boutique [ butik ] n. f.
1 ♦ Local situé au rez-de-chaussée d'un immeuble, où un marchand, un artisan expose, vend sa marchandise au détail. ⇒ 1. échoppe, magasin; commerce. La devanture d'une boutique. ⇒ étalage, 1. montre, vitrine. Enseigne de boutique. L'arrière-salle d'une boutique. ⇒ arrière-boutique. Boutique d'alimentation, de charcutier. Boutique de mode. Boutique d'un artisan. ⇒ atelier. — Boutiques d'un centre commercial. Boutique franche, hors taxes. Boutiques franchisées. — Tenir boutique. Ouvrir, fermer boutique. — Fig. Fermer, plier boutique : cesser de faire qqch., renoncer.
♢ Spécialt Magasin de confection d'un grand couturier. adjt Des robes boutique. — Magasin de prêt-à-porter en général. Les boutiques du Quartier latin.
♢ Par ext. Les marchandises dont la boutique est garnie. — Fam. Toute la boutique. ⇒ bazar; attirail, outillage.
2 ♦ Fam. Travail. Parler boutique, de ses activités professionnelles.
3 ♦ Caisse percée de trous et immergée dans laquelle les pêcheurs conservent le poisson vivant (⇒ vivier).
● Boutique magasin où les couturiers vendent le prêt-à-porter, les accessoires et les parfums à leur griffe.
boutique
n. f.
d1./d Lieu où un marchand expose et vend sa marchandise, magasin. Une petite boutique. Tenir boutique.
|| (Afr. subsah., Antilles fr., Djibouti, oc. Indien) Petit commerce sommairement installé où l'on peut acheter, en quantités minimes, des produits d'épicerie, de droguerie, etc.
— (oc. Indien) Boutique de Chinois: ce genre de boutique souvent tenue par un Chinois. (V. chinois.)
|| Loc. Fam. Parler boutique: parler de son métier.
d2./d Magasin de vêtements, d'accessoires féminins portant le nom d'un grand couturier.
d3./d Boutique franche, où les marchandises ne sont pas soumises au paiement des droits ou des taxes.
d4./d Fig., Fam. Maison mal tenue. Quelle boutique!
d5./d PECHE Boîte à fond percé, pour conserver dans l'eau le poisson vivant.
⇒BOUTIQUE, subst. fém.
A.— Local commercial de dimension modeste.
1. Local présentant vitrine sur rue dans lequel des marchandises sont exposées et vendues au détail :
• 1. — « Eh bien, avec ce petit capital dont vous m'avez parlé, Monsieur Antoine, je vais pouvoir réaliser une de mes idées. Oui, une idée à moi : le Comptoir. C'est un nom abréviatif, en quelque sorte. Un comptoir. On peut dire aussi un office. Une boutique, enfin. Oui. D'abord, une boutique. Un magasin, dans une rue passagère de la localité. Mais la boutique, c'est l'extérieur. L'idée, elle est dedans. »
R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Mort du père, 1929, p. 1345.
♦ Garçon, fille de boutique; courtaud de boutique (péj.). Commis de boutique.
— P. métaph. :
• 2. En même temps ils me montraient de laideurs en laideurs tout ce qu'ils dissimulaient dans la boutique de leur âme et ne le montraient à personne qu'à moi.
CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 305.
2. En partic.
a) Local dans lequel un artisan exerce son métier et vend sa marchandise :
• 3. ... des échoppes de bois, où l'on fait frire des pâtisseries ou des viandes pour le peuple; des boutiques de barbiers, de vendeurs de tabac, de marchands de légumes et de fruits; ...
LAMARTINE, Voyage en Orient, t. 2, 1835, p. 349.
• 4. En approchant de la boutique du menuisier, les délégués et le commissaire entendirent des clameurs irritées, mêlées aux grincements de la scie et aux ronflements du rabot.
A. FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, p. 216.
• 5. Toute la vie moderne s'est réfugiée dans ces étalages. Je pense surtout aux boutiques des coiffeurs. Extraordinaire, mon cher. Vous avez remarqué ces têtes de cire? Quelque chose de par-delà la vie.
ARLAND, L'Ordre, 1929, p. 128.
