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stationnaire

stationnaire [ stasjɔnɛr ] adj. et n. m.
• mil. XIVe; lat. stationarius
I Adj.
1Didact. Qui reste un certain temps à la même place. Planète stationnaire, qui fait une station.
2(XVIe) Qui demeure un certain temps dans le même état, qui ne change, n'évolue pas. étale, invariable. « Le Berry est resté stationnaire [...] c'est le pays le plus conservé qui se puisse trouver » (Sand). Population stationnaire. Maladie stationnaire, dont l'évolution est insensible. État stationnaire, qui n'évolue plus.
3Sc. Qui conserve la même valeur, les mêmes propriétés physiques. Math. Suite stationnaire, dont les termes sont égaux à partir d'un certain rang. — Phys. Se dit d'un phénomène physique qui se reproduit identiquement à lui-même au cours du temps. État stationnaire : en thermodynamique, état dont les variables sont indépendantes du temps; en mécanique quantique, état d'un système dont l'énergie a une valeur déterminée. Ondes stationnaires : système d'ondes dans lequel les plans nodaux et ventraux sont stables.
Phys. nucl. Se dit d'un réacteur thermonucléaire dont la réaction n'est ni instantanée ni explosive (opposé à impulsionnel).
II N. m. (fin XVIIe; lat. stationarius « qui est de garde », de statio au sens « poste de garde »)
1Antiq. rom. Soldat d'un poste de police.
2(1800) Navire désigné pour exercer une surveillance. « le stationnaire anglais le Deerhound, qui se promène dans les eaux du Bosphore » (Loti).
⊗ CONTR. Variable.

stationnaire adjectif (bas latin stationarius, du latin classique statio, -onis, immobilité) Se dit du temps, des conditions atmosphériques qui ne changent pas : Des nappes de brouillard stationnaires. Qui ne subit aucune évolution, reste dans le même état : L'état du malade est stationnaire. Mathématiques Se dit d'un point d'un arc paramétré (I, f) où f′ s'annule. Physique Se dit des phénomènes physiques qui se reproduisent identiquement à eux-mêmes au cours du temps. ● stationnaire (expressions) adjectif (bas latin stationarius, du latin classique statio, -onis, immobilité) Théorie de l'état stationnaire ou de l'Univers stationnaire, ou cosmologie stationnaire, théorie cosmologique selon laquelle l'Univers conserve une densité de matière constante au cours du temps. (Aucune théorie de ce type ne parvient actuellement à expliquer les principaux faits d'observation sur lesquels s'appuie le modèle du big bang.) Suite stationnaire, suite (an) telle qu'il existe un naturel p pour lequel an = ap pour tout n \> p. Ondes stationnaires, ondes dans lesquelles les oscillations sont décrites par une fonction sinusoïdale du temps, avec une amplitude variant d'un point à un autre mais restant constante au cours du temps. État stationnaire, état d'énergie bien définie (état propre d'énergie) d'un système quantique. Processus aléatoire stationnaire, processus dont les propriétés statistiques ne dépendent pas de l'origine des temps. ● stationnaire (homonymes) adjectif (bas latin stationarius, du latin classique statio, -onis, immobilité) stationnèrent forme conjuguée du verbe stationnerstationnaire (synonymes) adjectif (bas latin stationarius, du latin classique statio, -onis, immobilité) Se dit du temps, des conditions atmosphériques qui ne changent...
Synonymes :
- étale
- fixe
- immobile
Contraires :
- mobile
Qui ne subit aucune évolution, reste dans le même état
Synonymes :
- stagnant
- statique
stationnaire nom masculin Bâtiment de guerre affecté à la surveillance d'un port ou d'une zone maritime.

stationnaire
adj.
d1./d Qui arrête son mouvement et reste un certain temps à la même place.
|| PHYS Système d'ondes stationnaires: système vibratoire qui résulte de l'interférence d'ondes se propageant en sens contraires et caractérisé par des points d'amplitude nulle (noeuds) et des points d'amplitude maximale (ventres).
d2./d Qui ne change pas, n'évolue pas. L'état du blessé reste stationnaire.

⇒STATIONNAIRE, adj. et subst. masc.
