statique [ statik ] n. f. et adj.
• 1634; gr. statikos
I ♦ N. f. Math., phys. Branche de la mécanique qui étudie l'équilibre des forces auxquelles est soumis un système physique. La statique des solides, des fluides. « Archimède, le fondateur de la statique » (Comte). Statique sociale (par oppos. à dynamique sociale).
II ♦ Adj. (mil. XIXe)
1 ♦ Didact. Relatif à l'équilibre des forces, aux états d'équilibre. Force statique, exercée sur un corps par les autres corps avec lesquels il est en équilibre. — Électricité statique.
2 ♦ Qui est fixé, n'évolue pas. « Il y a une morale statique [...] elle s'est fixée dans les mœurs, les idées, les institutions » (Bergson). Un art statique et hiératique.
⊗ CONTR. Dynamique.
● statique adjectif (grec statikos) Relatif à l'équilibre des systèmes matériels. Qui est sans mouvement ou qui manque de mouvement : Un film statique. Qui n'évolue pas, semble fixé de manière définitive, par opposition à dynamique : Un monde statique, immobile. Se dit d'un art, d'une œuvre caractérisés par l'équilibre, la stabilité. ● statique (expressions) adjectif (grec statikos) Analyse statique, analyse qui étudie les résultats de l'action des forces économiques, les états d'équilibre ou de déséquilibre qu'elle engendre à un moment donné. (Elle s'oppose à l'analyse dynamique.) Électricité statique, électricité dans les conducteurs en équilibre. Pêche statique, pêche à la ligne posée ; pêche sédentaire, par opposition à la pêche sportive. ● statique nom féminin Partie de la mécanique qui étudie l'équilibre des systèmes matériels dans un référentiel donné. ● statique (expressions) nom féminin Statique chimique, étude des conditions d'équilibre des réactions chimiques. Statique des gaz, partie de la physique qui a pour objet l'étude des pressions et de la compressibilité des gaz.
statique
n. f. et adj.
rI./r n. f. PHYS Partie de la mécanique qui étudie les conditions auxquelles doit satisfaire un corps ou un système de corps pour rester immobile dans un repère donné (par oppos. à dynamique).
rII./r adj.
d1./d Relatif à l'équilibre des forces.
|| électricité statique, qui se développe sur un corps par influence, par frottement, etc.
d2./d Qui demeure dans le même état, qui n'évolue pas. Société statique.
⇒STATIQUE, adj. et subst. fém.
Anton. dynamique.
I. — Adjectif
A. — PHYS. Relatif à l'équilibre des forces; qui est en équilibre, qui n'est pas doué de mouvement propre. Synon. stable, stationnaire ; anton. cinétique. Force, organe, pression statique; état statique d'une masse d'air. On sait de quelle sensibilité statique sont doués les aérostats. Il suffit de jeter l'objet le plus léger pour provoquer un déplacement dans le sens vertical (VERNE, Ile myst., 1874, p. 6). En 1920, W. Kohler étudia les « formes » physiques dans les ensembles statiques en équilibre, les processus stationnaires et quasi-stationnaires (Hist. sc., 1957, p. 1675).
♦ Électricité statique. P. méton. Qui appartient à l'électricité statique. Charge statique. [Les] phénomènes électriques (...) étaient connus sous leur forme statique depuis l'antiquité (Encyclop. éduc., 1960, p. 243). Machine statique. Machine qui permet d'obtenir des voltages très élevés. La machine statique et les batteries d'accumulateurs à très haute tension (M. DE BROGLIE, Rayons X, 1922, p. 137).
— P. ext. Qui a lieu sur place, qui concerne l'équilibre. Gymnastique statique. La danse statique était populaire en Micronésie (...) les mouvements étaient réduits au minimum; les exécutants se tenaient à la même place en agitant en avant et en arrière leurs mains fermées (LOWIE, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 194). Il faut différencier en effet l'adresse statique (jongleries sur place) et l'adresse dynamique de réception (contrôle) (J. MERCIER, Footb., 1966, p. 81).
