fermeté [ fɛrməte ] n. f.
• v. 1165 « forteresse » → ferté; fermeteit « solidité » v. 1200; lat. firmitas, de firmus
1 ♦ État de ce qui est ferme, consistant. ⇒ consistance, dureté. Fermeté des chairs. Pâte qui a de la fermeté.
♢ Fig. Fermeté de l'esprit, du jugement. ⇒ solidité.
2 ♦ État de ce qui est assuré, de ce qui n'hésite pas, ne tremble pas. Fermeté de la main. ⇒ sûreté, vigueur. — Fermeté d'exécution (peinture, etc.). La fermeté de son écriture. — Fig. Fermeté du style. ⇒ concision, rigueur.
3 ♦ (XIIIe) Littér. Qualité d'une personne que rien n'ébranle. ⇒ assurance, constance, courage, cran, détermination, endurance, énergie, force, impassibilité, résolution, sang-froid. Fermeté d'âme, de caractère. « la fermeté d'une femme qui résiste à son amour est seulement la chose la plus admirable qui puisse exister sur la terre » (Stendhal).
4 ♦ Cour. Qualité d'une personne qui a de l'autorité sans brutalité. ⇒ autorité, inflexibilité, poigne. Ces parents manquent de fermeté avec leur fils. Sa douceur cache une grande fermeté (cf. Une main de fer dans un gant de velours). Parler à qqn avec fermeté. — Avoir de la fermeté dans ses résolutions. ⇒ persévérance, persistance, ténacité.
5 ♦ (du sens 1) Fermeté des cours, se dit des cours de la Bourse qui ne fléchissent pas. ⇒ stabilité, tenue (bonne tenue). Fermeté du franc face au mark.
⊗ CONTR. Mollesse. Défaillance, faiblesse. Instabilité.
● fermeté nom féminin (latin firmitas, -atis, solidité, de firmus, ferme) État de ce qui est ferme, solide, consistant, compact : Fermeté des chairs, d'un sol. Qualité de ce qui ne tremble pas, ne faiblit pas, manifeste de l'assurance dans l'expression ou dans l'exécution : Fermeté d'un geste. Fermeté du style. Qualité de quelqu'un, de son comportement qui a de la force intellectuelle ou morale : Fermeté d'âme. Attitude de rigueur, excluant la faiblesse, à l'égard des autres : Faire preuve de fermeté à l'égard de ses enfants. Stabilité ou tendance à la hausse des valeurs mobilières, de la monnaie. ● fermeté (citations) nom féminin (latin firmitas, -atis, solidité, de firmus, ferme) Benjamin Constant de Rebecque Lausanne 1767-Paris 1830 La plupart des hommes, en politique comme en tout, concluent des résultats de leurs imprudences à la fermeté de leurs principes. Journal intime François, duc de La Rochefoucauld Paris 1613-Paris 1680 Il n'y a que les personnes qui ont de la fermeté qui puissent avoir une véritable douceur. Maximes Francisco Gómez de Quevedo y Villegas Madrid 1580-Villanueva de los Infantes 1645 A fui le stable et le ferme, Et seul perdure le fugace. Huyó lo que era firme, y solamente lo fugitivo permanece y dura. Poesías, A Roma sepultada en sus ruinas Commentaire Ici l'auteur imite un sonnet célèbre de Du Bellay. ● fermeté (synonymes) nom féminin (latin firmitas, -atis, solidité, de firmus, ferme) État de ce qui est ferme, solide, consistant, compact
Synonymes :
- compacité
- dureté
- résistance
Contraires :
- élasticité
- flaccidité
Qualité de ce qui ne tremble pas, ne faiblit pas...
Synonymes :
- maîtrise
- rigueur
Contraires :
- hésitation
- indécision
- instabilité
- mollesse
Qualité de quelqu'un, de son comportement qui a de la...
Synonymes :
- caractère
- courage
- cran (familier)
- détermination
- énergie
- opiniâtreté
- résolution
- ténacité
- volonté
Contraires :
- découragement
- irrésolution
- versatilité
- veulerie
Attitude de rigueur, excluant la faiblesse, à l'égard des autres
Synonymes :
- autorité
- poigne (familier)
- sévérité
Contraires :
fermeté
n. f.
d1./d état de ce qui est ferme, compact, résistant. La fermeté des chairs.
d2./d état de ce qui a de la sûreté, de la vigueur. La fermeté du style.
d3./d énergie morale. Fermeté d'âme, de caractère.
d4./d Autorité, assurance. Parler avec fermeté.
d5./d FIN Fermeté des cours: maintien des cours de la Bourse à un taux élevé.
