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marée

marée [ mare ] n. f.
XIIIe; de mer
1Mouvement journalier d'oscillation de la mer dont le niveau monte et descend alternativement en un même lieu, provoqué par l'attraction de la Lune et du Soleil. Marée montante. flux. Marée haute (haute mer, pleine mer). Marée descendante. jusant, perdant, reflux. Marée basse (basse mer). Au rythme des marées. Loc. adv. À (la) marée haute, basse : lorsque la mer est haute, basse. Grandes marées, à fortes amplitudes (vives eaux), lorsque l'attraction du Soleil se conjugue avec celle de la Lune ( syzygie) . Marées d'équinoxe. Faibles marées, à faibles amplitudes ( morte-eau) , lorsque les attractions s'opposent ( quadrature) . Terres, plages couvertes et découvertes par les marées. cordon (littoral), estran, laisse, sèche. Raz-de-marée. raz. Coefficient de marée : grandeur indiquant l'importance des marées en fonction de l'époque (de la position de la Lune et du Soleil). Horaires des marées. Courant de marée. Échelle de marées. Loc. Contre vents et marées [ vɑ̃zemare ] :malgré tous les obstacles. « son devoir, elle l'accomplissait contre vent et marée » (A. Gide).
Spécialt Marée haute. Pêcheur qui attend la marée pour sortir.
(1967; trad. de l'angl. black tide) MARÉE NOIRE :vaste nappe d'hydrocarbures répandue à la surface de la mer (à la suite du naufrage d'un pétrolier, d'un dégazage, de la rupture d'une tête de puits sous-marin, etc.) qui pollue l'eau et les côtes. Disperser une marée noire ( dispersant) . Conséquences écologiques d'une marée noire. Fig. Phénomène regrettable s'étendant inexorablement.
2Fig. flot, 1. vague. Marée humaine. « La marée montante des jeunes » (L'Entreprise, 1968). « Une marée de bonheur montait en lui » (Maurois).
3(fin XIVe) Poissons, crustacés, fruits de mer frais destinés à la consommation. Pavillon de la marée, aux Halles. Marchand de marée. mareyeur. Odeur de marée. fraîchin. Arriver comme marée en carême.
⊗ HOM. Marrer.

marée nom féminin (de mer) Oscillation quotidienne de la mer dont le niveau monte et descend alternativement. (On dit aussi marée océanique.) Grand nombre de gens, de choses qui déferlent en un lieu : Une marée humaine. Toute déformation d'un astre provoquée par l'attraction d'un autre. Produit de la mer frais destiné à la consommation (poisson, crustacés, coquillages). ● marée (expressions) nom féminin (de mer) Coefficient de la marée, nombre compris entre 20 et 120, caractéristique de chaque marée et qui, multipliant l'unité de hauteur d'un port, donne la montée ou la baisse maximales de la mer par rapport au niveau moyen. Courant de marée, courant créé par le flux ou le reflux. Marées atmosphériques ou barométriques, oscillations très faibles de la pression, dues au Soleil ou à la Lune. Marée noire, arrivée à proximité des côtes d'une importante nappe de pétrole brut ou de produits pétroliers lourds provenant soit de la cargaison ou des soutes d'un navire, soit de l'éruption d'un puits sous-marin. Marée terrestre, déformation de la Terre due aux attractions différentielles des astres du système solaire par rapport au globe terrestre, et plus particulièrement causée par la Lune et le Soleil. ● marée (homonymes) nom féminin (de mer) marrer verbe

marée
n. f.
d1./d Mouvement périodique des eaux de la mer, qui s'élèvent et s'abaissent chaque jour à des intervalles réguliers, dû à l'attraction qu'exercent sur les masses fluides du globe terrestre les masses de la Lune et du Soleil.
Marée montante: flux, flot. Marée descendante: reflux, jusant.
Marée haute: fin du flux. Marée basse: fin du reflux.
