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ressembler

ressembler [ r(ə)sɑ̃ble ] v. tr. ind. <conjug. : 1>
XVIe; « sembler » tr. 1080; de re- et sembler
AAvoir des traits communs avec, présenter des caractères identiques à (ceux d'un autre être, d'un autre objet). Ressembler à qqn ( pareil, semblable) .
1(Au physique, par l'extérieur, les manières) Ressembler à sa mère. « Un orphelin vêtu de noir Qui me ressemblait comme un frère » (Musset). Fam. À quoi ressemble-t-il ? comment est-il, au physique ? Tu es sale, regarde un peu à quoi tu ressembles !
Pronom. Ressembler l'un à l'autre. Loc. Se ressembler comme deux gouttes d'eau (cf. C'est lui tout craché). « Tous les gros hommes se ressemblent » (Mac Orlan). (Avec un indéf. collect. pour sujet) « Tout le monde est pareil, tout le monde se ressemble » (Sarraute).
2(Au moral, dans la conduite) Enfants qui ressemblent à leurs parents. tenir (de). Il lui ressemble, en plus aimable. « Aucun de nos amis, de ceux que nous aimons, n'est tel que nous le voyons; souvent, il ne ressemble en rien à l'image que nous en avons » (R. Rolland). Pronom. « les couples les plus normaux finissent par se ressembler, quelquefois même par interchanger leurs qualités » (Proust). PROV. Qui se ressemble s'assemble : les personnes qui aiment à être ensemble ont de grandes affinités de caractère (plutôt péj.).(Réfl.) Être le même, agir comme on l'a toujours fait. Il ne se ressemble plus depuis qu'il est marié.
3(En parlant d'animaux, de choses) Le crocodile ressemble au lézard. « Ses parterres brodés qui ressemblent à de grands tapis » (Hugo). évoquer, rappeler. L'amour ressemble à la haine. La mort « ressemble au sommeil comme deux gouttes d'eau » (Voltaire). « Ce qui ne ressemble à rien n'existe pas » (Valéry). Spécialt Ne ressembler à rien : avoir de l'originalité, être peu banal. — (Plus souvent, en mauvaise part) Être informe, être dépourvu de sens, de style. Une décoration, une mode, un roman qui ne ressemble à rien (cf. Sans queue ni tête). Je vous demande un peu à quoi ça ressemble ! « Absurde, détestable, monstrueux; cela ne ressemble à rien; cela ressemble à tout » (Gautier).
4Spécialt Avoir de la ressemblance avec (un modèle). ressemblant (2o).
Pronom. PROV. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas, se dit à propos d'une situation qui change d'un jour à l'autre (en bien ou en mal). « Les révolutions se succèdent et ne se ressemblent pas » ( Balzac). (Avec un indéf. négatif désignant l'unité [aucun, pas un] pour sujet) Aucune maison ne se ressemble dans cette rue, aucune maison n'est semblable à une autre.
BÊtre digne de son auteur, en parlant d'une production, d'un comportement. Le style ressemble à l'homme. Cela lui ressemble tout à fait (cf. C'est bien de lui, c'est tout lui). Cela ne lui ressemble pas d'arriver en retard, il n'a pas l'habitude de se comporter ainsi (cf. Ce n'est pas son genre). ⊗ CONTR. Contraster, 1. différer, diverger, opposer (s').

ressembler verbe transitif indirect (de sembler) Présenter un certain nombre de traits communs physiques ou psychologiques avec quelqu'un : Ressembler à son père. Chercher à ressembler à un acteur célèbre. Offrir un certain degré d'analogie avec quelque chose, un être vivant : Les orvets ressemblent aux serpents. Être conforme aux habitudes, au caractère de quelqu'un : Ce mensonge ne lui ressemble pas du tout.ressembler (citations) verbe transitif indirect (de sembler) Albert Camus Mondovi, aujourd'hui Deraan, Algérie, 1913-Villeblevin, Yonne, 1960 La tentation la plus dangereuse : ne ressembler à rien. Carnets Gallimard Julien Green Paris 1900-Paris 1998 Académie française, 1971 Ressemblons-leur : c'est le moyen d'avoir la paix. Adrienne Mesurat Plon Marcel Proust Paris 1871-Paris 1922 Si un autre me ressemble c'est donc que j'étais quelqu'un. Jean Santeuil Gallimardressembler (difficultés) verbe transitif indirect (de sembler) Accord Elles se sont toujours ressemblé. Le participe est toujours invariable (le pronom est objet indirect). Emploi Se ressembler comme deux gouttes d'eau. L'expression ne s'emploie correctement qu'au pluriel : ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Recommandation Éviter l'emploi au singulier (il lui ressemble comme deux gouttes d'eau), malgré sa fréquence dans l'expression orale relâchée. ● ressembler (expressions) verbe transitif indirect (de sembler) Ne ressembler à rien, ne pas ressembler à grand-chose, être difficile à classer, à caractériser ou être mal fait. ● ressembler (synonymes) verbe transitif indirect (de sembler) Présenter un certain nombre de traits communs physiques ou psychologiques...
