sa → 1. son
● SA nom féminin (abréviation de l'allemand SturmAbteilung, section d'assaut) Formation paramilitaire du parti nazi, qui, en dominant la rue, a joué un rôle essentiel dans la marche de Hitler vers la conquête du pouvoir. ● SA nom masculin invariable Membre de cette formation.
sa
adj. poss. V. son 1.
⇒SON1, SA, SES, adj. poss.
[Déterm. du subst. ayant d'une part une fonction d'actualisation comparable à celle de l'art. le, la, les et renvoyant, d'autre part, par anaphore au possesseur de 3e pers. Comme déterm., il s'accorde en genre (son, sa) et en nombre (ses) avec le subst. du groupe nom.; comme élém. anaphorique, il marque le nombre du possesseur (son, sa, ses p. oppos. à leur, leurs)]
Rem. 1. Le poss. renvoie anaphoriquement soit au suj. de la prop. (poss. réfl.: il a perdu son portefeuille), soit à un autre possesseur (elle lui a rendu son portefeuille): Elle fit sa toilette, l'enveloppa de son linceul, la descendit dans sa bière (FLAUB., Cœur simple, 1877, p. 44). Pour éviter une ambiguïté, ou pour accentuer ou préciser l'idée de possession, le poss. est parfois renforcé par l'adj. propre ou par à lui, à elle (v. lui2 A 1 c en partic.) ou à + subst. désignant une pers.: D'être le compère à quelqu'un, cette étoile qu'on était sans le savoir, la sortir, c'est son job à c'te personne (CLAUDEL, Échange, 1954, I, p. 739). 2. Le poss. est parfois empl. dans une rel. introd. par dont (v. dont 1re Section I B 4 a et rem.). 3. Le poss. se répète devant chaque subst., notamment pour opposer 2 entités différentes (avoir ses grands et ses petits côtés); il ne se répète pas devant des subst. désignant la même pers. (sa nièce et filleule) ou des entités de sens voisin (ses père et mère); v. père I A 1 a) ou dans certaines expr. lexicalisées: en son âme et conscience (v. conscience II B), à ses risques et périls (v. péril A 1 a).
I. — [Marque diverses relations entre un possesseur (auquel son, sa ou ses renvoie anaphoriquement) et la pers. ou la chose que désigne le subst. introd. par le poss.]
A. — [Le possesseur est un animé ou un inanimé personnifié]
1. [Le subst. déterminé est également un animé] Qui est de lui, d'elle; qui est à lui, à elle; qui vient de lui, d'elle; qui lui appartient, qui lui est propre, qui le/la concerne.
— [Pour marquer un rapport de parenté, de filiation, des relations familiales, sociales, de travail, de voisinage] Son père, sa mère, son fils, ses enfants, sa belle-mère, ses amis, ses voisins. J'avois un frère que mon père bénit, parce qu'il voyoit en lui son fils aîné (CHATEAUBR., Génie, t. 1, 1803, p. 418). Une femme le reçut [mon ami] (...) Son homme, assis sous un arbre, se leva (MAUPASS., Sur l'eau, 1888, p. 338). Il ne quittait pas son interlocuteur du regard (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p. 262).
♦ P. méton. [Portant sur un subst.] Entre vos saintes mains je le remets... Adieu! Préparez-le, mon père, à répondre à son Dieu (DUMAS père, Christine, 1830, V, 6, p. 284).
— [Avec valeur hypocor. devant papa, maman, tante,... suivi du prénom] V. le1 I A ex. de Vailland.
— [Avec valeur hypocor. devant un nom propre ou un prénom]
♦ Emphatique. [Exprime des nuances affectives d'admiration, d'affection, de sympathie] Gustave ne reconnaissait plus son Bonmont. Il était touché et il était surpris (FRANCE, Anneau améth., 1899, p. 273).
♦ P. iron. ou péj. [Exprime le mépris, la colère, la désapprobation] Son Thiffensau est décidément à nos yeux un fripon, ou bien près (DELACROIX, Journal, 1822, p. 16).
— Souvent avec une nuance iron. [Le poss. renvoie à un personnage, le subst. à un être qui lui est affectivement proche ou pour lequel il manifeste de l'intérêt] Tartarin s'informa de son homme (A. DAUDET, Tartarin Alpes, 1885, p. 83).
♦ [Marque une connaissance approfondie, une habitude] Je l'ai observé, maître Mouche; il est cérémonieux et guette son monde du coin de l'œil (FRANCE, Bonnard, 1881, p. 403).
