parachever [ paraʃ(ə)ve ] v. tr. <conjug. : 5> ♦ Conduire au dernier point de perfection. ⇒ achever, couronner, fam. fignoler, parfaire. Parachever une œuvre, un poème. ⇒ polir. Parachever la mise au point d'un projet. ⇒ finaliser. Parachever son équipement. ⇒ compléter.
● parachever verbe transitif Mener quelque chose à sa fin, le mieux possible : Parachever un travail déjà commencé. ● parachever (synonymes) verbe transitif Mener quelque chose à sa fin, le mieux possible
Synonymes :
- achever
- ciseler
- conclure
- consommer (littéraire)
- fignoler
- finir
- lécher (familier)
- parfaire
- perler (vieux)
- polir
Contraires :
- bâcler
parachever
v. tr. Conduire à son total achèvement, parfaire.
⇒PARACHEVER, verbe trans.
A. —Qqn parachève qqc.
1. Achever complètement de faire (quelque chose). Synon. finir, terminer. Il prétendait forcer la couronne à (...) recevoir la déclaration des droits qu'on s'était hâté de parachever (CHATEAUBR., Mém., t.2, 1848, p.629). Ils allaient aider ensuite qui dans l'une, qui dans l'autre métairie, activant la besogne, parachevant l'entretien (PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p.165):
• 1. Onze travaux sur douze avaient été bel et bien accomplis, et si l'issue de ce dernier inspirait quelque inquiétude au vieux héros, c'est que, pour parachever celui-là, le plus laborieux de tous incontestablement, Hercule aurait besoin de toutes ses fibres.
CLADEL, Ompdrailles, 1879, p.253.
2. Finir d'achever (quelque chose) par des opérations de finition, en travaillant sur les derniers détails. Synon. parfaire, fignoler (fam.). Il m'est impossible de voir l'effet d'aucune [phrase] avant qu'elle ne soit finie, parachevée, limée (FLAUB., Corresp., 1855, p.75). L'exécution de ce travail est parachevée au moyen d'un rodage (AMBROISE, Monteur mécan., 1949, p.41).
♦Rare. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Madame Toulouse est ma gouvernante (...). C'est elle qui me paracheva dans votre langue et dans vos manières (AUDIBERTI, Mal court, 1947, II, p.154).
— Empl. pronom. passif. J'ai déjà renvoyé à Schiffrin les épreuves de celui-ci [un livre] (...). Bien téméraire entreprise, de laisser se parachever durant mon absence un livre de si grande importance (GIDE, Carnets Égypte, 1939, p.1071).
B. —Qqc. parachève qqc. Être ce qui rend (quelque chose) complet, parfait. Cette forêt dont les cyprès parachèvent le caractère italien (BARRÈS, Cahiers, t.11, 1916, p.177). Ma mort parachèvera tout et, couronnée par le supplice, ma cause sera irréprochable et parfaite (CAMUS, Homme rév., 1951, p.214):
• 2. ... ces conseils d'état tenus dans une chambre d'auberge, tout cela complétait la diversité des scènes de ma fortune et parachevait la bizarrerie de ma vie.
CHATEAUBR., Mém., t.4, 1848, p.433.
— Rare. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Un peu de libertinage (...) affine et parachève les hommes (E. DE GONCOURT, Faustin, 1882, p.154).
— Empl. pronom. passif. C'est en se renonçant que toute vertu se parachève (GIDE, Nouv. Nourr., 1935, p.261).
REM. Parachevé, -ée, part. passé et adj. Ce roman [l'Éducation Sentimentale de Flaubert] (...) était parachevé, irrecommençable pour Flaubert même (HUYSMANS, À rebours, 1884, p.II). Empl. subst. Son goût du fini, du parachevé, du méticuleusement mis au point (...) du définitif (CENDRARS, Homme foudr., 1945, p.279).
Prononc. et Orth.:[()ve], (il) parachève []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1213 «conduire quelque chose au dernier point de perfection» (Faits des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, t.1, p.145, 22); 2. 1723 «étendre, sur l'argent ou le cuivre à dorer, un amalgame d'or moulu et de mercure» (SAVARY d'apr. FEW t.2, p.340a). Comp. de par2 et de achever. Fréq. abs. littér.:97.
DÉR. Parachèvement, subst. masc. a) Action d'achever complètement (quelque chose); résultat de cette action. Synon. achèvement. Je n'avais plus que quinze années de travail pour arriver à son parachèvement [d'un livre], et pour éditeur (...) que l'Imprimerie Royale (BOREL, Champavert, 1833, p.98). b) Réalisation complète ou parfaite. La recherche plastique trouve son parachèvement dans la composition, coordination finale de ses efforts (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p.233). — []. Ac. 1798: -che-; dep. 1835: -chè-. — 1re attest. ca 1355 (PIERRE BERSUIRE, trad. de Tite-Live, ms. Ste-Geneviève, f° 279c ds GDF. Compl.); de parachever, suff. -ment1.
parachever [paʀaʃ(ə)ve] v. tr. [CONJUG. achever.]
ÉTYM. 1213; du préf. par-, et de achever.
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♦ Achever complètement, avec le soin le plus minutieux, conduire au dernier point de perfection. ⇒ Achever, couronner, fignoler (fam.), finir, parfaire (→ Achèvement, cit. 1). || Parachever une œuvre, une élégie, une chanson, un poème. ⇒ Polir, raboter (fig.). || Parachever son équipement (cit. 2). ⇒ Compléter.
0 Paul Laurens me disait naguère, parlant d'Ingres : « C'est par sa perfection qu'une œuvre de lui se distingue d'une œuvre de ses disciples. Avant que d'être parachevée elle pourrait presque aussi bien être d'un autre. Elle prétend rester banale jusqu'à l'avant-dernier instant; ne s'affirme enfin personnelle que s'il y porte sa magistrale dernière main. »
Gide, Nouveaux prétextes, Journal sans dates, I.
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DÉR. Parachevable, parachèvement.
Encyclopédie Universelle. 2012.