B. — Qui considère les choses dans leur état d'équilibre, dans leur stabilité. Conception, point de vue statique. La science des anciens est statique. Ou elle considère en bloc le changement qu'elle étudie, ou, si elle le divise en périodes, elle fait de chacune de ces périodes un bloc à son tour: ce qui revient à dire qu'elle ne tient pas compte du temps (BERGSON, Évol. créatr., 1907, p. 333):
• ... rompant avec la tradition statique de la peinture murale, l'artiste d'aujourd'hui couvre les murs de décorations mouvementées, où la frénésie du rythme s'accorde avec celle de la couleur-lumière.
DORIVAL, Peintres XXe s., 1957, p. 114.
♦ ÉCON. Analyse statique. Analyse de l'équilibre des forces économiques à un moment donné. (Dict. XXe s.).
♦ LING. Synon. vieilli de synchronique. Anton. historique. Après avoir accordé une trop grande place à l'histoire, la linguistique retournera au point de vue statique de la grammaire traditionnelle (SAUSS. 1916, p. 119). On commence seulement à comprendre que l'évolution n'explique pas tout le langage; que, pour en pénétrer le mécanisme, il faut savoir faire abstraction du temps. La linguistique statique revendique sa place à côté de la linguistique évolutive (BALLY, Lang. et vie, 1952, p. 14).
C. — Dans le domaine de la vie mentale, souvent péj. Qui ne se développe pas, qui n'évolue pas. Synon. immobile; anton. évolutif. Économie, mentalité, morale, religion statique. La plupart de nos concitoyens en sont restés à la notion du bonheur statique, du bonheur donné une fois pour toutes (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 45). Le caractère routinier et statique de toute moralité collective (Traité sociol., 1968, p. 163).
— Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre, littér. Ce qui ne se développe pas, ce qui n'évolue pas. La préséance grammaticale du statique sur le cinématique et du cinématique sur le cinétique (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 26). V. dynamique I B ex. de Bergson.
II. — Subst. fém.
A. — PHYS. Partie de la mécanique qui étudie l'état d'équilibre des forces, des systèmes de forces. Anton. dynamique. Statique des fluides (synon. hydrostatique), des gaz, des solides. Déterminer en grandeur et en direction, la résultante de plusieurs forces données, est un point fondamental de la statique (POISSON, Mécan., t. 1, 1811, p. 12). Un architecte peut dédaigner la statique, ou essayer de se faire infidèle aux formules de la résistance des matériaux (VALÉRY, Variété [I], 1924, p. 118).
— P. anal. CHIM. Statique chimique. Étude des conditions d'équilibre des réactions chimiques. L'Essai de statique chimique publié par Berthollet en 1803 (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 302). MÉD. Manière de se tenir. Synon. posture. Le professeur d'éducation physique, collaborant étroitement avec le médecin, veille à la statique des enfants. Il doit obtenir que tous se tiennent droits (Encyclop. éduc., 1960, p. 129).
B. — Étude de l'état d'équilibre des forces, des facteurs. La description pure reste une statique des actes (RICŒUR, Philos. volonté, 1949, p. 155). [Concevoir l'analyse économique] par rapport à un système en expansion plutôt que dans le cadre d'une statique abstraite (Univers écon. et soc., 1960, p. 28-3).
♦ Statique sociale (chez A. Comte). Étude de l'état d'équilibre des forces sociales. Dans la « statique sociale » ou « théorie de l'ordre », Comte traite du « consensus social » (Traité sociol., 1967, p. 41).
Prononc. et Orth.:[statik]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. 1634 « partie de la mécanique » (A. GIRARD, Les Œuvres mathématiques de Simon Stevin, 433 d'apr. FEW t. 12, p. 244a); 2. 1803 chim. (BERTHOLLET, Essai de statique chim.); 3. 1839 la statique sociale (COMTE, Philos. posit., t. 4, 1893, p. 319). B. Adj. 1. 1721 chiffre statique (Trév.); 2. a) 1852 (ID., Catéch. posit., p. 78: l'étude statique précède nécessairement l'étude dynamique); b) 1822 électro-statique (A.-M. AMPÈRE ds Ann. chim. et phys., t. 20, p. 60); 1864 (RENOUVIER, Essais crit. gén., 3e essai, p. 75: si l'électricité est statique); c) 1916 linguistique statique (SAUSS., p. 141); 3. 1907 « qui n'évolue pas » (BERGSON, Évol. créatr., p. 334). Empr. au lat. sc. statica (1633, S. STEVIN d'apr. FEW, loc. cit.) empr. au gr. « qui concerne l'équilibre des corps », de la famille de « place, faire tenir ». Fréq. abs. littér.:245. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 34, b) 420; XXe s.: a) 148, b) 697.
