coller [ kɔle ] v. <conjug. : 1>
• 1320; de colle
I ♦ V. tr.
1 ♦ Joindre et faire adhérer avec de la colle. ⇒ agglutiner, fixer. Coller une affiche sur un mur, un timbre sur une enveloppe. Lamelles de bois collées d'un contreplaqué. Coller du papier peint. ⇒ tapisser. Papiers collés (arts). ⇒ collage. Coller une peinture sur une toile. ⇒ maroufler.
♢ Assembler, en collant. Coller un film. ⇒ monter.
2 ♦ (XVIe) Techn. Enduire, imprégner de colle. Coller une toile, pour lui donner de l'apprêt. ⇒ encoller. — Clarifier (du vin) par collage.
3 ♦ Faire adhérer. Le sang avait collé ses cheveux. « Il avait encore les yeux collés de sommeil » (Giono).
4 ♦ Appliquer étroitement. ⇒ appuyer. Coller son visage contre la vitre. Coller qqn au mur (pour le fusiller). Coller son oreille à la porte (pour écouter).
♢ Pronom. Se coller à, contre (qqch., qqn). ⇒ se plaquer, se serrer.
5 ♦ Fam. Péj. ⇒ donner. Il m'a collé une baffe. ⇒ 2. flanquer, 1. foutre. Il va nous coller son rhume. ⇒ passer. Il s'est collé une indigestion. — Remettre d'autorité pour se débarrasser. ⇒ refiler. Il m'a collé son chien pendant les vacances.
♢ Péj. ⇒ mettre; 1. ficher , 2. flanquer, 1. foutre. Collez-le au trou ! Je vais lui coller mon poing dans la figure. Coller une punition à un élève. Il nous a collé un sale boulot. — Pronom. Se coller à un travail, s'y coller : s'y mettre, commencer à travailler.
6 ♦ (1832 ) Fam. Coller qqn, lui poser une question à laquelle il ne peut répondre (⇒ colle, 2o) . On ne peut pas le coller en histoire (⇒ incollable) . — Infliger une retenue, une colle à (qqn). ⇒ consigner, punir. Il est collé samedi. — Refuser (un candidat) à un examen. ⇒ ajourner, recaler. Il a été collé au bac, il a échoué. ⇒ région. bloquer.
7 ♦ Fam. Imposer sa présence à (qqn). Il me colle ! ⇒ collant. — Pronom. et pass. Rester obstinément fixé à un endroit. Il est collé devant la télévision.
8 ♦ Fam. Pronom. Se coller, être collé avec qqn, vivre en concubinage (cf. À la colle). « La jolie petite serveuse avec qui il est collé » (Beauvoir). ⇒ maquer.
9 ♦ V. tr. ind. COLLER À. Pneu qui colle à la route, qui a une bonne adhérence.
♢ Fig. S'adapter étroitement. Coller à la réalité. Loc. Coller à la peau : être inséparable (de qqn). Ce fatalisme « lui colle à la peau » (Colette).
II ♦ V. intr.
1 ♦ Adhérer. Ce timbre ne colle plus. Poêle qui ne colle pas. ⇒ attacher; antiadhésif. Avoir les mains qui collent (⇒ poisseux) . — Adhérer comme de la colle. Riz qui colle.
2 ♦ Loc. fam. Coller aux fesses, au train (de qqn),le suivre de très près. Il nous colle au cul, aux baskets.
3 ♦ (1829) Fig. Être ajusté, collant. Robe qui colle.
4 ♦ Se détourner pendant que les autres se cachent, au jeu de cache-cache. C'est à toi de coller. Pronom. S'y coller (même sens).
5 ♦ (1906) Fam. ⇒ 1. aller. Ça colle : ça va, ça convient, ça marche, c'est d'accord. Mercredi ? Ça (ne) colle pas, je suis occupé. Il y a quelque chose qui ne colle pas dans ce témoignage. Entre eux, ça ne colle pas, ça ne peut pas coller, il n'y a pas d'entente.
⊗ CONTR. Arracher, décoller, 1. détacher. Admettre, recevoir. 1. Écarter (s').
● coller verbe transitif (de colle) En parlant d'une substance gluante et, en particulier, d'une colle, fixer, faire adhérer quelque chose à quelque chose d'autre : La sueur lui collait les cheveux. Fixer, faire adhérer quelque chose à quelque chose d'autre au moyen d'une colle ou d'un adhésif appropriés : Coller une affiche sur un mur. Appliquer quelque chose sur, contre quelque chose : Coller son oreille à la porte pour écouter. Familier. Placer quelqu'un, quelque chose le plus souvent d'autorité ou sans précaution, sans ménagement ; mettre : On l'a collé en prison. Populaire. Donner, confier, transmettre d'autorité quelque chose de désagréable à quelqu'un, placer près de lui ou à son service quelqu'un dont il se serait bien passé : Coller une contravention à un automobiliste. On m'a collé ce secrétaire dont je ne sais que faire. Populaire. Rester sans cesse près de quelqu'un au point de l'importuner, être collant : Qu'est-ce qu'il nous colle, celui-là ! Familier. Poser à quelqu'un une question à laquelle il est incapable de répondre : Il est difficile de le coller en géographie. Familier. Refuser un candidat à un examen : Il s'est fait coller au bac. Populaire. Infliger une colle à un élève, le punir d'une consigne. Donner de la consistance à une préparation culinaire en y ajoutant de la gélatine. Effectuer le collage d'un vin, d'un papier, etc. ● coller (expressions) verbe transitif (de colle) Populaire. Coller un coup, une gifle à quelqu'un, les lui asséner. Coller quelqu'un au mur, le fusiller. Coller son regard, ses yeux sur quelqu'un, quelque chose, les regarder fixement. ● coller (homonymes) verbe transitif (de colle) ● coller (synonymes) verbe transitif (de colle) En parlant d'une substance gluante et, en particulier, d'une colle...
