plaquer [ plake ] v. tr. <conjug. : 1>
• plaquier « appliquer qqch. sur » XIIIe; moy. néerl. placken « rapiécer »
I ♦
1 ♦ Appliquer (une plaque) sur qqch. Plaquer une feuille de métal sur du bois (⇒ coller) , de l'or sur un bijou. — Faire un placage de bois précieux sur (du bois ordinaire). — P. p. adj. Fig. Surajouté de façon peu naturelle. « La partie historique est plaquée et superficielle » (Sainte-Beuve) .
2 ♦ Mettre (qqch.) à plat. Plaquer ses cheveux sur les tempes, se plaquer les cheveux. ⇒ s'aplatir. P. p. adj. Cheveux plaqués. — Intrans. (Rare) Être plaqué. ⇒ coller. « La chemise plaquant sur les seins » (Zola).
3 ♦ Plaquer un accord, en maintenir les notes ensemble avec force. — P. p. adj. Accord plaqué (opposé à arpégé) . Subst. Un plaqué.
4 ♦ Plaquer qqn, qqch. contre, sur qqch., l'y appuyer avec force. Plaquer sa main sur la bouche de qqn. Pronom. Se plaquer au sol, contre un mur.
♢ Rugby Faire tomber (le rugbyman porteur du ballon) en le saisissant par les jambes (⇒ plaquage, 2o ) .
5 ♦ (XVIe) Fam. Abandonner (qqn, qqch.). ⇒ quitter; fam. larguer, planter (cf. Laisser tomber). Elle a plaqué son mari. Il a tout plaqué pour elle. ⇒ 1. lâcher. Se faire plaquer par qqn.
II ♦ Couvrir (qqch.) d'une couche plate (de métal, etc.). Plaquer des bijoux d'or, d'argent. Plaquer un panneau de chêne (⇒ placage) . — Bijoux plaqués. ⇒ plaqué.
● plaquer verbe transitif (moyen néerlandais placken, enduire) Recouvrir d'une mince feuille d'or ou d'argent une feuille plus épaisse de métal commun. Aplatir quelque chose (sur quelque chose) de manière à le rendre lisse, uni : Plaquer ses cheveux sur son front. Appuyer vivement sa main sur quelque chose : Plaquer sa main sur la bouche de quelqu'un pour le faire taire. Appuyer fortement quelqu'un contre, sur quelque chose : Plaquer un adversaire sur le sol. Plaquer sa cavalière contre soi. Appliquer étroitement un tissu, un vêtement contre le corps, si bien que les formes en sont soulignées : La pluie plaque sa robe sur ses jambes. Ajouter après coup, d'une manière artificielle, un développement, un sentiment sur quelque chose : Il a plaqué quelques citations sur son argumentation. Familier. Quitter soudainement quelqu'un, une occupation : Elle l'a plaqué après dix ans de mariage. Recouvrir une surface par collage de placages. Redonner de la fermeté à une peausserie et aviver le brillant de sa surface, au moyen d'une plaque chauffante lisse appliquée sous pression. Appliquer des tranches de gazon sur un terrain et les y affermir avec la batte. Au rugby, ceinturer un adversaire pour l'arrêter dans sa course, le faire tomber, en l'obligeant à lâcher le ballon. ● plaquer (difficultés) verbe transitif (moyen néerlandais placken, enduire) Registre Plaquer qqn = le quitter, l'abandonner soudainement, appartient à la langue familière, comme le dérivé plaquage (ou placage). ● plaquer (expressions) verbe transitif (moyen néerlandais placken, enduire) Plaquer un accord, jouer toutes les notes d'un accord simultanément. Familier. Plaquer un baiser, le donner avec vigueur. ● plaquer (homonymes) verbe transitif (moyen néerlandais placken, enduire) plaqué nom masculin ● plaquer (synonymes) verbe transitif (moyen néerlandais placken, enduire) Familier. Quitter soudainement quelqu'un, une occupation
Synonymes :
- lâcher (familier)
- laisser tomber
- planter (familier)
- rompre avec
Plaquer un accord
Contraires :
- arpéger un accord
plaquer
v. tr.
d1./d Appliquer (une plaque, une feuille mince) sur une surface. Plaquer de l'acajou sur du chêne.
d2./d Recouvrir (un objet) d'une couche (de métal précieux).
|| Pp. adj. Plaqué or.
