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GENOU
GENOU

Le genou humain est une articulation de flexion-extension, dont l’aspect robuste ne doit pas faire illusion. C’est une zone assez exposée aux traumatismes et relativement fragile. Du point de vue fonctionnel, sa pleine efficacité dépend de plusieurs conditions:

– la rectitude en extension aligne normalement l’axe de la jambe sur celui de la cuisse, mais elle peut être modifiée de façons diverses (déviation en dehors, ou genu valgum , fréquente chez le jeune enfant, désaxation en dedans entraînant le genu varum et, vers l’arrière, le genu recurvatum , assez commun chez l’adolescente);

– la stabilité en extension , indispensable à la station érigée prolongée, est liée au jeu des ligaments latéraux et croisés, mais, également, à la bonne trophicité du muscle quadriceps fémoral; l’amyotrophie d’un des faisceaux, le vaste interne, aboutit au dérobement du genou, c’est-à-dire à l’absence de sécurité de l’appui pendant la marche.

Principaux constituants

Surfaces articulaires

Trois os entrent dans la constitution de l’articulation: l’extrémité inférieure du fémur, l’extrémité supérieure du tibia, la rotule.

La rotule peut être considérée comme un os sésamoïde enchâssé dans le tendon du muscle quadriceps fémoral, lequel s’insère, selon cette interprétation, sur la tubérosité antérieure du tibia par l’intermédiaire du ligament rotulien. Elle amplifie l’efficacité du muscle en déterminant une angulation de son tendon terminal. Certains traumatismes conduisent à pratiquer l’ablation complète de l’os (patellectomie), suivie de la suture du tendon du quadriceps au ligament rotulien. Il n’en résulte guère de déficit fonctionnel, mais un préjudice esthétique certain. Deux paires de ligaments latéraux (ailerons rotuliens, ligaments ménisco-rotuliens) maintiennent la rotule en place.

La trochlée fémorale , située sur le versant antérieur du fémur, possède une joue externe particulièrement saillante (fig. 1). Elle forme butée contre la tendance naturelle de la rotule à se luxer en dehors.

Les joues de la trochlée se prolongent vers l’arrière en surfaces cartilagineuses fortement convexes, les condyles , interne ou externe, séparés par l’échancrure intercondylienne, dans le fond de laquelle s’insèrent les ligaments croisés. La surface condylienne présente un enroulement spiral, dont le rayon de courbure décroît régulièrement d’avant en arrière. Cette disposition est capitale pour le jeu ligamentaire (fig. 2).

L’extrémité supérieure du tibia, le plateau tibial, se creuse de deux dépressions peu profondes, les cavités glénoïdes (fig. 1), interne et externe, recevant chacune un condyle du fémur. Le cartilage des glènes, très épais, les rend à peu près planes. Il existe ainsi une incongruence entre des condyles fortement convexes et des glènes planes. Les ménisques , fibro-cartilages intra-articulaires en forme de fer à cheval, rétablissent la concordance. La partie périphérique du ménisque, large, adhère à la capsule articulaire.

Capsule et ligaments

La capsule du genou est solide, tendue du fémur au tibia. Elle s’insère assez loin des surfaces cartilagineuses, s’enfonce en arrière dans l’échancrure intercondylienne; elle est perforée en avant par la rotule.

Les ligaments du genou ont pour rôle principal de «verrouiller» le genou, c’est-à-dire d’interdire toute latéralité, tout glissement antéro-postérieur, dans l’extension complète. Ils sont solides et nombreux:

– l’appareil d’extension aligne de haut en bas le tendon quadricipital, la rotule et ses ailerons, le ligament rotulien; toute rupture d’un des trois grands constituants de cet appareil a pour conséquence la perte de l’extension du genou, car le quadriceps devient inefficace;

– le ligament latéral interne , long ruban adhérant à la capsule, donc au ménisque correspondant, bride la latéralité en dehors, ou valgus;

– le ligament latéral externe , plus court, arrondi, indépendant de la capsule, freine la latéralité en dedans, ou varus;

– les ligaments croisés , très courts mais solides, déterminent un véritable cloisonnement partiel de l’articulation; ils unissent, en sens inverse l’un de l’autre, l’échancrure interglénoïdienne du tibia à l’échancrure intercondylienne du fémur; en supposant le fémur fixe, le croisé antérieur freine le glissement du tibia vers l’avant, ou mouvement de tiroir, et le croisé postérieur freine le glissement vers l’arrière, ou mouvement de piston;

– la synoviale réunit les surfaces cartilagineuses, recouvre la face profonde de la capsule et borde les ligaments croisés.

Étude fonctionnelle

Mouvements

En pratique, l’articulation ne permet qu’un seul mouvement, la flexion-extension. La position de référence, ou de départ, est l’extension en rectitude, à 1800, qu’assure le quadriceps fémoral, innervé par le nerf crural.

