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trafic

trafic [ trafik ] n. m.
• 1339; it. traffico; origine incertaine
IVieilli Commerce. Faire trafic de (qqch.) : négocier.
Mod. Péj. Commerce plus ou moins clandestin, immoral et illicite. Trafic des bénéfices ecclésiastiques. simonie. « l'effroyable trafic de chair humaine qui si longtemps ravagea les côtes de l'Afrique » (Jaurès). Trafic d'esclaves ( traite) . Faire du trafic d'armes; de drogue ( narcotrafic) . Dr. Trafic d'influence : fait d'agréer des offres ou de recevoir des présents pour faire obtenir de l'autorité publique un avantage quelconque. ⇒ concussion, malversation, prévarication; pot-de-vin.
Fig. Qu'est-ce que c'est que tout ce trafic ? magouille.
II(mil. XIXe; angl. traffic) Mouvement général des trains; fréquence des convois sur une même ligne. Un trafic intense. Par ext. Trafic maritime, routier, aérien.
Circulation des véhicules. Trafic dense sur le périphérique.

trafic nom masculin (italien traffico) Commerce illicite, honteux et clandestin : Trafic d'armes. Familier. Ensemble d'activités plus ou moins mystérieuses, compliquées : Qu'est-ce que c'est que tout ce trafic ?trafic (homonymes) nom masculin (italien traffico) trafique forme conjuguée du verbe trafiquer trafiquen forme conjuguée du verbe trafiquer trafiques forme conjuguée du verbe trafiquertrafic (synonymes) nom masculin (italien traffico) Familier. Ensemble d'activités plus ou moins mystérieuses, compliquées
Synonymes :
- combine (familier)
- cuisine (familier)
- fricotage (familier)
- grenouillage (familier)
- magouillage (populaire)
- magouille (populaire)
trafic nom masculin (anglais traffic) Ensemble des transports de marchandises ou de voyageurs, ou des circulations de véhicules ou de bâtiments, qui s'effectuent, pendant une durée définie (jour, mois, année), sur une voie de communication ou sur l'ensemble des voies d'un territoire : Trafic portuaire, ferroviaire.trafic (difficultés) nom masculin (anglais traffic) Orthographe 1. Avec un seul f. 2. On écrit trafic d'influence, avec influence au singulier. ● trafic (homonymes) nom masculin (anglais traffic) trafique forme conjuguée du verbe trafiquer trafiquen forme conjuguée du verbe trafiquer trafiques forme conjuguée du verbe trafiquer

trafic
n. m. (Anglicisme)
d1./d Fréquence des trains, des avions, des navires, des voitures sur un itinéraire, un réseau.
d2./d Circulation de nombreux véhicules. Quel trafic dans ma rue!
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trafic
n. m. Commerce illicite. Trafic d'armes, de drogue.
|| DR Trafic d'influence: fait d'obtenir de l'autorité publique des avantages pour qqn, en échange d'une récompense.

I.
⇒TRAFIC1, subst. masc.
A. — Vieilli. Commerce de marchandises. Trafic colonial; trafic sur la côte d'Afrique. La navigation sur mer avait ses périls aussi bien que ses profits (...). Mais même sur terre le trafic était souvent hasardeux (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 65). À peine l'étranger eut-il laissé entendre qu'il faisait le trafic des peaux de fourrure que Didace s'empressa de dire:Le rat d'eau sera ben rare ce printemps, j'ai peur (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 175).
P. méton. Marchandise faisant l'objet d'un commerce. La vente commençait. Le trafic des légumes occupait la chaussée, par tas, en hottes et en sacs fichés de plaquettes émaillées: « Prud'homme, cultivateur à Conflans » (HAMP, Marée, 1908, p. 55).
B. — 1. Commerce illicite, généralement clandestin. Trafic d'armes, de diamants, de fausse monnaie, de tableaux; se livrer au trafic des esclaves, des stupéfiants. Dans ce catalogue les seuls autographes des frères de Napoléon (...) sont cotés plus cher que les miens! Les dessous de ce trafic doivent être singulièrement malpropres (BLOY, Journal, 1907, p. 352). Est-ce Moscou ou Londres qui lui permet de continuer son train de vie de nabab dégénéré?(...) Ou bien continue-t-il à faire le trafic de la coco... (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 41).