— Au fig., péj. Tout ce à quoi on n'attribue aucune valeur, ou à quoi on ne donne qu'une valeur dépréciative.
♦ Envoyer promener toute la boutique. Rejeter tout le reste, tout le monde.
♦ Rebut, chose sans valeur, désordre.
♦ Parties génitales d'un individu.
— P. méton.
♦ Marchandises exposées et vendues dans ce local.
♦ Fonds de boutique. Ensemble des articles proposés à la vente, et du matériel, des ustensiles permettant l'étalage et la vente. Vendre son fonds de boutique.
♦ Ensemble des outils d'un artisan; spéc. gaine de bois ou de cuir qui contient les ustensiles du boucher :
• 6. À son flanc [d'un boucher] pendaient le fusil à aiguiser la boutique, ce carquois de cuir garni de couteaux, couperets et cassoirs.
A. ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, p. 303.
— Expr. Ouvrir, fermer boutique. Entreprendre, cesser un commerce, un métier artisanal. Fermer, plier boutique. Cesser toute activité. Tenir boutique. Exercer un métier artisanal ou un commerce de détail.
— Loc. fig. Tenir boutique de. Avoir à sa disposition, à son répertoire :
• 7. Ce même André Mareuil, qui se proposait si cavalièrement d'écrire l'Art de rompre, tenait boutique d'axiomes sur toutes les catégories de femmes...
P. BOURGET, Physiol. de l'amour mod., 1890, p. 270.
• 8. Anny Féret était bonne fille et tenait boutique de lieux communs.
DRUON, La Chute des corps, 1950, p. 307.
b) Étalage en plein air. Boutique foraine.
Rem. Dans le domaine de la pêche, le mot désigne une cavité contenant les poissons vivants, placée à l'avant ou à l'arrière d'un bateau de pêche où l'eau peut circuler grâce à des trous aménagés à cet effet (d'apr. POLLET 1970).
c) Néol. Magasin élégant vendant des articles de confection portant la griffe de créateurs, grands couturiers, etc. :
• 9. L'équilibre entre le budget et les prix, le terrain d'entente a été trouvé avec la formule « Boutique » qui met à la portée des bourses moyennes des modèles étudiés pour être exécutés sans essayage...
Le Figaro, 15 nov. 1951, p. 10, col. 8.
Rem. Le mot boutique a longtemps eu une valeur dépréciative; de plus en plus s'y attache une idée de bon goût, d'élégance, d'originalité dans la création tant pour ce qui est du commerce que de l'artisanat.
B.— P. ext., fam. et souvent péj.
1. Le commerce (de détail) en général (par opposition à d'autres corps de la société : magistrature, bourse, etc.); p. méton. métier, esprit de commerçant de détail :
• 10. ... ce gouvernement radieux [Louis Bonaparte] (...) a tout pour lui, tout, la bourse, la boutique, la magistrature, toutes les influences...
HUGO, Napoléon le petit, 1852, p. 224.
2. Entreprise commerciale, affaire, travail. Faire marcher la boutique :
• 11. [Le roi :] ... les mœurs galantes qui conviennent à un grand monarque comme Louis XV iraient fort mal à un petit marquis de Brandebourg tel que moi. J'ai d'autres chats à fouetter pour faire marcher ma pauvre boutique...
G. SAND, La Comtesse de Rudolstadt, t. 1, 1844, p. 36.
— En partic. Groupe restreint pratiquant l'esprit de corps dans les affaires qui le concernent :
• 12. Par exemple il fallait dire le malade, le bourgeois; et ceux qui auraient ajouté « imaginaire » ou « gentilhomme » eussent témoigné qu'ils n'étaient pas de la « boutique », de même que, dans un salon, quelqu'un prouve qu'il n'est pas du monde en disant : M. de Montesquiou-Fezensac pour M. de Montesquiou.
PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, p. 934.
— Locutions
♦ Esprit de boutique. Esprit de corps. Il est de la boutique. Il fait partie de la coterie :
• 13. [Férou] : — ... le plus fort, le seul fort d'eux tous est certainement le père Philibin (...) Le voilà terré dans l'ombre, et soyez certain qu'il y fait de la belle besogne (...) Ah! je ne sais pas qui est le coupable (...) mais il est de la boutique, cela saute aux yeux...