La flexion dirige la jambe vers l’arrière; l’amplitude du mouvement atteint 1300. Deux groupes musculaires contrôlent la flexion active: les ischio-jambiers (biceps fémoral demi-membraneux et demi-tendineux), muscles postérieurs de la cuisse, et les jumeaux, muscles postérieurs de la jambe. La flexion passive, dans la station accroupie par exemple, ajoute 200; l’étude du degré de flexion est importante en clinique. La rotation axiale et les mouvements de latéralité n’existent que dans la position fléchie (200 de rotation interne et 400 de rotation externe).

Mécanisme fonctionnel

Le mécanisme est complexe, car plusieurs éléments interfèrent, qu’il est préférable d’étudier séparément:

– la rotule est solidaire du tibia en toutes positions, par l’intermédiaire du ligament rotulien, puissant et inextensible: en situation haute dans l’extension au niveau de la poulie fémorale, elle se situe en regard de l’échancrure intercondylienne dans la flexion extrême;

– les ménisques, mobiles, sont attirés en avant dans l’extension par des ligaments ménisco-rotuliens; dans la flexion, ils glissent en arrière sous l’influence des muscles postérieurs, en particulier du demi-membraneux;

– l’enroulement spiral des surfaces condyliennes règle la tension des ligaments: en extension, les ligaments latéraux sont distendus et rivent les condyles dans les glènes; en flexion, ils se détendent et permettent un certain jeu dans l’articulation (fig. 2).

Le mouvement de base de celle-ci est le roulement-glissement: en supposant le tibia fixe, dans le passage de l’extension à la flexion, les condyles roulent vers l’arrière et glissent vers l’avant sur les glènes.

Pathologie du genou

Les affections inflammatoires ou suppurées (arthrites, par exemple gonococcique ou tuberculeuse), les affections dégénératives (arthroses) ou dystrophiques (par exemple, l’ostéochondrite disséquante avec production de corps étrangers intra-articulaires) sont relativement moins fréquentes que les traumatismes.

La lésion traumatique la plus banale est l’entorse interne, par atteinte du ligament latéral. Dans sa forme bénigne, elle se réduit à une douleur sur le trajet du ligament. Un degré de plus se traduit par l’épanchement séreux (hydarthrose), qui distend l’articulation, ce que l’on reconnaît au signe du «choc rotulien».

Les entorses graves, avec épanchement sanguin, ou hémarthrose, reconnu par ponction dans la cavité articulaire, sont souvent l’indice de la rupture ligamentaire. La radiographie, en montrant un bâillement interne de l’interligne articulaire, confirmera le diagnostic. L’entorse des ligaments croisés se caractérise par des mouvements anormaux dans le sens antéro-postérieur, en tiroir ou en piston; elle peut s’accompagner d’un arrachement des épines du tibia, visible à la radiographie.

La luxation de la rotule, fréquente chez des sujets prédisposés anatomiquement, est facilement récidivante. La fracture de la rotule, par exemple à la suite d’une chute sur le genou, détermine une impossibilité de se relever et de soulever la jambe; l’hémarthrose est volumineuse. Des fractures des plateaux tibiaux peuvent également se produire. Enfin, une lésion très commune chez les sportifs est la rupture d’un ménisque, l’interne le plus souvent. Dans les formes typiques, elle se révèle par un blocage (genou immobilisé en demi-flexion avec impossibilité de l’extension complète). Pour révéler la lésion méniscale, on utilise un procédé radiologique appelé arthro-pneumographie, avec injection d’air dans la cavité articulaire. Toute fissuration ou rupture d’un ménisque doit conduire à son ablation chirurgicale, car le fibro-cartilage ne peut cicatriser.

genou [ ʒ(ə)nu ] n. m.
• v. 1360; du plur. genous (1273), de genoil 1080; lat. pop. °genuculum, class. geniculum, dimin. de genu
1Articulation du fémur (cuisse) et du tibia (jambe), et région avoisinante, chez l'homme. Face antérieure ( rotule) , face postérieure du genou ( jarret; poplité) . Anat. Ménisques du genou. Séreuse articulaire du genou ( synovie) . Genoux tournés en dedans ( cagneux) . « J'ai les genoux comme râpés et fendillés, calleux, cornés » (R. Ducharme). Cour. Jupe qui couvre le genou, qui s'arrête au-dessus du genou. S'enfoncer jusqu'aux genoux. Faire du genou à qqn, le toucher du genou pour attirer son attention (souvent sensuellement). — Fléchir, plier, ployer le genou, les genoux ( génuflexion) . Genoux fléchis, en extension. Mettre un genou en, à terre, pour tirer ou en signe de dévouement, de soumission. — Fig. Être aux genoux de qqn, en signe de soumission, pour le supplier. ⇒ pied. Fam. Être sur les genoux, très fatigué (cf. Être sur les rotules). Chauve comme un genou.
Loc. adv. À GENOUX : les genoux posés par terre. Se mettre à genoux. s'agenouiller. Ellipt À genoux ! Fig. C'est à se mettre à genoux : c'est admirable. Tomber, se jeter à genoux. Demander, supplier à genoux, à deux genoux, avec une grande insistance, en s'abaissant. Prier à genoux.
Partie d'un vêtement, à l'endroit des genoux. Pantalon usé aux genoux.
Spécialt, au plur. Cuisses d'une personne assise. giron. Écrire sur ses genoux. Assieds-toi sur mes genoux. Prendre un enfant sur ses genoux.
2Par anal. Chez les quadrupèdes, Articulation du membre antérieur, entre l'avant-bras et le canon. Cheval à genoux arqués, effacés. Genou couronné.
3Techn. Articulation, joint constitué par l'emboîtement d'une partie convexe et d'une partie concave. Mar. Pièce courbée unissant la varangue à l'allonge.

