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commerce

commerce [ kɔmɛrs ] n. m.
commerque 1370; lat. commercium, de merx marchand
I
1Opération, activité d'achat et de revente (en l'état ou après transformation) d'un produit, d'une valeur; par ext. Prestation de certains services. Acte, opération de commerce. « Si l'“acte de commerce” est d'acheter dans l'intention de revendre... » (Valéry). commercialisation, distribution; achat, circulation, échange, négoce, vente. Commerce légal; illicite ( trafic) , parallèle ( marché [noir]) . La branche du commerce des produits et des services (secteur tertiaire). Société faisant du commerce. compagnie, firme, magasin, succursale; vx comptoir, factorerie. Être dans le commerce, faire du commerce ( 2. agent, commerçant, commissionnaire, concessionnaire, courtier, diffuseur, distributeur , franchisé, mandataire, marchand, négociant, placier, succursaliste) . Métiers du commerce. caissier, commis, démarcheur, livreur, magasinier, vendeur; commercial. Commerce de gros, de demi-gros, de détail ( détaillant, grossiste) . Faire du commerce en gros. Commerce de proximité ( boutique, magasin) , indépendant, associé (chaîne volontaire, coopérative de détaillants, franchise), intégré, concentré (grands magasins, hypermarchés, succursalistes, supermarchés). Commerce sédentaire (magasin), forain (marchés).Commerce électronique, commerce en ligne : échange de biens et de services par l'intermédiaire de réseaux télématiques, notamment Internet. — Commerce intérieur, sur un territoire national. En France, La Direction générale du commerce intérieur (du ministère chargé du Commerce et de l'Artisanat).Commerce international, mondial : ensemble des échanges de biens et de services entre pays ( incoterm) . Balance, déficit, excédent du commerce extérieur. exportation, importation. Centre français du commerce extérieur (C. F. C. E.). Liberté, réglementation, contrôle du commerce extérieur ( contingent, douane, quota; libre-échange, protectionnisme) . Commerce captif : échanges internationaux entre entreprises appartenant à la même multinationale. Commerce compensé. compensation. ... DE COMMERCE. Employé de commerce. Voyageur de commerce. représentant, V. R. P.Société, entreprise, maison de commerce ( commercial) . Fonds de commerce. Accord, convention, traité de commerce. Livres de commerce : documents enregistrant les opérations comptables, livres de caisse; vieilli registres de comptabilité. — Effet de commerce. Tribunal de commerce, qui statue sur les litiges commerciaux. Code de commerce. (Organismes ne faisant pas de commerce, mais destinés à rendre des services aux entreprises de commerce). Bourse de commerce. Chambre de commerce et d'industrie (C. C. I.). École de commerce. Marine, navire, port de commerce. ... DU COMMERCE. Registre du commerce. La balance du commerce (extérieur). Le Café du commerce. — ... DANS LE COMMERCE : sur le marché. Cela ne se trouve plus dans le commerce. — HORS COMMERCE : qui n'est pas commercialisé.
2(1798) Le commerce : le monde commercial, les commerçants. L'agriculture, le commerce et l'industrie. Le commerce et l'artisanat. Le grand et le petit commerce.
Ensemble des connaissances portant sur le commerce; administration et gestion des entreprises, marchés.
3Un commerce : point de vente tenu par un commerçant, fonds de commerce. ⇒ boutique, 1. débit, magasin, officine. Des commerces de luxe, d'alimentation. Ouvrir, tenir un commerce. Un commerce prospère, lucratif. L'enseigne d'un commerce. Les difficultés, la faillite, la fermeture d'un commerce. Commerce à céder.
4Vieilli; fig. et péj. Trafic de choses morales. Un commerce honteux, infâme. Loc. Faire commerce de : vendre. Vieilli ou plais. Faire commerce de ses charmes : se prostituer.
II
1(1540) Vx ou littér. Relations que l'on entretient dans la société. fréquentation, rapport; relation. « Nous avions un commerce intime, sans vivre dans l'intimité » (Rousseau). Fuir le commerce des hommes.
