1. stopper [ stɔpe ] v. <conjug. : 1>
• 1841 ; angl. to stop
A ♦ V. tr.
1 ♦ Faire s'arrêter (un navire, une machine...). Stopper l'ancre. — Le goal a stoppé le ballon. ⇒ bloquer.
2 ♦ Cour. Fig. Arrêter, juguler; empêcher de se continuer. « l'invasion des rats était stoppée » (Camus).
B ♦ V. intr. S'arrêter (en parlant de navires, de véhicules). Le train « repartit pour stopper une seconde fois, en pleine montagne » (Louÿs).
♢ Fig. « Les paroles se bloquaient dans sa gorge, il stoppait net » (Martin du Gard). ⇒ s'interrompre.
⊗ CONTR. Démarrer, 2. repartir.
stopper 2. stopper [ stɔpe ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1893; du v. région. estauper (1780); restauper 1730; de l'a. fr. estoper; néerl. stoppen « étouper »
♦ Réparer (une déchirure) en refaisant la trame et la chaîne. ⇒ raccommoder. Stopper un accroc; par ext. un vêtement. « j'avais donné ma veste à stopper » (Duhamel).
● stopper verbe transitif (néerlandais stoppen, boucher, repriser) Réparer une déchirure en reconstituant la trame et la chaîne de l'étoffe. ● stopper (homonymes) verbe transitif (néerlandais stoppen, boucher, repriser) ● stopper verbe intransitif (anglais to stop, arrêter) S'arrêter, en parlant d'un véhicule, d'une machine : Le navire a stoppé à l'entrée du port. Cesser d'avancer, en parlant de quelqu'un, d'un groupe : Le cortège stoppa devant le cordon de police. ● stopper verbe transitif Arrêter la marche d'un véhicule, d'un groupe : Stopper un train en actionnant le signal d'alarme. Arrêter brutalement le mouvement d'un objet : Le gardien de but a stoppé la balle. Faire cesser une action, l'arrêter dans son cours : Le médicament a stoppé la maladie. ● stopper (difficultés) verbe intransitif (anglais to stop, arrêter) Emploi Le mot appartient à la langue courante. Dans l'expression soignée, on emploie plutôt arrêter, s'arrêter. ● stopper (homonymes) verbe intransitif (anglais to stop, arrêter) ● stopper (homonymes) verbe transitif
stopper
v. tr. Raccommoder (une étoffe déchirée) fil par fil.
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stopper
v.
rI./r v. tr.
d1./d Faire cesser d'avancer, de fonctionner (un véhicule, une machine).
d2./d Fig. Arrêter le mouvement, la progression de (qqn, qqch). Stopper la progression d'une épidémie.
rII./r v. intr. S'arrêter (véhicule, machine).
I.
⇒STOPPER1, verbe
A. — Empl. trans.
1. [Le compl. désigne un véhicule, une machine, un moteur] Faire s'arrêter. Mouillé à 18 heures, filé trois maillons, stoppé la machine (LE CLÈRE 1960). Quand Ader (...) vit le sol s'enfoncer sous lui et l'avion, déporté par le vent, quitter la piste préparée, il perdit son sang-froid. Il stoppa le moteur et se laissa tomber (P. ROUSSEAU, Hist. techn. et invent., 1967, p. 357).
— P. anal., fam. [Le compl. désigne une pers.] Empêcher (quelqu'un) de poursuivre son déplacement. Synon. arrêter, immobiliser. J'attendais qu'il retourne avec la cafetière pour le stopper au passage (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 625). Il se dirigea vers la seconde piaule. Mais Ali le stoppa:— Minute (LE BRETON, Rififi, 1953, p. 182).
2. SPORTS
a) [Le compl. désigne un attaquant] Arrêter. Stopper le porteur du ballon (en le plaquant) (L'Auto, 11 janv. 1941 ds PETIOT 1982). Le boxeur, pour stopper son adversaire, se hausse sur la pointe des pieds (R. VUILLEMIN, Éduc. phys., 1941, p. 166).
b) [Le compl. désigne une balle] Bloquer. Le gardien des buts (...) stoppe une balle haute (Match, 17 déc. 1935, p. 11 ds GRUBB Sports 1937, p. 71).