genou, genoux nom masculin (latin populaire genuculum, du latin classique geniculum, diminutif de genu, genou) Région articulaire située à la jonction de la cuisse et de la jambe. Chez les quadrupèdes, articulation du membre antérieur entre l'avant-bras et le canon. ● genou, genoux (citations) nom masculin (latin populaire genuculum, du latin classique geniculum, diminutif de genu, genou) Jean Racine La Ferté-Milon 1639-Paris 1699 Je ne me soutiens plus ; ma force m'abandonne. Mes yeux sont éblouis du jour que je revoi, Et mes genoux tremblants se dérobent sous moi. Phèdre, I, 3, Phèdre genou, genoux (difficultés) nom masculin (latin populaire genuculum, du latin classique geniculum, diminutif de genu, genou) Orthographe 1. Plur. : des genoux (avec un x), comme des bijoux, des cailloux, des choux, des hiboux, des joujoux, des poux. 2. Mettre genou à terre : le mot genou est toujours au singulier. Se mettre à genoux, se jeter aux genoux de qqn, tomber à genoux : le mot genou est toujours au pluriel. ● genou, genoux (expressions) nom masculin (latin populaire genuculum, du latin classique geniculum, diminutif de genu, genou) À genoux, les jambes pliées de telle sorte que le poids du corps porte sur les genoux posés au sol ; attitude d'adoration, de supplication ou de soumission, d'humilité : Laver le sol à genoux. Je vous le demande à genoux. Familier. C'est à se mettre à genoux, c'est très bon, très beau, c'est admirable. Être à genoux devant quelqu'un, être en admiration devant lui. Familier. Être, mettre sur les genoux, être très fatigué, épuisé ; fatiguer, épuiser : Je suis rentré sur les genoux de cette balade. Familier. Faire du genou à quelqu'un, le toucher discrètement du genou pour attirer son attention et, en particulier, pour lui signifier qu'on est attiré sexuellement par lui. Mettre un genou à terre, faire ce geste en signe de soumission. Plier le genou (devant quelqu'un), donner des marques du respect religieux ou de la soumission. Sur les genoux de quelqu'un, sur les cuisses de quelqu'un, celui-ci étant assis : Prendre un enfant sur ses genoux. Se jeter, tomber aux genoux de quelqu'un, le supplier ou s'humilier devant lui.

genou, oux
n. m.
d1./d Articulation unissant la jambe et la cuisse.
|| Loc. adv. à genoux: les genoux posés à terre. être, se mettre, tomber à genoux.
Fig., Fam. être à genoux devant une personne, avoir pour elle une admiration immodérée.
Fig. Demander qqch à genoux, avec instance et en suppliant.
|| Fig., Fam. être sur les genoux: très fatigué.
|| Par ext. Sur les genoux: sur les cuisses d'une personne assise. Tenir un enfant sur ses genoux.
|| Faire du genou à qqn, toucher son genou avec son propre genou en signe de connivence, spécial. d'invite amoureuse.
d2./d ZOOL Chez le cheval, articulation du membre antérieur reliant le radius aux os carpiens et métacarpiens.
d3./d Par anal. TECH Articulation constituée d'une sphère se déplaçant dans une cavité hémisphérique.
d4./d Loc. (Djibouti) être du même genou: être de la même tribu, de la même origine.