2Vieilli Manière de se comporter à l'égard d'autrui. comportement, sociabilité. Loc. Être d'un commerce agréable.

commerce nom masculin (latin commercium, de merx, mercis, marchandise) Activité consistant dans l'achat, la vente, l'échange de marchandises, de denrées, de valeurs, dans la vente de services ; métier de celui qui achète des objets pour les revendre : Faire le commerce de gros, de détail. Marine, navire, port de commerce. Ensemble des commerçants, des professions commerciales ; chacune des branches de cette activité : Le monde du commerce. Le petit commerce. Établissement commercial ; fonds de commerce : Acheter un commerce d'épicerie. Vieux. Entreprise suspecte, trafic honteux : Il n'aime pas qu'on se mêle de son petit commerce. Jeux Jeu de cartes reposant sur la mise aux enchères d'une carte inconnue des participants. ● commerce (expressions) nom masculin (latin commercium, de merx, mercis, marchandise) Être dans le commerce, exercer la profession de commerçant. Être, se trouver dans le commerce, se trouver sur le marché, être distribué par les circuits habituels du commerce. Familier. Faire commerce de ses charmes, se prostituer. Hors commerce, qui n'est pas ou n'est plus distribué par les circuits habituels de distribution. Acte de commerce, acte juridique soumis aux règles du droit commercial, en raison de sa nature, de sa forme ou de la qualité de commerçant de son auteur. Code de commerce, ensemble des dispositions législatives et réglementaires qui régissent le droit commercial, terrestre et maritime, codifiées en 1807. Livre de commerce, registre que tiennent les commerçants. Registre du commerce et des sociétés, registre tenu au greffe des tribunaux de commerce auquel sont tenus de s'inscrire les commerçants, les sociétés commerciales et civiles et les groupements d'intérêt économique, et qui rend publics les éléments juridiques de leur situation. (Un numéro d'immatriculation leur est délivré.) Commerce associé, ensemble des détaillants et des grossistes qui, tout en demeurant indépendants, sont groupés au sein de chaînes volontaires, ou de groupements d'achats. Commerce concentré, ensemble de commerçants associés ou intégrés. Commerce électronique, mode de distribution de produits et de services par l'intermédiaire du site Web des entreprises. (On dit aussi commerce en ligne, vente en ligne.) Commerce intégré, forme de distribution dans laquelle les différents points de vente sont soumis à une direction unique. (C'est le cas, notamment, des magasins à succursales multiples, des grands magasins et des magasins populaires.) ● commerce (synonymes) nom masculin (latin commercium, de merx, mercis, marchandise) Activité consistant dans l'achat, la vente, l'échange de marchandises, de...
Synonymes :
- négoce
Ensemble des commerçants, des professions commerciales ; chacune des branches de...
Synonymes :
- négoce
Établissement commercial ; fonds de commerce
Synonymes :
- débit
commerce nom masculin (de commerce) Littéraire Communication, échange de pensées, de sentiments, etc. : Commerce épistolaire. Rapports intimes entre un homme et une femme. Manière de se comporter avec les autres ; fréquentation, compagnie : Un homme d'un commerce agréable.

commerce
n. m.
rI./r
d1./d Négoce, achat et vente de marchandises, de biens. Le commerce intérieur. Le commerce triangulaire. La balance du commerce extérieur: le rapport d'équilibre entre les importations et les exportations d'un pays. Un tribunal de commerce. Un voyageur de commerce.
d2./d Le commerce: l'ensemble des commerçants.
d3./d Boutique, magasin, fonds de commerce. Tenir un commerce.
|| (Afr. subsah.) Magasin moderne (par oppos. à une boutique sommairement installée).
|| Faire commerce de ses charmes: se livrer à la prostitution.
rII./r Litt. Relations des êtres humains les uns avec les autres. Aimer le commerce des gens de goût. Commerce charnel. être d'un commerce agréable.

⇒COMMERCE, subst. masc.
I.— Vieilli ou littér.
