1. e [ ø ] n. m. inv. ♦ Cinquième lettre et deuxième voyelle de l'alphabet : e majuscule (E), e minuscule (e), e accent aigu (é), e accent grave (è), e accent circonflexe (ê), e tréma (ë) (Noël, aiguë). Le e muet marque souvent le féminin à l'écrit (une jolie blonde). « L'e muet qui tantôt existe, tantôt ne se fait presque point sentir, s'il ne s'efface entièrement » (Valéry). — Prononc. La lettre e note : e caduc [ ə ] (petit, dessus, ressembler) (⇒ schwa) , e fermé [ e ] (essor, reddition), e ouvert [ ɛ ] (perdu); é note souvent [ e ] (été) mais parfois [ ɛ ] (céleri); è, ê notent souvent [ ɛ ] (bête, pièce) et ê note parfois [ e ] (bêtise). Digrammes, trigrammes comportant e : eu, œu, qui notent[ ɶ ] (seul, bœuf) ou[ ø ] (deux, nœud) (REM. eu s'écrit ue après les lettres c et g dans les mots en [ ɶj ] : cercueil, cueillir, orgueil.) ; œ, æ, qui notent le plus souvent[ e ] (fœtus, et cætera) et œ note[ ɶ ]dans œil; eau (→ 1.a); ei (→ 1.i); ey (→ 1.y; ea, ee, qui notent[ i ]dans des emprunts (leader, meeting); en-, qui note[ ɑ̃ ]dans les dérivés formés avec le préfixe en (var. em- devant m) (enivrer, enneiger, emménager); -en (→ 1.n); emm-, qui note[ em ]dans emmental et[ am ]dans le mot femme et dans les adverbes formés sur les adjectifs en -ent (prudemment, violemment); enn-, qui note[ an ]dans solennel; en, aen, ein, ien, eun (→ 1.n). ⊗ HOM. Euh, eux, heu, œufs. e 2. e abrév. et symboles
1 ♦ E [ ɛkselɑ̃s ] n. f. inv. Excellence.
2 ♦ E [ ɛst ] n. m. inv. Est.
3 ♦ E [ mi ] n. m. inv. La note mi, dans la notation anglo-saxonne et germanique.
4 ♦ e [ ø; ɶ; ə ] n. m. inv. Base du logarithme népérien de valeur approchée 2,71828... e est le nombre réel tel que log e = 1.
5 ♦ e [ e ] n. m. inv. Électron. e+. ⇒ positon.
6 ♦ E [ ø; ɶ; ə ] Suivi d'un nombre de trois chiffres, désigne un additif alimentaire. E 150 désigne le caramel.
● E Biochimie Désigne une vitamine liposoluble. Géographie Désigne l'Est. Géophysique Région E ou couche E, région de l'ionosphère terrestre, située entre 90 et 120 à 140 km d'altitude. Médecine Désigne un des antigènes érythrocytaires du système Rhésus. Métrologie Symbole du préfixe du système international d'unités (SI) exa-. Musique Dans les pays anglo-saxons et germaniques, troisième degré de la gamme d'ut, c'est-à-dire mi. ● E (expressions) Région E ou couche E, région de l'ionosphère terrestre, située entre 90 et 120 à 140 km d'altitude.
n. m.
d1./d Cinquième lettre (e, E) et deuxième voyelle de l'alphabet, qui n'est pas prononcée (ex. liera, flamme, rapidement) ou note les sons: (ex. me, ornement); ou e ouvert (ex. jouet, ciel); ou e fermé (ex. cacher, courez); avec l'accent aigu, (ex. bonté) et parfois (ex. céderai); avec l'accent grave, (ex. père); avec l'accent circonflexe, (ex. rêve) et parfois (ex. mêler); suivi d'une consonne nasale, (ex. vent, tempe); combinaison avec o ou u ou les deux, ou eu fermé (ex. oedème, peu, voeu) et ou eu ouvert (ex. oeil, seul, oeuf). Un e tréma.
d2./d BIOL Vitamine E: vitamine liposoluble.
⇒E, e, lettre
I.— Subst. masc. La cinquième lettre de l'alphabet, la seconde de celles qui désignent des voyelles. Un exemplaire de cette lettre.
A.— [La lettre en tant que telle; on écrit e ou é] ,,Un e, un grand e, un petit e`` (FÉR. Crit. t. 2 1787) :
• 1. Le journaliste se couche, le mari tourne les autres feuillets sur lesquels on lit à raison d'un mot par feuillet Une dame qui s'appelait Cambron Le journaliste se relève et au mégaphone Une dame qui s'appelait Cambron Il rit au mégaphone sur les quatre voyelles : a, é, i, o.
APOLLINAIRE, Les Mamelles de Tirésias, 1918, II, 2, p. 902.
B.— [Sous une graph. déterminé, e, é, è, ê, ë, ...] :
• 2. Athée
A comme absolument athée
T comme totalement athée
H comme hermétiquement athée
É accent aigu comme étonnamment athée
E comme entièrement athée
Pas libre penseur
Athée
Il y a une nuance
PRÉVERT, Paroles, La Crosse en l'air, 1946, p. 159.