2. [Le subst. déterminé est un inanimé]
a) [Pour marquer un rapport de possession inaliénable] Perdre, donner son sang:
• Ce n'est pas son pas!... Ou bien il porte un lourd fardeau!... Si. C'est son pas quand il me portait... Que porte-t-il donc de plus lourd que moi encore? C'est sa voix! C'est son ombre! (...) Ah! C'est lui!
GIRAUDOUX, Siegfried, 1928, I, 7, p. 50.
— En partic. [Quand le poss. est réfl.]
♦ [Le subst. désigne une partie du corps] Sa tête, son visage, son petit doigt, ses mains, ses pieds; son cœur bat. Elle a tiré sur la plante à deux mains et elle a couru grand risque de tomber sur son derrière quand la tige s'est rompue (FRANCE, P. Nozière, 1899, p. 47). Dans des loc. fig. Prendre ses jambes à son cou; garder toute sa tête.
♦ [Le subst. désigne un aspect de la pers.] Son cœur, son esprit, son intelligence, sa sensibilité. Dans des loc. verb. fig. Perdre, reprendre ses esprits (v. esprit 1re Section II B 2 a). Dans des loc. fig. Casser sa pipe (fam.). Dans des loc. adv. De tout son cœur, de toute son âme, de toutes ses forces, de tout son esprit, de son (plein) gré.
Rem. L'empl. du poss. est exclu avec les verbes pronom. réfl. ou avec des verbes admettant le compl. indir. à qqn: se laver la tête; il lui lave la tête (v. lui1). L'art. tend à remplacer le poss. chaque fois que la rel. poss. est évidente; le choix est impossible dans certaines loc. lexicalisées: avoir mal à la tête; perdre la raison; mais: n'en pas croire ses yeux, ses oreilles.
b) [Pour marquer un rapport d'appartenance à un milieu spatial, temporel, socioculturel, ou un rapport d'orig., d'appartenance à un groupe, à une collectivité, à un pays, à une période de la vie de la pers.] Sa ville natale, son petit village, ses origines, son milieu, son quartier, sa paroisse, sa vie, son histoire, son passé, son enfance, sa jeunesse; de son temps, à son âge, dans son enfance, dans sa jeunesse, de son vivant. S'il [Mozart] fut si grand (...) ce ne fut pas sa faute, mais celle de son pays, de son époque (VEUILLOT, Odeurs de Paris, 1866, p. 211). Aussi, comme elle s'ennuyait, la malheureuse, à la campagne; comme elle regrettait son Paris! (A. DAUDET, Femmes d'artistes, 1874, p. 33).
— [Pour marquer un rapport de possession ou d'appartenance à une pers. physique ou morale, ou des rapports plus lâches de dépendance] Son argent, sa maison, son appartement, sa voiture, ses clefs, ses papiers. Gobseck recevait encore lui-même ses pratiques, ses revenus, et avait si bien simplifié ses affaires qu'il lui suffisait de faire faire quelques commissions par son invalide pour les gérer au dehors (BALZAC, Gobseck, 1830, p. 437). Beethoven veille dessus [un petit pécule], maintenant, comme le dragon sur son trésor (ROLLAND, Beethoven, t. 1, 1937, p. 40). Dans des loc. fig. Rendre son tablier.
c) P. ext. [Pour marquer un simple rapport thématique] Dont il est question, qui importe au moment présent. Maître Mouche retourna tout doucement à sa place où (...) il tailla un bouchon (...) Puis, se tournant vers le notaire qui se tenait coi, le nez sur son bouchon (FRANCE, Bonnard, 1881, p. 457). D'un geste large, (...), il offrit à Mélanie le journal (...). — Tenez! Je vous le donne! Et son geste, et son: « Je vous le donne! » n'auraient pas été plus magnifiques, s'il lui avait fait cadeau d'un diadème (MONTHERL., Célibataires, 1934, p. 739).
— Avec valeur emphatique. Pelletan me dit aujourd'hui: « Ce que nous avons entendu de mieux, c'est Viviani ». (Son fameux morceau sur le ministère du Travail) (BARRÈS, Cahiers, t. 5, 1907, p. 164).
d) En partic.
— [Pour marquer que la pers. considère qqc. comme un acquis, comme un dû] Ses congés, ses dimanches; donner ses huit jours (à un domestique); gagner son pain. Le cordonnier fait le lundi, le galérien a des dimanches, le soldat son 15 Août (VALLÈS, Réfract., 1865, p. 25).