A.— [Domaine de la vie de société]
1. Relations sociales, amicales ou affectives entre plusieurs personnes. Être en commerce avec, entretenir un commerce avec, lier commerce d'amitié avec. Tous ceux avec qui j'ai entretenu commerce d'affection (CLAUDEL, La Jeune fille Violaine, 2e version, 1901, I, p. 575) :
1. ... il [Svedenborg] les [ces relations sublimes] entretenait comme il entretenait le commerce ordinaire d'un « honnête homme » avec ses contemporains, ...
VALÉRY, Variété V, 1944, p. 279.
[Avec un compl. prép. désignant le moyen utilisé] Rare. Commerce de qqc. Commerce de lettre, commerce épistolaire :
2. Cicéron avait raison de recommander le commerce des lettres dans les chagrins de la vie.
CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 1, 1848, p. 449.
Au plur., rare, péj. :
3. Sa tante, la Poule-Courte, était venue du Monestier s'établir près d'elle lorsqu'elle était restée orpheline. Et cette pauvre Poule-Courte aimait tant (...) s'insinuer au plus épais des commerces et des commérages qu'on la voyait souvent arriver (...) pointant son nez de belette et remarquant tout de derrière ses lunettes bleues.
POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Pavillon des amourettes, 1930, p. 103.
2. P. ext. Fréquentation de personnes :
4. En l'absence de tics contractés au commerce des autres, il [l'homme] peut spontanément se prononcer sur un petit nombre de sujets; ...
BRETON, Les Manifestes du Surréalisme, 1er Manifeste, 1930, p. 56.
En partic. et le plus souvent péj. Relations charnelles, rapports intimes entre homme et femme. Avoir commerce avec une femme; commerce incestueux. Cette fille eut un commerce charnel avec deux étudiants à la fois (JOUVE, La Scène capitale, 1935, p. 164).
3. P. méton. Comportement d'une personne dans ses relations. Être d'un commerce agréable, facile. De Régnier, un homme d'un commerce charmant et un spirituel causeur (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1895, p. 741).
B.— [Domaine de la vie intellectuelle ou spirituelle]
1. Échange d'idées. Chez elle [la Grande-Duchesse Jean] aussi on tient commerce d'intelligence et de fines causeries (PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, p. 262). Commerce des Muses. Études et travaux littéraires, poétiques.
P. ext. Rapports scientifiques avec quelque chose :
5. ... le commerce du sujet avec les choses autour de lui n'est possible que si d'abord il les fait exister pour lui, ...
MERLEAU-PONTY, Phénoménologie de la perception, 1945, p. 424.
2. Relation avec des entités spirituelles. Être en commerce avec Dieu, les esprits. J'en étais arrivé à me croire en commerce tant avec les démons qu'avec les anges (O.-V. MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, p. 173).
II.— Usuel
A.— [En parlant d'une forme de l'activité hum. opposée à d'autres formes]
1. ÉCON. Activité qui consiste à échanger, ou à vendre et acheter, des marchandises, produits, valeurs, etc. Jules Lefort accrut considérablement sa fortune dans le commerce des laines (GOZLAN, Le Notaire de Chantilly, 1836, p. 26) :
6. ... nous ne faisons pas attention (...) que la totalité du commerce pourrait s'effectuer sans argent et sans négociants (...) : l'argent en est le véhicule et l'instrument, mais ce n'est pas là proprement le commerce. Le commerce consiste essentiellement dans l'échange. Tout échange est un acte de commerce; ...
DESTUTT DE TRACY, Commentaire sur l'Esprit des lois de Montesquieu, 1807, p. 313.
SYNT. a) Commerce actif, clandestin, maritime, prospère; commerce intérieur, extérieur, de transit; commerce associé, concentré, indépendant, intégré, à entreprises multiples (cf. PLOT.-PÉR. 1973); commerce non sédentaire (ou commerce ambulant). b) Commerce de (en) gros, demi-gros, détail. c) Acte de commerce, balance du commerce, bourse du commerce, chambre de commerce et d'industrie, code de commerce, compagnies de commerce, effet de commerce, liberté du commerce, opération de commerce, registre du commerce; essor, expansion, extension du commerce; ministère du commerce. d) Réglementer le commerce.
