1. panne [ pan ] n. f.
• penne « peau sur un bouclier » 1080; lat. penna « plume, aile » → penne
I ♦ ( pane XIIe) Étoffe (de laine, coton, soie) semblable au velours, mais à poils longs et peu serrés. Panne de laine, de soie, de velours.
II ♦ ( penne d'oint « fourrure, garniture de graisse » XIIIe) Graisse qui se trouve sous la peau du cochon.
⊗ HOM. Paonne (paon).
panne 2. panne [ pan ] n. f.
1 ♦ (1573 bouter vent en penne) Mar. Mettre (un bateau) en panne, l'arrêter en orientant les vergues (⇒ 2. brasser) , et par ext. en réduisant la voilure (cf. Mettre à la cape).
2 ♦ (1843) Rôle insignifiant dans une pièce. Ne jouer que des pannes.
3 ♦ (1879) Cour. Arrêt de fonctionnement dans un mécanisme, un moteur; impossibilité accidentelle de fonctionner. Machine en panne. ⇒ détraqué, hors service. Prévention et réparation des pannes (⇒ 2. maintenance) . L'avion a eu une panne de moteur. Panne d'automobile. Tomber, rester en panne (cf. fam. En carafe, en rade). Réparer un moteur en panne. ⇒ dépanner. Panne d'essence, panne sèche. — Panne d'électricité, de courant : arrêt accidentel de courant. « Y a-t-il une panne d'électricité ? Peut-être un plomb de sauté » (Duhamel). La panne a duré une heure.
♢ Fig. et fam. Être en panne, dans l'impossibilité momentanée de continuer. Être en panne de qqch., en être dépourvu, en manquer. Panne d'oreiller.
⊗ CONTR. Fonctionnement, 2. marche.
panne 3. panne [ pan ] n. f.
• pasne 1170; du lat. patena, gr. phatnê « crèche »
♦ Techn. Pièce de bois horizontale qui sert à soutenir les chevrons d'un comble, dans une charpente. ⇒ chantignole, 3. ferme. « On voyait, soutenus par une panne, des chevrons » (E. Le Roy).
panne 4. panne [ pan ] n. f.
• 1680; de panne, pene « aile, partie latérale » → 2. panne
♦ Techn. Partie du marteau opposée à la tête.
♢ Partie plate d'un piolet.
♢ Partie du fer à souder avec laquelle on fait fondre la soudure.
panne 5. panne [ pan ] n. f.
• v. 1905; lat. pannus → 1. pan
♦ Rare Bande de nuages près de l'horizon.
● panne nom féminin (latin populaire patena, du grec pathnê, crèche) Pièce de bois ou de métal qui, placée horizontalement sur les arbalétriers d'une toiture, en supporte les chevrons. Tuile à emboîtement dont un côté se relève pour former un bourrelet. Dans un port, appontement léger servant de ligne d'amarrage ou de mouillage pour des bateaux de petit tonnage. ● panne (expressions) nom féminin (latin populaire patena, du grec pathnê, crèche) Panne faîtière, faîtage. Panne intermédiaire ou courante, panne de charpente située en versant. ● panne (homonymes) nom féminin (latin populaire patena, du grec pathnê, crèche) pane forme conjuguée du verbe paner panent forme conjuguée du verbe paner panes forme conjuguée du verbe paner paonne nom féminin ● panne nom féminin (variante de penne, plume) Partie du corps d'un marteau opposée à la partie plane, ou table. Partie inférieure d'un grand marteau de forge. Pièce métallique constituant l'élément chauffé d'un fer à souder. Partie du piolet servant à tailler des marches dans la neige durcie. ● panne nom féminin (latin penna, plume d'oiseau) Étoffe de soie à trame de coton, à poils coupés et couchés, moins longs que dans le velours, utilisée dans le costume et l'ameublement. ● panne nom féminin (de panne) Amas de graisse autour des reins du porc et qui fournit un saindoux blanc et ferme. ● panne nom féminin (variante de penne, plume ; du latin penna, aile) Arrêt accidentel et subit du fonctionnement d'un appareil, d'une installation, d'un véhicule : Avoir une panne sur l'autoroute. Familier. Arrêt momentané dans une activité, un travail, dû à une cause fortuite : Nous sommes en panne, la secrétaire est malade. ● panne nom féminin (peut-être de panneou de panade) Rôle médiocre au théâtre. ● panne (homonymes) nom féminin (variante de penne, plume) pane forme conjuguée du verbe paner panent forme conjuguée du verbe paner panes forme conjuguée du verbe paner paonne nom féminin ● panne (homonymes) nom féminin (latin penna, plume d'oiseau) pane forme conjuguée du verbe paner panent forme conjuguée du verbe paner panes forme conjuguée du verbe paner paonne nom féminin ● panne (homonymes) nom féminin (de panne) pane forme conjuguée du verbe paner panent forme conjuguée du verbe paner panes forme conjuguée du verbe paner paonne nom féminin ● panne (expressions) nom féminin (variante de penne, plume ; du latin penna, aile) Être, tomber en panne, ne plus pouvoir fonctionner ; avoir son véhicule qui ne fonctionne plus. Familier. Être en panne de quelque chose, en manquer. : Écrivain en panne d'idées. Mettre en panne, orienter les voiles d'un navire de telle sorte que celui-ci reste presque immobile en travers du vent. Panne sèche, arrêt du véhicule par manque de carburant ; arrêt dans une activité quelconque ; défaillance de quelqu'un ; sur un voilier, position d'équilibre prise à sec de toile en se servant seulement du gouvernail. ● panne (homonymes) nom féminin (variante de penne, plume ; du latin penna, aile) pane forme conjuguée du verbe paner panent forme conjuguée du verbe paner panes forme conjuguée du verbe paner paonne nom féminin ● panne (synonymes) nom féminin (variante de penne, plume ; du latin penna, aile) Panne sèche
Synonymes :
- cape sèche
● panne (homonymes)
nom féminin
(peut-être de panneou de panade)
pane
forme conjuguée du verbe paner
panent
forme conjuguée du verbe paner
panes
forme conjuguée du verbe paner
paonne
nom féminin
panne
n. f. (Belgique) Bassin hygiénique pour les personnes alitées.
