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transir

transir [ trɑ̃zir ] v. <conjug. : 2; seult prés. indic., temps composés et inf.>
XVe; « mourir » v. 1140; lat. transire, proprt « aller au-delà »
1 V. tr. Littér. Pénétrer en engourdissant, transpercer (en parlant d'une impression, d'une sensation, spécialt [XVIIe ] du froid). glacer, saisir. « Un air inerte, qui sans être froid nous transit » ( Genevoix).
Fig. Glacer, pénétrer. « la peur avait transi leur âme et ôté le mouvement à leur bras » (Lamennais). « ses dents claquaient. Il était transi de peur » (Balzac).
2 V. intr. Vx ou littér. Être pénétré d'une sensation, d'un sentiment qui glace, engourdit. « Je sentis tout mon corps et transir et brûler » (Racine ).

transir verbe transitif (latin transire, aller au-delà) Littéraire Pénétrer et engourdir, en parlant du froid. Faire frissonner, frémir, sous l'effet d'un sentiment vif. ● transir (difficultés) verbe transitif (latin transire, aller au-delà) Littéraire Prononciation On prononce aujourd'hui le plus souvent [&ph104;ʀ̃&ph110;&ph93;ʀ], en faisant sonner le s comme un z. La prononciation [&ph104;ʀ̃&ph103;&ph93;ʀ], avec le s prononcé comme dans ainsi, tend à disparaître. Conjugaison Ce verbe n'est guère employé qu'à l'infinitif, à la troisième personne du singulier de l'indicatif présent et aux temps composés, ainsi qu'au participe passé, transi. ● transir (synonymes) verbe transitif (latin transire, aller au-delà) Littéraire Pénétrer et engourdir, en parlant du froid.
Synonymes :
- geler
- glacer
- paralyser

transir
v. intr. (Belgique) être pénétré d'un sentiment de forte inquiétude, de grande impatience; être dans les transes. Chaque samedi, je transis en attendant qu'il rentre.

⇒TRANSIR, verbe
A. — Empl. trans.
1. [En parlant d'une sensation de froid] Saisir, glacer, faire frissonner. L'image s'élança en lui, retomba comme un jet d'eau, de toutes parts, avec des ondes qui le transissaient (MONTHERL., Songe, 1922, p. 118).
2. Au fig. ou p. métaph. [En parlant d'un sentiment violent] La gitane effarée, hagarde, sentait l'épouvante transir ses nerfs et gâter son sang (D'ESPARBÈS, Vent du boulet, 1909, p. 111). Le jour tout envahi de pâleurs blanches comme un visage où se peint une expression d'effroi. Lividité uniforme où le regard se perd dans sa mémoire, et semble faite pour transir des sentiments avec des pensées (J. BOUSQUET, Trad. du sil., 1935, p. 27).
B. — Empl. intrans.
1. Être paralysé de froid. Aussi bien, je commence à transir et à ne plus sentir le bout de mon nez (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 165).
2. Éprouver une très grande crainte. Il y eut un cri à faire transir, un vrai cri d'assassiné: le hurlement désespéré de l'horreur à la face de la mort (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 244).
REM. Transissement, subst. masc. a) Sensation de froid intense. (Dict. XIXe et XXe s.). b) Vive inquiétude qui paralyse (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc. et Orth.:[], (il) transit [-zi]. FÉR. Crit. t. 3 1788, PASSY 1914, ROUSS.-LACL. 1927, p. 156 [-s-]. BARBEAU-RODHE 1930 [-s-], [-z-]. FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 363, WARN. 1987 [-z-], [-s-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1140 transir « mourir » (GEFFREI GAIMAR, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 1124); XIIIe s. transi de vie « mort » (Résurrection du Sauveur, éd. J. Gray Wright, 81 et 126); 1306 transi « mort » (GUILLAUME GUIART, Royaux Lignages, II, 640 ds T.-L.); b) 1355 transi de froit « mort de froid » (Miracles ND par personnages, XVI, 1466, éd. G. Paris et U. Robert, t. 2, p. 396); 2e moit. du XIVe s. transi de froid « pénétré, engourdi de froid » (Livre chevalier la Tour Landry, éd. A. de Montaiglon, p. 268); ca 1520 transy de froit « pénétré, engourdi de froid » (PHILIPPE DE VIGNEULLES, Gedenkbuch, éd. H. Michelant, 50, reprend comme mort de froit); 2e moit. du XIVe s. transir (qqn) de froit (en parlant d'une eau glacée) « pénétrer, engourdir de froid » (Livre chevalier la Tour Landry, éd. citée, p. 268); 1572 transir de froidure « être saisi de froid » (AMYOT, Que les stoïques disent des choses plus estranges que les poètes, 4 ds HUG.); 1628-30 trancir « id. » (A. D'AUBIGNÉ, Sa vie (I, p. 13-14), ibid.); 1680 transi « pénétré, engourdi de froid » (RICH.); c) ca 1480 avoir le cueur transsy « avoir le cœur insensible » (Myst. Pacience Job, éd. A. Meiller, 4795); 2. a) ca 1340 transi « qui a perdu conscience, qui est dans un état second » (GUILLAUME DE MACHAUT, Dit dou Vergier, 149 ds Œuvres, éd. E. Hoepffner, t. 1, p. 18); b) ca 1445 amoureux transi (Confession et Testament de l'amant trespassé du dueil, éd. R. M. Bidler, 889); c) ca 1445 transi « transporté de joie » (ibid., 893); d) 1486 transi « ravi en extase mystique » (JEAN MICHEL, Mystère Passion, éd. O. Jodogne, 10160); 3. 1340-70 transi par (qqc.) « bouleversé (par la douleur) » (GUILLAUME DE MACHAUT, Poésies lyriques, éd. V. Chichmaref, 149-23); 1357 transi de (qqc.) « bouleversé (par la peur) » (GUILLAUME DE DIGULLEVILLE, Pélerinage Ame, éd. J. J. Stürzinger, 1912); ca 1480 avoir le cueur transi (Le Mistere du Viel Testament, éd. J. de Rotschild, 39233). Empr. au lat. class. transire « passer, partir, traverser, être transféré » (d'où transe sens I 1), mais surtout dans un sens propre au lat. chrét., celui de « passer de vie à trépas », att. dès le Ve s. (v. G. ROQUES, Anc. et moy. fr. transir, transi, transe ds Trav. Ling. Litt. t. 20, 1, Strasbourg, 1982, pp. 42-44 et Mél. Planche (A.), 1984, pp. 426-428). Fréq. abs. littér.:15.