Synonymes :
- copier
- imiter
- tenir de
Offrir un certain degré d'analogie avec quelque chose, un être vivant
Synonymes :
- approcher de
- rappeler
- s'apparenter

ressembler
v.
d1./d v. tr. indir. Avoir avec (qqn, qqch) des traits communs (nature, aspect). Votre fils vous ressemble. Portrait qui ressemble au modèle.
Loc. Cela ne vous ressemble pas: cela n'est pas conforme à votre caractère.
d2./d v. Pron. Présenter une ressemblance mutuelle. Elles se ressemblent.
|| Prov. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas: à une situation en succède une autre.
Qui se ressemble s'assemble.

⇒RESSEMBLER, verbe trans. indir.
I. A. — Qqn1 ressemble à qqn2/qqc.
1. a) Présenter des traits communs avec quelqu'un/quelque chose. Synon. tenir de qqn/qqc. On trouve (...) qu'elle ressemble beaucoup à sa mère (GUILBERT DE PIXER., Coelina, 1801, I, 7, p. 14). Gros yeux ronds dépassant l'arcade des sourcils, crâne aplati, peau fripée, jaunâtre et grenue, il ressemblait à un crapaud (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 182). V. bouteille I A 3 b ex. de Bernanos.
SYNT. Ressembler à sa sœur, à son père; ressembler énormément, étonnamment, de manière frappante à qqn/qqc.; ressembler peu à qqn/qqc.; ressembler en partie, en tout à qqn/qqc.; ressembler moralement, sur le plan moral à qqn; ressembler au physique, physiquement à qqn/qqc.; personne qui ressemble à un éléphant, un lion, un renard, une girafe; personne qui ressemble à une amphore, à un pot à tabac, à un tonneau.
Littér. Évoquer de façon métaphorique quelque chose. Elle n'a plus rien pour elle: elle ressemble à une chandelle éteinte (J. BOUSQUET, Trad. du sil., 1936, p. 172).
Empl. pronom.
Empl. pronom. réciproque. Elles se ressemblent aussi par les yeux bleus et la taille élancée (AMIEL, Journal, 1866, p. 196). Nous sommes bien différents, mais nos chiens se ressemblent à miracle (RENARD, Journal, 1901, p. 688). V. individualisme B ex. de Renan.
Expr., vieilli. On se ressemble de plus loin. C'est une ressemblance qui s'explique par des liens de parenté. On se ressemble de plus loin, c'est mon fils (LITTRÉ).
Loc. verb. Se ressembler comme deux gouttes d'eau. V. goutte1 A l b.
Proverbe, souvent péj. Qui se ressemble(,) s'assemble. [Les cliques] ne correspondent pas seulement à un mouvement de sympathie irrésistible (...) mais au rapprochement d'individus qui, parce qu'ils « se ressemblent s'assemblent » (Traité sociol., 1968, p. 360).
Empl. pronom. réfl. [Empl. surtout avec une nég.] Qqn se ressemble (à soi-même). Être identique à soi-même. Papa, vous ne trouvez pas que maman ne se ressemble pas quand elle dort? (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 92):
... Louise de Nègrepelisse ne se ressemblait pas à elle-même. (...) les premiers bonheurs de son mariage (...) transformaient aussi bien la femme que Paris avait transformé la provinciale...
BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 661.