En partic.
DR. COMM. ,,Opération ayant pour objet de mettre les divers produits de la nature ou de l'industrie ou des services à la portée des consommateurs et des clients, à l'effet d'en tirer un profit`` (BARR. 1974). Fonds de commerce.
JEUX. Jeu de commerce. Jeu de hasard joué avec trente-deux ou cinquante-deux cartes :
7. Les jeux de hasard y ont été absolument interdits, mais l'on tâche de rendre chers les jeux de commerce. Le jeu est encore le seul secret qu'on ait trouvé pour amuser les hommes rassemblés, ...
Mme DE STAËL, Lettres de jeunesse, 1786, p. 138.
2. P. méton. Matière, discipline qui englobe les connaissances et la réglementation nécessaires à la vente et à l'achat des marchandises. Institut de commerce :
8. J'ai du goût pour les sciences et les lettres à peu près également, ce qui est rare. Le commerce est la seule partie pour laquelle j'ai une aversion prononcée, ...
J.-J. AMPÈRE, Correspondance, 1816, p. 132.
B.— [Activité mise en relation avec les pers. qui l'exercent]
1. Activité, profession de celui qui achète et revend dans un but lucratif. Ils [ses parents] lui [Henri] firent embrasser la carrière du commerce (TOEPFFER, Nouvelles genevoises, 1839, p. 423).
SYNT. Courtier de commerce, employé de commerce, représentant de commerce, voyageur de commerce; avoir la bosse du commerce; être un homme de commerce; faire (un, le) commerce de bijoux, de tissus, du bois.
Fam. et gén. péj. Faire commerce de son corps, de ses charmes. Se prostituer. Un troupeau de femmes y [à Biskra] habite, qui font commerce de leur corps (GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, p. 564).
2. P. méton.
a) Ensemble des commerçants d'un pays, d'une ville, d'un quartier. Haut, grand, petit commerce :
9. Toutes les élégantes sont là (...)! La haute banque et le grand commerce, l'industrie en jaquette et en tube, ...
ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, p. 491.
b) Ensemble formé par le magasin et les marchandises. Gérer, monter, tenir un commerce d'épicerie; céder un commerce de son vivant :
10. Mon grand-oncle (...) fit construire deux boutiques sur le même emplacement. Dans l'une il établit, en qualité de marchande mercière, la fille aînée de sa nourrice, et plaça dans l'autre, à la tête d'un petit commerce d'épiceries, le fils d'un de ses métayers, ...
JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 2, 1812, p. 201.
c) [En parlant de marchandises qui y sont ou qu'on y trouve] Dans le commerce. Dans le circuit commercial, dans les magasins. Être dans le commerce; trouver une marchandise dans le commerce. J'en [Gibout] ai là une photo qui m'a été donnée par le baron lui-même. Elle n'est pas dans le commerce, et c'est pourquoi j'y tiens beaucoup (MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, p. 890). Il [un supporter] réclame un concert complet et demande si on peut trouver des disques [de Robert Ferrazino] dans le commerce (P. SCHAEFFER, À la recherche d'une mus. concr., 1952, p. 112).
