ruiner [ rɥine ] v. tr. <conjug. : 1>
1 ♦ Vieilli Réduire à l'état de ruines. ⇒ 1. dégrader, délabrer, démanteler, détruire. « Albe fut vaincue et ruinée » (Bossuet).
2 ♦ Littér. Endommager gravement. ⇒ désoler , dévaster, gâter, ravager. La grêle, le phylloxéra ont ruiné ce vignoble. Ruiner sa santé, se ruiner la santé. ⇒ altérer, consumer; user. « La santé de Mme de La Ferté n'avait jamais été bien forte. Ce coup acheva de la ruiner » (P. Benoit).
3 ♦ Causer la ruine, la perte de. ⇒ anéantir, détruire, perdre. Ruiner la réputation, le crédit de qqn. Chercher à ruiner les espoirs, les illusions de qqn. ⇒ saper.
4 ♦ Cour. Faire perdre la fortune, la prospérité à. La guerre a ruiné le pays. Le krach l'a ruiné. Ruiner un concurrent.
♢ Par exagér. Faire faire des dépenses excessives, coûter cher. Tu me ruines, tu veux me ruiner ! Ce n'est pas ça qui nous ruinera.
5 ♦ SE RUINER v. pron. Causer sa propre ruine, perdre ses biens, son argent. Il s'est ruiné au jeu.
♢ Dépenser beaucoup. Je me suis ruiné chez cet antiquaire. Se ruiner en médicaments. « Les hommes ont beau se ruiner pour elles, ils n'en sont pas plus aimés » (Lesage).
⊗ CONTR. Affermir, édifier, enrichir.
● ruiner verbe transitif (de ruine) Littéraire. Endommager gravement quelque chose, lui faire subir des dégâts : Les inondations ont ruiné les cultures de la région. Altérer profondément la santé par une action progressive et irréversible : Le gin lui a ruiné l'estomac. Faire perdre ses biens, sa fortune à quelqu'un, un groupe, compromettre sa situation financière : La guerre a ruiné le pays. Constituer des dépenses excessives : Ces vacances nous ruinent. Causer la perte de quelque chose, le réduire à rien : Cet échec ruine tous ses espoirs. ● ruiner (citations) verbe transitif (de ruine) André Frénaud Montceau-les-Mines 1907-Paris 1993 Il faut ruiner plus creux que par notre vengeance. Nos promesses, nos témoins doivent périr. Il n'y a pas de paradis Gallimard ● ruiner (synonymes) verbe transitif (de ruine) Littéraire. Endommager gravement quelque chose, lui faire subir des dégâts
Synonymes :
- détruire
- dévaster
- ravager
- saccager
Altérer profondément la santé par une action progressive et irréversible
Synonymes :
- altérer
- consumer
- miner
- ronger
- user
Causer la perte de quelque chose, le réduire à rien
Synonymes :
- briser
- démolir
- gâcher
ruiner
v. tr.
d1./d Litt. Ravager, détruire. L'averse a ruiné la moisson.
d2./d Fig. Causer la ruine (sens 3) de. Ruiner une carrière.
— v. Pron. Il se ruine la santé.
|| Infirmer, réduire à rien. Ruiner une hypothèse.
d3./d Faire perdre sa fortune à (qqn). Le krach l'a ruiné.
|| v. Pron. Il s'est ruiné par amour du jeu.
— Dépenser trop. Il se ruine en voyages.
I.
⇒RUINER1, verbe trans.
A. — 1. Réduire en ruines (une construction ou un ensemble d'édifices). Synon. détruire. Ruiner un rempart, un village; ruiner une tour. V. intra-muros ex. de Lenoir:
• Des villages se nichent dans les ruines d'Antioche ou d'Éphèse. Les catastrophes historiques qui ruinent les villes ne réussissent pas à extirper des lieux où elles avaient pris racine les germes d'établissements humains.
VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 159.
— Empl. abs. Ruiner de fond en comble (Ac.).
— Empl. pronom. Tomber en ruine(s). Ce château commence à se ruiner (Ac.).