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panne
n. f. CONSTR élément horizontal d'une charpente de couverture, qui supporte les chevrons.
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panne
n. f. Cour. Arrêt accidentel de fonctionnement. Tomber en panne. Panne d'électricité.
— AUTO Panne sèche: arrêt du moteur par manque de carburant.
|| Fig. être en panne: rester court, ne pas pouvoir continuer.
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panne
n. f. TECH Partie étroite de la tête d'un marteau, opposée à la face (table) avec laquelle on frappe habituellement.
|| Biseau d'un fer à souder.
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panne
n. f. Tissu adipeux sous-cutané du cochon et de certains autres animaux.
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panne
n. f. étoffe de soie, de coton, etc., fabriquée comme le velours, mais à poils plus longs et moins serrés.
I.
⇒PANNE1, subst. fém.
Étoffe (de laine, soie, coton) travaillée comme le velours, dont le poil plus long et moins serré est couché, et qui sert dans la confection de vêtements ou dans l'ameublement. Panne grise, marron, noire; panne à poil uni. J'ai trouvé derrière un rideau de panne rose une façon d'alcôve étroite, un divan drapé de cette même panne rose, d'où des feuilles de platane ont laissé, en nuance de cendre-verdâtre, leur ombre cinq fois pointue (COLETTE, Cl. ménage, 1902, p.238). On avait poussé les tables contre les banquettes, de panne grise, et quelques couples bostonnaient sur le tapis pourpre, dans une lumière de jour finissant, qu'adoucissaient encore les rideaux de guipure (MARTIN DU G., Thib., Belle sais., 1923, p.835).
♦En partic. Tissu à poils ras couchés, brillants, utilisé pour la confection de vêtements. Culotte, robe de panne. Plus d'un curieux qui était entré dans le groupe un beau manteau doublé de panne sur l'épaule, et la pochette bien garnie, sortit de la presse en simple pourpoint, et ayant dépensé son argent sans le savoir (GAUTIER, Fracasse, 1863, p.298).
— HÉRALD. Synon. de fourrure. Les Pannes sont des combinaisons de fourrures —employées sur les cottes d'Armes —et de couleurs. Les plus belles, fixées, devinrent l'Hermine et le Vair (P.-B. GHEUSI, Le Blason et l'art héraldique, 1932, p.57).
Prononc. et Orth.:[pan]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1150 penne «fourrure souvent employée comme doublure» (Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 742); ca 1165 pane (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 13361); ca 1200 panne (Chevalier cygne, éd. C. Hippeau, p.110), subsiste comme terme de hérald. 1644 panne (MARC VULSON, Science heroïque, chap.6, p.42); 1690 panne ou penne (FUR.); d'où 2. ca 1228 pene «doublure (en tissu)» (JEAN RENART, Guillaume de Dole, éd. F. Lecoy, 2200: La pene ert d'un cendal vermeil); ca 1250 penne «étoffe imitant le velours» (Roi Flore et belle Jehane, éd. Fr. Michel, p.23 d'apr. R. LEVY ds Philol. Quart. t.14, p.260); XIVes. [date ms.] pane (WALTER DE BIBBESWORTH, Traité, éd. A. Owen, var. ms. B, 38 après le vers 184); 1504 panne (ds Mém. de la Sté de Paris et de l'Île-de-France, 1902, p.304). Du lat. «plume; aile», prob. var. de «id.», v. penne, cf. F. SOMMER, Handbuch der Lateinischen Laut - und Formenlehre, §53, p.58, att. en gallo-rom. au sens de «fourrure» (cf. FEW t.8, p.533b) qui aurait pu être influencé par le germ. (cf. m. h. all. vëder, «plume» et «fourrure», v. aussi DIEZ3 p.654), plus exactement par le frq., puisque ce sens vit en a. prov.: pena «sorte de fourrure» dep. le début du XIIIes. (Le moine de Montaudon, Chanson n°9, éd. O. Klein, 51, p.56), cf. FEW t.8, p.534a.