⇒GENOU, subst. masc.
I. — [En emploi autonome]
A. — ANAT. Articulation du fémur (ou de la cuisse) et du tibia (ou de la jambe). Genou cagneux, fléchi, replié; arthrite du genou; entorse du genou; flexion du genou; douleur au genou; plier les genoux; tomber sur les genoux. L'articulation du genou est constituée essentiellement par l'extrémité inférieure du fémur, l'extrémité supérieure du tibia, complétée en avant par la rotule (GÉRARD, Anat. hum., 1912, p. 195). Il se dirige vers la porte les genoux grelottants et mous : « L'air va me faire du bien », songe-t-il. Et, sous la neige qui tombe dru, il se met en marche pour la dernière étape (AYMÉ, Brûlebois, 1926, p. 177) :
1. Le lendemain matin, le vieillard trouva un billet de mille francs sur sa table de nuit, avec ce mot de la main du père Madeleine : je vous achète votre charrette et votre cheval. La charrette était brisée et le cheval était mort. Fauchelevent guérit. Mais son genou resta ankylosé.
HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 219.
1. Loc. et expr.
Enfoncer jusqu'aux genoux. Puis, on reflua dans un marécage où on enfonçait jusqu'aux genoux. On marchait en levant très haut les pieds avec un bruit de nageurs (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 349).
S'écorcher les genoux. Le gosse s'écorcha les genoux sur l'asphalte, ensuite détala (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 101).
S'asseoir sur les genoux de qqn; prendre qqn sur les genoux; sauter sur les genoux de qqn; faire sauter, faire danser qqn sur son genou (ou sur ses genoux). N'est-ce pas vous qui m'avez porté sur votre dos pour passer les ruisseaux de vos prairies, vous qui m'avez fait danser sur vos genoux (...)? (MUSSET, On ne badine pas, 1834, I, 4, p. 19). D'un bond de chatte elle s'assit sur mes genoux (DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 117). Il n'avait plus la force de soulever son enfant et de le faire sauter sur son genou (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, M. Parent, 1886, p. 591). Vous prendrez une de ces demoiselles sur vos genoux (A. FRANCE, Île ping., 1908, p. 207).
Tomber sur les deux genoux. S'affaissant aux pieds de Mademoiselle Levrault comme si son corps eût été bourré d'ouate, il tomba sur ses deux genoux (SANDEAU, Sacs, 1851, p. 29).
Aller sur les genoux (dans le domaine de la boxe). Sam d'un crochet du droit descend Jeannette. Celui-ci n'est pas allé sur les genoux comme il y a deux mois : il est tombé sur le dos en râlant comme un homme irrémédiablement knock out (P. ROUSSEAU ds La Revue hebdomadaire, n° 18, 1er mai 1909, p. XXXII).
Mettre un genou par terre, à terre, en terre. Je mis un genou par terre en lui débitant des douceurs afin de l'attirer (MAUPASS., Contes et nouv., Après, 1893, p. 104). Le Roi, gracieusement lui saisissant les mains, comme si l'autre avait voulu mettre genou à terre. — Relevez-vous, monsieur! (CLAUDEL, Otage, 1911, III, 5, p. 297). Justin se mit en route, décidé soudainement à s'humilier, à redemander, genoux à terre, cette offrande qu'il venait de refuser (DUHAMEL, Nuit St-Jean, 1935, p. 215).
Tomber, s'écrouler aux genoux de qqn. Je crus à ses remords et je lui jurai que je la respecterais. Alors elle s'écroula à mes genoux en gémissant : « Mais tu ne vois donc pas que je t'aime (...) » (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Verrou, 1882, p. 818).
User ses genoux à prier. J'userai mes genoux à prier Dieu de m'ôter du cœur cet amour qu'il m'y aura mis? (DUMAS père, Don Juan, 1836, II, p. 42).
Faire du genou à qqn (fam.). Toucher discrètement le genou de quelqu'un avec son propre genou pour attirer l'attention, pour susciter la connivence, ou par sollicitation galante. Je me mettais à côté de Séphora, et je lui faisais du genou sous la table (A. DAUDET, Rois en exil, 1879, p. 182).