2. P. ext.
a) Dégrader une chose, la mettre en très mauvais état. Synon. abîmer, délabrer, détériorer. Ma culotte surtout me donne de l'inquiétude. Elle est à ce point ruinée que (...) je sens que c'en est fait d'elle (A. FRANCE, Rôtisserie, 1893, p. 263). Empl. pronom. Se dégrader. Aussi dans les pays tropicaux (...) voit-on les cônes des volcans inactifs se ruiner peu à peu par ravinement (LAPPARENT, Abr. géol., 1886, p. 72).
b) En partic. Dévaster un lieu, ses richesses. Synon. ravager. La foudre qui ruine les moissons engrangées (BALZAC, Lys, 1836, p. 206). Une gelée ou une grêle était passée par là, ruinant sa vigne qui fournit seule l'argent de poche (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 225).
3. P. anal.
a) Altérer profondément la santé d'une personne. Synon. délabrer, détruire (v. ce mot A 2). Ruiner les forces de qqn. Les débauches ont ruiné sa santé (Ac.). L'arrestation de sa sœur (...) et d'incessantes alertes achevèrent de ruiner sa constitution ébranlée (A. FRANCE, Livre ami, 1885, p. 98). L'application des Allemands à ruiner notre équilibre nerveux (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 265). Empl. pronom. [Le suj. désigne l'état physique d'une pers., d'une partie de son corps] Par le train de vie qu'il avait mené, sa santé s'était ruinée (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 89). Empl. pronom. réfl. indir. [Le suj. désigne une pers.; le compl. son état physique ou (une partie de) son corps] Se ruiner la santé. Elles s'apprêtent bravement à passer trois ans dans une école normale (...) et s'y ruiner l'estomac, qui résiste rarement à trois ans de réfectoire (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 195).
b) MÉD. VÉTÉR., vieilli. Diminuer les forces d'un cheval, altérer la vigueur de ses membres. Synon. user. La chasse a ruiné ce cheval. Le pavé ruine les pieds des chevaux (Ac.). Empl. pronom. S'affaiblir. Les jambes de ce cheval commencent à se ruiner (Ac. 1935).
B. — Au fig.
1. [Le compl. désigne une chose abstr.]
a) Altérer profondément quelque chose jusqu'à le faire disparaître; p. ext., détruire complétement et soudainement quelque chose. Synon. anéantir, désagréger (v. ce mot C), détruire (v. ce mot B 1 et 2).
— [Le compl. désigne une struct., un syst.] Ruiner un plan, une hypothèse. Un seul fait contraire suffit pour ruiner une théorie (Cl. BERNARD, Princ. méd. exp., 1878, p. 222). C'est donc à tort qu'on prétendrait ruiner la métaphysique pour édifier la morale (BLONDEL, Action, 1893, p. 299). À la forme passive. De 1684 à 1721 l'âme de la peinture française est changée: l'école pompeuse de Le Brun est ruinée (MAUCLAIR, De Watteau à Whistler, 1905, p. 1). Empl. pronom. Des hypothèses matérialistes, qui se remplacent et se ruinent successivement (L. DAUDET, Morticoles, 1894, p. 176).
— [Le compl. désigne une idée, un sentiment, une valeur, etc.] Ruiner un bonheur, un sentiment; ruiner une espérance, une illusion. Pour délivrer Paule, il fallait ruiner son amour jusque dans le passé (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 496).
b) Faire perdre à quelque chose le crédit qu'il a ou peut avoir dans l'esprit des gens. Ruiner des arguments. Il suffit pour le ruiner [un livre] d'en extraire quelques passages (SAINTE-BEUVE, Prem. lundis, t. 1, 1827, p. 246). J'ai ruiné l'opinion d'Aristote et démontré l'égalité non seulement des hommes mais encore de tous les êtres vivants (ARNOUX, Seigneur, 1955, p. 111).
2. [Le compl. désigne une pers., une collectivité]
a) ) Provoquer la ruine morale de quelqu'un. C'était un homme qui voulait ruiner Monsieur Fernand Rocher, le déshonorer en jetant aux genoux de sa femme le jeune comte de Château-Mailly (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 3, 1859, p. 533).
— Empl. pronom. réfl. Se perdre. [Napoléon] a décliné dès qu'il a cessé de dérouter. Il s'est ruiné pour s'être rendu semblable à ses adversaires (VALÉRY, Regards sur monde act., 1931, p. 17).
) En partic. Acculer quelqu'un à la ruine (v. ce mot I B 2 b); faire perdre tous ses biens à quelqu'un. Ruiner un homme complètement. Est-ce vrai, vieux, reprit-elle, que tu as tué ton frère et ton oncle, ruiné ta famille (...)? (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 320). La classe de petits agriculteurs que ruinait alors une crise économique (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 99). Empl. pronom. réfl. Causer la perte de ses propres biens, de sa fortune. Se ruiner au jeu, se ruiner pour une femme. Elle s'était ruinée avec un grand nègre, une sale passion qui la laissait sans une chemise (ZOLA, Nana, 1880, p. 1471).