C.— [Avec une valeur déterminée]
— [On écrit, conventionnellement, é, è] :
• 3. ... le vers de Racine (Phèdre) : N'était qu'un faible essai des tourments que j'endure, contient dans ses sept premières syllabes six répétitions d'un son è, presque le même, qu'il s'agit pourtant de distinguer subtilement.
GIDE, Journal, 1941, p. 75.
— [Les valeurs sont désignées par les syntagmes corresp. e fermé, e ouvert] L'e ouvert, à la fin des mots, est toujours suivi d'une ou de deux consonnes : procès, désert, arrêts (FÉR. Crit. t. 2 1787).
D.— [Avec une graph. et une valeur déterminées] Ces « très » émis à bouche large, sur des « è » à l'extrême limite de l'ouverture (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 34).
— [La lettre est désignée par un syntagme, cas de e muet] :
• 4. En fin de mot, e muet ne se prononce en général pas, et indique simplement que la consonne représentée par la lettre précédente doit, elle, être prononcée.
F. DELL, Les Règles et les sons, Paris, Hermann, 1973, p. 178.
II.— Abréviation d'un terme commençant par cette lettre.
A.— [Avec les fonctions du terme en cause, qui peut, ou doit, lui être substitué]
— Abréviation de Est. ,,Le vent soufflait E.-S.-E.; lisez : est-sud-est`` (Lar. 19e) :
• 5. ... il s'agissait de rééditer la manœuvre initiale que nous avions tentée face au N.-E. en débouchant de la Meuse.
JOFFRE, Mémoires, t. 1, 1931, p. 346.
— Abréviation de Éminence ou Excellence. ,,J'ai l'honneur de proposer à V. E., etc.; lisez : à votre Excellence`` (Lar. 19e).
— ÉCON. L'E.D.F. est devenue la cible d'une contestation dont le fer de lance est constitué par les écologistes (...). Face aux critiques, aux attaques, E.D.F. réagit en animal blessé (Ph. Brachet ds Le Monde, 22 mars 1978).
— POL. Nous avons travaillé ensemble aux É. C. (Étudiants Communistes) (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 8).
— Abréviation, d'exercices (physiques), dans l'argot de l'X. Les E phy [prennent] une demi-heure par semaine (SMET, Nouv. arg. de l'X, 1936, p. 123).
Rem. Cas partic., l'initiale est désignée en tant que telle. Il raconte, et fort bien ma foi! le transfert à Sidi-bel-Abbès d'un drapeau de la Légion portant d'un côté de la rosette les initiales L. é. (Légion étrangère) et de l'autre L. N. (Louis-Napoléon) (GIDE, Journal, 1931, p. 1073). Cas analogues à celui de l'ex. 2 (épellation).
B.— [Avec le fonctionnement d'un nom propre; le terme en cause ne peut lui être substitué; ce qui se fait entendre est nécessairement le nom de la lettre]
— Abréviation de exponentiel. (Le nombre) e, base des logarithmes népériens. La valeur de e est 2,718 ... Lire : [( ) ...], [la ...].
III.— En tant qu'élément de l'alphabet, attribution sans rapport avec une désignation verbale.
A.— Pour marquer l'ordre (après d et avant f) et, par conséquent, le (5e) rang, des éléments d'une série. Le paragraphe, le secteur e.
— MÉTÉOR. Couche E. ,,Couche de l'ionosphère comprise entre 80 et 200 km d'altitude`` (Lar. encyclop.).
— MUS. Le mi (cf. D, d, III A 2).
Rem. Dans l'Antiquité, en rapport avec sa valeur ordinale, signe numérique cardinal signifiant 5 (chez les Grecs, avec un accent en haut et à droite), 500 (chez les Romains), 5 000 (chez les Grecs, avec un accent en bas et à gauche).
B.— Sans autre préoccupation que d'identifier : L'analyse de la concurrence monopolistique telle que la présente E H Chamberlin choisit, parmi les manifestations des luttes économiques, celles qui sont le plus compatibles avec la pratique jugée socialement correcte du sport économique (il ne traite pas de D' ni de E', entre autres exemples) (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 112), où D et E désignent des points définis précédemment, et dont l'ordre n'est pas significatif.
