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toupet

toupet [ tupɛ ] n. m.
• v. 1145; de l'a. fr. top, frq. °top « sommet, pointe »
1Mèches de cheveux relevées au-dessus du front. La mode des toupets.
2(1808) Fig. et fam. Hardiesse, assurance effrontée. aplomb, audace, fam. culot, effronterie. « Il avait un sacré aplomb, un toupet du tonnerre » (Zola). Quel toupet ! Il ne manque pas de toupet (cf. Il ne manque pas d'air, il est gonflé). Avoir le toupet de (et inf.). Elle a eu le toupet de venir chez moi.

toupet nom masculin (ancien français top, du francique top, pointe) Touffe de cheveux sur le sommet du front. Touffe de crins située à l'extrémité supérieure de la crinière du cheval et retombant sur le front. Familier. Audace, effronterie : Avoir du toupet.toupet (synonymes) nom masculin (ancien français top, du francique top, pointe) Touffe de cheveux sur le sommet du front.
Synonymes :
- houppe
- houppette
Familier. Audace, effronterie
Synonymes :
- audace
- culot (familier)
- front

toupet
n. m.
d1./d Touffe de cheveux (partic., en haut du front).
d2./d Fig., Fam. Hardiesse effrontée, aplomb.

TOUPET, subst. masc.
A. — [À propos de poils, de cheveux, de crins, etc.]
1. Petite touffe de poils. (Dict. XIXe et XXe s.).
2. Touffe de cheveux sur le sommet du crâne. La vertu coupe la tête, le vice ne vous coupe que les cheveux. Prenez garde à vos toupets, messieurs! (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 217). Puis, devant sa glace, les membres à l'aise dans la fraîcheur d'une chemise de fine batiste, avec un fer chaud il façonna en un toupet dit « à la Louis-Philippe » ses cheveux un peu crêpelés et qui tiraient sur le roux, ainsi que ses favoris (CHÂTEAUBRIANT, Lourdines, 1911, p. 173).
Coiffé en toupet. La moustache abattue, coiffé en toupet, sa bonne figure rougeaude et brune épanouie entre des favoris grisonnants, le poète redressait toute sa petite personne (A. DAUDET, Immortel, 1888, p. 159).
(Faux) toupet. Postiche qui recouvre le sommet du front. Il allait dans les boutiques, rapportait des rouleaux de cuir au cordonnier, de la ferraille au maréchal, un baril de harengs pour sa maîtresse, des bonnets de chez la modiste, des toupets de chez le coiffeur (FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 89). C'est Marsaud, l'homme qui met sa signature sur les billets de banque et qui semble, sous son noir faux toupet, une figure allégorique de l'implacabilité de l'argent (GONCOURT, Journal, 1878, p. 1227).
P. méton., fam., vieilli. Cerveau, esprit. Il augmente sa jouissance intellectuelle par la réflexion (...) il s'échauffe le toupet (LA VARENDE, Saint-Simon, 1955, p. 34).
P. métaph. Ce chemin continue de coteaux en coteaux et de vallées en vallées; les coteaux larges avec un toupet de bois au front, les vallées étroites et vertes, mais peu arrosées (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 291).
3. Touffe de crins à l'extrémité supérieure de la crinière d'un cheval ou entre les cornes ou les oreilles de certains animaux. Le bison porte basses ses cornes noires et courtes; il a une longue barbe de crin; un toupet pareil pend échevelé entre ses deux cornes jusque sur ses yeux (CHATEAUBR., Voy. Amér. et Ital., t. 1, 1827, p. 131). On a un gros cheval: (...). Tu lui dis ça, il marche. Il a un toupet de poils, là, sur la tête; tu le grattes, tu en fait ce que tu veux (GIONO, Gd troupeau, 1931, p. 60).
B. — Au fig., fam. Assurance, aplomb mêlé d'effronterie. Synon. audace, culot2 (fam.). Avoir du toupet; ne pas manquer de toupet; quel toupet! Le secrétaire d'État allemand a bien dit en effet que son gouvernement n'avait jamais eu aucune relation directe ou indirecte avec Dreyfus. Il faut un fier toupet pour oser proférer, à la face de l'Europe, une telle affirmation, quand il dépend d'un simple attaché militaire de confondre, par la moindre indiscrétion, le menteur (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p. 328).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1140 « touffe de cheveux sur le sommet du front » (GEFFREI GAIMAR, Hist. des Anglais, 6080 ds T.-L.); b) 1791 faux toupet (MARAT, Pamphlets, Charlatans mod., p. 287); 2. ca 1200 « touffe de crins située à l'extrémité supérieure de la crinière d'un cheval » (Antioche, éd. S. Duparc-Quioc, t. 1, p. 474, 60); 3. 1456 « petite touffe de poils » (ANTOINE DE LA SALE, Jehan de Saintré, éd. J. Misrahi et Ch. A. Knudson, p. 296, 8); 4. 1808 « aplomb mêlé d'effronterie » (HAUTEL). Dér., à l'aide du suff. -et, de l'a. fr. top « touffe de cheveux sur le sommet du front » (ca 1140, GEFFREI GAIMAR, op. cit., 6081 ds T.-L.), lui-même issu d'un a. b. frq. topp- « pointe, sommet », cf. le m. néerl. top « sommet; sommet de la tête; cheveux; pointe » et l'all. Zopf « tresse » (v. touffe). Fréq. abs. littér.:224. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 139, b) 277; XXe s.: a) 678, b) 276. Bbg. QUEM. DDL t. 5. — WARTBURG (W. von). Toupet. Word. 1954, t. 10, pp. 297-299.