Synonymes :
- encoller
Contraires :
- arracher
- décoller
- détacher
Appliquer quelque chose sur, contre quelque chose
Synonymes :
- appuyer
- plaquer
Contraires :
- écarter
- éloigner
- retirer
Familier. Placer quelqu'un, quelque chose le plus souvent d'autorité ou sans précaution...
Synonymes :
- fourrer (familier)
Populaire. Donner, confier, transmettre d'autorité quelque chose de désagréable à quelqu'un, placer...
Synonymes :
- caser
- ficher (familier)
- flanquer (familier)
- mettre
Populaire. Rester sans cesse près de quelqu'un au point de l'importuner...
Synonymes :
- cramponner (familier)
Familier. Refuser un candidat à un examen
Synonymes :
- ajourner
- refuser
Populaire. Infliger une colle à un élève, le punir d'une consigne.
Synonymes :
● coller
verbe transitif indirect
Adhérer à quelque chose, s'y fixer : La boue collait aux chaussures.
Mouler le corps, en épouser étroitement les formes, être collant : Robe qui colle trop aux hanches.
Correspondre à quelque chose, le suivre exactement, lui être fidèle : Coller à la réalité.
Familier. Être dans un rapport de convenance, d'harmonie, sans contradiction avec quelque chose : Il y a quelque chose qui ne colle pas ?
En parlant d'un véhicule, rester trop près derrière un autre véhicule : Ne colle pas à la voiture de devant.
En parlant d'un coureur, suivre de près le ou les coureurs qui précèdent.
S'emparer de quelqu'un, l'imprégner, ne pas le quitter : Odeur qui colle à la peau.
● coller
verbe intransitif
Être poisseux, gluant, collant : Avoir les mains qui collent.
En parlant du riz, des pâtes, etc., être collant.
Familier. Dans certains jeux d'enfants, en particulier au jeu de cache-cache, s'éloigner du reste du groupe ou se cacher les yeux (le plus souvent en comptant) pendant que les autres vont se cacher ou préparent quelque chose.
Familier. Être recalé : Il a collé au bac.
● coller (homonymes)
verbe transitif indirect
colée
nom féminin
collet
nom masculin
colley
nom masculin
● coller (expressions)
verbe intransitif
Familier. Ça colle, c'est d'accord, c'est entendu ; la bonne entente règne.
● coller (homonymes)
verbe intransitif
colée
nom féminin
collet
nom masculin
colley
nom masculin
coller
v.
rI./r v. tr.
d1./d Joindre, assembler, fixer avec de la colle. Coller une affiche sur un mur.
d2./d TECH Imprégner de colle. Coller de la toile.
d3./d Appliquer; faire adhérer. La sueur collait sa chemise à sa peau.
|| Par ext. Coller son visage contre une vitre.
|| Fig. Coller qqn au mur, pour le fusiller.
d4./d v. Pron. Se tenir appliqué contre. L'alpiniste se collait à la paroi.
d5./d Fig., Fam. Coller qqn, ne pas le lâcher d'une semelle.
d6./d Fam. Mettre, placer (vigoureusement, d'autorité). Il m'a collé une boîte de savons.
d7./d Arg. (des écoles) Coller un élève, lui poser une question à laquelle il ne peut répondre; lui donner une retenue.
|| être collé (à un examen): échouer.
rII./r v. intr. ou tr. indir.
d1./d Adhérer. La boue colle aux souliers.
d2./d S'ajuster exactement. Des bas qui collent bien.
— Fig. S'adapter étroitement. Ce discours colle à la réalité.
d3./d Fam. Il y a qqch qui ne colle pas, qui ne va pas.
— Fam. ça colle: ça convient, c'est correct.
⇒COLLER, verbe.
I.— Emploi trans.
A.— Joindre et fixer deux choses ensemble en se servant de colle. Coller du papier; coller une image, une affiche; coller une enveloppe; coller des bois de placage. Une proclamation à coller sur les murs (SARDOU, Rabagas, II, 5, 1872, p. 66). Coller une petite bande de papier (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 182) :
• 1. ... tout métier est pénible par la durée. J'ai lu qu'une femme bienfaisante, voulant se donner quelque expérience des métiers de femmes, choisit pour commencer le plus doux, qui consistait à coller des étiquettes sur des bouteilles; deux jours après elle était au lit avec la fièvre.