Marées de vive-eau: V. vive-eau. Marées de morte-eau: V. morte-eau.
|| Raz de marée.
|| Loc. fig. Contre vents et marées: sans tenir compte des obstacles.
|| Fig. Une marée humaine: une foule considérable en mouvement.
d2./d Marée noire: couche d'hydrocarbures répandus accidentellement (naufrage de pétrolier, éruption de puits marin, etc.) ou non à la surface de la mer et qui vient souiller les rivages.
(oc. Indien) Nuit sans lune; obscurité (sens 1).
d3./d Poissons de mer, coquillages, crustacés qui viennent d'être pêchés. Marchande de marée.

⇒MARÉE, subst. fém.
A. — Mouvement alternatif, périodique et journalier du niveau de la mer, de plus ou moins grande amplitude, dû à l'attraction de la lune ainsi qu'à celle du système solaire. Coefficient de marée. Dans les mers sans marée, les ports peuvent être des bassins naturels ou artificiels appelés darses communiquant directement avec la mer par une entrée plus ou moins large (BOURDE, Trav. publ., 1929, p. 265). De chaque côté du promontoire, la marée gonfle et remonte les estuaires. À droite, la nuit commence à cacher les collines. À gauche, descend un soleil jaune soufre (MORAND, New-York, 1930, p. 5):
♦ Toutes les sources d'énergie actuellement exploitées par l'homme ont leur origine dans la chaleur solaire; d'autres qui n'en proviennent pas, en particulier l'énergie des marées et l'énergie atomique, n'ont pas encore été mises en valeur.
THALLER, Houille blanche, 1952, p. 7.
SYNT. Petite, forte marée; marée déferlante, grondante, houleuse, puissante; bruit, roulement d'une marée; régularité, ressac des marées; amplitude des marées; rivière, fleuve sans marée; entrer, sortir de toute marée, à marée haute, à marée basse.
Raz de marée.
Courant de marée. Courant déterminé par le flux et le reflux. V. courant I A en partic.
P. métaph. De la coulisse (...) montait la clameur de l'offre et de la demande, ce bruit de marée de l'agio, victorieux du grondement de la ville (ZOLA, Argent, 1891, p. 20). Cette multiplication de concerts, cette marée envahissante de musique à tout prix, ne répondaient pas à un développement réel du goût public (ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p. 700).
1. En partic.
Marée montante. Flux, flot. À marée montante, l'eau s'engouffre dans la vanne et remplit, en amont, le bassin naturel (ROMANOVSKY, Mer, source én., 1950, p. 83).
Marée descendante. Reflux, jusant. Le Duncan devait partir dans la nuit du 24 au 25 août, à la marée descendante de trois heures du matin (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 43).
Marée haute. Fin du flux. La masse volumineuse des fondations de ce pâté (...) a été (...) élevée à la hauteur de six pieds au-dessus du niveau des plus hautes marées (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 255).
Marée basse. Fin du reflux. L'anse vers laquelle nous dirigeâmes la route de nos chaloupes, était grande et commode; les canots et les chaloupes y restaient à flot, à la marée basse (Voy. La Pérouse, t. 3, 1797, p. 187).
Grande marée. Marée de très forte amplitude se produisant lorsque la lune et le soleil sont en syzygie. Synon. marée de vive-eau. Il le savait que c'était elle, la lune de cuivre, qui, dans son plein, avait produit cette grande marée et causé la tempête qui, maintenant, détruisait la flotte des Romains (A. FRANCE, Clio, 1900, p. 63).
Marée de morte-eau. ,,Marée de quadrature ou petite marée`` (Lar. encyclop.).
2. Loc. fig.
Contre vents et marées. En dépit de tous les obstacles, malgré toutes les difficultés. Mais je crois que, si même je t'avais surpris cent fois en flagrant délit de me mentir, je continuerais à te faire confiance. La confiance dans la nuit. La confiance cramponnée, contre vents et marées (MONTHERL., Demain, 1949, II, 1, p.721). Au sing., plus rarement. Il ne suffit pas d'être courageux, tenace, désintéressé et de marcher droit contre vent et marée sur son but, il faut avoir bien choisi son but (BARRÈS, Cahiers, t.11, 1917, p.226).