— P. exagér. Faire faire une dépense excessive à quelqu'un, lui faire perdre de l'argent. Ça ne te ruinera pas. Je suis lasse de toutes ces princesses, elles nous ruinent en gazes et en dorures (JANIN, Âne mort, 1829, p. 146). Vous ruinez la commune. On goudronne les routes pour les automobiles, et le chemin de Saint-Timothée pour nos charrettes n'est pas fait (HAMP, Champagne, 1909, p. 127). Empl. pronom. réfl. Se ruiner en qqc., se ruiner pour qqn. Dépenser beaucoup d'argent (pour quelque chose/ quelqu'un). Se ruiner en remèdes. S'étant ruiné en frais de copistes, de scribes et de secrétaires (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 16).
b) Ruiner qqn auprès/dans l'esprit de qqn. Faire perdre à quelqu'un la confiance, la considération ou l'influence dont il jouit auprès d'un tiers. Synon. discréditer. L'homme que le parti démocratique détestait le plus, qu'il se flattait d'avoir usé, ruiné, démoli par trois ans de critiques, d'excitations, d'insultes (PROUDHON, Révol. sc., 1852, p. 58). Il y suffit [en France] d'un mot, d'un trait heureux (...), pour ruiner dans l'esprit public, en quelques instants, des puissances et des situations considérables (VALÉRY, Regards sur monde act., 1931, p. 116). Empl. pronom. réfl. Se discréditer (auprès de/dans l'esprit de quelqu'un). Il s'en fallut de peu (...), qu'il ne se ruinât tout à fait dans l'esprit du Père Malebranche (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 3, 1851, p. 421).
REM. 1. Ruine-babine(s), (Ruine-babine, Ruine-babines)subst. masc. ou fém., région. (Canada). Harmonica; guimbarde. C'est sur ce vieux banc que Rosaire s'installait pour jouer de sa « ruine-babines », qui n'était rien d'autre qu'une guimbarde et de ses musiques à bouche (Cl. JASMIN, Et puis tout est silence, 1970, p. 76 ds Richesses Québec 1982, p. 2048). 2. Ruinoter (se), verbe pronom., hapax. Il s'était ruinoté et avait épousé une demoiselle Borel (STENDHAL, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 348).
Prononc. et Orth.:[], (il) ruine []. Homon. ruiner2. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Fin XIIIe s. intrans. « tomber, s'enfoncer » (Récits Menestrel de Reims, éd. N. de Wailly, § 161, p. 84, leçon du ms. A Brit. Mus. Add. 11753: [li vaissiaus] ... bien cousuz ... fu assis sour liege en tel maniere qu'il ne povoit ruiner [autre var. tumeir]) — XVIe s., HUG.; 2. 1358 intrans. « tomber en ruine (en parlant d'un édifice) » (Arch. nat. MM 28, fol. 80 r ° ds GDF. Compl.); 1534 trans. « abattre, renverser, laisser à l'état de ruine » (RABELAIS, Gargantua, éd. R. Calder et M. A. Screech, XXXIV, 55, p. 211); 1552 maison ruinée (EST., s.v. ruo, ruina); 1587 empl. p. image s'appuyer sur un fondement ruiné (en parlant d'appuis politiques) (LANOUE, Discours pol. et littér., Basle, F. Forest, p. 655). B. Fig. 1. Ca 1350 trans. « causer la perte des biens » (GILLES LI MUISIS, Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 1, p. 160: Si voit on par les cours les plais déterminer, Les eslieus et les monnes de florins affiner. Advocat sont dolant, quand vont si tost finer; Empris bien les avoient de tout en tout ruiner); 1587 réfl. (LANOUE, op. cit., p. 557); 1679 part. passé adj. (E. FLÉCHIER, Oraisons funèbres, Lamoignon, Paris, Libraires associés, 1808, p. 103); 2. 1538 trans. « détruire, réduire à néant » (EST., s.v. evertere [aliquem]; s.v. frangere: rompre et ruiner la domination tyrannique d'aucun); 1559 ruiner l'empire romain (AMYOT, trad. PLUTARQUE, Hommes illustres, Cicéron, 27, éd. G. Walter, t. 1, p. 764); id. réfl. en parlant d'une personne (ID., op. cit., Cicéron, 58, t. 1, p. 789); av. 1704 part. passé adj. [ville] ruinée par son opulence (BOSSUET, Sermons, Septuag., 1 ds LITTRÉ); 3. 1580 « mettre à bas, anéantir (un raisonnement, une preuve) » (MONTAIGNE, Essais, II, XII, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p. 571: Les Pyrrhoniens ne se servent ... de leur raison que pour ruiner l'apparence de l'experience). Dér. de ruine; dés. -er. Le lat. médiév. ruinare est relevé au XIIe s. par LATHAM et NIERM. Fréq. abs. littér.:1 127. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 2 092, b) 1 571; XXe s.: a) 1 455, b) 1 288. Bbg. QUEM. DDL t. 25 (s.v. ruinant).