II.
⇒PANNE2, subst. fém.
A. —Graisse épaisse qui se trouve sous la peau du porc et dont on fait le saindoux. Panne parée. J'en ai examiné plusieurs dont la peau rogneuse, encroûtée, était totalement dépourvue de soies; à l'ouverture de ces animaux, j'ai trouvé la panne parsemée de tubercules (Voy. La Pérouse, t.4, 1797, p.16).
B. —Graisse qui enrobe le filet et les rognons du porc. Le son affreux de la peau qu'on arrache à la chair fraîche, la rondeur des rognons, fruits bruns dans leur capitonnage immaculé de «panne» rosée, m'émeuvent d'une répugnance compliquée (COLETTE, Mais. Cl., 1922, p.26).
C. —Fam. Graisse apparente chez un être humain. Ce grand, gros, gras et lourd corps de quinquagénaire, tout en panne et en lymphe, n'était pas de ceux qu'on agrippe aisément aux pinces des voluptés prenantes (RICHEPIN, Flamboche, 1895, p.3). Ils avaient comme une épaisse panne à partir des yeux. Entièrement les joues blindées... (...). Ils étaient fadés en substances, ils étaient plutôt pansus! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.648). J'prend du buffet... Faut que je me remette à l'entraînement jusqu'à c'que j'aye resué la panne... Tenez, sergent, tâtez-moi l'bide (GENEVOIX, Seuil guitounes, 1958, p.243).
Prononc. et Orth.:[pan]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1260 penne d'oint, penne (ETIENNE BOILEAU, Métiers, éd. G.-B. Depping, p.292 et 318); 1611 panne (COTGR.). Empl. fig. de panne1, la couche de graisse plus ou moins épaisse adhérant à la couenne, pouvant être comparée à la doublure d'un vêtement.
III.
⇒PANNE3, subst. fém.
I. A. —MAR. Mettre, rester, se tenir en panne; prendre la panne. Équilibrer l'effet du vent dans la voilure en disposant celle-ci de façon à immobiliser le bateau ou à ne le soumettre qu'à l'effet de dérive, sans que les voiles soient amenées ou fasèyent. Si le temps ne lui permet point de prendre la panne, il tiendra la cape et courra des bordées de deux heures, de manière à se maintenir sur le même point le plus qu'il pourra (DUMONT D'URVILLE, Voy. Pôle Sud, t.1, 1841, p.50). Quand le bateau que l'on croise porte pavillon tricolore, on se salue de quatre coups de fusil, on se crie les nouvelles politiques, et quelquefois on se met en panne pour se faire une visite (FLAUB., Corresp., 1850, p.165). La panne peut très bien être prise par un dériveur (foc à contre et grand-voile bordée plat, barre sous le vent). C'est un moyen d'attendre en bonne place le départ d'une régate (BARBER. 1969):
• 1. ... le capitaine me consulte: les côtes d'Égypte sont basses; on peut y être jeté sans les avoir aperçues; les côtes de Syrie sont sans rade et sans port; il faut se résoudre à mettre en panne au milieu de cette mer, ou suivre le vent qui nous pousse vers Chypre.
LAMART., Voy. Orient, t.2, 1835, p.318.
♦Panne courante. Allure d'un bateau (mis en panne) et qui dérive légèrement. Nous stoppons sans pouvoir jeter l'ancre, car il y a trop de fond et la dérive incessante des blocs de glace rendrait, d'ailleurs, cette manoeuvre dangereuse. Le navire tient donc la panne courante (H.-Ph. D'ORLÉANS, À travers banquise, 1907, p.255).
♦Panne molle, ardente. Le bateau dérive (...) soit tout à fait dans le lit du vent c'est la panne molle, soit légèrement vers l'avant, c'est la panne ardente (BARBER. 1969).
♦Panne sèche. Si (...) on met en Panne, sans aucune voile et en se tenant en travers au vent par le seul effet de la barre de gouvernail mise dessous, la Panne s'appelle, alors, Panne sèche (BONN.-PARIS 1859).
♦Rouler panne sur panne. Subir un très fort roulis. Le vent, assez faible, est nord-nord-est et la mer très grosse, avec de grandes levées de houle, nous fait rouler panne sur panne, comme toujours lorsqu'il est impossible d'appuyer le navire (H.-Ph. D'ORLÉANS, À travers banquise, 1907, p.19).
— P. métaph. Être, mettre, rester, se tenir (comme) en panne. S'arrêter dans l'exécution d'un projet en attendant le moment favorable. Je reste donc stationnaire et comme en panne dans cette vie qui est toute désintéressée et pleine de petites choses, d'une foule de petits sentiments, de petites idées, entre lesquelles le temps s'éparpille sans résultat, sans progrès, sans fruit d'aucune espèce (MAINE DE BIRAN, Journal, 1815, p.38).
