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colle

colle [ kɔl ] n. f.
cole 1268; lat. pop. °colla, gr. kolla
1Substance gluante utilisée pour assembler durablement deux surfaces. empois, glu, poix. Pot, stick, bâton, tube de colle. Pinceau à colle. Enduire de colle. encoller. Couche de colle. Colle végétale, synthétique. Colle d'amidon, de pâte. Colle de poisson. Colle cellulosique, vinylique. Colle au néoprène. Colle forte. Colle blanche. Colle de bureau. Colle liquide, dissoute dans l'eau. Colle au caoutchouc. dissolution. Colle à bois. La colle a séché. Renifler de la colle ( snifer) . Loc. fam. Faites chauffer la colle ! se dit quand on entend un bruit de casse. Chier dans la colle : exagérer. Pot de colle : personne dont on ne peut se débarrasser ( collant) . Quel pot de colle, ce type ! Être, vivre à la colle, en concubinage ( collage) . — Se dit d'aliments trop cuits, agglutinés. C'est de la colle, ton riz !
Peinture à la colle. 1. détrempe.
2(1840) Arg. scol. Exercice d'interrogation préparatoire aux examens, aux concours. Une colle d'anglais. Cour. Question difficile. problème, question. Poser une colle.
Punition qui contraint un élève à venir en classe en dehors des heures de cours. consigne, retenue. Deux heures de colle.
⊗ HOM. Col.

colle nom féminin (grec kolla, gomme) Substance ou préparation capable de maintenir ensemble, par adhérence durable, des matériaux en contact. Familier. Chose ennuyeuse, contrariante : Quelle colle ! Familier. Question embarrassante posée à quelqu'un, en particulier à un candidat : Poser une colle. Argot scolaire. Interrogation périodique de contrôle : Passer une colle en histoire. Argot scolaire. Punition écrite, devoir supplémentaire : Avoir comme colle un devoir de math. Argot scolaire. Punition consistant à obliger un élève à venir à l'école en dehors des heures de cours ; retenue, consigne : Avoir deux heures de colle. Substance utilisée pour le collage d'un vin, d'un papier, etc. ● colle (expressions) nom féminin (grec kolla, gomme) Colle biologique, préparation médicamenteuse d'usage chirurgical, ressemblant à de la colle et appliquée sur le champ opératoire. Familier. Faites chauffer la colle !, se dit lorsque quelqu'un vient de casser quelque chose ; se dit lorsqu'une dispute est âpre, qu'une rupture, un désaccord profond s'esquisse. Peinture à la colle, synonyme de détrempe. Familier. Pot de colle, personne importune, dont on ne peut se débarrasser, qui colle. Populaire. Vivre, être, se mettre à la colle avec quelqu'un, vivre en union libre avec lui. ● colle (homonymes) nom féminin (grec kolla, gomme) col nom masculin colle forme conjuguée du verbe coller collent forme conjuguée du verbe coller colles forme conjuguée du verbe coller khôl nom masculincolle (synonymes) nom féminin (grec kolla, gomme) Argot scolaire. Punition consistant à obliger un élève à venir à l'école...
Synonymes :
- consigne
- retenue
Peinture à la colle
Synonymes :
- détrempe

colle
n. f.
d1./d Matière utilisée pour faire adhérer deux surfaces. Colle forte.
|| Fig. Quel pot de colle celui-là!, qu'il est collant! (sens I, 3).
d2./d Arg. (des écoles) Interrogation. Une colle de chimie.
Par ext. Question difficile, délicate. Poser des colles.
d3./d Arg. (des écoles) Punition, retenue. Avoir deux heures de colle.

⇒COLLE, subst. fém.
A.— Matière gluante, généralement obtenue par dessication de la gélatine animale ou végétale, et que l'on étend entre deux surfaces pour les faire adhérer l'une à l'autre. Une couche de colle; une bouteille de colle; de la colle liquide; une colle spéciale; enduire de colle; joindre avec de la colle :
1. ... il prit sur le bureau de Rocambole deux feuilles de papier blanc de même dimension et de même épaisseur que les lettres et les mit à la place. Après quoi, comme la colle était fraîche encore, il réunit les pages du livre avec une habilité égale à celle qu'avait déployée Rocambole dans cette délicate opération.
PONSON DU TERRAIL, Rocambole, t. 5, Les Exploits de Rocambole, 1859, p. 274.