II.
⇒RUINER2, verbe trans.
CONSTR. Entailler latéralement une solive, un poteau pour donner plus de prise à la maçonnerie des entrevous. Ruiner une solive (Lar. Lang. fr.).
Prononc.:[], (il) ruine []. Homon. ruiner1. Étymol. et Hist. part. passé adj. 1676 (FÉLIBIEN, p. 729: Ruiné et tamponné, lorsque l'on fait un plancher, l'on entaille les costez des solives ... cela se nomme ruiné). Var. de l'a. fr. roisnier (rouanner).
1. ruiner [ʀɥine] v. tr.
ÉTYM. 1260, v. intr. « tomber en ruine »; de ruine.
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1 Vx. (Déb. XIVe). Réduire à l'état de ruines. ⇒ Dégrader, délabrer, démanteler, détruire. || « Albe fut vaincue et ruinée » (→ Incorporer, cit. 7, Bossuet). — Mod. Au p. p. || Arceau (cit. 1), couvent ruiné, en ruine. ⇒ Démoli (→ Provenir, cit. 1). || Masures plus qu'à demi ruinées (→ Ébouler, cit. 4). — Par ext. (→ ci-dessous, cit. Hugo). ⇒ Miner, saper.
1 Il y a deux cents ans, ces côtes étaient ruinées comme une falaise, aujourd'hui elles sont ruinées comme une carrière; la pioche mord petitement, et le flot grandement; de là une diminution de beauté.
Hugo, l'Homme qui rit, I, I, I.
2 (…) les saillies anguleuses d'un monument ruiné en marquent le sommet.
E. Fromentin, Un été dans le Sahara, p. 240.
2 (V. 1370). Littér. Endommager gravement. ⇒ Désoler, dévaster, gâter, ravager. — Au p. p. || Vignobles ruinés par la grêle, par le phylloxéra (→ Plant, cit. 3). — Par anal. || L'ardeur (cit. 45) de l'étude avait ruiné sa constitution, ses forces, sa santé. ⇒ Affaiblir, altérer, consumer, dévorer, dissoudre, étioler, esquinter, miner. || Nous étions ruinés, claqués (cit. 7) de fatigue. ⇒ Épuisé, vidé. || Homme usé, dévasté (cit. 5), ruiné. — Vx. || Le pavé ruine les pieds des chevaux, les détériore, les use.
3 (…) un corps ruiné par les fatigues et par les privations (…)
R. Rolland, Musiciens d'aujourd'hui, p. 143.
4 La santé de Mme de la Ferté n'avait jamais été bien forte. Ce coup acheva de la ruiner.
Pierre Benoit, Mlle de la Ferté, p. 66.
3 Causer la ruine, la perte de… ⇒ Anéantir, détruire, foudroyer, perdre. || Si le hasard d'une bataille a ruiné un État… (→ 1. Général, cit. 2, Montesquieu). || Notre marine était ruinée par l'anarchie (→ Improviser, cit. 11). || Ruiner l'équilibre de l'esprit (→ Musique, cit. 12), les espérances, l'espoir (→ Intuition, cit. 5; irrémédiable, cit. 2). ⇒ Abattre. || Désordres qui ruinent inévitablement (cit. 1) la justice. || Son bonheur est ruiné. ⇒ Gâché (→ fam. Cuit, fichu, foutu). || Ruiner la réputation, le crédit de qqn. — Ôter le crédit de (qqn). || Ruiner qqn dans l'esprit des autres (→ 2. Critique, cit. 31). ⇒ Couler, démolir, nuire. || Ruiner un argument, une hypothèse. ⇒ Balayer, brèche (battre en), infirmer, renverser. || Chercher à ruiner une doctrine. ⇒ Saper.