Rem. On relève ds la docum. une attest. de la forme non pronom. ressembler à soi-même: Je perdais ma gaieté, ma force (...) je ne ressemblais plus à moi-même (MUSSET, Confess. enf. s., 1836, p. 198).
En partic. [Avec une nuance dépréc.; le suj. désigne un artiste, un écrivain] Produire constamment le même type d'œuvre, ne pas se renouveler. Ce peintre, ce musicien, etc., se ressemble (Ac. 1835, 1878). M. Renoir s'entend faire peut-être cette année le reproche de ne plus se ressembler assez (TOULET, Notes art, 1920, p. 10).
b) [P. méton.; le suj. désigne un artiste, un écrivain, etc.] Produire une œuvre comparable à celle d'un autre auteur. Un peintre de la vie moderne était né [Degas], et un peintre qui ne dérivait de personne, qui ne ressemblait à aucun (HUYSMANS, Art mod., 1883, p. 131).
2. En partic.
a) Avoir un aspect physique ou un comportement qui s'apparente plus ou moins à celui d'un certain type. Synon. avoir l'air de. Sinistre, gauche, fourbu, implacable. Il ressemble encore à un aventurier qu'on rencontrerait dans un bas hôtel d'Allemagne (GONCOURT, Journal, 1864, p. 22). Un vieux qui essayait tant qu'il pouvait de ne pas ressembler à un clochard (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 186).
Expr. fam. À quoi ressemble-t-il (elle, etc.)? Quelle allure a-t-il? Quel est son aspect physique? (Ds Pt ROB. 1970).
Locutions
Ressembler à tout le monde. Avoir un physique insignifiant, un comportement banal; ne pas sortir de l'ordinaire. Sa figure n'a rien d'extraordinaire; il ressemble à tout le monde (L. MÉNARD, Rêv. païen, 1876, p. 37).
Ne ressembler à personne. Avoir une allure originale, se distinguer par son aspect physique ou son comportement. Il ne ressemblait à personne, car si la redingote longue le faisait pareil à un conspirateur bonapartiste de 1820, son air de jeunesse naïve donnait un formel démenti à cette supposition (MIOMANDRE, Écrit sur eau, 1908, p. 23).
b) ) Présenter une certaine similitude d'aspect physique ou de caractère avec un personnage de fiction ou une personne réelle qui revêt une dimension mythique. Ressembler à Don Juan, à Don Quichotte; ressembler à un ange. Il ressemble maintenant à Méphistophélès (GONCOURT, Journal, 1860, p. 783). Maman m'a dit qu'elle avait une robe noire et une collerette et qu'elle ressemblait à un joli pierrot (ALAIN-FOURNIER, Meaulnes, 1913, p. 87).
) [Le compl. indir. désigne la représentation d'une pers. par les arts graph. et plast.] Offrir une certaine parenté d'aspect physique avec (le portrait, la statue, etc. d') une personne. Ressembler à la Joconde. Ne trouvez-vous pas qu'elle ressemble à Judith de Caravagio, qui est dans le Musée royal? (NERVAL, Filles feu, Corilla, 1854, p. 668). Son menton en galoche, son nez busqué (...), sa petite taille (...), le faisaient ressembler aux caricatures de M. Thiers (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 765).
[P. méton. du compl. indir.] Ressembler à un + n. d'un peintre, d'un sculpteur, etc. Ressembler à un personnage peint, sculpté, etc. par. Ressembler à un Botticelli, à un Maillol. Barrès ressemble à un Greco, il est plus olivâtre (BLANCHE, Modèles, 1928, p. 48).
B. — Qqc.1 ressemble à qqc.2/qqn
1. a) Offrir une similitude d'aspect, d'usage, etc. avec une chose de même espèce ou d'espèce voisine. La ciguë ressemble au persil. Un roman cependant ne doit pas ressembler à des mémoires particuliers (STAËL, Allemagne, t. 3, 1810, p. 259). Le tapis ressemblait à un châle d'Orient, il en offrait les dessins (MAURIAC, Mal Aimés, 1945, III, 1, p. 221).