ALAIN, Propos, 1928, p. 772.
1. Spécialement
a) ŒNOLOGIE. Coller du vin, coller des liqueurs. Clarifier ces boissons à l'aide de blanc d'œuf ou de colle de poisson auxquels adhèrent les impuretés flottant dans ces boissons. Il ne faut pas le coller [le vin]. Il vous arrive collé. Et un double collage lui ôte de la qualité (HUGO, Correspondance, 1868, p. 112).
b) PEINT. Imprégner de colle une peinture afin d'en fixer les couleurs. J'ai travaillé tous ces jours-ci avec une ténacité extrême, avant d'envoyer mes peintures qu'on colle demain (E. DELACROIX, Journal, 1852, p. 493).
c) TECHNOL. Enduire de colle du papier pour empêcher qu'il ne boive (cf. collage); imprégner de colle une toile pour lui donner de l'apprêt avant de l'imprimer.
2. P. anal. Faire adhérer, agglutiner au moyen d'une substance collante quelconque. Coller les paupières; sang qui colle les cheveux; eau qui colle les vêtements; la sueur colle la peau. Le sucre vous colle partout (FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, p. 183). Des filaments de mousse collaient les pages humides, à la forte odeur moisie (GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, p. 202) :
• 2. ... l'homme porte une croix, et l'on entend son râle; ses pieds dans les cailloux saignent; ses yeux noyés pleurent, pleins de crachats qu'on n'a pas essuyés; le sang colle et noircit ses cheveux sur sa tempe; et l'homme, que la croix accable, tombe, rampe, se traîne, et sur ses mains retombe, et par moments ne peut plus que lever son front lugubrement.
HUGO, La Fin de Satan, Le Gibet, 1885, p. 881.
3. P. ext.
a) [L'obj. désigne une partie du corps] Coller contre qqc. Appliquer étroitement et durant un certain temps. Coller son oreille contre une porte, son œil au trou d'une serrure; le nez collé sur des cartes. Coller sa main contre sa bouche (FLAUBERT, Salammbô, t. 1, 1863, p. 28). Un adolescent colle ses lèvres sur la nuque d'une jeune fille (ROMAINS, Les Copains, 1913, p. 244) :
• 3. Le bruit des essieux scande la fuite. Les essieux battent comme le cœur. On colle son front à la vitre et le paysage s'écoule...
SAINT-EXUPÉRY, Courrier Sud, 1928, p. 41.
— Plus figurément. Coller (son œil, son regard) sur qqn ou sur qqc. Regarder longuement et avec beaucoup d'attention. Coller ses yeux sur une passante :
• 4. Puis nous allions coller nos yeux devant chez Gougy ou chez Champion pour voir passer les érudits, ...
FARGUE, Le Piéton de Paris, 1939, p. 86.
b) JEUX (billard). Coller une bille. La placer tout contre la bande; p. ell. coller son adversaire. Placer sa bille contre la sienne.
B.— P. ext.
1. Au fig. et fam.
a) Coller qqn. L'importuner, lui imposer une présence continuelle :
• 5. À peine le train arrivé il a sauté aussi dans le dur, derrière moi ... Jusqu'à Paris qu'il m'a collé... Je l'ai perdu un petit moment en sortant de la gare... Je me suis faufilé par une autre porte... Il m'a rejoint tout de suite la canule! ...
CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 678.
b) Mettre d'autorité quelqu'un ou quelque chose dans un endroit étroit en l'y serrant. Coller un objet dans un coin, dans une armoire; coller un enfant au lit, en pension; coller un militaire au bloc; coller en taule. Coller la chandelle au mur (BERNANOS, Nouvelle Histoire de Mouchette, 1937, p. 1307) :
• 6. « J'ai idée que les boches trichent un peu... », disait Alexis pour se venger des pommes de terre que Mme Loiseau lui collait dans son assiette, et Henriette lui faisait des gros yeux : s'il discutait, ça n'en finirait plus...
E. TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, p. 219.
— P. méton., expr. Coller qqn au mur. Le fusiller après l'avoir placé le dos (serré) au mur :
• 7. On allait coller un homme contre un mur et lui tirer dessus jusqu'à ce qu'il en crève; que ce fût moi ou Gris ou un autre, c'était pareil.
SARTRE, Le Mur, 1939, p. 32.
c) Appliquer un coup à quelqu'un avec vigueur; imposer une obligation, une contrainte à quelqu'un. Coller des gifles, un coup de poing; coller un coup de pied dans le derrière; coller une punition; coller du travail à un élève. Moi, à cause de ma médaille, ils me collaient toujours de planton parce que ça fait riche (DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 275) :
• 8. — Elle a dit ça, elle a dit ça, hurla Maheu. C'est bon! J'y vais, moi, et si elle dit qu'elle l'a dit, je lui colle ma main sur la gueule.