I. — Adjectif
A. — Qui reste un certain temps sans se déplacer.
1. [En parlant d'êtres animés] Synon. fixe. De tous les volatiles, ceux dont le vol est le plus curieux et le plus à notre portée sont les insectes. Les uns ont des ailes de la plus fine gaze, comme la mouche: elle exécute toute sorte de vols, et quand il lui plaît, elle s'arrête en l'air, et y devient stationnaire (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 153).
2. [En parlant de choses] Synon. immobile. Gaetano abattit la voile, et la barque resta stationnaire (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 386). L'aiguille de l'instrument redevint stationnaire à une hauteur de vingt-neuf pouces et neuf dixièmes (...), et les circonstances parurent propices à l'exploration (VERNE, Ile myst., 1874, p. 401).
ASTRON. [En parlant d'une planète] Qui fait une station (v. station II A 2 a). Saturne est stationnaire pendant huit jours; Jupiter quatre; Mars deux; Vénus un jour et demi, et Mercure la moitié d'un jour (LITTRÉ).
AVIAT. Vol stationnaire. Phase de vol où la vitesse d'un avion est égale à la vitesse du vent, l'appareil faisant alors du « sur-place »; pour un hélicoptère, phase de vol au cours de laquelle la portance répond exactement au poids de l'appareil qui demeure alors en sustension (d'apr. THIES Aéromodélisme 1984). La montée classique s'opère en vol stationnaire face au vent (Jeux et sports, 1967, p. 1620).
B. — 1. Qui demeure un certain temps sans changer, qui ne progresse ni ne régresse. Synon. étale, invariable. La production est presque stationnaire (CHARTROU, Pétroles natur. et artif., 1931, p. 166). Dans l'industrie du jouet en bois, les fabricants ont à souffrir d'une concurrence analogue; la situation est stationnaire ou légèrement en régression dans le domaine des échelles et des manches d'outils (Industr. fr. bois, 1955, p. 12).
a) MÉD., cour. [En parlant d'un état pathol.] Qui n'évolue plus, ni vers la guérison, ni vers l'aggravation (d'apr. MAN.-MAN. Méd. 1977). L'état général reste stationnaire; l'appétit est faible et capricieux; le malade reste couché presque constamment; la démarche est hésitante; les paupières sont salies par une chassie jaunâtre (NOCARD, LECLAINCHE, Mal. microb. animaux, 1896, p. 417). Abandonnée à elle-même, la maladie reste stationnaire pendant encore une quinzaine de jours, puis le petit malade sombre dans le coma complet et meurt dans la semaine qui suit (QUILLET Méd. 1965, p. 361).
b) ÉCON. État stationnaire. ,,Celui où toutes les variables significatives de l'activité économique (production, investissement, population...), deviennent définitivement constantes`` (COTTA 1972). L'état stationnaire est une stagnation indéfinie (COTTA 1972).
2. En partic.
a) Qui ne progresse pas. Il n'y a aucune antinomie entre l'idée d'autorité et l'idée du progrès; est-ce que, parce que nous sommes du nombre de ces républicains-là, il est permis de dire que nous voulons fonder un gouvernement stationnaire? Non, messieurs (FERRY, 1883 ds Fondateurs 3e Républ., p. 138). La question des noms divins reste stationnaire chez les pères latins de cette dernière période (Théol. cath. t. 4, 1 1920, p. 1132).
b) ) Dont la grandeur ou les propriétés restent inchangées au cours du temps. Processus aléatoire, stationnaire (GDEL).
) Qui n'augmente pas, qui ne s'accroît pas. Villeurbanne et Vitry s'accroissent, alors que Lyon et Paris restent stationnaires (LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., 1966, p. 500). La population des villes reste stationnaire ou s'accroît faiblement (LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., 1968, p. 253).
MATH. ,,Une suite (xn) d'éléments d'un ensemble est dite stationnaire s'il existe un entier naturel no tel que, pour tout entier n supérieur à no, xn = xno`` (CHAMB. 1981). Une suite constante est stationnaire. La suite des coefficients d'un polynôme est stationnaire (CHAMB. 1981).
PHYSIQUE
Grandeur stationnaire. Grandeur dont la dérivée première par rapport à la variable dont elle dépend est nulle (d'apr. MATHIEU-KASTLER Phys. 1983).