B. —1. a) Arrêt momentané accidentel et subit du fonctionnement d'un mécanisme, d'un moteur, d'un appareil; impossibilité de fonctionner. L'auto qui m'emmena vers Auteuil n'avait plus d'essence et fit panne à deux kilomètres de la villa, que je dus faire en pleine nuit et par pluie battante (GIDE, Journal, 1915, p.518). À ce moment entra M. de Grouchy, dont le train, à cause d'un déraillement, avait eu une panne d'une heure (PROUST, Guermantes 2, 1920, p.483):
• 2. Tout à coup une absurde image me vient. Celle des horloges en panne. De toutes les horloges en panne. Horloges des églises de village. Horloges des gares. Pendules de cheminée des maisons vides. Et, dans cette devanture d'horloger enfui, cet ossuaire de pendules mortes. La guerre... on ne remonte plus les pendules.
SAINT-EXUP., Pilote guerre, 1942, p.268.
SYNT. Appareil, automobile, avion, camion, machine, moteur, téléphone, train, véhicule en panne; chercher, réparer, trouver une panne; être, rester, tomber en panne; panne d'auto, d'avion, de train.
— Panne de + subst. désignant la cause, la localisation de la panne Panne d'alimentation, de carburation, d'huile, de refroidissement, de transmission. Recherche et localisation rapide des pannes d'allumage. Bien avoir en tête l'organisation du courant d'allumage (CHAPELAIN, Techn. automob., 1956, p.350).
♦Panne d'essence ou panne sèche. Arrêt du fonctionnement d'un véhicule (mû par un moteur à explosion) dû à l'épuisement du carburant. Virant perpendiculairement à la direction de la côte, je décidai de tenir ce cap jusqu'à la panne d'essence. Je me réservais ainsi quelques chances de ne pas sombrer en mer (SAINT-EXUP., Terre hommes, 1939, p.153). Indicateur de niveau ou jauge déréglée. Des surprises désagréables en rase campagne peuvent en résulter. On pense joindre une ville assez proche et la panne sèche arrive quelques kilomètres avant (CHAPELAIN, Techn. automob., 1956, p.344). (L'anti-panne sèche). (...) Le motard ne connaît sa richesse en essence que lorsqu'il doit passer sur la réserve. S'il possède un peu de place entre le compte-tours et le compteur de vitesse, il peut installer un témoin de jauge d'essence (Le Point, 30 janv. 1978, p.26, col.2).
— [P. méton., en parlant d'une pers.] Il collectionnait les automobiles. (...) il les achetait encore imparfaites, et avant qu'elles fussent mises au point. Il lui arriva de rester en panne, sur la route de Dieppe, avec la plus grosse voiture du monde, qu'on ne pouvait réparer qu'à New-York (RADIGUET, Bal, 1923, p.43).
b) Interruption, coupure accidentelle. Panne de courant, de lumière, de son. Le grand salon était plongé dans la pénombre comme s'il y avait eu une panne de secteur, qu'on eût apporté de l'office une seule lampe (NIZAN, Conspir., 1938, p.181). La salle à manger est pleine de monde. Les invités assiègent le buffet avec d'autant moins de honte que, une panne d'électricité aidant, on ne les voit pas (GREEN, Journal, 1946, p.15).
2. Au fig. et p. métaph.
a) [En parlant d'une activité, d'un travail] Arrêt momentané. Je suis dans un état d'épuisement physique, de douleurs et comme d'usure des organes qui a déterminé une panne de travail (DU BOS, Journal, 1923, p.316). Je me suis aperçu que la «panne» des dernières semaines était due à une insuffisance de préparation: je connais trop mal encore mon bonhomme (MARTIN DU G., Souv. autobiogr., 1942, p.CVII).
— En panne. Après d'énormes efforts à Saint-Clair où j'avais passé dix jours, j'étais parvenu à faire de nouveau démarrer le livre, en panne depuis plus de six mois (GIDE, Journal, 1928, p.878). Quant à Léonard il est en panne, je manque d'aliment (VALÉRY, Lettres à qq.-uns, 1945, p.70).
♦[En parlant d'une faculté, d'une attitude] La cousine Rose s'interrompit. Eut-elle un pressentiment? Ses jolis yeux s'éteignirent. Son sourire restait en panne (ESTAUNIÉ, Choses voient, 1913, p.39):
• 3. ... sans rien dire des drogués et des piqués modernes, en liberté ou en clinique (...) l'âme, l'esprit, la conscience en panne, l'intelligence détraquée, cobayes vaniteux, patients complaisants qu'ils sont devenus entre les mains des psychiatres...