Prononc. et Orth. :[]. Enq. ://. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1370 commerque « échange, vente de marchandises » (G. DE MACHAUT, Prise d'Alexandrie, éd. L. de Mas-Latrie, 5698); 2e moitié XVIIIe s. effets de commerce (BUFFON, Hist. nat. Quadrupèdes, t. 1, p. 27); 2. 1668 petits commerces « pratiques plus ou moins louches » (MOLIÈRE, L'Avare, II, 1); 1669 « trafic de choses morales » (RACINE, Britannicus, I, 4); 3. 1798 « le corps des commerçants » (Ac.). B. 1. 1540 comerce du puple « fréquentation » (Vie de St Hermentaire ds R. Lang. rom., t. 16, 1886, p. 163); 2. 1665 commerce des sens (MOLIÈRE, Dom Juan, IV, 6); 3. fin XVIIe s. « manière de se comporter » (le P. Cheminais ds LITTRÉ : un petit nombre d'amis d'un commerce aisé); 4. 1812 « entreprise commerciale » un petit commerce d'épiceries (JOUY, supra ex. 10). Empr. au lat. class. commercium « négoce; lieu où se fait le commerce; droit de commercer » et « rapports, relations humaines, relations charnelles ». Fréq. abs. littér. :4 690. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 11 406, b) 6 041; XXe s. : a) 4 594, b) 4 211. Bbg. BALDINGER (K.). Zur Handelsgeschichte im Mittelmeerraum und ihrer Terminologie. Rom. Philol. 1961/62, t. 15, pp. 40-48. — BRUNEAU (C.). Commerce honnête et commerce déshonnête. In : [Mél. Mornet (D.)] Paris, 1951, pp. 109-118. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 31, 297.

commerce [kɔmɛʀs] n. m.
ÉTYM. V. 1370; commerque; du lat. commercium, de com- (cum), et merx. → Marchand.
———
I
1 Didact. (sens très général). Opération qui a pour objet la vente d'une marchandise, d'une valeur ou l'achat de celle-ci pour la revendre après l'avoir transformée ou non. || Acte, opération de commerce. Échange; achat, vente; négoce, trafic; circulation, transit, transport; banque, change.
1 Dès qu'on s'écarte du régime primitif et patriarcal où chaque groupe familial produit directement ce qui est nécessaire à sa consommation, toute entreprise industrielle ou agricole a pour but final la vente de la totalité ou de la majeure partie de ses produits, vente qui constitue une opération commerciale, sinon au point de vue légal, du moins au point de vue économique (…) En réalité, toute production qui n'a pas pour objet exclusif de satisfaire les besoins propres du producteur et de sa famille est liée à des opérations de commerce; d'autre part, tout commerce est production puisque son but est d'accroître la valeur des biens et des services qui en font l'objet en les mettant à la disposition du public dans des conditions telles qu'ils répondent mieux qu'auparavant à ses besoins.
Colson, Cours d'économie politique, t. IV, p. 5 et 7.
2 Si « l'acte de commerce » est d'acheter dans l'intention de revendre, commerçant est l'artiste ou auteur qui ne regarde, ne voyage, ne lit, et presque n'existe, que dans le dessein de produire — remettre sur le marché son impression.
Valéry, Rhumbs, p. 142-143.
Cour. Activité qui a pour objet la vente, la mise sur le marché de services (opposé à agriculture et industrie). || Travailler, être dans le commerce. || Faire du commerce. Marchand, cit. 1. || École de commerce. || Les nouvelles études, techniques et stratégies du commerce (études de marché et de motivation, stratégies de communication, études de prix, etc.). Commercialisation, marketing (anglic.), mercatique, merchandising (anglic.).Fam. || Avoir la bosse du commerce.
Écon. Partie du secteur tertiaire qui consiste en opérations sur des marchandises. || Commerce et services.
3 Comparé à l'agriculture et à l'industrie, le commerce nous ouvre de nouvelles perspectives. Tandis que l'industriel se livre sur les choses à des transformations matérielles, tandis que l'agriculteur demande à la nature d'opérer elle-même ces transformations, l'œuvre du commerçant commence lorsque l'objet a reçu sa forme définitive et qu'il ne reste plus qu'à le mettre à la disposition du consommateur dans des conditions susceptibles d'éveiller ses désirs et de satisfaire ses besoins.
Pirou et Byé, Traité d'économie politique, t. I, II, p. 191.
Commerce électronique : ensemble des activités commerciales « en ligne », utilisant le réseau mondial Internet.REM. On dit aussi e-commerce et e-business (anglic.).
