1. club [ klɶb ] n. m.
• 1702; mot angl. « réunion, cercle »
1 ♦ Société où l'on s'entretenait de questions politiques. Le club des Cordeliers, des Jacobins, sous la Révolution.
2 ♦ Cercle où des habitués (membres) viennent passer leurs heures de loisir, pour bavarder, jouer, lire. Être membre du Jockey Club. Inviter un ami à dîner à son club.
3 ♦ Société constituée pour aider ses membres à exercer diverses activités désintéressées (sport, voyage...). ⇒ association. Le Club Alpin. Le Touring-Club. Club sportif, nautique. Club privé : boîte de nuit réservée à certaines personnes.
4 ♦ Petit groupe de personnes partageant une même situation. Le club des médaillés olympiques. — Loc. Bienvenue au club !
5 ♦ Fauteuil de cuir, large et profond. « deux fauteuils de cuir [...] , le genre “club” anglais » (Sarraute). Appos. Fauteuil club.
6 ♦ Appos. Cravate club, à rayures obliques.
club 2. club [ klɶb ] n. m.
• 1882; mot angl. « gros bâton »
♦ Anglic. Crosse de golf. ⇒ bois, fer, putter. Le caddie transporte les clubs des joueurs.
● Club organisme accueillant des vacanciers pour un prix forfaitaire et leur offrant des installations de loisirs et de sports.
club
ou (Québec) [klyb] n. m.
d1./d Association, cercle de personnes qui se rassemblent régulièrement en un local déterminé, dans un but fixé (politique, sportif, amical, mondain). Club de voile, de tennis, de bridge, etc. Ciné-club.
d2./d équipe sportive. Un club de hockey, de baseball. Coupe d'Europe de football des clubs (par oppos. à la Coupe des nations).
d3./d (Québec) Abrév. Fam. de club-sandwich.
d4./d (Québec) Club de nuit ou (plus courant) club: boîte de nuit.
— Club vidéo: vidéoclub.
d5./d (En appos.) Fauteuil club, en cuir, large et profond.
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club
n. m. Crosse servant à frapper la balle au jeu de golf. Syn. (Québec) bâton de golf.
I.
⇒CLUB1, subst. masc.
A.— Vx. Société où l'on s'entretenait des affaires publiques ou de questions philosophiques et politiques. Fermer un club. Clubs pour lectures publiques (MICHELET, Journal, 1848, p. 692). Les clubs sont en permanence pour la nuit, tous armés, barricadés, ne laissant sortir aucun membre, dans la crainte qu'on ne vienne les assassiner (G. SAND, Correspondance, t. 3, 1812-76, p. 43). Club conservateur (MAUROIS, La Vie de Disraeli, 1927, p. 332) :
• 1. Quarante-quatre mille municipalités renfermaient chacune un club de jacobins qui relevait de celui de Paris, soumis lui-même aux ordres des faubourgs.
Mme DE STAËL, Considérations sur les princ. événements de la Révolution fr., t. 1, 1817, p. 380.
— P. anal., POL., néol. Groupe de personnes issues de milieux politiques ou professionnels divers, qui organise des réflexions, quelquefois suivies de publications, sur des questions politiques, économiques ou sociales. Club Droit et Démocratie (QUID 1974, Paris, Plon, 1973, p. 471).
B.— Cercle aristocratique. Jockey-club. On se réunit pour jouer, pour parler, pour ne rien dire, pour fumer, pour manger (...) de là le club (BALZAC, Œuvres diverses, t. 3, 1850, p. 463). Le marquis (...) profitant des loisirs que lui faisait sa femme, se hâtait de courir à son club pour y faire une partie d'échecs (PONSON DU TERRAIL, Rocambole, t. 3, Le Club des valets de cœur, 1859, p. 254) :
• 2. Il y a ici un membre de l'Épatant et à son sujet, je remarque l'assurance un peu prétentieuse que donne le club et le ton supérieur que les hommes de club prennent dans leur parlage superficiel de tout.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1890, p. 1218.
• 3. J'ai remarqué à ce moment que tout le monde se rencontrait, s'interpellait et conversait, comme dans un club où l'on est heureux de se retrouver entre gens du même monde.
CAMUS, L'Étranger, 1942, p. 1183.
— P. ell. Fauteuil club ou absol. club. Fauteuil de cuir large et profond. Le fauteuil club, l'atmosphère douillette du salon, m'amollissaient (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 25).