ÉQUIT. Avoir du genou; sous le genou. Un cheval comme la France, c'est jeune, c'est amoureux, ça aime à sentir son maître! Il faut avoir du genou quand on a l'honneur de tenir une pareille bête (CLAUDEL, Pain dur, 1918, I, 3, p. 428). Je le mis en selle. La bête sous son genou, tourna, repartit au pas vers le fond du champ (VERCEL, Cap Conan, 1934, p. 185).
2. P. anal.
a) ANAT. HUM. Organe qui présente l'apparence de la courbure du genou. Genou du corps calleux. Genou de la capsule interne (GÉRARD, Anat. hum., 1912, p. 328).
b) ANAT. ANIMALE. [Chez certains quadrupèdes (entre autres le cheval)] Articulation du membre antérieur, entre l'avant-bras et le canon. Genou blessé; genou de bœuf. Lorsqu'il est porté trop en avant, le genou est dit arqué; en arrière il constitue le genou creux; en dehors, c'est le genou cambré (cf. PRIVAT-FOC. 1870).
c) BOT. Grosse racine courbée de certains arbres. Les grands chênes, arc-boutés sur leurs énormes genoux, labourent la terre autour d'eux à coups de ramure (GIONO, Triomphe vie, 1941, p. 271).
3. P. méton., COSTUME. Partie du pantalon qui couvre le genou. Ce Pointet avait un vieux chapeau rond, une blouse tout effrangée, un pantalon déchiré au genou (RAMUZ, A. Pache, 1911, p. 23). Gaubert avait les genoux des pantalons tout verts d'herbe écrasée (GIONO, Regain, 1930, p. 27).
4. TECHNOL. Pièce articulée, joint constitué par l'emboîtement de deux parties, l'une convexe, l'autre concave.
a) ARTILL. Pièce d'une batterie de canon. Une batterie de canon creva la brume en plein galop (...). Elle sautait, déjà loin, par là-bas devant, sur ses genoux de fer, avec des banderolles de brume accrochées aux caissons, aux roues, aux artilleurs et aux fouets (GIONO, Gd troupeau, 1931, p. 91).
b) MAR. ,,Pièce courbe de construction qui sert de liaison à deux autres qui se font suite en se chevillant à mi-longueur sur chacune d'elles, en particulier partie courbée d'une membrure, entre la varangue et l'allonge`` (GRUSS 1952). Genou de fond (BONN.-PARIS 1859).
c) MÉCAN. ,,Articulation de deux pièces d'une machine qui forme une sorte d'emboîtement`` (CHESN. 1857). Synon. rotule.
B. — Au fig.
1. [Le mot genou entre dans des expr., des loc. à valeur symbolique qui, suivant les cont., évoquent des attitudes ou des situations particulières]
a) [Le respect, l'admiration, la reconnaissance] Tomber aux genoux de; fléchir le genou devant; en tomber sur les genoux. [Leur] morgue ose traiter de mauvais citoyens, des vétérans blanchis dans les armées de la République, s'ils ne fléchissent pas le genou devant leur opinion (DESMOULINS, Vx Cord., 1793-94, p. 86). Quel peuple ingrat! Nous l'avons gavé de lait en poudre, nous allons l'inonder de coca cola et de tanks, et il ne tombe pas à nos genoux! (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 523).
b) [La servilité] Être aux genoux de. Tout le pays était aux genoux de M. le concierge (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1952, p. 237).
c) [La soumission] Le peuple cède et met en terre le genou (HUGO, Actes et par. 2, 1875, p. 210).
d) [La fatigue] Être sur les genoux; (se) mettre sur les genoux. Regarde-moi ce grand escogriffe, il va se mettre sur les genoux. Faut que j'aille le faire descendre! (Pédale, 2 nov. 1927, p. 13, col. 3). Le musicien s'essouffle (...) et parvient au dénouement « sur les genoux » (LEVINSON, Visages danse, 1933, p. 150).
e) [La peur] La peur obscure et mystérieuse qui fait ramper les bêtes féroces et brise les genoux des héros (MONTHERL., Démon bien, 1937, p.1304).
f) [L'infériorité] Ne pas aller (arriver) au genou de qqn. On aurait pu déshabiller ces dames de la maison; toutes des flûtes, pas une ne lui serait allée au genou [à Julie] (ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p. 102).
2. Populaire
a) [Pour désigner la calvitie, d'apr. l'expr. chauve comme un genou] Un genou. Un crâne chauve. Des vieillards, à têtes vénérables et chauves, sifflaient à l'orchestre. Il [Ernest de Saxe-Cobourg] cria : — À la guillotine, les genoux! (Mme V. HUGO, Hugo, 1863, p. 133).
b) [En parlant d'une lame mal aiguisée] Couper comme le (un) genou; couper comme le genou de (à) ma grand-mère (cf. RIGAUD, Dict. arg. mod., 1881, p. 117).