Dr. Activité ayant pour objet « la spéculation ou l'entremise dans la circulation des produits ou de l'argent » (Capitant). || Acte de commerce : acte juridique donnant lieu à l'application des lois commerciales, soit pour toutes les personnes qui y sont parties, soit pour certaines d'entre elles seulement (actes mixtes) [Capitant]. || Cf. art. 632 et 633 du Code de commerce.
4 La loi répute actes de commerce :
Tout achat de denrées et marchandises pour les revendre, soit en nature soit après les avoir travaillées et mises en œuvre, ou même pour en louer simplement l'usage;
Toute entreprise de manufactures, de commission, de transport par terre ou par eau (…)
Code de commerce, art. 632.
Emblème du commerce. Caducée. || Commerce avantageux, lucratif.Faire le commerce de (une denrée). || Professions de commerce. Acheteur, agent, commerçant, commettant, commissionnaire, consignataire, correspondant, courtier, expéditeur, intermédiaire, mandataire, marchand, négociant, placier, transitaire, transporteur, vendeur; et aussi représentant, voyageur (de commerce). || Registre du commerce. || Employé de commerce. Caissier, commis, emballeur, expéditeur, facteur, livreur.Maison de commerce. Compagnie, comptoir, factorerie, firme, filiale. || Commerce intérieur, extérieur, international. Exportation, importation. || Balance du commerce. || Convention, traité de commerce. || Liberté ( Libre-échange), réglementation du commerce extérieur ( Protectionnisme). || Marine, navire, port de commerce. || Commerce en gros, de gros (→ Marché, cit. 21), de détail. || Commerce maritime (cit. 1). || Cela ne se trouve plus dans le commerce. || Marchandise hors commerce. || Prix, tarifs; bénéfice, déficit, faillite d'une maison de commerce.
Loc. (vx). Être en commerce avec… : commercer avec… || Faire le commerce d'une ville, d'un pays, assumer (notamment) les transports commerciaux.
5 Les Phéniciens sont en commerce avec tous les peuples.
Fénelon, Télémaque, IX.
6 Les Anglais et encore plus les Hollandais faisaient, par leurs vaisseaux, presque tout le commerce de la France (…)
Voltaire, le Siècle de Louis XIV, 29.
7 Je suis bien persuadé avec vous que le pays où le commerce est le plus libre sera toujours le plus riche et le plus florissant.
Voltaire, Lettre à Roubaud, 1er juil. 1769.
8 Pas un intant, il est vrai, il ne s'était douté qu'une grande guerre moderne pût favoriser le commerce des pétroliers, faire d'eux les fournisseurs éminents des armées, et de leur monopole un pilier intangible de la patrie.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, III, XIII, p. 182.
Livres de commerce : registres de comptabilité, livres de caisse. Journal; brouillard, brouillon; copie (de lettres et d'inventaires).
Effet de commerce. Effet.
Tribunal de commerce : tribunal statuant sur les litiges commerciaux. || Agréé près le tribunal de commerce. || Consul jouant à l'étranger le rôle de tribunal de commerce. || Arbitre du commerce (ou arbitre rapporteur).Code de commerce. || Ministère du Commerce.Bourse de commerce. 2. Bourse.Chambre de commerce.
2 (1798). || Le commerce : le monde commercial, le corps des commerçants. || Le haut commerce (vieilli) : l'ensemble des grands commerçants. || Le petit commerce.
3 Fonds de commerce : entreprise qui a pour objet le commerce (1.). Boutique, débit, magasin. || Ouvrir, tenir un commerce. || Gérance d'un commerce. || Quitter, fermer son commerce. Fermer (boutique). || Enseigne d'un commerce. || Pratiques d'un commerce. Achalandage, clientèle. || Faire l'inventaire de son commerce. Assortiment, réassortiment. || Commerce à céder. || Les commerces d'une ville.Collectif. Ensemble d'entreprises commerciales. || Un commerce concentré, intégré. || Le commerce de gros, de détail…, le commerce indépendant. || Le petit commerce.