ZOLA, Germinal, 1885, p. 1469.
d) Remettre d'autorité et sans rejet possible quelque chose à quelqu'un; se débarrasser de; donner ou transmettre une chose ennuyeuse ou fâcheuse à quelqu'un. Coller des pièces fausses; coller ses vieilleries, ses rossignols à qqn; coller la grippe. Coller des poux (SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, p. 248). Je te les colle dans les bras [les enfants] et puis tu te débrouilleras (DRUON, Les Grandes Familles, t. 2, 1948, p. 164) :
• 9. — Figure-toi qu'il n'y avait que des bêtes dans la turne... des chats, trois perroquets... un singe... deux chiens... et il fallait soigner tout ça... rien n'était assez bon pour eux... Nous, tu penses, on nous collait de vieux rogatons, kif-kif à la boîte...
MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, p. 259.
— Pop. Coller un enfant, un gosse à qqn. Rendre une femme enceinte. Il la suppliait de céder : on verrait bien s'il ne lui collait pas un enfant, et un gros! (ZOLA, La Terre, 1887, p. 310).
e) Se coller qqc. (à soi-même). S'administrer des aliments ou de la boisson. Se coller une indigestion monstre; se coller qqc. dans le gosier. S'en coller deux (verres de Tokai) (LABICHE, Les Trente millions de Gladiator, 1875, p. 51). Tous s'en collèrent plein l'lampion (L. STOLLÉ, Douze récits hist. racontés en arg., 1947, p. 9) :
• 10. C'est qu'on ne s'est pas collé grand'chose dans le fusil depuis deux jours...!
J. VALLÈS, Jacques Vingtras, L'Insurgé, 1885, p. 204.
— Plus rarement [En parlant de connaissances que l'on accumule] S'en coller plein la tête, plein le crâne. Je me demande comment tu peux te coller tout ça dans le crâne! (DRUON, Les Grandes Familles, t. 2, 1948, p. 142).
2. Arg. scol.
a) Coller un élève. Lui poser une question embarrassante à laquelle il ne peut répondre et p. ext. mettre une personne quelconque dans l'impossibilité de répondre; la réduire au silence. Être collée du premier coup (COLETTE, Claudine à l'école, 1900, p. 221). Coller Annunzio sur les petits poètes italiens (BARRÈS, Mes cahiers, t. 11, 1914-18, p. 143). Je le collais tout à l'heure si j'avais voulu le pousser sur les traités de Westphalie! (AYMÉ, La Jument verte, 1933, p. 140) :
• 11. ... l'indignation de Goncourt venait de ce que Sardou l'éclipsait. Car, à un certain moment du dîner, Goncourt ayant voulu contredire, Sardou l'avait tout aussitôt « collé » comme un élève. Il ne savait pas écouter. Il ne comprenait pas ce qui était intéressant.
GIDE, Journal, 1902, p. 121.
b) P. méton. Recaler un élève à un examen (comme s'il n'avait pu répondre aux questions embarrassantes de l'examinateur). Coller qqn au baccalauréat. Collée ou reçue (S. DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, p. 200) :
• 12. Robert à Pierre :
— Et toi, qu'as-tu à me dire?
— Collé ou reçu, dès le bachot fini, je partirai. Tu t'en doutais, j'imagine?
MAURIAC, Les Chemins de la mer, 1939, p. 105.
Rem. À signaler le subst. fém. collante. Lettre administrative annonçant à un candidat qu'il est reçu ou « collé » à l'examen écrit; en partic. lettre invitant le candidat reçu (à l'écrit) à se présenter aux épreuves orales; p. ext. convocation à un examen ou concours. J'ai reçu ma collante, je passe lundi (ROB. Suppl.; cf. également Lar. Lang. fr.).
c) Punir un élève d'une consigne en l'obligeant à venir à l'école en dehors des heures de cours normales et y faire des exercices supplémentaires. Coller qqn le dimanche :
• 13. Quand est-ce que je te revois, puisque tu es collé dimanche?
SOUBRIER. — Tu ne peux pas revenir m'attendre à la fin de la colle, à midi?
MONTHERLANT, La Ville dont le prince est un enfant, 1951, II, 4, p. 900.
II.— Emploi pronom.
A.— 1. [En parlant d'une pers., d'une partie du corps, des vêtements] S'appliquer contre, à, sur quelque chose. Se coller contre la muraille, aux carreaux; se coller contre l'épaule de qqn; vêtement qui se colle sur la peau. Feuilles qui se collaient sur mes yeux (COCTEAU, Bacchus, 1952, p. 211). Toutes les dames des maisons voisines se collèrent à leurs croisées (G. SAND, Pauline, 1841, p. 193) :
• 14. ... elle [Geneviève] s'arrêta en face de moi, les sourcils soulevés, les yeux dilatés. Puis elle se colla au radiateur et, joignant les doigts, elle frottait les paumes de ses mains.
MAURIAC, Le Nœud de vipères, 1932, p. 280.