C.— Association dont les membres ont des goûts, des intérêts ou un but communs. Fonder un club. Nos lectures ont recommencé. Notre petit club se compose de Mérimée, d'Albert Stapfer, d'Amédée Bouffé et de moi (DELÉCLUZE, Journal, 1828, p. 305). Des clubs d'épiciers retraités (RIMBAUD, Poésies, À la musique, 1871, p. 59). Le fameux club de l'ordre qui réunit (...) les principaux négociants et armateurs de Bouville (SARTRE, La Nausée, 1838, p. 120) :
• 4. Dès le collège, immédiatement, nous allons créer un centre où nous puissions nous retrouver. Que pourra être ce centre, un club, un cercle, une société, une académie? Camarades, vous en déciderez.
A. FRANCE, La Vie en fleur, 1922, p. 418.
SYNT. Appartenir, s'inscrire à un club; président d'un club.
— P. anal., INSTIT. Club atomique (BEAUFRE, Dissuasion et stratégie, 1964, p. 109).
— Spéc. Association à caractère sportif ou à but touristique. Club sportif. Club Méditerranée (DEFERT, Pour une pol. du tour. en France, 1960, p. 71). Le club de foot-ball s'agrandit chaque jour (ALAIN-FOURNIER, Correspondance [avec J. Rivière], 1913, p. 337). Les promenades du club Alpin (ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, p. 44).
Rem. En ce sens, club fonctionne comme second élément de subst. composés : aéro-club, automobile-club (cf. automobile II a), racing-club, touring-club; ciné-club, photo-club.
— P. ext. Club de nuit ou absol. club. Synon. de boîte de nuit (cf. boîte II p. ext.). C'était le videur d'un club de nuit des faubourgs de la ville (CAMUS, Requiem pour une nonne, adapté de W. Faulkner, 1956, 2e part., 4e tabl., p. 873).
Prononc. et Orth. :[klœb]; u se prononce [œ] dans les mots de l'angl. du type club, tub, sunlight, etc. C'est la prononc. donnée par les dict. récents comme Pt ROB., DUB., etc. Celle des dict. plus anc. est [klyb]. Cf. ds LAND. 1834, GATTEL 1841, FÉL. 1851, LITTRÉ (qui admet aussi [klœb] prononc. à l'angl. mais qui trouve que le mot est devenu assez général pour qu'on lui laisse la prononc. fr.). Pour [klyb] cf. encore DG et PASSY 1914. Cette prononc. est choisie également par BARBEAU-RODHE 1930 qui donne [klœb] comme var. WARN. 1968 distingue [klœb], cercle sportif mondain et [klyb], assemblée pol. ou littér. (cf. de même ds FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 202 et ds MART. Comment prononce 1913, p. 126). D'autres var. sont plus rares et vieillies : [klyb] ds GATTEL 1841 et ds LITTRÉ; [] ds GATTEL 1841, LITTRÉ et en outre ds DG. Pour la prononc. de b final dans les mots d'emprunt, cf. FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 376 et BUBEN 1935, § 192. Au plur. des clubs : [klœb]. Le mot est attesté ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1702 « groupement, association (en Angleterre) » (G. MIÈGE, État present d'Angleterre, I, 273 ds BONN., p. 29), encore rare au XVIIIe s. pour désigner des groupements en France; 1724-31 Club de l'Entresol (ds MACK., p. 114) et 1774 (BEAUMARCHAIS, Œuvres, éd. Gudin, IV, 487 ds GOHIN, p. 328). Angl. club (v. club2) au sens de « association, groupement de personnes » attesté dep. le XVIIe s. (NED) et qui reste difficile à expliquer à partir du premier sens « gros bâton » de l'angl. club : on suppose que le sens de « groupe de personnes » est né de celui de « masse, agrégat » (1450 ds MED cf. aussi ds NED le verbe (to) club qui est attesté dep. le XVIIe s. au sens de « mettre ensemble, agréger, regrouper « d'où » mettre en association, grouper en un club ») qui semble résulter de la comparaison avec la masse d'un gourdin ou d'une massue. Bbg. DARM. 1877, p. 254. — GOHIN 1903, p. 328. — LUTAUD (O.). Translation, trad., tradition. Cah. Lexicol. 1968, t. 13, n° 2, p. 58. — PUCHEU (R.). La Saison des clubs. Fr. Monde. 1969, n° 63, pp. 18-23; 36-40. — RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 374.
II.
⇒CLUB2, subst. masc.
SP. (golf). Crosse servant à lancer la balle. Étui à clubs (PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p. 95). Un golfeur au club indocile (Vie et langage, 1953, p. 176).