Malgré vents et marées. Le «pharamineux hurluberlu» (...) montrant là combien il était digne aussi d'avoir été surnommé l'inflexible, s'entêta, malgré vents et marées, à ne plier ni rompre (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 291). Au sing. plus rarement. Chaque membre de cette société fortuite contemple le ciel, s'en va (...) parce qu'il voit des citoyens marchant malgré vent et marée (BALZAC, Ferragus, 1833, p. 40).
À travers (les) vents et (les) marées (rare). Constatons que les territoires que, dans les quatre parties du monde, nous avons associés à nos destinées, sont à travers vents et marées, restés fidèles à notre cause (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 596).
Avoir vent et marée (vieilli). ,,Avoir toutes choses favorables pour réussir ses desseins`` (Ac. 1835-1935).
Loc. proverbiale., vx. La marée n'attend personne. ,,Il faut profiter de l'occasion`` (Lar. 19e).
3. P. anal. Marée noire. Nappe d'hydrocarbures provenant d'un pétrolier, à la suite d'un accident ou d'un dégazage, dérivant à la surface de la mer avec l'apparence d'une boue noire, et qui vient s'échouer sur les côtes en envahissant et polluant les plages et les ports. Conséquences de la marée noire. Le naufrage de l'Amoco-Cadiz le 16 mars a provoqué le déversement dans la mer de 230 000 tonnes de pétrole brut, la plus importante marée noire qui se soit produite à ce jour dans le monde (Le Monde, 26 avr. 1978 ds GILB. Mots contemp. 1980).
Au fig. Phénomène difficile à endiguer et à enrayer. Marée noire de la pornographie. Le disco, marée noire qui envahit toute la musique de variété (Le Point, 10 avr. 1978 ds GILB. Mots contemp. 1980).
4. P. méton. Produit de la pêche d'une marée à l'autre, fournissant du poisson de mer frais et des crustacés destinés à la consommation du jour (par opposition au poisson qu'on fume et qu'on sale). Commerce de la marée; vente en gros de la marée; marchand de marée (v. mareyeur). La marée a manqué aujourd'hui (DG). Le château de l'Œuf y fleure [à Naples] le coquillage, les femmes, la marée et les bouquets de fraisiers offerts par les ruffians (LORRAIN, Heures Corse, 1905, p. 40). Dans les espaces libres, des mareyeurs roulaient des tonneaux pleins de marée ou traînaient de lourds paniers qui marquaient leur route à grande eau (HAMP, Marée, 1908, p.20). Serge et Catherine, ça peut aller ensemble comme gargotier et marée pas fraîche (H. BAZIN, Lève-toi, 1952, p.222).
Odeur de marée. Odeur particulière, plutôt désagréable, du poisson entassé, même frais. En tirant d'une boîte soigneusement fermée par un pas de vis, une pelote de ficelle ou un tout petit morceau de câble qu'on est allé exprès chercher dans l'une de ces grandes corderies dont les vastes magasins et les sous-sols soufflent des odeurs de marée et de port (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 30). Il trébucha contre les paniers d'huîtres qui répandaient dans le passage un amer relent de marée (MARTIN DU G., Thib., Consult., 1928, p.1127).
Train de marée. Train express reliant un port de pêche à un grand centre de consommation (qu'est la capitale ou toute autre grande ville de l'intérieur) afin de l'approvisionner en poisson frais. Le train de marée arrivait au quai amenant les voyageurs de Paris (MAUPASS., Pierre et Jean, 1888, p. 437).
Loc. proverbiale pop. Arriver comme marée en carême. ,,Arriver à propos comme le poisson en temps de jeûne`` (FRANCE 1907).
B.P. anal. Flot irrésistible que forme une masse de personnes qui se déplacent, déferlant comme le flot de la marée. (Gigantesque) marée humaine; marée de foules humaines, d'hommes, de soldats. Le marié (...) me semble troublé malgré son aisance, seul homme perdu au milieu de cette marée féminine (LOTI, Désench., 1906, p.79).