— [Pour marquer le produit d'une activité intellectuelle, manuelle ou artistique] Son œuvre, son livre, son exposé, ses tableaux. Quand (...) le peintre [flamand du XVIe] (...) imite avec discrétion les bons modèles classiques, ses nus ne sont pas beaucoup plus heureux (TAINE, Philos. art, t. 2, 1865, p. 36).
— [Pour marquer l'habitude, la répétition, la caractéristique d'une pers. ou d'un objet plus ou moins personnifié] En accompagnant Pierret chez lui pour son mal au genou, je me suis reposé un moment (DELACROIX, Journal, 1822, p. 20). Oh! la Reine Élisabeth est connue dans le port; vous pouvez vous informer à qui vous voudrez si elle ne file pas ses huit nœuds à l'heure (DUMAS père, Kean, 1836, III, 3e tabl., 2, p. 138). Comme tous les grands carnassiers, il avait ses heures de gaîté charmante (FRANCE, Lys rouge, 1894, p. 24).
— [Pour marquer un rapport de convenance, d'obligation] Faire ses Pâques, son devoir (v. devoir2); remplir ses obligations; faire ses études, son droit (v. droit3), sa médecine; faire ses devoirs; apprendre ses leçons. Henri, l'aîné, a onze ans passés. Il ne sait pas encore un mot de catéchisme. Je ne sais vraiment pas comment nous lui ferons faire sa première communion (FRANCE, P. Nozière, 1899, p. 110).
— Dans des loc. adv. À son gré, à sa place, à son idée, à son goût, à sa façon, à son insu; de son propre mouvement; dans son intérêt; sur sa demande; pour sa part (v. part1); par son entremise.
e) [Quand l'anaphore se fait au suj. de la prop., le poss. peut présenter le procès du point de vue subjectif de la pers. dont il est question]
— Fam. [Avec faire + son/sa + subst. désignant un comportement] Faire son important, faire sa maligne (v. faire1 III E 1 c ). Dans des loc. verb. Faire sa cour (v. cour2); faire son choix; faire son enquête; piquer sa crise; prendre son élan (v. élan2). Et le ver luisant fera son œuvre, et le hibou dira son mot (LAFORGUE, Moral. légend., 1887, p. 207).
— [Avec des verbes comme savoir, connaître, posséder + son/sa/ses + subst. désignant une matière, une œuvre, un lieu ou, p. méton., un auteur (suivi d'un nom propre)] Connaître ses auteurs, ses classiques, son Homère, son Cicéron; posséder son latin; savoir son catéchisme. Elle a beaucoup voyagé, beaucoup lu, et connaît bien son Paris (FEUILLET, Pte ctesse, 1857, p. 42). Et puis elle est artiste (...). Elle peint, elle chante, elle danse... enfin, elle connaît son Lamartine! (LABICHE, Point de mire, 1864, II, 11, p. 413). V. i ex. 5.
♦ (Y) perdre son latin.
— [Pour marquer qu'une activité est de la responsabilité de la pers. dont il est question] Faire ses comptes; rendre compte de sa gestion; faire son ménage, ses courses, ses achats. Notre professeur ne fit pas sa classe. Il nous lut la distribution des Aigles, dans le Consulat et l'Empire de M. Thiers (FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 427).
— Dans des expr. et des loc. verb. lexicalisées. Faire son affaire de (qqc.); prendre son parti (de); aller, continuer, poursuivre son chemin; vivre sa vie; tenter sa chance; jouer son va-tout; faire sa toilette; faire ses choux gras de (qqc.) (fam.; v. chou D); faire ses (beaux) dimanches de (qqc.) (fam., vieilli; v. dimanche A); se mettre sur son trente-et-un; monter sur ses ergots (v. ergot A 1 a), sur ses grands chevaux (v. cheval B 4 c); être sur ses gardes (v. garde1 I A 1 b); rester sur son quant-à-soi; avoir ses têtes (v. tête); faire de son mieux.
B. — En partic. [Le possesseur est un indéf. ou un suj. indéterminé] Qui est à soi.
1. [Avec des pron. ou loc. indéf. comme qui, quiconque, celui qui, tout homme qui, ou des pron. indéf. nég. comme nul, personne, aucun] Maintenant, milords, celui qui, après ce que j'ai dit, exprimera le moindre doute, celui-là donnera un démenti à son roi (DUMAS père, C. Howard, 1834, IV, 7e tabl., 2, p. 294).
♦ Proverbe. Qui veut voyager loin ménage sa monture.