État stationnaire (en thermodynamique). ,,État d'un système dans lequel les variables d'intensité ont des valeurs indépendantes du temps`` (MATHIEU-KASTLER Phys. 1983). Les états stationnaires englobent les états d'équilibre et les états de régime, par exemple, les systèmes en équilibre électrostatique ou les systèmes sièges de courants électriques d'intensité constante (MATHIEU-KASTLER Phys. 1983). État stationnaire (en mécanique quantique). ,,État d'un système dont l'énergie a une valeur déterminée`` (MATHIEU-KASTLER Phys. 1983). Les systèmes microphysiques quantifiés apparaissaient comme se trouvant presque constamment dans des états stationnaires n'évoluant pas au cours du temps, le passage d'un état stationnaire à un autre pouvant s'effectuer brusquement par une transition quantique dont aucune description n'était fournie (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 137).
Ondes stationnaires. ,,Phénomène d'interférence entre deux mouvements vibratoires de même fréquence, qui se traduit par une concordance de phase à de mêmes endroits`` (Électron. 1963-64). Les vibrations d'une corde de violon, d'un tuyau d'orgue ou d'une antenne créent des ondes stationnaires (Électron. 1963-64).
PHYS. NUCL. ,,Se dit d'un réacteur thermonucléaire à plasma raréfié dont la réaction n'est ni instantanée ni explosive`` (Termes nouv. Sc. Techn. 1983).
II. — Subst. masc.
A. — 1. ANTIQ. ROMAINE. Soldat d'un poste de police chargé de veiller à la sécurité des routes. (Dict. XIXe et XXe s.).
2. Rare. Celui qui assure une garde. Synon. gardien. Misard, lui aussi, à six heures, venait de remplacer son collègue, le stationnaire de nuit (ZOLA, Bête hum., 1890, p. 220).
3. Subst. masc. plur. [Au Moy. Âge] ,,Les libraires et papetiers à la fin du XIIIe siècle, parce qu'ils dressaient leurs éventaires dans les rues désignées à cet effet, et sur les bords de la Seine, comme le font aujourd'hui les bouquinistes`` (DES.-MULLER Impr. 1912). Les universités se font leurs propres éditeurs, assurant par leur propagande gloire et profit aux maîtres en renom, veillant à la correction comme à l'orthodoxie des livres qu'elles recommandent et déléguant leurs pouvoirs pour la vente à leurs libraires jurés et à leurs stationnaires (Civilis. écr., 1939, p. 14-5).
B. — MAR. ,,Navire de l'État désigné pour surveiller le service de la navigation dans un port ou un fleuve`` (GRUSS1978). Le stationnaire des Antilles, le stationnaire de la Nouvelle-Calédonie (LE CLERE 1960). Un couple arriva de la salle de danse (...): le petit Jean Terrail, l'enseigne de vaisseau du stationnaire, et sa femme, cette délicieuse poupée française (FARRÈRE, Homme qui assass., 1907, p. 94).
Stationnaire (de pêches). ,,Bâtiment de la Marine Nationale, en général une frégate, sur les lieux de la grande pêche, particulièrement sur les Bancs de Terre-Neuve`` (GRUSS 1978). Le commandant du stationnaire remplit éventuellement les fonctions d'administrateur des Affaires Maritimes (GRUSS 1978).
REM. Stationnairement, adv., inusité. D'une manière stationnaire. (Ds Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, Lar. 19e-20e, QUILLET 1965).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. a) fin XIIIe s. « qui ne bouge pas; stagnant » yaues stactionnaires (MAHIEU LEVILAIN, Les Metheores d'Aristote, éd. R. Edgren, p. 73, 23); b) 1291 « qui reste fixé dans un lieu; sédentaire » (Ordonnance ds Livre des Métiers, éd. G.-B. Depping, p. 450); 2. 2e moit. XIIIe s. astron. (Introd. d'astronomie, B.N. 1353, f° 26 r° ds GDF. Compl.); 1377 (N. ORESME, Ciel et Monde, 106a, éd. A. D. Menut et A. Denomy); 3. a) 1752 méd. fiévre stationnaire « qui règne dans une contrée pendant un certain nombre d'années, en dépendant d'un état ou d'une constitution particulière de l'atmosphère » (Trév. Suppl.); b) 1833 état stationnaire (en parlant d'une maladie) (Transactions médicales, XII, avr., p. 67 ds QUEM. DDL t. 8); 4. 1781 « qui demeure au même point, qui ne progresse ni ne regresse » (TURGOT, Œuvres, II, 671 ds GOHIN : avoir rendu l'industrie stationnaire). B. Subst. 1. 1721 antiq. « soldat d'un poste de police » (Trév.); 2. id. « diacre qui était de semaine, pour chanter l'évangile à la messe que le pape disait dans les stations » (ibid.); 3. 1800 « vaisseau en station » (BOISTE). Empr. au lat. stationarius « qui est de garde »; subst. « officier de poste, de police », en lat. tardif, terme d'astron. « fixe », dér. de statio (v. station). Fréq. abs. littér.:156.