2. Mais où donc avait-on mis la colle pour les timbres? C'est-à-dire que ce n'était pas la colle qui manquait : une récente invention a permis de mettre la colle toute prête sur les timbres... Vous léchez... Armand avait tant collé de timbres qu'il sentait dans sa bouche un goût bizarre, un goût de mort...
ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, p. 388.
SYNT. Colle forte. Gélatine obtenue avec des débris de matière animale et utilisée surtout en menuiserie et en reliure. Mettre la colle forte au bain-marie (COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, p. 92). Colle de pâte. Colle obtenue en chauffant jusqu'à ébullition de la farine délayée dans l'eau (cf. E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1862, p. 1142). Colle de poisson. Gélatine obtenue à partir des vessies natatoires de certains poissons (cf. CRÈVECŒUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie, t. 1, 1801, p. 232). Colle blanche, colle à bouche. Colle constituée par un mélange de colle forte aromatisée et de sucre, dont on enduit les bords des feuilles de papier (cf. STENDHAL, Le Rouge et le Noir, 1830, p. 652). Peinture à la colle. Procédé de peinture qui consiste à ajouter aux couleurs un peu de colle pour mieux les fixer (cf. E. ROBINOT, Vérification, métré et pratique des travaux du bâtiment, t. 6, 1930. p. 38). Colle au baquet, colle de peau(x), colles-matières. Colles préparées avec des déchets d'abattoirs et utilisées surtout en peinture. Colle au baquet (A. WURTZ, Dict. de chim. pure et appliquée, t. 1, 2e vol., 1870, p. 1555). Colles-matières (A. WURTZ, Dict. de chim. pure et appliquée, t. 1, 2e vol., 1870, p. 1554). Colle de peau (MOREAU-VAUTHIER, La Peint., 1933., p. 105). Expr. fam. Faites chauffer la colle! Paroles ironiques que l'on adresse à une personne qui laisse tomber un objet et le casse (cf. ROB. et Lar. Lang. fr.).
B.— P. ext.
1. [En parlant de toute matière visqueuse qui adhère à qqc.] Secouer la colle de ses chaussures. Un ciel bas en colle de pâte (J. LORRAIN, Âmes d'automne, 1898, p. 68) :
3. Il ne pleuvait presque plus; quelques gouttes molles et rôdeuses... la boue écrasée par les rudes semelles, prolongeait... son clappement de colle épaisse et grasse.
GENEVOIX, Les Éparges, 1923, p. 10.
Plus rarement et fam. [En parlant d'une nourriture épaisse et peu appétissante] Une espèce de bouille en colle (FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, p. 190). Il verse dans mon assiette une sorte de colle immangeable (GIDE, Journal, 1939, p. 349).
2. Au fig. et fam.
a) Chose ennuyeuse ou contrariante. Quelle colle! Toutes les colles! (BALZAC, Les Comédiens sans le savoir, 1846, p. 323). Qu'est-ce que ça sera avec la douane espagnole, alors! Quelle colle et quelle poisse! (COLETTE, En pays connu, 1949, p. 158).
b) [En parlant d'une pers.] Personne dont on ne peut se débarrasser, personne importune. Un vrai pot de colle!; être pot de colle! C'est un véritable pot de colle! (cf. Lar. Lang. fr.).
Loc. adv. pop. [En parlant d'une pers. dont on ne veut pas se débarrasser] Être, vivre à la colle. Vivre en concubinage :
4. Vivre en concubinage. Être à la colle... « Tant qu'on est à la colle, ça colle; mais une fois que le condé [= maire] y a passé... »
BRUANT 1901, p. 120.
3. Vx et pop. Mensonge, bourde, attitude feinte. Raconter des colles. C'est d'la colle (J. RICHEPIN, La Chanson des gueux, 1876, p. 139). Ta ta ta! en voilà de ces colles!... mais je les trouve trop fortes. Et c'est à moi que l'on ose dire de ces choses-là! (P. DE KOCK, Les Compagnons de la Truffe, 1861, p. 20).
4. P. méton., arg. scol.
a) Question embarrassante posée à un candidat et p. ext. toute question posée à quelqu'un dont la solution exige des connaissances approfondies, du bon sens ou de l'astuce. Une colle de géographie. Une colle de certificat d'études (A. ARNOUX, Calendrier de Flore, 1946, p. 129). Poser des drôles de colles (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 583) :
5. Je ne vous conseille pas de vous faire pousser des colles par Marchesné, qui a le front mural, l'esprit lucide, l'œil de l'examinateur et la dialectique exigeante.