2. Fait de monnayer une chose non vénale ou un bien moral. Faire trafic de son corps, de ses charmes, de son honneur. Le pauvre (...) vendait son vote, et comme les occasions de voter étaient fréquentes, il pouvait vivre. À Rome, ce trafic se faisait régulièrement et au grand jour; à Athènes, on se cachait mieux (FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p. 442). Il y avait d'habiles paroissiens pour fabriquer les papiers, et l'on s'entendait avec eux au coup d'œil, tant ce trafic de bénédiction avait passé dans les habitudes (POURRAT, Gaspard, 1925, p. 231).
DR. Trafic d'influence. ,,Fait d'agréer les offres ou promesses ou de recevoir des dons ou présents pour faire obtenir ou tenter de faire obtenir de l'autorité publique un avantage quelconque`` (CAP. 1936). Synon. concussion, prévarication. [Des émissaires de l'Élysée] eurent bientôt fait de rallier « le parti Barthou », cette tourbe innommable de quémandeurs pour qui la République n'est que matière à trafics d'influences (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 348). Combien d'administrateurs d'entreprises publiques ou privées, combien de riches commerçants (...) se livrent aujourd'hui à des trafics d'influence (AYMÉ, Confort, 1949, p. 146).
C. — Familier
1. Ensemble d'activités compliquées et plus ou moins répréhensibles, généralement mystérieuses. Synon. manigances, manœuvres. Il fait un drôle de trafic. Il y entrevit [dans la boutique] une femme maigre et blafarde (...) vêtue d'une robe noire élimée, tachée de toutes sortes de trafics louches (ZOLA, Rêve, 1888, p. 38).
2. Action de soumettre une chose, un produit à des manipulations frauduleuses. Le bourgogne ordinaire redevient pommard et le gros rouge, médoc, aussitôt franchi le Channel. Il faudrait mettre un gendarme derrière chaque tonneau pour empêcher tout trafic (P.-M. DOUTRELANT, Les Bons vins et les autres, 1976, p. 17).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1339 masc. traffic « commerce » (lettre de Philippe de Valois ds G. SAIGE, Doc. hist. relatifs à la principauté de Monaco, t. 1, p. 265 d'apr. R. ARVEILLER ds Fr. mod. t. 26, p. 58); spéc. 1541 traffique « commerce immoral ou illicite, fait de monnayer des choses non vénales » ici, à propos des indulgences (J. CALVIN, Instit. de la relig. chrét., III, 5, éd. J.-D. Benoît, t. 3, p. 144); 2. 1480 fém. traffique « intrigue, manœuvre, fourberie » (G. COQUILLART, Droitz nouveaulx ds Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 190, 1169); 3. 1552 trafique « pratique, domaine où s'exerce une activité » (E. PASQUIER, lettre à Tournebu ds Choix de lettres sur la littérature..., éd. D. Thickett, p. 76: il semble que ceste langue [le latin] par un long succez et prescription de temps ait esté generalement approuvée par toutes les nations politiques, comme un outil et instrument des trafiques de noz esprits). Empr. à l'ital. traffico, att. au sens 1 dep. déb. XIVe s. (G. VILLANI ds TOMM.-BELL.), déverbal de trafficare (trafiquer). Bbg. HOPE 1971, p. 51.
II.
⇒TRAFIC2, subst. masc.
A. — 1. CH. DE FER. Mouvement général des trains; fréquence des convois sur une même ligne. Trafic ferroviaire intense, régulier; trafic interrompu par un déraillement. Il est difficile, pour les lignes en construction de déterminer le trafic probable (BRICKA, Cours ch. de fer, t. 2, 1894, p. 316). Je dormais dans un wagon abandonné, sur une voie de garage à demi ensablée, veuve de trafic, au fond d'un faubourg de vermine et de linges qui sèchent (ARNOUX, Juif Errant, 1931, p. 233).