toupet [tupɛ] n. m.
ÉTYM. V. 1138; signifie aussi « sommet », en anc. franç.; dér. de l'anc. franç. top, du francique. Cf. all. Topf, angl. top. → Toupie.
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I
1 Touffe (de cheveux). Houppe (II., 1.). || Toupet de cheveux (cit. 18; et aussi scalper, cit. 1).Absolt. Touffe de cheveux sur le sommet du crâne. || Se coiffer en toupet (Mme de Sévigné).
Loc. Faux toupet (Balzac, la Vieille Fille, t. IV, p. 306) ou faux-toupet, toupet postiche : postiche plus léger que la perruque complète.
0.1 (…) Le faux-toupet enfonce la perruque; on le trouve plus léger, plus jeune et surtout plus trompeur.
À Paris, presque tous les coiffeurs en renom excellent dans la confection et la pose du faux-toupet.
Ch. Paul de Kock, la Grande Ville, t. I, p. 64.
(Déb. XIXe). || Faux toupet, vieillot, ridicule (→ Pompadour, cit. 1, Gautier).
Fig. et vx. Son toupet s'échauffe : il s'impatiente (Saint-Simon, in Littré).
2 Touffe de crins à la partie antérieure de la crinière du cheval.
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II (1808; cf. Avoir du front). Fig., fam. Hardiesse, assurance effrontée. Aplomb, audace, culot (fam.), effronterie (→ Gagner, cit. 13; lascar, cit. 1). || Hypocrite (cit. 22) avec toupet. || Tu as le toupet ! (→ Jeunesse, cit. 32). || Quel toupet ! || Il ne manque pas de toupet. || Il a un sacré toupet.
1 Les deux neveux se regardèrent à la dérobée comme pour se dire, en admirant leur oncle : — Quel toupet !
Balzac, les Employés, Pl., t. VI, p. 931.
2 (…) lequel devait se présenter ? Et une lutte de délicatesse s'engagea. Pécuchet préférait à lui-même son ami. — Non, ça te revient ! tu as plus de prestance ! — Peut-être, répondait Bouvard, mais toi plus de toupet !
Flaubert, Bouvard et Pécuchet, VI.
3 Il avait un sacré aplomb, un toupet du tonnerre, familier, bravant le danger.
Zola, l'Assommoir, IV, t. I, p. 142.
DÉR. Toupillon.

Encyclopédie Universelle. 2012.