P. méton., [en parlant de choses, de faits difficiles à distinguer: aspirations de l'homme, choix politiques, idées, paroles, sentiments] Cette marée de misère et de toute-puissance qui déferle des Oliviers a fini par l'envelopper lui, Augustin (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p.122). Et ils [les Français qui ne voulaient être que Français] résistent avec nous contre la marée aveugle et imbécile des bobards radiophoniques et des inepties chuchotées (M. DÉAT ds L'Œuvre 17 janv. 1941).
SYNT. Marée démocratique, marxiste, mystique; marée du positivisme, du totalitarisme; marée d'adoration, de désir; marée d'enthousiasme, de haine; marée d'insultes, d'invocations; marée de prières, de rancoeurs, de revendications; marée de sanglots, de vivats; marée de slogans.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1260 poisson de mer ... de deus marées ici au sens de «de deux pêches» (E. BOILEAU, Métiers, éd. G. B. Depping, p. 270); 2. fin XIIIe s. «poissons frais» (Sone de Nansai, 8319 ds T.-L.); 3. 1306 «foule» (G. GUIART, Royaux lignages ds Chroniques françaises, éd. J. A. Buchon, t. 7, 7077); 4. a) 1306 «mouvement alternatif de la mer» (ID., ibid., éd. Wailly et Deslisle, 18489); 1671 spéc. la marée est haute (POMEY); 1680 la marée est basse (RICH.); 1773 marée montante, descendante (BOURDÉ DE VILLEHUET, Manuel des marins, t. 2, p. 85); b) 1967 marée noire (Le Monde, 13 avr.); c) 1676 fig. contre vent et marée (Mme DE SÉVIGNÉ, Lettres, éd. M. Monmerqué, t. 4, p. 408). Dér. de la forme atone du rad. de mer; suff. -ée; 4 b serait un alque de l'angl. black tide d'apr. GILB. Mots contemp. 1980. Fréq. abs. littér.:1 097. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 111, b) 2 310; XXe s.: a) 1 399, b) 1 637. Bbg. JUNEAU (M.). R. Ling. rom. 1973, t. 37, p. 481.

marée [maʀe] n. f.
ÉTYM. V. 1268; dér. anc. de mer.
1 Mouvement journalier d'oscillation de la mer dont le niveau monte et descend alternativement en un même lieu. || Marée montante. Flux, montant. || La marée monte. Flot (cit. 7). || Marée haute. Mer (haute mer, pleine mer), plein (battre son plein). || Mer étale entre deux marées. || Marée qui renverse. Renversement (ou reversement). || Marée qui descend ( Déchaler). || Marée descendante. Jusant, perdant, reflux. || Marée basse. Mer (basse mer). → Gésir, cit. 4. — Loc. adv. || À marée haute, basse, à la marée haute, basse : lorsque la mer est haute, basse (→ Enfouir, cit. 4).Les marées sont provoquées par l'attraction de la lune et celle, plus faible, du soleil (→ Gravitation, cit. 1).Grandes marées : marées à fortes amplitudes ( Maline; vif [vives eaux]), lorsque l'attraction du soleil se conjugue avec celle de la lune ( Syzygie [cit. 2]). || Marées d'équinoxe. || Faibles marées : marées à faibles amplitudes ( Morte-eau), lorsque les attractions s'opposent ( Quadrature). || Marée qui croît. 2. Marner. || Lignes de marées sur le rivage. Laisse. || Terres, plages couvertes et découvertes par les marées. Cordon (littoral), estran, laisse, relais, sèche. || Marée qui pénètre dans un estuaire (cit. 2) et provoque un mascaret ( Barre).Raz de marée. Raz.Utilisation de la force des marées. Houille (bleue); marémoteur. || Coefficient de marée : grandeur indiquant l'importance des marées en fonction de l'époque (de la position de la Lune et du Soleil). || Courant de marée. || Échelle de marées.
1 La périodicité diurne et semi-mensuelle est le caractère le plus général des marées, et ce caractère éveille naturellement l'idée d'un rapport avec les mouvements des astres. Le phénomène en lui-même apparaît d'ailleurs comme un mouvement ondulatoire ayant une longueur d'onde infiniment plus grande qu'aucune vague.