2. [Le suj. indéterminé n'est pas exprimé, notamment avec un inf.] Conserver son calme (v. calme1 II C 2); laver son linge (sale) (en famille) (au fig.). Songer à son salut: égoïsme (GIDE, Journal, 1890, p. 18).
C. — [Le possesseur est de l'inanimé concr. ou abstr.]
1. Qui est à lui, à elle (en tant qu'objet). Si le monument n'a aucune utilité pratique, (...) elle [l'architecture] a du caractère. Si la pensée est précise (...) et que l'édifice ait une destination positive, (...) il [l'édifice] aura son caractère (Ch. BLANC, Gramm. arts dessin, 1876, p. 101). Et quand elle s'éteint, en un murmure mystérieux (...), c'est pour ramener, avec le thème de la fugue et son nouveau développement, sa combinaison avec le motif de l'épisode religieux (ROLLAND, Beethoven, t. 1, 1937, p. 302).
— [Pour marquer l'appropriation, l'acquisition] La musique n'a pas eu encore son Raphaël (ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1464).
— [Avec sentir + son/sa + subst. de l'animé ou de l'inanimé; pour désigner une action, une attitude outrée ou affectée] Démétrius voulait éblouir ses hôtes (...) son luxe barbare, ses chasses héroïques sentent fort son parvenu (MÉRIMÉE, Faux Démétrius, 1853, p. 237). [Le chat] n'est pas confiant, dit toujours le Buffon. Voyez ce regard faux, cet œil à double fond, Cette allure équivoque, oblique, tortueuse: Tout cela ne sent pas son âme vertueuse (POMMIER, Colifichets, 1860, p. 95).
— Dans l'expr. fig. (ça) ne nourrit pas son homme. V. homme ex. 30.
— Dans des loc. Tirer son origine de; avoir, prendre sa source; avoir son charme (v. charme2 ex. 16); battre son plein (v. aussi battre1 I A 2).
Rem. Quand le possesseur est de l'inanimé, le poss. est en concurrence avec en (v. en2 I A 1 a rem.).
2. En partic. [Renvoyant à un indéf.] Chaque chose à sa place, en son temps. Proverbe. À chaque jour suffit sa peine.
II. — [Transpose dans le groupe nom. le pron. pers. il, elle; le subst. est un subst. d'action ou bien le subst. compl. d'un verbe opérateur] Le... de lui, d'elle. Il intervient → son intervention; il fait une démarche → sa démarche.
A. — [Le renvoi anaphorique se fait à une pers. physique ou morale]
1. [Le subst. déterminé désigne un agent] Ses juges (ceux qui le/la jugent), ses persécuteurs (ceux qui le/la persécutent), son représentant, son interprète. Bardot, à qui le professeur Sègre laissait toute la besogne, ne sympathisait qu'à demi avec son assistant, le docteur Mazet (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 761).
2. [Le subst. déterminé désigne une action ou un état]
a) [Le poss. est l'équivalent de il, elle, lui2, soi, suj. actif d'un procès ou siège d'un état]
— [Le subst. est lié morphologiquement à un verbe] Son acceptation, son arrivée, son départ, son retour, sa venue, son appel, sa réponse. Au lendemain de son entrée à l'École, il s'était fait des moustaches avec de l'encre (GIDE, Si le grain, 1924, p. 407).
— [Le subst. est le compl. d'un verbe opérateur] Ses accusations (celles qu'il porte), sa commande (celle qu'il a faite, qu'il fait, qu'il va faire, qu'il a à faire). Le criminel revient toujours au lieu de son crime (GIRAUDOUX, Intermezzo, 1933, I, 5, p. 36).
— [Le subst. corresp. à des verbes d'état ou à des constr. attributives] Son angoisse (il est angoissé), sa joie (il est joyeux), sa soif (il a soif). La France a reculé devant de trop beaux atouts. Elle a eu peur de ses chances, de son bonheur (BARRÈS, Cahiers, t. 5, 1907, p. 185).
b) [Le syntagme nom. exprime une action subie par le suj., à la forme passive] Son arrestation (il a été arrêté), son expulsion (il a été expulsé). [Gise] ne connaissait Daniel de Fontanin que depuis son amputation (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 799).
B. — [Le renvoi anaphorique se fait à un inanimé concr. ou abstr.] Son explication, son éclaircissement (celle d'une affaire). Ce pays de Balbec (...) sa répartition territoriale, son ensemencement extensif, tout le long de la côte, en cultures diverses, donnaient forcément aux visites que je faisais à ces différents amis la forme du voyage (PROUST, Sodome, 1922, p. 1111).