3. Au fig. Arrêter le déroulement d'une action, l'évolution de quelque chose. Synon. enrayer, juguler. Stopper la croissance, le développement, l'essor, l'expansion, l'invasion, un processus, le progrès; stopper une maladie. Le sulfamide n'étant pas, lui, un facteur de croissance pour la bactérie, la culture est stoppée dans son développement (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946 [1943], p. 85). Règles contractuelles et institutionnelles pour stopper le gaspillage et l'inflation (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 373).
B. — Empl. intrans.
1. [Le suj. désigne un véhicule, une machine] S'arrêter dans sa marche. D'un taxi qui stoppe à ma hauteur, Gaston Gallimard saute sur le trottoir (MARTIN DU G., Souv. autobiogr., 1955, p. LVII). Une motocyclette conduite par un petit homme sec (...) m'avait doublé et s'était installée devant moi, au feu rouge. En stoppant, le petit homme avait calé son moteur et s'évertuait en vain à lui redonner souffle (CAMUS, Chute, 1956, p. 1500).
2. [Le suj. désigne une pers.] Interrompre son déplacement, s'arrêter. Stopper brusquement, net. Cré tonnerre! dit La Guillaumette stoppant sur place (COURTELINE, Train 8 h. 47, 1888, p. 121). À l'angle de la rue de l'Université, à quelques pas de chez lui, une peur le saisit: la peur panique de la solitude qui l'attendait là-haut. Il stoppa net, prêt à fuir (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 906).
— P. anal. S'arrêter de parler. Sa bouche remuait, il semblait au bord même de l'aveu; puis, soudain, comme si les paroles se bloquaient dans sa gorge, il stoppait net (MARTIN DU G., Thib., Sorell., 1928, p. 1226).
3. Au fig. [Le suj. désigne le développement d'une action, d'un mouvement] S'arrêter, s'immobiliser. La sociologie criminelle est devenue une véritable science. Pourtant, chose curieuse, pendant la première moitié du XXe siècle, l'élan théorique en notre matière parut stopper (Traité sociol., 1968, p. 211).
Prononc. et Orth.:[], (il) stoppe []. Homon. et homogr. stopper2. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1841 intrans. stoper « s'arrêter » (Les Français peints par eux-mêmes, Province I, 178 ds HÖFLER Anglic.); 1842 stopper (DUMONT D'URVILLE, Voy. Pôle Sud, t. 1, p. 216, note 32); 2. 1847 trans. stoper « arrêter » (BALZAC, Cous. Pons, p. 147). Dér. de stop (dés. -er) prob. d'apr. l'angl. to stop (v. stop étymol.). Fréq. abs. littér.: 138.
DÉR. Stoppage, subst. masc. a) Vieilli. Fait d'arrêter un véhicule ou un moteur en mouvement; son résultat. Pour faire remonter la torpille [de Whitehead] à la surface, aussitôt le stoppage effectué, on a placé un ressort de rappel sur l'arrière de la tige du piston du servo-moteur (LEDIEU, CADIAT, Nouv. matér. nav., t. 1, 1889, p. 659). b) Au fig. Fait d'arrêter l'essor, l'évolution d'un mouvement économique. Les industries motrices exercent sur leur milieu des effets d'entraînement ou des effets de stoppage (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 3). Fisc. Stoppage à la source. — []. — 1re attest. 1888 (LAMI, Dict. de l'Industr., VIII, 66 ds BONN., p. 148); de stopper1, suff. -age; cf. aussi l'angl. stoppage « blocage » (p. ex. d'une somme, dep. 1465 ds NED) « obstruction, arrêt » dér. de to stop. — Fréq. abs. littér.: 12.
II.
⇒STOPPER2, verbe trans.
TEXT. Réparer une étoffe déchirée ou trouée en reconstituant la trame et la chaîne du tissu. Aux maisons voisines, des fripiers faisaient les cent pas devant des étalages de drap nettoyé, stoppé, passé à l'essence et à la vapeur (ARNOUX, Paris, 1939, p. 51).
Prononc. et Orth.: [], (il) stoppe []. Homon. et homogr. stopper1. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1900 (DG). Empr. au néerl. stoppen « fourrer, mettre; remplir, bourrer; repriser, stopper », que le fr. avait déjà empr. régionalement: 1730 (en Flandre) restauper « raccommoder à l'aiguille (les trous d'une toile) » (SAVARY Suppl.), 1780 (à la Rochelle) estoper « raccommoder » (Gloss. du pat. rochelais, Paris, 1861), stoper « id. » (ibid.). Voir FEW t. 17, p. 248; H. RENCHON ds Fr. mod. t. 24 1956, p. 59-63.