⇒FERMETÉ, subst. fém.
A.— Domaine concr.
1. Qualité de ce qui est ferme, solide, consistant. (Quasi-)synon. résistance; anton. élasticité, fragilité, souplesse.
a) [À propos d'un terrain] Croire à la parole humaine, parlée ou écrite, est aussi indispensable aux humains que de se fier à la fermeté du sol (VALÉRY, Variété III, 1936, p. 219).
b) [Autres domaines] Elle éprouva la plénitude de ses seins, la fermeté de son ventre, l'étroitesse de sa chair (, Aphrodite, 1896, p. 66) :
• 1. Il semble inconcevable, et il est simple, qu'un bronze noir prenne la tonicité sanglante de la chair, un marbre glacial et serré la fermeté pulpeuse du fruit, un granit compact la fluidité d'une eau courante.
FAURE, Espr. formes, 1927, p. 164.
2. Qualité de ce qui est fort, vigoureux, et ne tremble pas. Fermeté dans le bras, le jarret, le poignet; fermeté des reins.
— En partic.
a) Fermeté de (la) main. Assurance, sûreté dans les mouvements. Ce chirurgien n'a pas assez de fermeté dans la main (Ac. 1835-1932).
b) Fermeté de la voix. Un son naquit imperceptiblement dans une gorge de femme, un son qui s'essaya rauque, s'éclaircit, prit sa fermeté et son ampleur en se répétant (COLETTE, Ces plais., 1932, p. 14). Elle l'interrompit, d'un vif élan (...). Il fut stupéfait de la fermeté de sa voix (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 589).
c) Domaine de la création artistique et littér. Mais sa couleur, un peu molle et fluide, sent les habitudes de l'aquarelle, et, s'il a su éviter les crâneries des autres paysagistes, il ne possède pas toujours une fermeté de touche suffisante (BAUDEL., Salon, 1846, p. 183). Chaque personnage est dessiné avec un trait d'une fermeté exquise (GREEN, Journal, 1950, p. 345).
B.— Au fig.
1. Assurance, rigueur dans la manière de penser ou de s'exprimer. Fermeté dans ses réponses; la fermeté du regard. Fermeté d'esprit, de jugement. Rectitude, solidité de l'esprit, du jugement. Anton. hésitation, mollesse. L'insistance de mon regard, la fermeté de ma parole ont fini par le troubler. Pourtant il essaie de protester contre l'évidence (AYMÉ, Vaurien, 1931, p. 210). La tendresse, la sympathie de sa voix contrastaient avec la fermeté, la précision un peu sèche de son discours (ARNOUX, Seigneur, 1955, p. 136).
2. Énergie morale, constance. Je craignais un peu son goût des solutions moyennes et qu'il manquât, le moment venu, de résolution, de fermeté, d'audace (BERNANOS, Joie, 1929, p. 581) :
• 2. À ma première tentative de délivrance j'eus la témérité de fuir jusqu'à Trieste; à la seconde, le courage de me traîner jusqu'au port; mais à partir de la troisième, jamais je ne me trouvai la fermeté de dépasser le coin de ma rue.
MILOSZ, Amour, initiation, 1910, p. 203.
— En partic. Autorité sans brutalité :
• 3. C'est avec une fermeté éclairée et calme que le dressage des instincts doit être mené. Il faut à la fois que l'instinct se développe sainement et qu'il soit tenu en laisse. Brimé, il dévie aussi sûrement qu'abandonné à lui-même. Protégé avec excès, par peur des accidents qu'il fait courir, il se dessèche...
MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 460.
C.— BOURSE, COMM. Tendance du marché lorsque les cours se maintiennent à un taux stable. Fermeté de la Bourse, des cours, des prix, d'une valeur. Synon. stabilité. Fermeté de l'Obligation du Trésor (Œuvre, 28 janv. 1941). Le marché, actif, n'a pas manqué de résistance, voire de fermeté (Combat, 19-20 janv. 1952, p. 5, col. 6-7).
REM. Ferté, subst. fém., vieilli. Enceinte ou château fortifiés (cf. La Ferté-Macé, La Ferté-sous-Jouarre). Des châteaux, des fertés ont ainsi trouvé, sur les parois qui bordent immédiatement l'alluvion, des sites favorables (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 128). V. infra étymol.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 fermeté « forteresse » (B. DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 13070); fin XIIe s. ferté « id. » (Moniage Guillaume, II, 55 ds T.-L.); 2. ca 1200 fermeteit « solidité » (Dialogue Grégoire, 115, 4, ibid.); ca 1265 au fig. nule fermeté ne nule constance (BRUNET LATIN, Trésor, éd. F. J. Carmody, II, 42, p. 208). Empr. au lat. class. firmitas « solidité, robustesse », en lat. chrét. « forteresse » (776 ds DU CANGE); ferté est la forme populaire. Fréq. abs. littér. :876. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 779, b) 1 039; XXe s. : a) 657, b) 1 255.
fermeté [fɛʀməte] n. f.