transir [tʀɑ̃ziʀ] v. tr.
CONJUG. finir; ne s'emploie plus guère qu'au présent de l'indic., aux temps composés et à l'infinitif.
ÉTYM. XVe; « passer de vie à trépas » (→ Trépasser), XIIe, jusqu'au XVIe; lat. transire « aller, passer (ire) au delà (trans-), » et, spécialt, « mourir », cf. Christine de Pisan : « Ainsi transit la gloire du monde ». → Sic transit gloria mundi.
1 Pénétrer en engourdissant, transpercer, traverser (en parlant d'une impression, d'une sensation qui glace, qui engourdit, d'abord comparée à la mort). Saisir (I., A., 5.). || Le mauvais temps nous a transis (→ Gâter, cit. 2). || Un air inerte, qui sans être froid nous transit (→ Taillis, cit. 1).
(1580). Fig. Glacer, pénétrer. || La crainte transit le cœur. || « Une vénération qui me transit de respect » (Pascal, in Littré). || Cette minute de contemplation m'avait transi l'âme et la chair (→ Ranimer, cit. 11).
1 (…) la peur avait transi leur âme et ôté le mouvement à leur bras.
Lamennais, Paroles d'un croyant, III.
2 V. intr. (1588; « être stupéfié », mil. XIVe). Vx ou littér. Être pénétré d'une sensation, d'un sentiment qui glace, engourdit… Geler.
2 Je sentis tout mon corps et transir et brûler (…)
Racine, Phèdre, I, 3.
3 L'amour est descendu au fond du caveau où transissait mon âme accroupie et somnolente (…)
Th. Gautier, Mlle De Maupin, IX.
——————
transi, ie p. p. adj.
ÉTYM. (XIVe).
Pénétré, engourdi de froid ( Gelé [cit. 16], glacé, morfondu) ou d'un sentiment qui paralyse. || Être transi de froid (→ Délabrer, cit. 6; frissonner, cit. 1), de peur. — ☑ Loc. (XVe). Un amoureux, un amant (cit. 3) transi, que son amour rend timide, paralyse. Languissant.
4 Je me levai déshabillé,
Plus transi, plus froid, plus mouillé,
Que si j'étais sorti de l'onde (…)
Théophile de Viau, Maison de Silvie, V.
5 Il ne proféra pas une parole, mais ses dents claquaient. Il était transi de peur.
Balzac, Sarrasine, Pl., t. VI, p. 108.
6 Chacun, en valsant, vient sur votre épaule
Réciter son rôle
D'amoureux transi (…)
A. de Musset, Poésies nouvelles, « Conseils à une Parisienne ».
CONTR. (Du p. p.) Chaud, échauffé.
DÉR. Transe, transissement.
HOM. (Du p. p.) 2. Transi.

Encyclopédie Universelle. 2012.