— Plus figurément. Regard, yeux qui se collent sur qqn. Fixer attentivement quelqu'un :
• 15. Dans ce dernier cas au contraire son regard étroit et velouté [d'Albertine] se fixait, se collait sur la passante, si adhérent, si corrosif, qu'il semblait qu'en se retirant il aurait dû emporter la peau.
PROUST, La Prisonnière, 1922, p. 150.
2. Fig. et fam. Se coller à
a) Se coller à qqn. Imposer sa présence, importuner quelqu'un :
• 16. Ce n'est pas une mauvaise fille, mais elle est barbante. Elle n'a pas besoin de venir fourrer son nez partout. Pourquoi se colle-t-elle à nous sans qu'on lui demande?
PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, p. 888.
b) Spéc., JEUX. S'y coller, qui s'y colle? (au jeu de cache cache principalement). Se tenir le visage tourné contre le but choisi et fermer les yeux pendant que les autres joueurs se cachent :
• 17. Si le cligne-musette touche l'un des fuyards pendant cette course et avant le retour au point de départ, ce joueur doit, à son tour, fermer les yeux tandis que les autres participants se dissimulent en de nouvelles cachettes. On dit alors qu'il s'y colle.
ALLEAU, Dict. des jeux, 1964, p. 83.
• 18. Un 77 s'annonça pour eux. Ils se collèrent, firent un avec la terre, comprirent qu'ils étaient saufs, ...
MONTHERLANT, Le Songe, 1922, 2e part., p. 151.
B.— Populaire
1. Se coller à qqc., s'y coller. Commencer lestement une chose, se mettre et s'attacher au travail qui vous attend. Il se précipite donc au boulot... Il s'y colle séance tenante (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 434).
2. Se coller avec qqn. Se mettre en ménage sans se marier. Se coller avec un vieux. Se coller à seize ans (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1331) :
• 19. William sourit. C'était vraiment un homme supérieur... — Ne dis donc pas de choses inutiles... Quand nous nous sommes mis ensemble, je ne t'ai rien promis... Tu ne m'as rien promis non plus... On se rencontre... On se colle, c'est bien... On se quitte... On se décolle... C'est bien aussi. La vie est la vie... Et, sentencieux, il ajouta : — Vois-tu, dans la vie, Célestine, il faut de la conduite...
MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, p. 356.
— Plus rarement et trivial. Se coller. Avoir des relations physiques avec quelqu'un :
• 20. Viens-tu à la fin, Louis? Je te dis que nous nous couchons. On se colle, ça soulage... Et que ce nom de dieu de saoulard crève ici de froid tout seul!
ZOLA, Germinal, 1885, p. 1359.
Rem. La docum. atteste le syntagme pop. s'en coller de qqc., s'en coller complètement, au sens de « se moquer de quelque chose » dont le rapport avec le verbe coller n'est pas clair. Moi je m'en collais de leurs salades (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 297) :
• 21. Puis après tout, j'm'en colle. J'vous laisse tomber avec votre cuistance, s'il y en a un qui veut la place, il n'a qu'à aller se faire inscrire au burlingue.
DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 64.
III.— Emploi intrans.
A.— Être appliqué exactement, être en contact étroit avec quelque chose.
1. [En parlant d'une substance gluante et compacte] Adhérer à quelque chose. Terre qui colle aux souliers; humidité qui colle aux moelles. Poussière fine et gluante qui colle aux doigts (GREEN, Journal, 1947, p. 94). Les feuilles tombées collaient au sol gras des allées (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 116) :
• 22. Dehors, un brouillard blanchâtre comme de la bave de limace se traîne lourdement et colle aux branches des sapins.
CENDRARS, Moravagine, 1926, p. 181.
2. P. ext.
a) P. anal.
— [En parlant d'un vêtement qui est très ajusté et qui moule le corps] Pantalon qui colle. La botte colle au pied (MONTHERLANT, Les Olympiques, 1924, p. 294). Corsage menu qui colle à leur poitrine (T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, p. 107) :
• 23. Flamart souffle, tel un taureau coursé. Sous le maillot qui colle, les pectoraux se soulèvent et retombent comme une poitrine de femme asthmatique.
R. MARTIN DU GARD, Vieille France, 1933, p. 1068.
— Spécialement
♦ AUTOM. Coller à la route. Avoir des pneus qui adhèrent parfaitement à la route (cf. Lar. Lang. fr.).
♦ SP. (cyclisme). Coller à la roue. Suivre de très près son entraîneur ou un autre concurrent; ne pas se laisser distancer. Cycliste qui colle à la motocyclette (MONTHERLANT, Le Songe, 1922, p. 35) :
• 24. Renaudin, extasié par un champion politique, « si bien en machine » et dont le style plaisait tant aux connaisseurs, rêve de « coller à sa roue » comme un cycliste à son entraîneur, ...
BARRÈS, Les Déracinés, 1897, p. 195.
♦ VÉN. Coller à la voie. Serrer de près un animal (cf. GENEVOIX, La Dernière harde, 1938, p. 125).
b) Au fig.