Prononc. et Orth. :[] (ou une prononc. analogue, voir infra). LITTRÉ, DG, BARBEAU-RODHE 1930 ont [e]. Voir aussi MART. Comment prononce 1913, p. 52. L'ex. 1 supra a é [e]. La précision ds DG, selon laquelle ,,qqns prononcent e quand cette lettre est muette ou faiblement articulée, è quand elle a le son ouvert, é quand elle a le son fermé``, revient à renoncer purement et simplement à l'existence d'une lettre e comportant l'ensemble de ces valeurs et dotée d'un nom conventionnel. On retombe sur le cas I D. Lar. 19e, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e : ,,Se prononçait toujours fermé (...); se prononce aujourd'hui toujours muet``. À comparer, en ce qui concerne la seconde part. de l'affirmation, avec ce qui précède, et avec Lar. encyclop. : « [e] ou [] ». Formulation révélatrice ds GATTEL 1813 : ,,L'accent circonflexe (...), lorsqu'on le trouve placé sur un é...`` Mais le même écrit par ailleurs régulièrement e moyen, e ouvert. Désignation phon. des graph. sous I B ci-dessus : par le nom de la lettre, avec le cas échéant la précision du diacritique (accent aigu, ...). É accent aigu dans l'ex. en cause (2) est un effet du jeu qui consiste à reproduire (verticalement) le mot épelé. La voyelle neutre (ou une voyelle analogue) désigne par conséquent, selon les cas, la lettre en tant que telle, toutes graph. confondues, cas I A; la lettre sans diacritique (bedaine, tessiture, sel), cas I B; e muet, y compris lorsqu'il est ø, cas I D. Le syntagme redondant é fermé est à considérer comme une corruption de e fermé, cependant consacrée par l'usage. La redondance n'est pas moins flagrante lorsqu'on écrit [e] fermé. Noter une plus grande propension, notamment ds FÉR. Crit. t. 2 1787, à accepter é fermé (pour e fermé) que è ouvert (pour e ouvert). Le fait, dont la signification n'apparaît pas immédiatement, est lui-même à rapprocher de l'antériorité de l'accent aigu par rapport à l'accent grave dans l'introd. de signes auxil. dans l'orth. (XVIe s.). Les interr. sur le timbre du e muet valent pour le nom de la lettre. L'existence d'une var. palatale arrondie, à côté de la voyelle neutre, centrale, est certaine. Du Marsais ds Gramm. 1789, FÉR. Crit. t. 2 1787, entre autres, évoquent un timbre eu. Le timbre exact ne peut être le timbre [œ] diversement évoqué qu'à la condition d'adopter en ce qui concerne la finale absolue et, par conséquent, le nom de la lettre, des dispositions particulières. Les faits suivants semblent indiquer que l'élision et la liaison en rapport avec le nom de la lettre sont en régression. FÉR. Crit. t. 2 1787, LITTRÉ : l'e; Gramm. Ac. 1932 : cet e; Lar. encyclop. : le e, les règles de prononc. du e. Ce phénomène d'hétérogénéisation de la lettre, par non élision ou non liaison, constitue sans doute un aspect des progrès de la conception autonome du son. On trouve ds les parties II et III ci-dessus les formes E et É. Désignation phonique : par le nom et, ds le cas de É, sans doute par la valeur. Fréq. abs. littér. :950. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 151, b) 706; XXe s. : a) 1 484, b) 1 786. Bbg. HASSELROT 20e s. 1972.
e [ø; ə] nom masculin.
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♦ Cinquième lettre et deuxième voyelle de l'alphabet, servant à noter, seule, deux, trois voyelles [e], [ɛ], [ə], et en combinaison, divers sons vocaliques (ex. : eau [o]). || E majuscule, e minuscule; e romain, e italique.
1 E ouvert [ɛ] dans : il est [ilɛ], lettre [lɛtʀ], mer [mɛʀ], frère [fʀɛʀʀ], père [pɛʀ], près [pʀɛ], promène [pʀɔmɛn], fête [fɛt], tête [tɛt], toupet [tupɛ].
♦ E muet [(ə)] : voyelle centrale, ni fermée ni ouverte, ni arrondie, ni étirée, qui se prononce ou non selon sa position dans le groupe rythmique (on dit aussi e instable, ou e caduc, ou schwa). Ex. : e dans fenêtre [f(ə)nɛtʀ]. — L'e muet des déterminants et des pronoms (je, me, te, se, le…), celui de jusque s'élide et est remplacé par une apostrophe devant une voyelle ou un h muet.
1 (…) l'e muet qui tantôt existe, tantôt ne se fait presque point sentir qu'il ne s'efface entièrement, et qui procure tant d'effets subtils de silences élémentaires, ou qui termine ou prolonge tant de mots par une sorte d'ombre que semble jeter après elle une syllabe accentuée (…)
Valéry, Regards sur le monde actuel, p. 127.
2 En fin de mot, e muet ne se prononce en général pas, et indique simplement que la consonne représentée par la lettre précédente doit, elle, être prononcée.
François Dell, les Règles et les Sons, p. 178.
2 E. ou Em. : abrév. de Éminence. — E. ou Exc. : abrév. de Excellence. — E. : abrév. de Est.
➪ tableau Abréviations les plus usitées.
3 Math. e : nombre incommensurable qui sert de base aux logarithmes népériens (e = 2,71828…).
♦ Phys. e : symbole de l'électron.
4 Mus. Nom ancien, de la note mi, en français (cet usage est contemporain en anglais et en allemand).
Encyclopédie Universelle. 2012.