FARGUE, Le Piéton de Paris, 1939, p. 161.
b) Exercices d'interrogations périodiques auxquels on soumet les candidats à un examen ou à un concours afin de les y préparer; simulacre d'examen ou de concours. Un exemple de colle pour le bachot d'octobre (H. BATAILLE, Maman Colibri, 1904, p. 14) :
6. Lando revint me voir souvent. Nous nous taisions ou presque. En tout cas, nous ne pensions qu'à des choses sans importance. Il y avait de grands silences entre nos phrases.
— Je passe en colle de méca, chez Godot, demain, me disait-il.
ABELLIO, Heureux les pacifiques, 1946, p. 180.
c) Punition donnée par un professeur et qui oblige l'élève à venir à l'école en dehors des heures de cours habituelles pour y faire des exercices supplémentaires. Avoir une colle; une colle de 4 heures, du dimanche. Une journée entière de colle (MONTHERLANT, La Ville dont le prince est un enfant, 1951, III, 1, p. 908) :
7. Des centaines de lycéens étaient passés sous la férule de l'« oncle » Gaure, sans que, de mémoire de potache il eût inscrit une heure de colle. Quand on le chahutait trop, seulement, il avait une crise de fureur épouvantable et se sauvait, jurait, abandonnait son laboratoire aux rebelles, comme s'il avait eu peur de commettre un crime.
VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, p. 71.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. col. Étymol. et Hist. I. 1. 1268 sens propre (E. BOILEAU, Métiers, 209 ds T.-L.); 2. a) 1455 au fig. « mensonge, tromperie, faux-semblant » (Procès des Coquillards ds SAIN. Sources arg. t. 1, p. 98); b) ca 1842 « interrogation écrite, simulacre d'examen » (d'apr. le sens précédent ou d'apr. coller « réduire au silence ») (E. DE LA BÉDOLLIÈRE, Les Français peints par eux-mêmes, École Polytechnique, t. 5, p. 120). II. 1880 « punition, privation de sortie » (National, 21 déc. ds LARCH. Suppl., p. 35). I empr. au gr. « gomme, colle » par l'intermédiaire d'un lat. vulg. colla. II déverbal de coller « priver de congé » (v. coller étymol. 3). Fréq. abs. littér. :176. Bbg. GOOSSE (A.). Le Picard et le wallon, source du jargon des coquillards. Cah. Lexicol. 1970, t. 16, n° 1, p. 107. — DARM. 1877, p. 51. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 247. — GUIRAUD (P.). Le Jargon de la Coquille. Cah. Lexicol. 1967, t. 11, n° 2, p. 47. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 88, 267, 293; Lang. par. 1920, pp. 440-441. — VIDOS 1939, pp. 324-328.

colle [kɔl] n. f.
ÉTYM. 1268, cole; lat. pop. colla, grec kolla.
1 Substance (naturelle ou de synthèse) permettant de lier par adhérence deux matières, deux objets. || Colle obtenue par dessiccation de la gélatine animale ou végétale ( Colloïde). Empois, glu, poix. || Bouteille de colle. || Tube, pot, bâton de colle. || Pinceau à colle. || Enduire de colle une affiche. || Badigeonner qqch. de colle. || Faire fondre la colle.Loc. cour. || Colle forte.Techn. || Colle de peaux ou colle de baquet, colle-matières : colle animale préparée avec des déchets d'abattoirs, de tannerie. || Colle minérale. || Colle au caoutchouc. || Colle gomme. || Colle à la gutta-percha. || Colle d'amidon.Colle de poisson, préparée avec les vessies natatoires de certains poissons. Ichtyocolle. || Colle d'esturgeon.Colle liquide : colle dissoute dans l'eau. || Colle de bureau.Colle pâteuse extra-forte : mélange de colle de poisson et de silicate de soude. || Colle à porcelaine. || Colle à bois. Futée, oreillons.Colle à bouche, colle blanche : colle additionnée de sucre, de glycérine, de citron…Colle végétale, colle de pâte, préparée avec de la gélatine végétale obtenue à partir d'algues marines. Agar-agar, gélose. || Colles synthétiques (à base d'élastomères). || Colles contact.Préparation industrielle des colles. || Échaudage, soutirage, moulage, séchage, découpage des colles.
1 Ces filets sont de fil de chanvre, qu'ils achètent des marchands. Ils les frottent souvent d'une certaine colle rouge, qu'ils font avec de l'écaille de poisson séchée à l'air.