II. — Loc. adv. À genoux
A. — 1. [Pour désigner l'adoration, la prière, la soumission] Se mettre à genoux; tomber à genoux; se jeter à genoux; demander pardon à genoux; être à genoux devant. Et le misérable joignait les mains; il priait et pleurait, se traînait à genoux, et tournait ses yeux suppliants de Baccarat au comte Artoff (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 3, 1859, p. 269). Je rentre, je tombe à genoux (...). Vous si pure! ô Vierge très belle! Excusez-moi. Pardonnez-nous (NOUVEAU, Valentines, 1886, p. 238). Je suis ton aînée, tu me dois le respect. Je saurai bien te faire demander à genoux pardon de toutes les cochonneries que tu m'as faites (ZOLA, Terre, 1887, p. 446) :
2. Le mardi 23, M. Gilbert se rendit à Port-Royal, vit l'abbesse, les religieuses anciennes et nouvelles (...). En définitive et tout raisonnement épuisé, elles ne purent que se mettre à genoux, en le priant de les protéger auprès de l'archevêque...
SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 537.
2. Elliptiquement. À genoux! — À genoux, duc! Hernani s'agenouille. Don Carlos détache sa toison d'or et la lui passe au cou (HUGO, Hernani, 1830, IV, 6, p. 121). Lucile : À genoux, Paola! Paola : À genoux? Lucile : À genoux! demandez pardon! (GIRAUDOUX, Lucrèce, 1944, III, 6, p. 186) :
3. ... le gros bourdon de Notre-Dame de Mauhors, sonna lentement un glas sépulcral... — À genoux! On s'agenouilla; quelqu'un récita le De profundis et dit, en montrant celui qui n'était déjà plus qu'un souvenir : — Requiescat in pace!
CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 384.
B. — Au fig.
1. [Pour traduire une attitude de vaincu, la servilité] Être à genoux; (se) mettre à genoux; vivre à genoux. J'affirme que le Cid, cet aïeul de nous tous, Les eût tenus pour vils et fait mettre à genoux (HUGO, Hernani, 1830, I, 3, p. 20). Assez de peuples à genoux! (BOUILHET, Dern. chans., 1869, p. 207). Choisissez de vivre à genoux plutôt que de mourir debout (CAMUS, État de siège, 1948, p. 247) :
4. Aujourd'hui, on est à genoux; demain ce sera les Anglais : les Boches prennent tout, mettent de l'ordre partout et en avant pour les États-Unis d'Europe.
SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 71.
2. [Pour traduire l'admiration, une vénération, parfois excessive, envers qqc. ou qqn] À preuve l'Oraison du soir (...) à se mettre à genoux devant! (VERLAINE, Œuvres compl., t. 4, Poètes maud., 1884, p. 18). Et Saint-Loup fort à genoux devant sa femme (...) n'avait garde de contrarier ces goûts si pareils aux siens (PROUST, Fugit., 1922, p. 671) :
5. — Moi, reprit Mme de Saint-Cast (...) je viens de renouveler mon meuble de salon, et (...) j'en ai pour quinze mille francs. C'est trop beau pour un trou de province (...). Mais toute la ville est à genoux devant, et on aime à être respecté, n'est-ce pas, madame?
FEUILLET, Rom. j. homme pauvre, 1858, p. 137.
REM. 1. Géniculé, -ée, adj. Articulé à la manière du genou plié. Noyau géniculé; zona du ganglion géniculé (cf. QUILLET Méd. 1965, p. 367). 2. Genouillé, -ée, adj. Courbé à la manière du genou plié. Tige genouillée (cf. CARRIÈRE, Encyclop. hortic., 1862, p. 247).
Prononc. et Orth. : [()nu]. Ds Ac. 1694-1932; les éd. de 1694-1740 donnent aussi l'anc. forme genouil prononcée elle-même [()nu]. Étymol. et Hist. Fin Xe s. (Passion, éd. D'Arco S. Avalle, 249 : De davant lui tuit a genolz Si s'excrebantent li fellon). L'a. fr. genoil (cas régime sing.) est issu du b. lat. genuc(u)lum « genou », résultat du croisement du lat. class. geniculum proprement « petit genou » avec genu « genou »; la forme mod. genou (Ac. 1740, s.v. genouil, note ,,on écrit ordinairement genou``) est issue du plur. genolz, genous (écrit genoux). Fréq. abs. littér. : 8 122. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 11 556, b) 13 876; XXe s. : a) 13 330, b) 9 227. Bbg. CAHEN (M.). Genou, adoption et parenté en germ. B. Soc. Ling. 1926, t. 27, pp. 56-67. - QUEM. DDL t. 16.