— [En parlant d'une pers. qui reste fixée à un endroit sans bouger ou sans vouloir agir] Rester collé sur sa chaise (BALZAC, La paix du ménage, 1830, p. 313). Rester collé aux jupes de sa mère (GYP, Le Mariage de chiffon, 1894, p. 270). Il était coincé dans la foule. collé contre sa mère (DRUON, Les Grandes Familles, t. 1, 1948, p. 20).
— [En parlant d'une impression, d'un sentiment qui s'attache fortement à une pers., qui l'enveloppe entièrement] Peur qui colle à la peau; pauvreté qui colle aux os. Angoisse qui colle à la chair (SAMAIN, Le Chariot d'or, 1900, p. 151). Mais la sale injustice colle à nous comme de la glu (CAMUS, Les Justes, 1950, 5, p. 386) :
• 25. Le pire ... c'était cette menace multiforme, imprécise qui traquait Raboliot partout, qu'il traînait nuit et jour, collée à lui.
GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 170.
— [En parlant d'un écrivain, d'une œuvre de l'esprit] Convenir, être en contact étroit avec, être fidèle à la pensée de. Coller au réel, paroles qui collent à la pensée; coller aux habitudes. Coller au sujet (DU BOS, Journal, 1922, p. 122). Valéry, lui, colle étroitement à la vie (GIDE, Journal, 1929, p. 930) :
• 26. ... je ne colle pas, je n'ai jamais pu parfaitement « coller » avec la réalité. Il n'y a même pas, à proprement parler, dédoublement qui fasse que, en moi, quelqu'un reste spectateur de celui qui agit.
GIDE, Ainsi soit-il, 1951, p. 1226.
B.— Populaire
1. Convenir parfaitement, bien aller. Ça colle!; ça a l'air de coller entre eux. Trouver un raisonnement qui colle (ABELLIO, Heureux les pacifiques, 1946, p. 171) :
• 27. 5 février. — J'en étais sûre! Je passe mon temps à confronter les leçons et la matière enfantine : voyons si « ça colle »...
FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, p. 156.
2. Être d'accord avec quelqu'un. Ça colle! Ça colle! dis-je à Poterloo (BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 161) :
• 28. — Mon capitaine..., dites voir... si y a du boulot, j'suis là pour un coup.
Le capitaine répondit :
— Tu vas m'habiller ma compagnie.
— Ça colle! où sont les frusques?
— On va te montrer. Viens avec moi.
BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 12.
Prononc. et Orth. :[], (je) colle []. Ds Ac. 1694-1932. Homon. entre collai(en)t et collet, colley; colle(nt) et col; collèrent et colère; collons et colon. Étymol. et Hist. 1. a) 1320 « faire adhérer au moyen de colle » (Mém. Soc. Hist. de Paris, II, 366 ds BARB. Misc. 17, n° 12); b) XVIe s. au fig. « se tenir à, rester fixé sur » (RONSARD, 417 ds LITTRÉ : Ceux qui, collez sur un livre, N'ont jamais soucy de vivre); c) 1585 au fig. « mettre, placer » (N. DU FAIL, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, II, p. 209 ds IGLF : tu y coleras et joindras, peut estre, ce mot de Reveur); d) [1861 d'apr. ESN.]; 1878 se coller « se mettre en concubinage » (L. RIGAUD, Dict. du jargon parisien, p. 93); 2. 1376 « clarifier (du vin en utilisant de la colle de poisson) » (PROST, Inv. mobil. des ducs de Bourgogne, I, n° 2497 ds BARB. Misc., loc. cit.); 3. [1828 « punir de piquet » c'est-à-dire « coller au piquet » d'apr. ESN.] d'où [ca 1855 « priver de congé » arg. de polytechnique d'apr. ESN.] 1878 « mettre en retenue » (L. RIGAUD, loc. cit.); 4. 1839 « interloquer » (BALZAC, Béatrix, p. 364); 5. 1863 collant subst. masc. désignant un vêtement (E. et J. DE GONCOURT, Journal, p. 1213). Dér. de colle; dés. -er. Fréq. abs. littér. :2 425. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 883, b) 3 286; XXe s. : a) 4 706, b) 4 113. Bbg. ARVEILLER (R.). R. Ling. rom. 1971, t. 35, n° 137-138, p. 216. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 300. — PAULI 1921, pp. 36-37. — QUEM. 2e s. t. 1, 1970; t. 2, 1971; t. 3, 1972. — VIDOS 1939, pp. 325-326.
coller [kɔle] v.
ÉTYM. 1320; de colle.
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I V. tr.
1 Faire adhérer (qqch.); joindre et fixer (deux, plusieurs choses) à l'aide de colle. a (Deux compl.). || Coller une étiquette sur une bouteille, faire adhérer sa surface à celle de la bouteille. || Coller un timbre sur une enveloppe, des vignettes sur un album. || Coller un prospectus au mur (rare), sur le mur, sur un mur. || Coller du papier de tapisserie au mur (⇒ Tapisser). — Coller deux pièces de bois, deux surfaces l'une à l'autre. || Je les ai collés l'un sur l'autre.
b (Un compl. au plur.). Faire adhérer (deux, plusieurs choses). || Coller deux pièces de bois ensemble. || Coller des lamelles de bois pour faire du contreplaqué.
c (Un compl.). || Il colle des affiches. ⇒ Colleur. || Coller du papier, des rouleaux de papier pour tapisser.