— Fig. Artificiel, qui semble surajouté. Un sourire plaqué, faux.
d3./d Aplatir, maintenir contre (qqch). Plaquer une mèche de cheveux sur son front.
d4./d MUS Plaquer un accord: frapper simultanément sur le clavier les notes qui le composent.
d5./d Plaquer qqn contre, sur qqch, l'y projeter et l'y maintenir avec force. Le souffle de l'explosion l'a plaqué au sol.
|| v. Pron. Se plaquer à, contre un arbre.
|| SPORT Au rugby, saisir dans sa course (un adversaire) aux jambes et l'envoyer à terre.
d6./d Fam. Quitter, abandonner. Il a plaqué sa femme.
⇒PLAQUER, verbe trans.
I. —Appliquer quelque chose sur quelque chose.
A. —Appliquer (un revêtement) sur quelque chose.
1. [Sous forme de feuilles; le compl. d'obj. désigne soit le support, soit la matière appliquée] Recouvrir avec une matière souvent assez précieuse une autre matière de moindre valeur.
— Spécialement
♦ÉBÉN. Recouvrir de bois rares ou teintés débités en feuilles minces des bâtis de bois plus ordinaires. Des diverses manières de plaquer les surfaces planes. La colle-forte est l'intermédiaire dont l'ébéniste se sert pour fixer les feuilles de placage sur les bâtis (NOSBAN, Manuel menuisier, 1857, p.113).
♦ORFÈVR. Recouvrir d'argent, d'or ou de platine laminé des bijoux, de la vaisselle, des chandeliers. On plaque l'argent sur le cuivre, et l'on fabrique ainsi une sorte de vaisselle qui prend le nom de plaqué (HAVARD 1890).
2. [Sous forme de couches qu'on projette] ,,Plaquer du plâtre, du mortier. Appliquer ces matériaux en appuyant fortement sur la surface à laquelle ils doivent adhérer`` (CHABAT t.2 1876).
B. —P. ext. Faire adhérer fortement quelque chose à quelque chose.
1. Plaquer qqc.1 à, contre, sur qqc.2 Elle offrit bravement ses lèvres qu'il plaqua aussitôt sur les siennes (HUYSMANS, En mén., 1881, p.216). Les callosités que le dur travail des champs avait plaquées aux paumes de ses mains frêles (HÉMON, M. Chapdelaine, 1916, p.169). Julia plaque sa main sur la bouche de la petite (GIONO, Gd troupeau, 1931, p.221).
♦Fam., vx. ,,On dit prov. et pop. plaquer quelque chose au nez de quelqu'un, pour dire, lui faire en face quelque reproche piquant`` (J.-F. ROLLAND, Dict. mauv. lang., 1813, p.106).
— P. anal. À signaler encore un autre tableau, un village plaquant le rouge de ses tuiles dans des feuillées d'arbres (HUYSMANS, Art mod., 1883, p.106). Le feu, qui entrait d'un coup, leur plaquant au fond de la gorge un goût de bois brûlé (MALRAUX, Espoir, 1937, p.761).
— Au fig. Plaquer qqc. sur qqc. Joindre deux choses alors qu'elles n'ont pas de véritables rapports. Il ne s'agit pas de plaquer une déclamation quelconque sur une musique quelconque (ROLLAND, J.-Chr., Amies, 1910, p.1177).
— Empl. pronom.
♦réfl. [Elle] fait entendre son chant perlé. Une voix rieuse de femme s'y plaque (CAMUS, Env. et endr., 1937, p.70).
♦réfl. indir. Un jour, j'étais triste, je me suis plaqué sur la cervelle une demi-douzaine de bouquins graves (TAINE, Notes Paris, 1867, p.315).