En partic. Ressembler aux autres/à toutes les (autres) choses de même espèce. Avoir un aspect identique aux autres/à toutes les (autres) choses de même espèce. Cette salle ressemblait à toutes les salles de cabaret; des tables (...) des bouteilles, des buveurs, des fumeurs (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 454). Le livret de marin de mon frère Yves ressemble à tous les autres livrets de tous les autres marins (LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 1).
Empl. pronom. réciproque. Rien, en effet, ne se ressemble plus que les mœurs de son siècle et celles des temps fabuleux (MARMONTEL, Essai sur rom., 1799, p. 297). Autrefois mes journées se ressemblaient si fort que je me demandais parfois si je n'étais pas condamné à subir l'éternel retour de la même (SARTRE, Mots, 1964, p. 192).
Proverbes
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. V. jour II C 1.
Rare, vieilli. Tous les doigts de la main ne se ressemblent pas. Tous les frères n'ont pas un caractère identique. (Ds LITTRÉ, Lar. 19e-20e).
b) ) Présenter une analogie de forme, de fonction, etc. avec une chose de nature essentiellement différente. Route qui ressemble à un ruban. La surface du lac ressemble à une immense émeraude d'un beau vert foncé (MAINE DE BIRAN, Journal, 1816, p. 182). Tu ne vois pas que ton pantalon ressemble à un accordéon? Remonte-le (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 90). V. carpe2 ex. de Zola.
Expr. Cela ne se ressemble pas. Ce sont deux choses totalement différentes. (Ds Ac., LITTRÉ, Lar. 19e-20e).
Littér. [Le suj. désigne un inanimé concr./abstr.; le compl. indir. un inanimé abstr./concr.] Évoquer de façon métaphorique quelque chose. Mon cœur ressemble à ces logements qu'on met en location, sitôt qu'un locataire les quitte. Quand un amour s'en va de mon cœur, je mets écriteau pour appeler un autre amour (MURGER, Scènes vie boh., 1851, p. 259).
) Évoquer l'aspect physique d'une personne déterminée. La bibliothèque de bois noir ressemblait à Mme Grésandage: comme elle, brune, sans grâce et pensive (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 205). V. gardé II A 1 ex. de Renard.
2. Expr. et loc. fig.
a) Expr. fam. À quoi ça ressemble(-t-il)? Cela n'a aucun sens. À quoi ça ressemble de vouloir vous faire passer pour ce que vous n'êtes pas? (Lar. Lang. fr.).
b) Loc. [Le suj. désigne une action, son résultat et, plus partic., une production artist. ou littér.]
Ressembler à tout. Manquer d'originalité, être insignifiant. Cela ressemble à tout (LITTRÉ).
Ne ressembler à rien. Rare. [Avec une nuance appréc.] Être d'un goût neuf, être particulièrement original. Un tableau abstrait qui ne ressemble à rien (Pt ROB. 1970). [Avec une nuance dépréc.] Être dépourvu de sens, de cohérence. Agit-on de la sorte? Cela ne ressemble à rien (ROB.). Un roman, un film qui ne ressemble à rien (DUB.).
Rem. La forme trans. dir. ressembler qqn/qqc. empl. à l'époque class. est auj. région. (Belgique et Thiérache): La Thiérachoise: Ton frère cadet ressemble plutôt nô [notre] maître, qu'était tant désordre (RICHEPIN, Cadet, 1890, p. 30). Voir PIRON Belgique 1978, p. 54.
II. — Reproduire fidèlement quelqu'un, quelque chose; être fidèlement reproduit.
A. — 1. [Le suj. désigne la représentation par les arts graph. ou plast. d'une pers. ou d'une chose; p. anal., une description orale ou écrite] Offrir une image fidèle de la personne ou de la chose qui a servi de modèle. Ce buste est plein de talent, mais il ne ressemble guère au modèle (Ac. 1935). Tout le monde sait qu'un portrait peut ressembler par hasard à quelqu'un, mais jamais à celui qui a servi de modèle (KARR, Sous tilleuls, 1832, p. 191).
Absol. Être ressemblant (v. ressemblant II B 1 a). Ce portrait est mal peint, ce buste est mal sculpté, mais il a le mérite de ressembler (Ac. 1835, 1878). C'est la photo qui ressemble; vous, vous ne lui ressemblez pas. Ce mensonge inquiéta Gérard. La similitude crevait les yeux (COCTEAU, Enfants, 1929, p. 107).