0.1 Avec une équipe de la section socialiste, je passai une partie de mes nuits à coller des affiches.
Raymond Abellio, Ma dernière mémoire, t. II, p. 116.
♦ Coller les éléments de (qqch.). || Coller un film, au montage. ⇒ Monter. Absolt. || Presse à coller. ⇒ Colleuse, 2.
2 (XVIe). Techn. Enduire, imprégner de colle. || Coller une toile, pour lui donner de l'apprêt. ⇒ Encoller. || Coller du papier, pour l'empêcher de boire.
♦ (1376). Clarifier (du vin) avec de la colle (⇒ Collage).
1 Je croyais savoir coller le vin (…)
Rousseau, les Confessions, VI.
3 (Sujet n. de chose). Faire adhérer; par ext., rendre gluant (le compl. est unique). || Le sang avait collé ses cheveux. || « La sueur colle la peau » (T. L. F.). || Paupières collées par le sommeil.
2 Sans voir la porte, en deux sauts, il a été dehors. Il avait encore les yeux collés de sommeil.
J. Giono, Regain, II, p. 57.
3 (…) lorsque l'affreuse soif des nuits de déveine colle la langue des joueurs (…)
Laurent Tailhade, le Paillasson, III, p. 35.
4 Par ext. || Coller (le corps, qqn, une partie du corps) contre, sur, à (qqch.) : appliquer étroitement (contre, sur…). ⇒ Appuyer. || Coller son visage contre la vitre. || Coller son oreille à une porte, pour écouter. || Coller son corps contre un mur. ⇒ Plaquer.
4 La senora pourtant, contre sa jalousie,
Collant son front rêveur à sa vitre noircie (…)
A. de Musset, Premières poésies, « Don Paez », IV.
5 Elle collait son oreille à la porte de communication, et ne perdait pas un mot de l'entretien.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XVIII, p. 245.
♦ Fig. || Coller qqn au mur (pour le fusiller).
5.1 En octobre, deux officiers allemands ayant été descendus, l'un à Nantes, l'autre à Bordeaux, quatre-vingt-dix-huit Français furent collés au mur (…)
S. de Beauvoir, la Force de l'âge, p. 512 (1960).
♦ Fig. || Coller son regard, son œil, ses yeux sur qqn, sur qqch. ⇒ Fixer, regarder.
6 Le duc eut sans cesse les yeux collés sur moi pendant que je lui parlai.
Saint-Simon, Mémoires, I, 114.
B Fam.
1 (1844, Vidocq). || Coller une chose à qqn, la lui remettre d'autorité, l'obliger à l'accepter. ⇒ Donner; ficher, flanquer, mettre (fam.). || Coller une gifle à qqn. ⇒ Envoyer. — Coller la, sa main quelque part, flanquer, mettre. → Panier, cit. 10.
7 Moyennant le partage de la commission, la concierge essayait de coller à ses locataires quelques flacons de parfum, ou d'eau de Cologne.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, III, XXIII, p. 313.
♦ Vx (sans compl. second en à) :
7.1 « Mettons dix-huit cents francs qu'on mangeait (oh ! pas plus !) du 1er janvier à la Saint-Sylvestre. Donc, collez dix-huit mille balles, et ça y est. »
J. Vallès, l'Insurgé (1886), in D. D. L., II, 1.
2 (Forme pron.). || Se coller qqch., se l'imposer, se l'infliger.
7.2 (…) nous avions été retrouver le chef de Kongourou, nous collant ainsi six kilomètres supplémentaires.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 753.
♦ Se coller (qqch.) : se donner, se mettre à soi-même. ⇒ Ficher (se), flanquer (se), foutre (se). || Il s'est collé une indigestion. — ☑ Loc. fam. (Avec un second compl.). Se coller un petit verre derrière la cravate, dans le gosier, dans le fusil. || S'en coller plein la lampe. || Se coller qqch. dans la tête. || « Colle-toi ça dans le fusil (cit. 8) ».
8 Et le préfet, l'administrateur, le chef de cabinet, tous, je les colle en prison, aussi sec. Vous m'avez compris ?
M. Aymé, la Tête des autres, IV, 5.
8.1 Je le vois ces temps-ci parce qu'il m'a confié… il faudrait dire « collé » sa femme, au bureau, pour l'occuper, et qu'il vient à l'occasion lui rendre visite.
M. Clavel, le Tiers des étoiles, p. 43.
4 (1832, in D. D. L.). Fam. || Coller un élève, lui poser une question à laquelle il ne peut répondre. ⇒ Colle (→ Faire sécher). — (1853, in D. D. L.). Infliger une retenue, une « colle » à. ⇒ Consigner, punir; → Colle, cit. 8.