ÉTYM. V. 1165, « forteresse » (→ Ferté); fermeteit « solidité », 1200; lat. firmitas, de firmus. → Ferme.
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1 État de ce qui est ferme, consistant. ⇒ Consistance, dureté. || Fermeté des chairs, des tissus, des muscles. ⇒ Ton.
1 Elles ont tendance à relever les bras, et à les arrondir, peut-être pour donner plus de fermeté et de saillant à leurs seins (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, VIII, p. 66.
♦ Pâte qui a de la fermeté. || Fermeté d'un sol. Abstrait. || Fermeté de l'esprit, de l'intelligence, du jugement. ⇒ Rectitude, solidité.
2 (…) cette enfant, chez qui la fermeté de juger est si forte et toujours présente.
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 441.
2 État de ce qui est assuré, décidé. || Fermeté de la main, du poignet. ⇒ Sûreté, vigueur. || Fermeté de la voix. — Spécialt (arts). || Fermeté d'exécution, de facture. || Fermeté de pinceau. || Coup d'archet qui a de la fermeté. — Fermeté du style. ⇒ Concision, rigueur.
3 (…) un écrivain français au sens le plus complet et le meilleur du mot, français de la grande école, capable de fermeté dans le style et de modération dans les idées, non parce que ses passions manquent de force, mais parce qu'il a la force de les mater (…)
A. Maurois, Études littéraires, Lacretelle, t. II, p. 251.
3 (XIIIe). Littér. Qualité qui consiste à ne pas se laisser ébranler, influencer. ⇒ Assurance, constance, courage, cran, détermination, endurance, énergie, force, impassibilité, résistance, résolution, sang-froid, stoïcisme. || Elle a gardé une grande fermeté dans l'adversité (→ Commander, cit. 32; et aussi se raidir contre les difficultés; tenir bon; ne pas transiger avec l'honneur, le devoir…). || Envisager (cit. 5) la mort avec calme et fermeté. ⇒ Philosophie. — ☑ Loc. Fermeté d'âme, de caractère (→ Base, cit. 10).
4 Mais votre fermeté tient un peu du barbare.
Corneille, Horace, II, 3.
5 Quant au courage moral, si supérieur à l'autre, la fermeté d'une femme qui résiste à son amour est seulement la chose la plus admirable qui puisse exister sur la terre. Toutes les autres marques possibles de courage sont des bagatelles auprès d'une chose si fort contre nature et si pénible.
Stendhal, De l'amour, XXIX.
6 (…) elle vit arriver le moment fatal avec une fermeté intransigeante.
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 312.
4 Cour. Caractère de qui ne se laisse pas influencer, qui a de l'autorité sans brutalité. ⇒ Autorité, inflexibilité, poigne. || Ces parents manquent de fermeté avec leur fils. || Douceur et fermeté (→ Aigreur, cit. 3). || Manifester une fermeté inébranlable. || Sa douceur cache une grande fermeté (→ Une main de fer sous un gant de velours). || Agir, résister avec fermeté (→ Ne pas reculer d'une semelle; ne pas se laisser faire, tenir tête…). || Parler à qqn avec fermeté. || Les agents l'ont expulsé de la salle avec fermeté. → D'autorité, d'autor. || Ton de fermeté (→ Coup, cit. 67). || Expression de fermeté.
7 La justice qui n'est rien sans la fermeté; la fermeté qui peut être un grand mal sans la justice (…)
8 (…) je voulais seulement intimider le marquis par la fermeté de mon attitude (…)
Alphonse Daudet, le Petit Chose, II, I.
♦ Avoir de la fermeté dans ses résolutions, ses desseins. ⇒ Constance, décision, opiniâtreté, persévérance, persistance, rigueur, ténacité, volonté.
♦ Bourse (correspond à 1. ferme, I., 5.). || Fermeté des cours, se dit des cours qui ne fléchissent pas. ⇒ Stabilité; tenue (bonne tenue). || Fermeté du franc, des valeurs françaises.
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CONTR. Avachissement, inconsistance, flaccidité, mollesse. — Ébranlement, tremblement. — Abdication, défaillance, faiblesse, fragilité. — Instabilité.
Encyclopédie Universelle. 2012.