ZOLA, Vérité, 1902, p. 89.
♦ Parler boutique. Parler de sujets professionnels, inaccessibles aux profanes. Questions de boutique. Problèmes que l'on débat entre initiés.
3. Maison, établissement, lieu de travail (mal tenus, mal administrés). La sale boutique! Je ne m'amuse nullement aux Docks. Voici un mois que je suis dans cette infâme boutique et j'en ai, par Dieu, plein le dos (ZOLA, Correspondance, 1902, p. 72).
— Tout endroit où quelque chose (parfois de peu avouable) se fait; au fig. (supra ex. 2).
— En partic., vx. Corps politique ou corps constitué (qui n'a pas la faveur du public ou se trouve dans une situation critique) :
• 14. Nous avons mis dedans la Chambre des Pairs, la Justice, le Gouvernement et toute la sacrée boutique. Les gens du Roi n'y ont vu que du feu.
BALZAC, La Rabouilleuse, 1842, p. 492.
♦ Arg. La Boutique ou la Grande boutique. La Préfecture de Police (cf. ESN. 1966).
Rem. On rencontre dans la docum. a) Le subst. fém. boutiquaillerie. Ensemble des gens qui tiennent boutique et/ou font preuve d'esprit boutiquier. Le radicalisme représentait pour mon père l'opinion sérieuse, mais détestable de la boutiquaillerie française (H. BAZIN, Vipère au poing, 1948, p. 110). b) Le subst. masc. boutiquisme, néol. d'aut. Envie irrésistible de regarder les vitrines des boutiques; fait d'y céder en entrant faire des achats. Nouvelle crise de boutiquisme, si j'ose dire ainsi. (Mais c'est dans ces moments-là que la langue française me gêne un peu, (...) — tout cela parce que je ne trouve pas d'équivalent au mot « shopping ».) (LARBAUD, A. O. Barnabooth, 1913, p. 128).
PRONONC. :[butik].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1242 bouticle « lieu où un marchand ou un artisan étale et vend sa marchandise » (Curiosités des anciennes justices, 286 cité d'apr. Desmaze dans R. Hist. litt. Fr., t. 5, 1898, p. 301); 1377 botique (Texte dans les Preuves de l'Hist. de Bourgogne, III, 44, éd. 1748, ibid.); 1565 bouthique (H. ESTIENNE, Conformité du Langage fr. avec le grec, éd. Feugère, p. 207); 1690 p. ext. (FUR. : Boutique, se dit aussi du fonds du Marchand); 2. av. 1575 « lieu où l'on travaille, atelier » (BULLINGER [1504-1575], La Source d'Erreur, I, 9, p. 99 dans HUG.); d'où av. 1564 fig. (CALVIN, Lettres, 1699 [XIV, 468], ibid. : La fantasie de lhomme est une merveilleuse boutique pour forger des folles imaginations); p. ext. 1740 (Ac. : En style populaire, on appelle Boutique, Une maison où les domestiques sont mal); 3. 1309 pêche bouticle « barrique » (JOINVILLE, St Louis, 436c dans T.-L.).
Empr. au gr. « magasin, dépôt » attesté chez Thucydide (LIDDELL-SCOTT); vraisemblablement, étant donné cette orig., par l'intermédiaire de l'a. prov. botiga/-ca (1314 dans RAYN. II, 243b; cf. aussi boutiqua en 1492 d'apr. PANSIER, t. 3, p. 27) avec i notant la prononc. de en gr. tardif; l'anc. forme en -icle est due à l'épenthèse d'un l de renforcement assez fréquent en anc. et moyen fr. entre voyelle accentuée et -e final des mots d'empr. (cf. cronikle « chronique », demoniacle « démoniaque » etc.); l s'est maintenu dans bouticlar « bateau pour le poisson vivant » ou « magasin de poisson vivant » (Trév. 1771; LITTRÉ); pour le sens 3 un croisement avec boute « tonneau » n'est pas impossible (EWFS2, s.v. bouclard).
STAT. — Fréq. abs. littér. :3 328. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 3 109, b) 8 668; XXe s. : a) 4 919, b) 3 896.