CENDRARS, Lotiss. ciel, 1949, p.93.
b) Être en panne. [Le suj. désigne une pers.] Être dans l'impossibilité, l'incapacité de continuer, d'achever une tâche; être arrêté dans une activité. Il eut bientôt employé tout ce qu'il avait en réserve d'épithètes incolores, de mots impropres et de tournures précieuses, par quoi il s'imaginait se rapprocher de Francis Jammes. Et, derechef, il fut en panne. Plus que jamais, il souffrait de son isolement, et du désoeuvrement qui en était la conséquence (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p.121). Le lieutenant était en panne. Il se sentait perdu (...). Derrière nous, la longue colonne piétinait dans la boue. On entendait des chocs et du brouhaha. Cela s'ébranlait par à-coups (...). On devinait la pagaïe (CENDRARS, Main coupée, 1946, p.55). Tu sais pourquoi on est en panne? dit Henri avec colère. Parce qu'on n'est pas assez nombreux. C'est ta faute à toi, à tes copains, à tous les gars qui s'amusent à des conneries au lieu de faire du vrai travail (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p.150).
— Être en panne de qqc., se trouver en panne de qqc. Manquer de quelque chose, être dépourvu de quelque chose. (Dict. XXes.). Au fig. Le nouvel axe Paris-Rome tombe à pic, au moment où le PS se trouve en panne d'alliance. Il désamorce les accusations de virage à droite lancées par le PC; il ouvre une nouvelle perspective d'alliance (Le Point, 31 mars 1980, p.42, col. 3).
c) Laisser qqn/qqc. en panne. Abandonner quelqu'un, quelque chose dans une situation délicate. Synon. fam. laisser en plan. Em. me parle du jeune facteur auquel je m'intéressais (...). Sa soeur (...) l'a brusquement plaqué le mois dernier, laissant en panne à Goderville la voiture des postes qu'elle conduisait ce jour-là pour sauter dans le train de Rouen (GIDE, Journal, 1921, p.701). La baignoire est bouchée et la baignoire c'est son rayon (...). De temps en temps Léo nous laisse en panne. Mais elle aime trop ses aises. Elle ne tient pas le coup (COCTEAU, Parents, 1938, II, 1, p.228).
II. —Vieilli, pop. Misère. Être dans la panne. Il est tombé dans une telle panne, qu'on allait lui vendre ses meubles demain (SAND, Corresp., 1866, p.110). Il me parle d'affreuses pannes, de deux jours qu'il a passés sans manger, n'ayant que l'argent du modèle, d'après lequel il a travaillé ces deux jours fiévreusement pour oublier sa faim (GONCOURT, Journal, 1894, p.516):
• 4. Les moindres bisbilles, maintenant, finissaient par des attrapages, où l'on se jetait la débine de la maison à la tête (...). Quand il n'y a plus de son, les ânes se battent, n'est-ce pas? Lantier flairait la panne; ça l'exaspérait de sentir la maison déjà mangée, si bien nettoyée, qu'il voyait le jour où il lui faudrait prendre son chapeau et chercher ailleurs la niche et la pâtée.
ZOLA, Assommoir, 1877, p.649.
III. —Arg. de théâtre. Rôle insignifiant, sans importance. Cette saleté de Bordenave lui donnait encore une panne, un rôle de cinquante lignes, comme si elle n'aurait pas pu jouer Géraldine! Elle rêvait de ce rôle (ZOLA, Nana, 1880, p.1328). Dans la Nuit du 23 octobre, qu'on répète en ce moment, je fais Florentin: six répliques, une panne (A. FRANCE, Hist. comique, 1903, p.41).
— OEuvre insignifiante, de médiocre qualité. Quelle idée a eue le patron de monter ce plat de nouilles? (...) —Voyez-vous, Suzon? reprit Hellouin d'une voix imperceptible, quand le patron monte une panne, ce qui ne lui arrive pas souvent, c'est qu'il a toujours une idée de derrière la tête (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p.68):
• 5. Je viens de voir la Dame aux Camélias. Le film est médiocre ainsi que les grandes pannes où brillait Sarah Bernhardt (...). Peu importe. Greta Garbo domine l'aventure et nous mène si haut que l'aventure ne compte plus. Notre oeil brouillé de larmes ne regarde plus que cet épouvantail qui chasse la laideur, le médiocre.
COCTEAU, Foyer artistes, 1947, p.65.
♦P. anal. Tableau de piètre qualité. L'élément moderne du musée était donc inavouable et pourtant, dans cet amas de phénomènes biscornus et de pannes baroques, un tableau superbe surgissait sur un mur. «l'Ex Voto» d'Alphonse Legros (HUYSMANS, Oblat, t.1, 1903, p.293).