genou [ʒ(ə)nu] n. m.
ÉTYM. V. 1360, issu du plur. genous (1273) de genoil, 1080; d'un lat. pop. genuculum, du lat. class. geniculum, dimin. de genu.
1 Articulation du fémur (cuisse) et du tibia (jambe), et région avoisinante, dans l'espèce humaine.Le genou, en anatomie. Trochlée (fémorale). || Face antérieure, région rotulienne du genou ( Rotule); face postérieure du genou. Jarret, poplité (creux poplité). || Surfaces articulaires du genou : extrémité inférieure du fémur (condyles fémoraux), extrémité supérieure du tibia (cavités glénoïdes) et face postérieure de la rotule. || Fibro-cartilages du genou : cartilages semi-lunaires ou falciformes ( Ménisque). || Ligaments reliant les pièces osseuses formant le genou : ligament capsulaire ( Capsule), et six ligaments périphériques. || Séreuse articulaire du genou ( Synovial, synovie).Mouvement, flexion ( Génuflexion), extension du genou. || Malformation du genou. || Genoux tournés en dehors ( Arqué, cagneux; sc. : « genu valgum »), en dedans genu varum »). || Hyperextension du genou (« genu recurvatum »). || Affections, contusions, plaies, entorses, luxations du genou. || Arthrite du genou. Épanchement (de synovie), hydarthrose.
1 L'articulaton du genou réunit la cuisse à la jambe. Chez les vertébrés inférieurs, les deux os de la jambe (…) entrent en rapport (…) avec l'extrémité inférieure de l'os de la cuisse. Chez l'homme, par suite du développement considérable qu'a pris le tibia, cet os seul s'articule avec le fémur (…) L'articulation du genou est donc une articulation fémoro-tibiale (…) très différente, morphologiquement, de son homologue, l'articulation du coude (…) Du reste, au point de vue mécanique, elle appartient au même groupe que cette dernière : c'est une articulation trochléenne (…)
L. Testut, Traité d'anatomie, t. I, p. 692.
(Dans la langue courante). || Genoux pointus. || Genoux ronds, polis.Genoux souples, forts. || Élasticité (cit. 4) des genoux d'un coureur. || Genoux tremblants, vacillants de faiblesse (cit. 5). || Ses genoux se dérobaient (cit. 25 et 26) sous lui. || S'enfoncer jusqu'aux genoux.Coussinet (cit. 2) posé sous les genoux. || Bas, jupe qui couvre le genou (→ Assaut, cit. 16). || Pantalon qui s'arrête au-dessus du genou. || Pantalon usé aux genoux, à l'endroit des genoux.Se blesser, être blessé au genou (→ Boiter, cit. 2; couronner, cit. 15). || Se fouler un genou (→ Enfant, cit. 37). || Avoir mal au genou (→ Émotion, cit. 6). || Protection du genou ( Genouillère).Loc. (Vx). Vouloir rompre une anguille au genou.
2 — Tu n'as rien de cassé ? Mais elle ne s'était même pas évanouie. Elle se mit debout, se tâta, releva ses jupes jusqu'aux cuisses, tranquillement, pour voir ses genoux qui la brûlaient (…)
Zola, la Terre, I, I.
3 Les genoux étaient admirablement purs, les chevilles élégantes et fines (…)
Th. Gautier, Mlle de Maupin, XVI.
4 (…) j'ai frappé si violemment la terre du pied que ma jambe s'est enfoncée jusqu'au genou dans la sépulture récente (…)
Baudelaire, le Spleen de Paris, XXXVIII.
5 Une jupe qui atteint le genou (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, IV, p. 59.
6 … ses moustaches rêches et ses genoux aigus…
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 32.
Appuyer du genou. || Pousser une porte du genou. || S'arc-bouter (cit. 1) des pieds et des genoux. || Tenir un ennemi vaincu sous son genou (→ Dague, cit. 2).Tenir un cheval du genou.Loc. (Équit.). Avoir du genou : bien conduire sa monture par la pression des genoux. || S'enfoncer jusqu'aux genoux. || Frôler du genou.Loc. (Fin XIXe). Faire du genou à une femme. || Se faire du genou sous la table. || Sur (les, ses) genoux. || Poser qqch. sur ses genoux. || Les mains sur les genoux (→ Attendre, cit. 19; énerver, cit. 7). || Écrire sur ses genoux (→ Courir, cit. 29). || Être assis le menton sur les genoux (→ Asseoir, cit. 23).Prendre un enfant, qqn sur ses genoux (→ Caresser, cit. 7; édifiant, cit. 2). || Être assis, blotti sur les genoux de qqn. Giron; → Asseoir, cit. 13; évoquer, cit. 10. || Poser sa tête sur les genoux de qqn. → Crouler, cit. 6.
7 (…) il (le pharaon) s'assit les chevilles jointes et les mains posées sur les genoux, dans l'attitude solennelle des divinités.
Th. Gautier, le Roman de la momie, IV.
Entre les (ses) genoux. || Serrer qqch. entre ses genoux (→ Casser, cit. 3).
8 (…) son tablier de taffetas noir qui formait un creux entre les genoux.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 236.
(1866). Aux genoux. || Tomber aux genoux de qqn, se prosterner devant lui (→ Faveur, cit. 14). Fig. Se soumettre, s'humilier devant quelqu'un ou, encore, le bénir, l'adorer comme un bienfaiteur (→ Buter, cit. 7; infra À genoux). Pied (se jeter aux pieds de…). — ☑ (1782, Laclos). Être aux genoux de qqn ( Esclave, obéissant, soumis).
(1674, Racine). || Embrasser (cit. 8) les genoux de quelqu'un en signe de supplication, de dévotion, de soumission ou de gratitude infinie (→ Auparavant, cit. 6).
9 Seigneur, c'est donc à moi d'embrasser vos genoux.
Racine, Iphigénie, III, 5.
10 (…) je vous en supplie, que le plaisir que je trouve à vous écrire, ne soit plus troublé par la crainte de vous déplaire. Je ne veux pas vous désobéir : mais je suis à vos genoux (…) je vous crie, écoutez mes prières, et voyez mes larmes; ah ! Madame, me refuserez-vous ?