BBG. — BRÜCH (J.). Bemerkungen zum französischen etymologischen Wörterbuch E. Gamillschegs Z. fr. Spr. Lit. 1927, t. 49, p. 312. — DUB. Pol. 1962, p. 87. — GALL. 1955, p. 457. — GOUG. Mots t. 1 1962, p. 228, pp. 237-240. — KUHN 1931, p. 28, pp. 153-154, p. 156, 225. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 31. — MONTGUYON (J.). Rhétorique de la mode. Vie Lang. 1971, p. 432. — Mots dans le vent. Vie Lang. 1969, p. 692. — SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 191; t. 3 1972 [1930], p. 270. — WARTBURG (W. von). Französisches Etymologisches Wörterbuch. Bonn-Leipzig, s.d., pp. 81-160 [Cr. BRUNEAU (C.). Romania. 1927, t. 53, p. 234]. — WIND 1928, p. 22.
boutique [butik] n. f.
ÉTYM. 1242, bouticle; de l'anc. provençal botica, du grec apothêkê « magasin, dépôt ». → Apothicaire.
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1 Petit local commercial situé au rez-de-chaussée d'une maison, présentant généralement une vitrine et dans lequel un commerçant spécialisé dans un domaine expose et vend des produits au détail. ⇒ Bazar, débit, échoppe, magasin, officine; commerce, fonds (de commerce). || Boutique de charcutier, d'épicier, de fruitier, de rôtisseur; de chapelier, de savetier, de fripier; de droguiste. || Boutique de mercerie, de parfumerie, d'herboristerie; d'horlogerie. || Boutique du marchand de tabac. ⇒ Bureau (de tabac).
0.1 Chaque boutique aperçue lui faisait prévoir les suivantes alignées le long du boulevard, et deviner la figure du marchand si souvent entrevu derrière sa vitrine.
Maupassant, Fort comme la mort, éd. 1889, p. 215.
0.2 Près de la place Maubert, à l'endroit où chaque matin de bonne heure j'attends l'autobus, trois boutiques voisinent : Bijouterie, Bois et Charbons, Boucherie.
Francis Ponge, le Parti pris des choses, p. 78.
♦ Boutique franche : boutique située dans une zone où les marchandises vendues ne sont pas soumises au paiement de droits ou de taxes (recomm. off. pour traduire tax free shop, duty free shop).
♦ Spécialt. Magasin ou rayon de prêt-à-porter d'un grand couturier. || Les boutiques du Quartier latin. — REM. Dans cet emploi, boutique n'a pas les connotations modestes ou archaïques du mot dans ses autres emplois, bien au contraire.
0.3 Après la guerre de 70, elle avait fait une fortune avec son mari dans le commerce des gants « d'agneau », Passage des Panoramas. C'était une boutique célèbre, ils en avaient une autre encore, Passage du Saumon. À un moment, ils employaient dix-huit commis.
Céline, Mort à crédit, p. 111.
♦ Magasin ou rayon de prêt-à-porter (d'un grand couturier). — Appos. || Écharpe boutique.
♦ (Av. 1575). Vieilli. Lieu dans lequel un artisan travaille, et éventuellement vend les produits qu'il fabrique. ⇒ Atelier. || La boutique d'un artisan (cit. 3). || La boutique d'un ébéniste, d'un cordonnier; une boutique d'ébéniste, de cordonnier. || La devanture d'une boutique. ⇒ Devanture, étalage, montre, vitrine. || Enseigne de boutique. || Exposer des marchandises dans une boutique (⇒ Déballage). || L'arrière-salle d'une boutique. ⇒ Arrière-boutique. || Les clients, les chalands d'une boutique. || Une boutique bien achalandée. — Garçon de boutique. ⇒ Commis. || Une boutique en désordre. ⇒ Bric-à-brac, capharnaüm. || Ouvrir, avoir, tenir, fermer boutique. || Se mettre en boutique : ouvrir et gérer une boutique (en parlant d'une famille).
1 Les uns y tiennent boutique et ne songent qu'à leur profit.
Rousseau, Émile, IV.
1.1 On a quitté la rue de Babylone, pour se mettre en boutique, tenter encore la fortune, Passage des Bérésinas (…)
Céline, Mort à crédit, p. 62.
♦ Étalage en plein vent. || Boutique de foire. ⇒ Baraque. || Boutique de marchand ambulant. || Plier (la) boutique.
