ce réservoir contient de l'eau ( Contenant). || Ce récipient contient un litre. || Ne rien contenir : être vide. || Sa tirelire contient toutes ses économies. || Récipient destiné à contenir de la soupe (soupière), du thé (théière), des bonbons (bonbonnière), du beurre (beurrier), des cendres (cendrier), etc.
1 Hé ! oui, elle (la cassette) est petite, si on le veut prendre par là; mais je l'appelle grande pour ce qu'elle contient.
Molière, l'Avare, V, 2.
2 (Les glaises) contiennent une matière grasse qui les rend imperméables à l'eau.
Buffon, Hist. nat. des minéraux, t. I, p. 250.
3 (…) un verre de cristal, dont le fond évasé contenait un peu de cognac qui répandait une odeur exquise et chaude de bois précieux.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, I, p. 17.
4 Le jardin de ma grand-mère, suspendu en haut d'un mur, dominait l'avenue Garibaldi. Il contenait un rond de gazon sous un cèdre, une petite charmille fripée par les fumées, et, sur les marches de la véranda, des orangers poudrés de charbon.
J. Chardonne, l'Amour du prochain, IV, p. 95.
Au p. p. || Les objets contenus dans une boîte.
2 (1530). Avoir une capacité de. Mesurer, tenir. || La barrique bordelaise contient 225 litres. || Salle qui contient deux mille spectateurs. Recevoir.Avoir une étendue de. || Ce domaine contient cent hectares. Étendre (s'étendre sur).
3 Avoir (un certain nombre d'éléments). Compter. || Cette ville contient trois millions d'habitants. Compter. || Ce dictionnaire contient deux mille pages. || Le Code civil contient 2 283 articles. || Le nombre neuf contient trois fois trois.Au p. p. || Les articles contenus dans ce dictionnaire.
4 (Abstrait). Avoir pour contenu, pour signifié global. Renfermer. || Que contient cette lettre ? || Ce mémoire contient tous les détails. Embrasser, inclure. || Ce volume contient toute l'œuvre de Platon.Ce livre contient bien des erreurs. Comporter, recéler. || L'idée d'effet contient celle de cause. Impliquer.
5 (…) Cette lettre sincère
D'un malheureux amour contient tout le mystère (…)
Racine, Bajazet, V, 4.
6 (…) la chair le cède, ici, à l'esprit qu'elle emprisonne, et l'enveloppe est trop fragile pour ce qu'elle contient.
André Suarès, Trois hommes, II, « Pascal », p. 22.
7 N'est-ce pas qu'il y a des nuits étranges où le paysage qui nous regarde a l'air de contenir tout le bonheur que nous voudrions enfermer en nous ?
Pierre Louÿs, les Aventures du roi Pausole, VI, p. 40.
8 Ce qui est important, c'est de tirer de chaque moment ce qu'il peut contenir d'intensité.
A. Maurois, Climats, I, XII, p. 93.
Au p. p. || Les idées contenues dans ce rapport.
———
II
1 (Concret). Empêcher d'avancer, de s'étendre; faire tenir dans certaines limites. Assujettir, borner, emprisonner, endiguer, enfermer, enserrer, limiter, maintenir, maîtriser, retenir. || Digues pour contenir un fleuve. || Contenir la foule, les manifestants. Tenir (en respect). || Contenir l'ennemi, le tenir en échec.Au p. p. || Les manifestants un instant contenus…
2 Réprimer, empêcher de se manifester, de s'exprimer. || Contenir ses larmes, ses sanglots. Refouler, réprimer. || Rire qu'on ne peut contenir ( Incoercible). || Contenir son émotion, sa joie, sa surprise, son indignation, sa colère. Dominer, refréner. || Contenir un penchant, une tendance dans des limites, des bornes précises.
9 (…) il se plaint (Jésus) comme s'il n'eût plus pu contenir sa douleur excessive : « Mon âme est triste jusqu'à la mort. »
Pascal, Pensées, VII, 553.
10 Contenir ou réprimer ses désirs, ce n'est pas les combattre avec obstination.
É. de Senancour, De l'amour, p. 66.
11 La joie va m'inonder le cœur et j'en contiens la violence.
Saint-Exupéry, Terre des hommes, p. 166.
——————
se contenir v. pron.
ÉTYM. (1530).
Ne pas exprimer un sentiment fort. Contrôler (se), dominer (se), maîtriser (se), modérer (se), retenir (se). || Savoir se contenir. || Avoir de la peine à se contenir. || Jusque-là il s'était contenu.
12 (…) il (Letondu) se contenait, roulait simplement des yeux de fauve (…)
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 3e tableau, II, p. 104.
13 Violence sous pression, qui toujours menace et toujours se contient.
Martin du Gard, les Thibault, t. IV, p. 15.
14 Hélas ! il faut se modérer, se contenir, trouver, au lieu des phrases déchaînées qui viendraient toutes seules, des phrases atténuées et réticentes (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XXIV, p. 232.
14.1 Voici venir le temps cruel des apologues
Rien ne parle de soi tout est masque d'un secret qui ne se contient guère (…)
Aragon, le Voyage de Hollande et autres poèmes, p. 84.
Récipr. || Des forces qui se contiennent (mutuellement).
——————
contenu, ue adj. (voir ci-dessus, pour le p. p.).
Que l'on se retient d'exprimer. Maîtrisé, refoulé, refréné, réprimé. || Passion, émotion contenue. || Attitude contenue. || Caractère contenu. Réservé.Style contenu.
15 Les plantes se hâtent d'exhaler un dernier parfum, d'autant plus suave qu'il est plus subtil et comme contenu.
G. Sand, François le Champi, Avant-propos, p. 7.
16 La Montagne, à cette explosion longtemps contenue de ses espérances et de ses colères, était comme soulevée d'une force volcanique : Danton en était devenu le cratère.
Jaurès, Hist. socialiste…, t. VII, p. 221.
17 À la fois prudent (Justinien) et astucieux, familier et contenu (…)
Edmond Jaloux, les Visiteurs, I, p. 2.
18 (…) rien (…) n'était plus propre à me toucher que cette émotion contenue.
Gide, les Faux-monnayeurs, III, XII, p. 431.
19 La véritable sérénité n'est pas absence de passion, mais passion contenue, élan maîtrisé.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, VI, Les Maîtres, p. 339.
CONTR. Exclure. — Céder. — (Pron.) Exprimer (s'); éclater, lâcher.
DÉR. Contenance, contenant, contenu. — Contentif.

Encyclopédie Universelle. 2012.