III. — [Avec des valeurs affaiblies]
A. — [Dans l'interpellation]
1. [Précédant les titres honorifiques de certains personnages importants, pour s'adresser à eux avec révérence ou parler d'eux à la 3e pers. du sing.; s'écrit dans ce cas avec une majuscule] Sa (Gracieuse) Majesté la Reine de; Son Altesse Royale; Son Altesse Sérénissime le Prince de; Sa Sainteté le Pape...; Son Éminence le Cardinal...; Son Excellence l'Ambassadeur de, le Ministre de. Sa Majesté Monégasque songea que l'opération lui coûterait bien cher (MAUPASS., Sur l'eau, 1888, p. 352).
— P. plaisant. Sa Majesté la Presse. V. influent B 1 a p. métaph. ex. de Coston.
2. [Précédé de monsieur, madame, et suivi de père, mère, tante..., pour s'adresser à une pers. à la 3e pers. du sing. ou parler d'elle par déférence] Monsieur son père, Madame sa mère. La sœur tourière avertissait par le tour que mademoiselle de Clavelin était appelée auprès de madame sa mère (FRANCE, Mannequin, 1897, p. 261). Et M. l'abbé Coignard (...) accompagna la belle Sophie au logis de madame sa tante (FRANCE, Contes Tournebroche, 1907, p. 177).
B. — Dans la lang. fam. ou arg. [Pour désigner qqn à la 3e pers. du sing.] Lui.
— Arg. Ses gants. V. gant II B 1.
Prononc. et Orth.:[], [sa], [se]. Pour son, liaison de [n] devant voy. ou h muet, avec ou sans dénasalisation: son ami [] ou []; son habit [] ou []. ,,La dénasalisation (...) est signalée pour toutes les voyelles nasales à la liaison dès le XVIe ou le XVIIe siècle`` (G. STRAKA ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n ° 1 1981, p. 199; v. mon). Mais dep. le XIXe s., sous l'infl. de son [] devant cons., la prononc. avec nasale [] concurrence devant voy. ou h muet la prononc. dénasalisée et tend à l'emporter sur elle. Auj. on remplace sa devant la voy. ou h muet d'un nom fém. par son: son amie, son habitude (contrairement aux textes anc. où il y a élision: s'amie). Att. ds Ac. dep. 1694. Homon. et homogr. son2 et 3; homon. formes de être : (ils) sont. Étymol. et Hist. Déterm. poss. atone fonctionnant comme un art. A. Fait réf. à une pers. simple 1. masc. a) sing. ) 842 cas régime (Serments de Strasbourg ds HENRY Chrestomathie, I, 6: si cum om per dreit son fradra saluar dift; 19: Si Lodhuuigs sagrament que son fradre Karlo iurat conservat); 937-952 sen [dial. du Nord? E. KOSCHWITZ, Commentar zu den ältesten frz. Sprachdenkmälern, Heilbronn, 1886, p. 153; v. aussi POPE, § 853, § 1320 XII] (Jonas, éd. G. de Poerck, 145: un edre sore sen cheve); ca 1050 sum [POPE, § 610] (St Alexis, éd. Chr. Storey, 54: sum pedre corocier); ) id. cas suj. (ibid., 99: Tant an retint [Alexis, de l'aumône] dunt ses cors puet guarir; 289); ca 1100 agn. sis [POPE, § 853] (Roland, éd. J. Bédier, 56); b) plur. ) 2e moit. Xe s. cas régime (St Léger, éd. J. Linskill, 145: Sos clerjes pres il revestiz [sos infl. mérid., v. éd., p. 90]); ca 1050 (St Alexis, 294: ses fedeilz); ) id. cas suj. (ibid., 222: Plurent si oil); 2. fém. a) sing. ) 881 cas régime (Ste Eulalie ds HENRY, op. cit., II, 17: sa virginitet); 2e moit. Xe s. forme élidée devant voy. (St Léger, 122: en s'evesquet); ca 1240 forme masc. a toute son ost (JEAN DE THUIN, Jules César, 30, 10 ds T.-L., v. la recension de P. RICKARD ds Arch. ling. t. 11 1959, pp. 32-43); ) fin Xe s. cas suj. (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 12: Sa passïuns toz nos redenps); b) plur. ) 2e moit. Xe s. cas régime (St Léger, 146: ob ses croix); ) ca 1100 cas suj. (Roland, 1757: Karles l'oït [Rollant] e ses cumpaignes tutes). B. Fait rarement réf. à la 3e pers. multiple [? 