2 Toujours les mêmes boutiques, sans le moindre vitrage, ouvertes au vent (…)
Loti, Mme Chrysanthème, I, 12, p. 85.
♦ ☑ Fig. Fermer, plier boutique : cesser de faire quelque chose, renoncer.
3 L'abbé Tétu (…) dit qu'il avait fermé sa boutique pour l'amitié, mais qu'il la rouvre pour vous (…)
Mme de Sévigné, 1345, 29 oct. 1692.
♦ ☑ Loc. fig. (vx). Faire de son corps une boutique d'apothicaire. ⇒ Apothicaire (cit. 2).
2 Par métonymie. Ensemble des marchandises dont une boutique est garnie. || « Il a engagé toute sa boutique » (Académie). || Fonds de boutique. || Il ne pouvait se décider à choisir et voulait emporter toute la boutique.
4 Quand il me donnerait toute la boutique d'un mercier, cela ne me ferait pas tant de plaisir qu'un petit peloton qu'Arlequin m'a donné.
Marivaux, la Double Inconstance, II, 1.
♦ Ensemble des outils d'un artisan.
♦ ☑ Fam. Toute la boutique : ensemble d'objets hétéroclites. ⇒ Bazar; attirail, outillage. || Il est parti avec toute sa boutique. || Et toute la boutique : et tout le reste.
♦ (XVIe). Fam. Parties génitales (d'un homme, plus rarement d'une femme).
4.1 Jusqu'au coup de cloche qui annonçait le dîner, nous nous montrions mutuellement nos petites boutiques et nous égayions en tripotages et intromissions impossibles.
Henri Calet, la Belle Lurette, p. 60.
3 Commerce, activité de détaillant. || Travailler dans la boutique.
♦ Entreprise que constitue un commerce.
4.2 La boutique sombrait sans recours… Des bibelots on en vendait plus, même pas à des prix dérisoires…
Céline, Mort à crédit, p. 103.
♦ Par ext. Fam. Affaire, travail. || Ça marche la boutique ? ☑ Parler boutique : parler de ses activités professionnelles (cf. Parler affaires); fig. parler en professionnel, en personne avertie (d'un sujet quelconque) :
4.3 — Vous aimez les minettes ? demanda le voisin.
— Pas spécialement. Je préfère les femmes mûres, dit Martial, heureux de rompre sa solitude. (Et puis, c'est toujours intéressant de parler boutique avec un amateur éclairé.)
Jean-Louis Curtis, le Roseau pensant, p. 195.
♦ Milieu social constitué par les professionnels d'un même domaine. || Être de la boutique. || Avoir l'esprit de boutique.
4.4 Nous n'avons pas à prendre parti sur le formalisme et l'esprit de boutique, dont les documents officiels du groupe lui-même font état pour les dénoncer.
J. Lacan, Écrits, p. 246.
4 (Déb. XVIIIe). Fam. Maison, lieu de travail. ⇒ Bahut, baraque, bazar, boîte, turne. || Quelle sale boutique ! || Je ne vais pas faire long feu dans cette boutique !
5 Il (Tonnerre) était fort mal dans cette petite cour par ses bons mots; il lui avait échappé de dire qu'il ne savait pas ce qu'il faisait dans cette boutique (…)
Saint-Simon, Mémoires, 24, 530.
6 Les grisettes de Paris adorent le spectacle et les acteurs : elles ont aussi un doux penchant pour les auteurs, parce qu'ils font des pièces, qu'ils vont sur les théâtres, et enfin qu'ils sont ce qu'elles appellent de la boutique (la boutique pour ces demoiselles signifie le théâtre), et elles aiment tellement la boutique, que tout ce qui en approche, y tient, y touche, a des droits à leur affection.
Ch.-Paul de Kock, la Grande Ville, t. I, p. 343.
5 (1309; avec infl. de l'anc. franç. boute « tonneau »). Pêche. Caisse percée de trous et immergée dans laquelle on conserve le poisson vivant; compartiment d'un bateau de pêche, aménagé pour conserver le poisson vivant. ⇒ Vivier.
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DÉR. Boutiquaire, boutiquer, boutiquier.
COMP. Arrière-boutique.
Encyclopédie Universelle. 2012.