5 (…) ceux qui voudraient ruiner la vérité de notre religion, fondée sur Moïse, l'établissent par la même autorité par où ils l'attaquent.
Pascal, Pensées, IX, 634.
6 On fait une confusion, quand on se sert de l'esprit pour ruiner la conscience; et non moindre si l'on s'en sert pour la fortifier.
André Suarès, Trois hommes, « Ibsen », V.
7 Il n'y avait qu'un moyen de ruiner la combinaison : prévenir le fils, et l'amener au bon moment.
J. Romains, Volpone, III, 6.
♦ Franç. d'Afrique (langage des étudiants). Diminuer la moyenne des notes scolaires de (qqn). || « Moi, ce sont les maths qui me ruinent » (Haute-Volta, I. F. A.). ⇒ Démolir (fig.).
4 (1636). Causer la ruine (I., 3.) de…, faire perdre la fortune, la prospérité à (→ Brocantage, cit. 1; dévorer, cit. 19; 1. lever, cit. 21). ⇒ Paille (mettre sur la). || Ruiné par la perte (cit. 17) d'un procès, par des confiscations (→ Place, cit. 41), par la révolution (→ Nominal, cit. 3). || Un pays que les guerres ont ruiné. ⇒ Épuiser. || Chercher à ruiner qqn. ⇒ Écraser, égorger, étrangler, expédier (vx), plumer. — (Au p. p.). || Appauvri et presque ruiné. ⇒ Pauvre; et les fam. décavé, fauché, nettoyé, ratissé… || Pays ruiné (→ Déséquilibre, cit. 1; gaver, cit. 6). — Par exagér. || Tu me ruines, tu veux me ruiner ! : tu me fais faire une dépense excessive ! || Ce n'est pas ça qui nous ruinera (→ Prendre, cit. 2.2). || Il ruine sa mère en chaussures.
8 (…) je ne suis adonné, grâce au ciel, à aucune des trois choses qui ruinent ordinairement les hommes. J'aime peu la chère, je ne joue que pour m'amuser, et je suis revenu des femmes.
A. R. Lesage, Gil Blas, III, I.
9 Je suis ruinée, je suis ruinée pour un mois; pendant ce temps qui est-ce qui nourrira mes pauvres enfants ? Cet intendant, qui a l'âme plus dure qu'une pierre, ne me fera pas grâce d'un sou. Que je suis malheureuse ! Je suis ruinée ! je suis ruinée (…)
Diderot, Jacques le fataliste, Pl., p. 569.
10 Le voici ruiné, sans sous ni maille, allant aux Indes pour y chercher la pie au nid.
Balzac, le Contrat de mariage, Pl., t. III, p. 179.
11 Que feraient-elles d'un gros chien ! Il les ruinerait en nourriture.
Maupassant, les Contes de la Bécasse, « Pierrot ».
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♦ Perdre ses biens, son argent, causer sa propre ruine (→ Acheter, cit. 5; extraordinaire, cit. 5; millionnaire, cit. 1). ⇒ Enfoncer (s'). || Se ruiner au jeu (→ Entortiller, cit. 1; pendant, cit. 8). Par exagér. Dépenser trop. || Je me suis ruiné chez cet antiquaire. || Se ruiner en remèdes. — (Récipr.). || Se ruiner l'un l'autre (→ Héroïque, cit. 3).
12 Il en est de même de toutes les coquettes. Les hommes ont beau se ruiner pour elles, ils n'en sont pas plus aimés; au contraire, tout payeur est traité comme un mari (…)
A. R. Lesage, le Diable boiteux, III.
13 Les gens qui se ruinent sont toujours gais; c'est lorsqu'ils sont ruinés qu'ils sont de mauvaise humeur.
Dumas fils, Un père prodigue, I, 9.
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ruiné, ée p. p. adj.
♦ Voir ci-dessus.
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2. ruiner [ʀɥine] v. tr.
ÉTYM. 1676; var. de l'anc. franç. roener « entailler » (déb. XIVe), de roisne, var. anc. de rouanne. → Rouanne.
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♦ Techn. Entailler en faisant une ruinure. || Ruiner une poutre, une solive.
Encyclopédie Universelle. 2012.