J.-F. Régnard, Voyage en Laponie, p. 147 (1731).
(Utilisations autres que l'adhérence). || Peinture à la colle : peinture à laquelle on ajoute de la colle pour mieux fixer les couleurs ( Détrempe). || Enduit à la colle, de colle.Apprêt à la colle (étoffes, etc.). Encollage.
2 Il ne lui donne point l'enduit de colle, cet enduit ne se donnant que pour empêcher les impressions à l'huile de passer au travers d'une toile grasse et claire.
Diderot, Peinture en cire, Œ, t. XV, p. 344.
Colle végétale ou animale utilisée pour faciliter la précipitation des matières en suspension dans un liquide et le clarifier. Collage.
Spécialt. Colle séchée qui enduit une surface de papier pour le rendre adhésif, collant. || Humecter la colle d'un timbre-poste.
Loc. fam. Faites chauffer la colle ! (allus. aux anciennes colles, qu'il faillait faire chauffer avant l'emploi) : quelque chose vient d'être cassé, brisé.
2 Par compar. ou métaphore. Matière gluante, visqueuse, qui adhère. || Ce terrain est argileux; quand il pleut, c'est de la vraie colle, c'est de la colle.
Spécialt (plus cour.). Se dit de pâtes, de riz, de féculents trop cuits, qui adhèrent.
3 Et il verse dans mon assiette une sorte de colle immangeable.
Gide, Feuillets, in Journal 1889-1939, Pl., p. 349.
Techn. || Mettre, remettre en colle : former une solution épaisse.
4 La cuisson est effectuée après avoir rendu au savon son homogénéité par addition d'eau, ce qui, en terme de métier, s'appelle remettre en colle.
Emmanuel Mayolle, les Industries du savon et des détergents, p. 57.
3 Fig. et fam. Vieilli. Chose ennuyeuse, qui embarrasse. || « Quelle colle et quelle poisse ! » (Colette, in T. L. F.). Poisse.Vx. Attitude ou parole trompeuse (qui « englue »).
Loc. fam. Pot (cit. 10.1) de colle : personne dont on ne peut se débarrasser. Collant. || C'est un véritable pot de colle ! || Quel pot de colle !(En fonction d'adj.). || Ce que tu peux être pot de colle ! Collant.
4 Loc. adv. (1880; de se coller). Pop. À la colle. || Être, vivre à la colle, en concubinage. Collage (I., 4.).
5 Quand on me demandait si j'étais marié, je n'avais pas de mots vrais pour répondre. Rien que des mots faux. On trouvait pour moi : Tu vis à la colle.
Georges Navel, Travaux, p. 97.
5.1 Ils se sont rencontrés. Mon père, sur l'instant, se fit tatouer un cœur allégorique, traversé d'une flèche, sous le biceps gauche, parce qu'il était amoureux. Ils se sont mis « à la colle », c'est l'expression de ce temps, je suis venu, et on est parti tous les trois.
Henri Calet, la Belle Lurette, p. 9.
5 (1840; spécialisation du sens 2). Argot scol. Exercice d'interrogation préparatoire aux examens, aux concours. || Passer une colle, une colle blanche.
Question embarrassante (posée à un candidat ou non) qui exige des connaissances, de l'astuce. || Poser une colle. Problème, question.
6 Reste de se poser des colles et d'essayer de les résoudre. De se faire une idée d'un tableau possible, de copier cette idée jusqu'à ce que le tableau lui ressemble. D'organiser une rencontre entre l'abstrait et le concret.
Cocteau, Journal d'un inconnu, p. 117.
7 Vous méritez qu'on vous pousse (sic) une colle : dites-moi, je vous prie, quels sont ces bruits que vous prétendez entendre si bien.
Montherlant, Pitié pour les femmes, p. 90 (1936).
(1880). Punition qui contraint un élève à venir en classe en dehors des heures de cours. Consigne, retenue. || Avoir une colle le jeudi de 2 à 4 heures. || Faire sa colle.
8 Ils te chahutaient ?
— Pas vraiment. Au début, je les tenais à coup de colles (…) Je leur ai dit un jour, faites ce que vous voulez, mais je ne veux pas de bruit (…) Si j'entends un bruit, je vous colle.
J.-M. G. Le Clézio, le Déluge, VIII, p. 163.
DÉR. Coller, colleur.
HOM. V. Col.

Encyclopédie Universelle. 2012.