2. P. ext.
a) Circulation de véhicules, de bâtiments ou d'avions s'effectuant, pendant une durée définie, sur une voie de communication ou sur l'ensemble d'un réseau. Trafic aérien, automobile, fluvial, routier. La tempête qui sévit actuellement sur les côtes normandes gêne le trafic maritime (Combat, 19-20 janv. 1952, p. 8, col. 6).
En partic. Circulation de nombreux véhicules. Jusqu'à Charing-Cross, deux fois les policemen l'arrêtèrent d'un geste de leur bras au manchon blanc et bleu, coupant le flot du trafic pour escorter une voiture d'enfant et laisser des paquets de foule changer de trottoir (HAMP, Champagne, 1909, p. 214). Il y avait encore un grand trafic d'automobiles et de vespas sur la place du Colisée (BUTOR, Modif., 1957, p. 220).
b) P. anal. Va-et-vient, déplacement de personnes ou de choses. Naturellement, je ne dors pas. Il fait un trafic du diable toute la nuit. Il sort, il rentre. Je le vois aller visiter ses gendarmes (GIONO, Roi sans divertiss., 1947, p. 77). De très vieilles artères, qu'emplit en temps normal le trafic commercial, redevinrent des voies étroites (COLETTE, Pays. et portr., 1954, p. 238).
B. — 1. Ensemble des personnes ou des marchandises acheminées par un moyen de transport. Pendant longtemps, le trafic des marchandises [transportées par les chemins de fer] fut, en France, inférieur à celui des voyageurs (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 250).
Trafic d'un port/trafic portuaire. Ensemble des marchandises qui arrivent, sont expédiées ou transitent dans un port. Le trafic de ce port se chiffre en millions de tonnes. (Dict. XXe s.).
P. anal. Ensemble du courrier ou des informations acheminées par un réseau de communication. De nos jours (...) le trafic postal ne cesse de s'accroître et partant exige une circulation plus intense de wagons-poste sur les réseaux ferrés (PRADELLE, Serv. P.T.T. en Fr., 1903, p. 181). En 1949 le trafic acheminé par les voies PTT est le même qu'en 1881 (Admin. P. et T., 1964, p. 28).
2. Circulation, transport de personnes ou de marchandises. La constitution de l'empire mongol au XIIIe siècle permit d'organiser en quelques années un trafic direct entre la mer Noire et la Chine du nord (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 228). Le service commercial [assure] (...) d'une façon rentable le trafic des passagers et des marchandises sur les lignes desservies par la compagnie (M. BENOIST, PETTIER, Transp. mar., 1961, p. 132).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1872 (LITTRÉ: Trafic [...] Particulièrement, dans les chemins de fer, transport des marchandises, par opposition au transportdes voyageurs); 1876 (Lar. 19e: Trafic [...] Chem. de fer. Mouvement général d'une ligne. Importance et fréquence des trains); 1902 angl. traffic glosant intensité de la circulation (É. GAUTIER, L'Année scientifique et industrielle, p. 392 ds REY-GAGNON Anglic.); 1903 trafic postal (PRADELLE, loc. cit.); 1908 intensité du trafic (HAMP, Marée, p. 47). Empr. à l'angl. traffic, de même orig. que trafic1 et att. dep. le déb. XVIe s. (d'abord dans des textes faisant réf. à l'Italie, v. NED), plus partic. empl. pour désigner le passage de personnes, véhicules ou bateaux sur une voie de communication (dep. av. 1825 ds NED) et une quantité de personnes ou de marchandises transportées, spéc. par chemin de fer (1858, ibid.).
STAT. Trafic1 et 2. Fréq. abs. littér.:312. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 269, b) 158; XXe s.: a) 402, b) 770.
BBG. — QUEM. DDL t. 20.

trafic [tʀafik] n. m.
ÉTYM. 1441, traffitz; var. trafique, n. f., aux XVe et XVIe; ital. traffico, d'orig. incert., ou, selon Guiraud, d'un roman trasficticare (cf. ficticius « faux, fictif ») de transfingere « transformer ».
———
I
1 Vx. (Dans le sens général). Commerce. || « Le trafic, en détail seulement, est interdit en France aux gentilshommes. Par un édit de 1669, ils ne dérogent point en négociant en gros » (Trévoux). || Faire trafic de qqch. (→ Forain, cit. 1). — Vieilli. Petit commerce, de type assez primitif; troc.