DÉR. 1. Stoppage, subst. masc., text. Action de stopper une déchirure, un trou dans une étoffe; résultat de cette action. Synon. rentrayage, rentraiture. Travaux de stoppage effectués par des teinturiers. À cette heure, elle se repose (...) tout en agaçant, du bout de l'orteil, un trou récent de son maillot chair. — Cent sous de stoppage (COLETTE, Music-hall, 1913, p. 83). — []. Att. ds Ac. 1935. — 1re attest. 1900 (DG); de stopper2, suff. -age. 2. Stoppeur, -euse, subst., text. Celui, celle qui effectue le stoppage des étoffes. Synon. rentrayeur (dér. s.v. rentraire). Le génie linguistique à l'état vivant, l'avenir et le passé du français, voilà ce qui eût dû m'intéresser dans les fautes de Françoise. L'« estoppeuse » pour la « stoppeuse » n'était-il pas aussi curieux que ces animaux survivants des époques lointaines (...)? (PROUST, Sodome, 1922, p. 736). — [], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. 1935. — 1re attest. 1900 (DG); de stopper2, suff. -eur2.
BBG. — DENY (J.). Stopper - restauper. Fr. mod. 1954, t. 22, p. 38.
1. stopper [stɔpe] v.
ÉTYM. 1841, au sens II., in Höfler; de l'angl. to stop.
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I V. tr.
1 Faire s'arrêter (un navire, une machine).
0.1 L'ordre de stopper (arrêter) la machine fut immédiatement donné.
♦ Par ext. || Stopper l'ancre.
♦ Sports. || Stopper une attaque, un attaquant, une balle.
2 (1847). Cour. Fig. Arrêter, juguler; empêcher de se continuer. || Si la maladie n'est pas stoppée… (→ Extension, cit. 5).
1 Pons faisait de vains efforts pour répondre, la Cibot parlait comme le vent marche. Si l'on a trouvé le moyen d'arrêter les machines à vapeur, celui de stoper (sic) la langue d'une portière (d'une concierge) épuisera le génie des inventeurs.
Balzac, le Cousin Pons, 1847, Pl., t. VI, p. 648.
2 Les crieurs des journaux du soir annonçaient que l'invasion des rats était stoppée.
Camus, la Peste, p. 31.
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II V. intr.
1 (1841, Jal) De navires, de véhicules. S'arrêter. || Une trentaine de bâtiments légers stoppant au milieu d'un champ d'écueils (cit. 3). || Pour un billet en resquille, elles feraient stopper toute la ligne (→ Klaxonner, cit. 1).
2.1 À ce cri, l'équipage entier se précipita vers le harponneur, commandant, officiers, maîtres, matelots, mousses, jusqu'aux ingénieurs qui quittèrent leur machine, jusqu'aux chauffeurs qui abandonnèrent leurs fourneaux. L'ordre de stopper avait été donné, et la frégate ne courait plus que sur son erre.
J. Verne, Vingt mille lieues sous les mers, p. 46.
3 Le train s'arrêta deux heures (…) puis il repartit pour stopper une seconde fois, en pleine montagne (…)
Pierre Louÿs, la Femme et le Pantin, IV.
2 Fig. S'interrompre au milieu d'une action, d'un geste. || Soudain, comme si les paroles se bloquaient (cit. 5) dans sa gorge, il stoppait net.
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2. stopper [stɔpe] v. tr.
ÉTYM. 1893; var. d'estoper, estouper en anc. franç.; cf. restauper en flamand (1730), estauper dans l'Ouest (1780); néerl. stoppen, all. stopfen « étouper ».
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♦ Réparer (une déchirure) en refaisant la trame et la chaîne. ⇒ Raccommoder, rentraire. || Stopper un accroc, un vêtement.
0 (…) j'avais donné ma veste à stopper aux trois sœurs de la rue des Feuillantines, vous savez : les trois poupées magiciennes qui opèrent dans une vitrine, directement sous l'œil du profane.
G. Duhamel, Salavin, V, VI.
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DÉR. 2. Stoppage, 1. stoppeur.
Encyclopédie Universelle. 2012.