4 Fig. et péj. a Vieilli. Trafic (de choses morales, ou qui ne sont pas normalement négociables). || Faire un mauvais (vx : un méchant, un vilain) commerce : se mêler de quelque affaire malhonnête ou douteuse. || Commerce honteux, infâme.
9 Que vois-je autour de moi, que des amis vendus (…)
Qui choisis par Néron pour ce commerce infâme
Trafiquent avec lui des secrets de mon âme ?
Racine, Britannicus, I, 4.
b Loc. Faire commerce de… : vendre.
Faire commerce de son corps, de ses charmes : se prostituer.
5 Régional (Suisse). Ensemble de choses disparates. Attirail; (régional) chenil (cit. 4).
———
II
1 (1540). Vx ou littér. Relations que l'on entretient dans la société. Fréquentation, rapport; relation. || Avoir, entretenir un commerce d'amitié (cit. 13) avec qqn. || Commerce de galanterie. || Rompre tout commerce avec qqn. || Fuir le commerce des hommes. || Aimer le commerce des livres.Le Nouveau Commerce (titre de revue).
10 Le commerce des hommes y est merveilleusement propre (à former le jugement), et la visite des pays étrangers (…) pour frotter et limer notre cervelle contre celle d'autrui.
Montaigne, Essais, I, XXV, De l'institution des enfants.
11 Nous plaisons plus souvent dans le commerce de la vie par nos défauts que par nos bonnes qualités.
La Rochefoucauld, Maximes, 90.
12 Je vous déclare que je romps commerce avec vous.
Molière, le Malade imaginaire, III, 5.
13 La flatterie est un commerce honteux qui n'est utile qu'au flatteur.
La Bruyère, les Caractères de Théophraste, De la flatterie.
14 Nous avions un commerce intime, sans vivre dans l'intimité.
Rousseau, les Confessions, IX.
15 Même dans l'isolement et dans la province, il est bien des commerces consolateurs qui sont à votre main. Vous aimez l'étude, la poésie; la lecture seule des Anciens, des philosophes ou poètes, vous serait, j'en suis sûr, d'un grand charme.
Sainte-Beuve, Correspondance, 508, 18 déc. 1835.
16 Mais, dans le commerce ordinaire de la vie, il (mon père) se montrait grave et parfois sombre.
France, le Petit Pierre, I, p. 9.
17 Mais le commerce de personnages incomparables, — d'un philosophe avec un homme de guerre, d'un poète avec un prélat, d'un historien avec un auteur de romans ou de comédies, d'un diplomate avec un linguiste, n'engage pas les amours-propres et se développe dans toute l'étendue que font deux curiosités croisées entre deux univers. Ce sont ici les différences qui rapprochent.
Valéry, Regards sur le monde actuel, p. 294.
18 (…) il faut, dans le commerce avec ses semblables, être plus conciliante et plus agréable.
A. Maurois, le Cercle de famille, II, I, p. 134.
2 (Dans : … de, d'un commerce, et adj.). Manière de se comporter à l'égard d'autrui. Comportement, sociabilité. || C'est un homme d'un commerce sûr : c'est un homme discret. — ☑ Loc. mod. Être d'un commerce agréable.
19 Vit-on jamais prince d'un commerce plus aisé, plus libre, plus commode ?
Bossuet, Condé.
20 C'était un homme de commerce aimable chez qui était resté beaucoup de l'esprit lettré du dernier siècle.
Maupassant, Contes de la bécasse, « La bécasse ».
3 Vx ou littér. (qualifié ou dans un syntagme verbal). Relations charnelles. || Commerce adultère. || Commerce incestueux. || Avoir commerce, ne pas avoir de commerce avec…
21 Elle (la prostituée chinoise) lui a néanmoins proposé ses services, pour lui faire oublier son malheur, mais il l'a repoussée avec des airs de vertu outragée, disant (…) qu'il ne voulait plus d'ailleurs avoir de commerce avec aucune femme (…)
A. Robbe-Grillet, la Maison de rendez-vous, p. 120.
DÉR. Commercer, commercial.

Encyclopédie Universelle. 2012.