1 En retour de toutes ces bonnes choses, nous offrîmes aux naturels des colliers à grains bleus, des bijoux de cuivre, des clous (…) Nous établîmes sur la côte un marché régulier (…) et tout le trafic s'y opéra avec toutes les apparences de la bonne foi (…)
Baudelaire, Trad. E. Poe, les Aventures d'A. Gordon Pym, XX.
2 Depuis des centaines d'années, les vendeurs de babouches brodées comme des mitres sont accroupis dans leurs armoires (…) le marchand de dattes, de noix, d'amandes, de henné (…) trône au milieu de ses denrées (…) Parmi ces trafics puérils, sous ces treillages de roseaux (…) circule une foule prodigieusement vivante (…)
Jérôme et Jean Tharaud, Marrakech, V.
2 (Mil. XVIIe). Mod. Commerce plus ou moins clandestin, immoral ou illicite. Agiotage, maquignonnage. || Trafic des bénéfices (cit. 7). Simonie (→ 2. Canon, cit. 1). || Le trafic des esclaves (cit. 4), des filles destinées aux harems (cit. 1). Traite. || Trafic des stupéfiants. || Trafic de reconnaissances du Mont-de-Piété (→ Ressource, cit. 4).
3 Ces lettres de cachet étaient l'objet d'un profitable trafic; on en vendait aux pères qui voulaient enfermer leurs fils; on en donnait aux jolies femmes trop gênées par leurs maris.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., Introd., II, IX.
4 Ils raisonnent comme si on leur imputait à crime l'effroyable trafic de chair humaine qui si longtemps ravagea les côtes de l'Afrique.
Jaurès, Hist. socialiste…, t. I, p. 966.
Dr. || Trafic d'influence : « fait d'agréer les offres ou promesses ou de recevoir les dons ou présents pour faire obtenir ou tenter de faire obtenir de l'autorité publique un avantage quelconque » (Capitant). Concussion, malversation, prévarication.(Le compl. désigne un bien moral). || Le trafic de… || « Le trafic de l'honneur n'enrichit pas » (Vauvenargues, Réflexions et maximes, 48). — ☑ Loc. Faire trafic de son honneur. → Vendre à l'encan.
4.1 On usait de patients trafics d'influence pour sauver une face cadastrale, et cette énergie suffisait à porter les gosses comme sur un tapis roulant.
Claude Courchay, La vie finira bien par commencer, p. 26.
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II (Mil. XIXe; angl. traffic; d'abord terme de ch. de fer). Anglic.
1 Mouvement général des trains. || Trafic ferroviaire.Fréquence des convois sur une même ligne. || Trafic intense.
2 Trafic maritime (→ Ferry-boat, cit. 3), fluvial, aérien. || Trafic de transit, dont les usagers arrivent et repartent par le même service aérien (opposé à trafic local).Trafic international, extérieur : trafic des passagers soumis aux contrôles frontaliers.
5 La littérature du canal (des Deux-Mers) vous dira quels en sont, d'après elle, les avantages : constituer pour notre flotte de guerre un passage qui la double; donner au trafic maritime international une voie nouvelle (…)
Giraudoux, De pleins pouvoirs à sans pouvoirs, IV, p. 95.
Spécialt (par retour au sens I, 1). || Le trafic d'un port.
5.1 Près du môle (de Santa Cruz) se trouve la place de la Constitution, entièrement dallée, et sur laquelle s'élève une colonne surmontée de la statue du célèbre navigateur entouré de lions et de figures allégoriques. Trafic du port : agrumes, vins, huile d'olive, sulfate de fer, soufre, lignite. Industries (…)
Claude Simon, le Palace, p. 32.
3 (1933, in D. D. L.). Circulation de nombreux véhicules. Circulation. → Sauver, cit. 9.
6 Le trafic embarrassé se résumait dans un encombrement qui tenait le centre de la place et s'en allait cornant vers la rue Royale.
Aragon, les Beaux Quartiers, II, XV.
COMP. Narcotrafic.

Encyclopédie Universelle. 2012.