Prononc. et orth.:[pan]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1515-16 pene «la plus longue pièce d'une vergue latine, qui s'amincit vers l'extrémité» (ANTOINE DE CONFLANS ds Ann. mar. et coloniales, 1842, 2e série, t.2, p.56: Et s'il se treuue soubs le vent, mectra la pene et tirera deux coups d'artillerie tenant ladicte pene ou corcye); 1552 pane (RABELAIS, Quart livre, éd. R. Marichal, chap.20, p.112, 67); 1573 (DUPUYS, s.v. bouter: Bouter vent en penne, c'est quand le nauire allant à la boline, il prent trop aual le vent, de sorte que le vent porte et boute la voile contre le mast, et la serre si fort contre iceluy que la voulant amener on ne peult), d'où 1611 mettre en panne «orienter les vergues (d'un navire) de manière à arrêter sa marche» (COTGR.); 1859 mar. Panne sèche (BONN.-PARIS); 2. 1755 fig. en panne «en attente» (ST-SIMON, Mém., éd. A. de Boislisle, t.8, p.219); 1759 en pane «dans l'impossibilité d'agir (d'un régiment)» (RICH.); 1879 en panne «arrêt de fonctionnement dans un mécanisme» (HUYSMANS, Soeurs Vatard, p.237); 1896 rester en panne (d'une voiture) (La France automobile, 39 ds Fr. mod. t.42, p.358); 1903 (Nouv. Lar. ill.: Panne. Arrêt accidentel d'une voiture automobile, d'une bicyclette); p. ext. 3. 1810 pop. pane «misère» (Savoie ds ESN.); 1842 panne (E. DE LA BÉDOLLIÈRE, Les Industriels, métiers et professions en France, p.78 ds Fr. mod. t.14, p.224); spéc. 4. a) 1843 arg. «rôle ingrat et médiocre au théâtre» (ds ESN.); 1866 (DELVAU); b) 1878 «mauvais tableau» (ds ESN.); 1879 (A. DAUDET, Rois en exil, p.43). Même mot que penne, v. aussi panne1, l'extrémité de la vergue à antenne, rappelant la pointe d'une plume. L'hyp. de ESN., d'une apocope de panade désignant péjorativement des pers. dès 1821 ds ESN., d'où «acteur sans talent» 1843 ibid., puis «petit rôle sans intérêt» 1883 ibid. pour le sens 4 a est moins vraisemblable d'un point de vue chronol. et sém., et le rattachement de 4 b à panne2 «graisse de porc» comme on pourrait l'imaginer d'apr. l'all. Schwarte au même sens ne semble pas nécessaire (FEW t.8, p.535b, note 29). Bbg. BALL (R. V.). Nouv. dat. pour le vocab. de l'automob. Fr. mod. 1974, t.42, p.358.
IV.
⇒PANNE4, subst. fém.
A. —Partie amincie du marteau, opposée à la tête. Marteau à panne droite, sphérique; marteau à panne fendue; frapper de panne. Le placage (...) s'éxécute avec le marteau à plaquer. Ce marteau ne diffère des marteaux de menuisiers que par sa panne ou partie amincie. Cette panne est extrêmement large et les arêtes en sont arrondies (NOSBAN, Manuel menusier, t.2, 1857, p.115). [Le tailleur de pierres] frappe ensuite avec la panne d'un petit marteau des coups secs (VILLON, Dessin. et impr. lithogr., 1932, p.10).
B. —Partie plate et tranchante d'un piolet. Parfois je plantais mon piolet jusqu'à la panne et je m'asseyais sur lui (R. alpine, vol. 31, n° 3, 1930, p.81 ds QUEM. DDL t.27).
Prononc. et Orth.:[pan]. Att.ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1676 panne (FÉLIBIEN, s.v. marteaux). Même mot que penne, v. aussi panne1, p.anal. de forme; cf. l'a. prov. penna de même sens ca 1350, Rodez ds Berliner Beitr. zur rom. Philol., t.4, 2, 1934, p.64, n° 63).
V.
⇒PANNE5, subst. fém.
Bande de nuages au-dessus de l'horizon. L'espace s'était dégagé de ses nuées; il n'y traînait plus que de grandes pannes blanches et molles, entre lesquelles s'approfondissaient des trous sombres, piquetés d'étoiles (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p.55):
• ♦ La grande panne de nuages, qui s'était condensée à l'horizon de l'ouest avec un aspect d'île, se défaisait maintenant par le haut, et les lambeaux couraient dans le ciel. Elle semblait inépuisable, cette panne: le vent l'étendait, l'allongeait, l'étirait, en faisant sortir indéfiniment des rideaux obscurs, qu'il déployait dans le clair ciel jaune, devenu d'une lividité froide et profonde.
LOTI, Pêch. Isl., 1886, p.76.
— P. anal. Panne de brume. De grandes pannes de brouillard, immobiles, vagues, sans contours, pesaient sur l'horizon qui était noir (LOTI, Fleurs ennui, 1882, p.51).
Prononc.:[pan]. Étymol. et Hist. 1866 (HUGO, Travaill. mer, p.344). Prob. même mot que penne, v. panne1 p. anal. avec la forme d'une plume, ou à rapprocher du prov. mod. pano «nuage léger qui flotte dans les airs» (MISTRAL), se rattachant au lat. pannus «morceau d'étoffe».