2. Qqc.1 plaque à, contre, sur qqc.2 Son corps amaigri, sur lequel les jupes plaquaient, pareilles à un linceul (ZOLA, Fortune Rougon, 1871, p.136). La gaze plaquait à mes épaules moites (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p.253).
— Absol. ,,S'appliquer exactement contre. Il est bien fait ton habit: il plaque bien`` (J. HUMBERT, Nouv. gloss. genev., 1852, p.103).
3. Plaquer qqn à, contre, sur, dans qqc. Il me plaqua contre lui: —Je vous veux (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p.430).
♦[Avec un suj. abstr.] Si une mitrailleuse ennemie bat de son tir l'endroit où je me trouve, la crainte me plaque à terre (J. VUILLEMIN, Essai signif. mort, 1949, p.104).
— Empl. pronom. réfl., arg. ,,Tomber`` (DELESALLE, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 1896, p.221). Oui, mais moi, v'là que j'me plaque (Chans. des Gueux, ibid.).
C. —Rare. Couvrir. Le soleil s'était élevé au-dessus de la falaise (...) sous ses rayons, les mousses qui plaquaient le chaume du toit se veloutaient d'une belle couleur verte (MALOT, R. Kalbris, 1869, p.87). De larges taches d'ombre plaquent les vitres (A. DAUDET, Nabab, 1877, p.196). Des formes incompréhensibles surgissent et plaquent le bleu noir du ciel (BARBUSSE, Feu, 1916, p.105).
— Empl. pronom. passif. Sa figure, auparavant prospère, se plaquait de teintes jaunâtres (BOYLESVE, Leçon d'amour, 1902, p.206).
D. —MUS. Plaquer un accord. ,,Dans le jeu des instruments à clavier, faire entendre en même temps et avec force toutes les notes d'un accord`` (Mus. 1976). Anton. arpéger un accord. Un clavier complet, comportant une rangée de dix touches par ordre décimal (...) qui permet d'écrire plusieurs chiffres à la fois, à la manière d'un pianiste plaquant un accord (COUFFIGNAL, Mach. penser, 1964, p.18). Ma mère avait plaqué les derniers accords de la fantaisie-impromptu (SARTRE, Mots, 1964, p.106).
E. —SPORTS
1. LUTTE, CATCH. ,,Faire tomber son adversaire et le maintenir le dos au sol`` (DUPRÉ 1972).
2. RUGBY. ,,Mettre à terre l'attaquant porteur du ballon en encerclant ses cuisses dans l'étreinte des bras et en accompagnant la chute`` (PETIOT 1982). Les avants (...) plaquèrent sèchement (Match, 20 nov. 1934, p.5 ds GRUBB Sports 1937, p.57).
II. —Pop., fam. Abandonner, quitter, laisser tomber. Tout plaquer.
A. —[Le compl. d'obj. désigne une pers.] Plaquer ses copains. Avoir plaqué sa femme et son gosse lâchement, dit Suzanne, voilà son plus grand exploit (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p.223).
— Empl. abs.:
• ♦ Luc soupira: «Je me demande quel jeu il joue, ce petit zazou; moi à sa place, j'aurais plaqué depuis longtemps. —Je suppose qu'un de ces jours il s'en ira, dit Henri; mais il ne fera pas le jeu des autres; j'ai tenu mes engagements, il tient les siens.»
BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p.459.
B. —[Le compl. d'obj. désigne un lieu, une propriété] Ça sera bientôt la belle saison, on plaquera un peu la boutique... on ira faire les marchés (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.119).
— Empl. abs. Dix-huit ans d'économies! (...) c'est bien le cas de le dire! un terrain qui prend tous les jours... tu laisses tout ça aux hypothèques!... tu plaques!... tu t'en fous! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936 p.494).
C. —[Le compl. d'obj. désigne une occupation] Plaquer le boulot. À ce moment je crois que si j'étais licencié diplômé, je serais capable de plaquer l'agrégation (...) pour entrer aux Affaires étrangères comme dit Barrès (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1905, p.176).
