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assuré

assuré, ée [ asyre ] adj. et n.
• 1155; de assurer
1Vx Qui met en sûreté, à l'abri du danger. sûr.
2(XVIe) Littér. (Choses) Qui est certain. évident, indubitable, infaillible, sûr. Tenez pour assuré qu'il viendra. La mort, « terme assuré qui ne nous console ni ne nous apaise » (B. Constant). Cour. Dont on est assuré ( assurer). Succès assuré. garanti.
3(XVe) Qui manifeste l'assurance, la confiance en soi. Un air assuré, sûr de soi. « il est de taille bien prise et de démarche très assurée » (A. Gide).
4 N. Personne garantie par un contrat d'assurance. Une assurée. Les droits des assurés. (Emploi critiqué) Les assurés sociaux : les assurés affiliés aux assurances sociales. Carte d'assuré social.
⊗ CONTR. Branlant, dangereux, douteux, hésitant, précaire, timide, vacillant.

assuré, assurée nom Personne qui est garantie par un contrat d'assurance. ● assuré, assurée (expressions) nom Assuré social, personne qui est affiliée à un régime de Sécurité sociale.

assuré, ée
adj. et n.
d1./d Hardi, sans crainte. Un air assuré.
d2./d Certain, inévitable, infaillible. Succès assuré.
d3./d Garanti par un contrat d'assurance.
|| Subst. Personne qui est garantie par un contrat d'assurance.
Personne qui verse des cotisations à un organisme d'assurances. Un assuré social.