E. de Martonne, Traité de géographie physique, t. I, p. 371.
2 (…) des mers fort différentes (…) dont l'une, par exemple, est assujettie à la marée, la plus ample et la plus haute qui soit, tandis que ce phénomène est imperceptible dans l'autre.
Valéry, Regards sur le monde actuel, p. 180.
3 Une ville de rêve s'élevait derrière la plage, que battait la marée haute.
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 102.
4 — Nous n'avons pas de temps à perdre, dit-il, il est cinq heures et demie, la marée est à sept, et ça montera vite.
Roger Vercel, Sous le pied de l'archange, IV.
5 (…) les bateaux traversaient l'estuaire à marée haute.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 367.
Galères (cit. 2) dont les rames « domptent le vent et la marée ». — ☑ Loc. fig. Contre vents et marées [ou, plus rarement, au singulier, contre vent et marée; parfois malgré vent(s) et marée(s)] : malgré tous les obstacles.
6 Conseils, objurgations, rien n'y fit : ce que maman reconnaissait pour son devoir, elle l'accomplissait contre vent et marée.
Gide, Si le grain ne meurt, I, VI, p. 165.
2 (1306 « foule », in T. L. F.). Fig. Flot. || Marée humaine (→ Coude, cit. 9; effriter, cit. 2; 2. lieu, cit. 11). || « La marée montante des jeunes » (Entreprise, 11 mai 1968).Une marée de haine, de colère, de protestations, de mécontentement.
7 (…) la sinistre marée envahissante des meurt-de-faim est arrêtée comme un flot par une écluse (…)
Loti, l'Inde (sans les Anglais), V, VI.
8 (…) il sentait l'angoisse monter en lui comme une marée (…)
Sartre, la Mort dans l'âme, p. 125.
9 Il avait le sentiment que quelque chose de grand et de beau était entré dans sa vie. Une marée de bonheur montait en lui.
A. Maurois, les Roses de septembre, II, III.
3 (Fin XIIIe). Poissons, crustacés, fruits de mer frais destinés à la consommation. || Manger de la marée fraîche (1. Frais, cit. 24). || Marchand de marée. Mareyeur; chasse-marée (→ Fort, cit. 77). || Train de marée. || Odeur de marée. — ☑ Loc. fig. Arriver comme marée en carême, à propos.
10 (…) Vatel (…) croit qu'il n'aura point d'autre marée (…) Vatel monte à sa chambre, met son épée contre la porte, et se la passe au travers du cœur (…) il tombe mort. La marée cependant arrive de tous côtés.
Mme de Sévigné, 161, 26 avril 1671.
11 On déchargeait, on déballait la marée, dans l'enceinte fermée de bancs, et jusque sur les trottoirs. C'était, le long du carreau, des amoncellements de petites bourriches, un arrivage continu de caisses et de paniers, des sacs de moules empilés laissant couler les rigoles d'eau (…) Quand les mannes s'étalèrent, Florent put croire qu'un banc de poissons venait d'échouer là (…)
Zola, le Ventre de Paris, t. I, III, p. 148.
4 (1967). Marée noire : vaste nappe d'hydrocarbures répandue à la surface de la mer (à la suite du naufrage d'un pétrolier, d'un dégazage, de la rupture d'une tête de puits sous-marin, etc.) et risquant de polluer ou polluant effectivement les côtes. || Conséquences écologiques d'une marée noire. || « La marée noire qui pollue quelque 200 kilomètres de côtes dans le Finistère et les Côtes-du-Nord ne paraît pas avoir gagné en étendue au cours des dernières quarante-huit heures » (le Monde, 31 mars 1978, p. 12).
Fig. Phénomène regrettable qui s'étend inexorablement. || « Le gouvernement ne sait que faire pour enrayer cette marée noire des concurrents déloyaux (le “travail noir”) pour les artisans qui ont pignon sur rue » (l'Express, 23 déc. 1968, in Gilbert 1971).
DÉR. Mareyeur.
COMP. Chasse-marée. Contre-marée. Marégramme, marégraphe, marémoteur, maréomètre. Médimarémètre.
HOM. Marrer (se).

Encyclopédie Universelle. 2012.