ravager [ ravaʒe ] v. tr. <conjug. : 3>
1 ♦ Endommager gravement ou détruire par une action violente. ⇒ dévaster, saccager. Envahisseurs, pillards qui ravagent un pays. La guerre a ravagé la contrée. ⇒ désoler.
2 ♦ Endommager gravement, détruire (en parlant des forces naturelles). Pluies, grêle, sauterelles qui ravagent les récoltes. ⇒ anéantir, ruiner. Le séisme a ravagé la région.
♢ Par ext. « Ces grandes pestes qui ravagèrent quelquefois la terre » (Voltaire).
3 ♦ (XVIIe) Fig. Apporter de graves perturbations physiques ou morales à. « Un drame nouveau ravageait la vie de son cadet » (Martin du Gard). L'alcool a ravagé ses traits.
⊗ CONTR. Épargner.
● ravager verbe transitif Causer quelque part des destructions, des dégâts matériels, des dommages considérables, par l'effet d'une action violente : Des séismes ont ravagé cette contrée. Littéraire. Causer à quelqu'un de graves troubles physiques ou moraux, provoquer des désordres dans son existence : Le chagrin a ravagé son visage. ● ravager (citations) verbe transitif Nicolas Boileau, dit Boileau-Despréaux Paris 1636-Paris 1711 On peut être héros sans ravager la terre. Épîtres ● ravager (difficultés) verbe transitif Conjugaison Le g devient -ge- devant a et o : je ravage, nous ravageons ; il ravagea. ● ravager (synonymes) verbe transitif Causer quelque part des destructions, des dégâts matériels, des dommages considérables...
Synonymes :
- anéantir
- détruire
- dévaster
- ruiner
- saccager
Littéraire. Causer à quelqu'un de graves troubles physiques ou moraux, provoquer...
Synonymes :
- consumer
- miner
- ronger
ravager
v. tr. Dévaster. Les sangliers ont ravagé le champ.
|| Fig. La douleur l'a ravagé.
⇒RAVAGER, verbe trans.
A. — Causer de graves dommages matériels à. Synon. détruire, dévaster, saccager. Ceux-ci étoient des peuples barbares, qui sortoient de temps en temps de leurs forêts, pour ravager les contrées voisines (CHATEAUBR., Génie, t. 2, 1803, p. 478):
• 1. Chez François de Curel, en Lorraine, c'était le moyen âge. Il vous recevait dans un modeste castel au milieu de dix mille hectares de forêts, coupées d'étangs (...). Dans ces forêts glissaient des troupeaux de cerfs invisibles qu'il chassait seul (...). Le gibier, bien entretenu, ravageait les champs des paysans voisins; c'était l'usage...
CHARDONNE, Ciel, 1959, p. 90.
♦ Empl. abs. Pour vous autres, la mer n'est bonne qu'à piller et ravager, c'est l'éternelle ennemie (MALOT, R. Kalbris, 1869, p. 26).
— P. anal. Piller, endommager, porter préjudice à. Ils avaient pour elle des attentions, des délicatesses naïves. À quatre, ils ravageaient les jardins et les haies pour lui rapporter des fleurs qu'elle aimait (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 406):
• 2. ... toutes les ménagères (...) donnaient assaut aux occasions, aux soldes et aux coupons (...). Des mains en l'air, continuellement, tâtaient « les pendus » de l'entrée, un calicot à sept sous, une grisaille laine et coton à neuf sous, surtout un orléans à trente-huit centimes, qui ravageait les bourses pauvres.
ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 617.
B. — [En parlant de fléaux naturels] Provoquer d'importants dégâts à; entraîner une mortalité élevée en, dans. Nous ne savions pas que la grêle venait de ravager plusieurs de nos provinces (DUSAULX, Voy. Barège, t. 2, 1796, p. 190). L'épidémie, après avoir ravagé l'armée devant Bourges, s'était étendue dans les villes qu'elle avait traversées (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 3, 1821-24, p. 290).
C. — Au fig. Porter gravement atteinte à l'intégrité physique ou morale de quelqu'un. Ravagé par la jalousie. Lui, prêtre, était capable de ravager sa vie pour tenir son serment, dans le combat de sa double hérédité, son père tout cerveau, sa mère toute foi (ZOLA, Lourdes, 1894, p. 290). Elle s'était seulement exposée sans précaution à des forces obscures qui avaient ravagé son âme (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 84):
• 3. Jean est côte à côte avec Daubigny, un territorial (...) la dysenterie le ravage, sa voix est cassée et sénile, le visage ne résiste à la débâcle que par les yeux bleus.
CHARDONNE, Dest. sent., II, 1934, p. 327.
1. Empl. abs. Faire des dégâts. Je suis le feu et vous la glace. C'est une belle rencontre, et qui fume, et qui rage, et qui ravage, et lorsque le fer rouge pénètre la glace elle crache sa colère comme mille chats (COCTEAU, Bacchus, 1952, II, 8, p. 147).
2. Ravager de. J'ai des moments de doute qui me ravagent de tristesse. Il y a vraiment trop loin de ce que j'écris à ce que j'aurais voulu écrire (GREEN, Journal, 1932, p. 102).
3. Empl. pronom. S'angoisser, se désespérer. Je me ravagerai encore bien plus si tu t'amuses à démolir notre amour par rancune (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 83).