♦ Coller un candidat, le refuser à un examen. ⇒ Ajourner, refuser. — (Passif et p. p.). || Il a été collé à son examen. ⇒ Échouer. || Je suis collé (opposé à reçu).
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II V. intr. et tr. ind.
1 Adhérer fortement (d'une substance enduite de colle : ça colle bien, ou plus souvent, d'une substance gluante, adhésive…). || Ce papier colle. || Langue qui colle (au palais).
♦ Adhérer (au fond d'un ustensile de cuisine). → Téflon, cit. 2.
2 (1829). Fig. Être ajusté, collant. || Un pantalon qui colle.
3 Spécialt. || Coller à… ☑ Voiture qui colle à la route, qui a une excellente adhérence à la chaussée. — ☑ Coller à la roue, se dit d'un cycliste qui suit de très près son entraîneur, ou un autre concurrent (intrans., 1895, in Petiot, art. Coller).
♦ Fig. || Coller à : s'adapter étroitement. || Coller à la pensée de qqn, s'y appliquer étroitement pour la comprendre. || Mot qui colle à une idée, qui la traduit exactement.
9 Les œuvres les plus belles sont celles où il y a le moins de matières; plus l'expression se rapproche de la pensée, plus le mot colle dessus et disparaît, plus c'est beau.
Flaubert, Correspondance, t. II, p. 71.
♦ ☑ Loc. Coller à la peau : faire partie intégrante du caractère; pénétrer profondément (qqn). || Le fatalisme « qui lui colle à la peau et peut-être à l'âme » (Colette). — Par métaphore :
9.1 Peur de vieillir, d'être trahie, de souffrir (…) Cette peur-là, c'est le cilice qui colle à la peau de l'Amour naissant et se resserre sur lui, à mesure qu'il grandit.
Colette, la Vagabonde, éd. Albin Michel, p. 286 (1910).
4 (1906, F. de Chirac). Intrans. ⇒ Aller. ☑ Ça colle : cela va bien. ⇒ Bicher, boumer. || Qu'est-ce qui ne colle pas ?
♦ Spécialt. || Ça colle ! : d'accord.
9.2 Ah ! ça, c'est une chouette idée, répondirent en chœur Ribouldingue et Filochard, sûrement, on va rigoler, allons-y, ça colle !
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se coller v. pron.
1 (Personnes, choses). S'appliquer étroitement contre. || Se coller à une porte. || Se coller contre qqn. ⇒ Serrer (se).
10 (…) n'avoir que le loisir de se coller à un mur pour lui faire place (à un prince qu'on a rencontré).
La Bruyère, les Caractères, XI, 7.
11 Ce moyen ne réussit qu'à les préserver d'une chute de cheval, car le brouillard rampait et semblait se coller à la terre humide.
G. Sand, la Mare au diable, VII, p. 62.
12 Gisèle ne lâchait toujours pas la main de son Jacquot et elle se collait silencieusement contre lui, avec la sensualité d'un animal jeune.
Martin du Gard, les Thibault, t. I, p. 271.
♦ Par métaphore :
13 C'était comme une végétation d'angoisse et d'ennui qui recouvrait les murs, envahissait les escaliers, les corridors, se collait aux carreaux des fenêtres (…)
Edmond Jaloux, les Visiteurs, XX, p. 157.
2 (Personnes). a Rester obstinément fixé à un endroit; imposer à qqn une présence importune. || L'enfant se collait aux jupes de sa mère.
13.1 Cela lui apprendra à être plus discrète (…) Elle n'a pas besoin de venir fourrer son nez partout. Pourquoi se colle-t-elle à nous sans qu'on lui demande ?
Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, Folio, p. 554.
13.2 (…) ma concierge (…) s'est collée, un mois plus tard, avec un faraud à belle voix. Il la cognait (…)
Camus, la Chute, p. 44.
c ☑ Fam. Se coller à, s'y coller : commencer (un travail, etc.); accepter (qqch.). || C'est une corvée, mais il faut s'y coller.
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collé, ée p. p.
1 Fixé par de la colle. || Timbre collé (sur une enveloppe). || Feuilles collées (l'une à l'autre). — Le papier collé sur le mur. → Colleur, cit.
♦ Par ext. || Visage collé à, contre une vitre.
13.3 (…) les escargots aiment la terre humide. Go on, ils avancent collés à elle de tout le corps.
Francis Ponge, le Parti pris des choses, p. 51.
♦ Par métaphore :
14 Elle (Solange) était collée à lui comme une ventouse, et elle ne se décollerait que le jour où il l'arracherait et la jetterait, quitte à la briser.
Montherlant, le Démon du bien, p. 253.
2 Élève collé. — N. || Les collés : les consignés.
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DÉR. Collage, collant, colleur.
COMP. Contrecoller, 2. décoller, recoller, surcoller. Incollable, thermocollable.
HOM. (De formes conjuguées). Collet, colley.
Encyclopédie Universelle. 2012.