2. [Le suj. désigne la reproduction d'une œuvre d'art; le compl. indir. cette œuvre d'art] Reproduire avec fidélité quelque chose. Une copie qui ne ressemble pas à l'original (Ac. 1935).
B. — [Le suj. désigne le modèle d'une œuvre d'art, d'une reproduction phot.; p. anal., le suj. d'une description] Être conforme à l'image à laquelle on a servi de modèle; correspondre à sa description. Ressembler à sa photo; paysage qui ressemble à la description qui en a été faite. Madame Angélique: Comme vous ressemblez en ce moment à votre portrait!... Pourquoi donc lui avez-vous donné cette expression de douleur?... Henri: Pour qu'il fût ressemblant (DUMAS père, Angèle, 1834, II, 4, p. 141). Bien loin donc que ce soit le mérite d'un portrait de ressembler au modèle, c'est plutôt l'honneur du modèle de ressembler à l'œuvre (ALAIN, Beaux-arts, 1920, p. 257).
III. — [Le suj. désigne un comportement, un acte] Correspondre à la façon d'agir habituelle d'une personne; être conforme à son caractère. Attitude qui ne ressemble pas à une personne. Pour la première fois, tu ne me dis pas franchement la vraie raison d'un de tes actes. Cela te ressemble si peu! (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 395). Allons! Qu'as-tu à me dire? Cela ne te ressemble pas de tourner autour du pot (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 174).
Prononc. et Orth.: [], (il) ressemble []. BARBEAU-RODHE 1930: je ressemble [], [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. « Offrir une communauté d'aspect, de caractère avec » ca 1100 resembler aucun (Roland, éd. J. Bédier, 1772: Par tels paroles vus resemblez enfant), empl. trans. encore largement att. au XVIIe s., v. DG; 1155 resembler a aucun (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 8716); 1503 part. prés. adj. (Le Guidon en fr., 225d [éd. 1534] d'apr. H. VAGANAY ds Rom. Forsch. t. 32, p. 152); 1559 se ressembler « offrir une similitude mutuelle » (DU BELLAY, Epithalame sur le mariage de Philibert de Savoye ds Œuvres, éd. H. Chamard, t. 5, p. 207); 1669 id. « demeurer immuable, sans changement » (RACINE, Britannicus, I, 2); 2. 1678, 27 juin p. ext. « être digne de son auteur (en parlant d'un comportement, d'une action) » (SÉVIGNÉ, Lettres, éd. E. Gérard-Gailly, t. 2, p. 404: elles [ses méchantes plaisanteries] lui ressemblent assez); 1690, 19 juill. cela lui ressemble (ID., ibid., t. 3, p. 753). Dér. de sembler; préf. re-. Fréq. abs. littér.: 9 346. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 13 000, b) 15 003; XXe s.: a) 11 053, b) 13 966. Bbg. QUEM. DDL t. 4.

ressembler [ʀ(ə)sɑ̃ble] v.
ÉTYM. XVe; v. tr., 1080, Chanson de Roland, « sembler »; comp. de re-, et sembler.
———
I V. tr. || Ressembler qqch., qqn. Vx ou archaïque, dans le même sens que II. ci-dessous. → Accident, cit. 6. || « (Ses pleurs) ressemblent un torrent » (Malherbe, in Dubois et Lagane).
———
II V. tr. ind. || Ressembler à…
1 Avoir des traits communs avec…, présenter des caractères identiques à (ceux d'un autre objet, II., A., 2.)REM. Ressembler a des emplois plus larges que ressemblance. Comme, pareil, semblable (être comme, pareil à, semblable à). || Ressembler à qqn.
a (Au physique [→ Ressemblance], par l'extérieur, les manières). || Ressembler à sa mère. || Tu trouves que je ressemble à ta grand-mère (cit. 2). || De petites figures qui me ressembleront comme deux gouttes (cit. 27) d'eau. || « Un orphelin (cit. 2) vêtu de noir Qui me ressemblait comme un frère » (Musset). || Je ressemblais à un petit Espagnol (→ Olivâtre, cit. 1).Fam. || À quoi ressemble-t-il ? : comment est-il, au physique ? || Tu es sale, regarde un peu à quoi tu ressembles !