DÉR. Stationnarité, subst. fém. État d'un facteur, d'un phénomène, d'un processus stationnaire. Stationnarité démographique, économique. En effet dans un univers euclidien, stationnaire, uniformément peuplé d'étoiles, la brillance du ciel devrait être infinie. Ces 3 hypothèses: caractère euclidien de l'espace,stationnarité,uniformité, n'ont aucune raison d'être vérifiées (SCHATZMAN, Astrophys., 1963, p. 139). []. 1re attest. 1963 id.; dér. sav. de stationnaire, suff. -ité, v. -té.
BBG. — GOHIN 1903, p. 324. — QUEM. DDL t. 8.

stationnaire [stasjɔnɛʀ] adj. et n. m.
ÉTYM. V. 1370; stacionnaire, v. 1270; rare jusqu'au XVIIIe; lat. stationarius, de statio-, -onis. → Station.
———
I Adj.
1 Didact. Qui s'arrête, reste un certain temps à la même place. Immobile. || Dépression stationnaire (en météorologie).
Astron. || Planète stationnaire, qui fait une station.Phys. || Ondes stationnaires. Onde. || Atomes, molécules stationnaires, pour lesquels la probabilité de rencontrer un électron, dans un petit volume entourant un point de leur espace, est indépendante du temps.
2 (XVIe). Cour. Qui demeure un certain temps dans le même état; qui ne change, n'évolue pas. Étale, fixe, immobile, invariable. || Rester stationnaire : ne pas faire de progrès. Stagnant.(1833, in D. D. L., II, 8). || Maladie stationnaire, dont l'évolution est insensible.Malade dans un état stationnaire.
1 (…) le goût change à chaque nouvelle production des hommes de talent; tout est progressif, tout marche, et le point stationnaire de perfection n'est point encore atteint; mais est-ce un mal ?
Mme de Staël, De l'Allemagne, II, XII.
2 Elle s'est couverte (la Touraine) de châteaux, de routes, d'étrangers et de mouvement. Le Berry est resté stationnaire, et je crois qu'après la Bretagne et quelques provinces de l'extrême Midi de la France c'est le pays le plus conservé qui se puisse trouver à l'heure qu'il est.
G. Sand, la Mare au diable, Appendice, I.
3 — Mais lui ! dans quel état est-il ?
— Stationnaire.
J. Romains, Volpone, II, II, 3.
Sc. Qui conserve la même grandeur, les mêmes propriétés physiques. || États stationnaires, correspondant à des niveaux d'énergie caractéristiques de l'état d'un atome ou d'un noyau (dans la théorie des quanta), et entre lesquels le passage s'effectue par émission ou absorption d'énergie.
Phys. nucl. Se dit d'un réacteur thermonucléaire dont la réaction n'est ni instantanée ni explosive (opposé à impulsionnel).
Math. Se dit d'une suite dans laquelle on retrouve toujours le même élément à partir d'un certain rang.
Statist. Dont les propriétés statistiques sont constantes. || Processus aléatoire stationnaire.
———
II N. m. (Fin XVIIe; lat. stationarius « qui est de garde », du sens « poste de garde », de statio).
1 Antiq. rom. Soldat d'un poste de police.
2 (1800). Mar. Navire désigné pour exercer une surveillance ( Station, II., 5.).
4 (…) prendre passage demain sur le paquebot de Constantinople, et rejoindre le stationnaire anglais le Deerhound, qui se promène par là-bas, dans les eaux du Bosphore ou du Danube.
Loti, Aziyadé, I, XXII.
Navire de guerre d'une flotte stationnant outre-mer.
CONTR. Ambulant, mobile; progressif (cit. 1), variable.
DÉR. Stationnarité.

Encyclopédie Universelle. 2012.