Prononc. et Orth.:[plake], (il) plaque [plak]. Ac. 1694 et 1718: placquer, plaquer; dep. 1740: plaquer. Étymol. et Hist.1. Mil. du XIIIes. «appliquer (de l'or et de l'argent) sur les cheveux» (Chansons et dits artésiens, éd. R. Berger, XII, 85); 1553 «appliquer (du plâtre, etc.) sur un mur» (J. MARTIN, trad. de J.-B. ALBERTI, De re aedificatoria, p.34 r° ds IGLF, cf. déjà av. 1272 un empl. métaph. du terme techn. dans la tournure plaquer un mur de mortier chez JEAN BRETEL, Jeux-partis, éd. A. Långfors, 45, 37, ici en constr. abs.); 2. a) ) 1288 intrans. «apparaître» (JACQUEMART GIELÉE, Renart le nouvel, éd. H. Roussel, 1240); ) ca 1385 pronom. «se mettre, se placer» (JEAN CUVELIER, Bertrand du Guesclin, 22251 ds T.-L.); b) ) 1747 «jeter quelqu'un à terre» (d'apr. ESN.); ) 1881 se plaquer (au sol, etc.) (RIGAUD, Dict. arg. mod.); ) 1886 plaquer qqn contre, sur qqc. (LOTI, Pêch. Isl., p.127); ) 1900 rugby, trans. (L'Auto-vélo, 19 nov. ds PETIOT); c) 1838 plaquer un accord (BERLIOZ, Beethoven, Paris, 1941, p.69); 3. a) 1505 «appliquer (une chose plate) sur une autre» (Mémoires de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, t.28, 1901, p.186); b) 1676 «faire un placage de bois précieux sur du bois ordinaire» (FÉLIBIEN, p.186); c) 1690 «appliquer (une feuille de métal, etc.) sur quelque chose» (FUR.); 1798 plaqué masc. «métal recouvert d'un autre plus précieux» (Ac.); d) 1829 plaqué «surajouté de façon peu naturelle» (SAINTE-BEUVE, Corresp., t.1, p.128); 4. 1544 «abandonner quelqu'un, quelque chose» (CALVIN, Instruction contre les anabaptistes [VII, 82] ds HUG.). Empr. au m. néerl. placken «enduire, rapiécer, coller». Fréq. abs. littér.:244. Fréq. rel. littér.:XIXes. a) 69, b) 348; XXes.: a) 402, b) 548.
DÉR. 1. Plaquage, subst. masc. a) Action de plaquer; résultat de cette action. Sous le plaquage de la robe mouillée (GONCOURT, Journal, 1870, p.655). Avec leurs zébrures et leurs plaquages de boue (BARBUSSE, Feu, 1916, p.251). Au fig. Synon. de placage (V. ce mot I B). Cette partie logique (...) est toujours un plaquage d'importance secondaire (RUYER, Esq. philos. struct., 1930, p.206). b) Rugby. Synon. de placage (v. ce mot I C). Vilain match avec ses plaquages à retardement (L'Auto, 22 mars 1937 ds PETIOT 1982). c) Au fig., pop. et fam. Abandon. Synon. de placage (v. ce mot II). Elle avait cru que de me dire qu'elle avait été si liée avec l'amie de Mlle Vinteuil retarderait son «plaquage», la rapprocherait de moi (PROUST, Prisonn., 1922, p.336). — [plaka:z]. Homon. placage. — 1res attest. a) 1864 «action d'abandonner (le travail)» (d'apr. ESN.), 1869 «action d'abandonner (une personne)» (ibid.), b) 1896 sports (Le Vélo, 30 nov. ds PETIOT); de plaquer, suff. -age. 2. Plaqueur, subst. masc. a) Ouvrier qui fait des travaux de placage. Plaqueur à la presse, sur métaux; plaqueur en ébénisterie. Après 1800, cette distinction de spécialités est restée la même, avec toutefois une plus grande variété due aux perfectionnements de la technique (lamineurs et plaqueurs, tourneurs sur métaux, polisseurs) (GRANDJEAN, Orfèvr. XIXes., 1962, p.22). b) Rugby. ,,Joueur qui excelle à plaquer`` (PETIOT 1982). — []. Att. ds Ac. dep. 1835. — 1res attest. a) 1239 «maçon» (doc., Douai ds GDF.), b) ) 1803 «ouvrier qui procède au placage des meubles» (BOISTE), ) 1832 «ouvrier qui lamine à chaud les feuilles de métal pour obtenir le plaqué» (RAYMOND), c) 1906 rugby (L'Auto, 2 janv. ds PETIOT); de plaquer, suff. -eur2.