1 Un passant, un vulgaire passant de la rue, qui me ressemble de façon révoltante.
G. Duhamel, Salavin, Journal, 20 juin.
b (Au moral, dans la conduite). || Enfants qui ressemblent à leurs parents (→ Croire, cit. 38; encouragement, cit. 3). Tenir (de). || « Le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent » (aux petits enfants, cit. 1, Évangile). || C'est par les beaux côtés (cit. 21) qu'il lui faut ressembler. || « Est-ce que j'écris mal et leur ressemblerais-je ? » (→ 1. Dire, cit. 39).Ressembler à qqn comme un frère. || Chercher à ressembler à qqn. Copier, imiter.
2 Les jeunes parlementaires, trop flattés de cette camaraderie, de ces alliances avec des gens de haute volée, tâchaient de leur ressembler, d'être, à leur image, d'aimables mauvais sujets, et, comme les copistes maladroits, dépassaient leurs maîtres.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., III, III.
3 (…) aucun de nos amis, de ceux que nous aimons, n'est tel que nous le voyons; souvent, il ne ressemble en rien à l'image que nous en avons : nous marchons au milieu des fantômes de notre cœur.
R. Rolland, Musiciens d'aujourd'hui, p. 118.
3.1 Je cédai seulement, un soir où, tremblant de fièvre, de jeunesse, de nostalgie pour ce pays qu'il n'avait jamais quitté, il ressemblait comme il n'a jamais été ressemblé à un petit Allemand, bon, naïf et fidèle, le dernier et minuscule district frontière au sud de Landau (…)
Giraudoux, Siegfried et le Limousin, p. 32.
c (En parlant d'animaux, de choses). || Le crocodile (cit. 1) ressemble au lézard. || Une armoire qui ressemblait à un buffet de cuisine (→ Meubler, cit. 1). || Chemin (cit. 17) qui ressemble à un ruban; parterres (cit. 4) qui ressemblent à de grands tapis. Imiter. || Ressembler à qqch. en plus…, en moins… (et adj.). || Cette pièce ressemble en plus (cit. 5) luxueux à ma chambre.Ce qui ressemble au sujet étudié et ce qui en diffère (→ Nomenclature, cit. 1). || Il n'a jamais pu faire un livre ou quoi que ce soit qui y ressemblât (→ Pion, cit. 2). Approcher (de). || L'amour ressemble à la haine (→ Assombrir, cit. 12; juger, cit. 13). || Sa vaillance ressemblait plus à l'impétuosité qu'au courage (→ Fureur, cit. 20). || Le ramage ressemble au plumage (cit. 4). Correspondre. || Rien ne ressemble mieux à aujourd'hui (cit. 8) que demain. || Faites que pas un jour ne ressemble au suivant (→ Échapper, cit. 4).
4 (…) rien ne ressemble moins aux choses elles-mêmes que ce qui en est tout près. Un homme qui a failli mourir croit connaître la mort. Le jour où elle se présente enfin à lui, il ne la reconnaît pas : Ce n'est pas elle, dit-il, en mourant.
R. Radiguet, le Diable au corps, p. 186.
5 Ce qui ne ressemble à rien n'existe pas.
Valéry, Mauvaises pensées et autres, p. 169.
Littér. (Introduisant une comparaison poétique, une métaphore). || Notre vie ressemble à ces bâtisses fragiles… (→ Arc-boutant, cit. 1). Rappeler (→ aussi Fil, cit. 31; loisir, cit. 10).
Ressembler à qqch. sur tel plan, de tel point de vue, en qqch.(Négatif). || Ne ressembler en rien à… (→ Impasse, cit. 1).
Ne ressembler à rien (en bonne part) : avoir de l'originalité, être peu banal. || Une lumière (cit. 6) pâle qui ne ressemblait à rien.(Plus souvent, en mauvaise part). Être informe, être dépourvu de sens, de style. || Une décoration, une mode…, un roman qui ne ressemble à rien. || Agit-on de la sorte ? cela ne ressemble à rien. || Je vous demande un peu à quoi ça ressemble !
6 Absurde, détestable, monstrueux; cela ne ressemble à rien; cela ressemble à tout.
Th. Gautier, Préface de Mlle de Maupin, éd. critique Matoré, p. 47.