937-952 (Jonas, 190: per cel triduanum jejunium si contrition fisient e si corrovement fisient; v. comment. p. 49)] ca 1200 (Dialoge Gregoire lo Pape, 194 ds T.-L.: li homme neit en ceste avogleteit de son exil). Ses, son — si, ses; sa, ses sont issus du parad. lat. vulg. atone (proclitique): masc. sing. sus [< class. ] > ses; sum [< ] > son; plur. > ses, entraînant par réfection anal. le cas suj. si; fém. sing. sa, plur. sas > ses. Cette série atone de type sus — sum, relevée au VIIe s. par le grammairien Virgilius Maro (POPE, § 855a; VÄÄN., § 284) est basée sur l'amuïssement, à basse époque, du u post-tonique devant u (VÄÄN., § 80; cf. conju[g]i so, CIL t. 5, 2007; IXe s. in so frundo = in suo fronde, Mél. Wilmotte [M.], p. 509), > sus ayant entraîné sos; sa, sas; le maintien du -m final de suum, sum comparé à son amuïssement dans sua(m), sa(m) est dû à sa plus grande résistance derrière u que derrière toute autre voy., VÄÄN. Inscr., pp. 132-135. Ce parad. atone constitue, dans la lang. parlée à basse époque, une série distincte du parad. tonique, cf. sien. Tandis qu'à l'époque class., suus est le poss. réfl. de la 3e pers. du sing. et du plur., il peut, à basse époque, désigner un possesseur différent du suj. (cas où la lang. class. utilisait le génitif des dém.: ejus, illius, eorum, illorum): 1re moit. IIIe s., CYPRIEN, Ep., 58, 4: sufficit ad testimonium martyrii sui [= ejus] testis ille; fin IVe s., AUG., Emer., 9 ds BLAISE Lat. chrét.: post damnationem suam [= eorum] susceperunt illos. L'empl. lat. en réf. à la 3e pers. multiple (3e pers. plur.) a laissé qq. traces en a. fr. (supra B) qui régulièrement utilise lor, leur; il est fréq. en prov. (1318, ARNAUT VIDAL, Guillaume de la Barre, éd. P. Meyer, 3465; v. aussi MISTRAL, s.v. soun).
STAT. — Fréq. abs. littér. Son: 315 434. Sa: 257 195. Ses: 212 974. Fréq. rel. littér. Son: XIXe s.: a) 445 811, b) 464 800; XXe s.: a) 472 207, b) 428 049. Sa: XIXe s.: a) 357 317, b) 388 781; XXe s.: a) 398 904, b) 340 691. Ses: XIXe s.: a) 324 227, b) 319 287; XXe s.: a) 305 607, b) 274 208.
BBG. — HARRIS (M.). Demonstratives, articles and third person pronouns in Fr. Z. rom. Philol. 1977, t. 93, pp. 249-261. — HATCHER (A. G.). Il tend les mains... Studies in Philology. 1944, t. 41, pp. 457-481. — HERZOG (E.). Die vokalischen Formen mon, ton, son beim Femininum. Z. rom. Philol. 1896, t. 20, pp. 84-86. — HÖGBERG (P.). Die vorvokalischen Formen mon, ton, son beim Femininum. Z. rom. Philol. 1912, t. 36, pp. 491-496. — LANGACKER (R. W.). Observations on Fr. possessives. Language. Baltimore. 1968, t. 44, pp. 51-75. — PINCHON (J.). Morphosyntaxe du fr., Paris, 1986, pp. 105-113; les Pron. adv. en et y. Genève, 1972, pp. 152-165. — RICKARD (P.). The rivalry of m(a), t(a), s(a) and mon, ton, son before feminine nouns in Old and Middle Fr. Archivum linguisticum. 1959, t. 11, pp. 21-47, 115-147. — TOGEBY (K.). Suus et illorum ds les lang. rom. R. rom. 1968, t. 3, pp. 66-71. — VORETZSCH (K.). Zu mon, ton, son vor Feminin. Z. rom. Philol. 1912, pp. 600-601. — WUNDERLI (P.). Les Struct. du possessif en moy. fr. In: Ét. de synt. du moy. fr. Éd. par R. Martin. Paris, 1978, pp. 111-119.
S. A. [ɛsɑ]
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♦ Abrév. de Société anonyme. || Ils ont fondé une S. A.
Encyclopédie Universelle. 2012.