Prononc. et Orth. Cf. club1. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1882 « sorte de canne du jeu de polo » (OLD NICK Jr, Le Polo, in La vie élégante, 15 sept. ds QUEM.). Empr. à l'angl. club issu de l'a. nord. klubba « bâton, gros bâton » (DE VRIES Anord.) et dont le premier sens est « gros bâton » (ca 1205 clibben ds NED), d'où l'emploi dans différents jeux sportifs pour désigner un instrument servant à lancer un objet en le frappant (ca 1450, ibid.). Fréq. abs. littér. :859. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 707, b) 2 325; XXe s. : a) 607, b) 1 437.
1. club [klœb] n. m.
ÉTYM. 1702, en parlant de l'Angleterre; 1733, en France; angl. club « réunion, cercle ».
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1 Société où l'on s'entretenait de questions politiques. || Le club des Cordeliers, des Jacobins. — (1790). || Club monarchique.
1 Des admissions faciles, d'hommes ardents, impatients, avaient renouvelé le club (des Jacobins).
Michelet, Hist. de la Révolution franç., t. I, p. 510.
1.1 Quand les journées de février ensanglantèrent Paris, il fut navré, il courut les clubs, demandant le rachat de ce sang « par le baiser fraternel des républicains du monde entier ». Il devint un de ces orateurs illuminés qui prêchèrent la révolution comme une religion nouvelle, toute de douceur et de rédemption.
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 69-70.
♦ (Mil. XXe). Par anal. Organisation politique différente des partis. || « Le débat atteignait son apogée avec l'intervention des clubs politiques (club Jean Moulin par exemple) » (J.-P. Courthéoux, Politique des revenus, p. 27).
2 Cercle où des habitués (membres) viennent passer leurs heures de loisir, pour bavarder, jouer, lire. || Aller au club. || Passer la soirée à son club. || Inviter un ami à dîner au club.
2 (…) j'ai mon club. C'est là que je traite mes amis, que je lis les journaux et les magazines, que je fume et me repose.
G. Duhamel, Scènes de la vie future, IX, p. 142.
3 Ses relations anglaises venaient le chercher à l'hôtel, le conduisaient à quelque restaurant des alentours de Leicester Square. On l'avait reçu une fois dans un club de Piccadilly.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XXVI, p. 247.
3.1 Pour nous créer une source d'occupations et d'amusements, Julliard émit alors la pensée de fonder, au moyen d'un groupement d'élite, une sorte de club étrange dont chaque membre serait tenu de se distinguer soit par une œuvre originale, soit par une exhibition sensationnelle.
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 292.
♦ Spécialt. Lieu de plaisir réservé à des membres inscrits.
3 Société constituée pour aider ses membres à exercer diverses activités désintéressées (sport, voyage…). ⇒ Association. || Le club alpin. || Le touring-club. || Club sportif. || Club nautique. || Club d'automobilistes (→ Automobile-club). || Club de fans. ⇒ Fan-club.
4 Des jeunes gens en sweaters et coiffés de casquettes anglaises discutaient, autour du « monument au footballeur inconnu », les dernières nouvelles des grands clubs de la région.
P. Mac Orlan, la Bandera, II, p. 21.
♦ Organisation vendant des marchandises ou des services à des personnes, moyennant une adhésion de principe (qui est en fait un acte commercial).
4 Petit groupe de personnes qui sont dans la même situation. ☑ Loc. Bienvenue au club ! : bienvenue parmi nous !
5 Voilà, n'est-ce pas, deux fauteuils de cuir très ordinaires en apparence, le genre « clubs » anglais comme il y en a dans certaines salles de cinéma.
N. Sarraute, le Planétarium, p. 105.
6 Appos. || Cravate club, à rayures obliques.
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DÉR. Clubiste.
COMP. Aéro-club. V. Club-house.
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2. club [klœb] n. m.
ÉTYM. 1882; mot angl., « gros bâton ».
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♦ Anglic. Crosse de golf. || Le caddie transporte les clubs des joueurs au long du parcours. || Club à face ouverte. ⇒ Spoon.
1 Une de ces inconnues poussait devant elle (…) sa bicyclette; deux autres tenaient des « clubs » de golf (…)
Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, Pl., t. I, p. 788.
2 Il y avait aussi de temps en temps un beau golf, où femmes et hommes se livraient des batailles conduites par assauts successifs (…) mission (…) qui convenait le mieux à leur esprit, à leur ambition : poser une balle de bois par terre et taper dessus avec un club !
Giraudoux, les Aventures de Jérôme Bardini, p. 124.
Encyclopédie Universelle. 2012.