Fam. || J'aimerais bien aller à New York, pour voir à quoi ça ressemble, pour voir comment est la ville.
2 Spécialt. Avoir de la ressemblance (I., 2.) avec (un modèle). || Statue qui ressemble au modèle. Ressemblant (2.). || Un portrait qui ne me ressemblera pas (→ Flatter, cit. 43).Absolt (vieilli). || « Des portraits (cit. 12) qui ressemblent peu » (Diderot).
3 Par ext. Être digne de son auteur, en parlant d'une production, d'un comportement. || Le style ressemble à l'homme (→ Cachet, cit. 5). || Cela lui ressemble tout à fait (→ C'est bien de lui, il n'en fait pas d'autres, on le reconnaît bien là).Cela ne lui ressemble pas : il n'a pas l'habitude de se comporter ainsi, on ne le reconnaît plus. || Hurler (cit. 7) avec les loups ? Rien qui me ressemble moins.
——————
se ressembler v. pr. (p. p. invar.).
1 (Mil. XVIe). Récipr. Ressembler l'un à l'autre.Se ressembler comme deux jumeaux, comme deux gouttes d'eau. || Deux ménechmes (cit. 1) ne se seraient pas mieux ressemblé. || Nous nous ressemblons fort (→ Gémeau, cit.). || En quoi ils se ressemblent et en quoi ils diffèrent (cit. 10). — ☑ Prov. Qui se ressemble s'assemble : les personnes qui aiment à être ensemble ont de grandes affinités de caractère (souvent péj.).Les jours se suivent et ne se ressemblent pas, se dit à propos d'une situation qui change d'un jour, à l'autre (en bien ou en mal).La frontière (cit. 3) sépare des contrées qui se ressemblent. || Les rues de New York se ressemblent tant, qu'on ne leur a pas donné de nom (→ Matricule, cit. 2).
7 Les révolutions se succèdent et ne se ressemblent pas.
Balzac, Vautrin, IV, 2.
8 (…) qui n'a remarqué combien les couples les plus normaux finissent par se ressembler, quelquefois même par interchanger leurs qualités ?
Proust, Sodome et Gomorrhe, Pl. t. II, p. 646.
9 — Vous ressemblez, monsieur, à quelqu'un que je connais (…)
— C'est bien possible, répondit le voyageur. Tous les gros hommes se ressemblent (…)
P. Mac Orlan, la Bandera, XI.
REM. Se ressembler (récipr.) s'emploie parfois avec un indéfini collectif pour sujet : Tout le monde se ressemblerait (→ Individu, cit. 7). Tout se ressemble. Rien ne se ressemblait dans cette collection.
9.1 (…) je ne parviens pas à croire à une différence fondamentale entre les gens (…) Je crois toujours — c'est peut-être idiot — que quelque part, plus loin, tout le monde est pareil, tout le monde se ressemble (…)
N. Sarraute, le Planétarium, p. 34.
L'emploi avec un indéfini négatif désignant l'unité (aucun, pas un…) est dû à une confusion avec le tour collectif : aucune maison ne se ressemble dans cette rue (aucune maison ne ressemble à une autre, les maisons ne se ressemblent pas, il n'y a pas deux maisons qui se ressemblent).
10 Notre soleil tire sur le rouge, dit le Sirien, et nous avons trente-neuf couleurs primitives. Il n'y a pas un soleil parmi tous ceux dont j'ai approché, qui se ressemble, comme chez vous il n'y a pas un visage qui ne soit différent de tous les autres.
Voltaire, Micromégas, II.
11 Où trouver de l'énergie à Paris ? (…) Femmes, idées, sentiments, tout se ressemble.
Balzac, la Femme de trente ans, Pl., t. II, p. 756 (→ Individualité, cit. 9).
2 (1669). Réfl. Être le même, agir comme on l'a toujours fait. || Il ne se ressemble plus depuis qu'il est marié.
12 Pour bien faire, Néron n'a qu'à se ressembler (…)
Racine, Britannicus, I, 2.
CONTR. Contraster, différer, diverger, opposer (s').
DÉR. Ressemblance, ressemblant.

Encyclopédie Universelle. 2012.