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre LVIII.
Fléchir, plier, ployer le genou, les genoux. || Sentir ses genoux fléchir (→ Abattre, cit. 28), trembler. || Genoux fléchis (→ Ferme, cit. 5).(1690, Furetière). || Plier, fléchir (cit. 3 et 15) le ou les genoux (en signe de soumission, de prière). Abaisser (s'), humilier (s'); → Âge, cit. 65; armée, cit. 1; couronne, cit. 9; créateur, cit. 1. — ☑ (Déb. XVIIe, Malherbe). Fig. Ployer les genoux : montrer de la bassesse, de la servilité.
11 Nous passons près des rois tout le temps de nos vies
À souffrir des mépris et ployer les genoux (…)
Malherbe, Paraphrase du psaume CXLV.
12 Relevant un genou et laissant l'autre ployé, Timopht étendit ses bras vers le roi avec un geste suppliant.
Th. Gautier, le Roman de la momie, X.
13 (…) Suzanne était si charmante à voir que le jeune homme, soudain, fléchit un genou.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, IX, XI.
14 Il n'était plus jeune cet homme-là. Il devait même être tout près de la retraite. Il pliait les genoux en marchant.
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 30.
Mettre un genou en terre, pour tirer (→ Découvert, cit. 1) ou en signe de dévouement, de soumission, d'admiration, de dévotion (→ Fin, adj., cit. 13).
15 Les dix mille, un genou en terre, les trente mille à deux genoux, tous ensemble jurèrent la sainte unité de la France.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., III, IV.
Tomber sur les genoux, se traîner sur les genoux.
16 (…) et quand la mort, « la grande réconciliatrice » a passé, qui de nous ne tombe sur les genoux et ne fait en silence sur l'âme délaissée le geste du pardon ?
Maeterlinck, le Trésor des humbles, IV.
(1900, en équitation; 1926, en cyclisme, in Petiot). Fig. et fam. Être sur les genoux, très fatigué (→ Emplir, cit. 9).
Loc. adv. (1273). À genoux : les genoux en terre (→ Attitude, cit. 9). || Les petits, à genoux devant lui, le regardent faire (→ Boulanger, cit. 1). || Se mettre à genoux. Agenouiller (s'); → Falloir, cit. 11. || Mettez-vous à genoux. Ellipt. || À genoux ! — ☑ Fig., fam. C'est à se mettre à genoux (devant) : c'est admirable. || Tomber, se jeter à genoux.(1665, Racine). || Demander pardon, implorer, supplier à genoux (→ Esclave, cit. 15).Demander qqch. à genoux, à deux genoux, avec une grande insistance, en s'abaissant. — ☑ Loc. (Vieilli). Il est toujours à genoux, il est né à genoux : il est d'un caractère servile.Ne comptez pas qu'elle vienne à genoux lui crier merci (→ Avancer, cit. 9).Prier à genoux. || Il la trouva à genoux dans l'église (→ Béant, cit. 13). || Enfants de chœurs à genoux (→ Cristallin, cit. 2). || Monter un escalier (cit. 1) à genoux.
17 Chaque jour à l'église il venait, d'un air doux,
Tout vis-à-vis de moi se mettre à deux genoux.
Molière, Tartuffe, I, 5.
18 Un peuple obéissant vous attend à genoux (…)
Racine, Mithridate, I, 3.
19 Si je vous disais, que chaque nuit je veille,
Que chaque jour je pleure et je prie à genoux !
A. de Musset, Poésies nouvelles, « Ninon ».
20 (Elle) avait tout entendu; elle prit quelque considération pour Julien. Celui-là n'est pas né à genoux, pensa-t-elle, comme ce vieil abbé.
Stendhal, le Rouge et le Noir, II, IV.
21 Les hommes à genoux comblaient ta moindre envie,
Tu nageais dans l'argent et tu roulais sur l'or.
Verlaine, Élégies, V.
22 Je tombai à genoux devant la pauvre femme, je cachai mon visage dans sa robe (…)
G. Duhamel, Salavin, I, III.
23 Lui, qui avait tant d'orgueil, et beaucoup d'amour-propre, cette peau enflammée de l'orgueil malade, il se met à genoux, en chemise, autant de fois qu'il faut. Il supplie, il baise la main qui donne.
André Suarès, Trois hommes, « Dostoïevski », V.
24 Fra Angelico, dit-on, peignait à genoux : si cela est vrai, beaucoup d'écrivains lui ressemblent, mais ils vont plus loin que lui : ils croient qu'il suffit d'écrire à genoux pour bien écrire.
Sartre, Situations II, p. 240.
Loc. fam. Chauve comme un genou.(1842). Fig. Crâne chauve.
2 (1690, Furetière). Par anal. Chez les quadrupèdes (surtout en parlant du cheval), Articulation du membre antérieur, entre l'avant-bras et le canon. || Le genou du cheval « correspond en réalité au poignet de l'homme » (Poiré).Vétér. || Cheval à genoux arqués ( Arqué, brassicourt). || Cheval à genoux effacés. || Genou couronné.
25 Lorsqu'un des membres antérieurs se présente obliquement par comparaison avec l'autre, il forme un angle plus ou moins ouvert à l'articulation du genou (…) S'il (l'angle) est ouvert en avant, on dit que le cheval a le genou effacé ou le genou de veau; s'il est ouvert en arrière, l'animal est dit brassicourt lorsque la disposition est originelle, et arqué lorsque cette disposition est produite par l'usure.
Omnium agricole, art. Genou.
3 (1845, Bescherelle). Techn. Articulation, joint constitué par l'emboîtement d'une partie convexe et d'une partie concave.
(1573). Mar. Pièce courbée unissant la varangue à l'allonge.
(1721, Trévoux). Partie d'un aviron entre la poignée et le point d'appui.
DÉR. V. Genouillère.
COMP. V. Agenouiller.

Encyclopédie Universelle. 2012.