BBG. —CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p.469. —QUEM. DDL t.27.
plaquer [plake] v. tr.
ÉTYM. XIIIe, plaquier « appliquer qqch. sur »; moy. néerl. placken « rapiécer ».
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1 Appliquer (une feuille, une plaque mince). || Plaquer une feuille de métal, une couche d'or, d'argent sur du bois. — Au p. p. || Flambeau d'argent plaqué (→ Chambranle, cit. 2). || Meubles (cit. 3) de bois plaqué. — Cuir plaqué (sur un cuir plus grossier : harnais, etc.).
♦ (1676). Spécialt. Faire un placage de bois d'ébénisterie sur (du bois ordinaire, de l'aggloméré). || Plaquer un panneau avec de l'acajou (⇒ Coller; contreplaquer). — Au p. p. || Aggloméré plaqué de chêne, plaqué chêne clair.
♦ Par anal. || Plaquer du gazon sur un terrain préparé.
♦ Fig. (Au p. p.). Placé en évidence, surajouté de manière à recouvrir autre chose. || Louanges maussadement (cit.) plaquées. Absolt. || Une bienveillance plaquée, factice, fausse ou superficielle.
1 L'Henri III, drame de Dumas, a eu grand succès, comme tu as su; mais cela, quoique amusant, ne tranche pas la question dramatique; c'est en prose assez lâche, et non du temps; la partie historique est plaquée et superficielle (…)
Sainte-Beuve, Correspondance, 67, 23 avr. 1829.
2 « Quel homme autoritaire », se disait-il, « et violent ! Comme sa courtoisie plaquée disparaîtrait vite ! »
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. X, XXII, p. 237.
2 (1505). Mettre (qqch.) à plat. || Plaquer ses cheveux sur les tempes, se plaquer les cheveux. ⇒ Aplatir (s'). — Au p. p. || Cheveux plaqués en bandeaux. ⇒ Plat. || Béret plaqué sur la nuque (→ aussi Coiffe, cit. 4).
3 Avec ses grosses mains rouges il plaque stupidement contre tes délicates tempes d'ivoire tes souples cheveux blonds dont il fait une perruque à la Louis XIV (…)
Th. Gautier, les Grotesques, VIII, p. 267.
♦ (1530). Appliquer avec force et à plat. || Plaquer du plâtre, du mortier sur un mur. — Pron. || Eau, vague qui se plaque (→ Bondir, cit. 13). — Plaquer sa main sur le dos, entre les omoplates (cit. 2), sur la bouche de qqn. — Fig. || Plaquer une gifle sur la joue.
4 Le vent, créé par la vitesse, lui plaquait au visage le battement d'une sèche serviette chaude (…)
Colette, la Fin de Chéri, p. 38.
5 (…) il demeura là, les bras et les jambes écartés, les paumes plaquées à la pierre (…) semblable à un de ces grands oiseaux de nuit qu'un mur trop pâle fascine (…) et qui s'y collent (…)
J. Green, Léviathan, I, XI.
♦ Intrans. Être plaqué, se plaquer.
6 Il faisait terriblement chaud. Des gouttes de sueur perlaient sur la face verdie de Lorilleux; tandis que madame Lorilleux se décidait à retirer sa camisole, les bras nus, la chemise plaquant sur les seins tombés.
Zola, l'Assommoir, t. I, II, p. 69.