REM. Ravageant, -ante, adj. Qui cause du ou des ravages (au sens propre et au fig.). C'est à cette mort, qui est venue si prématurément faire le vide autour de ma jeunesse, que j'ai attribué l'exagération ridicule de ces douleurs ravageantes qui vont me jeter dans l'éternité (DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 271). Augustin avait, sans mot dire, porté tout le soir son chagrin ravageant, mêlé à la sourde douceur opiniâtre de se dire qu'elle était venue (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 303).
Prononc. et Orth.:[], (il) ravage [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug., prend -e- devant -a- et -o-: ravageant, ravageons. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1300 revagier « arracher, par mesure pénale, les cultures d'une terre » (Etablissements de St Louis, I, XXVIII, éd. P. Viollet, t. 2, p. 41); 2. 1506-07 « ruiner par la violence, piller » ravager les navires (JEAN D'AUTON, Chron., éd. R. de Maulde La Clavière, XLIV, t. 4, p. 392); 1559 ravager [Megapolis] (AMYOT, trad. PLUTARQUE, Hommes illustres, Agis et Cléomène, LIII, éd. G. Walter, t. 1, p. 642); 1611 part. passé adj. (COTGR.); av. 1704 armes ravageantes (BOSSUET, 2e Sermon Assompt. Vierge, 2 ds LITTRÉ); spéc. a) en parlant de fléaux atmosphériques 1611 inondations (COTGR.); b) 1834 figure [...] ravagée par la petite vérole (BALZAC, Rech. Absolu ds Œuvres, éd. P. G. Castex, Paris, 1979, t. 10, p. 668). B. 1. 1400 Poitou fig. « lever un impôt » (doc. ds GDF.); 2. 1660 « avoir un effet néfaste, faire du mal » (BOILEAU, Satires, I ds Œuvres, éd. F. Escal, p. 14). Dér. de ravage; dés. -er; la forme revagier est peut-être due à un changement de préf. (FEW t. 10, p. 63b, note 9); au sens B 1, le mot est dér. de ravage « sorte d'impôt » (1482 Orléanais ds GDF.). Fréq. abs. littér.:383. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 767, b) 404; XXe s.: a) 607, b) 391.
ravager [ʀavaʒe] v. tr. [CONJUG. bouger.]
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1 Endommager gravement ou détruire par une action violente. ⇒ Dévaster (cit. 1). || Pillards, envahisseurs, hordes barbares qui ravagent un pays. ⇒ Butiner (I., 1., vx), fourrager (vx), piller (→ Humaniser, cit. 8; normand, cit. 1). || La guerre, les combats ravagèrent le pays. ⇒ Désoler. || Bombardement qui ravage une ville.
2 (En parlant des forces naturelles). || Torrent, eaux qui ravagent une terre (⇒ Labourer, raviner). || Orages, pluies, grêle… qui ravagent les récoltes. ⇒ Anéantir, détruire, endommager, gâter, ruiner. || Tremblement de terre qui ravage toute une région. ⇒ Bouleverser.
♦ Par ext. || Les grandes pestes qui ravagèrent la terre (→ Épidémique, cit. 2). ⇒ Infester.
1 La famine ravagea tout le monde depuis l'Orient, la Grèce, l'Italie, la France, l'Angleterre.
Michelet, Hist. de France, IV, I.
♦ Par métaphore :
2 Le guignon, comme un incendie
Dans un pays où manque l'eau,
Ravage et dévaste ma vie (…)
Verlaine, Bonheur, XVI.
3 (XVIIe, La Rochefoucauld). Fig. Apporter à (qqn) de graves perturbations physiques ou morales. || La maladie, le malheur l'ont ravagé, ont ravagé sa vie. || L'envie le ravage.
3 (…) des enfants pleins d'adresse, gracieux en dépit de la teigne qui les ravage presque tous (…)
Jérôme et Jean Tharaud, Marrakech, V.
4 Le génie triomphant d'un Wagner a ravagé l'avenir de la musique allemande.
R. Rolland, Voyage musical au pays du passé, I.
5 Ses traits prirent une expression si grave qu'Antoine en éprouva un malaise : il supposa aussitôt qu'un drame nouveau ravageait la vie de son cadet.
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 175.
♦ Absolt. Faire des ravages, des dégâts. || Les gens faibles (cit. 19) infestent et ravagent.
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ravagé, ée p. p. adj.
ÉTYM. (1685).
1 Endommagé, détruit par une action violente. || Pays ravagé. || Jardins ravagés. ⇒ Dévasté (→ Exciter, cit. 19). || Terres ravagées. ⇒ Saccagé (→ Pilonnage, cit.).
2 (Av. 1850; corps humain). Marqué, flétri (par le temps, la maladie, etc.). || Masque (1. Masque, cit. 28), visage ravagé; ravagé de cicatrices, de rides (⇒ Ridé), de petite vérole (→ Éphélide, cit.). || Maigre et défait, ravagé (→ Emplir, cit. 9).
6 (…) la veilleuse fouille impitoyablement son visage ravagé; la peau est jaune, distendue; des ombres soulignent la bouffissure des yeux, la chute des joues, le gonflement des lèvres, le fanon.
Martin du Gard, Jean Barois, I, Goût de vivre, I.
♦ Par ext. || Ravagé de… : déformé par.
7 Sa face longue, encadrée de cheveux très noirs, était ravagée de tics qui lui donnaient parfois l'air d'un dément.
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 259.
♦ (Abstrait). Littér. || Ravagé par l'émotion, la passion… (→ Proie, cit. 9). || Ravagé de remords. ⇒ Dévasté (→ Impuissant, cit. 4).
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CONTR. Épargner.
DÉR. Ravageant, ravageur.
Encyclopédie Universelle. 2012.