VI.
⇒PANNE6, subst. fém.
BÂT. Poutre horizontale reliant les fermes d'un comble. Ces pièces [les arbalétriers], largement espacées, portent des pannes, c'est-à-dire d'autres pièces horizontales qui les relient (...). Sur les pannes sont posés les chevrons (Ch. BLANC, Gramm. arts dessin, 1876, p.190). La charpente du comble se compose très simplement de pannes métalliques qui s'appuient sur les pignons formés par le mur de face et celui du lointain (MOYNET, Machinerie théâtr., 1893, p.33). Il est bien connu des utilisateurs du bois que, dans certains cas, celui-ci se déforme d'une manière continue lorsqu'il supporte pendant de longues durées des charges appliquées. C'est ainsi que les poutres ou les pannes de charpente fortement chargées arrivent à prendre avec le temps des flèches de plus en plus marquées (CAMPREDON, Bois, 1948, p.52).
♦Panne faîtière. ,,Poutre qui unit les sommets de toutes les fermes d'un comble`` (VOGÜÉ-NEUFVILLE 1971). Synon. faîtage.
Prononc. et Orth.:[pan]. Att. ds Ac. 1694-1762 et dep. 1835. Étymol. et Hist. Ca 1160 pasne «pièce de bois qui porte les chevrons du toit» (Moniage Guillaume, éd. W. Cloetta, 5731); ca 1170 pannes (Rois, éd. E. R. Curtius, III, VII, 5, p.132). Terme très att. dans le nord et l'est de la France (cf. FEW t.8, p.6), prob. à rattacher comme l'a. prov. padenal, le gasc. padeau (ibid., p.6b), le galicien padea, l'all. pfette (J. JUD ds Z. rom. Philol. t.38, p.53) au b. lat. «crèche, mangeoire» (IV-Ves.), empr. au gr. v. CHANTRAINE, s.v. , également att. au plur. au sens de «lambris d'un plafond disposé par compartiments» et «râtelier», la transposition de sens s'étant faite à partir de la notion de position horizontale et de longueur des poutres d'une mangeoire, alors que celle de cavité n'aurait joué aucun rôle (p. anal. avec l'assemblage de larges barres de bois que forme le râtelier posé sur l'auge) (v. FEW t.8, p.6b).
STAT. —Panne1 à 6. Fréq. abs. littér.:253. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 174, b) 174; XXes.: a) 254, b) 680.
1. panne [pan] n. f.
ÉTYM. 1080, penne « peau sur un bouclier »; du lat. penna « plume, aile ». → Penne.
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1 (XIIe, pane). Étoffe, tissu de laine, de coton, de soie, semblable au velours, mais à poils longs (moins cependant que ceux de la peluche) et peu serrés. || La panne de laine est utilisée dans l'ameublement.
♦ Spécialt. || Panne de soie (→ Hermine, cit. 7). || Panne de soie pour la fabrication des chapeaux hauts de forme.
0 Il aspira deux gorgées de barbotage glacé, renversa la tête contre la panne jaune de la banquette, et sentit fondre avec délices la roideur mentale qui l'épuisait depuis quinze jours.
Colette, la Fin de Chéri, p. 108.
➪ tableau Noms et types de tissus.
➪ tableau Termes de blason.
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II (XIIIe, penne d'oint « garniture de graisse »). Graisse qui se trouve sous la peau du cochon. || La panne adhère à la couenne du porc. || Mettre de la panne dans un ragoût.
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2. panne [pan] n. f.
ÉTYM. 1515, pene « pièce latérale d'une vergue latine »; sens métaphorique de penne : « aile, partie latérale »; cf. Rabelais, penes du nez; du lat. penna; croisé avec tomber en panne, comme un chiffon. → 5. Panne.
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1 (1573, « bouter vent en penne »). Mar. || Mettre (un bateau) en panne (1611) : arrêter la marche d'un navire en orientant les vergues (⇒ 2. Brasser) de façon qu'elles ne prennent plus le vent, et, par ext., en réduisant la voilure. ⇒ Cape (mettre à la), et aussi empanner. || Être, se tenir, rester en panne.
1 On avait mis en panne, et c'était grande fête (…)
A. de Vigny, Poèmes philosophiques, « La bouteille à la mer », IX.
1.1 Nous mettons en panne vers 2 h du matin, foc amené, trinquette à contre et barre dessous.
Bernard Moitessier, Cap Horn à la voile, p. 164.
♦ ☑ (XVIIIe, Saint-Simon; Richelet, éd. de 1759). Vx. Se tenir, rester en panne : s'arrêter d'agir; attendre le moment favorable.
2 ☑ (1842). Fam. Être dans la panne, dans la misère. ⇒ Panné.
2 Comment ! c'est toi, tu es du quartier ? dit Satin, stupéfaite de la voir en pantoufles dans la rue, à cette heure. Ah ! ma pauvre fille, il y a donc de la panne !