DÉR. Statiquement, adv. D'un point de vue statique. Anton. dynamiquement. a) [Corresp. à statique I A] Il est caractéristique de la construction en ossature (...) que le pilier d'angle est toujours le moins chargé. Statiquement, il n'a, pour ainsi dire, aucune signification (SIEGEL, Formes structurales archit. mod., 1965, p. 46). b) [Corresp. à statique I B] Il suffit (...) de considérer statiquement le régime humain. Étudiez-y l'existence au lieu du mouvement(COMTE, Catéch. posit., 1852, p. 249). La nature humaine, prise statiquement en elle-même ou dynamiquement dans ses origines (BERGSON, Deux sources, 1932, p. 102). — []. — 1re attest. 1852 (COMTE, op. cit., p. 109); de statique, suff. -ment2. Bbg. GOHIN 1903, p. 360.
statique [statik] n. f. et adj.
ÉTYM. 1634, n. f.; grec statikos, du rad. de istanai « placer, faire tenir ».
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I N. f. Sc. Partie de la mécanique qui étudie les systèmes de points matériels soumis à l'action de forces, quand elles ne créent aucun mouvement (⇒ Équilibre) [opposé à dynamique; → Infini, cit. 23; levier, cit. 3]. || Statique des solides (stéréostatique), des fluides (hydrostatique).
♦ (1803). Chim. Étude des conditions d'équilibre (de réactions chimiques, etc.). || La Statique chimique, de Berthollet (1803). — (V. 1840). Par anal. || La Statique sociale, d'Auguste Comte, une des parties de sa « physique sociale » (Sociologie).
➪ tableau Noms de sciences et d'activités à caractère scientifique.
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II Adj. (1864; chiffres statiques « chiffres arabes », 1732, Trévoux).
1 Sc. Relatif à l'équilibre des forces, aux états d'équilibre; qui est en équilibre. || Force statique, exercée sur un corps par les autres corps avec lesquels il se trouve en équilibre. || Pression statique dans un fluide (en acoustique). — Électricité statique, par oppos. à l'électricité dynamique ou courant électrique. ⇒ Électrostatique. || Machines statiques, permettant d'obtenir des voltages très élevés (accélérateurs Van de Graaf, etc.).
1 Le cadre de l'espace et du temps est essentiellement statique : un corps, une entité physique, qui a une localisation exacte dans l'espace et dans le temps est, par le fait même, privé de toute propriété évolutive.
L. de Broglie, Physique et Microphysique, p. 138.
♦ (1933). Méd., physiol. || Sens statique (de l'équilibre), fourni par les canaux semi-circulaires et le labyrinthe.
♦ Météor. || État statique d'une masse d'air ou d'un front, lorsqu'il ne se produit ni changement ni mouvement.
♦ (1964). Écon. || Analyse statique, ou statique (n. f.) économique : analyse de l'équilibre économique à un moment donné.
♦ (1916, Saussure). Ling., vx. || Linguistique statique : linguistique synchronique.
2 Qui est dans un état d'équilibre, de stabilité; qui n'évolue pas. ⇒ Stable. || La logique est statique (→ Dialectique, cit. 4). || Morale (cit. 14), religion statique (par oppos. à dynamique [cit. 3]). || Représentation statique (→ Fin, cit. 29). — Art, style statique.
2 (…) même les salons ne peuvent être dépeints dans une immobilité statique qui a pu convenir jusqu'ici à l'étude des caractères, lesquels devront, eux aussi, être comme entraînés dans un mouvement quasi historique.
Proust, Sodome et Gomorrhe, Pl., t. II, p. 742.
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CONTR. Dynamique.
DÉR. Statiquement, statisme.
COMP. Antistatique, astrostatique, autostatique, hydrostatique.
Encyclopédie Universelle. 2012.