⇒ASSURÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst.
I.— Part. passé de assurer.
A.— Être assuré, se tenir pour assuré. Être affermi, certain quant à quelque chose ou à quelqu'un.
1. Être assuré de qqn ou de qqc. :
1. De tels hommes ont vaincu toute espèce de peur; aussi sont-ils bien assurés d'eux-mêmes.
ALAIN, Propos, 1924, p. 587.
2. Autrement dit, si les choses du monde duraient plus longtemps, si l'humanité pouvait être assurée d'une moyenne de vie de trois ou quatre siècles et d'un bonheur matériel à peu près constant, y aurait-il encore de ces folles aspirations vers le ciel?
GREEN, Journal, 1940, p. 24.
2. Être assuré de + verbe à l'inf. :
3. Il arriverait à Crouy au jour, mais après la cérémonie, longtemps même après le départ du train de retour : il était donc absolument assuré de ne plus y rencontrer personne.
R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Mort du père, 1929, p. 1363.
B.— Être assuré que :
4. ... Une pente qu'il n'est nullement assuré que je remonte.
GIDE, Journal, 1940, p. 16.
Rare Être assuré si (cf. savoir si). Être certain que :
5. Comme je vous suppose Français, c'est-à-dire un peu sordide, vous voici empoisonné à la pensée d'avoir payé une place de première pour aller en troisième, sans même être assuré si l'objet ne vous dédaignera pas.
MONTHERLANT, La Petite Infante de Castille, 1929, p. 587.
II.— Emploi adj.
A.— [En parlant d'un être] Qui est solidement établi, affermi. Assuré sur ses jambes, voix mal assurée :
6. D'après ce qu'elle savait par expérience du caractère de cet homme, elle s'attendait au moins à lui voir devant elle une contenance humble et mal assurée, des manières craintives comme celles d'un proscrit amnistié de fait seulement et par simple tolérance...
THIERRY, Récits des temps mérovingiens, t. 2, 1840, p. 173.
7. L'intendant sortit d'un pas mal assuré, et revint avec une liasse de billets de banque que le notaire compta en homme qui a l'habitude de ne recevoir son argent qu'après la purge légale.
A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 621.
ÉQUIT. [En parlant d'un cheval] ,,Qui ne bronche pas`` (Lar. 19e, LITTRÉ).
P. ext. :
8. ... fidélité d'autant plus inaltérable qu'elle repose sur des bases assurées, la modération et la générosité avec lesquelles ils sont gouvernés...
Le Moniteur, t. 2, 1798, p. 370.
Au fig. Qui a confiance, se sent en sûreté :
9. Il est à remarquer que Gabrielle quitta Paris une heure avant lui [Henri IV] en litière, ne s'y sentant pas assurée du moment que le roi était dehors. On lui en voulait d'avoir distrait le roi de ses affaires et de l'avoir endormi dans les plaisirs.
SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. 7, 1851-62, p. 404.
B.— [En parlant d'une attitude] Qui se sait garanti contre toute faiblesse, qui manifeste une très (ou parfois trop) grande confiance en soi :
10. ... elle [madame Jenkins] comprit subitement au sans-gêne du visiteur, à son attitude assurée, presque insolente, qu'on l'enveloppait elle aussi dans ce désarroi d'existence...
A. DAUDET, Le Nabab, 1877, p. 184.
11. ... lui, debout sous l'arc de verdure, et ne semblant aucunement surpris de ce muet accueil, eut des regards hautains, assurés, froids, qui contrastaient fort avec sa timidité d'antan.
L. CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 184.
C.— [En parlant d'une chose] Qui est garanti.
1. [En parlant d'une opération] Dont la bonne exécution est garantie :
12. Tous croient voir et sentir immédiatement ce qu'ils imaginent, jugent ou comparent, tant l'habitude a rendu ces opérations faciles, promptes et assurées.
MAINE DE BIRAN, De l'Influence de l'habitude sur la faculté de penser, 1803, p. 83.
13. Vous avez su le coup ignoble qu'ils m'ont fait entre temps à l'Académie. C'est proprement infâme! Mon élection était assurée, décidée certaine...
DRUON, Les Grandes familles, t. 1, 1948, p. 115.
2. [En parlant d'un lieu, d'un refuge] Dont la sécurité est garantie :
14. Cassiodore disait de la propriété, qu'elle est le seul port assuré au milieu des tempêtes de la chicane et des bouillonnements de la cupidité...
PROUDHON, Qu'est-ce que la propriété? 1840, p. 202.
3. [En parlant d'un bien concr. ou abstr.] Dont la jouissance est garantie :
15. Christine, enfin, commençait à s'effrayer, devant la misère menaçante. À Paris, avec cet enfant qui poussait, la vie était plus chère, et les fins de mois devenaient terribles, malgré ses économies de toutes sortes. Le ménage n'avait d'assurés que les mille francs de rente; et comment vivre avec cinquante francs par mois, lorsqu'on avait prélevé les quatre cents francs du loyer?
ZOLA, L'Œuvre, 1886, p. 229.
16. De l'argent, de la tranquillité, mon avenir assuré, avoir refusé tout cela! ... et sans savoir pourquoi! ...
MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, p. 316.
4. Vx, péj. [Placé devant un subst. qualificatif] Dont la qualification est garantie par l'expérience. ,,Il se prend quelquefois en mauvaise part. Un assuré voleur, un assuré menteur`` (Ac. 1798-1932).
D.— DR. [En parlant d'un bien ou d'une pers. envisagée comme un bien] Garanti, protégé par un contrat ou un régime d'assurance :
17. Ajoutez qu'il avait épousé une fille de X..., le sénateur, homme sans scrupule, de qui la fabrique brûlait assurée pour cent mille francs quand il y avait lieu de refaire l'outillage.
BARRÈS, Mes cahiers, t. 4, 1906, p. 211.
III.— Emploi subst.
A.— ,,Personne qui a de l'assurance, de la fermeté`` (Lar. 19e). Faire l'assuré.
B.— Bénéficiaire d'un contrat ou d'un régime d'assurance. Assuré social, assuré volontaire :
18. Les autres membres [du conseil d'administration des sociétés d'assurances nationalisées] sont choisis, trois par trois, par le Conseil national des assurances, les organisations syndicales de salariés et le ministre des affaires économiques, pour représenter respectivement les « compétences techniques », le personnel des assurances et les assurés.
B. CHENOT, Les Entr. nationalisées, 1956, p. 85.
STAT. — Fréq. abs. littér. :2 974. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 4 798, b) 2 492; XXe s. : a) 3 442, b) 5 147.
BBG. — BARB. Misc. 23 1938-43, p. 328. — BARR. 1967. — CAP. 1936. — KUHN 1931, p. 201, 221. — LEMEUNIER 1969. — SPR. 1967.

Encyclopédie Universelle. 2012.