Zola, Nana, VIII.
3 C'est toute ma jeunesse, une jeunesse d'humiliation et de panne qui est là, disait-il.
Huysmans, En ménage, III.
REM. Selon P. Guiraud, ce sens vient du v. panner « ruiner au jeu », correspondant à panner « nettoyer » (par métaphore), de panne « chiffon » (→ 5. Panne, étym.). Mais, dans la langue actuelle, le sémantisme rattache l'emploi à 2. panne.
♦ (1843). Argot de théâtre. Rôle insignifiant, misérable dans une pièce. (Ce mot s'est employé aussi au masc.). || Ne jouer que des pannes.
3 (1879, → cit. 6.). Cour. Arrêt de fonctionnement dans un mécanisme, un moteur, impossibilité accidentelle de fonctionner. || Panne d'automobile (→ Ennuis mécaniques; → Cocher, cit. 3). || Panne d'ordinateur, de machine à laver. || Avoir une panne (→ Démonter, cit. 5). || L'avion, la voiture a eu une panne de moteur. || Panne de pneu (→ Accroc, cit. 2). || Le réparateur a trouvé la panne. — Spécialt. || Panne d'essence, panne sèche : arrêt du fonctionnement d'un véhicule à moteur à explosion par manque de carburant. ☑ Fig. Panne sèche : défaillance, arrêt dans l'activité de qqn, par manque de forces, d'idées, d'inspiration… ☑ Loc. fam. Le coup de la panne. || Faire à qqn le coup de la panne, lui faire croire à une panne (d'un véhicule), pour rester seul avec lui, notamment dans un endroit isolé. — Panne d'électricité, de courant. — Panne de son, de sono. — Une panne d'une heure. ⇒ Arrêt (de fonctionnement).
4 J'ai ainsi vécu seul, sans personne avec qui parler véritablement, jusqu'à une panne dans le désert du Sahara, il y a six ans. Quelque chose s'était cassé dans mon moteur. Et comme je n'avais avec moi ni mécanicien, ni passagers, je me préparai à essayer de réussir, tout seul, une réparation difficile.
Saint-Exupéry, le Petit Prince, II.
5 Y a-t-il une panne d'électricité ? Peut-être un plomb de sauté ? C'est une bougie qui brûle, derrière le paravent.
G. Duhamel, Salavin, VI, XXII.
5.1 (…) à travers la porte vitrée aucun bruit ne lui parvient, et de ce fait la scène ayant ce on ne sait quoi d'insolite, d'angoissant et d'absurde, comme lorsqu'une panne de son prive tout à coup de la parole les personnages d'un film et qu'on les voit néanmoins continuer à s'agiter et à vivre, leurs bouches s'ouvrant et se refermant sur du silence !
Claude Simon, le Vent, p. 165.
♦ En panne : incapable de fonctionner; arrêté par une panne. || Machine, appareil en panne. ⇒ Détraqué. || Voiture en panne. || Réparer un moteur, une voiture en panne. ⇒ Dépanner. — (Personnes). || Être en panne : avoir une voiture, un appareil en panne. || Nous sommes restés en panne pendant deux jours. — ☑ Être, rester en panne, dans l'impossibilité de se déplacer, d'agir; dans l'impossibilité momentanée de continuer. ⇒ Carafe (en); rade (en). || Le comptable est malade, ils sont en panne. — Être en panne de (une chose qui fait défaut). || Être en panne de cigarettes, de pommes de terre. || Être en panne d'idées, d'inspiration. — Ils sont en panne de femme de ménage.
6 Leur attention se fixait sur une machine en panne et elles regardaient le nombreux outillage.
Huysmans, les Sœurs Vatard, p. 237 (1879).
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DÉR. et COMP. 4. Panne, 2. panner. Empanner.
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3. panne [pan] n. f.
ÉTYM. 1170, pasne; d'un lat. vulg. patena, du grec phatnê « crèche » (Wartburg).
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1 Techn. Pièce de charpente horizontale reposant sur les arbalétriers des fermes, qui sert à soutenir les chevrons d'un comble. || Pièces soutenant les pannes. ⇒ Chantignole, 3. ferme. || Panne faîtière, sablière, intermédiaire. || Cours de pannes : ensemble des pannes placées à la même hauteur. — Tuile faîtière double.
2 Techn. Barrière flottante (à l'entrée d'un port). — Appontement léger.
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4. panne [pan] n. f.
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♦ Technique.
1 Partie du marteau opposée à la tête.
2 Partie plate d'un piolet. || Donner des coups de panne.
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DÉR. 1. Panner.
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5. panne [pan] n. f.
ÉTYM. 1866; métaphore de penne (→ 1. Panne), du provençal pano « nuage léger », du lat. pannus « morceau d'étoffe ». → 1. Pan.
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♦ Rare. Bande de nuages près de l'horizon. — Didact. (météor.). || Panne d'ouragan.
Encyclopédie Universelle. 2012.