♦ (1869). Mus. || Plaquer un accord, en jouer simultanément les notes. — Au p. p. || Accords plaqués (→ Désolation, cit. 7) et accords arpégés. — N. m. || Un plaqué.
7 (…) Adèle (…) continuait à jouer du piano : une valse espagnole, d'un entrain endiablé, et qu'elle enlevait d'une façon brillante, avec, dans les basses, d'énergiques plaqués rendant les coups de tambour de basque.
Courteline, Boubouroche, « Nouvelles », IV.
♦ Billard. || Plaquer la bille. ⇒ Coller.
3 Plaquer (qqn) contre, sur qqch., l'y appuyer avec force. || Se plaquer au sol, à plat ventre. || Se plaquer contre un mur.
8 Pour conserver son équilibre, elle plaquait son corps contre le buste de Paterson.
Martin du Gard, les Thibault, t. VII, p. 60.
♦ (1900, in Petiot). Sports. Faire tomber et maintenir le dos au sol dans un combat. || Il cherche à plaquer ses adversaires. — Rugby. Faire tomber (le porteur du ballon) en le saisissant par les jambes (⇒ Plaquage).
4 (Av. 1564). Fam. Abandonner brusquement (qqn; qqch.). ⇒ Balancer, larguer, rompre (avec), planter; choir, tomber (laisser choir, laisser tomber). → Laisser en plan. || Elle a plaqué son amant, son mari. || Il a plaqué son travail. || Plaquer qqn (→ Mistoufle, cit. 2). || Il a tout plaqué pour elle. ⇒ Lâcher.
9 Tu sais que Chalgrin m'a plaqué, oui, congédié, comme un simple domestique.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, VI, XIII.
10 Il avait plaqué Marcelle mais levé une petite Argentine de dix-huit ans qui allait au lycée — pas grue du tout.
F. Mauriac, le Fleuve de feu, I.
♦ Au participe passé :
10.1 De toute façon je suis une femme plaquée; une vieille femme plaquée pour une jeune fille.
S. de Beauvoir, les Belles Images, p. 165.
♦ Absolt. Abandonner.
11 Nombre de spectateurs sortaient livre ou journal; quelques-uns, bruyamment, plaquèrent. Il s'en fallut de peu qu'on ne chahutât.
Gide, Journal, 13 févr. 1908.
12 (…) épouser, plaquer, traîner des années ce boulet à son pied : il pouvait faire ce qu'il voulait (…)
Sartre, l'Âge de raison, XV.
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II Couvrir, recouvrir (qqch.) d'une feuille, d'une couche plate (de métal, etc.). || Plaquer des bijoux d'or, d'argent. — Au p. p. || Bijoux plaqués. || Statue de bois plaquée d'or (→ 1. Arche, cit. 4). — Spécialt (bois). || Plaquer une boîte d'acajou. — Au p. p. || Étagère plaquée en sapin.
♦ Fig. || Malices plaquées de bienveillance (→ Damner, cit. 7).
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plaqué, ée p. p. adj. et n. m.
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I P. p. adj. (voir à l'article).
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II N. m.
1 (1798). Métal, alliage en plaque, en lame, recouvert d'une feuille de métal précieux soudé ou laminé à chaud. ⇒ Doublé. || Plaqué or (⇒ Dorure), plaqué argent (⇒ Argentine). || Plaqué simple (d'un seul côté), double. || Monnaie en plaqué. ⇒ Fourré. — Absolt. || C'est du plaqué (or). || Couverts en plaqué (argent).
13 Quatre candélabres à dix bougies éclairaient le couvert, un surtout en plaqué, avec des gerbes de fleurs à droite et à gauche.
Zola, Nana, IV.
2 (1949). Matériau constitué de bois ordinaire, recouvert d'une feuille de bois d'ébénisterie. || Une armoire en plaqué. || Du plaqué acajou.
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DÉR. Placage, placard, 1. plaquage, plaque, plaqueur, plaqueuse, plaquis.
COMP. Contreplaqué.
Encyclopédie Universelle. 2012.