irrémédiable [ iremedjabl ] adj.
• 1452; lat. irremediabilis
♦ À quoi on ne peut remédier (pr. et fig.). Aggravation irrémédiable d'un état de santé. Maladie irrémédiable. ⇒ incurable, insoignable. Avarie irrémédiable. Perte, désastre irrémédiable. ⇒ irréparable. « Cette défaite navale n'était pas irrémédiable » (Bainville ). — Subst. Éviter l'irrémédiable.
⊗ CONTR. Amendable, remédiable, réparable.
● irrémédiable adjectif (latin irremediabilis) À quoi l'on ne peut porter aucun remède : Désastre irrémédiable. ● irrémédiable (synonymes) adjectif (latin irremediabilis) À quoi l'on ne peut porter aucun remède
Synonymes :
- inguérissable
- irréparable
Contraires :
- réparable
● irrémédiable
nom masculin
Ce qui est irrémédiable.
irrémédiable
adj. et n. m. à quoi l'on ne peut remédier. Mal, faute irrémédiable.Syn. irréparable.
|| n. m. Ce qui est irrémédiable. L'irrémédiable est accompli.
⇒IRRÉMÉDIABLE, adj.
Auquel on ne peut remédier, dont on ne peut changer favorablement la nature ou le cours fâcheux. Synon. inéluctable, irréparable.
— Rare. [En parlant d'une situation, d'une chose] Avarie irrémédiable. Il est des régions arides condamnées à une irrémédiable aridité (BRUNHES, Géogr. hum., 1942, p. 267). Les deux huiles en contact se coagulent (...), provoquant ainsi des dommages irrémédiables au moteur par défaut de graissage (CHAPELAIN, Techn. automob., 1956, p. 342).
♦ P. anal. Synon. de incurable. Maladie irrémédiable. Duplay le regarde comme perdu, un ramollissement irrémédiable (FLAUB., Corresp., 1879, p. 229). Si le pus ne peut être évacué prématurément par une intervention chirurgicale, des complications irrémédiables se produisent (NOCARD, LECLAINCHE, Mal. microb. animaux, 1896, p. 445).
— Au fig. Synon. définitif, fatal, irrévocable. Un despotisme irrémédiable, absolu, éternel (LAMENNAIS ds L'Avenir, 1831, p. 369). Un seul acte peut être un triomphe définitif ou une catastrophe irrémédiable, qui rachète tous les vices ou annule toutes les vertus (GILSON, Espr. philos. médiév., 1932, p. 140) :
• 1. Quand la passion de toutes choses, quand ce besoin universel des âmes fortes a consumé nos cœurs, (...) l'irrémédiable ennui naît de ces cendres refroidies. Funèbre, sinistre, il absorbe tout espoir, il règne sur les ruines, il dévore, il éteint; d'un effort invincible, il creuse notre tombe...
SENANCOUR, Obermann, t. 1, 1840, p. 165.
♦ P. ext. Que rien ne peut changer. Synon. irréductible. Ce malaise constant qui est saisie de l'aliénation de mon corps comme irrémédiable, peut déterminer des psychoses (SARTRE, Être et Néant, 1943, p. 420). La particularité irrémédiable de ce comportement conserve à l'hypothèse une signification dont elle est entièrement dénuée lorsqu'on la veut appliquer à l'homme (J. VUILLEMIN, Être et trav., 1949, p. 29).
♦ En partic., rare
[En parlant d'un moment] Où se décide ce qui ne pourra plus être changé. Il hésitait un peu, comme au seuil d'une étape irrémédiable (HÉMON, M. Chapdelaine, 1916, p. 223).
[En parlant d'une pers. désignée par un subst. dépréc.] Qui ne peut être amendé. Synon. incorrigible, indécrottable (fam.). Nous sommes des goujats. Des goujats sublimes, peut-être, mais enfin, d'irrémédiables goujats (BLOY, Désesp., 1886, p. 284).
SYNT. Décadence, déchéance, mal, malheur, perte irrémédiable; défaut, faute, insuffisance irrémédiable; donner un coup irrémédiable à qqn/qqc.
— Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Les caractères avec lesquels l'espérance même d'une explication est impossible, sont au nombre des plus insupportables. Ils donnent le sentiment de l'irrémédiable et de l'irrémissible, comme la mort ou l'enfer (AMIEL, Journal, 1866, p. 491). Cécile, prosternée; Jean, debout; l'un et l'autre courbés sous le poids de l'irrémédiable (MARTIN DU G., J. Barois, 1913, p. 274) :
• 2. ... son calme regard dur voyait, plutôt que l'homme qui était devant lui, l'événement passé, définitif, indéfaisable dont cet homme était cause. Il accusait et précisait le coup. Il ne tentait pas de le réparer. Il envisageait avec netteté l'irrémédiable.
MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 229.
REM. Irrémédiabilité, subst. fém., hapax. Je ne sais quel sentiment d'absolue irrémédiabilité le récit assez narquois de cette horrible aventure me fit éprouver (BRETON, Nadja, 1928, p. 114).
Prononc. et Orth. : [iR(R)]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1458 (A. GREBAN, Passion, éd. O. Jodogne, 10125). Empr. au lat. irremediabilis « irrémédiable, irréparable ». Fréq. abs. littér. : 309. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 174, b) 420; XXe s. : a) 586, b) 587.
irrémédiable [i(ʀ)ʀemedjabl] adj.
ÉTYM. 1452; lat. irremediabilis, de ir- (1. In-), et remediabilis « guérissable », de remediare. → Remédier.
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♦ À quoi on ne peut remédier. || Mal, état de faiblesse (cit. 3) irrémédiable. || Aggravation (cit.) irrémédiable d'un état de santé. || Avaries (cit. 6), pertes irrémédiables. ⇒ Irréparable. || Maux, coups, malheurs, désastres irrémédiables (→ Épuiser, cit. 14). — Fautes, défauts, vices irrémédiables (→ Humeur, cit. 11). || Rien n'est irrémédiable (→ Fatalité, cit. 1).
1 Je suis aux prises avec la pire de toutes les maladies, la plus soudaine, la plus douloureuse, la plus mortelle et la plus irrémédiable.
Montaigne, Essais, II, XXXVII.
2 Cette défaite navale n'était pas irrémédiable. Si elle ruinait l'espoir de réduire l'Angleterre en la menaçant jusque chez elle, notre marine n'était pas détruite. La confiance l'était.
J. Bainville, Hist. de France, XIII, p. 240.
3 (…) l'effondrement de 1940 et l'abandon qui suivit parurent (…) à beaucoup monstrueux et irrémédiables. L'idée que, depuis toujours, les Français se faisaient d'eux-mêmes, l'opinion historique de l'univers sur leur compte, s'étaient soudain anéanties.
Ch. de Gaulle, Mémoires de guerre, t. II, p. 245.
♦ Définitif, irrévocable. || Un destin irrémédiable.
♦ N. m. (1901). || L'irrémédiable (→ Critiquer, cit. 5).
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CONTR. Remédiable, réparable.
DÉR. Irrémédiabilité, irrémédiablement.
Encyclopédie Universelle. 2012.